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4 mai 2025
Société
Par Abdoulaye THIAM
MOUSTAPHA NIASSE, LA LOYAUTÉ EN TOUTE CIRCONSTANCE
Prenant prétexte de la décision du président Moustapha Niasse de se retirer de la tête de l’Alliance pour le Progrès (AFP), Sud Quotidien publie cet article déjà paru dans ses colonnes le 26 juillet 2017. Mais qui, 4 ans après, reste d’actualité
Prenant prétexte de la décision du président Moustapha Niasse de se retirer de la tête de l’Alliance pour le Progrès (AFP), Sud Quotidien publie cet article déjà paru dans ses colonnes le 26 juillet 2017. Mais qui, quatre ans après, reste toujours d’actualité.
L a tortuosité n’est pas une tasse de thé pour Moustapha Niasse. L’actuel président de l’Assemblée nationale est plus connu pour son franc-parler et surtout sa loyauté en toute circonstance. D’ailleurs, son parti (Alliance pour les forces du Progrès - AFP) est catalogué comme étant une «amicale», un parti d’amis et de proches. Fidèle en amitié, il a été un des rares socialistes qui est resté proche de la famille de Léopold Sédar Senghor, jusqu’à sa disparition en 2001. Moustapha Niasse, c’est aussi le tombeur d’Abdou Diouf. Contrairement au jeu de yoyo de Djibo Leyti Ka resté dans les annales politiques de notre pays, l’enfant de Keur Madiabel n’a pas attendu que le candidat de la CA 2000 vienne demander le report de ses voix pour qu’il se prononce afin de faire basculer ses très convoités 18 % dans l’escarcelle de Me Abdoulaye Wade. Sans hésiter, ce dernier fera de lui son premier, Premier ministre. Le tandem Wade-Niasse avait balayé tout sur son passage pour inscrire les belles pages de l’histoire démocratique de notre pays. Le Sénégal était alors jalousé, envié. Hélas, l’idylle entre les deux hommes fera long feu. Face aux ambitions débordantes des Libéraux qui voulaient phagocyter tous les alliés et le rêve présidentiel qui a toujours animé Moustapha Niasse, le clash devenait inéluctable. Onze mois après, la rupture sera consommée.
CHEF DE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE
Arrive alors les élections législatives, l’AFP surfe sur l’aura d’alors de son leader et décroche plus d’une dizaine de députés à l’Assemblée nationale. De facto, Moustapha Niasse s’imposait comme le Chef de l’Opposition. Mais, Me Wade qui n’entendait pas tailler un costume de présidentiable à son futur adversaire, refuse de lui accorder ce titre. Pis, en disciple de Machiavel, le Pape du Sopi crée une dichotomie entre Niasse et son éternel rival, Ousmane Tanor Dieng et parle de Chef de l’opposition parlementaire avec 11 députés pour Niasse et chef de l’opposition la plus représentative en termes de voix récoltées pour Tanor. Au finish, le projet va tomber à l’eau.
LA PERTE DE VITESSE
Toujours sur une pente ascendante, Moustapha Niasse va commencer la perdre la vitesse suite à sa défaite lors de l’élection Présidentielle de 2007. A la surprise générale, le «faiseur de Président», considéré même comme le 4ème Président du Sénégal en 2007, se retrouve rétrogradé à la 3ème place derrière le vainqueur dès le premier tour, Me Wade et Idrissa Seck arrivé en deuxième position. Sans toutefois, s’avouer vaincu, Niasse garde le cap et… l’espoir. Alors que le Sénégal est en passe de basculer dans l’horreur, avec le projet diabolique de dévolution monarchique de pouvoir de Me Wade, l’opposition dite «significative» déclenche les assises nationales dont il aurait été l’un des principaux bailleurs. Mais à l’heure du choix d’un seul candidat, les vieux démons entre l’AFP et le PS refont surface. Niasse part avec une partie des partis, Tanor avec l’autre. Une division qui propulse Macky Sall aux sommets. La suite est connue. Comme en 2000, Niasse fait encore preuve de loyauté au nouveau président de la République. Il conduit la liste de la nouvelle majorité à la victoire aux Législatives de juillet 2012 et hérite du Perchoir devenant ainsi, la deuxième personnalité. Il avait alors fini de griller son joker.
ET MAINTENANT ?
L’homme du 16 juin 1999 a marqué d’une empreinte indélébile la politique sénégalaise. Homme d’Etat, doublé d’un richissime homme d’affaires, Moustapha Niasse devrait désormais négocier une sortie honorable et la survie de son parti déjà en lambeaux avec le départ de El Hadji Malick Gakou.
Reparti à la conquête du Rip, parce que Mahammed Boun Abdallah Dionne est considéré comme étant le mieux en même à défendre le bilan des réalisations de Macky Sall pour remporter les législatives, le sort de Moustapha Niasse au soir du 30 juillet est sur toutes les lèvres. Conservera-t-il la Présidence de l’Assemblée nationale en cas de victoire de la coalition Benno Bokk Yaakar ou est-ce qu’il ira présider une autre institution ? Il est difficile de répondre à ces questions. Comme il sera très difficile pour Macky Sall, qui est obligé de négocier le virage à hauts risques de 2019, de trancher sur la question. D’autant plus que Niasse reste Moustapha. Ce, quelque soit son âge, sa santé ou encore son poids politique. Surtout quand le Chef des Progressiste aura relevé le défi à Nioro. Il reviendra alors dans le jeu. Mais aussi dans l’enjeu.
AT Publié le 26 juillet 2017
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
NE PAS TOLÉRER L’INTOLÉRABLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky Sall devrait se méfier de ces amis d’élection, minorité dans le pays, mais qui essaye d’imposer leurs vues au plus grand nombre dans le seul but de préserver leurs propres intérêts
Voilà Me Babou qui vient grossir la cohorte d’individus qui insidieusement nous mettent dans la tête, et dans celui du président, l’idée qu’il pourrait briguer un troisième mandat. On eût pensé que le coup était passé si près au mois de mars, avec les incidents dramatiques qu’on a connus, que plus jamais on ne tenterait le diable avec des propos ou actes aussi malencontreux. C’est pourtant ce qu’a dit ce juriste, dans une émission politique phare de grande écoute dimanche dernier, en nous parlant d’une constitution de 2016, qui n’existe que dans sa tête. On se demande quel est le projet : serait-il incompétent au point d’ignorer qu’il n’existe pas de constitution de 2016, mais plutôt une révision de la constitution de 2001 toujours en vigueur ? Ou alors serait-il en mission pour nous faire croire qu’une telle constitution existerait et justifierait ainsi la remise à zéro du nombre des mandats fixé à deux ?
On est d’autant plus scandalisé qu’on découvre que c’est la supposée élite qui, jour après jour, nous débitent des calembredaines infâmes soutenues par des raisonnements caligineux et indignes.
Le président devrait se méfier de ces amis d’élection, minorité dans le pays, mais qui essayent d’imposer leurs vues au plus grand nombre dans le seul but de préserver leurs propres intérêts. Quoi qu’il arrive ces pseudos amis ne paieront pas les conséquences de ce qu’ils prônent. Qu’on ne s’y trompe pas : ils n’aiment pas le président, ils détestent juste l’incertitude qui leur ferait perdre leurs avantages. L’aversion de la perte est ce qui motive leurs sorties feutrées, mais hautement calculées. Ceux-là n’aiment pas la République. Ils attisent les mauvais vents qui, si on n’y prend garde, risquent d’emporter le pays. Ils savent ce qu’ils initient, mais ils ne savent pas où cela va atterrir. Nous sommes une communauté de destin, nous ne laisserons pas ces apprentis pyromanes en tous genres, nous entraîner vers des extrémités auxquelles ils nous convient.
Ce sont eux nos vrais adversaires, cette armada de politiciens professionnels, de juristes et autres intellectuels à la solde, qui dans nos États, bien que minoritaires têtus, ne vivent jamais au dépourvu, car mangeant à tous les râteliers. Ils ont maîtrisé l’art de dénaturer les faits et en usent comme une arme commode dans la controverse. N’est-ce pas déjà eux, qui avaient fini par convaincre le président de faire sept ans dans son précédent mandat au lieu des cinq qu’il avait promis urbi et orbi ? Ce dernier a beaucoup perdu de sa réputation en cédant à ces gens, qui avaient intérêt à ce qu’il « rallonge « son mandat sans, comme dirait Taleb, « jouer eux-mêmes leur peau ».
