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5 mai 2025
Santé
CETTE VACCINATION CONTRE LE COVID QUI NE VA PAS DE SOI
À Touba, le rejet de la vaccination à l'AstraZeneca est flagrant. Sur les 8 000 vaccins distribués par le gouvernement sénégalais, 7 000 vaccins risquent d'être perdus faute d'être administrés
Le Point Afrique |
Clémence Cluzel |
Publication 20/04/2021
Beaucoup de Sénégalais ont accepté de se faire vacciner. Il y en a cependant un bon nombre qui hésite ou refuse carrément. Les explications.
Lancée depuis le 23 février dernier dans tout le Sénégal, la campagne de vaccination contre le Covid-19 est loin d'entraîner l'adhésion de toute la population. De nombreux Sénégalais restent sceptiques vis-à-vis du vaccin, notamment de l'AstraZeneca, par crainte de ses possibles effets secondaires. Malgré la possibilité offerte à tous de se faire vacciner gratuitement, seules 360 000 personnes environ ont été vaccinées dans le pays pour une population globale de 17 millions d'habitants.
Rapidement, la cible des vaccinations a été élargie
Dans un premier temps réservées au personnel de santé et aux personnes âgées présentant des comorbidités, soit 3 % de la population, les séances de vaccination contre le Covid-19 ont rapidement été proposées à toute la population. « Les cibles prioritaires ne se présentant pas toujours, nous avons élargi et permis à toute la population de se faire vacciner gratuitement et sans rendez-vous au sein des structures de santé », explique le Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du programme élargi de vaccination. Une plateforme d'inscription en ligne a ainsi été mise en place pour fixer des rendez-vous aux personnes désirant se faire vacciner. Le pays s'était d'abord doté du vaccin chinois Sinopharm avec l'acquisition de 200 000 doses. À celles-ci, dont 20 000 doses ont été distribuées à la Guinée-Bissau et à la Gambie, se sont ensuite ajoutées les 300 000 doses du vaccin anglo-suédois AstraZeneca, via l'initiative internationale Covax qui permet aux pays en développement d'avoir accès à la vaccination.
Baisse de garde avec l'allégement des mesures…
Mais malgré la campagne de vaccination lancée par le gouvernement auprès de la population, celle-ci semble partagée entre scepticisme et volonté de se protéger du virus. La jeunesse de la population (l'âge moyen du pays est de 19 ans) et la levée des mesures contre le Covid telles que le couvre-feu ou l'interdiction de rassemblement donnent l'illusion que la crise sanitaire est passée et encouragent peu à la vaccination. Sur 17 millions d'habitants, environ 360 000 personnes seulement se sont actuellement fait vacciner au Sénégal.
… mais aussi des réticences à la vaccination
« J'ai entendu des rumeurs sur un “vieux” qui, après avoir reçu le vaccin,aurait fait un AVC (accident vasculaire cérébral) », rapporte Aziz, serveur dans un restaurant dakarois. Peu confiant, il ne souhaite pas se faire vacciner. Le jeune homme de 25 ans indique aussi le cas de cet ami qui, à la suite de l'administration du vaccin, aurait développé des allergies. « Il ne fait que se gratter depuis. » À son image, beaucoup de Sénégalais, comme de nombreux citoyens à travers le monde, s'interrogent sur les vaccins administrés et leurs répercussions sur la santé. Et celui qui concentre les inquiétudes se nomme AstraZeneca. « L'AstraZeneca a particulièrement été impacté par ces suspicions d'effets secondaires et l'arrêt dans les pays européens a freiné les ardeurs de certains. Il n'est pas rare que des personnes refusent ce vaccin actuellement », indique le coordonnateur du programme de vaccination. En effet, la suspension de l'AstraZeneca par plusieurs pays européens par mesure de précaution à la suite de l'apparition, quelques jours après vaccination, de caillots sanguins, a amplifié les doutes. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il n'y aurait aucune raison de le rejeter, le lien de cause à effet n'étant pas prouvé et l'apparition de caillots sanguins étant fréquents chez les personnes de plus de 60 ans (la majorité des personnes ayant reçu le vaccin en Europe). Sur les 5 millions de personnes vaccinées dans le monde, seuls 30 cas de caillots sanguins auraient été répertoriés.
