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1 mai 2025
Politique
LES POSITIONS CONTRASTÉES DE L'AFRIQUE FACE À L'ECALADE ISRAÉLO-PALESTIENIENNE
Alors que la majorité des États africains sont historiquement des partisans du peuple palestinien, certains pays, comme le Kenya, le Togo et le Maroc, expriment leur soutien à Israël
L'Afrique réagit aux récents événements de l'escalade entre le Hamas et Israël, mettant en lumière les diverses positions prises par les pays du continent. Alors que la majorité des États africains sont historiquement des partisans du peuple palestinien, certains pays, comme le Kenya, le Togo et le Maroc, expriment leur soutien à Israël. D'autres, comme la Tunisie et l'Algérie, affirment leur soutien inconditionnel aux Palestiniens.
L'Union africaine (UA), représentée par le président de sa Commission, Moussa Faki Mahamat, appelle à un retour sans conditions préalables à la table des négociations pour mettre en œuvre le principe de deux États. Le Sénégal, actuellement à la tête du comité des Nations unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, souligne la nécessité de raviver rapidement les négociations entre les deux parties. Le Kenya, quant à lui, condamne sans ambiguïté l'attaque du Hamas et soutient le droit d'Israël à riposter.
Au Maghreb, le Maroc entretient des relations diplomatiques étroites avec Israël depuis 2020, ce qui le place dans une position délicate. Le pays appelle à un arrêt immédiat de tous les actes de violence et à un retour à l'apaisement, tout en évitant toute escalade. En Tunisie, malgré des déclarations controversées de son président, le pays exprime un soutien total et inconditionnel au peuple palestinien.
En Algérie, des députés montrent leur solidarité en portant des écharpes affirmant "Jérusalem est à nous", et le ministère des affaires étrangères condamne les agressions sionistes contre Gaza. En Afrique du Sud, traditionnellement un fervent soutien des Palestiniens, l'ANC demande un cessez-le-feu immédiat tout en critiquant l'occupation continue de la Palestine par Israël.
DES SOLUTIONS INTERNES CONTRE LES DÉFIS SÉCURITAIRES SAHÉLIENS
Le livre de Thierno Souleymane Diop Niang offre un regard riche et nuancé sur le Sahel, mettant en avant des initiatives structurelles locales et des stratégies communautaires qui contribuent à résoudre les problèmes sécuritaires de la région
Le nouveau livre intitulé "Le Sahel, épicentre géopolitique. Des Solutions endogènes face à l'enjeu sécuritaire" de Thierno Souleymane Diop Niang, offre une lecture essentielle pour tous ceux qui s'intéressent à la géopolitique, à la sécurité mondiale et aux solutions innovantes émergeant au cœur d'une des régions les plus complexes du monde. Dans un contexte géopolitique en constante évolution, cet ouvrage invite à la réflexion et à l'espoir.
L'auteur explore les défis complexes auxquels le Sahel est confronté en matière de sécurité, mais surtout, il met en lumière les solutions endogènes qui émergent au sein de cette région. À travers une analyse perspicace de la sociogenèse de l'extrémisme et du crime au Sahel, ainsi que des changements de paradigmes, Thierno Souleymane Diop Niang décortique les dynamiques historiques, politiques et culturelles qui ont façonné le Sahel en un épicentre géopolitique.
Le livre offre un regard riche et nuancé sur le Sahel, mettant en avant des initiatives structurelles locales et des stratégies communautaires qui contribuent à résoudre les problèmes sécuritaires de la région. Il souligne l'importance de prendre en compte les perspectives et les forces internes pour comprendre les enjeux complexes de cette région stratégique.
Thierno Souleymane Diop Niang, fort de ses nombreuses années d'expérience dans le domaine de la politique étrangère, apporte une expertise solide à travers ce livre. Diplômé en Droit, en Relations internationales et Diplomatie, ainsi qu'en Administration publique, il a acquis une connaissance approfondie des enjeux mondiaux. Boursier du Département d'État avec le prestigieux programme Mandela Washington Fellowship, il occupe le poste de coordonnateur de programmes à Legs Africa et est membre du think tank international IDOVE. Ses analyses éclairantes ont également trouvé écho en tant que chroniqueur à la télévision nationale sénégalaise RTS1.
En reconnaissance de son travail remarquable, Thierno Souleymane Diop Niang a été cité parmi les 100 jeunes les plus brillants d'Afrique en 2022, par BrightestYoungMinds et le Programme alimentaire mondial. Son expertise et sa contribution à la compréhension des enjeux géopolitiques et sécuritaires font de lui une voix importante dans le débat sur le Sahel.
"Le Sahel, épicentre géopolitique. Des Solutions endogènes face à l'enjeu sécuritaire" offre une perspective claire et informée sur les réalités complexes de cette région, ouvrant la voie à des solutions locales et communautaires pour relever les défis sécuritaires. Cet ouvrage constitue une lecture incontournable pour tous ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension du Sahel et contribuer à son développement durable et à sa stabilité.
par Coalition Sénégalaise pour la cause palestinienne
IL EST TEMPS DE FAIRE RESPECTER LE DROIT DU PEUPLE PALESTINIEN
Solidarité internationaliste de tous les démocrates et progressistes du Sénégal, d’Afrique et du monde avec la juste lutte de libération nationale du peuple palestinien martyr
Soixante-quinze (75) longues années que dure la tragédie du peuple palestinien spolié de sa terre et privé du droit de disposer de son propre Etat, libre et indépendant, conformément aux multiples Résolutions des Nations-Unies, piétinées impunément et demeurées inappliquées depuis lors, avec la complicité flagrante des puissances impérialistes, les USA et l’U.E notamment, qui pourtant se présentent, de façon hypocrite et sélective selon leur logique de ‘’deux poids, deux mesures’’ en fonction de leurs propres intérêts, comme les champions ou les défenseurs de « la Démocratie » et du « Droit international » ! Depuis le 7 octobre, l’on assiste à un nouvel embrasement, occasionnant entre autres dégâts, plusieurs centaines de morts sur le territoire israélien et sur la bande de Gaza. Le Sénégal « en sa qualité de président du Comité des Nations Unies pour l’Exercice des Droits Inaliénables du peuple palestinien », a parfaitement raison, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères en date du 8 octobre, d’appeler à des négociations « en vue de parvenir à l’objectif fixé par les résolutions pertinentes des Nations Unies, de deux États indépendants, Israël et Palestine, vivant côte-à- côte, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ».