Pourquoi cette pseudo élite agit-elle ainsi ? Aurait-elle peur de ne plus pouvoir disposer de moyens pour payer les études de leurs rejetons à l’extérieur ? Aurait-elle peur de voir le parc de leurs automobiles rétrécir ?
Le président se ligue, à juste titre, contre ceux qui se servent des réseaux sociaux, pour tancer, insulter tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Cette intolérance n’est pas tolérable. Mais quid de cette élite qui savamment endoctrine le peuple en recourant au harcèlement médiatique pour le submerger de fausses nouvelles ?
Cette attitude est tout aussi intolérable, et devrait être dénoncée. Il n’y a point de hiérarchie dans l’intolérance.
Mais nous savons que cette élite n’entretient qu’un rapport transactionnel avec le président. À sa défaite, ils noueront d’autres allégeances avec les nouveaux vainqueurs. C’est cette spirale qu’il faut briser.
La tolérance laxiste vis-à-vis des propos d’un Aliou Dembourou Sow et du comportement d’un Bougazelli, sous prétexte qu’ils appartiennent au camp du pouvoir, nous a conduits tout doucement, mais aussi irrémédiablement vers le camp de la violence. Cette attitude de laissez-faire, tout aussi intolérable, sert de fuel aux insulteurs qui agrandissent ainsi leur sphère d’influence. Ce sont là des ingrédients d’un ras-le-bol qui n’aura besoin que d’une étincelle pour exploser à tout moment.
En attendant, c’est la tournée du Nord. Les mobilisations de foules immenses prévisibles donneront l’illusion que le troisième mandat est à portée de main. Autre tromperie. L’ancienne recette de location des intermittents des élections fonctionne toujours. Ils seront enrôlés et déversés sur les routes chaudes du Fouta, attendant pendant des heures sous le soleil pour applaudir à tout rompre au passage des bolides du cortège présidentiel.
Essayer de mettre Aissata Tall Sall, Racine Sy, Abdoulaye Daouda Diallo, Cheykhou Oumar Hanne, Farba Ngom - et j’en oublie d’autres encore - dans la même besace et leur demander de chanter le yela* sur le ndande mayo* en se tenant la main au nom de l’unité de Benno Bokk Yakkar et de la solidarité pulaar est une belle gageure. Cela ne marchera pas. C’est une question de dimension. Chaque fois que le « nous » devient trop grand, et Benno Bokk Yakkar est devenu trop grand, les choses ont tendance à se gâter et chacun, se sentira à l’étroit et songera à défendre ses propres intérêts. Dans un ensemble grand, les interactions possibles deviennent élevées, on tombe dans ce qu’on appelle la « malédiction de la dimension ». C’est ce qui explique la sortie vocale du beau-frère Adama Faye et de quelques caciques de la coalition déjà. Les autres recalés suivront la même voie pour peu que le choix du président ne se portât pas sur eux. Les couteaux s’affûtent sous les boubous. Les guerres des locales auront bien lieu. Le président aura beau leur demander de s’entendre pour l’intérêt de leur localité, mais ils ne sauront faire ce que lui même ne sait pas faire pour le pays. Le conflit reste un art et très peu le savent.
Une bonne majorité n’existe, pour reprendre le modèle épistémologique de Karl Popper que s’il est « réfutable », c’est-à-dire si elle accepte les pensées divergentes, si elle reconnaît les erreurs et si elle est sujette au doute. Tout régime doit être accessible à la critique et à la confrontation des opinions. Il ne faudra donc pas se fâcher, monsieur le président si les gens, lors de votre passage, portent des brassards rouges, vous huent ou vous interpellent. Cela est normal dans une démocratie. Refuser d’emprunter les voies de contournement dégagées, qu’essayeront de vous faire prendre vos responsables locaux. Il faudra aller au-devant de vos administrés qui ne sont pas contents, vous arrêter, poser des questions et essayer de comprendre leurs doléances pour pouvoir les résoudre. Tel est votre rôle.
Faites comme vous avez su le faire avec vos opposants d’antan, transformer les en arcs-boutants de votre réputation comme un certain Yankhoba Diatara le fit dans une émission du soir il y a quelques semaines, à la surprise générale, lui qui avec les siens du Rewmi, menaçaient de vous détruire il n’y a pas si longtemps.
Faites tourner la roue, faites la politique autrement.
Ce sera définitivement le chemin de la sagesse.
Yela : chant traditionnel pulaar
Ndande mayo : bord de fleuve
Tidiane Sow est coach en communication politique
LA PRESSE QUOTIDIENNE S’ALARME DE LA PRÉSENCE DES NOUVEAUX VARIANTS DE COVID-19
Dakar, 18 juin (APS) - La plupart des quotidiens dakarois s’inquiètent de la présence désormais sur le territoire sénégalais des variants nigérian, sud-africain et indien.
L’information fait la une du Soleil qui rapporte que ‘’dans la surveillance des variants de la Covid-19, l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) a réalisé un échantillonnage sur les voyageurs sortants pour la période allant d’avril à mai 2021’’.
Le journal relève que ‘’sur un total de 275 échantillons analysés, le variant nigérian a été trouvé dans la majorité des prélèvements (96 cas, soit 35 %)’’. Selon Le Soleil, ‘’il est suivi du variant britannique (variant Alpha) avec 63 cas (23 %)’’.
Evoquant lui aussi la présence de ces variants au Sénégal, WalfQuotidien écrit que selon l’administrateur général de l’IPD, Dr Amadou Alpha Sall, ‘’10 autres lignées du virus ont été identifiées (…)’’.
Lii Quotidien écrit que l’IPD ‘’tire la sonnette d’alarme’’ sur la multiplication des variants de Covid-19 au Sénégal et ‘’invite la population au respect +strict+ des mesures barrières’’.
‘’Les effrayantes découvertes de l’Institut Pasteur’’’, titre à ce propos Vox Populi.
Le Quotidien semble lui aussi s’en inquiéter en relevant qu’’’en plus d’amorcer une courbe ascendante, le coronavirus est présent dans le pays avec une panoplie de variants’’.
Et le journal de relever que la maladie a ‘’ même repris du poil de la bête hier avec 88 nouveaux cas sur 1347 tests réalisés’’.
Un brin alarmiste, Le Témoin avertit qu’’’une troisième vague n’est pas à exclure’’ au vu du rebond des cas et du retard dans la vaccination.
Sur un autre plan, Vox Populi informe que le capitaine Oumar Touré, l’officier qui avait en charge l’enquête sur la plainte de la masseuse Adji Sarr contre le leader de PASTEF, Ousmane Sonko, pour ‘’viols répétés et menaces de mort’’ a été ‘’radié de la gendarmerie’’. Le journal révèle que c’est ce jeudi que le chef de l’Etat a ‘’signé le décret (…) portant radiation des carrières d’active par mesure disciplinaire d’un officier subalterne de la gendarmerie nationale’’.
‘’Après 60 jours de prison, le capitaine Oumar Touré vient d’être édifié sur son sort’’, constatent les Echos. Le journal écrit qu’outre sa radiation des cadres de la gendarmerie, il a ‘’été reversé dans les réserves comme soldat’’. Mais selon le journal, ‘’l’officier avait déjà coupé l’herbe sous les pieds des autorités en annonçant sa démission avant cette procédure’’.
C’est dans ce contexte que Le Témoin annonce la nomination du général Moussa Fall comme Haut-commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire, en remplacement du général de corps d’armée, Jean-Baptiste Tine.
Le quotidien Enquête le décrit comme ‘’un enquêteur chevronné, homme de terrain, baroudeur et as du renseignement’’. Ancien aide de camp du chef de l’Etat, il est ‘’considéré comme l’un des plus courageux officiers généraux’’ de la gendarmerie.
Pour Le Soleil, ‘’c’est un homme de terrain doublé d’un redoutable enquêteur qui a marqué la Section de Recherches (SR) et surtout fait ses preuves dans le Sud du pays au pire de la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), que le Président de la République a choisi pour diriger la Maréchaussée’’.