4 DÉCÈS, 15 NOUVEAUX CAS, 17 PATIENTS EN RÉANIMATION
Le Sénégal a enregistré, depuis l’apparition du virus sur le territoire, 39 886 cas, dont 38 600 guéris, 1095 décès et donc 140 patients sous traitement
Dans son bilan du jour sur la situation du Covid-19, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a révélé 4 nouveaux décès. Un lourd bilan comparé à hier où il n’y avait pas de décès lié à la maladie. Mais le taux de de positivité est largement en baisse passant de 3 à 1%, avec 15 nouveaux cas, sur 911 prélèvements effectués. 17 patients sont en réanimation et 61 sont contrôlés négatifs été déclarés guéris.
Les nouvelles infections sont constituées de 7 cas contacts suivis par les services sanitaires et 8 cas sont issus de la transmission communautaire. La région de Dakar comptabilise 4, Velingara 2, Kolda et Matam 1.
Le Sénégal a enregistré, depuis l’apparition du virus sur le territoire, 39 886 cas, dont 38 600 guéris, 1095 décès et donc 140 patients sous traitement.
Par ailleurs, les autorités sanitaires affirment que depuis le démarrage de la campagne de vaccination 38 665 personnes ont été vaccinées.
«IL FAUT CRIMINALISER LA VENTE DES MEDICAMENTS ILLICITES»
La saisie de médicaments illicites récemment à Dakar continue de susciter des vagues. Hier, Dr Waly COLY Diouf, secrétaire général du Sames section Pna, est monté au créneau.
La saisie de médicaments illicites récemment à Dakar continue de susciter des vagues. Hier, Dr Waly COLY Diouf, secrétaire général du Sames section Pna, est monté au créneau. Le responsable de la Pharmacie régionale d’Approvisionnement (Pra) de Saint-Louis a demandé à l’Etat de sévir en criminalisant la vente des médicaments illicites au Sénégal.
L’affaire des médicaments illicites continue d’alimenter les débats. “C’est inadmissible, intolérable et inexplicable. La vente des médicaments pharmaceutiques illicites constitue un fléau qui gangrène tout le système sanitaire sénégalais. Ce n’est pas une nouveauté. Il y a quelques années, le même phénomène a été constaté dans notre pays. A l’époque, après quelques bruits de bottes et autres dénonciations, l’affaire a été vite enterrée sans que les responsabilités ne soient situées et les fautifs sanctionnés », a signalé Dr Waly Coly Diouf.
Pour lui, cette situation préoccupe toujours la nation, au premier chef les acteurs. « Aujourd’hui encore, les professionnels du secteur continuent de dénoncer la symphonie inachevée du procès qui n’a pu aller à son terme. Du côté de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement, on s’évertue pourtant à rendre disponible le médicament partout dans le pays. Hormis la région de Kédougou dont l’ouverture d’un bureau ne saurait tarder, la Pna est présente aux quatre coins du Sénégal », a-t-il rappelé.
Pour lui, les choses sont claires. « Un médicament qui n’est pas autorisé, qui n’a pas suivi le contrôle nécessaire pour être un produit apte à la consommation, est un poison et un danger pour celui qui le consomme », a fait savoir notre interlocuteur qui a préconisé des mesures conservatoires pour traquer les malfaiteurs. « La situation demeure inquiétante. C’est pourquoi j’invite solennellement les autorités compétentes à s’attaquer à la racine du mal en fermant carrément les dépôts sauvages de médicaments qui essaiment dans la cité religieuse de Touba en vue d’espérer enrayer le mal », a martelé Dr Diouf, pour l’intérêt national. « Il y a des fournisseurs et autres grossistes illégaux, il faut les priver de potentiels acquéreurs. Mais les autorités doivent sévir. Et cet effort de lutte contre ce trafic mortel de médicaments illicites, nous professionnels du secteur sollicitons l’implication des guides religieux de la zone en plus du travail fait quotidiennement par les services déconcentrés de l’Etat. L’heure est grave, il faut la criminalisation de la vente illicite de médicaments », a indiqué le secrétaire général du Sames /section Pna pour qui la loi est claire. « Elle (Ndlr: la loi) stipule que toute personne autre que le pharmacien qui a le monopole sur le médicament, qui commercialise un médicament sans autorisation, est passible de sanction », a-t-il conclu.
PLUS DE 300 PERSONNES SOUFFRENT DE L'HÉMOPHILIE AU SÉNÉGAL
Les symptômes se caractérisent par de nombreuses contusions larges ou profondes, des gonflements et des douleurs articulaires, des saignements inexpliqués ainsi que du sang dans les urines ou les selles
Le 17 avril est la journée consacrée, partout dans le monde, à l’hémophilie, une maladie rare qui se caractérise par une anomalie du processus de coagulation du sang.
