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30 avril 2025
Politique
L'ASSEMBLÉE A DE NOUVEAUX VICE-PRÉSIDENTS
Les députés réunis pour la session ordinaire unique 2023-2024 de l’Assemblée nationale ont constitué un nouveau bureau en élisant huit vice-présidents de l’institution, dont cinq appartiennent au groupe Benno Bokk Yaakaar
Les députés réunis pour la session ordinaire unique 2023-2024 de l’Assemblée nationale ont constitué un nouveau bureau en élisant huit vice-présidents de l’institution, dont cinq appartiennent au groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY), a constaté l’APS, samedi.
Centre cinquante-trois membres de la chambre parlementaire – sur un total de 165 – ont pris part à l’élection.
Voici la liste des huit vice-présidents élus :
premier vice-président : Ibrahima Baba Sall (BBY) ;
deuxième vice-président : Aïssatou Sow Diawara (BBY) ;
troisième vice-président : Malick Diop (BBY) ;
4ème vice-président : Yetta Sow (BBY) ;
cinquième vice-président : Modou Bara Gaye (Yewwi AskanWi) ;
Le député Abdou Mbow a annoncé samedi, avoir été ‘’désigné’’ président du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’Assemblée nationale, en remplacement d’El Hadji Oumar Youm
Le député Abdou Mbow a annoncé à l’APS, samedi, avoir été ‘’désigné’’ président du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’Assemblée nationale, en remplacement d’El Hadji Oumar Youm.
M. Youm a quitté le parlement après avoir été nommé ministre des Forces Armées, mercredi dernier.
M. Mbow, militant de l’Alliance pour la République, le parti politique de Macky Sall, en est à sa troisième législature.
Il est député depuis 2012. La session ordinaire unique 2023-2024 de l’Assemblée nationale s’est ouverte, samedi après-midi, sous la direction du président de ladite institution, Amadou Mame Diop.
Cent cinquante-sept des 165 membres de la chambre parlementaire y prennent part. Les travaux se tiennent en présence du ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy.
Quatorze députés ont démissionné du groupe Yewwi Askan Wi (YAW), a déclaré le président de l’Assemblée nationale, quelques heures après l’ouverture de la session. Il affirme avoir reçu leurs lettres de démission.
Les députés démissionnaires du groupe YAW, dont il parle, sont ceux de Taxawu Senegaal, la coalition dirigée par Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, a-t-on appris de l’un d’eux, Babacar Abba Mbaye.
‘’Nous venons […] de renoncer à notre présence dans le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi […] Depuis quelques semaines, ce groupe […] travaille sans nous […] Nous ne sommes conviés à aucune de ses réunions’’, a soutenu M. Mbaye.
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YEWWI IMPLOSE
Quatorze députés ont démissionné du groupe Yewwi Askan Wi, a déclaré, samedi, à Dakar, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, affirmant avoir reçu leurs lettres de démission
Quatorze députés ont démissionné du groupe Yewwi Askan Wi (YAW), a déclaré, samedi, à Dakar, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, affirmant avoir reçu leurs lettres de démission.
‘’J’ai reçu les lettres de 14 députés, qui disent avoir démissionné du groupe Yewwi Askan Wi’’, a annoncé M. Diop lors de la session ordinaire unique 2023-2024 de l’Assemblée nationale.
Les députés démissionnaires du groupe YAW, dont il parle, sont ceux de Taxawu Senegaal, la coalition dirigée par Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, a-t-on appris de l’un d’eux, Babacar Abba Mbaye.
‘’Nous venons […] de renoncer à notre présence dans le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi […] Depuis quelques semaines, ce groupe […] travaille sans nous […] Nous ne sommes conviés à aucune de ses réunions’’, a soutenu M. Mbaye.
’Si nous quittons ce groupe, il va perdre au moins quatre postes [du bureau], dont un poste de deuxième questeur’’, a-t-il ajouté.
Le président de Yewwi Askan Wi, Birame Souleye Diop, a dit aux journalistes qu’il n’avait pas inscrit des élus de Taxawu Senegaal parmi les candidats de son groupe à l’élection du bureau de l’institution.
Cette élection doit avoir lieu ce samedi.
‘’Notre groupe est souverain. Il lui revient de choisir ses membres devant figurer dans l’équipe du bureau de l’Assemblée nationale’’, a soutenu M. Diop.