C’est de Matam, où il poursuit sa tournée économique, que le chef de l’Etat a signé le décret de sa nomination, précise le journal, informant qu’’’au sixième jour’’ de cette visite dans le nord du pays, il a ‘’inauguré les tronçons Ourossogui-Hamady Hounaré et Hamady Hounaré-Fadiara-Bakel longs de 151 km et dotés de 56 autres km de pistes connexes’’. C’est ‘’la fin d’un calvaire de plus de 200 km’’, soupire le journal.
Selon Enquête, c’est le département de Kanel [qui] a accueilli, hier, une bonne partie des activités du chef de l’Etat, dans la région de Matam’’. Le journal note que de ‘’Kanel à Padalal, le président de la République a ajouté de nouvelles infrastructures sur la liste d’établissements publics inaugurés’’.
La presse quotidienne commente par ailleurs le verdict du procès opposant le journaliste Madiambal Diagne au juge Souleymane Téliko. Selon Kritik’, le patron du Groupe ‘’Avenir Communication’’ a écopé notamment de trois mois d’emprisonnement.
Le Quotidien, qui évoque 6 mois de prison dont 3 mois ferme, une amende de 600 mille Fcfa et 5 millions de Cfa de dommages et intérêts, indique que l’intéressé ‘’dénonce +une décision corporatiste’’. Le journal signale qu’il a décidé d’interjeter appel.
LAURENT GBAGBO EST RENTRÉ EN CÔTE D'IVOIRE DANS UNE ATMOSPHÈRE TENDUE
C'est son acquittement définitif le 31 mars qui a rendu possible ce retour, de même que le feu vert donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la "réconciliation nationale"
C'est son acquittement définitif le 31 mars qui a rendu possible ce retour, de même que le feu vert donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la "réconciliation nationale".
M. Gbagbo a été acclamé à sa descente d'avion par des centaines de personnes, celles qui avaient pu avoir accès à l'aéroport, ses proches, les responsables de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI) et le personnel de l'aéroport et de compagnies aériennes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Mais peu avant l'atterrissage vers 16H30 (GMT et locales), ces mêmes journalistes ont entendu des tirs et vu des fumées de gaz lacrymogènes, tout près de l'aéroport.
Depuis jeudi matin, la police disperse avec du gaz lacrymogène tous ceux qui tentent de se rassembler près de l'aéroport, situé dans le quartier de Port-Bouët où, selon des témoins, des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre à des partisans de M. Gbagbo.
Les manifestants repoussés ne cachaient pas leur colère de voir les accès à l'aéroport bloqués, sauf pour les voyageurs devant prendre un avion et les journalistes accrédités.
- Populaire "sans triomphalisme" -
Avant son départ de Bruxelles, son avocate Habiba Touré qui a voyagé avec lui a déclaré à l'AFP qu'il était "content, enthousiaste et veut jouer sa partition pour essayer de réconcilier les Ivoiriens.Il a besoin de parler à son peuple".
Laurent Gbagbo, 76 ans, vivait à Bruxelles depuis son acquittement par la CPI en janvier 2019, confirmé en appel le 31 mars 2021.
A son ancien QG de campagne pour l'élection présidentielle de 2010, au quartier d'Attoban où il doit se rendre, des centaines de personnes étaient rassemblées, a constaté un journaliste de l'AFP.
Entre l'aéroport, situé dans le Sud d'Abidjan, et Attoban dans le Nord, son cortège traversera plusieurs quartiers où la foule devrait tenter de se masser pour l'acclamer.
Les rassemblements le long du cortège n'ont pas été interdits par le gouvernement, mais le ministre de la Communication Amadou Coulibaly a affirmé à l'AFP avoir appris l'itinéraire "par la presse".
Il a qualifié les tentatives des partisans de M. Gbagbo de rejoindre l'aéroport de "troubles à l'ordre public", car je "n'ai pas entendu d'appel à aller l'accueillir". "Il n'y a pas d'abus dans le maintien de l'ordre", a-t-il affirmé.
"Nous sommes surpris par cette réaction injustifiée", a déclaré à l'AFP Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, affirmant que des "arrestations ont eu lieu" et que des cars de partisans de l'ex-président venus de province ont été "bloqués à l'entrée d'Abidjan".
L'ampleur de l'accueil de l'ex-président a été au coeur des récentes négociations entre le pouvoir et le FPI: le premier souhaitant qu'il soit sans "triomphalisme", le second qu'il soit populaire en permettant au plus grand nombre de ses partisans d'être présents dans les rues d'Abidjan. L'enjeu était la sécurité de M. Gbagbo lui-même mais aussi d'éviter tout débordement ou violence.
- "Se retrouver" -
A Yopougon, quartier populaire d'Abidjan considéré comme pro-Gbagbo on attend son retour avec impatience, mais "on veut le voir pour le croire", dit habitant du quartier portant un maillot sur lequel est écrit: "Gbagbo acquitté, merci Seigneur".
A l'opposé, ses adversaires estiment toujours qu'il a précipité son pays dans le chaos en refusant sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010.Ce refus a provoqué une grave crise post-électorale, pendant laquelle quelque 3.000 personnes ont été tuées.
M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, avait été arrêté en avril 2011 à Abidjan puis transféré à la CPI à La Haye.
Ses proches assurent qu'il rentre sans esprit de vengeance mais pour oeuvrer à la politique de "réconciliation nationale".
La Côte d'Ivoire est encore meurtrie par deux décennies de violences politico-ethniques, les dernières remontant à la dernière présidentielle, en 2020, qui ont fait une centaine de morts.
Alassane Ouattara a été réélu pour un 3e mandat controversé lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui jugeait ce nouveau mandat anticonstitutionnel.
La Côte d'Ivoire "doit se retrouver", estime Assoa Adou, secrétaire général du FPI, car "elle est aujourd'hui en danger de déstabilisation par des jihadistes" après des attaques contre l'armée qui ont récemment tué quatre militaires dans le Nord, à la frontière avec le Burkina Faso.
Laurent Gbagbo reste sous le coup d'une condamnation en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011, mais le gouvernement a laissé entendre qu'elle serait abandonnée.
BOUBACAR BORIS DIOP EN LICE POUR LE NEUSTADT
Le journaliste et écrivain sénégalais est nominé aux côtés de neuf autres auteurs pour ce prix littéraire américain parrainé par l’université d’Oklahoma et la revue littéraire World Literature Today, grâce à son œuvre Murambi : "Le livre des ossements"
Le journaliste et écrivain sénégalais est nominé pour ce prix littéraire américain parrainé par l’université d’Oklahoma et la revue littéraire World Literature Today grâce à son œuvre Murambi : Le livre des ossements.
World Literature Today, le magazine primé de littérature et de culture de l'Université de l'Oklahoma, a annoncé les finalistes du Prix international de littérature Neustadt 2022. Ce prix prestigieux récompense des contributions importantes à la littérature mondiale.
Au nombre des 10 nominés figure le Sénégalais Boubacar Boris Diop, écrivain, auteur de plusieurs œuvres dont des romans, des essais et des pièces de théâtre. Le lauréat du Grand prix littéraire d’Afrique noire pour l’ensemble de son œuvre en 2000, est également journaliste et enseignant.
La liste des autres nominés comprend : le Ghanéen Kwame Dawes, le Français Jean-Pierre Balpe, la Grecque Michális Ganás, la Russe Ludmilla Petrushevskaya, la Mexicaine Cristina Rivera Garza, la Cubaine Reina María Rodríguez, les Américaines Natalie Diaz, Micheline Aharonian Marcom et Naomi Shihab Nye.
Le jury de Neustadt annoncera le gagnant le 26 octobre prochain lors d’une cérémonie qui devrait également rendre hommage à Cynthia Leitich Smith (Muscogee), lauréate du prix NSK Neustadt 2021 pour la littérature pour enfants.