Profitant de l’occasion, le ministère de la Santé a fait, sur sa page Facebook, une interview croisée avec Pr Saliou Diop hématologue et directeur du Centre National de Transfusion Sanguine (Cnts) et Abdoulaye Loum président de l’association des hémophiles du Sénégal. Maladie génétique de la coagulation du sang, l’hémophilie touche plus de 300 personnes au Sénégal. On parle de cette pathologie lorsque le sang ne coagule pas correctement. C’est le cas également quand l‘hémorragie interne ou externe est excessive en cas de blessure ou de lésions.
Les symptômes se caractérisent par de nombreuses contusions larges ou profondes, des gonflements et des douleurs articulaires, des saignements inexpliqués ainsi que du sang dans les urines ou les selles. Quand un hémophile a une blessure ou lésion, renseigne Pr Saliou Diop, il perd beaucoup de sang, ce qui provoque une anémie chez lui. «Depuis 1995, nous avons commencé à avoir des cohortes pour les suivre. Au début, nous avions deux à trois malades par an, mais actuellement, chaque année nous avons une trentaine de nouveaux cas. Présentement, nous suivons 303 malades et les 50% proviennent des régions. Sur les 20 dernières années, nous avons constaté que 8 patients sont décédés de cette maladie», informe-t-il avant de relever des difficultés pour la prise en charge. «Il y a des problèmes de prise en charge sur les complications dues au saignement. Souvent, les hémophiles ont des handicaps physiques qui les empêchent de travailler et cela devient une maladie sociale», souligne Pr Saliou Diop. D’où l’importance de la journée du 17 avril qui lui a été dédiée. C’est une occasion de parler de la maladie, surtout que 75% des hémophiles ont été diagnostiqués dans les pays développés où le corps médical est suffisamment outillé pour cela. «Dans les pays sous développés comme le nôtre, il a été diagnostiqué moins de 20% et les 80% ne sont pas diagnostiqués.
Par conséquent, c’est une occasion pour parler au personnel médical pour lui montrer comment diagnostiquer une personne atteinte de cette pathologie. C’est une maladie rare et nous savons les difficultés liées aux maladies rares dans nos pays. On ne les voit dans aucun programme ou projet et elles sont souvent oubliées », se désole le spécialiste qui estime cependant que le Sénégal fait partie des rares pays où la maladie a été intégrée dans la liste des maladies chroniques. «Ceci est important pour que l’hémophile puisse bénéficier des politiques de santé afin de permettre aux différents hôpitaux d’avoir les outils pour le diagnostic. Ainsi, le personnel de santé pourra être formé et des ressources dégagées pour avoir le traitement adéquat», indique-t-il.
A la tête de l’Association des hémophiles du Sénégal (Ahs) créée en 1994, Abdoulaye Loum explique que le but de son organisation est de venir en aide à toute personne atteinte de cette maladie. «Nous n’avons pas de période spécifique. Tout le temps, nous faisons attention pour ne pas nous blesser, car nous pouvons avoir une hémorragie interne ou externe. Il y a eu des progrès sur la prise en charge, car le médicament que nous utilisons fait actuellement partie des médicaments d’urgences. La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement a passé une commande, mais nous avons des difficultés à accéder à ce médicament qui a été centralisé au Cnts. Nous voulons que le gouvernement nous aide pour qu’un malade ne soit pas obligé de quitter les régions pour venir à Dakar pour avoir le médicament. Nous voulons que le médicament soit disponible partout au Sénégal», déclare-t-il.
A propos de la manière dont se manifeste la maladie, Abdoulaye Loum évoque des douleurs atroces difficiles à expliquer. «Au mois de décembre passé, je suis resté une semaine sans fermer l’œil», se souvient le président de l’Ahs.
«LE DOSSIER SERA TIRE AU CLAIR»
«Le gouvernement ne tolère aucune entorse à leur caractère licite ainsi que leur bonne conservation pour plus d’efficacité. Le trafic de faux médicaments est un crime», a fait savoir Abdoulaye Diouf Sarr.
Les personnes impliquées dans le trafic de faux médicaments saisis à la Patte D’oie ces derniers jours peuvent s’attendre à des sanctions très sévères si leur culpabilité est avérée.
«Le médicament occupe une place importante dans notre système de santé. Le gouvernement ne tolère aucune entorse à leur caractère licite ainsi que leur bonne conservation pour plus d’efficacité. Le trafic de faux médicaments est un crime», a fait savoir Abdoulaye Diouf Sarr.
