Il n’y a pas eu de décès liés au Covid-19 ces dernières 48 heures. C’est ce qui a été noté sur le bilan épidémiologique d’hier comme aujourd’hui. Sur le bulletin sanitaire de ce vendredi 30 avril 2021, on a noté une légère hausse des nouveaux cas, 49, contre 46, hier jeudi, sur un total de tests de 1280, contre 1309, hier.
14 de ces nouveaux cas sont des contacts suivis, les 35 autres sont issus de la transmission communautaire. Il n’y a pas eu de cas importé.
La région de Dakar enregistre 26 cas de transmission communautaire. Matam et Saint-Louis enregistrent respectivement 3 et 2 cas. Koki, Oussouye, Popenguine et Ziguinchor ont chacun 1 cas.
D’après Dr El hadj Mamadou Ndiaye, Directeur de la Prévention, 62 patients ont été déclarés guéris, au moment où, 11 malades sont dans un état grave.
A ce jour, le Sénégal a enregistré 40 344 cas de Covid-19 dont 39 083 guéris et 1107 décès. Actuellement, seuls 153 patients sont sous traitement.
Par ailleurs, le ministère de la Santé et de l’Action sociale informe que 411 343 personnes ont été vaccinées sur l’ensemble du terroir national.
LE RAPPORT PROVISOIRE RELEVE UNE NEGLIGENCE DANS L'INCENDIE DE L'HÔPITAL MAGUETTE LO
En marge de la revue annuelle conjointe du ministère de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr est revenu sur la mort des quatre bébés à l’hôpital Magatte Lo de Linguère, la démission du directeur, le déficit de spécialistes dans les régions et la vaccination
En marge de la revue annuelle conjointe du ministère de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr est revenu sur la mort des quatre bébés à l’hôpital Magatte Lo de Linguère, la démission du directeur, le déficit de spécialistes dans les régions et la vaccination. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, le rapport provisoire sur le drame de Linguère a fait état d’une négligence.
Depuis l’incendie au service de néonatologie de l’hôpital Magatte Lô de Linguère et la démission du directeur de l’hôpital, des voix se sont élevées pour demander la démission du ministre de la Santé.
Interpellé sur la question, Abdoulaye Diouf Sarr a répondu que la prise en charge du système de santé requiert beaucoup de courage et de clairvoyance. «Il faut laisser les gens spéculer. Nous, notre préoccupation est de travailler et de ne pas regarder dans le rétroviseur, surtout par rapport à certaines spéculations», clame-t-il avant d’ajouter que l’enquête suit son cours. Mais en attendant, le rapport provisoire est disponible. «Nous avons noté une négligence dans ce service de néonatologie et c’est cela qui nous a permis de relever le directeur de l’hôpital et de demander que tout le personnel qui était en service au niveau de la néonatologie mette à la disposition de l’enquête. Il faut que l’enquête sur le fond se poursuive. Tous les acteurs ont été mis à la disposition de l’enquête. Après, toutes les mesures complémentaires seront prises», affirme le ministre de la Santé.
Revenant par ailleurs sur le refus de certains médecins de rejoindre leurs postes d’affectation, Abdoulaye Diouf Sarr renseigne que le Président Macky Sall a fait d’énormes efforts en faveur des jeunes médecins en spécialisation. «Il y a quelques années, la bourse de spécialisation était de 150.000 francs, mais le Président Macky Sall l’a portée à 300.000 Fcfa. Depuis lors, nous voyons nos jeunes médecins s’intéresser à la spécialisation. Maintenant, il se pose la question de l’affectation au niveau des zones dites difficiles. A ce niveau, les spécialistes ont signé un engagement de service public. Et lorsqu’on est dans le service public, on répond à l’affectation de l’employeur qui est l’Etat. C’est à ce niveau-là qu’il faut, avec responsabilité et objectivité, poser le problème», indique-t-il.
Et le ministre de la Santé de poursuivre que quand un spécialiste est affecté dans une région, il doit prendre service. «C’est cela l’équité territoriale. C’est pourquoi, ces gynécologues qui n’ont pas voulu rejoindre leurs postes verront une procédure de remboursement des frais de spécialisation, mais aussi une procédure administrative adaptée à leur refus de ne pas prendre service au niveau de Kolda», informe-t-il.
A propos de la campagne de vaccination contre le Covid-19, le ministre annonce un taux national de vaccination de 79%. «Cependant, il y a des régions où la campagne de vaccination ne se passe pas bien. Il y a un effort important à faire à Kédougou, Diourbel, Tambacounda, Kaffrine et Fatick. Nous devons booster la vaccination à ce niveau et lançons un appel à tous les acteurs et aux élus locaux de nous aider à développer une bonne stratégie de communication», affirme Abdoulaye Diouf Sarr.
« IL Y A UN MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE D’ARRETER CE PHENOMENE »
Farouche défenseur de la santé des populations, le docteur Assane Diop n’a jamais déposé les armes dans la lutte contre le trafic des faux médicaments.
Farouche défenseur de la santé des populations, le docteur Assane Diop n’a jamais déposé les armes dans la lutte contre le trafic des faux médicaments. Dans cet entretien, il donne les pistes pour arrêter ce deal, avant de fustiger l’Etat, qui manque de volonté, selon lui, pour mettre fin à ce commerce qui tue le peuple.
Des produits ont été saisis au Sénégal. En tant que privé, quelle est l’appréciation que vous avez de la situation, d’autant que l’autorité est indexée ?
C’est d’abord dire que cette saisie entre en droite ligne avec notre combat. C’est d’ailleurs le Syndicat des pharmaciens privés qui a signalé à la Direction de la pharmacie et du médicament la circulation de produits non-autorisés, des médicaments, de surcroît. Il y a effectivement beaucoup de polémiques. Mais ce qu’il faut retenir d’important, est que parmi les produits saisis, il y a bel et bien de faux médicaments. Il s’agit de solutés. Des produits destinés à être injectés dans l’organisme, pour corriger des désordres hydro-électrolytiques, ou au cours d’opérations chirurgicales ou après une opération chirurgicale et même pour véhiculer des médicaments dans l’organisme. Les produits comme ça, partout dans le monde, répondent à la définition de médicaments et doivent bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché avant d’être mise à la consommation.