L’heureux élu de ce prix remporté en 2020 par l'écrivain albanais Ismaïl Kadare, est récompensé d’une enveloppe de 50 000 dollars.
par emmanuel desfourneaux
LES ROIS FAINÉANTS DE LA GÉNÉRATION DU COVID
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - L’idée politique est morte au Sénégal. Macky et Macron ont construit des alliances sans assise doctrinale. Mais les idéologies demeurent : le Covid est une crise idéologique, politique et géopolitique (1/2)
#SilenceDuTemps - L’année 2020 restera un millésime inédit dans l’histoire humaine. La pandémie Covid-19 a été affublée d’un surnom angoissant de « Grand confinement » (« Great Lockdown »). La presque totalité de nos libertés a été encellulée, dont la plus élémentaire d’entre elles : la liberté d’aller et venir. Lorsque nous acquîmes le droit de sortir hors couvre-feu, celui-ci fut conditionné par un laissez-passer et/ou par un obstructeur nasal et buccal. Que restera-t-il de nos libertés dans nos démocraties libérales post Covid-19 ? Trop tôt pour en faire le bilan, mais, pareillement en temps de guerre, au moins celle de penser semble demeurer intacte, car elle est consubstantielle à l’homme, son étouffement est insensé : « La pensée est plus qu’un droit, c’est le souffle même de l’homme. » (Victor Hugo).
Et si le Covid-19 était un avertissement de l’univers adressé aux humains ? Avons-nous négligé la métaphore de Blaise Pascal ? Le roseau pensant a été fragilisé par de simples gouttelettes, transmises par la voie interhumaine. Il n’en fallut pas plus pour dérégler l’horloge quotidienne de nos libertés. L’univers, à travers le Covid-19, a repris l’avantage sur nous, car nous avons oublié de faire de la science et de l’humanisme. Jean-Paul Sartre en faisait le reproche au moment où l’Europe, entraînant le monde derrière elle, se préparait à basculer dans l’obscurantisme en 1939. L’univers, depuis mars 2020, a eu un avantage certain sur nous, car nous avons oublié que notre dignité consistait dans la pensée.
- Remuons nos méninges -
Le code Xel-19 Sénégal-Africa est bien un code (cri) de guerre. Ian Fleming aurait pu en faire un titre d’un épisode de James Bond. Dans ma présente contribution, c’est une proclamation à se creuser nos méninges : Dieufeu ndikol sa xel ! C’est en effet prendre conscience que si nous subissons à bien des égards cette crise sanitaire sans précédent, notre pensée reste la meilleure arme pour faire face aux défis soulevés par le Covid-19, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain. Nous devons nous réapproprier nos cerveaux que nous avons tant laissés en jachère ces dernières décennies à cause de notre candeur en notre génie humain, et de l’attitude démissionnaire des politiques envers les oligarques financiers, multinationales et institutions financières comprises.
Après le coup de massue du confinement, l’espoir d’un nouveau Sénégal renaissait : cela se reflétait dans mes éditos sur SenePlus d’avril et de juin 2020. On refaisait le monde ! Mais la politique politicienne a repris le dessus sur la pensée.
Norbert N. Ouendji soutient que l’Afrique n’a guère le temps de penser. Ce continent se limiterait au périmètre réduit et inactif de la survie et du suivisme. Et pourtant, « seules la créativité et l’imagination peuvent sauver l’Afrique », selon la prophétie de Me Abdoualye Wade. C’est le devoir de la génération Xel-19 (en référence au Covid-19) : elle porte le lourd fardeau de revitaliser une pensée neuve pour l’envol du continent africain. Ce challenge, exaltant, ne peut être accompli que par la jeunesse africaine sur les pas de leurs aînés, comme Frantz Fanon (Pour la révolution africaine).
- La pensée politique sénégalaise est aliénée -
Les émeutes de mars 2021 au Sénégal ne sont que les prémices d’une Afrique sur le chemin de la libération mentale : Je pense, donc je suis.
À ce jour, la pensée politique sénégalaise est aliénée. C’est toute ma démarche présentement : reprendre la maîtrise de sa pensée, fort de la crise du Covid-19. Xalatal ak sa xel ! Dans ma série éditoriale (« Histoire gagnante-gagnante »), j’insistais déjà sur cette prise de conscience psychanalytique, indissociable de la Renaissance africaine.
Avertissement aux lecteurs : Dans cet article, je ne me préoccupe que de la pensée politique sénégalaise dont je prétends qu’elle a été largement influencée par l’extérieur. Me Abdoulaye Wade l’a écrit dans son ouvrage « Un destin pour l’Afrique » : « Il n’est pas possible d’occulter les questions d’idéologie et de doctrine (donc de pensée politique) qui sont le ressort de toute action (humaine), surtout si l’on constate que les Africains pensent généralement qu’il n’existe en Afrique ni idéologie ni doctrine susceptible de sous-tendre notre développement et que, par conséquent, ils vont les chercher ailleurs. » La conséquence ? Un système politique amorphe pour trouver des solutions de sortie de crise du Covid-19.
Même si, après la conclusion du présent article, je vous propose un projet d’organigramme portant sur des nouvelles institutions sénégalaises post Covid-19 (à voir en illustration de la seconde partie), il convient de ne pas se méprendre sur ma démarche : j’invite les jeunes sénégalais à développer, à leur tour, leur propre pensée, à ne pas s’inspirer de l’extérieur, mais à explorer leur for intérieur (histoire, culture…) pour refonder une pensée politique africaine, innovante et inspirante.
PREMIÈRE PARTIE
Mars 2020, semblable aux troupes obéissantes à leur chef de guerre, nous avons reçu l’ordre de mise en cantonnement dans nos quartiers. Seul, enfermé entre quatre planches et confronté au silence du temps, le ciel m’était tombé sur la tête. Épreuve d’autant plus redoutable pour celui qui même seulement quelques jours, connut les affres de l’embastillement, bien avant celui d’Idy, de Karim et de Khalifa ! Des images, en pagaille, ressurgissaient des profondeurs mémorielles : la cave, l’impassibilité d’une procureure aux ordres de là-haut, la fourgonnette au grillage, la chambre 2 (comme si nous étions dans un hôtel !), la mixité avec des tueurs de nonnes (sous bonne garde !), les tortures de toutes sortes, le bruit d’un essaim d’abeilles assourdissant à l’heure du parloir, la génuflexion dans un box des accusés débordé, la désolation des juges, l’invite d’un beau-frère à trouver un autre toubab, la mise à mort par un décret Sall (au sens propre et figuré du terme !), la petite corruption pour une sortie provisoire d’une cage Zoo du commissariat central, les prostituées « respectueuses » jetées en pâture dans des cachots, la séparation inhumaine avec un nouveau-né, les petites trahisons à la sénégalaise, et ce satané silence des droits de la défense dans l’intérêt d’une famille gouvernante…
Et puis, mes capacités cérébrales reprirent le dessus sur l’émotivité du Covid-19. J’enchaînai des éditoriaux dans l’espoir d’une nouvelle donne politique au Sénégal : « Pour un nouvel ordre politique sénégalais » et « Pour un gouvernement d’union nationale ». J’encourageai le leader du PDS, Karim Wade, à faire un pas, en ces temps difficiles, vers Macky Sall ; il le fit dans l’intérêt général du Sénégal malgré une grande et compréhensible rancœur. Le locataire du Palais de Roume reçut les chefs des partis. Un plan socio-économique d’une ampleur inédite vit le jour, aussi ambitieux que celui d’un pays riche. La Covid-19 avait ramené les hommes politiques à la raison et à la fraternité. Des discours, très prometteurs, prirent la mesure de la gravité planétaire, à l’exemple de « Revenons sur terre ! » de Macky Sall.
Malheureusement, au Sénégal, quelques mois après l’euphorie du monde d’après, la montagne-remaniement accoucha d’une souris-entriste ; les arrestations arbitraires reprirent leur vitesse de croisière (l’amour de son prochain, ressuscité par le Covid-19, s’est très vite éclipsé) ; les amis des amis du grand vizir, lui-même beau-frère du président, se partagèrent les marchés juteux du fonds d’urgence Covid-19 ; la pause-café-photo de Macky Sall devant l’entassement à perte de vue de sacs de riz importés et entreposés comme un trophée de guerre fit comprendre que l’autosuffisance alimentaire était un rêve pieux ; les promesses électorales s’empilèrent sur la pile des précédentes poussiéreuses (pour les jeunes) ; les martyrs pour la démocratie de mars 2021, rebelote de 1968 et 2011, tombèrent le drapeau sénégalais à la main, sans reconnaissance ; le sifflement des oreilles des Sénégalais sur le troisième mandat repartit comme en quarante ; les ciseaux de l’exécutif redécoupèrent Dakar, selon une technique de façonnage électoraliste, quelques mois avant les élections locales. Et la CEDEAO fut encore assimilée à un « machin » par les autorités sénégalaises dans le cadre de la condamnation de la loi sur le parrainage.
