Le massacre de Boffa Bayotte samedi dernier ayant occasionné treize morts et sept blessés, sera enregistré, dans les annales de l’histoire des attaques qui ont marqué le conflit en Casamance. Cette tuerie rappelle également celles de Mandina Mancagne, de Diagnon et de Babonda considérée comme les plus meurtrières et les plus impressionnantes de par les méthodes utilisées.
«Dix personnes fusillées, deux égorgées et une brulée!» C’est le bilan du massacre qui s’est produit, samedi, dernier dans la forêt classée de Bayotte à une dizaine de kilomètres, environ de Ziguinchor. A cela il faut ajouter les sept personnes blessées dont deux ont été évacuées dans la capitale sénégalaise. Les victimes étaient parties chercher du bois avant d’être capturées par une bande d’une quinzaine d’individus. De par l’atrocité et le nombre de victimes, cette tuerie dont les auteurs n’ont pas encore été identifiés, rappelle d’autres attaques meurtrières qui se sont produites par le passé dans la région.
DIAGNON, DECEMBRE 2011 : ONZE CIVILS TUES
Ainsi, on peut citer la tuerie de Diagnon qui a eu lieu en décembre 2011. Comme celui de Boffa Bayotte, ce massacre a été également dirigé contre des populations civiles. En effet, des jeunes exploitants forestiers au nombre de onze ont été exécutés froidement dans la forêt de Bissine, non loin de leur village Diagnon dans le département de Ziguinchor sur la RN6. Partis chercher du bois de Teck à revendre, ils ont été abattus en pleine brousse par les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Un véritable carnage avec des corps giclant de sang, des jambes et des bras cassés et des visages entaillés.
Un autre massacre qui a marqué l’histoire du conflit Casamançais, c’est celui de Mandina Mancagne, village situé à quelques encablures de la Commune de Ziguinchor. Suite à une embuscade tendue à l’Armée sénégalaise, vingt-trois militaires s’étaient faits piégés en août 1997 avant d’être exécutés froidement par les éléments d’Attika, la branche armée du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance. L’unité spéciale de l’armée sénégalaise avait pour mission de déloger les éléments du Mfdc. Cette mission d’attaque surprise avait viré à la tragédie. La branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance maîtrisant bien l’environnement de ce village de Mandina Mancagne avec ses forêts et rizières avaient tendu des pièges aux soldats sénégalais.
BABONDA, JUILLET 1995 : 26 SOLDATS TUES
L’histoire retiendra également les évènements tragiques de Babonda, village situé à quelques kilomètres de Ziguinchor. Vingt-six soldats étaient tombés dans un traquenard avant d’être tués. Ces 23 Jambars de l’Armée sénégalaise étaient ainsi tombés dans la forêt vierge de la Casamance à Ziguinchor. Ils étaient tous d’ailleurs des éléments du 3ème Bataillon d’infanterie de Kaolack. L’Armée venait de subir sa plus grosse perte depuis le déclenchement du conflit dans la région Sud. Selon l’historien, Nouha Cissé, avec celle de Boffa Bayotte, ces tueries précitées sont les plus abominables et les plus massifs qu’on peut retenir dans l’histoire du conflit en Casamance. Non sans attirer l’attention sur des attaques de moindre envergure comme celle de Diegoune, village situé en Basse-Casamance, dans la région historique du Boulouf, dans le département de Bignona. Cette attaque survenue le 18 décembre 2011 avait enregistré, selon la Dirpa, un militaire tué, un autre gravement blessé et un troisième qui manquait à l’appel. Si d’autres sources en rajoutaient sept autres soldats tués alors qu’il venait en renfort pour aider leurs camarades de Diégoune, la Direction de l'Information et des Relations Publiques (Dirpa) a toujours soutenu que ces derniers avaient péri dans un «grave accident de la circulation» alors qu’ils étaient envoyés en intervention.
MASSACRE A BOFFA - UN MADIOR IMPITOYABLE
Le ministre de la justice est monté au créneau suite à la sauvagerie perpétrée en Casamance - Il promet que les auteurs de l'attaque ne resteront pas impunis - Toutefois il appelle à la prudence
Après l’attaque de Niaguis qui a fait treize morts, le ministre de la Justice est monté au créneau. Et c’est pour promettre que ‘’les autorités sénégalaises s’emploieront à retrouver les responsables, à les juger et à les punir conformément à la loi’’. Interpellé sur la question avant-hier, lors d’une tournée politique à Rufisque Est, Ismaïla Madior Fall a indiqué que l’attaque intervient dans un contexte où ‘’les conditions étaient en train d’être réunies pour un retour de la paix en Casamance’’.
Le Professeur de Droit relève que ‘’depuis bientôt quatre voire cinq ans, il y a une accalmie en Casamance qui présageait l’avènement de la paix’’. Selon le ministre, il n’est pas question de laisser ‘’cet évènement malheureux compromettre la dynamique de paix dans laquelle on était engagé’’. Ainsi, il se dit optimiste quant à une paix définitive en Casamance. ‘’Je suis rassuré par le fait que tous les efforts qui ont été déployés par tous les acteurs qui se sont investis dans la construction de la paix, ne puissent être compromis par ce qui s’est passé’’, dixit Ismaïla Madior Fall.