Par contre, si le même Communiqué « condamne les attaques à l’origine de cette nouvelle spirale de la violence », ne fait-il pas là fausse route en faisant porter la pleine responsabilité de cette dramatique situation aux combattants palestiniens dont le seul tort est, en réalité, d’exercer, par les moyens à leur disposition, leur droit légitime à la résistance, avec la conviction forte que l’origine véritable de la violence n'est rien d’autre que l'occupation de la Palestine par l’Etat prétendument invincible d’Israël, un Etat terroriste, raciste et colonialiste, un Etat d’apartheid, de massacres quotidiens de populations civiles palestiniennes et de crimes constants contre l’humanité.
Le président de la Commission de l’Union africaine ne s’y est donc pas trompé, lui qui dans un appel diffusé le 7 octobre, a souligné clairement que le déni des droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris le droit à un État indépendant et souverain, est la principale source de la tension persistante entre Israël et la Palestine.
Solidarité internationaliste de tous les démocrates et progressistes du Sénégal, d’Afrique et du monde avec la juste lutte de libération nationale du peuple palestinien martyr !
Appel pressant à la communauté internationale pour le respect effectif des Résolutions des Nations-Unies en faveur notamment de l’établissement de l’Etat de Palestine libre et indépendant, sur les frontières de 1967 garanties par l’ONU, avec Jérusalem Est comme Capitale.
Palestine vivra, Palestine vaincra !
ÉLECTION D’UN BUREAU PARITAIRE DU CONSEIL MUNICIPAL DE OUROSSOGUI
Le conseil municipal d’Ourossogui (Matam, nord) a procédé, lundi, à l’élection d’un nouveau bureau paritaire, suite à l’invalidation par la Cour suprême du premier bureau pour non-respect de la parité
Ourossogui, (Matam), 9 oct (APS) – Le conseil municipal d’Ourossogui (Matam, nord) a procédé, lundi, à l’élection d’un nouveau bureau paritaire, suite à l’invalidation par la Cour suprême du premier bureau pour non-respect de la parité, a constaté l’APS.
Mariam Djiby Sy a été élue 1ère adjointe au maire de la commune de Ourossogui dirigée par Me Moussa Bocar Thiam.
L’avocat Me Saly Mamadou Thiam devient le deuxième adjoint au maire et Coumba Ba, la troisième adjointe.
L’élection s’est tenue en présence de l’adjointe au préfet du département de Matam, Néné Diombana Cissé et du maire d’Ourossogui.
MAMADOU DIOUF PUBLIE L’AFRIQUE DANS LE TEMPS DU MONDE
L'intellectuel et historien sénégalais offre une réflexion approfondie sur l'histoire de l'Afrique et de la diaspora noire, mettant en lumière les conséquences de la colonisation et la résilience des communautés africaines face à cette tragédie
Dans son dernier ouvrage intitulé « L’Afrique dans le temps du monde », l'intellectuel et historien sénégalais Mamadou Diouf offre une réflexion approfondie sur l'histoire de l'Afrique et de la diaspora noire, mettant en lumière les conséquences de la colonisation et la résilience des communautés africaines face à cette expérience traumatisante.
Le livre explore les dynamiques complexes de la colonisation de l'Afrique par les puissances européennes, en soulignant le rôle de l'idéologie de la hiérarchie raciale dans ce processus. Diouf met en évidence comment cette idéologie a été utilisée pour déposséder les communautés africaines de leurs cultures, les reléguant ainsi à la périphérie de l'histoire et les privant de leur place légitime dans le temps du monde.
Face à cette expropriation et à ce bannissement, l'Afrique et la diaspora noire ont réagi en produisant des contre-récits qui remettent en question la prétendue mission civilisatrice de l'Occident. L'auteur explore comment l'histoire africaine et noire a puisé dans les narrations orales et les cultures matérielles dédaignées pour revitaliser l'identité africaine et reconstruire un récit universel débarrassé de l'impérialisme occidental.
Mamadou Diouf, qui enseigne l'histoire et les études africaines à l'université Columbia de New York, est un spécialiste renommé de la colonisation africaine et des sociétés subsahariennes. Avec une œuvre historiographique abondante à son actif, dont des ouvrages tels que « Le Kajoor au XIXe siècle » et « Histoire du Sénégal », il apporte une perspective unique sur l'histoire africaine et les enjeux qui lui sont associés.
En tant que co-directeur des ouvrages « Déborder la négritude » et « Afrika N'ko : la bibliothèque coloniale en débat », Diouf a déjà contribué à la réflexion sur la déconstruction des paradigmes coloniaux et à la valorisation des voix africaines dans le discours académique.
Né à Rufisque, au Sénégal, Mamadou Diouf puise dans son expérience personnelle et académique pour livrer une analyse nuancée et approfondie de la condition africaine et de la diaspora noire. Son livre « L’Afrique dans le temps du monde » offre une contribution précieuse à la compréhension de l'histoire africaine et à la reconstruction d'un récit universel plus inclusif et équilibré.
En mettant en lumière les complexités de l'histoire africaine et en soulignant le rôle central de l'Afrique et de la diaspora noire dans la construction d'un récit universel, Mamadou Diouf invite les lecteurs à repenser les paradigmes coloniaux et à reconnaître la richesse et la diversité des cultures africaines. Son travail contribue à la valorisation des voix africaines et à la réaffirmation de l'importance de l'Afrique dans le concert des nations.