Le ministre de la Santé, qui se prononçait en marge d’une rencontre organisée par les cadres de Benno bokk yaakaar à Dakar, dit suivre cette affaire de près. «Nous suivons la situation avec rigueur. Toutes les personnes impliquées dans cette affaire seront identifiées et sanctionnées sévèrement, à la hauteur de leurs actes. On ne badine pas sur ça», a-t-il ajouté.
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr promet ainsi de suivre cette affaire qui est actuellement en instruction jusqu’au bout. «Le dossier sera tiré au clair. L’Etat prendra toutes ses responsabilités et en tirera toutes les conséquences. Le trafic de médicaments est un crime et l’Etat du Sénégal a ratifié la convention de Médicrime», a-t-il rappelé.
Sept personnes ont été arrêtées à la Patte D’Oie avec une quantité importante de médicaments et d’autres intrants estimés à plusieurs milliards. Elles sont actuellement en garde à vue au Commissariat central de Dakar. Après un retour de Parquet ce vendredi, elles pourraient être placées sous mandat de dépôt ce lundi par un juge d’instruction
Par Madiambal DIAGNE
NOUS SOMMES TOUS EN DANGER DE MORT À CAUSE DES FAUX MÉDICAMENTS
Ce commerce est pratiqué au vu de tous dans le pays. Mais à chaque grosse opération de saisie, tout le monde se dit choqué, scandalisé. Devrait-on croire que nous ne guérirons jamais de nos maux ?
Va-t-on finir par croire que nous ne guérirons jamais de nos maux ? L’actualité est marquée par le démantèlement d’un vaste trafic de faux médicaments. Des personnes mises en cause sont arrêtées et seront présentées devant les institutions judiciaires. Un procès sera tenu et quelques mois après, un autre réseau de trafic encore plus vaste, plus nocif, portant sur les mêmes produits contrefaits, sera à nouveau découvert. C’est comme si tout est fait pour que de tels trafics ne cessent, tant les intérêts liés à de tels trafics mafieux sont colossaux et impliquent des personnes qui arrivent toujours à s’assurer une certaine impunité. Quel policier, quel gendarme, quel magistrat, quelle autorité politique ou quel citoyen lambda peut dire ne pas connaître les lieux où la vente illicite de faux médicaments a pignon sur rue dans toutes les grandes villes du Sénégal ?
Ce commerce est pratiqué au vu et au su de tout le monde. Mais à chaque fois qu’une grosse opération de saisie de faux médicaments est révélée par les médias, tout le monde se dit choqué, scandalisé et éberlué. Et les pouvoirs publics menacent les trafiquants du glaive ! Seulement, les autorités du ministère de la Santé semblent raser les murs depuis l’arrestation, la semaine dernière, de ressortissants chinois avec leurs acolytes sénégalais pour une rocambolesque affaire de trafics de faux médicaux et de matériels médicaux. Les Douanes sénégalaises ont cherché à se laver à grande eau, par la voix de Mbaye Ndiaye, directeur des Opérations douanières, en mettant en cause directement certains services du ministère de la Santé qui pourraient passer ainsi pour avoir été complices des trafiquants. Mais la nouveauté dans cette affaire est qu’on découvre de manière officielle que les faux médicaments ne sont pas seulement vendus dans les étals et échoppes de rue, mais également dans des pharmacies lustrant enseigne et présentant toutes les conditions d’exercice légal et licite.
En d’autres termes, les pharmaciens qui participaient fort légitimement à dénoncer les trafics de faux médicaments, dont ils seraient victimes, apparaissent comme étant des acteurs de premier plan de ces sordides trafics. Dans cette nouvelle affaire, l’enquête a révélé, grâce aux aveux circonstanciés des personnes arrêtées, que les présumés cerveaux que sont les Chinois Hai Dong Zhang et Wong Don Wang, qui contrôlaient Dahaico pharmaceutic, travaillaient en complicité avec les pharmaciens Aliou Ba et Mansour Niang, qui avaient monté une société «Dipro pharm biomedic». Cette société, détenue par des pharmaciens, exécutait les commandes passées par des officines de pharmacie. Résultat des courses ? Le patient n’a plus aucune garantie qu’il ne va pas ingurgiter des produits inefficaces pour traiter sa maladie ou même qu’il ne s’empoisonnerait pas avec des produits toxiques en se rendant à la pharmacie du coin pour acheter des médicaments qui lui sont prescrits par ordonnance. On voit ainsi que nul n’est à l’abri d’un danger de mort causé par la cupidité de quelques personnes. Qui peut échapper à de tels méfaits, surtout qu’on découvre encore, à la faveur de cette nouvelle affaire, que des hôpitaux et cliniques se ravitaillaient auprès de Dahaico pharmaceutic via Dipro pharm biomedic ?