Il a dénoncé une ‘’violation du secret’’ du dépôt des listes de candidature à l’élection du bureau.
‘’Nous allons mener la bataille, conformément à la loi’’, a ajouté Birame Souleye Diop en parlant de l’élection des membres du bureau.
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QU'EST-CE QUE LA BANDE DE GAZA ?
Gaza est un petit rectangle de terre coincé entre Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée, qui abrite 2,3 millions de Palestiniens soumis à un blocus depuis seize ans. Une situation inédite qui est le fruit d’une histoire mouvementée
C’est une enclave quasiment coupée du monde, coincée entre Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée. La bande de Gaza tire son nom de sa forme unique : un long rectangle, étroit, de 360 kilomètres carrés. Elle est l’une des zones les plus densément peuplées du monde.
Ses frontières telles qu’on les connaît aujourd’hui datent de 1967. Depuis, la « bande » et ses habitants ont vécu sous occupation israélienne pendant trente-huit ans, jusqu’en 2005, avant de subir un blocus terrestre, aérien et maritime, du côté égyptien comme israélien.
Après les attaques menées par le Hamas sur le territoire israélien, le passage à un « siège complet » de Gaza, accompagné de bombardements massifs depuis le 8 octobre, risque d’aggraver une situation humanitaire déjà « désastreuse » qui va « se détériorer de façon exponentielle », a alerté le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres.
Dans cette vidéo, nous racontons comment est née cette enclave, et expliquons pourquoi elle est si souvent comparée à une « prison à ciel ouvert ».
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DERRIÈRE LE CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN, L'INIQUITÉ DU MONDE
Banda Kani, président du Nouveau Mouvement Populaire au Cameroun, revient sur les origines historiques complexes du conflit entre Israël-Hamas et le statut particulier revendiqué par le peuple juif
La confrontation entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza prend une nouvelle ampleur, suscitant des préoccupations internationales. Le conflit repose sur des origines historiques complexes et le statut particulier revendiqué par le peuple juif. Suivez le décryptage de Banda Kani, président du Nouveau Mouvement Populaire (NMP) au Cameroun.
LA CANDIDATURE DE DIONNE MISE EN TAS
La candidature du troisième Premier ministre de Macky Sall amuse le président de La République des valeurs. Thierno Alassane Sall juge celle-ci incohérente, se fondant sur la posture que Mahammed Boun Abdallah Dionne a toujours eue face au chef de l’Etat
Thierno Alassane Sall (TAS) juge la candidature de Mahammed Boun Abdallah Dionne «tout simplement incohérente», d’après la posture qu’il a toujours eue devant le chef de l’Exécutif et devant les incohérences et «déboires» qui ont marqué le régime actuel. «Lorsque j’ai refusé le contrat avec Timis, c’est Boun Abdallah qui l’a signé, cinq jours après ma démission. Et Timis est parti avec 200 milliards de nos francs», a lancé l’ancien ministre de l’Energie dans l’équipe gouvernementale dirigée par Mahammed Boun Abdallah Dionne, aujourd’hui candidat à la candidature pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, après le choix porté sur Amadou Ba par le patron de Bby, le Président Macky Sall.
Poursuivant son argumentaire, le président de la République des valeurs (Rv) de souligner que la candidature de Mahammed Boun Abdallah Dionne pour l’élection présidentielle de 2024, «c’est une décision qui défie les exigences de son mentor, qui continue d’appeler à se réunir derrière le candidat de Benno bokk yaakaar (Amadou Ba)».
Evoquant le sentiment qui l’anime lors de l’émission «Tribune présidentielle» sur la Sen Tv, Thierno Alassane Sall n’a pas manqué d’exprimer «ses doutes» quant à la sincérité de la candidature de l’ancien Premier ministre Boun Dionne. «Moussoul wahh déétt (Il n’a jamais dit «Non») devant le président de la République, même s’il lui semblait incompréhensible que quelqu’un puisse dire «Non» au chef de l’Etat», poursuit Thierno Alassane Sall, qui pense bien que cette candidature de l’ancien Premier ministre est «voulue» et «orchestrée». «Pourquoi je rigole de la candidature de Boun Abdallah et de ses nouvelles positions de changer les contrats signés ? C’est parce que c’est lui-même qui les a signés du temps où il occupait le poste de Premier ministre. Alors, comment celui qui n’a jamais dit «Non» devant les négociations, veut nous faire croire qu’il est sincère dans son nouveau projet», s’étonne le patron de la République des valeurs (Rv).