« L’Afrique dans le temps du monde » est un ouvrage incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Afrique, à la déconstruction des récits coloniaux et à la recherche d'un avenir plus juste et égalitaire pour le continent africain et ses diasporas à travers le monde.
À l’occasion de la sortie de "L’Afrique dans le temps du monde", Mamadou Diouf sera en France du 13 au 22 octobre pour une série de présentations étincelantes…
Vendredi 13 octobre, 19h00
En avant-première à la sortie de son livre, Mamadou Diouf sera en dialogue avec Nadia Yala Kisukidi à la Maison des Relations Internationales, 14, rue Descente en Barrat, Montpellier, une rencontre animée par Salim Mokaddem, dans le cadre de la Biennale Euro-Africa.
Jeudi 19 octobre, 19h30
Lancement de "L’Afrique dans la temps du monde" à la librairie Petite Égypte, 25, rue des Petits Carreaux, Paris. Une rencontre animée par Alexis Argyroglo.
Samedi 21 octobre, 15h30
Mamadou Diouf présente "L’Afrique dans la temps du monde", à la Gaîté Lyrique, 3 bis, rue Papin, Paris. Une rencontre animée par Jean-Marie Durand, dans le cadre du festival Et maintenant ?
Dimanche 22 octobre, 13h30
Mamadou Diouf présente "L’Afrique dans la temps du monde", au Carreau du Temple 4, rue Eugène Spuller, Paris. Une rencontre animée par Valérie Nivelon, dans le cadre de la foire AKAA.
DANS NOTRE PAYS, IL Y A BEAUCOUP DE SOUFFRANCES
Après le choix d'Amadou Ba comme candidat de Benno, Aly Ngouille Ndiaye a pris ses distances avec le régime Sall. Cette décision de rupture été actée après sa démission du gouvernement, mais elle a été entérinée ce samedi, par sa candidature
Après le choix de Amadou Ba comme candidat de Benno, Aly Ngouille Ndiaye a pris ses distances avec le régime Sall. Cette décision de rupture été actée après sa démission du gouvernement, mais elle a été entérinée ce samedi, après l’officialisation de sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. «Je le fais par devoir, dans la volonté et l’humilité de servir notre peuple. Je place ma candidature au-dessus des partis politiques et des clivages de toute nature. Je suis en effet candidat parce que j’aime mon pays, le Sénégal, sa diversité, ses terroirs et son modèle social», déclare l’ancien ministre de l’Agriculture sous les vivats de ses militants.
Il veut mettre en gras dans son programme l’emploi des jeunes, la promotion de l’agriculture, l’indépendance de la Justice. «Dans notre pays, il y a beaucoup de souffrances, d’injustices et de divisions. En ces temps graves et porteurs d’inquiétudes multiformes, je veux être le Président d’un Sénégal réconcilié, je veux redonner au Sénégal sa réputation de quiétude, d’empathie et de sociabilité», dit-il devant ses militants, qui ont déclamé : «Aly président ! Aly président ! Aly, vous pesez lourd !» «Je veux être le candidat de la justice pour tous. Ces dernières années, une série d’affaires impliquant des citoyens dans notre pays, ont mis en évidence la nécessité de mener une réforme des institutions judiciaires, afin de renforcer l’indépendance de la Justice et d’établir une réelle séparation des pouvoirs entre l’Exécutif et le Judiciaire. Je m’engage solennellement à porter ce combat. Je suis le candidat du vivre-ensemble pour prévenir et combattre avec fermeté la violence sous toutes ses formes», ajoute-t-il. Dans la foulée de cette déclaration, l’ancien ministre de l’Energie, de l’Intérieur et de l’Agriculture a accordé un entretien au Quotidien : Aly Ngouille Ndiaye parle d’agriculture, de chômage des jeunes, du parrainage, de ses 12 ans de relation avec Macky et de ses discussions avec Boun Dionne pour constituer une coalition.
M. Ndiaye, samedi, vous avez officialisé votre candidature, le plus facile a été fait ou le plus dur commence maintenant ?
Je pense que c’est le plus facile qui a été fait, parce que j’avais déjà pris date pour dire qu’après le Gamou, nous allons officialiser notre candidature. Hier (samedi), j’ai rassemblé nos sympathisants, les membres de la coalition, pour déclarer à la face du monde notre candidature pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Vous vous attendiez à cette mobilisation-là ?
Disons que oui. En fait, ce qui s’est passé, c’est très simple : lorsque j’ai décidé de ne pas enregistrer ma déclaration et de la faire en face d’un public, il a été difficile de choisir un hôtel de la place qui a une grande capacité.
Dans l’hôtel généralement, ce sont 150 à 200 places. C’est pourquoi nous avons choisi le Magic Land où, à la limite, il était possible de mettre dans un premier temps, 800 places. Et à l’arrivée, nous avions déjà 2 extensions, et l’avons amené à 1500 places. Mais ce qui est important d’ailleurs, l’essentiel de ces gens qui sont là viennent de Dakar. Nous avions quelques personnes venant des régions. Je peux dire, venant par exemple du département de Linguère, il y a moins de 200 personnes qui sont venues parce que c’est loin. Mais malgré ça, je n’ai pas pu empêcher tout le monde de venir. Mais nous savons qu’une bonne partie, c’étaient des militants qui nous viennent de Dakar.
Quelles sont les personnes qui tournent autour de la Coalition Aly Ngouille Ndiaye 2024 ?