La deuxième chose est que ces produits n’ont pas l’AMM. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas été autorisés à être mis à la consommation au Sénégal, donc distribués en tant que médicament. Et ils sont entrés frauduleusement dans le pays. Ces deux éléments font que ces produits répondent bel et bien à la définition de faux médicaments. C’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui le dit. L’OMS dit qu’un produit fabriqué et distribué dans un pays sans l’autorisation préalable de l’autorité en charge de la santé, est un faux médicament. C’est des précisions que nous voulons apporter, parce que c’est très important. Cela entre en droite ligne avec notre combat, parce que, depuis des années, vous entendez le Syndicat des pharmaciens privés dire qu’il faut que l’Etat du Sénégal supprime tous les points de vente illicite et veille sur ce marché. Il doit surtout aller jusqu’à la criminalisation du trafic de faux médicaments.
La réactivité que nous avons constatée dans la prise en charge de ce dossier, on attend la même réactivité, aujourd’hui, pour agir sur les autres points de vente illicites dont le plus connu aujourd’hui au cœur de Dakar, est Keur Serigne Bi. En tout cas, il faudrait que l’Etat manifeste cette même réactivité pour supprimer tous les points de vente illicites des faux médicaments.
La problématique perdure depuis des années. On parle et le trafic continue. On a vu Keur Serigne Bi, il y a les dépôts de Touba. Ne pensez-vous pas qu’il y a un laisser-aller de l’Etat ?
Bien sûr ! C’est ce que j’appelle toujours un manque de volonté politique manifeste pour régler ce problème. Parce que personne ne peut dire que ces activités se passent à l’insu des autorités. C’est des activités illicites qui se font au vu et su de tout le monde. On a une entreprise qui a fait venir dans le pays, de manière frauduleuse, de faux médicaments ; on a une réaction très forte de la Sûreté urbaine. Cette même Sûreté urbaine et les autres postes de défense et de sécurité, et même l’Administration, ne manquent pas, aujourd’hui, de moyens juridiques et matériels pour agir contre Keur Serigne Bi et contre tous les dépôts illégaux de Touba et même tous les points de vente illicites. Parce qu’il faut considérer qu’on a des marchés au Sénégal où l’on peut trouver des tonnes et des tonnes de médicaments. Des marchés qui servent, à la limite, de grossistes aux revendeurs, aux colporteurs. Nous pensons que c’est une volonté politique qui manque.
On se souvient de la restitution des médicaments à Darou Mousty, de la libération d’Amadou Woury Diallo. Avez-vous espoir que ce trafic va être arrêté ?
Nous avons espoir. Parce que nous pensons qu’une République forte fonctionne selon des règles. Et que l’Etat a l’obligation de préserver la santé des populations. Parmi les éléments à mettre en place, il faut lutter efficacement contre le trafic des médicaments. L’autorité a posé quelques actes, il faut le reconnaître. Parce que, si on regarde déjà l’administration douanière, il y a énormément de travail qui est fait un peu partout. Rien que sur l’année 2020, la douane a saisi plus de 1 milliard 500 en valeur de médicaments. Ce sont des actes visibles. La gendarmerie aussi a fait un travail noble. Même le Conseil des ministres a adopté, il y a bientôt un an, le projet de criminalisation du trafic de faux médicaments.
Maintenant, ce qui reste, c’est des actes et des actions fortes. Cela, il faut une volonté manifeste pour prendre des mesures fortes, afin d’arrêter ce marché. Nous restons optimistes qu’un jour, ces médicaments vont disparaître du Sénégal.
Des pharmaciens sont accusés de se ravitailler dans ce marché noir. Est-ce vraiment la réalité ?
Je ne pense pas. Et je serai très surpris, demain, si les faits montrent qu’effectivement, il y a des pharmaciens qui s’approvisionnent chez ces marchés. Il faut distinguer deux choses. Il y a ce qu’on appelle les dispositifs médicaux. Tant que le produit est disponible chez les grossistes répartiteurs agréés pour cela, le pharmacien est orienté pour acheter les dispositifs médicaux là-bas. C’est-à-dire tout ce qui est seringues, gants, masques, entre autres. Maintenant, quand ça sort des dispositifs médicaux et que c’est des médicaments, le pharmacien n’a pas le droit, vraiment pas du tout, de s’approvisionner ailleurs que chez les quatre grossistes répartiteurs agréés au Sénégal. Parce que pour ce qui est du médicament, c’est très différent. Donc, je serai très surpris de voir cela.
Maintenant qu’il y ait des cas particuliers, à la limite des brebis galeuses, peut-être bien. A ce niveau, je précise que nous, Syndicat des pharmaciens privés, on n’est pas d’accord et on ne protégera aucun pharmacien qui va s’approvisionner sur le marché illicite. Parce que ce n’est pas du tout la mission du pharmacien d’officine de faire cela.
Beaucoup pensent que la monopolisation du médicament par l’Etat est la cause de ce trafic. Ne pensez-vous pas qu’il faut un peu élargir les choses à d’autres entreprises ?
Je ne sais pas ce que vous entendez par élargir. Mais je ne l’explique pas comme ça. Il s’agit peut-être de failles dans le système et d’insuffisances de contrôles et de sanctions. Parce que ces quatre grossistes répartiteurs mettent en place plus de 5 mille références. C’est-à-dire plus de 5 mille médicaments différents à la disposition des pharmacies et de la population. Ils font un travail excellent, à côté de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA). Je ne pense pas qu’il s’agit d’un problème d’approvisionnement. C’est plus un problème de marché illicite qui n’est pas suffisamment contrôlé et combattu par les autorités.
Qu’est-ce qui pourrait expliquer le fait que ces gens s’adonnent à ces pratiques ?
C’est pour de l’argent facile. Quand vous lisez les médias, souvent, on dit que le trafic du médicament est beaucoup plus lucratif que le trafic de drogue, avec moins de risques. C’est-à-dire un peu partout dans le monde, le trafic de drogue est criminalisé. Mais quand il s’agit de médicaments, surtout dans nos zones, ce sont des peines assez légères qui vont de quelques mois à maximum une à deux années de prison et une amende de quelques millions. Alors que le trafic de drogue étant criminalisé, les sanctions sont beaucoup plus fortes.
L’autre élément, c’est qu’on a souvent des autorités de régulation faibles dans nos pays. Cela veut dire que dans la capacité de contrôler et de maîtriser la circulation des médicaments, on a des soucis. Et que tout ce qui est hors-circuit, ils ont du mal à le gérer. Par contre, tout ce qui est maîtrisé dans nos pays, c’est le circuit officiel de distribution. Pour cela, tout passe par l’autorité. Mais tout ce qui est des structures parallèles, elles ne maîtrisent pas. J’ai donné l’exemple de Keur Serigne Bi, cela n’échappe à personne. Mais quand l’Etat laisse faire, c’est des situations comme ça qui favorisent la circulation des faux médicaments. Parce que ces gens gagnent énormément d’argent, alors que ce qu’ils vendent, c’est du poison.
