Dans le cadre de la coopération décentralisée, les relations de jumelage entre le Conseil départemental de Kaolack et la commune d’Osterode am Harz ont débouché, après plusieurs séjours d’immersion linguistique de part et d’autre, à la construction d’une salle multimédia au lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack.
Les autorités de la commune d’Osterode ont saisi l’occasion qui leur est offerte par l’inauguration de cette infrastructure pour faire la genèse du partenariat avec l’institution départementale.
Au cours de la séance de travail à l’hôtel départemental entre les deux délégations, le Buergermeister de la commune d’Osterode Am Harz, M. Klaus Becker, a fait part de sa détermination à concrétiser cet axe de coopération qui se dessine. Il a réaffirmé sa ferme conviction de pouvoir rapidement aboutir à la mise en œuvre d’un programme de partenariat multiforme dans les secteurs de l’éducation, de l’environnement, de l’agriculture, de la foresterie, entre autres. Il a aussi appelé à l’implication des autorités de l’Etat du Sénégal dont le président Macky Sall en sa qualité d’ancien élève du lycée Valdiodio Ndiaye pour renforcer ces liens de coopération et de fraternité entre les peuples allemand et sénégalais.
Pour sa part, Baba Ndiaye, président du Conseil départemental, a appelé à l’implication de tous (Conseil départemental, communes du département, établissements scolaires et autorités étatiques) pour la consolidation de ces relations qui, en dehors des secteurs évoqués par l’édile allemand, peuvent toucher des domaines tels que la santé, l’énergie photovoltaïque, le transfert de technologies, le renforcement des compétences, etc. Il a, par ailleurs, demandé à son hôte d’être l’ambassadeur du département de Kaolack auprès du Land de Hanovre pour la mise en place d’une relation de coopération et de partenariat bénéfiques pour les deux entités.
Une ouverture qui les rend sensibles à ce qui semble hors de leurs frontières et ses dirigeants davantage plus regardant sur la contribution du pays au développement international », a souligné M. Diouf, professeur d’allemand au lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack.
Pour rappel, la délégation allemande, forte d’une douzaine de membres et conduite par le maire de la commune d’Ostérode Am Harz, a séjourné dans la région et rencontré, outre les membres du bureau de l’institution régionale, des élus du département éponyme dont le maire de Kahone, Ousseynou Senghor. Un échange de cadeaux à cette cérémonie organisée dans les installations de l’institution départementale.
GESTION DES FONDS COMMUNAUX
Les femmes orientées vers l’information budgétaire
Dans le cadre de son programme intitulé « Jotayou Gokh », G Hip hop a organisé, une rencontre où il a été question pour les responsables de la commune de Ndiarème Limamou Laye de se soumettre aux femmes de cette commune qui voulaient en savoir plus sur comment la municipalité est gérée. Les femmes en ont profité pour interpeler les représentants du maire de la localité sur des questions touchant le budget, la sécurité, l'environnement, etc.
Une équipe de conseillers municipaux conduite par le secrétaire municipal Khalifa Dione a fait face à des femmes motivées par la volonté de s’imprégner des réalités qui entourent la gestion de la commune.
La scène se déroule à Ndiarème Limamou Laye où se tenait « Jotaayou Gokh » (assemblée de quartier) qui sert à établir un dialogue entre les élus et les populations en milieu défavorisé sur des questions liées à des actions citoyennes pour une meilleure citoyenneté participative. Le débat s’anime progressivement et les femmes sont édifiées sur divers sujets au fur et à mesure que la rencontre se poursuit. En effet, cette activité a pour but d’installer un environnement de dialogue entre les populations et les élus locaux ; histoire de se concerter sur comment la commune de Ndiarème Limamou Laye est gérée par l’actuel maire et son équipe. Les questions qui ont été débattues ont porté sur le budget de la commune, la sécurité, l’environnement, entre autres sujets sur lesquels les femmes ont fait part de leurs préoccupations aux représentants du maire de la commune de Ndiarème Limamou Laye. Daouda Diagne et Khalifa Dione qui ont représenté la mairie, ont tous les deux apporté des réponses aux différentes questions qui ont été posées par l’assistance composée majoritairement de femmes.
Président de G Hip hop, initiateur de cette cérémonie, Malal Talla alias Fou malade considère que les femmes sont souvent utilisées par les hommes politiques pour aller applaudir dans les meetings et autres. Il pense que c’est le moment pour ces femmes de se départir de cette casquette de spectatrice et de s’impliquer à fond pour le développement de leur localité. C’est la raison pour laquelle il trouve pertinente l’idée de mettre en place le programme « Jotayou Gokh yi » pour renforcer la citoyenneté participative. Il s’agit, en clair, de donner aux femmes l’opportunité d’interpeller de façon directe ceux qui ont en charge la gestion des affaires de leur localité. Ce qui permettra d’élever le niveau de conscience citoyenne chez les femmes.
DÉFICIT D'INFRASTRUCTURES SPORTIVES
La jeunesse de Guinguinéo réclame la réception du stade municipal
Des jeunes de la commune de Guinguinéo dans la région de Kaolack dénoncent le manque criant d’infrastructures sportives dans la circonscription. Ils réclament la réception du stade municipal entamé depuis 2005 et qui tarde à être réceptionné. Des doléances exprimées en marge des journées d’investissement humain initiées par le mouvement Synergie des actions pour un Guinguinéo émergent (Sage).
Le chantier du stade municipal de Guinguinéo dont la première pierre a été posée en 2005 par l’ancien ministre des Collectivités locales sous le magistère du président Abdoulaye Wade, Aliou Sow, désespère les jeunes de ladite commune. Ces derniers qui ont initié cette semaine des journées d’investissement humain sous l’égide du mouvement Synergie des actions pour un Guinguinéo émergent (Sage) ont mis à profit cette manifestation pour exprimer leurs doléances. Dans le lot, le manque criant d’infrastructures sportives dans la circonscription départementale. « Dans tout le département de Guinguinéo, il n’y a aucun stade de football en dépit du fait que l’équipe fanion du chef-lieu de département figurait naguère en championnat national amateur. Le plus frustrant, c’est la situation du stade municipal dont le chantier fut lancé en 2005 et qui est complètement à l’abandon ; et personne, à ce jour, ne nous a donné les raisons de cet arrêt », a expliqué Ousmane Faye, porte-parole de Sage, lors d’un point de presse clôturant les activités des journées d’actions parrainées par l’ancien député Moustapha Ndiaye et Me Khassimou Touré.