Par ailleurs, le ministre de la Justice recommande la prudence sur les auteurs de ce malheureux évènement. Car, prévient-il, ‘’il n’est pas encore établi que ce soit le Mfdc. Tout ce que l’on sait, c’est que ce sont des éléments armés incontrôlés. Pour l’instant, il faut rester prudent. On ne sait pas encore qui est l’auteur de ce forfait. Il s’agit d’un acte qui n’a pas encore été revendiqué’’.
Le président du Haut conseil des collectivités territoriales a regretté le drame qui s’est passé samedi en Casamance. « C’est une question d’une gravité extrême ! », a dit Ousmane Tanor Dieng, samedi à Mbour, en marge de la finale de la Coupe de la Ligue de Football amateur dont il était le parrain. « Je n’en connais pas encore les causes ni l’ampleur mais je sais déjà que 13 vies humaines sont perdues dans cette partie du Sénégal qui est la Casamance. Ça fait mal au cœur et vraiment je suis effondré », a-t-il ajouté.
Cela dit, il a souhaité des autorités que l’on puisse, par une enquête minutieuse, savoir ce qui s’est passé, prendre les mesures appropriées et faire de sorte que de tels événements ne se reproduisent plus. Cet acte s’est produit au moment où les autorités sénégalaises, en particulier le chef de l’Etat, déploient de gros efforts pour accompagner le processus de paix. D’autant plus que, selon lui, « il y avait quand même plus qu’une accalmie, une stabilisation de la situation en Casamance. Et un événement comme ça fait beaucoup de peine. Parce que je sais les efforts qu’il est en train de faire pour que la paix revienne en Casamance ».
Après avoir exprimé sa compassion « aux populations de Casamance, aux familles qui ont perdu leurs enfants ainsi qu’au président de la République lui-même », il espère que ça s’arrête là et que de pareilles situations ne se reproduisent plus jamais.
ENRÔLEMENT DANS LA CMU
Un mécène va inscrire les 120 pensionnaires du Lycée d'excellence de Diourbel dans la couverture maladie universelle
Un pharmacien et défenseur de l’éducation a pris l’engagement d’enrôler les 120 pensionnaires du lycée scientifique d’excellence de Diourbel dans la Couverture maladie universelle. Une décision annoncée lors de la journée de l’excellence dudit établissement dont il est le parrain.
Le lycée scientifique d’excellence de Diourbel a organisé sa première journée d’excellence. Les élèves qui ont réalisé une moyenne supérieure ou égale à 15/20 ont été récompensés. Il s’agit ainsi d’accompagner et d’encourager la première promotion de cet établissement public. En effet, sur les 60 élèves de la première cohorte, plus de 35 ont réalisé des performances scolaires très encourageantes.
Placée sous le thème de « L’enseignement des sciences au Sénégal : enjeux, problèmes et perspectives », cette journée avait pour parrain Souleymane Soumaré, docteur en Pharmacie et natif de Diourbel. Ce dernier s’active régulièrement dans le secteur de l’éducation de sa commune. A ce titre, il s’est engagé à inscrire les 120 élèves du lycée d’excellence de Diourbel dans la Couverture maladie universelle (Cmu). Une initiative qu’il juge volontariste et citoyenne. Après avoir remercié les autorités scolaires et les enseignants qui l’ont choisi comme parrain de cette journée, Souleymane Soumaré s’est prononcé sur l’impérieuse nécessité d’aimer les sciences, la lecture et l’enseignement aux valeurs. Pour lui, l’école est un espace éducatif fondamental pour préparer les enfants et les jeunes à comprendre les enjeux d’une citoyenneté active. A l’en croire, éduquer à la citoyenneté est un des plus sûrs moyens de donner qualité et pérennité à la démocratie d’un pays.
Le livre, véhicule privilégié des idées
Aux récipiendaires, le parrain leur a demandé de rester scientifiques et amoureux de la lecture. A son avis, les échanges scientifiques et technologiques, la reconnaissance des autres peuples et de leur particularisme socioculturel se font principalement par l’intermédiaire de la lecture et de ses exercices. A ce titre, Souleymane Soumaré a indiqué que le livre reste encore et pour longtemps le véhicule privilégié des idées pour témoigner, par-delà l’espace et le temps, le génie inventif des hommes.
Présidant cette journée d’excellence, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a rappelé que « le gouvernement est conscient de l’importance de l’enseignement des sciences et de la technologie ». C’est ainsi qu’en 2014, lors des Assises de l’éducation et de la formation, le Président de la République avait pris la décision relative à la réorientation du système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique et l’entreprenariat.
Pour matérialiser cette décision, le ministère de l’Education est en train de dérouler des projets et programmes de construction et d’équipement de blocs scientifiques et technologiques, de réviser les contenus des apprentissages et d’organiser des sessions de formation pour les professeurs des filières scientifiques.
LE GERANT DE SENE TOURS VEND 400 PARCELLES SANS DELIVRER DES TITRES
Alpagué pour escroquerie au foncier pour un préjudice estimé à 76.3 millions F Cfa, le mis en cause, condamné à un an ferme, n’a pas cherché à nier
Un an de prison ferme ! C’est la peine infligée au gérant de Sene Tours et Sen Diwane, Oumar Diallo. Il est poursuivi pour escroquerie portant sur la rondelette somme de 76,3 millions au préjudice de la coopérative d’habitat du ministère de la culture.