Comment distinguer le vrai du faux médicament ?
Parfois, c’est extrêmement facile, surtout dans nos zones. Parce que, d’abord, tout médicament qu’on retrouve hors du circuit normal est déjà un faux. Tout médicament trouvé en dehors des officines, des structures publiques agréées, considérez que ce sont des faux ! Parce que, très souvent, ils n’ont pas l’autorisation de mise sur le marché, ils sont entrés frauduleusement dans le pays et c’est des médicaments contrefaits pour 90 à 99 %. Quand on voit un colporteur ou quelqu’un qui a sa table et qui vend des médicaments, c’est des faux. Quand vous retrouvez des médicaments au marché Ocass, au marché Thiaroye, entassés, c’est des faux. Ce sont des choses tellement simples.
Par contre, dans les pays développés, on vend sur Internet surtout, souvent des médicaments faux certes, mais qui ressemblent aux vrais. Parce que les trafiquants font tout pour reprendre le vrai. Pour ces médicaments, il faut des moyens souvent technologiques pour distinguer le vrai du faux.
On a vu, par exemple à Touba, des dépôts identiques à des pharmacies, installés devant les structures de santé, à côté même des pharmacies. Dans ces cas, comment le patient peut distinguer réellement la bonne pharmacie ?
Au niveau du syndicat, lorsqu’on nous demande de sensibiliser la population sur l’usage des faux médicaments, nous rétorquons qu’on sensibiliserait si les gens allaient s’approvisionner dans des structures cachées. Mais comme vous dites, dans certaines zones, surtout à Touba, on laisse des boutiques se permettre d’avoir des enseignes ou même une croix. Après, on nous dit de laisser là-bas les boutiques et que l’on continue de sensibiliser les populations pour qu’elles n’aillent pas là-bas ? Cela pose problème ! Nous répondons qu’il faut d’abord fermer ces structures et, après, on sensibilisera. Parce qu’on ne peut pas laisser ces structures proliférer de sorte qu’on a du mal à distinguer le vrai du faux.
Cette situation a poussé les pharmaciens régulièrement installés à Touba à mettre leur nom sur l’enseigne, alors qu’on ne devrait y indiquer que le nom de la pharmacie. En plus de cela, les pharmaciens sont obligés de faire des spots pour informer la population des pharmacies officielles, régulières, autorisées. Cela pose problème et cela suppose qu’il y a des soucis. Au moment du Magal, les pharmaciens étaient obligés, pour informer la population, de donner la liste des 45 pharmacies officielles qui existent à Touba.
Quand un pharmacien vient d’avoir son diplôme, il n’a pas la possibilité d’ouvrir une pharmacie tant qu’il n’est pas autorisé. C’est impossible. L’autorisation suit des conditions bien précises. Il est obligé d’attendre l’autorisation du ministère de la Santé et de respecter beaucoup de conditions. Comment se fait-il qu’une autre personne non autorisée puisse ouvrir sa boutique, mettre une enseigne sans être inquiétée ? Alors que nous, pharmaciens, chaque fois que nous recevons les inspecteurs du commerce, de la pharmacie et autres, ils demandent d’abord notre autorisation.
De la même manière qu’un pharmacien ne peut pas exercer sans autorisation, comment se fait-il que d’autres personnes puissent le faire ? Rien que cet élément pourrait permettre de fermer ces vendeurs illégaux. Cela traduit encore un manque de volonté politique. L’Administration a tous les moyens pour régler le problème. Le plus facile et efficace, c’est d’aller dans toutes ces boutiques, leur demander leurs autorisations. Personne ne va leur en présenter une. C’est un moyen de fermer d’abord, avant de faire d’autres poursuites. Parce que l’exercice illégal de la pharmacie, la mise en danger de la santé d’autrui, le trafic de faux médicaments, c’est autant d’infractions. Mais on se rend compte qu’on laisse faire. Il est très difficile de sensibiliser la population face à un phénomène aussi fréquent, au vu et au su de tout le monde.
TRAFIC DE MEDICAMENTS AU SENEGAL, CRIME PASSIONNEL
Pauvreté, offre de soins insuffisante, absence de contrôle. Au Sénégal, les vendeurs de médicaments trafiqués, contrefaits et dangereux pour la santé, ont pignon sur rue
L'industrie pharmaceutique de contrefaçon est florissante, en Afrique de l'Ouest. Au Sénégal, les forces de l'ordre se battent pour mettre fin aux activités des syndicats du crime qui opèrent avec des connexions internationales. Toutefois, la lutte contre ce fléau fait face à de nombreux défis, les faux médicaments faisant encore de nombreuses victimes.
Pauvreté, offre de soins insuffisante, absence de contrôle. Au Sénégal, les vendeurs de médicaments trafiqués, contrefaits et dangereux pour la santé, ont pignon sur rue. Reportage au marché Thiaroye de Dakar et à Keur Serigne Bi. L’arrivée d’une journaliste dans le grouillant marché Keur Serigne Bi, en centre-ville de Dakar, suscite immédiatement de la méfiance. Sur les rives de l’avenue Blaise Diagne, s’entassent des piles de faux médicaments vendus par des centaines de commerçants. Ils se passent le mot : ‘’Ne pas communiquer avec la cliente du jour.’’ Pourtant, l’envie ne manque pas de dire ce qu’ils pensent. Une seule personne est désignée pour parler à la reporter. Cette personne se nomme ‘’Wadjou Waxx’’. Ce géant ne nous a même pas laissé le temps de placer un mot. ‘’On attendait les journalistes. Depuis la saisie des produits par la police, on sait que vous viendrez ici, comme à chaque fois. Vous pensez que nous sommes ici pour tuer les Sénégalais. Ce n’est pas normal de penser ainsi’’, explose-t-il.
A la question de savoir d’où s’approvisionnent-ils, il souligne qu’il travaille pour ‘’serigne bii’’ (le marabout). ‘’Quel serigne ?’’, relance la reporter. Suffisant pour mettre fin à la discussion : ‘’Soxnaci, nga baal gnou, teyy mom amougnou diot been yoon. Mane nga dem beuu souba wala beuss boula nex’’, (désolé madame, nous n’avons pas le temps, aujourd’hui. Si vous voulez, revenez un autre jour). Une façon très démocrate pour lui de prendre congé de nous.