Face à ce blocage, ces jeunes proches de l’ancien parlementaire entendent interpeller le ministre des Sports. « Le ministre Matar Ba devrait nous édifier sur les raisons du blocage du chantier du stade municipal, car c’est un sérieux handicap pour le développement des activités sportives. Il n’est pas acceptable que dans tout le département, on ne puisse pas trouver le moindre stade fonctionnel », a renchéri le porte-parole du mouvement.
Outre les infrastructures sportives, ce département de la région de Kaolack souffre aussi d’un enclavement prononcé avec l’absence de routes bitumées entre les différentes communes de la circonscription administrative. Des manquements que les initiateurs des journées lient à la non-reconduction du député sortant Moustapha Ndiaye. « Aujourd’hui tous les élus du département ne sont pas résidents de la commune chef-lieu de département, ce qui ne milite pas pour une meilleure prise en charge de nos préoccupations dans les différentes assemblées du pays », regrette le jeune responsable des jeunesses républicaines de Guinguinéo.
Les journées d’investissement humain initiées par le mouvement Sage ont permis des actions d’assainissement dans la commune, un dépistage volontaire au Vih et un don de sang.
ACCOMPAGNEMENT DES COLLECTIVITÉS LOCALES
Des jeunes et le personnel de la mairie formés à l’informatique
LeSoleil |
Pape Demba Sidibé |
Publication 10/01/2018
Des sessions de formation en informatique seront dédiées aux jeunes mais aussi aux personnels de l’état civil et celui chargé de la collecte des différentes taxes. Il s’agit, explique l’édile de la commune de Tambacounda, Mame Balla Lô, de permettre aux jeunes d’être initiés à l’outil informatique.
La mairie de Tambacounda veut que sa jeunesse soit imprégnée des nouvelles techniques de l’information et de la communication. C’est dans le cadre du programme « Digital unify » que s’inscrit cette session de formation en informatique dédiée aux jeunes. Les précisions sont du secrétaire municipal Mamadou Diallo qui explique que la formation fait suite à une lettre que l’institution municipale avait reçue du Centre national de l’information et de la documentation et qui faisait état d’une formation en informatique dédiée à la jeunesse. Cependant, précise M. Diallo, il fallait remplir une certaine conditionnalité dont celle relative à la prise en charge totale des formateurs qui auront à se déplacer avec toute une équipe, y compris tout le matériel inhérent à la formation.
Le maire Mame Balla Lô, conscient de la demande croissante et de l’importance de la formation, a tout de suite répondu par l’affirmatif et décidé de tout mettre en œuvre pour que cette opportunité soit saisie en faveur des jeunes, poursuit son secrétaire. C’est ce qui a permis aujourd’hui à un nombre important de jeunes de pouvoir bénéficier d’une formation.
Pour le moment, plus d’une centaine de jeunes se sont inscrits sur les listes, informe M. Diallo, qui dit avoir aussi inscrit sur les listes le personnel du centre d’état civil et le personnel chargé de collecter les différentes taxes. Pour cette dernière catégorie de travailleurs citée, il justifie le choix par le fait que la mairie va bientôt intégrer l’e-taxe ; et pour cela le personnel a besoin de connaître l’outil informatique et ses différentes fonctions. D’autres catégories de jeunes seront aussi de la formation car le chef de cabinet du maire a pris langue avec le président du Ccj pour qu’une proposition puisse être faite afin que des jeunes puissent bénéficier de la session.
Les personnes retenues seront réparties par groupe de 20 et chaque groupe recevra 20 heures de formation durant lesquelles toutes les fonctions et programmes de l’outil informatique seront enseignés, soutient le secrétaire municipal qui dit appeler toute la population à profiter de cette opportunité offerte et à l’issue de laquelle une attestation sera délivrée.
Du bon vieux abonnement à la Sotrac dans les années 80, aux classiques nécessaires comme la Senelec, la SDE, voire Canal +, aux plus contemporains comme Rapido pour l’autoroute à Péage, la téléphonie et tous les services proposés par le grouillant écosystème numérique sénégalais, l’abonnement n’est pas nouveau au Sénégal. C’est une économie dont le numérique a repris les rênes. Elle est toute indiquée à porter la croissance sénégalaise.
L’Afrique et l’Occident, deux visions différentes
L’abonnement est devenu une économie de la souscription capable de progresser près de 10 fois plus vite que la plupart des entreprises occidentales cotées en bourse.
Si en Afrique, c’est encore à ses premiers balbutiements, une frénésie de l’abonnement par le numérique est réellement en cours. Cependant, l’abonnement n’est pas nouveau dans beaucoup de pays africains comme au Sénégal et a toujours bouleversé les modes de consommation. L’un des plus répandus est dans doute le fameux « bindou bol » : c’est un abonnement qui consiste à s’inscrire, généralement, auprès d’une ménagère pour disposer d’un ou de plusieurs repas quotidiens pour les célibataires et les enseignants souvent loin de leur famille ainsi que les travailleurs dans le même cas. De nos jours, les consommateurs occidentaux, par exemple, préfèrent de plus en plus l’abonnement à un service pour recevoir une prestation régulière qui les lie sur le long terme avec une entreprise prestataire. « Une avance de l’Occident qui n’est pas synonyme de retard en Afrique », plaide Rivolala Ratsimandresy, Malgache installé au Sénégal depuis 2013 qui est cofondateur de la Rencontre des entreprises, le premier accélérateur des PMU et PMI au Sénégal. L’Afrique doit avancer tout en gardant sa particularité. « Les Africains n’ont pas intérêt à courir derrière qui que ce soit. Nous devons adapter le Digital à nos écosystèmes africains qui sont différents de ceux d’Occident. Le Digital ne représente, pour le moment, que 0,1% du tissu entrepreneurial sénégalais. La grande majorité est composée de PME et de PMI ».