Le gérant de la société Sene Tours et S.C.I Sen Diwane Omar Diallo répondait, hier, du chef d’escroquerie au préjudice de plusieurs victimes. En dehors, de ses activités, il s’active dans la vente de terrains. C’est ainsi qu’il est parvenu à vendre 400 parcelles de terrains sans délivrer des titres de propriété. Il a été aussi découvert que certaines de ces parcelles appartiennent à l’Etat du Sénégal qui les a affectées au Pôle urbain de Diamniadio. D’autres parcelles sont litigieuses.
Greffier en chef à la retraite, El hadj Sylla fait partie des nombreuses victimes d’Oumar Diallo. Il a acquis, auprès du prévenu, deux parcelles d’une superficie de 150 m2 à Keur Massar pour une somme de 300 000 FCfa l’unité. Mais après versement de la somme de 600 000F, le sieur Diallo ne lui a jamais remis les documents lui permettant d’accéder à ces parcelles. Et pire, il n’arrivait plus à voir Omar Diallo qui a déménagé. Il était aussi injoignable.
La dame Mariama Lamarana Sow qui depuis 2012, a versé la somme de 3, 250 millions francs Cfa pour l’achat d’un terrain de 150 m2 à Keur Massar pour 2.250 millions et de deux terrains à 500 000F à Sangalkam a connu le même calvaire. A Dahirou Diallo, il a vendu aussi deux terrains de 150 m2 moyennant une somme de 6 millions de francs Cfa. Poussant sa malhonnêteté plus loin, Oumar Diallo a vendu à la coopérative du ministère de la Culture des terrains de 150 m2 avant de prendre la poudre d’escampette. Au total ce sont 7 plaintes qui ont été déposées contre Oumar Diallo par les parties civiles qui avaient du mal à entrer en possession de leurs biens.
Alpagué pour escroquerie au foncier pour un préjudice estimé à 76.3 millions, le mis en cause, condamné à un an ferme, n’a pas cherché à nier. Devant la barre, il a reconnu avoir reçu des sommes d’argent dans le cadre de la transaction portant sur des parcelles à Keur Massar et Keur Ndiaye Lo. «Lesdits terrains m’appartiennent », dit-il sans en apporter la preuve. Selon Papa Baba Ndiaye, le représentant de la coopérative du ministère de la culture, c’est la somme de 49.8 millions qui est remise à Oumar Diallo. «Notre coopérative avait signé un protocole d’accord portant acquisition de 400 parcelles de 150 m carrés chacune située dans la localité de Keur Ndiaye Lo au profit de ses membres pour le prix 1.8 millions», renseigne- t-il. La victime, Thomas Gonzales dit avoir remis 11 millions au prévenu pour l’acquisition de 11parcelles.
Prenant la parole, le substitut du procureur déclare que le mis en cause est un multirécidiviste. Selon le parquet, les faits ne souffrent d’aucun doute. « Le prévenu doit être maintenu dans les liens de la prévention, car il est nuisible à la société», conseille le parquet selon qui, il comparait de manière récurrente devant notre juridiction. Il a requis 3 ans ferme. La défense a plaidé une application bienveillante de la loi pénale. Rendant son verdict, le Tribunal a condamné Oumar Diallo à un an de prison ferme. En sus, il devra payer 60 millions de dommages pour tous causes et préjudices confondus à la coopérative d’habitat du ministère de la Culture et 11 millions pour les autres parties.
LES CADRES CASAÇAIS PRETS A DEMASQUER LES COMMANDITAIRES
Le collectif des cadres casamançais (ccc), très atterré, contre la tuerie en Casamance compte prêter main forte au procureur de la république pour que les responsabilités soient situées. Face à la presse, hier, Pierre Goudiaby Atepa, président dudit collectif, est d’avis que ce carnage est un règlement de compte et n’est lié à une quelconque volonté d’indépendance.
Depuis la mort de 13 personnes et 9 blessés orchestrée par des bandes armées, samedi dernier, dans la forêt de Bofa Bayotte, en Casamance, les langues ne cessent de se délier. Le collectif des cadres Casamançais (Ccc), par la voix de son président, Pierre Gudiaby Atepa, est monté au créneau afin de manifester toute son indignation. Face à la presse, hier, le collectif a tenu à réitérer ses sincères condoléances aux familles des disparus.