L’histoire de l’humanité a auparavant connu un genre d’hommes de pouvoirs : les « Rois fainéants ». Durant trois siècles, ils régnèrent, en France, en somnolant. L’emploi fictif parfait ! Grassouillets, ils avaient pris coutume, en guise de couronnement, de traverser leur royaume, confortablement affalés sur des chars à bœufs. Cette scène des « Rois fainéants » m’a donné une lecture politique de la récente affaire des voitures du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Laquelle nous conduira à la constatation du couronnement de la matière sur la pensée pour les « Rois fainéants ».
L’arrivée de ces tout-terrains 8x8, à Dakar, en début d’année 2021, correspondait à la vente des cartes des membres du PDS. Les voitures en question, rutilant aux côtés des charrettes tirées par des chevaux frêles, traversant certaines localités sans écoles ou presque, se parquant sans gêne auprès des enfants de la rue, valent, au minimum, à l'unité 40.000 euros, soit 26 206 800 FCFA. Si vous en ajoutez 16, le prix grimpe à 640.000 euros, soit 419 308 800 FCFA, sans compter les frais de transport et les taxes de dédouanement. Après l'éclatement de l'affaire, le PDS a apporté un démenti sur la date d'arrivée des véhicules en question, mais non sur leur nombre. Cela ne change rien d'ailleurs à l'analyse, nous pourrions aussi prolonger la réflexion sur l'acquisition du tout nouvel avion présidentiel.
- L'affaire des voitures, c'est loin d'être anecdotique –
Karim Wade, en réalité, a payé l’allégeance des fédérations du PDS en vue de la conquête du poste de Secrétaire général : on rejoue la note du clientélisme au titre du pouvoir. Les fédérations étaient jusqu'alors exsangues, celles-ci ont même appris le don de kits-tests de Karim Wade par la presse. Elles s’en plaignaient. Les voilà désormais au volant d'une Vroum ! Vroum ! Vroum ! De quoi oublier leur rancœur et de quoi promettre à vie leur fidélité au nouveau maître : Karim ! Karim ! Karim ! Le fils de l’ancien président, avec ses voitures tapageuses et pétaradantes, a imité les « Rois fainéants ». Tout comme eux, et le rituel de chars à bœufs, il a pris possession des fédérations, l’équivalent des territoires pour les Rois, par un don matériel. Et ce au détriment de la pensée, des idées politiques, d’un nouveau programme et d’une nouvelle vision politique. C’est le cadet de ses soucis en dépit de sa charge dans le nouveau secrétariat national du PDS (Élaboration des stratégies politiques) !
Cela renseigne ô combien sur l’état des partis politiques sénégalais en général. Lors de l’élection présidentielle de 2019, c’était à celui qui avait le convoi de 4x4 le plus ébouriffant. À ce jeu-là, Macky Sall s’était imposé. L’acquisition des voitures par les partis, leurs signes extérieurs de richesse et donc de leur pouvoir (avec leur siège pédantesque, à l’exemple de celui de l’APR grâce à ses généreux donateurs), se fait souvent au détriment de la gestion et rémunération de leurs propres ressources humaines. Les collaborateurs de ces leaders sont rarement ou mal payés. J’ai recueilli de nombreux témoignages en ce sens. À la présidence du Sénégal se produit le même phénomène, j’en sais quelque chose. Pourquoi donc ? Car le talent humain compte peu, il est possible d’en trouver pêle-mêle. C’est du menu fretin ! Cela nous renseigne ô combien sur l’absence de dignité de la pensée, perçue comme secondaire. Il n’y a plus de visionnaire au Sénégal : l’idée politique y est morte. La pensée senghorienne et wadiste fait partie du passé.
Le PDS n’est pas le seul parti à blâmer ; tous les partis politiques ou presque aiment les belles autos : Thomas Sankara et sa légendaire Renault 5 sont à ranger définitivement dans les garages-archives ! Les gouvernants, durant la période du Covid-19, ont mis à nu leur fainéantise. Le monde a raté son premier coup d’essai vers une nouvelle société post-Covid-19 : à savoir plus inclusive et plus humaniste. À la question du philosophe Edgar Morin, j’ai bien peur de lui répondre que, pour l’instant, aucune pensée politique indiquant une nouvelle voie n’est sortie de cette méga-crise. Pouvions-nous attendre mieux du président Macky Sall et de nos politiques en général ? A posteriori, il fallait être bien naïf pour croire que cette génération des « Rois fainéants » était apte à nous engager vers une nouvelle ère de prospérité humaine tant ils ont pêché par leur déficience d’idées, par leur appétence pour le pouvoir personnel et par leur absence d’éthique.
De surcroît, cette génération de « Rois fainéants » a été la source de nos malheurs consécutifs au Covid-19 : avant mars 2020, ils avaient classé la santé comme secteur non rentable. En plein Covid-19, à l’hôpital de Fann, une responsable d’un service a dû financer de sa propre poche une pompe à eau pour en disposer d’une. Aujourd’hui, au motif de préserver notre droit à la vie, nos libertés sont maltraitées.
Pour les « Rois fainéants » africains (on pourrait l’élargir aux autres continents), l’idéologie est passéiste. Au nom du pragmatisme Salliste et Macronien, du nom des deux présidents qui ont chamboulé le paysage politique de leurs pays respectifs, d’aucuns ont cru à la disparition des idées politiques. C’est faux, archi-faux. Les présidents français et sénégalais ont construit des alliances opportunistes, une armée mexicaine sans assise territoriale (et doctrinale). Mais les idéologies demeurent : le Covid-19 est, à n’en pas douter, une crise idéologique, politique et géopolitique.
- De la valorisation du capital humain -
La crise du Covid-19, c’est avant toute chose celle des « Rois fainéants ». Ils n’ont pas été capables de se pencher sur les questions fondamentales. Telles que la place de l’homme africain dans l’univers (entendu dans le sens environnemental) ; la valorisation du capital humain (richesse extraordinaire de l’Afrique) ; la considération des services publics essentiels de la vie : l’éducation, la santé et la culture. C’est aussi le questionnement de la liberté qui est au cœur de la crise sanitaire. Dès lors, il importe de s’interroger sur les bases d’une nouvelle doctrine libérale africaine axée sur l’épanouissement de l’individu en général et de sa personnalité en particulier. Comment concourir pour que les Sénégalais atteignent chacun dans leur vie de tous les jours une forme d’indépendance ? Me Abdoualye Wade a démontré que le libéralisme dont il s’inspirait est « la doctrine qui a le moins d’emprunts extérieurs » ; la doctrine libérale aurait, selon lui, « des fondements authentiques africains identifiés dans notre pensée (africaine). » Xel-19, c’est la liberté de penser et d’agir par soi-même, en puisant dans le patrimoine de la pensée africaine et en la refondant chaque fois que nécessaire.
Les « Rois fainéants » ne gouvernent plus ce monde, comme naguère lorsque le vrai pouvoir était exercé par les maires du palais. Les « Rois fainéants », en Afrique, se font rédiger leur constitution par des juristes étrangers. Ces lois fondamentales sont d’inspiration occidentale, et très souvent inadaptées aux réalités sociopolitiques. C’est le complexe du « Roi fainéant » de croire que tout ce qui vient de l’extérieur serait meilleur ! Le « Roi fainéant » n’innove pas, n’imprime aucun rythme, il suit, il court derrière, il copie, il réclame, il supplie : les exemples sont nombreux où Paris pense et agit à la place des « Rois fainéants » (voir mon édito : « Le mauvais œil de Dakar »). « La liberté, c’est l’indépendance de la pensée. », déclarait pourtant Épictète. Le Sénégal, à bien des égards, à cause des « Rois fainéants », n’a pas atteint cette fameuse indépendance de la pensée, et tout simplement l’indépendance, à défaut de mettre en œuvre son idée politique.