Autre marché, autre décor. A Thiaroye, dans le département de Pikine, en banlieue dakaroise, les vendeurs ont installé leurs médicaments sur des étals, à même le sol, dans des boutiques ou encore dans des bassines. Antibiotiques, antidouleurs, antipaludéens ou traitements contre l'impuissance sexuelle. Des médicaments les plus anciens aux plus innovants, en boîte ou à l'unité.
Les tables débordent de boîtes de gélules, de paquets de comprimés et de flacons de sirop, des racines, des feuilles sèches, entre autres. Ils font la concurrence aux vendeurs de légumes. Quand les clients viennent pour acheter des légumes, les vendeurs de médicaments font tout pour détourner leur attention. Pour mieux se faire entendre, certains utilisent des haut-parleurs, d’autres des sifflets. Un vrai commerce se fait dans ce lieu. Il est parfois difficile, pour les clients, de reconnaître le vrai du faux médicament. Les emballages sont tour à tour criards ou très conformes à ceux des spécialités pharmaceutiques. Et les prix sont accessibles à toutes les bourses. Mais au lieu de vous guérir, ces médicaments risquent d'aggraver votre état de santé ou même de vous tuer.
Sur les lieux, il est impossible de sensibiliser les acheteurs sur le danger de ces médicaments, de peur de se faire lyncher. Secrétaires, taximen, ménagères, journalistes, commerçants, enseignants, hôteliers, entre autres, s’approvisionnent dans ce marché.
Salimata Dieng vient acheter ses médicaments. Un vendeur à la sauvette ne tarde pas à arriver. Il est vite recadré par le ‘’grossiste’’ Samba Diop. ‘’Boy, mayal nit ki mou diall. Sof guene toropp. Kii ci mane leu dieum cii’ (jeune homme, cède le passage à la dame. Elle n’est pas là pour toi), lance-t-il au démarcheur impudent, avant de s’adresser à la cliente : ‘’Soxnaci, loulay metti’’ (Madame, qu’est-ce qui ne va pas ?’’ La dame répond : ‘’Beugne bou meti moma soonal. Biig dama xolé beu fadiar.’’ (J’ai une rage de dent. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.’’ Aussitôt, Samba lui tend des comprimés en lui disant : ‘’Dom souba, dom ngoon’’ (un comprimé le matin, un autre le soir). La dame lui demande si elle peut prendre un comprimé sur le champ. Il répond par l’affirmative. Salimata achète un sachet d’eau de 50 F et ingurgite ses cachets. Elle garde les autres comprimés, avant de rebrousser chemin.
‘’Les pharmacies sont faites pour les autorités’’
Sur le chemin de retour, nous lui demandons pourquoi elle n’est pas allée à la pharmacie. Elle répond sèchement : ‘’Wax leene ma bane garab lagnoy diaye gnari fouk, pharmacie ? Niit dangay xam seu boop. Gnoune new dii doole yii, yii gnoy sougnou pharmacie. Cou nek akk li nga tolol’’ (Donne-moi le nom d’un médicament vendu à 100 F dans les pharmacies. Il faut savoir raison garder. Nous les pauvres, nos pharmacies sont ces détaillants. Quand on n’a pas les moyens, il faut se contenter de ce que l’on a.)
Salimata ne veut rien savoir du danger de ces médicaments, encore moins de leur provenance. Tout ce qui l’intéresse, c’est un remède pour calmer son mal. Pour cette dame, il y a qu’une chose à faire : de baisser les prix dans les pharmacies. ‘’On ne peut pas fixer des prix dans un pays où la majorité peine à se nourrir. Les pharmacies sont faites pour les autorités. Il y avait une pharmacie à côté de chez moi. Mais c’est fermé. Parce que nous n’avons pas les moyens d’acheter un médicament à 5 000 F, alors qu’au marché, il coûte 200 F, avec le même résultat. Nous sommes en bonne santé et nous rendons grâce’’, dit-elle.
De retour au marché, la table du vendeur Samba Diop et même celles des autres sont entourées de monde. Il suffit juste de dire de quoi l’on souffre. Et les ‘’pharmaciens’’ viennent à votre secours. Tahirou Sow fait partie de ceux qui ont pris d’assaut les tables de médicaments. Ce jeune étudiant connait les conséquences des médicaments de la rue. Malgré tout, il ferme les yeux et les utilise. Son explication est toute simple : ‘’Je suis allé à l'hôpital ; j'avais mal au ventre. On m'a prescrit un médicament. Mais quand je suis allé l'acheter à la pharmacie, j'ai trouvé qu'il était trop cher. J'ai donc dû acheter des médicaments illicites, car ils sont beaucoup moins chers."
Par chance, quand il a pris les cachets, ses maux de ventre ont arrêté. Depuis lors, quand ses maux reviennent, il vient voir son vendeur Samba Diop. ‘’Contrairement aux autres vendeurs, je trouve que les médicaments de Samba sont bons. Tout n’est pas faux dans ce qu’il vend. Il y a du bon’’, défend-il. Loin d’être naïf, il a bien conscience du danger. ‘’Le risque zéro n’existe pas. Je sais qu’en faisant cela, je cours un grand risque. Mais je confie ma vie à Dieu. D’ailleurs, mes parents ne sont pas au courant. Si ma mère l’apprend, elle va me tuer. J’ai la chance qu’ils ne lisent pas les journaux. Ils préfèrent suivre l’information à la télévision’’, se confie-t-il.
‘’Nous allons créer un syndicat pour mieux défendre notre profession’’
‘’Gilbert est arrivé. Il dit de lui donner les médicaments’’, annonce un jeune garçon à Samba. ‘’Prends-en et passe-lui mon bonjour’’, rétorque le vendeur. Le jeune garçon prend un sachet et court faire la commission. A quelques mètres du marché, est garée une voiture. Dedans, se trouve un homme de teint clair. Lunettes couvrant le visage, il guette, à travers son rétroviseur, l’arrivée du petit garçon. Il lui tend le sachet en criant : ‘’Tonton Gilbert, tient. Samba vous salue.’’ Gilbert remet quelque chose au petit garçon. Ce dernier, sourire aux lèvres, le remercie. Il démarre la voiture et s’en va. Le jeune s’arrête un moment pour esquisser des pas de danse. Gilbert fait partie des plus grands clients de Samba. Il ne vient jamais au marché. S’il a besoin de médicaments, il se fait livrer. Mais, de temps en temps, s’il est dans les parages, il appelle ce jeune garçon qui va lui chercher les médications. C’est ainsi que se passe ce commerce. Il se fait dans la discrétion.