D’autant plus qu’avec la dématérialisation et la digitalisation propice au développement de l’économie d’abonnement, les grandes entreprises traditionnelles craignent plus les startups que leurs rivales classiques. La révolution numérique a provoqué l’arrivée précoce de ce que Jeremy Rifkin appelait dès 2000 « l’âge de l’accès » en Occident. Au Sénégal, les avis sont divergents pour savoir si l’écosystème numérique est prêt à une fidélisation de la clientèle par l’abonnement. Si les Occidentaux âgés de trente ans en moins aux habitudes de consommation « peu attachés à la propriété et veulent pouvoir accéder à tout, et dans la seconde, avec leur Smartphone » sont prêts pour l’abonnement, en Afrique, rien n’est moins sûr, notamment au Sénégal, malgré l’éclosion dans certains secteurs comme la plateforme You Tube avec les séries sénégalaises.
Un écosystème en pleine mutation au Sénégal
Les internautes sénégalais ont des usages numériques généralement identique à ceux du reste du monde. Pourtant, il semble exister une exception sur la consommation en ligne par l’abonnement.
« Le Sénégal n’est pas encore prêt à cause du faible taux de bancarisation », analyse Sédar Henri Senghor, jeune entrepreneur à la tête d’une plateforme monétique digitale. Ce n’est pas un problème culturel mais de solvabilité. Les gens ne sont pas toujours solvables au Sénégal. C’est pourquoi c’est risqué. Les systèmes déjà existant exigent un paiement avant utilisation ». Cependant, le jeune startuper consent que l’abonnement a fait un pas au Sénégal, mais avec des limites. « Tant que nous n’aurions pas une structure qui assure le paiement à la personne, je ne pense pas que les gens iront vers cela. On est très liquide au Sénégal », pense-t-il. C’est un avis qui n’est pas partagé par un autre jeune entrepreneur Tech qui allie digital et secteur de la beauté et du bien-être. El Hadji Magatte Diagne pose le problème autrement. « Tout dépend de ce qu’on propose, avertit-il d’emblée. Au départ, nous (sa boite) avions mis en place un système de commissionnement. Sur chaque réservation, nous prenions une commission. On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’éléments oubliés. Si on propose un pack bien fourni et garanti, c’était mieux. On a le choix de ponctionner le client ou le partenaire ». Il est évident que le secteur de la beauté est en retard sur le digital et qu’il y a un vrai travail à faire. « Il fallait insister sur la nécessité d’interagir avec le client », propose M. Diagne, comme principale solution. Il est difficile de mettre sur pied un système basé sur l’abonnement quand l’informel est la particularité sénégalaise en matière économique.
« Il faut alléger les conditions d’abonnement pour que le client puisse mettre fin au contrat si l’abonnement ne lui va pas, pense El Hadji Diagne. Il est évident que le système de paiement est un problème avec le faible taux de bancarisation. Le renouvellement est un élément à prendre en compte ».
BEAUTÉ ET BIEN ÊTRE : Un secteur encore vierge pour l’abonnement digital
Omael BeautyEl Hadji Magatte Diagne, jeune qui entreprend dans les Tech, a la particularité de s’être tourné vers un modèle exclusivement d’abonnement dans le secteur de la beauté et du bien être.
« Nous aidons le client à aller vers l’institut le plus proche, informe El Hadji Magatte Diagne, entrepreneur Tech depuis 2015. Nous donnons également aux partenaires un outil de promotion de leurs services ». C’est ainsi qu’El Hadji Magatte Diagne présente sa plateforme « Elmadeal » qui interconnecte les instituts de beauté, les salons de coiffure avec les clients pour des soins du visage, de pédicure et de manucure. Il s’est tourné vers un modèle d’abonnement depuis quelques mois.
Comment ça marche ?
Il y a tout d’abord un référencement des instituts de beauté puis une inscription sur la plateforme et enfin une mise en place d’un système d’abonnement. « Nous proposons un système d’abonnement qui donne droit d’être sur la plateforme », indique M. Diagne. Dans la mise en place digitale, une page internet est dédiée aux abonnés avec des photos des instituts partenaires. C’est une visibilité qui permet aux clients de faire leur choix. « On y retrouve également des descriptions et la durée de chaque soin proposé », détaille le jeune entrepreneur en technologie. Une partie nommée « avis du client » existe également. Elle permet de mesurer leur degré de satisfaction mais c’est aussi un baromètre pour les autres clients. Sur la base de cette offre, il y a deux types d’abonnements. Le premier dénommé « abonnement simple » donne droit aux partenaires d’être sur la plateforme alors que le second est « un abonnement Prenium » pour les « partenaires qui veulent plus de visibilité et toucher le maximum de clients ». Du côté des clients, la startup propose des « cartes de souscription et de réduction qui permettent aux clients de bénéficier de 15 à 20 % de réduction sur l’ensemble du réseau partenaire ».
18 millions de chiffre d’affaires
Dans le modèle économique développé par El Hadji Diagne, l’abonnement occupe 100 % des revenus ; que ce soit avec les partenaires ou avec les clients. « L’abonnement nous permet de garantir aux professionnels de la beauté un ensemble d’outils et d’accompagnements pour lui faire accroître son business », renseigne-t-il. « Après plus d’un an (d’activités), nous en sommes à 18 millions de chiffre d’affaires avec plus de 800 rendez-vous (décompte arrêté en octobre 2017, ndlr). Nous avons une cinquantaine de partenaires sur la plateforme et 3200 membres inscrits. La moitié des partenaires a choisi désormais de basculer sur l’abonnement ». La conviction du jeune entrepreneur est qu’il faut « identifier et verrouiller » l’offre afin que « le client puisse y voir un intérêt à s’abonner ».
Plus de visibilité pour un institut de beauté
Mme Diallo dirige Omael Beauty, un institut de beauté et de remise en forme pour hommes et femmes qui existe depuis deux ans. Elle a fait le choix de l’abonnement auprès d’ELMADEAL « pour une meilleure visibilité sur leurs pages et site ». Les avantages qu’en tirent Omael Beauty sont nombreux d’après Mme Diallo. Même en ne donnant pas de chiffres précis, Mme Diallo estime que « depuis le début de (leur) partenariat, (son) portefeuille client s'est accru et donc il y a plus de satisfactions dans cette collaboration ».