Cette renonciation à la pensée politique se mesure aussi sur le plan de l’économie alors que l’Afrique a tout pour réussir. L’enjeu de Xel-19, c’est de réaffirmer la primauté du politique sur l’économie. Le Covid-19 nous a fait comprendre que l’économie n’était pas au service des peuples. Les politiques africains doivent reprendre le contrôle de leur pensée, en privilégiant une économie de vie selon Jacques Attali, ou une économie du vivant selon Felwine Sarr (Liye takh nite di ndoundeu). Les facteurs de blocages des États africains ont tous attraits au capital humain - la santé, l’éducation. Dans les années 50 et 60, des améliorations dans la santé ont joué un rôle décisif pour aider l’Asie de l’Est à décoller économiquement.
Au tout début de la pandémie, un texte d’intellectuels africains « Face au Coronavirus, il est temps d’agir » insistait sur le besoin de ruptures dans la gouvernance d’une part et d’une nouvelle idée politique d’Afrique d’autre part. Nous y sommes : rompre avec cette génération de « Rois fainéants », échafauder une politique aux sources d’inspiration endogène, engendrer une gouvernance de confiance (Yor rine bou dal xeli). C’est à cet exercice de pensée neuve à laquelle je m’engage dans ce travail Xel-19 Sénégal-Africa. Je le partage avec vous, acteurs et/ou témoins de la transformation de la vie politique africaine post-Covid-19. Dans la deuxième partie, je m’intéresserai à la refondation de l’État post-colonial et post Covid-19, à celle de la démocratie devant aboutir à la mise en œuvre de nouvelles conditions de stabilité et de liberté, au Sénégal.
Emmanuel Nabiyou Desfourneaux est directeur général de l’Institut Afro-européen, éditorialiste à SenePlus, politologue et ancien Conseiller en droits de l’homme à la présidence du Sénégal.
DANS LE LABYRINTHE DES MILLIARDS
Entre le diktat des bailleurs, la quête de facilité de certains opérateurs économiques sénégalais et le dénuement de l’Etat, c’est le privé étranger qui jubile, dans l’octroi des marchés publics
En ce dimanche 13 juin 2021, quelques jours seulement après leur sortie musclée contre l’Etat du Sénégal ou ses démembrements prompts, selon eux, à privilégier la préférence étrangère à la préférence nationale, les avocats d’Ecotra s’emmurent dans le silence. Finalement, c’est Maitre El Hadj Diouf qui décroche son téléphone et donne une promesse ferme de réagir vers 15 h, pour aller plus en profondeur dans le dossier de son client évincé du marché relatif à la boucle des Kalounayes, en Casamance, au profit de la Chinoise CRSG (China Railway Seventh Group). La suite, c’est un téléphone qui ne cessera de sonner dans le vide. Ni les multiples appels ni les SMS à lui envoyés ne le feront réagir. Même pas le plus petit mot pour décliner l’invite à parler du lancinant débat sur l’accès du privé national à la commande publique qu’ils ont pourtant remis sur la place publique, la semaine dernière.
Loin de la passion, il s’agit-là d’un débat qui soulève des enjeux réels de développement. En effet, la commande publique tourne autour de 2 500 et 3 000 milliards F CFA. Mais pour beaucoup, en particulier pour les opérateurs sénégalais, c’est une manne qui échappe à l’économie. Avocat de l’un des majors des entreprises de BTP au Sénégal - la sénégalaise Ecotra - Maitre Demba Ciré Bathily disait : ‘’Aujourd’hui, dans beaucoup de pays, il y a ce qu’on appelle la préférence nationale. C’est-à-dire, quand les nationaux peuvent faire certains marchés, on les favorise. Ici, non seulement, on ne favorise pas les nationaux, mais on crée des critères artificiels pour les écarter. Heureusement, notre Cour suprême, qui était là pour veiller au grain, a annulé la décision. Elle leur a dit qu’il est inconcevable de dire à une société qui fait 180 milliards de travaux, 52 milliards de chiffre d’affaires, 77 milliards de matériels, qu’elle n’est pas capable de réaliser un marché de 12 milliards. Elle a ainsi montré la voie…’’
Mais au-delà des griefs contre l’Etat, le cas Ecotra est symptomatique du casse-tête des privés nationaux pour l’accès à la commande publique. Ce qui a été curieux dans le dossier, c’est le statut même de la plaignante, en l’occurrence l’entreprise Ecotra. A tort ou à raison, ils sont nombreux, les observateurs, à estimer que c’est une entreprise qui a été faite de toutes pièces par le régime actuel. D’où la curiosité de la voir ruer dans les brancards pour vouer aux gémonies des décisions du même régime.
D’ailleurs, plaidait Maitre El Hadj Diouf, lors de la conférence de presse, ceci est un mauvais procès ; la vérité est qu’Ecotra est la meilleure dans les BTP. Il peste : ‘’On ne peut donc pas l’écarter à chaque fois qu’elle postule à un marché… Il ne faut pas faire croire aux Sénégalais que l’Etat prend parti pour Ecotra. Tout ce que l’entreprise a gagné, elle l’a mérité. Il ne faut pas admettre qu’on vous dise que c’est parce qu’Abdoulaye Sylla est ami du chef de l’Etat qu’il gagne des marchés. Ce n’est pas vrai. Ablaye ne travaille pas comme ça. C’est parce qu’il est le meilleur. Il ne cesse de laminer les Chinois, Européens et autres étrangers dans toutes les procédures ouvertes. Il faut que tout le monde le sache.’’
Les privés nationaux, entre retards de livraison et défauts d’exécution : les cas Ecotra et Jean Lefèvre
Une chose est sûre : au Sénégal, des privés naissent et meurent avec les régimes qui les ont fabriqués. D’autres, malgré les difficultés, survivent aux dirigeants qui les ont créés. Parfois, en transhumant comme les politiciens. Dans le cas d’Ecotra et de son patron, la brouille est arrivée plus tôt que d’habitude. Est-ce révélateur d’un clash au sommet ? La sortie des avocats a-t-elle été discutée avec les ‘’parrains’’ de l’entreprise ? Est-ce une sortie dirigée contre les autorités sénégalaises ou contre les bailleurs ? En tout cas, à en croire des sources proches de l’ARMP, Ecotra est l’entreprise qui fait le plus de recours devant l’autorité de régulation des marchés publics. Ce qui veut dire qu’elle perd pas mal de marchés. D’où peut-être le courroux de ses conseils.
Sur les raisons de ces évincements, les avis sont partagés. Si les uns estiment que c’est une discrimination, d’autres invoquent des ‘’manquements graves’’ de l’entreprise dans d’autres marchés qui lui ont été confiés. Un des exemples rappelé par plusieurs interlocuteurs, c’est le marché de l’assainissement à Diamniadio, chiffré à des dizaines de milliards F CFA, plus de 150 milliards F CFA, selon ce haut fonctionnaire. Qui souligne que les travaux qui devaient être livrés depuis 2019 continuent toujours de trainer.
Mais ce grief, il faut le préciser, n’est pas propre à Ecotra. Souvent, les entreprises sénégalaises qui gagnent certains gros marchés ont du mal à les terminer dans les délais requis. Parfois, c’est la qualité même qui fait défaut. L’opinion a encore en mémoire les travaux de la route Kaolack - Fatick réalisée par JLS de Bara Tall, sous Wade, et qui s’est dégradée en un temps record. Autant de choses qui militent en défaveur du privé national prompt à ruer dans les brancards.
Selon ce patron et ancien membre de l’ARMP, il y a privé et privé. ‘’Imaginez-vous qu’une autorité contractante va écarter CSE (Consortium sahélien des entreprises de Yérim Sow) pour défaut de capacité financière ? Sur ces projets financés avec l’argent des partenaires, certains laxismes ne peuvent pas prospérer, parce qu’il y a les partenaires qui veillent au grain. Ce n’est pas toujours le cas’’, confie-t-il, avant de renchérir : ‘’Dans d’autres projets, c’est l’autorité même qui a envie que les choses avancent, pour une raison ou une autre. Dans ces cas également, on les donne à ceux qui ont une bonne assise financière et une expérience avérée.’’