Selon Atepa, personne ne peut accepter ce qui s’est passé. «Je pense que les commentaires des différents journaux sont suffisants pour démontrer l’ampleur de la colère qui habitent les Sénégalais et plus particulièrement les Sénégalais de la Casamance. Nous voulons aller au-delà de l’émotion pour que nous puissions voir en toute sérénité ce que nous devons faire ensemble pour arrêter cette situation. Comme l’a dit le Chef de l’Etat, nous pensons que nous devons traquer ces assassins jusque dans leur dernier retranchement. Mais, il y a également, ceux qui ont envoyé ces jeunes faire ce qu’ils ne devaient pas faire. C’est à dire les commanditaires », a indiqué le président du Collectif des cadres casamançais. Ce que nous demandons en gros, soutient le président dudit Collectif, c’est de revenir sur les causes de cet acte ignoble. Mais, en même temps, estime M. Atepa, il faut essayer d’identifier les véritables responsables. «Nous pensons qu’il s’agit d’un règlement de compte. Heureusement qu’il ne s’agit pas d’une tuerie liée à un quelconque, désir, souhait, volonté d’indépendance. Nous pensons qu’il y a eu un dérapage. Mais, au-delà de cette douleur nous pensons qu’il faut encore une fois au même moment que nous lançons la traque contre ces assassins, que nous essayions également de lancer la traque contre ces criminels de la forêt de la Casamance qui vont faire, si l’on y prend garde, disparaître toute la Casamance», martèle Pierre Goudiaby Atepa pour qui la Casamance n’existerait plus sans la forêt. Au nord déjà, dit-il, plus de la moitié des forêts, est partie. Ce qui est un signal fort que, nous aurions pu éviter. « Nous aurions pu l’éviter parce que si l’on regarde ce qui s’était passé avant, vous verrez que le Mfdc avait donné lui-même l’alerte en demandant à ce que les autorités prennent des dispositions. Encore une fois nous ne voulons pas excuser qui que ce soit. Cet acte est ignoble», fustige Atepa. Mais, ces jeunes n’y sont pas allés de leur propre gré pour Goudiaby Atépa qui, soulève une interrogation à savoir : Qui les a envoyés ?
Pierre Goudiaby Atepa : Si le procureur veut des noms pour situer les responsabilités nous allons lui en donner sans soucis
A l’en croire les mêmes injustices, qui avaient amené une partie des casamançais à se rebeller est en train de se répéter. «Le gouvernement avait décidé d’arrêter le pillage de la forêt de la Casamance. Il y a même eu des Crd et des instructions qui ont été données aux Ong, mais beaucoup de gens en ont fait fi. Certains d’entre eux sont ici à Dakar et ils sont connus», laisse entendre Atepa. La goutte d’eau qui a amené cette ignominie, selon lui, c’est qu’il y a eu des brigades de vigilances qui ont arrêté les coupeurs de bois et il y a eu une altercation. Les commanditaires de ces gens sont allés porter plainte pour coups et blessures. La gendarmerie est venue prendre les jeunes qui assuraient la vigilance et la protection pour les jeter en prison». Alors que, ajoute-il, «depuis que ce massacre dure aucun commanditaire ni bénéficiaire n’a été inquiété». D’après la douane chinoise, plus 200 de milliards de FCfa sont rentrés en Chine, il y a deux ans provenant de Nigéria. A cela, s’ajoutent plus de 140 milliards de nos francs. «C’est pour cela nous interpellons l’Etat sur deux points. Il faut la mise en place d’un programme d’urgence de sauvegarde. Outre, cela nous pensons qu’il est possible d’avoir un plan quinquennal chiffré à 50 milliards pour créer 300 000 emplois dans le but de reverdir la Casamance. Il est également possible d’avoir avec les fonds verts des investissements parce que l’heure est grave», argue le président du collectif. Revenant, sur la tuerie, Pierre Goudiaby Atepa est d’avis que ce qui s’est passé est une «affaire de voyous et de mafias» qui se sont organisés. « Il y a une mafia qui a envoyé des jeunes pour qu’ils aillent couper du bois dans des endroits où c’est interdit. Des dispositions doivent être prises pour arrêter cette mafia. Le président de la République a dit que nous devons poursuivre les auteurs, mais aussi nous devons poursuivre les commanditaires de ce pillage aussi jusque dans leurs derniers retranchements. Le communiqué du Mfdc a cité de très hauts responsables. Mais ces derniers n’ont jamais été inquiétés. On a des noms mais on ne peut pas le dire en public. Cependant si le procureur nous demande nous allons les lui donner sans soucis», a conclu Pierre Goudiaby Atepa.
WEAH FACE AUX DÉFIS DE LA RECONSTRUCTION
Le Liberia a connu pas mal d'événements tragiques depuis de nombreuses années - A lui, désormais, de remettre ce pays débout
Les priorités sont nombreuses à la suite de la longue crise politico-militaire. Le pays est rentré dans une autre phase de crise avec Ebola qui a complètement mis à genou l’économie », a estimé Ibrahima Aïdara, dans un entretien accordé à Ouestafnews.
En charge de la gouvernance économique de l’Ong Open Society Initiative for West Africa (Osiwa), M. Aïdara estime que George Weah, majoritairement soutenu par les jeunes, sera attendu sur les questions d’emploi, d’éducation et de santé.
Des défis qui, selon l’expert d’Osiwa, nécessitent une «refondation du système de fourniture de service public».
Le dilemme de la souveraineté alimentaire
Le 2 janvier 2017, George Weah accordait à Reuters sa première interview en tant que président élu. Un entretien où il a défini deux priorités de son mandat : la souveraineté alimentaire et la remise à niveau des infrastructures. En fait, 60% des Libériens vivent de l’agriculture. Ce qui n’empêche pas ce pays d’importer 80% de ses besoins alimentaires de base.
« Je veux que le pays soit autosuffisant pour pouvoir exporter (…). Nos voisins exportent et nous pouvons faire de même », a déclaré George Weah, dans son entretien avec Reuters.
De l’avis d’Ibrahima Aïdara, cet objectif ne peut être atteint sans une «restructuration de l’agriculture et de la politique foncière (...) essentiellement dominées par les grandes exploitations au détriment des petits producteurs qui constituent la majorité du système de production».
«Aussi longtemps que ces petits producteurs n’auront pas accès à des terres productives, particulièrement les femmes, la question de la sécurité alimentaire qui est un de ses objectifs prioritaires ne sera jamais réalisée», soutient M. Aïdara.