Soulignant qu’il «s’agit d’être cohérent et de dire «Non» le moment opportun», TAS d’en rajouter une couche en soutenant qu’il «est temps que les Sénégalais puissent enfin distinguer ceux qui les leurrent des hommes intègres, prêts au sacrifice». Lors de son passage à l’émission «Faram Facce» de la Tfm, le 3e Pm du Président Macky Sall avait affiché sa détermination à remporter le scrutin présidentiel de 2024. Tout en considérant les autres candidats comme des adversaires, Mahammed Boun Abdallah Dionne avait aussi déclaré qu’il n’avait besoin de la permission de personne pour être de la course au palais de la République. Non sans démontrer qu’il demeure un candidat crédible, qui va opérer des changements en profondeur une fois qu’il aura obtenu le fauteuil présidentiel.
L'ÉQUILIBRE FRAGILE DE BBY
Derrière les reconductions de ministres se cachent des négociations stratégiques visant à apaiser les tensions et à préserver la cohésion de BBY. Le Sénégal se prépare ainsi à un scrutin électoral où l'équilibre fragile de la coalition sera mis à l'épreuv
Le récent remaniement ministériel annoncé par le Premier ministre Amadou Ba a mis en lumière les subtilités des tractations politiques au sein de la coalition autour du président Macky Sall. Bien que marqué par des reconductions de ministres, cette recomposition gouvernementale révèle un équilibre précaire entre les différentes sensibilités politiques composant la majorité présidentielle, à en croire Jeune Afrique (JA). Le média dit panafricain informe que derrière une apparente continuité, des négociations stratégiques en coulisses ont été nécessaires pour ménager les susceptibilités et préserver l'unité de la coalition à l'approche de l'élection présidentielle.
JA indique que certains conseillers de Macky Sall souhaitaient voir le candidat Amadou Ba abandonner son poste de Premier ministre afin de se consacrer à la campagne présientielle. Finalement, il a été maintenu à la tête du gouvernement et a reconduit la grande majorité des ministres de l'équipe précédente. Ce maintien vise, selon Jeune Afrique, à renforcer les soutiens politiques derrière lui tout en préservant la cohésion de la coalition Benno.
Le remaniement ministériel revêt plusieurs enjeux majeurs, à en croire JA. Tout d'abord, il s'agit de renforcer les soutiens politiques derrière Amadou Ba en vue de l'élection présidentielle imminente. Ensuite, il est primordial de préserver la cohésion de la large coalition au pouvoir, la BBY, malgré les divergences internes.
De plus, il faut satisfaire les appétits des grandes figures politiques tout en ménageant les ambitions de chacun. L'équilibre hommes-femmes et entre le nord et le sud du Sénégal est également à prendre en compte. Tout cela contribue à l'objectif ultime : assurer un fragile consensus au sein de la majorité présidentielle avant le scrutin à venir.
MULTIPLE PHOTOS
AMADOU BA PASSE LE TEMOIN A LAT DIOP ET A DAOUDA DIA
Le Premier ministre Amadou Ba, qui avait en charge des départements des Sports et de l’Elevage, a passé, vendredi, le témoin au nouveau ministre des Sports, Lat Diop et à son collègue de l’Elevage et des Productions animales, Daouda Dia
Dakar, 13 oct (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba, qui avait en charge des départements des Sports et de l’Elevage, a passé, vendredi, le témoin au nouveau ministre des Sports, Lat Diop et à son collègue de l’Elevage et des Productions animales, Daouda Dia, a constaté l’APS.
Le chef du gouvernement cumulait les fonctions de ministre des Sports avec celles de chef du gouvernement et exerçait en même temps les fonctions de ministre de l’Elevage et des Productions animales, après que Yankhoba Diatara et Aly Saleh Diop ont rendu le tablier.
Amadou Ba a passé le témoin aux nouveaux ministres nommés, lundi dernier, dans le nouveau gouvernement de 39 membres constitué mercredi par le président de la République, Macky Sall.
Il leur a rappelé les ambitions « énormes » du gouvernement et du chef de l’État de faire de ces secteurs de ‘’puissants leviers de développement économique et social du pays’’.