Nous avons des partis avec lesquels nous avons conclu notre accord et nous avons d’autres partis pour lesquels les négociations sont en cours, cette semaine on va certainement les finaliser. Déjà je pourrais vous dire que nous avons entre autres partis, sans être exhaustif, Déthié Faye qui est avec nous, vous le connaissez, c’est lui qui a coordonné le pôle des non-alignés pratiquement depuis 2017. Nous avons également Mme Mariama Diaw qui est cheffe de parti et qui est avec nous. Nous avons aussi notre jeune frère du Parti pour la rupture, Dr Benmadi Faye. Nous avons d’autres partis et mouvements avec lesquels nous avons soit conclu, soit finalisé. La liste n’est pas exhaustive, mais nous allons finaliser une bonne coalition d’ici la veille du dépôt.
Il y a l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dionne, aussi candidat à la présidentielle, qui parle d’une coalition que vous voudriez mettre en place ?
Oui, tout à fait ! On est en train de discuter et je pense qu’on pourra aboutir à quelque chose. Et ce n’est pas uniquement avec Boun Abdallah Dionne, mais avec d’autres aussi.
Par rapport à votre candidature, vous allez y renoncer à son profit ou c’est le contraire ?
Pour l’instant, on n’a pas encore parlé de renonciation. Parce qu’il y a d’abord l’étape du parrainage qu’il faut dépasser. Ensuite, il y a l’étape du premier tour. Donc, pour l’élection à venir, personne, et je le dis, personne ne peut gagner au premier tour.
Quel sera l’axe programmatique de votre campagne après avoir été 12 ans avec le régime actuel ?
Un point important est fait, je l’ai dit hier (samedi) dans mon allocution. Pour prétendre diriger les Sénégalais, il faut d’abord les écouter et comprendre leurs préoccupations. Nous savons qu’il y a des préoccupations que partagent tous les Sénégalais. La première, c’est par rapport à l’alimentation. Nous avons tous vu ces dernières années, que les prix des aliments sont devenus plus chers, parce que c’est la cherté de la vie, et le gouvernement a subventionné à plusieurs reprises les prix. Et c’est difficile de suivre cette tendance de subvention parce que tout simplement l’essentiel de tout ce que nous mangeons, nous l’importons. Ce qui fait que nous n’avons pas beaucoup de maîtrise sur ces prix. Nous avons dans notre programme inscrit un objectif de souveraineté alimentaire au terme de notre premier mandat. Ça veut dire que d’ici 5 ans, nous devons atteindre cette souveraineté. En quoi faisant ?
Il faut aujourd’hui investir beaucoup d’argent, et peut-être 3 à 4 fois ce que nous investissons actuellement, pour pouvoir au moins nous mettre dans des conditions d’avoir une souveraineté alimentaire. C’est l’engagement que nous avons pris, d’abord parce qu’on en a besoin, ensuite 60 à 65% de notre population, ce sont eux qui occupent ce secteur, donc l’essentiel de la population. Je considère, compte tenu de leur nombre, qu’ils méritent beaucoup plus de budget pour pouvoir faire face, d’autant plus que quand nous parvenons à régler ce problème de l’agriculture dans le sens Agriculture grand A, nous réglerons non seulement le problème de la nourriture au Sénégal, mais nous allons également en profiter pour faire reculer le chômage et donner de l’emploi. Le chômage, c’est en milieu rural que c’est beaucoup plus accentué, le taux de chômage en milieu rural est plus élevé. Nous avons également la pauvreté qui est plus élevée en milieu rural.
Donc, en faisant ça, on règle trois problèmes en même temps. C’est important. Pourquoi on a besoin de le faire ? Parce qu’au Sénégal, pratiquement nous importons 55% de riz. C’est quand même assez costaud, le Sénégalais mange chaque jour du riz. Nous importons 100% de notre blé.
Le Sénégalais mange du pain tous les matins. Une bonne partie mange de la pâte le soir. Cela veut dire qu’aujourd’hui nous avons besoin de produire également du blé. Nous importons au moins le tiers de notre consommation en maïs. Au Sénégal, avec les besoins aussi bien de l’industrie que le besoin humain directement, nous en importons beaucoup et nous devons faire face à ces productions. Nous importons 80 à 90% de notre consommation en huile. Donc en résumé, cela veut dire qu’à chaque fois qu’un Sénégalais se rassasie, il finance le paysan étranger.
C’est aussi simple que ça. Il faut aujourd’hui arrêter ça. L’autre problème qui est là, est que nous avons un pays essentiellement jeune. Le recensement que nous venons de finir l’a montré. 76% de notre population sont âgés de moins de 35 ans. Donc nous devons utiliser l’énergie positive de cette jeunesse pour développer notre pays. On ne doit pas la considérer comme un fardeau. Et ce que nous avons, beaucoup en manquent. Nous devons faire en sorte que ces jeunes soient bien éduqués, soient bien formés. Il faut qu’il y ait une adéquation entre l’éducation et l’emploi. Nous savons aujourd’hui que nous avons des jeunes, qu’ils soient diplômés ou pas, qui chôment. C’est vrai, des efforts ont été faits, mais au constat, nous remarquons que le taux de chômage est passé de 12 pour cent en 2012 à près de 23 pour cent en 2023. Donc cela veut dire qu’il a pratiquement doublé. Donc il faut trouver de l’emploi, surtout pour les jeunes.
C’est le message que nous donnons aux jeunes. En plus de cela, dans notre programme, nous avons également abordé les problèmes de santé, les problèmes d’assainissement, du cadre de vie, les problèmes d’environnement. Tout cela, ce sont des problèmes que nous mettrons dans le programme qu’on va finaliser et exposer aux Sénégalais, et battre campagne autour de ça. Comme je l’ai dit, pour la première fois au Sénégal, nous allons élire un Président qui n’a jamais été en fonction. Parmi tous les candidats, aucun n’est ancien président de la République. C’est important. C’est la première fois que le président sortant n’est pas candidat. Même s’il supporte un candidat, il n’est pas candidat. Voilà ce qui fait que nous avons décidé d’y aller, et avec ce programme à la clé.