Pour le Docteur Gilles Yabi, le fondateur de Wathi (think tank basé à Dakar), la relance de l’agriculture reste la clé de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Le Docteur Yabi identifie le secteur agricole comme «une solution au problème d’emplois qui frappe la jeunesse ».
«C’est un pays où il y a eu beaucoup de déplacements de populations des zones rurales vers Monrovia (capitale) avec la guerre civile. Et l’agriculture peut permettre aujourd’hui d’occuper beaucoup de jeunes», estime Dr Gilles Yabi.
Miser sur les ressources naturelles
L’élection d’Ellen Johnson Sirleaf en 2003 consacrait la fin d’une terrible guerre civile (1989-2003) qui a coûté la vie à une bonne centaine de milliers de personnes.
La forte croissance qui a marqué les débuts de l’ère Johnson Sirleaf est aujourd’hui aux oubliettes. M. Weah, qui sera bientôt investi président, hérite d’une situation économique difficile marquée par la chute des prix du fer qui, en 2016, a assuré 30% des gains à l’exportation, selon le gouvernement.
«Aujourd’hui le grand défi pour le nouveau président est la mobilisation des ressources, étant entendu que le Liberia est une économie très dépendante de l’extérieur», souligne Ibrahima Aïdara.
Pour pallier cette situation, M. Aïdara juge nécessaire, pour le nouveau président, de revoir la gestion des ressources naturelles où prévaut une forte emprise des entreprises étrangères. « Il va falloir renégocier les contrats, revoir la taxation, la fiscalité pour maximiser les revenus de l’Etat et les reverser dans les secteurs prioritaires », souligne-t-il.
«Les priorités, c’est créer les conditions pour qu’une véritable économie se développe mais cela doit être quelque chose de l’ordre du moyen terme», ajoute Dr Gilles Yabi.
Quid de la corruption ?
De l’avis de nombre d’observateurs, le débat sur la corruption va certainement occuper une place centrale au cours du magistère de George Weah.
Dans ce pays où le taux de pauvreté touche 60% de la population, la corruption reste prégnante. Dans la dernière édition de l’indice de Transparency international sur la perception de la corruption, publiée en janvier 2017, le Liberia se classe 90ème sur 170 pays avec un score de 30 points sur 100.
«Il y a eu effectivement une amélioration de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Mais sur le terrain, le bilan n’est pas convaincant et l’ancienne présidente l’a reconnu», a expliqué à Ouestafnews l’analyste politique Gilles Yabi.
Ce dernier pense que lutter contre ce fléau revient à «agir de manière systémique avec des mesures qui limitent les opportunités de corruption dans les administrations».
UNE IMPUNITÉ QUI ENCOURAGE LE MEURTRE
Se prononçant sur le drame de Boffa, Seydi Gassama déclare que tous les crimes perpétrés depuis le début des années 90 sont tous restés impunis - Pour lui, c'est un mauvais signal envoyé aux meurtriers
Le Directeur exécutif d’Amnesty International Seydi Gassama s’est prononcé hier lors d’une visite brève dans la capitale sud du pays, sur le carnage perpétré le week-end dernier par des bandes armées sur 13 jeunes exploitants forestiers dans le village de Bofa-Bayote, situé dans la commune de Niassya. Seydi Gassama croit ferme que : «Tous les crimes perpétrés depuis le début des années 90 sont tous restés impunis. Cette impunité est un mauvais signal envoyé aux meurtriers : vous pouvez tuer, il ne vous arrivera rien du tout.
1. Quelle est votre réaction au drame vécu par la Casamance le samedi 6 décembre 2017, sans doute le pire qu’a connu la région en 35 ans de conflit armée ?
Ce drame est peut-être le pire par le nombre de victimes civiles, des personnes tuées et blessées, mais il n’est pas le pire en terme d’atrocité. Sans imputer le massacre de la forêt des bayottes au MFDC, le massacre nous rappelle bien l’attaque de Djibanar dans la nuit du 7 au 8 septembre 1997, lorsqu’une bande armée a fait irruption au foyer des jeunes du village où se tenait une fête pour mitrailler les jeunes, tuant 9 personnes et blessant 15 autres. Ce massacre nous rappelle aussi le meurtre de 10 jeunes gens dans la forêt de Diagnon le 21 novembre 2011. Il rappelle avec acuité ces 16 jeunes gens à qui on a coupé les oreilles dans le Niaguis en 2008, pour leur faire payer leur audace de défier l’interdiction d’aller cueillir les noix de cajou et les fruits de brousse décrétée par des groupes armés. Il y a eu un grand nombre d’autres meurtres sur une ou des personnes civiles, depuis le début des années 90. Tous ces crimes sont restés impunis et cette impunité est un mauvais signal envoyé aux meurtriers : vous pouvez tuer, il ne vous arrivera rien du tout.
2. L’Etat a-t-il les moyens de rechercher, d’arrêter et de punir des meurtriers retranchés dans la forêt ?
L’Etat a les moyens d’enquêter, il a surtout à sa disposition des services de renseignement, pour identifier les meurtriers et leurs commanditaires et les rechercher activement. Des mandats d’arrêt internationaux doivent être lancés contre eux, car beaucoup d’entre eux sont présents sur le territoire d’Etats voisins, ou d’Etats en Europe et en Amérique du nord. Au lieu de cela, l’Etat a, sous Abdoulaye Wade, voté des lois d’amnistie pour leur garantir l’impunité. Ces lois d’amnistie n’ont pas apporté la paix et ont certainement été perçues par des individus et des groupes armés comme une prime aux meurtres et autres violations graves des droits humains.