Le ministre de l’Elevage et des Productions animales, l’ancien questeur de l’Assemblée nationale, Daouda Dia est revenu sur la signification particulière que revêt sa nomination à ce département ministériel. « Au-delà du symbole, il s’agit de relever le défi d’éclore tout le potentiel qu’à le secteur sylvopastoral’’,a-t-il dit.
Il s’est réjoui « des efforts consentis par le gouvernement dans l’hydraulique, dans les programmes de développement de la culture fourragère et dans l’aviculture ».
« Il s’agira de renforcer et de consolider cette bonne dynamique impulsée par l’État du Sénégal en mettant à contribution tous les secteurs de l’élevage et les acteurs pour construire de nouvelles stratégies qui nous permettront d’atteindre les objectifs fixés’’,a-t-il promis.
Pour sa part le nouveau ministre des Sports, Lat Diop a reconnu l’importance et le niveau ‘’stratégique et transversal’’ de ce département dont il a en charge.
Il a promis de s’attaquer aux »nombreux et variés chantiers » de ce département. Il a cité la préparation et la participation du Sénégal à la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football en Côte d’Ivoire, des Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar, en 2026.
Lat Diop, par ailleurs président de Guédiawaye FC, a aussi mis dans ses chantiers les défis liés aux ‘’infrastructures sportives, à l’arbitrage des compétitions internationales, au soutien au sport local et au soutien du football local conformément aux directives du chef de l’Etat de lancer un programme national de soutien au football local.
‘’Je réitère ma solidarité et mon engagement pour mériter cette responsabilité. Pour ce faire, je pourrais compter sur le soutien du mouvement sportif national et des supporters sénégalais’’.
UN CHAMBOULEMENT EN VUE
Prévue à 10 heures, cette session s’annonce tendue en raison des changements profonds attendus non seulement dans la composition du bureau de l’Assemblée nationale ...
L’Assemblée nationale procède, ce samedi 14 octobre, à l’ouverture de sa session ordinaire unique de l’année 2023-2024. Prévue à 10 heures, cette session s’annonce tendue du fait du chamboulement attendus non seulement dans la composition du bureau de l’Assemblée nationale mais aussi des différents groupes parlementaires.
Les députés de la 14e législature vont procéder ce samedi 14 octobre, à l’ouverture officielle de leur deuxième session unique de mandature. Prévue à 10 heures, cette session s’annonce tendue en raison des changements profonds attendus non seulement dans la composition du bureau de l’Assemblée nationale mais aussi des différents groupes parlementaires.
En effet, avec les chamboulements actuels de l’espace politique du fait de la crise de candidature qui a touché toutes les coalitions représentées au niveau de cette institution parlementaire, plusieurs changements sont attendus.
Au sein du groupe de la majorité parlementaire, Benno Bokk Yakaar (Bby), la nomination dans le nouveau gouvernement de l’ancien président Oumar Youm et de l’inamovible questeur, Daoudia Dia, laisse des places à pourvoir qui pourraient alimenter des appétits. A cette nouvelle donne s’ajoutent les turbulences internes alimentées par la désignation de l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar en 2024. Car, avec le maintien de la candidature de certains responsables membres fondateurs du parti au pouvoir dont Mohamed Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Mboye Diao, il ne sera pas étonnant de voir des députés de la majorité actuelle se démarquer de la position officielle de leur mentor, le président Macky Sall.
Par ailleurs, dans un souci d’avoir la mainmise sur cette équipe parlementaire, l’actuel candidat de la majorité pourrait également demander à apporter quelques changements dans la liste des candidats aux différents postes pour y mettre ses hommes de confiance. Les deux groupes de l’opposition parlementaire : Yewwi Askan Wi et « Wallu » sont également sous la menace d’une scission.
Avec un bloc de 56 députés dont 6 membres dans le bureau sortant de l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire de la coalition Yewwi askan wi pourrait connaitre une dislocation si un compromis n’est pas trouvé, suite au différend qui oppose avec la plateforme Taxawu Dakar de Khalifa Ababacar Sall. Un différend né de la décision de l’ancien maire de Dakar de participer au dernier dialogue politique.
Le groupe parlementaire « Wallu » n’est pas logée à meilleure enseigne avec la tension sourde née de la candidature à la présidentielle de Mamadou Lamine Diallo du mouvement Tekki, par ailleurs 7e vice-président de l’Assemblée nationale, élu sous la bannière élu « Wallu Sénégal » lors des dernières législatives.