Quand la Bad corrige l’Administration sénégalaise
Pour en revenir au dossier Ecotra, plusieurs bizarreries ont été notées. Première bizarrerie : l’entreprise sénégalaise, dont les capacités techniques n’ont pas été remises en cause, a été moins disante que son homologue chinois.
En effet, là où CRSG avait proposé de réaliser le marché pour un montant de plus de 16 milliards F CFA, la Sénégalaise, elle, avait proposé un montant de plus de 14 milliards. Mais malgré cet avantage financier de deux milliards environ, l’autorité contractante a préféré l’offre chinoise sous les avis du bailleur. Pourquoi ?
Selon l’Ageroute, Ecotra n’a pas la capacité financière requise pour mener à bien ce marché. C’est ce qui résulte de la décision 141/2020/ARMP/CRD/DEF du 9 septembre 2020 du Comité de règlement des différends de l’ARMP. Dans cette décision, le Comité de règlement des différends confirme : ‘’La clause 2.3.3 des données particulières de l’appel d’offres stipule que le soumissionnaire doit montrer qu’il a accès à des financements tels que des avoirs liquides, avoir non grevés, lignes de crédit autres que l’avance de démarrage éventuelle, à hauteur de 3 milliards F CFA.’’
Et d’ajouter : ‘’L’attestation de capacité financière fournie ne prouve pas que l’entreprise Ecotra a accès à des financements tels que des avoirs liquides ou lignes de crédit permettant l’exécution du marché.’’ Il fallait, en sus de l’attestation de financement délivré à Ecotra par la CNCAS, une promesse de la banque émettrice de l’attestation… Un motif rejeté par la Cour suprême pour des motifs évoqués si après.
Loin de ces considérations d’ordre technique et bancaire, il faut noter une autre bizarrerie mise en exergue par l’arrêt de la Cour suprême. En effet, alors que l’on pensait que l’autorité contractante, en l’occurrence l’Agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute), avait souverainement opté pour la Chinoise, il ressort de l’examen de l’arrêt rendu par la Cour suprême qu’en fait, il n’en fût rien.
La décision d’attribuer le marché à CRSG a été prise suite aux observations de la Banque africaine de développement (Bad), bailleur du projet. La Cour suprême de rappeler : ‘’Qu’après analyse des offres, le comité d’Ageroute a proposé l’attribution provisoire du marché à la société requérante (Ecotra) qui a présenté l’offre évaluée conforme pour l’essentiel la moins disante… Ce choix a été porté à la connaissance de la Bad, qui a émis l’avis d’objection aux motifs qu’Ecotra ne satisfait pas à deux critères : l’expérience spécifique et le chiffre d’affaires moyen annuel…’’
La banque panafricaine ou les bailleurs ont-ils un grief particulier contre Ecotra ? Le fait est que l’entreprise sénégalaise peine, depuis quelques années, à remporter des marchés, malgré un arsenal redoutable de matériel. ‘’Ce qu’il faut savoir, confie ce haut fonctionnaire, c’est que l’expertise et le matériel, ça peut s’acheter. Mais le savoir, cela se construit sur une longue durée. Je vous conseille juste de faire l’inventaire des marchés confiés à cette entreprise. Qu’est-ce qu’elle en a fait ?’’.
La capacité financière, l’arme contre les privés nationaux
De ces observations, il résulte deux obstacles majeurs qui contrecarrent souvent l’accès des entreprises sénégalaises à la commande publique, quand elles parviennent à dépasser l’étape de la capacité technique et de l’expérience. D’une part, il y a la capacité financière ; d’autre part, il y a l’obstacle des bailleurs. En l’espèce, Ecotra a surtout été victime de l’objection du bailleur qui a mis ses billes et qui dicte ses lois à l’Administration sénégalaise.
Mais pour Lamine Ba, responsable à l’Apix, il faut relativiser. ‘’Ce qui est important, c’est de savoir si le motif pour lequel le soumissionnaire a été évincé est objectif ou non. Et à ce niveau, la Bad ne badine pas avec les règles de transparence. Je vois mal cette institution écarter une entreprise africaine pour des arguments légers. Je ne le pense pas’’.
Toutefois, s’empresse-t-il de préciser, ‘’ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas de souveraineté, dès que le financement est extérieur. Même si c’est une dette, le prêteur va mettre ses conditions. Parfois, il y a des clauses qui exigent de requérir l’avis du bailleur avant l’attribution du marché. Mais comme je l’ai dit, le plus important c’est de négocier l’ouverture des procédures aux nationaux et de veiller à la transparence des procédures’’.
Intervenant lors de la conférence des avocats d’Ecotra, Maitre Aly Fall estime qu’il y a une réelle question de souveraineté qui se pose à nos Etats. ‘’Aujourd’hui, dit-il, il n’y a pas de doute que nous avons la souveraineté politique. Mais il faut savoir que la souveraineté la plus importante, elle est économique. Sauvegarder les intérêts de notre secteur privé national, c’est sauvegarder l’emploi, c’est sauvegarder notre économie, nos richesses. Il est déplorable d’avoir toujours à lancer un appel pour que ces privés nationaux puissent profiter du respect des règles du jeu’’.
Par ailleurs, il est très facile de tout mettre sur le dos de l’Etat. La faiblesse des acteurs du privé national et le manque de diligence, dans certains cas, n’est pas une création de l’esprit. D’où cette invite de l’ancien membre de l’ARMP à plus de regroupements. ‘’Pour moi, il faut que le secteur privé aille vers des consortiums. Nous avons besoin d’un secteur privé plus dynamique que ce que nous avons. Il faut former de grands groupes. Mais ce n’est pas demain la veille, si l’on sait que ce n’est pas un secteur privé homogène et les acteurs ne se font pas toujours confiance’’.
Cela dit, fait-il remarquer, l’Etat n’a aucun intérêt d’écarter les acteurs sénégalais des marchés publics
Par Yacine BA Sall
AU NOM DE TOUS LES MIENS
On s’enivre de plaisirs futiles. Le souvenir de l’être aimé s’estompe, jusqu’à ce qu’il devienne abstrait. On se perd dans des querelles stériles, dans des luttes mortifères qui laissent le cœur aride, les yeux secs. Et l’on oublie la mort qui a fauché
L’ai-je assez aimé ? L’ai-je écouté ? Lui ai-je donné de mon temps ?...
Autant de questions que l’on se pose quand la mort survient.
Quand elle nous touche de plein fouet, emportant un être aimé… qui s’en va avec ses mystères.
Un être aimé qui plus jamais ne répondra aux questions que l’on voudrait tant lui poser.
Un être aimé qui s’en va, nous laissant dans un brouillard épais, dans une nuit noire.
Qui s’en va nous laissant hagard, hébété, interdit.
Et l’on erre triste, désespéré, impuissant.
Amputé de son affection, avec le sentiment que rien ne sera plus jamais comme avant.
Cet être aimé nous laisse avec un sentiment de rendez-vous manqué.
On aurait voulu lui poser tant de questions, lui dire tant de choses…
On voudrait que le temps s’arrête, on aimerait rembobiner le fil de la vie, remettre le compteur du temps à zéro, pour aimer plus, aimer mieux.
Pourtant, passée la douleur, on renoue avec la vie, avec l’insouciance, avec les joies, avec la farandole du présent.
La course folle vers l’éphémère reprend.
On s’enivre de plaisirs futiles.
Le souvenir de l’être aimé s’estompe, jusqu’à ce qu’il devienne abstrait.
On se perd dans des querelles stériles, dans des luttes mortifères qui laissent le cœur aride, les yeux secs.
Et l’on oublie la mort qui a fauché parents, amis, voisins, collègues de travail …
Elle, qui chaque jour, arrache à notre affection des têtes connues, des visages aimés.
Elle est et restera un grand mystère, une des plus grandes manifestations de la puissance divine telle que la vie, le flux et le reflux de la mer, l’alternance du jour et de la nuit….
Le Coran (Sourate 67 La Royauté, verset 24) nous prévient : «c’est Lui qui vous a répandus sur la terre et c’est vers Lui que vous serez ramenés» ...
Qu’à cela ne tienne, nous vivons comme si nous étions éternels, sûrs de nous réveiller demain, après-demain et tous les jours suivants…
Mortels que nous sommes.