Vous étiez ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire il y a peu, mesurez-vous le chemin à parcourir pour réaliser tous ces objectifs ?
C’est fort de cette expérience que nous avons pris cet engagement. Nous avions pris l’engagement, sous l’instruction du Président Macky Sall, de préparer le document sur la souveraineté alimentaire. Je l’ai bien apprécié. Je le connais bien.
Et je connais les enjeux. Donc aujourd’hui, nous devons le faire, et moi je prends l’engagement de le réaliser au terme de mon premier mandat.
Quatre mois nous séparent de la présidentielle. Le temps ne paraît-il pas assez court pour préparer une campagne, implémenter des cellules et chercher des parrainages ?
Le temps est court, mais il est court pour tout le monde. Donc quand le temps est court pour tout le monde, il faut que chacun aille à la chasse aux voix et exposer aux Sénégalais son programme. Le parrainage aussi, c’est vrai, avec les dernières modifications du Code électoral, la durée du parrainage est passée pratiquement de quatre à trois mois. Même si ce sont trois mois aujourd’hui, on considère que deux semaines sont déjà parties, il nous reste à peu près deux mois pratiquement et quelques jours. Cela veut dire qu’il faut finir vite. La date limite, c’est le 25-26 décembre. Nous avons commencé le maillage du territoire.
Allez-vous assumer ces 12 ans passés avec le Président Sall à des postes-clés ?
J’assume tout bien sûr, mais c’est lui qui assume le gros lot. J’assume ma partie. Nous avons quand même bien collaboré avec le président de la République. On n’a pas de problème du tout. Tout simplement sur le choix, je ne suis pas d’accord. Donc, nous avons envisagé qu’il faut faire une rupture par rapport à ce qui se faisait.
PAPE ALIOUNE DIALLO ACCUSE MACKY SALL
Désormais candidat sous la bannière de la coalition de la Gestion des opportunités, pour la Libération des énergies dans la réconciliation, l’Innovation et l’Autonomie (GLorIA), Pape Alioune Diallo se radicalise contre BBy.
Désormais candidat sous la bannière de la coalition de la Gestion des opportunités, pour la Libération des énergies dans la réconciliation, l’Innovation et l’Autonomie (GLorIA), Pape Alioune Diallo se radicalise contre BBy. Selon lui, c’est le candidat de BBy et ses souteneurs qui sont à l’origine de la pléthore de candidatures, pour noyer les candidatures sérieuses. en tout cas, s’il ne franchit pas le premier tour, Pape Alioune Diallo promet de soutenir le candidat de l’opposition devant affronter celui du pouvoir.
L’Ingénieur Pape Alioune Diallo, responsable de l’Alliance Pour la République (APR) à Thiès, avait déposé sa candidature à la candidature de Benno Bokk Yaakaar pour l’élection présidentielle de 2024. Mais finalement, le choix a été porté sur le Premier ministre Amadou Bâ. «Après que Benno a porté son choix sur le Premier ministre Amadou Bâ, j’ai décidé de faire mon chemin. Le Directeur de Cabinet Politique du Président m’a appelé après le choix pour s’enquérir de ma position. Je lui ai dit qu’il faisait partie de ceux qui étaient mandatés par le Président Macky Sall pour écouter les candidats, mais ils n’ont pas joué leur rôle. Je lui ai demandé donc de dire au Président que je maintiens ma candidature», a d’emblée expliqué Pape Alioune Diallo.
C’était hier à Thiès, en marge d’une réunion virtuelle avec les Sénégalais de la diaspora, établis en Afrique du Nord, en Europe, en Afrique de façon générale, en présence des délégués régionaux de la coalition. Il a dénoncé la pléthore de candidatures et pour lui, tout laisse croire que c’est le candidat de Benno Bokk Yaakaar et ses souteneurs qui sont à l’origine. « Beaucoup de candidatures sont dues à ce candidat de BBY et de ses souteneurs. C’est juste pour noyer les candidatures sérieuses comme la mienne. La preuve en est donnée par le fait que la nouvelle loi électorale prévoit que le candidat peut déposer une liste de 13 députés ou de 120 élus territoriaux en lieu et place du parrainage. Le camp de Benno a 82 députés et il aurait pu déposer 13 députés et avoir même de la réserve. Mais au lieu de cela, ses responsables parcourent le pays avec des centaines de millions de FCFA voire des milliards, pour aller chercher des parrains. C’est parce qu’ils veulent dépenser de l’argent, ce qui donne déjà une idée de comment le candidat Amadou Bâ va gérer ce pays, une fois élu. Ces fortes sommes d’argent sont dépensées au moment où les jeunes sont à bout de souffle, ce qui se traduit par une ruée par milliers et par pirogues, vers l’Europe. Nous sommes au mois d’octobre et au moment où nous devrions honorer nos femmes, l’appareil de mammographie de l’hôpital régional est en panne. Ces responsables de Benno feraient mieux d’aller régler ces problèmes». Il ne manque pas de souligner : «Si par miracle le candidat Amadou Bâ passe le premier tour et se retrouve avec moi, tout le monde verra de quel côté vont se pencher les Sénégalais. En tout cas, il est Premier ministre depuis un an et jamais les prix n’ont autant flambé à ce niveau ; même le prix du gombo est passé de 200 à 1 800 Fcfa. Lors de la tabaski, il avait dit que les Sénégalais pouvaient même acheter un mouton à 60 000 Fcfa, ignorant que le kg de viande est à 5 000 Fcfa. La façon dont il a géré le sport et l’élevage constitue aussi un avant-goût de ce qu’il va faire. Si le second tour l’oppose à un autre candidat de l’opposition, je vais soutenir celui de l’opposition. Pour lui, il est temps d’avoir un président de la République qui comprend les enjeux de l’heure, qui ne s’entoure pas de gardes du corps, mais qui va au front pour affronter et résoudre les difficultés des populations. Les ministres, les directeurs généraux doivent aussi aller au front ; mieux qu’ils aillent conquérir les suffrages des Sénégalais.