3. Ne pensez-vous pas que les progrès notés ces dernières années dans la recherche de la paix en Casamance vont être remises en question par ce massacre et surtout par la volonté de l’Etat d’exploiter les ressources naturelles, comme le Zircon à Niafrang ?
L’Etat du Sénégal doit poursuivre ses efforts de paix, sans relâche, avec tous les individus ou groupes qui veulent bien dialoguer car le pays, les casamançais en particulier, aspirent à la paix. Ceux qui veulent continuer la guerre vont rater le train de l’histoire. Ils seront isolés, stigmatisés par la nation, la communauté internationale et les casamançais eux-mêmes. Pour ce qui est des ressources naturelles, il appartient à l’Etat d’évaluer l’opportunité de leur exploitation au vu du contexte actuel. Si cette exploitation doit raviver le conflit, il est souhaitable de la différer. Cela dit, la Casamance doit se développer ; et elle ne peut se développer sans la mise en valeur de ses ressources naturelles, minérales, forestières, halieutiques, dans le respect de l’environnement et des intérêts des communautés. Aucun groupe ne devrait se substituer à l’Etat pour protéger les ressources naturelles de la Casamance. L’Etat doit se donner les moyens de protéger les ressources sur toute l’étendue du territoire national.
4. Quel est votre message à l’endroit de l’Etat et du MFDC ?
J’exhorte l’Etat et le MFDC à redoubler d’efforts sur le chemin de la paix. Le conflit casamançais est, avec le conflit du Sahara occidental, les deux plus vieux conflits en Afrique. Le pays et la région en ont payé un lourd tribut. Dans tout processus de paix, il y a ceux qui veulent avancer vite et ceux qui traînent les pays. Il peut même y avoir ceux qui ne veulent pas du tout la paix. Mais si la volonté de ceux qui veulent la paix est forte, tout le monde finira par monter à bord du train. La société civile doit se donner les moyens d’accompagner le processus, comme c’est le cas partout où il y a un conflit. Elle doit, avec les communautés impactées, prendre en charge la question des ressources naturelles pour éviter qu’elle ne soit politisée ou qu’elle vienne raviver le conflit.
FUITES AU BAC 2017
L'affaire a atterri devant la chambre d'accusation - Le juge a refusé une liberté provisoire aux inculpés
Du nouveau dans l’instruction du dossier sur la fraude aux examens du Baccalauréat 2017. L’affaire est devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar depuis le 2 janvier dernier. Selon nos sources, c’est suite à l’appel introduit par la défense qui a attaqué l’ordonnance de refus de mise en liberté provisoire des inculpés. Il s’agit de Baye Talla Diallo, Dame Lô, Fatou Bakhoum et Mame Diarra. Le Doyen des juges a rejeté leur demande de liberté provisoire. Maintenant, la balle est dans le camp de la Chambre d’accusation qui doit infirmer ou confirmer l’ordonnance du juge Samba Sall. Dans cette affaire, 43 personnes ont été inculpées, mais seules 17 parmi elles sont placées sous mandat de dépôt. Le reste est sous contrôle judiciaire.
Elles sont poursuivies pour les faits d’association de malfaiteurs, de fraudes aux examens et concours, d’obtention frauduleuse d’avantages matériels indus et complicité. Etant donné que la fraude était motivée par des raisons financières, puisque les épreuves étaient monnayées entre 25 000 et 200 000 F Cfa, le juge Samba Sall a aussi retenu le délit de blanchiment contre le proviseur du lycée de Kahone, Mamadou Djibril Dia, ainsi que contre 3 autres enseignants et 3 agents de l’Office du Baccalauréat. Trois bacheliers de 2016 figurent parmi les suspects, de même que des étudiants et d’autres personnes issues de différentes catégories socioprofessionnelles.
Vingt-trois candidats sont également inculpés, mais ils sont tous en liberté provisoire. Les mis en cause ont été arrêtés, certains par la Division des investigations criminelles (Dic), d’autres par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Ces deux entités ont été actionnées par le procureur de la République, après le scandale né de la fuite sur les épreuves de français et d’Histo-géo. En fait, les épreuves étaient entre les mains de certains candidats, avant même qu’ils n’entrent en salle. Ainsi, il y a eu reprise de ces matières incriminées, puis la machine judiciaire a été enclenchée.
Un mois après son ouverture marquée notamment par quelques désagréments liés à plusieurs facteurs, le nouvel aéroport de Diass a trouvé le train normal propre à une plateforme aéroportuaire digne de ce nom.
Mercredi 3 janvier 2018. Il est 13 heures 48 minutes. Le Boeing 737-400 de la compagnie aérienne nigériane Med-View Airline s’engage, dans un bruit assourdissant, sur la longue piste de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). En quelques secondes, l’appareil à destination de Lagos se déploie dans le ciel de Diass enveloppé de poussière. Quelques minutes plus tôt, c’est un avion de la compagnie américaine Delta Airlines et un autre de la compagnie émiratie Emirates qui ont décollé de ce même tarmac.