MONÉTIQUE : « Le Sénégal n’est pas encore prêt »
Sédar Henri SenghorSédar Henri Senghor a mis en place, en avril 2016, une plateforme monétique digitale qui « apporte une architecture nouvelle, une visibilité en temps réelle et une vraie agilité aux banques, aux instituts et aux entreprises ». Il est dubitatif sur la maturité du marché sénégalais à embrasser l’abonnement numérique.
« Quand on parle de digital, on parle également de rapidité ». C’est la conviction de Sédar Henri Senghor, jeune trentenaire féru d’innovations et de propositions entrepreneuriales. « Généralement, lors d’une opération bancaire, on ne voit sur le compte que les mouvements de la veille. Et l’actualisation n’intervient que le lendemain ».
Le Digital propose une solution à ce problème. « Cartalink apporte cette souplesse. Nous mettons en place des solutions sur cette plateforme ».
Déploiement
Sédar H. Senghor informe avoir un client disposant de 16 établissements de bowling. « Dans ses établissements, quand un client arrive, il charge son compte et reçoit une carte. Et c’est avec cette carte qu’il paie son bowling, son resto. En gros, c’est un porte-monnaie électronique avec lequel on peut faire plusieurs choses », explique-t-il. Donc sur la monétique, il n’y a pas de système d’abonnement mis en place car « le faible taux de bancarisation au Sénégal est un frein ». En revanche, pour la fidélisation client, l’abonnement est en bonne voie.
« Nous allons déployer une solution. C’est tout récent », assure M. Senghor. Cette plateforme évolue en Mobile Money. « Nous sommes en train de discuter pour intégrer des solutions Mobile Money, projette M. Senghor. Pour les grandes surfaces et les stations services, nous leur proposons la carte. C’est une sorte de bon d’achat que nous couplons à la fidélisation client ». C’est une manière de contourner les obstacles à l’abonnement en s’y rapprochant de plus près.
Eva Marie Coll Seck, ancienne ministre de la Santé et de l’Action sociale (2012-2017), avait juré en 2012, la main sur le cœur, que l’Etat du Sénégal allait prendre en charge l’hôpital de Ninéfécha, un village situé dans l’extrême sud-est du pays. Mais sur place, c’est une autre histoire.
Il n’y a pas âme qui vive dans la structure sanitaire. Aux salutations, répondent les crissements de feuilles mortes malmenées par le vent capricieux qui souffle sur l’allée principale de l’hôpital. Un son sinistre qui, au lieu de donner un semblant de vie, accentue davantage la vacuité des lieux.
Délabrement avancé
A ce vide s’ajoute un état de délabrement avancé. La grande plaque surplombant le portail d’entrée et qui affichait le nom de l’hôpital a disparu, laissant à nu des lampes en néon qui n’éclairent plus «faute d’électricité», renseigne une des rares employés de la structure. Il n’y a pas de doute. Ninéfécha se meurt.
Une mort qui n’épargne aucune unité de l’établissement. Si de l’extérieur, les bâtisses ont encore fière allure, l’état des espaces verts jonchés de feuilles mortes et de débris de toutes sortes donne un aperçu de ce que doit être l’intérieur. Ce qui était jadis la salle de radiologie a des allures de dépotoir.
Sous une épaisse couche de poussière, des cartons contenant des dossiers, ainsi que des restes de médicaments sont éparpillés çà et là à travers la pièce.
Ils sont empilés par terre, sur des étagères branlantes, et même sur une chaise roulante. Le désordre règne en maître.
Dans quelques pièces, la peinture se détache en lambeaux, sous l’effet de l’humidité. La couleur des plafonds qu’on devine jadis immaculée a viré au marron, sous l’assaut de la moisissure.L’unité néo-natale n’est pas mieux lotie, même si tout le matériel est encore en place. Cela donne un aperçu sur ce qu’était cette unité, à l’époque où l’hôpital marchait.
Malgré la poussière et la moisissure visibles partout, ainsi que les toiles d’araignée, l’espace garde encore une certaine netteté. Sur une petite table, juste à l’entrée, le matériel nécessaire pour un accouchement est posé sur un petit plateau en nickel piqueté de taches de rouille.
La table d’accouchement est entourée d’un petit paravent dont les tissus en lin, comme par miracle, gardent encore une certaine blancheur. Une odeur d’humidité flotte dans l’air chargé de poussière. Plus on avance dans un couloir sombre, plus elle s’accentue. Elle émane de la salle d’opération.
Ni eau, ni électricité
La pièce dépourvue de fenêtre est plongée dans le noir. Toutefois, l’obscurité n’arrive pas à masquer le désordre qui y règne. L’aile en construction pour accueillir des salles de consultations attend toujours d’être achevée.
Un peu plus loin, dans un coin de la cour, quatre voitures composent le parc automobile. Elles sont en mauvais état. Les quelques touffes d’herbes sous leurs pneus indiquent qu’elles n’ont pas été utilisées depuis fort longtemps. Ce qui n’est pas étonnant, puisque l’hôpital n’a ni eau courante, ni électricité, encore moins de carburant pour faire démarrer les voitures.
Pour le moment, seule la plaque commémorative en marbre échappe au délabrement. Elle rappelle la présence à l’inauguration de l’établissement, en 2002, de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade et de Charles Pasqua, ancien ministre français de l’Intérieur, et homme politique, décédé en 2015.
M. Pasqua a été l’un des principaux partenaires de la fondation de «Education Santé» de l’ancienne Première Dame, Viviane Wade, dans la construction de l’hôpital, à travers sa société d’économie mixte humanitaire. Une société qui, d’ailleurs, a été dissoute en 2008 pour des soupçons de malversations.
Une incohérence sur la carte sanitaire
L’hôpital de Ninéfécha, dont le financement est estimé à plus de 200 millions de francs, est, pour certains, une incohérence sur la carte sanitaire du pays. En effet, pour y accéder, à partir de Kédougou, il faut emprunter, sur plus de 45 km, une route en latérite. Supporter moult secousses durant des heures, inhaler quantité de poussière, traverser quelques villages et escalader la petite colline qui abrite la localité.