A cette équation du leader du mouvement Tekki pourrait s’ajouter celle de l’actuel vice-président du groupe parlementaire de Wallu, Serigne Abdou Bara Dolly. Le leader du mouvement « Nekkal fi Askan Wi », élu sous la bannière de l’inter coalition Yewwi-Wallu, a lui aussi déclaré sa candidature à cette élection présidentielle de février 2024. Ce qui pourrait créer des frictions au sein de Wallu ce samedi, à l’hémicycle.
LES ENJEUX DE LA NOMINATION DE SIDIKI KABA AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
La nomination de Sidiki Kaba à la tête du ministère de l'Intérieur, à quelques mois de l’élection présidentielle du 25 février, est une preuve que « le président Sall est resté dans sa logique »
La nomination de Sidiki Kaba à la tête du ministère de l'Intérieur, à quelques mois de l’élection présidentielle du 25 février, est une preuve que « le président M. Sall est resté dans sa logique ». L’avis est de Ndiaga Sylla, expert électoral et président cabinet CEELECT et Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D. Réagissant sur le remplacement de Antoine Felix Diome par son camarade de parti à la tête de ce ministère chargé de la prochaine élection présidentielle, nonobstant la demande de l’opposition d’une personnalité neutre, les deux acteurs de la société civile ont toutefois tenu à rassurer qu’il est « quasiment impossible pour un ministre d’influer sur la transparence des élections ».
C’est désormais officiel, le président de la République Macky Sall passe outre la tradition républicaine consistant à nommer une personnalité neutre à la tête de l’organisation de l’élection présidentielle. Instauré depuis 2000 par le président Abdou Diouf et perpétué par son successeur, Me Abdoulaye Wade, en 2012, ce principe qui a valu au Sénégal ses deux alternances démocratiques au pouvoir, a été cependant récusé par l’actuel chef de l’Etat depuis son arrivée au pouvoir en mars 2012. En effet, depuis son élection à la présidence de la République, Macky Sall s’est toujours illustré par son refus catégorique de satisfaire la demande de l’opposition et de la société civile dans ce sens. « Je ne suis pas là pour satisfaire les désirs de quelques personnes. (...). C’est un faux-débat. J’ai toujours combattu ceux qui disent que le ministre de l’Intérieur ne doit pas être politique. Je ne prendrais pas un militaire pour en faire un ministre de l'Intérieur pour la simple raison que le système électoral sénégalais est un système transparent », avait-il martelé lors du Grand Entretien qu’il avait accordé à quelques journalistes en marge de son discours à la Nation du 31 décembre 2018.
Avec la nomination du nouveau gouvernement effectué le mercredi 11 octobre, le chef de l’Etat semble camper sur sa position de ne pas « satisfaire les désirs de quelques personnes ». En effet, avec le remplacement du magistrat Antoine Felix Diome réputé très proche du chef de l’Etat par Me Sidiki Kaba, responsable du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République ne fait conforter la démarcation de l’actuel chef de l’Etat par rapport à la tradition républicaine instaurée par ses prédécesseurs à la présidence de la République, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
Interpellé par Sud quotidien sur cette situation, Ndiaga Sylla, expert électoral et président cabinet CEELECT estime au sujet de cette nomination de Me Sidiki Kaba que le « président M. Sall est resté dans sa logique ». « La question de l'autorité chargée d'organiser les élections avait déjà fait l'objet de désaccord lors du dialogue politique. Le président M. Sall est resté dans sa logique. A cette étape du processus électoral, il ne serait pas indiqué de créer un nouveau ministère des Élections. Toutefois, une personnalité neutre à la tête du département en charge de l'organisation matérielle des élections aurait pu contribuer à restaurer la confiance et rassurer les acteurs ». Abondant dans le même sens, Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D, interrogé par nos confrères de la radio Sudfm tout en jugeant légitime la demande de nomination d’une personne indépendante pour organiser les élections de l’opposition a toutefois tenu à rassurer qu’il est « quasiment impossible pour un ministre d’influer sur la transparence des élections ». « L’opposition est légitimement en droit de réclamer la nomination d’une personne indépendante pour organiser les élections, soit en tant que ministre de l’intérieur ou à la limite, en tant que délégué chargé de l’organisation des élections. Mais, ma conviction est que quel que soit le statut de la personne qui est désignée pour diriger l’organisation des élections, il est quasiment impossible d’influer sur la transparence des élections pour un ministre ».