Pourquoi cacher à Dieu ce que savent les saints ?
Une banale revue de presse montre que les médias ont fini de se lasser de faire des reportages et enquêtes sur le haut lieu de trafic de faux médicaments à Dakar, à savoir «Keur Serigne Bi». Le 18 octobre 2003, Sud Quotidien par exemple écrivait ce que tout le monde savait déjà : «Situé sur l’avenue Blaise Diagne à côté du Service d’hygiène de Dakar, ‘‘Keur Serigne Bi’’ constitue le plus grand point de vente parallèle de médicaments à Dakar. Une fois à l’intérieur, on est surpris par tout le monde qui afflue sur les lieux. La cour est remplie d’acheteurs de médicaments qui sont exposés, parfois à même le sol. Aucune mesure de précaution n‘est observée pour leur conservation dans les normes. Une fois sur les lieux, le visiteur est pris en charge par un rabatteur qui lui demande les médicaments recherchés. Quelques minutes plus tard, il revient avec les médicaments demandés. La vente des médicaments dans la rue, comme à ‘‘Keur Serigne bi’’, pose plusieurs problèmes. D’abord en termes de qualité, ils ne sont pas toujours consommables. Il arrive que les médicaments vendus soient périmés, que le dosage indiqué sur la boîte ne soit pas respecté. Le client peut acheter des placebos, c’est-à-dire des médicaments qui sont bien emballés, mais qui n’ont aucun principe actif. Il arrive même que des médicaments parfaitement dosés finissent par se révéler inactifs à cause de la mauvaise conservation (…). La qualité douteuse des médicaments a forcément des répercussions immédiates sur le traitement suivi par les malades. En effet, le patient qui prend des médicaments vendus dans la rue et dont la qualité est amoindrie voit sa maladie continuer à s’aggraver sans pour autant en comprendre les causes. Les principes actifs devenant inexistants, le médicament n’a plus d’effets curatifs. Voilà à court terme une conséquence immédiate des médicaments de la rue, soutiennent des sources médicales. Le phénomène de résistance des virus et bactéries à certains médicaments découle aussi de cette mauvaise qualité.
En effet, les bactéries et les virus développent des résistances si le dosage n’est pas suffisant. A la longue, certains médicaments s’avèrent totalement inefficaces dans la prophylaxie de certaines maladies, font remarquer les mêmes sources. L’autre danger réside dans la facilité que les toxicomanes ont désormais à s’approvisionner dans la rue. La vente s’effectuant sans ordonnance, ces derniers peuvent à tout moment accéder aux produits sous contrôle médical strict dont ils ont besoin pour avoir leur dose. Tous les médicaments disponibles dans les pharmacies sont vendus dans la rue, sous toutes les présentations possibles. Les médicaments les plus proposés sont les antibiotiques, les anti-inflammatoires, l’aspirine, etc. Il arrive même qu’on puisse trouver des médicaments qui ne sont pas encore disponibles dans les officines. Cette «exclusivité» dans l’offre suscite bien des interrogations concernant la provenance des médicaments. «Les médicaments proviennent d’importation frauduleuse, du détournement de dons ou des structures sanitaires, des échantillons médicaux des délégués, de vols effectués au niveau des pharmacies et hôpitaux», révèle un gérant d’officine à Dakar. «Keur Serigne Bi» et Touba sont cités comme les plaques tournantes de ce trafic. En effet, c’est à partir de ces lieux que la répartition s’effectue vers les autres lieux de vente, particulièrement les marchés hebdomadaires qui font le bonheur de ces pharmaciens particuliers. La visite effectuée à «Keur Serigne Bi» confirme certaines hypothèses énoncées.