En effet, le village de Ninéfécha, qui a donné son nom à l’hôpital, s’est fait connaître par la bonne volonté ou les «caprices» selon certains, de l’ancienne Première dame Viviane Wade.
En implantant un hôpital à «vocation régionale», selon le Docteur Fodé Danfakha, ancien infirmier en chef de la structure, dans cet endroit si difficile d’accès et si faiblement peuplé, Mme Wade avait ouvert ce petit village de 450 habitants au monde.
Ninéfécha est en affet composé principalement de Bédick (une des ethnies minoritaires au Sénégal) et de quelques peulhs.
L’hôpital détonne dans le paysage de ce village haut perché sur une petite colline.
Ce qui frappe en premier, c’est le contraste entre la modernité des bâtiments de la structure sanitaire et les cases des villageois qui lui font face.
Et pourtant durant les dix ans où l’hôpital a normalement fonctionné, il a fait le bonheur des habitants. «Avant, même des médecins de Dakar souhaitaient venir à Ninéfécha, parce qu’il y avait des primes qu’ils ne pouvaient pas avoir dans les autres régions», affirme le Dr Danfakha aujourd’hui muté à Kédougou.
Mais aujourd’hui, même au ministère, les responsables évitent la question de l’hôpital.Du coup, on se sent impuissant devant la situation », ajoute-t-il. Ce sentiment d’impuissance, la blouse blanche le partage avec les habitants de la localité qui ne savent plus quelle tactique utiliser pour attirer l’attention des autorités sur le sort de l’hôpital.
2012, le début du désenchantement
«Vous voyez cet endroit », lance Jean-Pierre Camara, le chef de village, en indiquant un espace où il y a les ruines de quelques petites cases en banco. «Il y avait des rangées de boutiques qui proposaient toutes sortes de services, lorsque l’hôpital marchait. Les villageois avaient une indépendance financière et on vivait bien», se souvient-t-il, nostalgique.
Selon lui, les femmes avaient abandonné la cueillette des fruits sauvages comme le pain de singe et s’étaient mises au maraîchage. Une façon pour elles d’embrasser la modernité. Elles écoulaient leurs produits à Kédougou, grâce aux bus qui faisaient la navette.
«On avait une indépendance financière», renchérit Thérèse Keïta, une «badiénou gokh» (relais communautaire) du village. Elle assure qu’elle gagnait plus de 50.000 francs par mois, grâce aux activités que générait l’hôpital. Ce qui avait considérablement amélioré le niveau de vie dans la localité.
Désormais, pour joindre les deux bouts, elle a dû réapprendre ses anciennes activités telles que la cueillette de fruits sauvages. «On n’avait pas le choix, nous avons repris nos anciennes activités dans la forêt», explique Thérèse Keïta.
Plus les années passent, plus l’espoir d’une prochaine réouverture s’amenuise. Aux habitants de Ninéfécha, il ne reste plus que des souvenirs de la belle époque. Une parenthèse de 10 ans qui s’est arrêtée avec la chute de l’ancien président Abdoulaye Wade en 2012.
UN UNIFICATEUR EST PARTI
Décès de Serigne Cheikh Sidi Moctar Mbacké - Le khalife, rappelé à Dieu hier dans la cité religieuse de Touba était un homme de grande piété et un rassembleur - PORTRAIT
Le Khalife Général des Mourides, Serigne Sidy Moctar Mbacké a été rappelé à Dieu ce 09 janvier 2018 dans la cité religieuse de Touba. Avec la complicité du site touba belel, igfm vous dresse le portrait de l’homme d’une grande piété qui a toujours appelé à l’unité des musulmans. Un grand rassembleur.
Portrait
Serigne Cheikh Sidi Moctar Mbacké, plus connu sous le nom de Serigne Cheikh Maty Léye est né en 1924 à Mbacké Kadior, village où Serigne Bara avait l’habitude de se retirer pour apprendre le coran et pratiquer les préceptes de l’islam.
Il a subi une formation complète sur le mysticisme ; ce qui lui a permis de mener beaucoup d’activités, tel que l’élevage, l’agriculture, l’éducation spirituelle sur la méthode et l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba. Ce sont d’ailleurs ces activités qui faisaient qu’il n’était pas très connu avant d’être Khalife de Serigne Bara Mbacké.
Son « Khalifat »
Il a débuté son « Khalifat » le 22 mai 1990, succédant a son grand frère Serigne Abdoul Aziz Bara Mbacké qui n’avait ménagé aucun effort pour conserver l’héritage de Serigne Modou Bara, premier khalife de Serigne Bara, de 1936 à 1952.
Réalisations
Ayant succédé au khalifat à Serigne Bara Mbacké, Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké a poursuivi l’œuvre de son père et de ses deux grands frères qui l’avaient précédé. Il s’est toujours occupé de l’entretien et de la construction des mosquées dans la ville sainte de Touba, il a aménagé des terres, crée des « Daaras » et des maisons dédiées à Serigne Bara.
Il a amené beaucoup de personnes effectuer le pèlerinage à la Mecque; et c’est lui qui payait tous les frais de ses propres moyens.
Il a également mis à la disposition du khalifat de Serigne Bara, et ceci pour toujours, la maison qu’il avait construite à Mbacké Kadior, qu’il a consacrée comme « Hadiya » à Serigne Bara. Il a aussi construit une maison de « khalife » à Gouye Mbinde et une bibliothèque, ainsi qu’une mosquée, à son actif.
Sans se limiter à cela, le 7e Khalife a aussi construit une tente pour l’apprentissage du coran à Gouye Mbind. Aux HLM 4, il a acheté une maison d’une valeur de plus de 100 000 000 de frs, qu’il a offerte comme « Hadiya » à Serigne Bara Mbacké.
Il a créé beaucoup de Daaras pour l’apprentissage du coran et l’éducation spirituelle, comme à Keur Ngana.
Il a complètement rénové le mausolée de Serigne Bara aux cimetières de Touba. Depuis 2003, il a chaque année convoyé au moins 30 personnes, appartenant à la famille de Serigne Bara ou de ses collaborateurs, effectuer le pèlerinage au lieu saint de l’Islam, la Mecque, et c’est lui qui les prend totalement en charge du début à la fin.