Sachant que le temps est compté, en ce qui concerne la première étape que constitue le parrainage, Pape Alioune Diallo explique qu’en tant qu’ingénieur, il a mis en place un outil dénommé «parrainage VIP», permettant de faire le tout en moins de temps et en moins de ressources. En moins de deux minutes, dit-il, ce système peut prendre un parrainage, traiter l’image, les textes, pour en faire un parrainage réussi, avec la signature du parrain.
HABIB NIANG CLAQUE LA PORTE ET REJOINT MAHAMMAD BOUN ABDALLAH DIONNE
La coalition Benno Bokk yaakaar de Thiès est confrontée à un exercice complexe de recomposition, consécutivement à la dernière donne liée au choix du candidat pour l’élection présidentielle de 2024.
La coalition Benno Bokk yaakaar de Thiès est confrontée à un exercice complexe de recomposition, consécutivement à la dernière donne liée au choix du candidat pour l’élection présidentielle de 2024. D’ores et déjà, Habib Niang de la zone nord a officialisé son départ ce weekend. Il a dans le même temps claqué la porte de l’Alliance pour la république (APr), avant de faire renaître son mouvement And Suxxali Sénégal (mASS) et rejoindre le candidat Mahammad Boun Abdallah Dionne avec déjà 14 800 parrains.
Le contexte politique national, lié aux déclarations de candidatures pour la prochaine élection présidentielle de 2024, est en train d’impacter lourdement la coalition Benno Bokk Yaakaar à Thiès, avec d’énormes frustrations dans les rangs. Une telle situation a fini d’imposer une perspective de recomposition et d’ailleurs, les lignes ont commencé à bouger.
En effet, Habib Niang, qui s’est longtemps activé à Thiès et même ailleurs pour le compte du Président Macky Sall et de sa coalition, et qui avait finalement dissous son Mouvement And Suxxali Sénégal ak Habib Niang (MASS) dans l’Alliance pour la République (APR), a réuni ce week-end ses militants et sympathisants en assemblée générale, pour annoncer officiellement son départ de BBY. Il a par ailleurs quitté l’APR et fait renaître son MASS pour, dit-il, «préparer et baliser le terrain pour le candidat qu’ils vont accompagner, en l’occurrence Mahammad Boun Abdallah Dionne».
Avant cette assemblée générale, il déclare avoir convoqué, il y a quelques jours, les présidentes des groupements de femmes et les présidents des cellules de jeunes pour échanger autour des enjeux de cette présidentielle de 2024 et discuter avec eux sur la trajectoire à prendre en direction de cette élection. Il affirme par ailleurs que son mouvement politique, qui va s’impliquer dans ces prochaines joutes aux côtés du candidat Boun Abdallah Dionne, vient de renaître sous une peau nouvelle et de nouvelles perspectives pour son avenir politique.
Selon lui, il est un leader politique originaire de Thiès, qui a accompagné le Président Macky Sall dans la loyauté et la fidélité absolues, mais la monnaie de sa pièce ne lui a jamais été rendue. Il affirme pour s’en désoler qu’il a chaque fois introduit des dossiers de financements pour les femmes qui constituent le socle de sa base politique, mais tout a été bloqué. Aussi de noter que malgré cela, il a poursuivi cet engagement aux côtés du Président Macky Sall pendant 7 ans, parfois avec la désapprobation de la plupart de ses militants et avec une descente sur le terrain chaque week-end, pour promouvoir les idéaux de la coalition présidentielle. Il indique que c’est d’ailleurs à cause de la loyauté, de la fidélité, de la grande confiance au président de la République, qu’il avait décidé de fondre son Mouvement And Suxxali Sénégal ak Habib Niang (MASS) dans l’APR, malgré les réserves exprimées alors par certains de ses proches. Mais il estime être victime d’une négligence, d’un manque de considération alors que d’autres qui sont promus autour du Président sont même incapables de créer «un dahira».
Pour toutes ces raisons, il déclare que l’heure de rompre les amarres a sonné et c’est pourquoi il a démissionné de l’APR et de sa coalition, pour reprendre son mouvement et travailler aux côtés de l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dionne en direction de la prochaine élection présidentielle. C’est ainsi qu’il a lancé la bataille du parrainage pour le candidat Boun Abdallah Dionne, non sans déclarer avoir déjà récolté 14 800 parrains. «Je sais que vous êtes nombreux à accueillir ce renouveau que vous avez tant souhaité ; aujourd'hui le destin de notre mouvement est entre nos mains. C'est pourquoi je vous demande de redoubler d'efforts, de maximiser le travail de terrain, de ne point verser dans les polémiques et discussions inutiles qui ne nous mènent à rien, car nous avons un défi à relever, à savoir le pari du parrainage pour permettre à notre candidat de passer ce cap avec brio», tel est l’ultime message lancé à ses militants lors de cette assemblée générale du week-end.
LE F24 VEUT METTRE FIN AUX VIOLATIONS DES DROITS DEMOCRATIQUES
Face à la situation politique actuelle du pays, les leaders de la Plateforme des forces vives de la nation F24 s’est réunie hier en plénière.
Les leaders de la Plateforme des forces vives de la nation F24 se sont réunis hier, en plénière, pour fixer les priorités de leur lutte. A cet effet, les combats de la plateforme vont porter sur la libération des détenus politiques, notamment Aliou Sané et Ousmane Sonko, et la transparence du processus électoral.