Alphonse Sène a toutes les informations sur le trafic de médicaments de rue. Mais il n’y achète que des remèdes traditionnels, des tisanes et des racines. Et si le traitement ne fonctionne pas, il dit aller ensuite à l’hôpital, mais le moins possible, parce qu’il "manque de moyens". Seynabou Dia, cliente, assure que les commerçants du marché vendent du paracétamol authentique et moins cher que dans les officines, parce qu’ils achètent en gros. ‘’Ils savent comment fonctionnent les médicaments et connaissant leurs clients, savent ce qui va convenir à chacun. De quoi faire s’arracher les cheveux aux pharmaciens diplômés’’, nargue-t-elle. Car, ‘’dans la rue, les médicaments s’achètent à moindre coût, à la carte, pour un traitement ponctuel, à crédit ou selon ses moyens. Ce qui n’est pas le cas dans les pharmacies où l’on ne vend pas au détail. Même si, au final, le prix à l’unité ne revient pas plus cher en pharmacie, les gens préfèrent parfois payer une ou deux unités seulement’’, explique-t-elle.
Il a est presque 15 h, quand Samba a pris congé de ses clients. Presque tout le monde est parti. On palabre avec ce grand vendeur, sans grand succès. On aura beau déployer des trésors d’éloquence et d’arguments, rien n’y fera. Il est persuadé qu’il a raison de vendre ces médicaments et qu’ils sont efficaces. Il sait que c’est interdit, mais il pense que c’est pour des raisons commerciales, pour ne pas faire concurrence aux pharmacies. Il ne croit pas à la thèse des faux médicaments dangereux.
D’ailleurs, il nous informe qu’ils sont en train de se regrouper pour demander à l’Etat de les reconnaître. ‘’Le bon travail que nous faisons, l’Etat doit le reconnaître. Parce que c’est grâce à nous que beaucoup de gens se soignent. Nous allons créer un syndicat pour mieux défendre notre profession. Nous allons demander aux autorités l’autorisation, sous peu’’ (sic), annonce Samba Diop.
La complicité de l’Etat
Si, pour certains, les populations ne sont pas bien sensibilisées sur l’usage des faux médicaments, d’autres pointent du doigt l’Etat. Abdourahmane Dieng est convaincu que tout ce trafic est organisé par des autorités. Cet étudiant à la faculté de Médecine n’arrive pas à comprendre comment des médicaments hors-circuit arrivent au Sénégal. ‘’Imaginez tous les corps de contrôle qui sont au port, aux frontières, à l’aéroport ! Si les produits passent, c’est parce que quelqu’un a donné l’ordre. Nous avons compris le jeu. L’Etat joue aux pompiers, quand il y a une saisie. Mais, au fond, il est le principal acteur’’, dénonce-t-il. Très remontée par ce trafic, il soutient que tous les décès liés aux faux médicaments sont de la faute de l’Etat. ‘’Il faut que nos autorités avouent qu’elles sont en train de tuer la population. Ce n’est pas la faute à ces importateurs. C’est celle de l’Etat, en passant par tous les corps de contrôle’’, fustige-t-il.
Embouchant la même trompette, le docteur Saliou Diop traite l’Etat de ‘’dealer’’. Pour le pharmacien, ‘’il faut qu’on arrête de tourner autour du pot. Tout le monde sait qu’on ne peut pas importer des œufs sans l’avis de l’Etat. C’est lui qui contrôle, qui donne les ordres et libère. Pourquoi chercher d’autres coupables, alors que le véritable responsable est là ? On nous parlait, lors des émeutes, de forces occultes et de terroristes. Mais ce sont eux les véritables terroristes’’. De l’avis du doctorant, l’Etat a la possibilité d’arrêter ce trafic, s’il le voulait. Mais ‘’il a sa part dans ce business. Vous voulez que nos autorités coupent le robinet qui les nourrit ? Elles ne vont jamais le faire. Ce business est très lucratif. La population doit comprendre que nous sommes les seuls perdants. L’Etat nous tue, en nous regardant droit dans les yeux’’.
Pour étayer ses propos, il a donné l’exemple de Woury Diallo qui a été gracié par le président de la République Macky Sall. ‘’On poursuit quelqu’un pour trafic de médicaments. Avant d’être jugé, le président le gracie. Vous pensez que cet acte est neutre ? Il faut qu’on respecte et qu’on arrête de prendre les Sénégalais pour des idiots’’, dénonce-t-il.
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LES BOUTEILLES NEUTRES ECHAPPENT A TOUT CONTROLE
Ex-ministre de l’Environnement sous le régime du Président Abdoulaye Wade, Thierno Lô soulève des scandales à propos de la gestion et la distribution du gaz butane
Ex-ministre de l’Environnement sous le régime du Président Abdoulaye Wade, Thierno Lô soulève des scandales à propos de la gestion et la distribution du gaz butane. Selon lui, la plupart des bouteilles de gaz de 12,5 kilos doivent être retirées du marché pour des raisons de sécurité. Il interpelle également le ministre du Pétrole et des Énergies, Aïssatou Sophie Gladima sur plusieurs points concernant la distribution du butane.
Le constat, prévient-il, est que ces bouteilles, appelées ’’bouteilles neutres’’, échappent à tout contrôle et ne respectent pas la norme. Elles continuent à circuler et Thierno Lô indexe la multinationale française Total fait partie de ceux qui les remplissent avant de les mettre sur le marché, alors que l’enseigne française est consciente du danger qu’elles constituent.
"L’État du Sénégal n’a pas le droit de regarder faire"
À l’en croire, les autorités sont au courant et laissent faire. "En cas de drame, il ne faudra s’en prendre qu’à nous", regrette-t-il. Dernièrement, "devant la profusion de bouteilles de 12,5kg non identifiées sur le marché, le Ministère du pétrole et des énergies, pour des raisons de sécurité, a jugé nécessaire d’interdire tout embouteillage ne respectant pas les normes de sécurité, pour préserver les citoyens et éliminer tout risque que présente une telle pratique", dans un communiqué. Lequel soulignait que "chacune des sociétés de distribution de gaz est tenue de disposer de son propre parc de bouteilles, identifiables à ses marques et couleur."