Distinctions
Il était très dévoué à la sauvegarde de l’œuvre de Serigne Bara, en rassemblant la famille mais également en les protégeant ; car il discutait avec tout le monde et prenait le soin d’écouter le point de vue de tout le monde.
Serigne Cheikh Maty Leye a succédé à Serigne Bara Mbacké Falilou en 2010 à la tête de la confrérie mouride comme 7ème Khalife de Serigne Touba.
PROBLÉMATIQUE DE L’ACCÈS AU CRÉDIT
Le niveau élevé des créances bancaires impayés font peser un risque sur le financement de l'économie, selon les acteurs du secteur
Les procédures pénales auxquelles les acteurs des banques sont confrontées dans le cadre de recouvrement de créances et "le niveau élevé" des dettes bancaires peuvent exposer les acteurs du secteur et fragiliser le financement de l’économie sénégalaise, a soutenu, mardi, à Dakar, le président de l’Association des professionnels des banques et des établissements financiers du Sénégal (APBEF), Bocar Sy.
"Nous voudrions souligner qu’il nous arrive dans le recouvrement de nos engagements d’être attraits personnellement en procédure pénale pour des affaires commerciales", a-t-il avancé lors d’une rencontre entre le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ et les acteurs du secteur des banques.
De telles situations sont de nature à exposer les travailleurs des banques et à fragiliser le financement de l’économie, sans compter "le niveau élevé des impayés dont la gestion contentieuse" peut également être "source d’une grande inquiétude de la part de notre profession", a indiqué M. Sy.
Le président de l’Association des professionnels des banques et des établissements financiers du Sénégal a déploré les attitudes et comportements de "certains débiteurs", avant de saluer "les efforts de l’Etat" à travers les réformes judiciaires engagées, aboutissant à la création d’un Tribunal de commerce par exemple.
Bocar Sy a dit souhaiter la poursuite de ces réformes "pour renforcer le financement des PME", soulignant que de leur côté, les banques et établissements financiers ont démarré depuis le 1er janvier la mise en œuvre du nouveau plan comptable banque révisé et la transposition du dispositif Bâle 2 et 3.
"Nous suivons l’impact que ces mesures auront sur le crédit, la bancarisation, la fiscalité, le traitement des créances en souffrance et la performance de nos institutions", a-t-il souligné.
Les dispositifs Bâle 2 et 3, liés à des accords sur le plan international, visent à instaurer des normes internationales de renforcement de chaque établissement financier afin d’éviter des crises de plus en plus importantes.
Ils devraient occasionner "des changements très importants pour la banque’’ et transformer la manière de faire le crédit, de percevoir le crédit et d’évaluer le risque, selon les autorités de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le président de l’Association des professionnels des banques et des établissements financiers du Sénégal a par ailleurs demandé que "les charges de mise à niveau" des systèmes d’information des établissements bancaires fassent l’objet d’un "amortissement étalé" pour en réduire l’impact sur les charges et le coût du crédit.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a de son côté réaffirmé l’ambition des pouvoirs publics de "renforcer le cadre d’exercice de la profession et la confiance entre partenaires, afin de hisser le secteur bancaire à la hauteur des ambitions d’émergence économique".
Selon Amadou Bâ, cette perspective est conforme aux exigences de la profession avec les normes et standards internationaux.
"Cette émergence économique vers laquelle nous tendons suppose l’existence d’un système bancaire fort, dynamique, résilient et inclusif qui accompagne l’activité de création de richesses au niveau des secteurs prioritaires et stratégiques définis par l’Etat’" a-t-il dit aux acteurs des banques.
Le secteur bancaire au Sénégal totalise près de 28 banques et établissements financiers, 5150 collaborateurs permanents, 412 agences à travers le pays et 1 million 597 comptes bancaires, malgré un taux de bancarisation jugé faible (18%).
L’ETAT «ADOUBE» LA DEFENSE
Présence de l’avocat des l’interpellation de son client et lors de l’interrogatoire
A partir d’hier, mardi 9 janvier, la présence de l’avocat pour assister son client dès son interpellation par l’Officier de police Judiciaire (Opj) est effective au Sénégal, conformément aux règlements n°5/Cm/Uemoa. Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Ismaïla Madior Fall, venu présider l’atelier de partage de la circulaire portant sur ledit règlement, promet sa signature dans l’après-midi d’hier. Le ministre n’a pas manqué par ailleurs de saluer ledit circulaire qui représente un «progrès de l’Etat de droit au Sénégal». Comme d’un grand progrès pour la défense et le respect des droits de l’homme, dirions-nous !
La mise en application de la circulaire portant sur la présence de l’avocat dès l’interpellation de son client par l’Officier de police judiciaire (Opj) sonnera le glas de la quête effrénée de l’aveu obligatoire au Sénégal, synonyme de dérapage et d’erreurs judiciaires, parfois. C’est le moins que l’on puisse dire, si toutefois la circulaire qui a fait l’objet d’un atelier de partage hier, mardi 9 janvier à Dakar, est signée comme promis par le Garde des sceaux, ministre de la Justice. En effet, venu présider les travaux, Ismaïla Madior Fall a certifié de signer ladite circulaire, dès le même après-midi, pour son effectivité. Au préalable, le ministre s’est réjoui de l’avancée démocratique enregistrée par cet alignement au règlement n°5/Cm/ Uemoa, relatif à l’harmonisation des règles qui régissent la profession d’avocat dans ledit espace. Pour lui, cette circulaire «représente un progrès de l’Etat de droit au Sénégal, un progrès pour les libertés fondamentales». Par la même occasion, il s’est réjoui du consensus obtenu sur ledit texte qui avait fait l’objet d’une concertation entre les acteurs, notamment les avocats, les défenseurs des droits humains, les Opj, etc. Pour lui, «l’ensemble des acteurs ont salué cette circulaire».