Face à la situation politique actuelle du pays, les leaders de la Plateforme des forces vives de la nation F24 s’est réunie hier en plénière. Cette rencontre a donné lieu à un examen critique de la situation actuelle, caractérisée par la pléthore de détenus qui a entraîné le surpeuplement des prisons et la violation des droits des citoyens par Macky Sall et son gouvernement. Selon le coordonnateur du F24, Mamadou Mbodj, le Sénégal traverse actuellement une situation économique très précaire. «Celle-ci se traduit par une hausse hallucinante des prix des denrées de première nécessité. Le coût de l’électricité et de l’eau pose problème. Nous avons convenu qu’il fallait prendre tout cela en charge pour montrer au président de la République que les Sénégalais en ont assez. Il faut se mobiliser pour qu’il y ait une alternative à son pouvoir», a déclaré Mamadou Mbodj qui, au-delà de la situation nationale, a insisté sur la nécessité de dénoncer vigoureusement l’arrestation «injustifiée» d’Aliou Sané coordonnateur du mouvement Y en a marre. A ce propos, il a rappelé la pétition qui a été signée par tous les membres et qui sera rendue publique prochainement. En soutien à Aliou Sané, la plateforme a décidé d’écrire des lettres de témoignage. «Cela pour montrer que ce qu’on lui reproche est totalement fallacieux. Nous allons même faire des demandes de comparution», a-t-il indiqué.
AMINATA TOURE: «LE CANDIDAT DE MACKY SALL N’ARRIVERA PAS EN 3E POSITION A LA PRESIDENTIELLE»
L’ancienne Première ministre, Aminata Touré a axé son intervention sur les «violations» des droits des concitoyens en commençant par ceux d’Ousmane Sonko dont le représentant a été privé de retirer les fiches de parrainage. A cet effet, Mimi Touré pense qu’il est nécessaire de se battre sur le principe d’une élection inclusive et transparente. «Aujourd’hui on observe au Sénégal une violation continue des droits démocratiques et c’est sans précédent dans l’histoire politique de notre pays. On élimine les candidats par voie judiciaire. C’est d’un autre âge. On n’a jamais atteint ce niveau de violation des droits démocratiques dans ce pays. Nous avons encore des milliers de jeunes qui croupissent dans les prisons. Si le Président Abdoulaye Wade avait procédé de la sorte en 2011, Macky Sall ne serait jamais candidat», dénonce Aminata Touré.
Il est important, à ses yeux, que les Sénégalais se mobilisent pour défendre la démocratie afin que nous puissions aller vers des élections libres et transparentes mais également faire tout pour battre Amadou Ba au soir du 25 février 2024. «Nous allons nous battre pour que le processus électoral soit transparent, qu’il n’y ait pas d’élimination par une stratégie de doublonnage générale. Nous serons intransigeants sur ça. Nous irons au scrutin et le candidat de Macky Sall sera battu à plate couture. Il n’arrivera pas en troisième position. Nous avons décidé d’être ensemble et de nous serrer les coudes et de veiller à ce que le contrôle du vote soit effectif. Nous allons également veiller à ce qu’il n’y ait pas de tentative d’élimination de candidat aussi bien sur le plan judiciaire que par la stratégie d’élimination par les parrainages», a ajouté Mme Touré. Elle n’a pas manqué de déplorer la vie insoutenable des Sénégalais. Selon elle, le pays est sous pilotage automatique. Parce que « le Président Macky Sal et son Premier ministre sont occupés à vouloir gagner une élection qu’il sera impossible pour eux de gagner».
Dourandji Jean Martin Leoba
TCHAD : L’URGENCE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Jadis, l’évocation du Tchad dans les médias internationaux renvoyait à la guerre et à la famine entre autres. Aujourd’hui encore, malgré l’accalmie, l’actualité tchadienne reste largement dominée par les questions militaires.
Dourandji Jean Martin Leoba |
Publication 09/10/2023
Jadis, l’évocation du Tchad dans les médias internationaux renvoyait à la guerre et à la famine entre autres. Aujourd’hui encore, malgré l’accalmie, l’actualité tchadienne reste largement dominée par les questions militaires. C’est à se demander si finalement ce pays d’Afrique centrale n’a pas fait du sécuritaire sa vocation. Les discours officiels corroborent cette thèse si bien que les préoccupations des Tchadiens soient ailleurs.
En réalité, et pour comprendre cette situation, il faut a priori reconnaître que les gouvernements successifs depuis 1960 n’ont guère accordé la priorité à autre chose qu’à un secteur qui leur permet de contrer d’une part l’opposition armée, et d’autre part, de se maintenir au pouvoir. Il s’ensuit donc que le développement économique a été occulté par les luttes personnelles pour le pouvoir. Ainsi, aussi bien les dirigeants tchadiens eux-mêmes que les partenaires internationaux, n’ont daigné placer l’économie au rang de première priorité.
Bien entendu, cet échec se traduit par un retard considérable dans les infrastructures, l’accès des populations aux services de base et tout naturellement des indicateurs sociaux alarmants. Il en découle que le pays se retrouve au dernier rang des classements de développement malgré qu’il soit producteur de pétrole depuis vingt-ans.
Les nombreuses ressources dont regorge le pays
En effet, l’ensemble du territoire du pays est doté d’immenses ressources naturelles, d’une part, entre autres, le pétrole, l’uranium, le fer, le cuivre, et d’autre part, des ressources qui font la spécificité du Tchad. Ces ressources qui confèrent donc un avantage différenciatif important sont la gomme arabique, le coton, la spiruline, le karité, le sésame.
Jadis, l’évocation du Tchad dans les médias internationaux renvoyait à la guerre et à la famine entre autres. Aujourd’hui encore, malgré l’accalmie, l’actualité tchadienne reste largement dominée par les questions militaires
Si le pétrole qui place le pays au dixième rang africain avec une réserve de 1,5 milliard de barils, est à ce jour l’unique ressource naturelle judicieusement exploitée, la répartition et la gestion de sa rente demeurent largement discutables. Encore que la nationalisation du principal bassin de production, décision hautement risquée, pourrait compromettre les perspectives.