En oubliant que le clap final peut survenir à tout moment.
La faculté d’oublier la mort nous permet de panser nos blessures, de dépasser nos meurtrissures, de reprendre goût aux choses de la vie, d’avancer léger.
Que serions-nous si nous devions pleurer nos morts tous les jours ?
Ce même oubli, ce déni, cette propension à se croire immortels, expliquent la stupeur et l’effroi dans lequel on est plongés à l’annonce d’un décès.
Et l’on se sent fragiles et vulnérables.
On est si peu de choses…
On se promet d’aimer plus, d’aimer mieux les êtres qui nous entourent.
Leur amour, leur tendresse nous aident à panser notre douleur, à continuer de vivre, à accepter.
On se remet à croire en l’humain.
«Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis», nous dit Victor Hugo.
Y a-t-il plus belle invite à continuer à chérir nos morts après les avoir tant aimés de leur vivant ? S
i seulement nous étions dotés de la faculté de faire revenir nos morts, sans doute les aurions-nous aimés de tout notre être.
Chaque être humain est un mort en sursis.
Dieu nous prête la vie. Il la reprendra.
Ne soyons pas avares de déclarations d’amour et d’amitié.
Ne soyons pas ces retardataires pris au dépourvu lorsque la mort survient, à qui il ne reste que leurs yeux pour pleurer.
Cessons de rater les trains, de rouler à tombeaux ouverts sur l’autoroute de la vie.
Pourquoi n’avons-nous pas illuminé la vie de nos êtres chers en leur témoignant de l’amour ?
Un mot gentil, un regard appuyé, une caresse, une accolade, un sourire, un baiser, distribués généreusement redonnent à la vie tout son sens. Il est urgent d’aimer. Même mal.
Dépêchons-nous de serrer les êtres chers dans nos bras. Il ne nous reste que la prière pour maintenir un lien avec nos chers disparus.
Alors prions de toutes nos forces.
Cheikh Ahmadou Bamba n’a-t-il pas recommandé de prier Dieu «comme si nous devions mourir demain ?».
Prier c’est aussi aimer…
Tombons les masques, armures et autres barricades.
Pour aimer tant qu’il est encore temps… et se laisser aimer. «Aimons-nous vivants», chantait à juste raison, François Valery, icône de la variété française des années 80.
Pour Birago Diop : «Ceux qui sont morts ne sont jamais partis, ils sont dans le sein de la femme, ils sont dans l’enfant qui vagit et dans le tison qui s’enflamme. Les morts ne sont pas sous la terre, ils sont dans le feu qui s’éteint, ils sont dans les herbes qui pleurent, ils sont dans le rocher qui geint …»
Il s’agit de ne pas laisser s’installer en soi regrets et amertume.
Le gouvernement propose 1000 parcelles pour chacune des communes lébous à la place des terres de l’aéroport de Dakar. Lors d’une réunion secrète tenue jeudi dernier à Yoff, Macky Sall aurait pris langue avec certains dignitaires de Ngor Ouakam et Yoff
Le gouvernement propose 1000 parcelles à Diass pour chacune des 3 communes lébous à la place des terres de l’aéroport de Dakar. Lors d’une réunion secrète qui s’est déroulée jeudi dernier à Yoff, le président Macky Sall aurait pris langue au téléphone avec certains dignitaires de Ngor Ouakam et Yoff pour tenter de leur faire abandonner leurs prétentions sur les terres de l’aéroport.
C’est une révélation qui risque d’aviver la tension entre les jeunes lébous et leurs autorités coutumières. Le 10 juin dernier, une réunion secrète s’est tenue à Yoff, à la résidence de Cheikh Mansour Diouf, représentant du Khalife général des mourides à Yoff, Ngor, Ouakam et Cambérène. Il était question de convaincre les Lébous d’abandonner les terres de l’aéroport qu’ils réclament depuis le transfert de l’aéroport à Diass. La nouvelle a été mise sur la place publique par le Collectif des jeunes de Taanka, qui regroupe les 3 communes léboues. Pour cela, le président Macky Sall a dépêché le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et le ministre de l’Urbanisme du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Seydou Sow.
Ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a assisté à la rencontre en tant que maire de Yoff. Des autorités coutumières venant des 3 communes étaient également au rendez-vous lors de ces échanges au cours desquels les jeunes des communes concernées étaient absents. Selon des personnes bien informées, Souleymane Sarr «Pèdre», président des freys de Yoff (police coutumière), était accompagné de son vice-président, Ousmane Sylla Sarr, du Secrétaire général, Moutoufa Guèye, et du jaraaf Doudou Mbengue. Pour le compte de Ngor, il y avait Souleymane Samba, président des freys, et Mbacké Ndoye. La commune de Ouakam était représentée par les jaraafs Youssou Ndoye et Alioune Diagne Guèye. «Deal sur nos terres en réunion secrète chez Cheikh Mansour Diouf avec la participation de Macky Sall au téléphone», indique sur sa page Facebook le Collectif des jeunes de Taanka.
Déjè largement entamé, le crédit des autorités municipales et coutumières risque de s’amenuiser davantage auprès des jeunes des 3 communes. Il leur est reproché de toujours négocier avec l’Etat pour leur propre compte et non en faveur des populations. Aujourd’hui, les 3 communes estiment être menacées par une bombe démographique, du fait de la forte densité et de la promiscuité dont elles souffrent. Elles souhaitent une extension avec les terres de l’ancien aéroport international. Alors que 30 ha ont été cédés à la Caisse des dépôts et consignations pour des logements de standing, un parc forestier va y être érigé, dossier piloté par le ministère de l’Environnement et celui de l’Urbanisme. A l’époque ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana avait concédé 20 ha à la commune de Yoff avec 557 parcelles en jeu. A Ngor, les populations dénoncent depuis juin 2020, un lotissement en cours, portant sur 62 ha, qui va de l’aéroport Léopold Sédar Senghor à la Boa. Ils avaient même bruyamment manifesté contre la mise à l’écart de leur commune.
En recevant une délégation de Lébous, il y a quelques mois, Mame Boye Diao, directeur des Domaines, avait demandé aux dignitaires coutumiers de Ngor, Ouakam et Yoff de s’en référer à leurs mairies respectives. Jusqu’ici, ni Abdoulaye Diouf Sarr à Yoff, ni Amadou Guèye à Ngor, ou Samba Bathily Diallo pour Ouakam, n’ont éclairé la lanterne de leurs administrés sur le foncier de l’aéroport. Qui plus est, ces jeunes lébous se demandent dans quelle mesure des populations pourraient être déplacées jusqu’à Diass pour y occuper des terres qui, à leurs yeux, doivent certainement être la propriété de populations autochtones. Ils craignent la formation d’un conflit foncier dans le futur si ce projet d’attribution de 1000 parcelles par commune venait à se concrétiser.
MADIAMBAL DIAGNE CONDAMNÉ À TROIS MOIS DE PRISON FERME
Il doit également payer 600.000 fcfa d’amendes et allouer 5 millions de Fcfa au juge Souleymane Teliko. Le tribunal a demandé la publication de la décision dans les journaux à ses frais sous astreinte de 100.000 de FCfa par jour de retard
Le verdict est tombé. Le journaliste Madiambal Diagne, par ailleurs directeur de Avenir communication, est condamné jeudi à 3 mois de prison ferme pour diffamation. Il doit également payer 600.000 fcfa d’amendes et allouer 5 millions de Fcfa au juge Souleymane Teliko.
Le tribunal, qui a rejeté toutes les exceptions soulevées par le journaliste, a demandé la publication de la décision dans les journaux à ses frais sous astreinte de 100.000 de FCfa par jour de retard.
Selon l’avocat de Madiambal Diagne, Me Baboucar Cissé, l’affaire sera portée à un procès en appel. L’avocat de Teliko, Me Ndeye Fatou Touré estime que la décision est juste, car la justice a rétabli la vérité. « On ne peut s’amuser avec un organe de presse pour porter atteinte à l’honneur d’une personne surtout quand il s’agit d’un honnête homme ».
Selon Souleymane Teliko, l’issu du procès ne faisait l’objet d’un doute car les débats de l’audience ont montré où se trouvait la vérité.