Au même moment, dans la salle d’embarquement d’où l’on peut admirer le spectacle qui se déroule sur le tarmac à travers les vitres en concaves, les passagers à destination de Nouakchott et de Milan s’apprêtent à embarquer par deux des six passerelles télescopiques qui relient l’aérogare aux avions. Des passagers dont les vols ne vont pas tarder patientent tranquillement sur les bancs tandis que d’autres, accoudés aux deux restaurants bars, trompent leur faim. L’ambiance est d’un ton plus bruyant dans la salle adjacente où les passagers d’un vol de Kenya Airways remplissent les dernières formalités d’enregistrement dans l’une des 44 box. Une fois les étapes de contrôle de la police et des douanes franchies, il est fait en sorte que les passagers traversent la zone du Duty Free, une manière de les inciter à faire des achats. Un mois après sa mise en service, l’Aéroport international Blaise Diagne, malgré des débuts difficiles, est opérationnel.
A l’image d’un nouveau-né encore fragile, des moments de doute et d’incertitudes ont jalonné les premiers pas de la plateforme, comme cette grève de 24 heures des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) survenue une semaine après l’ouverture de l’aéroport et qui a eu des conséquences fâcheuses aussi bien pour l’aéroport, les compagnies que pour les passagers. Sur les réseaux sociaux, les critiques, photos ou vidéos à l’appui, avaient fusé. Les images montrant des passagers déboussolés, des tonnes de bagages abandonnées dans le hall des arrivées ou encore des énergumènes marchant sur les tapis-bagages ou sortant par l’ouverture des tapis-bagages avaient envahi la toile. Chacun y allait de son commentaire.
Plus de 11,6 millions de litres de kérosène fournis
Un mois après, tout semble revenu à la normale. Les balbutiements des débuts se sont envolés et l’Aibd a retrouvé le train-train quotidien et banal propre à un aéroport digne de ce nom. Une situation dont se félicite des passagers rencontrés dans le hall des départs.
« Avec toutes les critiques que j’ai entendues ou lues, j’admets que j’avais des appréhensions avant de venir. Je suis heureux de constater que tout cela est derrière nous. J’ai trouvé une belle infrastructure, moderne et spacieuse qui nous change beaucoup de l’ancien aéroport. Bref, j’ai envie de dire que le Sénégal dispose d’un vrai aéroport », confie ce passager en partance pour Abidjan qui préfère garder l’anonymat. Me Augustin Senghor, en partance pour la cérémonie de remise du Ballon d’or africain à Accra (Ghana), fait chorus. Le président de la Fédération sénégalaise de football se dit charmé. « La mise en route a été difficile, mais c’est normal, car c’est la première fois qu’on vit l’expérience de devoir déménager d’un aéroport à un autre. C’est heureux de voir que tout est rentré dans l’ordre et c’est sûr que le service va aller en s’améliorant », dit-il.
A l’entrée du site des cuves à kérosène, une dizaine de camions-citernes sont alignés. Le sujet a fait couler beaucoup d’encre. Pourtant celles-ci étaient fonctionnelles depuis le 23 novembre, deux semaines avant l’ouverture de l’aéroport, assure-t-on du côté du Ministère des Transports aériens et de Smcady, gestionnaire de ces infrastructures.
Ces cuves ont été certifiées et chargées depuis cette date et il restait à terminer le système hydrant, à savoir le réseau souterrain qui relie les cuves aux aéronefs qui est opérationnel depuis deux semaines.
Du 7 au 31 décembre 2017, le nombre d’avitaillement d’avions par Smcady est estimé à 814 pour un volume total de 11.689.260 litres de kérosène Jet A-1 (un carburant de type kérosène convenant à la plupart des aéronefs à réacteurs obéissant à des exigences internationales rigoureuses). Quant à la boutique Duty free installée au Départ et à l’Arrivée de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass, elle a reçu, selon les informations fournies par la société d’exploitation de l’aéroport LAS, 27.000 clients et a vendu 67.947 articles.
Plus de 2.100 mouvements d’avions en moins d’un mois
Au 5 janvier, plus de 2100 mouvements d’avions ont été notés à l’Aibd pour plus de 200.000 passagers. Une cinquantaine de compagnies aériennes ont rejoint la plateforme alors que d’autres ne vont pas tarder.
Un motif de satisfaction pour la ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires. « C’est une grosse performance en dépit de quelques désagréments notés durant la première semaine, désagréments consécutifs au déménagement de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor à l’Aibd », a réagi Maïmouna Ndoye Seck. Entre le 7 et le 31 décembre 2017, le gestionnaire de l’aéroport, Limak-Aibd-Summa (Las), dit avoir enregistré 517 départs d’avions et 412 arrivées pour 162.355 passagers, soit une hausse de 25.239 passagers par rapport à la même période de l’année 2016. Ce que confirme le commandant de permanence Meïssa Fall qui explique que le mois de décembre, du fait des vacances de Noël et de fin d’années, a enregistré un rush de passagers à Aibd. « Il y a eu une petite accalmie entre le 25 et le 26 décembre et entre le 31 décembre et le 1er janvier, sinon tous les jours ce fut un flot continu », explique-t-il. Bien en retrait de l’aérogare-passagers, la zone fret bouillonne d’activités.