En effet, sur certaines boîtes, figurent la mention «échantillon médical, ne peut être vendu», d’autres boîtes sont totalement identifiées en langues étrangères très souvent incomprises par les vendeurs et les usagers. Et pourtant, ils vantent avec beaucoup de conviction les qualités thérapeutiques de médicaments dont ils ignorent tout. Le succès enregistré par un lieu comme «Keur Serigne Bi» réside dans les prix qu’il pratique. Mais le constat qui peut se faire est le suivant : les prix pratiqués ne sont pas très différents de ceux qui sont pratiqués dans les pharmacies. Et depuis que les médicaments génériques sont devenus disponibles, se rendre à la pharmacie est jugé plus rentable que l’achat des médicaments de la rue. Le prix à l’unité finalement est moins élevé, font remarquer des spécialistes. Et pour certains produits, les prix sont identiques et la qualité n’est pas assurée.» Le 3 mars 2019, le journal français Libération titrait sur Keur Serigne Bi : «Au Sénégal, une gangrène en zone de non-droit». A en croire la Fédération internationale des industries du médicament, dans des pays comme le Sénégal, «le trafic des faux médicaments se révèle plus lucratif que les trafics de stupéfiants».
La responsabilité de l’Etat est entière et totale
Les pouvoirs publics se montrent impuissants à prendre à bras-le-corps ce phénomène qui cause des ravages au sein de la population. Les statistiques les plus optimistes de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) révèlent que les faux médicaments font 100 mille victimes par an en Afrique. «Les médicaments contrefaits et de mauvaise qualité inondent les marchés. Se rendre à la pharmacie, c’est un peu jouer à la roulette russe. Choisir la mauvaise boîte peut vous coûter la vie.» Conscient de ce phénomène, l’ancien président de la République française, Jacques Chirac (1995-2007), avait essayé de pousser les dirigeants africains à s’attaquer à ce fléau avec la responsabilité qu’il faudrait. Ainsi, en 2009, il avait lancé la croisade contre les faux médicaments. Seulement, sa voix sur cette question n’était pas très audible, car de nombreuses élites africaines et autres militants tiers-mondistes le soupçonnaient de chercher à préserver les intérêts des industries pharmaceutiques occidentales. D’aucuns ont aussi invoqué la faiblesse du pouvoir d’achat des populations pour expliquer leur propension à recourir aux médicaments contrefaits. Néanmoins, la Fondation Chirac poursuivra ses efforts jusqu’à aider à provoquer un Sommet de chefs d’Etat en janvier 2020 à Lomé.
En effet, il fallait réagir face à ce génocide qui ne dit pas son nom. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont alors signé une convention de criminalisation des faux médicaments. Le Président Macky Sall en disait : «Le Sénégal soutient le projet d’Accord-cadre sur la criminalisation des faux médicaments, du trafic de produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. J’espère que son adoption et sa mise en œuvre contribueront à améliorer notre action commune de lutte contre la fabrication et la distribution.» Il reste que les actions de l’Etat du Sénégal pour juguler le fléau sont apparus timorées. Les pratiques des réseaux mafieux de trafic de produits pharmaceutiques illicites ont continué de plus belle. Et comme pour ne pas arranger les choses, le Président Sall eut la mauvaise fortune d’apposer sa signature sur un décret de grâce au profit d’un ressortissant guinéen, Amadou Woury Diallo, emprisonné pour trafic de faux médicaments. La mesure a provoqué l’émoi, d’autant que la procédure judiciaire ouverte contre cette personne et son acolyte sénégalais Bara Sylla, pour «association de malfaiteurs, contrebande et trafic illicite de médicaments contrefaits», n’était même pas encore épuisée. Ils avaient été arrêtés le 11 novembre 2017 par les éléments de la Brigade de gendarmerie de Touba Belele, qui avaient procédé à la saisie de deux camions gros porteurs en provenance de la Guinée, à destination de Touba. Le coût des faux médicaments était estimé à 1,3 milliard de francs. Le fléau du trafic de médicaments illicite pose non seulement un grave problème de santé publique, mais se révèle être un boulet pour le développement économique et social. Les dépenses de santé augmentent inexorablement et sans aucune efficacité garantie des traitements. Aussi, les 1 400 officines de pharmacie recensées sont frappées par la baisse drastique de leurs chiffres d’affaires.