Quid du retard enregistré par l’Etat du Sénégal pour s’aligner à la directive communautaire de l’Uemoa, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2015, ainsi que l’article 55 du Code procédure pénal, modifié le 08 novembre 2016 ? Sur ce point, le ministre explique qu’il y avait des zones d’ombre dans cette disposition. Selon lui, les modalités d’application de la disposition relative à la liberté de l’avocat dès l’interpellation de son client posaient des problèmes. Il était alors nécessaire de réunir les acteurs pour trouver un texte consensuel, notamment ladite circulaire qui a fait l’objet de partage.
PRESENCE PASSIVE DE L’AVOCAT A L’INTERROGATOIRE
Revenant sur les contours du texte, le Directeur des affaires criminelles et des Grâces au ministère de la Justice, Mandiaye Niang, expliquera que la présence de l’avocat est requise pour toutes enquêtes (enquête préliminaire ou de flagrance) et pour tous types des délits. Il a indiqué aussi que l’Opj est tenu d’informer le suspect de son droit de se faire assister et lui donner les moyens de contacter son conseil. Il doit aussi annoncer à l’avocat la nature de l’infraction commise, tout en facilitant un entretien privé de 30mn, entre le suspect et son conseil. Pour lui, l’attente de la comparution de l’avocat ne doit pas excéder la durée de 2h de temps dans la région de Dakar. Toutefois, l’avocat qui a la possibilité d’assister à l’interrogatoire de son client ne peut ni plaider ni répondre à la place du client, encore moins lui souffler des réponses. Il y est présent en tant qu’acteur passif.
LES ACTEURS JUDICIAIRES SALUENT UNE AVANCEE DEMOCRATIQUE
L’essentiel des acteurs judiciaires venus prendre part au lancement de la circulaire portant sur la présence de l’avocat dès l’interpellation de son client par l’Officier de police judiciaire (Opj), ont salué lad mesure qualifiée d’avancée démocratique au Sénégal. De l’avis du Procureur général près la Cour d’appel de Saint-Louis, Ciré Aly Ba, qui a fait la genèse du long processus à se décider, l’interdiction formelle de la présence de l’avocat lors de l’enquête a été la règle, dans les pays qui s’affilient à la juridiction française. Donc, pour lui, «la présence de l’avocat dès l’interpellation, que nous avons consacrée avec la réforme de 2016, est une avancée civilisationnelle». Parce qu’elle introduit, à son avis, le contradictoire dans la phase d’enquête. Mieux, estimant que l’aveu est preuve comme les autres, il pense qu’on peut parvenir à faire accepter au suspect des faits qui lui sont reprochés sans passer par l’aveu. Pour lui, «beaucoup d’erreurs judiciaires procèdent de cette quête effrénée de l’aveu».
Lui emboitant le pas, le Bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Mbaye Guèye pense que «c’est un grand jour», que ce soit pour les droits humains, leurs défenseurs et militants, mais aussi pour le Barreau du Sénégal et les droits de la défense. Mieux, il est d’avis que c’est un grand jour pour le Sénégal qui doit conserver sa réputation de «terre de liberté et de démocratie». Il a ainsi salué le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall qui a mis en place le système qui va modifier sensiblement cette étape de la procédure pénale, «c’est-à-dire l’interpellation et la garde à vue». Révélant, par ailleurs, que le point d’achoppement était la présence de l’avocat au moment de l’interrogatoire, il a informé «qu’on s’est limité à la présence passive de l’avocat» Ce qui est, à son avis, «un premier pas non négligeable» vers la flexibilité comme en France, où l’avocat peut faire des remarques. Il a, par ailleurs, annoncé le dépôt de la lettre pour l’organisation de l’examen d’entrée au Barreau du Sénégal pour l’année 2018.
LE OUI... MAIS DES «DROITS-DE-L’HOMMISTES»
Les « droits-de-l’hommistes » n’ont pas été en reste dans ce concert d’approbation de l’effectivité de la circulaire en question. Pour le représentant du Coordonateur du Comité sénégalais des droits de l’homme, Abdoulaye Mar «c’est un grand jour pour tous les militants et défenseurs des droits humains», dès lors que ça été une des préoccupations profondes du Csdh. Il s’est ainsi réjoui de la «démarche participative et inclusive» qui a été utilisée par le ministre pour définir certains concepts afin d’amener à une compréhension dudit règlement N°5. Il a toutefois fait un plaidoyer pour que l’Etat du Sénégal pose «des actes très forts», à la veille de son passage au Conseil des droits de l’homme, notamment l’examen périodique universel. Pour lui, il n’est pas question que le Sénégal ait une institution nationale reléguée au statut B, au vu de son image.
Dans la même dynamique, Babacar Ba, président du Forum du justiciable a apprécié la mesure qui vise à donner du crédit aux procès-verbaux des Officiers de police judiciaire. Toutefois, il n’a pas manqué d’émettre quelques réserves quant à l’applicabilité de la circulaire. Il estime que la mesure risque d’être difficilement effective à cause du manque d’avocats au Sénégal. Ce qui pose le problème de l’accessibilité aux services des avocats pour les justiciables, surtout dans les zones où il n’y a pas de cabinets. Pour conséquent, il a suggéré non seulement l’augmentation du quota à l’examen d’entrée au Barreau, mais aussi la création d’autres Barreaux au niveau des autres Cours d’appel du pays. Ce qui va éviter, à son avis, «que cette mesure se limite à profiter à l’élite».
Le responsable libéral de Kolda a posé une question qui déchaine les passion des militants et sympathisants de Karim Wade sur le mur de sa page facebook. Fabouly Gaye se demande si vraiment leur frère de parti Karim Wade est le candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) ou celui d'entités indépendantes à l’élection présidentielle de 2019. Si l’ancien président du Conseil régional de Kolda pose cette question, c’est parce qu’il n’est pas satisfait du management du Pds. Pour lui, « on joue tout simplement avec le management du parti ou alors les libéraux ont tous perdu leur lucidité». Il termine son post par se demander si les libéraux sont réellement sérieux. Une sortie qui fait jaser…
Affaire de vol au Café de Rome
La Cour d’appel de Dakar a rendu hier, mardi 9 janvier, son délibéré dans l’affaire de vol du Café de Rome. Contre toute attente, cinq personnes (relaxées en première instance) ont été condamnées à deux ans assortis du sursis, pour les autres, il y a eu confirmation de la première instance. Les employés qui arborent un brassard rouge depuis début décembre, comptent tenir une conférence de presse dans les prochaines heures, pour informer l’opinion des tenants et aboutissants de cette décision qu’ils estiment incongrue.