UNE LÉGÈRE BAISSE DES NOUVEAUX CAS, ZÉRO DÉCÈS
Sur les 1309 tests effectués, soit 78 de plus qu’hier, 46 sont revenus positifs contre 56, hier mercredi
Une légère baisse des nouveaux cas de coronavirus a été constatée, ce jeudi. Sur les 1309 tests effectués, soit 78 de plus qu’hier, 46 sont revenus positifs contre 56, hier mercredi. Cette tendance baissière est corroborée par l’absence de décès sur le bilan du jour.
Parmi ces nouvelles contaminations, 17 sont des contacts suivis et 29 issus de la transmission communautaire. Il n’y a pas de cas importé.
Sur les cas communautaires, 23 proviennent de la région Dakar. Bignona, Matam, Sibasor, Tamba et Ziguinchor enregistrent chacun 1 cas.
30 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. 11 cas graves sont pris en charge.
À ce jour, 40 295 personnes ont été déclarées positives dont 39 021 guéries et 1107 décès. 166 patients sont sous traitement.
Depuis le démarrage de la campagne de vaccination, 410 924 personnes ont été vaccinées sur l’ensemble du territoire.
LE DIAGNOSTIC ET LA RECETTE DU COLONEL BABACAR NGOM
Une néonatalogie sans Pédiatre, berceau bricolés avec luminaire électrique doté d’une ampoule à incandescence au lieu de lampe adaptée pour chauffer les prématurés, luminaire électrique jouxtant une moustiquaire inflammable, pas de personnel de garde...
La mort de quatre bébés dans un incendie à l’hôpital Magatte Lo de Linguère continue de susciter des réactions. L’ancien directeur de CHU, Colonel Babacar Ngom qui revient sur les faits relatifs au drame, fait le diagnostic du système de santé et propose des solutions pour parer aux dysfonctionnements.
«Une néonatalogie sans Pédiatre, berceau bricolés avec luminaire électrique doté d’une ampoule à incandescence au lieu de lampe adaptée pour chauffer les prématurés, luminaire électrique jouxtant une moustiquaire inflammable, pas de personnel de garde dans un endroit isolé avec une fréquentation réglementée, inexistante ou pas d’extincteur mais personne pour les manipuler, le feux a couvé et étouffé 06 bébés et au final impréparation intellectuelle et technique des acteurs pour avoir un coup d’avance sur tous les risques professionnels catalogués».
C’est ainsi que l’ancien directeur des hôpitaux de Saint-Louis et de Grand-Yoff, Colonel Babacar Ngom explique les faits relatifs à l’incendie qui a ravagé l’unité de néonatologie de l’hôpital Magatte Lo de Linguère et qui a coûté la vie à quatre bébés et blessé deux autres le samedi 24 avril dernier. Sur les causes qui seraient à l’origine de l’incendie, il soutient que «les matelas mousse et les moustiquaires sont très inflammables, les secours ont tardé et le dispositif de lutte contre le feu inopérant».
Comme conséquences, «le feu s’est vite propagé avec 4 morts de bébés sur le coup puis deux autres suite brûlure suivant la règle de Wallas », soutient Colonel Babacar Ngom. En effet, ce drame à l’hôpital Magatte Lô pose le débat sur l’état des hôpitaux au Sénégal qui est confronté à plusieurs manquements. C’est pourquoi le colonel Babacar Ngom n’a pas manqué des proposé des «solutions et des stratégies de changement de comportement bien partagés pour que pareil incident ne se reproduise plus». «En dehors du cours académique relatif à la gestion adm, comptable et juridique, il faudra renforcer les curriculums par des compétences techniques sur certaines spécificités multiformes de notre métier», a fait savoir Colonel Babacar Ngom.
Non sans ajouter «qu’en dehors des responsabilités engagées que nous tairons dans un premier temps, nous devons nous évertuer à renforcer certains fondamentaux cognitifs et comportementaux». Il s’agit, selon l’ancien DG de CHU, du «système de santé, des «règles relatives à l’encadrement des activités des EPS et leurs modalités», de «l’autonomie de gestion et ses conséquences», du «statut du Personnel», des «accords d’Ets», de la «protection juridique du personnel et de l’Ets par des assurances personnes physiques DG, ACP, et personne morale» et des «droits et devoirs» des personnes de l’activité hospitalière etc. Colonel Babacar Ngom recommande également le renforcement de la formation en génie sanitaire, en technologie sanitaire, en protection civile et comité d’hygiène et de sécurité Pour cause, estime l’ancien DG, «seuls les Officiers du Corps Technique et Administratif de la Santé Militaire sont formés à ces techniques pour être de bons interlocuteurs devant nos prestataires extérieurs dans ces domaines».
Parmi les propositions Du Colonel Ngom, il y a aussi, entre autres, le « développement de la maintenance préventive, l’augmentation des capacités des techniciens pour la maintenance curative, l’ergonomie, le catalogue d’un référentiel des risques professionnels spécifique à chaque EPS ( le seul modèle existant se trouve au CHRU de St-Louis ), le coup d’avance sur tous les événements dangereux prévisibles, la simulation de sinistre pour éprouver les plans d’évacuation et les moyens de lutte contre l’incendie, la souscription personnelle du DG et de l’Acp et de l’Eps d’une assurance pour couvrir la responsabilité pécuniaire individuelle ».
L’enseignant-chercheur en santé publique estime que l’incendie survenu à l’hôpital Magatte Lo pourrait être une « catastrophe réelle transformée en Étude de Cas pour augmenter les capacités d’anticipation de nos jeunes cadres hospitaliers issus d’un Mouvement de translation que nous avions initié à la DES en 2000 avec M. Mame Abdoulaye Gueye, pour projeter les jeunes cadres d’alors en DG d’EPS d’aujourd’hui ».
MACKY SALL EXIGE DES SANCTIONS RIGOUREUSES
Le président de la République veut que toute la lumière soit apportée sur le dossier des nouveau-nés décédés des suites d’un incendie à l’unité de néonatalogie de l’Hôpital Magatte Lô de Linguère
Le président de la République veut que toute la lumière soit apportée sur le dossier des nouveau-nés décédés des suites d’un incendie à l’unité de néonatalogie de l’Hôpital Magatte Lô de Linguère. Ce mercredi, en conseil des ministres, Macky Sall demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de situer les responsabilités sur cette affaire qui, selon lui, révèle des dysfonctionnements notables des services.