En outre, on peut se demander jusqu’où ces trafics, aux mains de quelques personnes intouchables, n’ont pas précipité la mort de l’industrie pharmaceutique au Sénégal. Est-ce qu’on s’est assez interrogé sur les raisons profondes de la disparition de l’usine pharmaceutique Médis, une filiale de la firme Pfizer ? Est-ce que le déversement sur le marché de produits pharmaceutiques contrefaits n’a pu être une autre cause essentielle ? On peut bien se demander si l’unité industrielle pharmaceutique de Pfizer était encore en activité au Sénégal, n’aurait-elle pu être un tremplin pour participer davantage à la production de vaccins contre le Covid19 qui se révèle être un marché colossal pour les prochaines années. Le Président Macky Sall a eu la bonne idée de démarcher des partenariats pour faire produire au Sénégal des vaccins anti Covid-19, mais on ne dira jamais assez que la facilité et le niveau de tolérance de la circulation des produits pharmaceutiques contrefaits pourraient susciter un certain scepticisme à l’encontre des vaccins «Made in Sénégal». Est-ce la permissivité des autorités sénégalaises qui fait que des étrangers s’implantent aussi facilement au Sénégal pour développer de tels trafics ? Un autre scandale avait été révélé il y a quelques mois, impliquant des étudiants libanais à Dakar. Les Chinois impliqués dans cette dernière affaire de trafic de faux médicaments peuvent bien mesurer leur chance d’avoir été pris au Sénégal, car dans leur propre pays la punition serait bien différente.
BAISSE DE LA COURBE AVEC 39 NOUVEAUX CAS, AUCUN DÉCÈS ENREGISTRÉ
Selon le Directeur de la Prévention, Dc El hadji Mamadou Ndiaye, 28 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris et 14 malades sont dans un état grave. Il n’y a pas eu décès lié à la pandémie, ce dimanche 18 avril, 2021.
La chute de la courbe épidémiologique se poursuit. Le bilan du jour a révélé 39 nouveaux cas sur 1221 prélèvements effectués. Parmi ces nouvelles contaminations, 7 sont des cas contacts et 32 sont issues de la transmission communautaire. Aucun cas importé n’a été enregistré.
La ville de Dakar a enregistré 26 de cas communautaires, Kolda 2 cas, Fatick, Matam, Richard Toll et Saly ont chacun 1 cas.
Selon le Directeur de la Prévention, Dc El hadji Mamadou Ndiaye, 28 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris et 14 malades sont dans un état grave. Il n’y a pas eu décès lié à la pandémie, ce dimanche 18 avril, 2021.
À ce jour, 39 821 personnes ont été déclarées positives au Sénégal, dont 38 539 guéries, 1091 décédées. Actuellement, 190 patients sont sous traitement.
CORONAVIRUS : 51 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 01 DÉCÈS
Ces nouvelles contaminations concernent 11 contacts suivis et 40 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (30) et dans d’autres endroits du pays (10). Un (01) décès a été enregistré, samedi.
Dakar, 18 avr (APS) – Cinquante et une (51) personnes ont contracté la Covid-19 qui a également causé 01 décès au cours des dernières vingt-quatre heures, a rapporté, dimanche, le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Sur 1536 tests réalisés, 51 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,32 %’’, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Ces nouvelles contaminations concernent 11 contacts suivis et 40 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (30) et dans d’autres endroits du pays (10).
Un (01) décès a été enregistré, samedi.
Le ministère a rapporté que 70patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 19 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 39 782 cas positifs dont 38 511 guéris, 1091 décès et 179 encore sous traitement.
Le ministère signale qu’à la date du 18 avril, 380 665 personnes ont été vaccinées.
LA DOUANE SE DÉDOUANE ET SE DÉFAUSSE SUR LA DPM
Interpellée et même pointée du doigt sur la saisine des faux médicaments, la Douane déclare avoir été informée par voie de presse
Comment une telle quantité de médicaments a été introduite au Sénégal à l’insu de la Douane ? C’est en substance la question que tout le monde se posait après la saisie, par la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar, d’une importante de quantité de faux médicaments dans un immeuble sis à la Patte d’Oie.
Interpellée et même pointée du doigt, la Douane s’explique d’abord sur les faits. Elle dit avoir été informée de cette saisine par voie de presse. Sur ces entrefaites et sans perdre de temps, a mené des enquêtes avec ses services compétents en vue d’apporter son concours à la manifestation de la vérité. Ce, précise-t-elle, après plusieurs interrogations sur la présence d’un tel dépôt de produits pharmaceutiques au cœur de Dakar, au nez et à la barbe de l’Administration des Douanes.
La DPM a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux à la société incriminée
Tout d’abord, les agents des Douanes qui se sont déportés sur les lieux ont pu constater que 90 % de la marchandise est constitué de dispositifs médicaux. Le reste étant composé pour l’essentiel de soluté glucosé soit 585 cartons sur un total de 5993 », explique-t-on dans le communiqué.