Deux morts au Port autonome de Dakar
Un drame qui a emporté deux victimes, est survenu hier matin, vers 09 h, au Port Autonome de Dakar, précisément au quai 104. Le camion sorti d’on ne sait où est entré dans l’eau. Le chauffeur, Mamadou Ndiaye et le docker Ibrahima Faye n’ont pas survécu au choc brutal. Une triste affaire. Les hommes du Commandant Badji ont ouvert une enquête.
Un agent de la Bms retrouvé mort dans sa chambre à Koungheul
Un agent de la Brigade Mobile de sûreté (Bms) en service à Kougheul a été retrouvé mort dans sa chambre ce mardi. C’est vers 13 heures que le corps sans vie de Massène Sène, âgé de 33 ans, a été découvert. Au quartier Santhie Modou Coura où s’est produit le drame, les populations soutiennent la thèse du suicide. D’après un de ses collègues, le défunt se serait tiré une balle dans la tête. Un pistolet a été même trouvé à côté et un flot de sang. Massène Sène Souffrait d’une grave maladie au pied. Il venait de reprendre service ce mardi, après être resté pendant deux mois dans son village natal pour se soigner. Son corps est à la morgue du Centre hospitalier régional de Kaolack pour les besoins d’une autopsie.
L’Asred soutient le président de l’Ums…
L’Association pour le Soutien et la Réinsertion Sociale des Détenus (Asred) apporte tout son soutien au président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) Souleymane Teliko. Les propos du magistrat sur l’indépendance de la Justice rencontrent l’adhésion de l’Asred qui dénonce ainsi l’immixtion de l'Exécutif dans le Judiciaire. L’association déplore le fait que des hommes influents soient souvent libérés avant de bénéficier d'une ordonnance de non-lieu. Elle ajoute que beaucoup d’enquêtes maquillées sont menées avec des débats « soporifiques » dans le but de leurrer la population. Elle relève également des faux témoignages, des documents falsifiés, des dossiers perdus dans les archives. Pour preuve, l’Asred invoque le cas du détenu Baye Thiogane, incarcéré à laprison de Thiès depuis 2009 qui a été informé que son dossier est perdu dans les tiroirs. Ce dernier purge toujours sans jugement, note le Président de l’Asred Ibrahima Sall, qui attire également l’attention sur le cas de Saliou Thioune, un déficient mental derrière les barreaux depuis 2008, victime d’erreur judiciaire.
… et envisage un grand rassemblement
Le président Ibrahima Sall et Cie invitent, en outre, la société civile et les organismes de droits humains à un vaste rassemblement devant les locaux du ministère de la Justice dans les prochains jours pour libérer le judiciaire des entrailles de l’Exécutif d’autant plus que, soulignent-ils, beaucoup de Sénégalais, a fortiori les détenus, continuent à être victimes « de la désinvolture par laquelle cette «machine aux ordres les envoient facilement en prison.» L’Asred dénonce également vigoureusement le fait que les détenus ne soient pas représentés dans les activités les concernant. Non sans se désoler de l’échec de la politique de réinsertion sociale des détenus en faisant constater que le taux de récidive est passé de 68 % à 71%. Selon Ibrahima Sall sur les 541 détenus graciés, les 250 retournent en prison en 15 jours, maximum un mois.
La Casamance piégée
Le président du mouvement Tekki pense que la racine du mal dans la tuerie de Boffa Bayotte se trouve dans la mauvaise gestion des ressources naturelle. Selon le député Mamadou Lamine Diallo face à la contrainte de la Gambie, du point de vue de la continuité du territoire, l’économie de la verte Casamance a peu à peu disparu pour finir dans la pauvreté généralisée. Cette situation s’explique selon lui par le fait que les élites sénégalaises ont toujours rejeté le principe selon lequel on se développe avec ses voisins. Le parlementaire note une faiblesse de l’investissement dans cette partie sud du Sénégal. Il relève par exemple la remontée du sel qui a freiné la culture du riz, or, pour le président Macky Sall, regrette-t-il, la réhabilitation des barrages antisel n’est pas une priorité. De cette économie verte s’est substituée alors selon M. Diallo une économie souterraine fondée sur le trafic du bois, de drogue et l’exportation des noix d’acajou via la Gambie et la Guinée Bissau. Par conséquent, les acteurs bénéficiaires de cette économie n’ont aucune raison que cela change d’une part.
La Casamance piégée par la mauvaise gestion des ressources naturelles (bis)
Restons avec le député, Mamadou Lamine Diallo explique l’assassinat de 13 coupeurs de bois à Boffa Bayotte par le souci de protection de la forêt par les membres du Mfdc parce qu’elle reste leur seule source de revenu. C’est pourquoi argumente le député, le Front sud du Mfdc dont la base arrière est en Guinée Bissau s’intéresse à la noix d’acajou et surveille les forêts de la zone de Nyassia. Or, renseigne Mamadou Lamine Diallo, il y a un trafic de bois dans ces forêts vers Dakar et les autres régions via Ziguinchor. Il lie ainsi ces évènements tragiques à la coupe du bois dans ces forêts de Nyassia. Quant au front Nord du Mfdc, lui, était adossé au régime de Yaya Jammeh. Il en conclut que cette attaque meurtrière est un problème politique et non militaire parce que l’armée patriote a fait son travail. Pour le président du mouvement Tekki, au-delà des discours sur la paix et le financement de négociateurs professionnels, il est temps de se pencher sur l’économie politique de la Casamance pour sortir du piège de la mauvaise gestion des ressources naturelles. A l’en croire, ce travail relève du patriotisme économique.
La styliste gambienne Adji Daffé dévalisée par ses employés
La styliste gambienne a attrait hier ses employés à la barre des flagrants délits pour une affaire de vol en réunion commis la nuit avec effraction. Les accusés ne sont personnes d’autres que son chauffeur et son exemployé. Amadou Moustapha Fall et Thierno Seydou Ndiaye ont été jugés et condamnés respectivement à deux ans et un an ferme.