C’est un ballet incessant de véhicules. Devant le bureau des Douanes, une vingtaine de personnes attendent de remplir les formalités d’usage. Non loin de là, les travaux du village cargo dont la gestion est confiée à un privé sénégalais, plus précisément Teylium, avancent à grands pas. Ici aussi, après des débuts difficiles, les choses semblent avoir retrouvé leur rythme normal.
« Beaucoup de contrevérités ont été distillées à propos de la zone fret. La réalité est qu’au moment de rejoindre Aibd, tout le personnel n’avait pas les réflexes nécessaires et l’organisation n’était pas totalement au point. Mais cela concernait plutôt les compagnies spécialisées dans le fret qui avaient besoin de faire auditer les installations. Les audits étaient programmés entre le 13 et 15 décembre et dès qu’ils ont été terminés, le 20 décembre, Lufthansa a commencé ses opérations », a expliqué le ministre sur les ondes d’une radio privée de la place. Ainsi, 2061 tonnes de fret ont été traitées dont plus de 990 tonnes au départ d’Aibd.
Une offre de transport diversifiée
Des taxis jaunes, des taxis aérocab, des limousines, des bus classiques et express sont affrétés par les sociétés de transports pour desservir l’Aéroport international Blaise Diagne avec des tarifs bien étudiés pour satisfaire tous les usagers. En ce mercredi matin, un vent poussiéreux balaie l’Aéroport international Blaise Diagne. Des accompagnants de passagers en partance pour le Ghana, la Mauritanie, l’Europe, l’Asie et d’autres contrées attendent dans le hall. Certains sont en train de se restaurer dans l’un des restaurants-bars.
Dehors, les véhicules attendent les clients. L’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) se caractérise par une offre de transport diversifiée. Plusieurs sociétés de transport publiques que privées sont présentes à la plateforme aéroportuaire. Si certains opérateurs proposent un paquet de services, d’autres ont une cible bien déterminée avec un tarif bien étudié qui prend en compte plusieurs facteurs dont le péage sur l’autoroute.
La société publique de transport Dakar Dem Dikk propose en plus des lignes classiques, des navettes express. Les tarifs qui varient entre 3000 et 6000 FCfa. Un agent hésitant dans un premier temps vante les avantages de l’offre de la société publique de transport. « Nos lignes sont régulières et ponctuelles. Nos bus n’attendent pas d’être pleins. A l’heure, ils prennent le départ », confie-t-il, sous le couvert de l’anonymat. Justine, une passagère, confirme. « Notre bus a pris le départ à l’indiquée indiquée », affirme-t-elle, satisfaite par le service. En plus de l’offre vers la capitale, la société publique de transport Dakar Dem Dikk a pensé aux populations de l’intérieur du Sénégal. Des bus sont positionnés à Thiès et à Mbour. Les passagers qui viennent de l’axe Nord du pays peuvent emprunter les bus de Dakar Dem Dikk à Thiès alors que ceux qui viennent de l’axe Sud peuvent prendre les bus à Mbour pour rallier l’aéroport international Blaise Diagne.
A côté, de nouvelles compagnies proposent leurs services. Il s’agit, entre autres, de Senecartours, Dakar-Limousine, des chauffeurs de taxis jaunes qui étaient présents à l’aéroport Léopold S. Senghor. La société Senecartours qui gère le parking propose des bus de 25 à 35 places avec climatisation (aérobus). Elle met également à disposition des clients des taxis « aérocab ». Une présence qui n’est pas du goût des chauffeurs de taxis jaunes. Ils estiment que ces nouvelles compagnies sont favorisées par rapport à eux. « Comment peuvent-elles (les autorités) nous expliquer la différence des tarifs entre les taxis « aérocab » et les nôtres ? », se demande Serigne Ngom. Il assure que leurs véhicules ont tous les commodités. « En fait, l’Aéroport international Blaise Diagne, c’est pour Mbaye Sarr alors que ces véhicules sont des clandos », raille Lamine Touré. Un agent de Senecartours qui a requis l’anonymat en rit. Il prend la remarque avec philosophie. « On ne peut pas empêcher les gens d’avoir leur opinion et même de jaser. Mais nous avons un parc de véhicules neufs et nous assurons un service de qualité », se défend-il. Notre interlocuteur, en bon agent marketing, vend bien l’offre de service de Senecartours. « Nous avons souscrits à une assurance tous risques. De plus, quand un de nos véhicules tombent en panne en cours de route, un autre chauffeur est dépêché aussitôt sur les lieux pour le ramener jusqu’à destination. Ce service peu d’opérateurs le propose », déclare-t-il.
Quant à la compagnie «Dakar Limousine », elle est spécialisée dans le transport haut de gamme de voyageurs et de personnalités avec « des véhicules confortables, spacieux, élégants et adaptés ». « Nous avons des chauffeurs professionnels, expérimentés qui ont une parfaite connaissance des routes et chemins du Sénégal », confiait Alexandre Sène, le directeur général de Dakar Limousine au lancement de ladite compagnie. Il souligne que leurs véhicules sont équipés de « climatisation, wifi, de tablettes connectées, de chargeurs de téléphones, de journaux, de friandises, de rafraichissement ». Cette offre diversifiée fait le bonheur des usagers. Ceux qui atterrissent à l’Aéroport international Blaise Diagne ne sont plus abordés par des chauffeurs qui proposent leurs services avec insistance.