Également, le chef de l’Etat a demandé de procéder à des réformes urgentes et en profondeur du système de santé dans toutes ses dimensions. D’après le communiqué du Conseil des ministres, le Président Sall a indiqué la nécessité de sanctionner rigoureusement les manquements constatés et demande de déployer toute l’assistance psychosociale requise aux parents endeuillés.
Appel à un audit général des infrastructures sanitaires
En outre, informe-t-on dans le communiqué, le Président de la République invite, Abdoulaye Diouf Sarr à engager sans délai, en relation avec les Ministres en charge des constructions et de la protection civile, un audit général des infrastructures sanitaires, notamment, les constructions et installations abritant les services et équipements de santé sur l’ensemble du territoire national.
De même, Macky Sall a demandé au Ministre de la Santé de relancer la sensibilisation sur le respect des gestes barrières et du port de masque. Lequel reste une obligation dans les lieux, commerces et transports publics, devra faire l’objet d’une attention particulière et d’un contrôle approprié par les services du Ministère de l’Intérieur.
MACKY SALL ORDONNE UNE RÉFORME DU SYSTÈME DE SANTÉ PUBLIQUE
Le président demande un audit général des infrastructures sanitaires, notamment, les constructions et installations abritant les services et équipements de santé sur l’ensemble du territoire national - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 28 avril 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 28 avril 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a présenté ses condoléances les plus attristées aux parents et familles des quatre (04) nouveaux nés, décédés des suites d’un incendie au niveau de l’unité de néonatologie de l’Hôpital Magatte LO de Linguère.
Le Président de la République demande, à ce propos, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de faire toute la lumière sur cette affaire, qui révèle des dysfonctionnements notables des services, mais également l’impératif de procéder à des réformes urgentes et en profondeur du système de santé dans toutes ses dimensions.
Le Chef de l’Etat indique la nécessité de sanctionner rigoureusement les manquements constatés et de déployer toute l’assistance psychosociale requise aux parents endeuillés.
Le Président de la République invite, en outre, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, à engager sans délai, en relation avec les Ministres en charge des constructions et de la protection civile, un audit général des infrastructures sanitaires, notamment, les constructions et installations abritant les services et équipements de santé sur l’ensemble du territoire national.
Le Chef de l’Etat demande, par ailleurs, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de relancer la sensibilisation sur le respect des gestes barrières et du port de masque, ce dernier qui reste une obligation dans les lieux, commerces et transports publics, devra faire l’objet d’une attention particulière et d’un contrôle approprié par les services du Ministère de l’Intérieur.
Abordant la question liée au programme d’urgence pour l’insertion et l’emploi des jeunes, le Président de la République est revenu sur le Conseil Présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes, qu’il a présidé le jeudi 22 avril 2021.
A ce propos, le Chef de l’Etat a félicité et remercié l’ensemble des participants et toutes les forces vives de la Nation, pour leurs contributions remarquables qui ont permis le succès de cette importante rencontre.
Le Président de la République a saisi cette occasion pour magnifier l’élan inclusif du Conseil, de même que la maturité et le sens des responsabilités des jeunes qui se sont exprimés au nom des régions, du Conseil national de la Jeunesse et des organisations de jeunes évoluant dans les différents secteurs de la vie économique, académique, sociale et culturelle du pays.
Le Chef de l’Etat rappelle que la jeunesse demeure la force vitale de la Nation. La valorisation de son potentiel reste un défi permanent pour le Gouvernement, à travers l’exécution des politiques publiques dont la territorialisation doit être un principe directeur.
Le Président de la République a, à cet égard, rappelé au Conseil avoir adressé neuf (09) directives au Gouvernement, en vue d’intensifier le déploiement national du Programme d’urgence pour l’Insertion et l’Emploi des jeunes, doté de quatre cent cinquante (450) milliards de FCFA pour les années 2021,2022 et 2023.
Le Chef de l’Etat signale l’urgence de déclencher les opérations de recrutement des soixante-cinq milles (65000) jeunes à partir du mois de mai 2021, après l’adoption par décret du dispositif relatif à la mise en place du Pôle Emploi et Entreprenariat au niveau de chaque département qui, sous l’autorité du Préfet, regroupera la représentation de toutes les entités publiques concernées (ANPEJ, 3FPT, DER/FJ) soutenus par le FONGIP, l’APIX et d’autres structures d’encadrement en fonction des besoins.
Le Président de la République indique la nécessité d’une supervision efficace et d’un suivi-évaluation mensuel des actions du Programme " XËYU NDAW ÑI".
Le Chef de l’Etat demande, à ce sujet, aux ministres chargés de l’Emploi et de la Jeunesse, co-présidents du comité permanent du Conseil national pour l’Insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ), de réunir tous les quinze (15) jours cette instance, en relation avec les ministres en charge de l’Economie, des Finances, du Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République et du Ministre chargé du Suivi du PSE.
Poursuivant sa communication, le Président de la République a informé, le Gouvernement, avoir présidé, le 23 janvier 2021, un Conseil Présidentiel sur l’émergence du hub aérien et touristique, afin d’accélérer d’une part, l’exécution du projet de reconstruction et de réhabilitation des aéroports secondaires et d’autre part, les réformes institutionnelles nécessaires au renforcement de la plateforme aéroportuaire, logistique et touristique nationale comme référence dans la sous-région.
Le Chef de l’Etat demande au Ministre du Tourisme et des Transports aérien, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget, de veiller au respect de l’agenda d’exécution des projets d’infrastructures aéroportuaires validés avec leurs spécifications techniques sur le niveau d’équipement, en tenant compte de l’impératif d’assurer la sécurisation foncière des domaines de servitudes aéroportuaires.
Le Président de la République invite, en outre, le Ministre du Tourisme et des Transports aériens, à préparer la finalisation, le 30 juin au plus tard, des textes portant sur la nouvelle gouvernance des aéroports du Sénégal avec, notamment, la fusion entre Aéroport International Blaise DIAGNE (AIBD) et les Aéroports du Sénégal (ADS), ainsi que la création, à Thiès, en partenariat avec l’Armée de l’Air, de l’Académie nationale des métiers de l’Aviation.
Le Chef de l’Etat se félicite, par ailleurs, de la signature, le mardi 20 avril 2021, du Pacte social dans le secteur du tourisme et des transports aériens, une première. Ce pacte permettra d’accentuer les soutiens et financements de l’Etat aux acteurs, mais surtout, les efforts de relance et de développement touristique, dans la dynamique d’émergence du Hub aérien et de montée en puissance de la compagnie nationale Air Sénégal SA.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, les points suivants ont été abordés :
1. La Fête du Travail du 1er mai 2021 :
A ce sujet, le Président de la République a félicité les travailleurs du Sénégal et leur manifeste l’engagement de l’Etat à ne ménager aucun effort dans la dynamique du développement économique et social de la Nation, au regard du contexte de crise sanitaire mondiale.