Puis, la Douane indique que poursuite des investigations a révélé également que la société incriminée, en l’occurrence DAHAICO SARL, attributaire du code PPM 131911, est bien connue des services de la Douane mais aussi de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) qui lui a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux. Il s’y ajoute que la vérification des opérations commerciales de ladite société a révélé que sur les trois dernières années, elle a importé des dispositifs et consommables médicaux sous le couvert de vingt-cinq (25) déclarations en douanes.
L’importation des matériels et dispositifs médicaux n’est en principe soumise à aucune autorisation préalable
Cependant, la Douane la douane de de précise : « à l’état actuel de la règlementation, l’importation des matériels et dispositifs médicaux n’est en principe soumise à aucune autorisation préalable contrairement aux médicaments. Mais en cas de doute, la Douane demande toujours aux usagers de se rapprocher de la DPM pour disposer d’un document prouvant qu’elle est informée de l’importation et qu’elle peut effectuer tous les contrôles postérieurs ».
D’après la Douane, ce n’est que l’importation des médicaments qui est soumise à la délivrance, par la Direction de la Pharmacie et du Médicament, d’une autorisation d’importation. C’est pourquoi explique-t-on : « dans le processus de dédouanement, les autorisations d’importation de matériels médicaux qui n’ont pas un caractère obligatoire ne sont pas dématérialisées contrairement aux autorisations d’importation de médicaments qui sont des « documents pôles » directement routés à travers ORBUS. »
L’importateur n’a pas produit un document attestant de l’importation régulière des cartons de solutions glucosées
Suite à ses explications, l’administration des Douanes révèle que les importations effectuées par la société DAHAICO SARL, a travers les bureaux de Douanes compétents, portant sur des dispositifs médicaux ont été dument déclarés, (factures, déclarations en douanes, documents de transport, adresse exacte du destinataire) autorisés par la DPM. Il n’a été relevé aucun délit de contrebande.
S’agissant des cartons de solutions glucosées, elle signale que « l’importateur n’a pas produit un document attestant de leur importation régulière. C’est pourquoi des investigations sont en cours pour déterminer leur origine et tracer le circuit qui les a acheminés au dépôt en question ». Pour ces dites solutions, ajoute-t-elle « 500 cartons ont été saisis le 24 mars 2021 sur le même importateur et mis en dépôt d’office dans les locaux du Bureau des Douanes de Dakar Port Nord ».
Mis en place un cadre permanent d’échange entre la Douane et l’ordre des pharmaciens
Par ailleurs, les services des douanes ont informé avoir tenu une réunion avec l’Ordre des Pharmaciens du Sénégal. Ce, afin de mieux encadrer les importations régulières de produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux. Il sera mis en place un cadre permanent d’échange entre les différents acteurs intervenants dans le processus afin de lever toutes les équivoques sur les procédures et la définition exacte des produits pharmaceutiques et autres dispositifs médicaux.
ÉVOLUTION EN DENTS DE SCIE !
Le Sénégal compte 199 patients sous traitement, contre 166 hier, et 31 guérisons mais déplore trois décès supplémentaires, contre deux hier, et 16 cas graves pris en charge dans les services de réanimation, d’après le bulletin épidémiologique de ce samedi
Le Sénégal compte 199 patients sous traitement, contre 166 hier, et 31 guérisons mais déplore trois décès supplémentaires, contre deux hier, et 16 cas graves pris en charge dans les services de réanimation, d’après le bulletin épidémiologique de ce samedi, 17 avril 2021.
Lequel lu par le directeur de la Prévention, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, fait état d’une légère hausse sur les nouvelles contaminations : sur 1672 tests, 67 cas sont revenus positifs, contre 58 hier, soit un taux de positivité de 4,01%, contre 3,68% hier.
Dakar reste l’épicentre de la pandémie et baisse des cas communautaires à l’intérieur du pays
Les nouveaux cas sont ainsi répartis : 28 cas contacts, contre 21 hier, et 39 issus de la transmission communautaire, contre 34 hier, dont 34 cas à Dakar et 5 dans les autres régions, contre 13 hier.
Sur les cas communautaires recensés ces dernières 24 heures à l’intérieur du pays, Vélingara en compte trois. Kaolack, et Thiès se partagent le reste, un pour chacune des régions.
Par contre, 31 patients suivis, contre 67 hier, ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Ce, au moment où 16 cas graves, le même nombre rapporté hier, sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour, 39 731 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 38 441 guéris, 1 090 décédés et donc 199 patients sous traitement, contre 166 hier.
Pour la campagne de vaccination, le chiffre du jour est 380 665. Il s’agit du nombre de personnes vaccinées sur l’étendue du territoire national depuis le démarrage en février dernier.