Quant à l’or, si son existence est prouvée dans plusieurs provinces du pays, son exploitation artisanale prive l’État de ressources financières additionnelles et crée des tensions récurrentes importantes pour son contrôle. Dans le secteur agricole, l’élevage tchadien confère au pays le troisième rang en Afrique tout comme l’agriculture qui lui offre de nombreux atouts. Il demeure tout aussi important de signaler les atouts indéniables du Tchad dans les secteurs du tourisme ou encore de l’artisanat. L’on convient, tant il est vrai, que l’exploitation de ces ressources et la bonne gestion de leur rente peut vraiment placer le Tchad au rang de puissance émergente. Ce passage en revue non exhaustif montre bien la quantité de ressources dont dispose le Tchad.
La responsabilité des dirigeants politiques
La responsabilité de développer un territoire revient aux dirigeants politiques. Ceux-ci doivent imaginer les solutions nécessaires et identifier les moyens pour y parvenir. Toutefois l’on convient que pour le cas du Tchad, la faiblesse des ressources financières intérieures a expliqué en partie le sous-développement jusqu’ à la fin des années 1990. Mais depuis l’entrée en activité des champs pétroliers de Doba en 2003, les ressources financières ont commencé à abonder. Malheureusement, la tradition de développement n’existant pas, les dépenses improductives et militaires ont considérablement et rapidement accru au détriment des dépenses d’investissement. Tout comme la gabegie qui a suivi n’a pas permis le décollage économique.
Si le pétrole qui place le pays au dixième rang africain avec une réserve de 1,5 milliard de barils, est à ce jour l’unique ressource naturelle judicieusement exploitée, la répartition et la gestion de sa rente demeurent largement discutables
La responsabilité des dirigeants est d’autant engagée que l’on constate ces dernières années une forte hausse du chômage et une paupérisation accrue de la population ainsi que des perspectives quasi nulles pour les jeunes. Aussi, les mauvais choix répétitifs des dirigeants constituent un fardeau pour les finances de l’État. Il leur revient d’inverser l’ordre des priorités. Il est aussi de leur responsabilité d’éviter les situations de gaspillage des ressources et de garantir une allocation optimale de celles-ci.
Les dirigeants tchadiens qui ont jusque-là montré peu d’empressement pour le développement de leur pays vont-ils rectifier le tir ? La réponse affirmative n’est pas certaine à ce stade mais il existe cependant un élément de pression très important, la nouvelle génération portée par le charismatique opposant Succès Masra. Économiste de formation et ancien de la Banque africaine de développement, celui-ci doit son succès actuel à son discours innovateur et son ‘’obsession’’ pour la transformation économique du Tchad loin des discours ‘’archaïques’’ d’en face. Les pouvoirs tchadiens gagneraient à adopter la même posture que leur principal opposant.
Politiques publiques peu ambitieuses
En matière de politique publique, les résultats sont tout aussi désastreux. Ceci explique la médiocrité des indicateurs de développement plaçant systématiquement le Tchad dans le dernier rang des différents classements de l’IDH (indice de développement humain), de compétitivité, de la bonne gouvernance, etc. Que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau ou à l’électricité, les besoins demeurent entiers. Par exemple, le taux d’accès à l’électricité est de 11% selon la Banque mondiale contre 53% pour l’eau. Ce qui est inconcevable dans un pays ensoleillé en permanence toute l’année et inondé par de nombreux cours d’eau. Pour couronner ces différents échecs, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 4,7 millions à 6,5 millions entre 2011 et 2018.
Aussi faut-il voir en ces résultats le manque d’ambition des dirigeants tchadiens plus enclins à engager le pays et ses ressources sur les questions militaires que pour améliorer la vie de leurs concitoyens.
Malheureusement, la tradition de développement n’existant pas, les dépenses improductives et militaires ont considérablement et rapidement accru au détriment des dépenses d’investissement. Tout comme la gabegie qui a suivi n’a pas permis le décollage économique
Autre fait marquant du peu d’ambitions des dirigeants tchadiens, en considérant le budget général de l’État, celui-ci est insuffisant pour un pays de 17 millions d’habitants. Il oscille entre 900 et 1500 milliards de FCFA en dépenses. Et pourtant des pays démographiquement inférieurs comme le Gabon ou la République du Congo ont dépassé ce seuil. Tout comme d’autres pays sahéliens, tels que le Niger ou le Burkina Faso.
A contrario, le Tchad qui est relativement peu endetté par rapport à son PIB, conserve sa capacité, bien que des risques d’autres natures subsistent, à emprunter pour financer son développement. Il advient qu’en vérité, avec un budget modeste, les moyens de développement soient, toutes choses étant égales par ailleurs, limités.
Faire des arbitrages équitables
Pour maintenir l’équilibre, les dirigeants doivent répartir de manière équitable les ressources nationales. A cet égard, les secteurs productifs doivent avoir une attention particulière. Car créateurs de richesse et pourvoyeurs d’emplois pour les jeunes. Il est d’autant plus urgent de développer le Tchad que ce pays après vingt ans d’exploitation pétrolière présente quasiment les mêmes caractéristiques qu’il ne l’est avant son entrée dans le cercle des producteurs.
S’il est vrai que la sécurité est un facteur d’attractivité, la négligence du développement génère l’insécurité et constitue un facteur de répulsion. Point n’est besoin de rappeler que dans le contexte de montée du terrorisme, la pauvreté en constitue un terreau, et le pays se doit d’être performant d’abord économiquement puis sécuritaire ensuite. Il apparaît dès lors que dans le contexte tchadien un choix s’impose : opter pour la rupture, ce qui signifie mettre en place une politique pro-développement aux effets bénéfiques inclusifs ou faire le choix de la continuité c’est-à-dire du renforcement disproportionné des forces armées au prétexte de la sécurité au service exclusif des dirigeants.