2. La consolidation du dialogue social dans les grandes entreprises industrielles :
Le Chef de l’Etat est revenu sur la situation sociale de l’usine de production de carreaux TWYFORD de Sindia, qui est le fruit d’un investissement lourd à forte intensité de main d’œuvre et qui contribue également à nos efforts d’industrialisation.
Le Président de la République demande, en outre, au Ministre en charge du Travail, de se saisir du dossier en vue d’un règlement définitif du différend qui oppose les travailleurs et la direction de l’entreprise.
3. La régulation du système national de distribution d’hydrocarbures et de gaz butane :
A ce titre, le Chef de l’Etat demande au Ministre du Pétrole et des Energies, d’engager dans les meilleurs délais, un processus inclusif de sécurisation des approvisionnements et de régulation du système national de distribution d’hydrocarbures et de gaz butane.
Le Président de la république a, enfin, abordé la question liée à la coopération et les partenariats en insistant particulièrement sur la finalisation de l’étude d’ensemble relative au projet de réhabilitation du chemin de fer Dakar-Tambacounda.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la situation d’exécution budgétaire et la revue du Fonds Monétaire International ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la mise en œuvre du Programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes ;
- Le Ministre de la Santé et d l’Action sociale a fait une communication sur l’incendie de l’unité de néonatologie de l’Etablissement public de Santé de niveau 1 Magatte LO de Linguère et sur la situation épidémiologique (COVID 19) ;
- Le Ministre des Mines et de la Géologie a fait une communication sur les redevances minières recouvrées en 2020 ;
- Le Ministre du Pétrole et des Energie a fait une communication sur l’état d’avancement des projets pétroliers et gaziers ;
- Le Ministre de la Culture et de la Communication a fait une communication sur le transfert de l’Infrastructure TNT à Télédiffusions Sénégal (TDS sa) ;
- Le Ministre de l’Elevage et des Productions animales a fait une communication sur le Plan de relance de l’aviculture ;
- Le Ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire a fait une communication sur le Programme de Développement de la Microfinance islamique au Sénégal (PROMISE) ;
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement des Pôles Emploi et Entreprenariat dans les départements.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Abibou CISSE, Chirurgien-dentiste, économiste de la santé, précédemment chef de la division maintenance hospitalière à la Direction des Etablissements publics de Santé, est nommé Directeur de l’Etablissement public de Santé de niveau 1 Magatte LO de Linguère, en remplacement du Docteur Abdou SARR.
Monsieur Modou Kane DIAO, Ingénieur statisticien, est nommé Secrétaire général du Fonds de Développement des Transports terrestres au Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Professeur Fallou MBOW, Maitre de Conférences Titulaire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar/FASTEF, est nommé Inspecteur général de l’Education et de la Formation option Enseignement préscolaire, au ministère de l’Education nationale.
Professeur Mbacké DIAGNE, Directeur de recherche assimilé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar/CLAD, est nommé Inspecteur général de l’Education et de la Formation option Langues nationales, au Ministère de l’Education nationale.
Monsieur Frédéric François DIONOU, Professeur d’enseignement secondaire, est nommé Inspecteur technique au ministère de l’Education nationale.
Madame Fatou DIOUF, Professeur d’enseignement secondaire, est nommée Inspecteur technique au ministère de l’Education nationale.
Monsieur Papa KANDJI, Inspecteur de l’Enseignement moyen secondaire, est nommé Directeur de l’Enseignement moyen secondaire général au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Madame Fatimata BA, appelée à d’autres fonctions.
Monsieur Cheikh Yaba DIOP, Inspecteur de l’enseignement élémentaire, précédemment Inspecteur de l’Education et de la Formation de Saint-Louis Commune est nommé Inspecteur d’Académie de Fatick, en remplacement de Monsieur Mamadou NIANG, appelé à d’autres fonctions.
Madame Penda BA, Inspectrice de l’enseignement moyen secondaire, précédemment Secrétaire général de l’Inspection d’Académie de Dakar, est nommée Inspectrice d’Académie de Louga, poste vacant.
Monsieur Samba DIAKHATE, Inspecteur de l’enseignement élémentaire, précédemment Secrétaire général de l’Inspection d’Académie de Kédougou, est nommé Inspecteur d’Académie de Kolda, en remplacement de Monsieur Mamadou Goudiaby, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Monsieur Mamadou NIANG, Professeur d’enseignement secondaire, précédemment Inspecteur d’Académie de Fatick, est nommé Inspecteur d’Académie de Kédougou, en remplacement de Monsieur Mamadou Lamine LY, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."
56 CAS POSITIFS ET UN DÉCÈS RECENSÉS
Ces nouvelles contaminations sont issues de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1231 individus, soit un taux de positivité de 4, 55%
Dakar, 28 avr (APS) – Au total, cinquante-six (56) cas positifs au nouveau coronavirus et un décès supplémentaire lié à la maladie ont été recensés au cours des dernières vingt-quatre heures au Sénégal, a-t-on appris mercredi du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ces nouvelles contaminations sont issues de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1231 individus, soit un taux de positivité de 4, 55%, a précisé le directeur de la prévention du ministère de la Sante et de l’Action sociale lors du point quotidien sur la situation de l’épidémie dans le pays.
Le docteur El Hadj Mamadou Ndiaye a fait savoir que parmi ces nouveaux cas, 18 sont des cas suivis par les autorités sanitaires, les 38 autres sont des cas communautaires répertoriés à Dakar (33) et dans les autres localités du pays (5) dont deux à Ourossogui (Matam, nord).
Un décès supplémentaire a été enregistré ces dernières vingt-quatre heures, portant le nombre de personnes ayant succombé à la maladie à 1107 depuis son apparition dans le pays, le 2 mars 2020.
Trente-huit personnes suivies dans les centres de traitement et à domicile ont été déclarés négatifs et guéris. Pendant ce temps, 10 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Le Sénégal comptabilise à la date d’aujourd’hui 40249 cas positifs, dont 38991 guéris et donc 150 sous traitement.
Le ministère de la Santé signale par ailleurs que 3046 personnes ont été vaccinées ces dernières vingt-quatre heures, ce qui porte le total à 406981.