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2 mai 2025
Diaspora
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ATTIRER LES INVESTISSEURS AMÉRICAINS
Forum de Saint-Louis - Ouvrir une porte d'entrée, au Sénégal, pour le secteur privé américain - L'investisseur cherche avant tout un partenaire local - Entretien avec René Lake
Le patron de RSL Strategies, Rene Lake, est convaincu que l'investisseur américain n'est pas toujours ce partenaire arrogant qui vient pour imposer ses idées.
Au contraire, ce qu'il faut comprendre selon Lake, c'est que ce dernier a besoin de la validation locale qui est le gage de la viabilité de son projet.
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LE REVIREMENT DES 'ANTISYSTÈME'
Ndongo Samba Sylla regrette "un cadre macroéconomique légué par la colonisation" que le nouveau pouvoir perpétue. Dans ce contexte difficile, même les plus révolutionnaires comme Madièye Mbodj reconnaissent qu'il faut "provisoirement transiger avec le FMI
(SenePlus) - Le gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko se retrouve confronté à des critiques croissantes concernant sa politique économique, malgré les promesses de rupture qui ont porté le parti Pastef au pouvoir. Dans son édition de mai, Le Monde Diplomatique analyse les contradictions et difficultés auxquelles font face les nouvelles autorités.
L'économiste Ndongo Samba Sylla, connu pour ses positions critiques envers le franc CFA, exprime de sérieuses réserves quant à l'orientation économique du gouvernement. "Les dirigeants du Pastef sont des inspecteurs des impôts et domaines, cela se voit", déplore-t-il, pointant le formatage professionnel des principaux leaders du parti. Selon l'économiste, malgré leurs discours de rupture, ces derniers "réfléchissent toujours dans le cadre macroéconomique légué par la colonisation", privilégiant l'impôt et les taxes comme leviers d'action, alors que "d'autres options existent".
Plus inquiétant encore, Sylla craint un "scénario à la Syriza", en référence au parti grec de gauche qui, une fois arrivé au pouvoir en 2015, a dû abandonner ses ambitions réformatrices face aux pressions des institutions financières européennes. Les nominations de plusieurs technocrates issus des institutions financières internationales à des postes clés alimentent cette inquiétude : Cheikh Diba aux Finances, ancien du FMI et ex-directeur de la programmation budgétaire sous Macky Sall, ou encore Abdourahmane Sarr à l'Économie, également ancien du Fonds.
La réalité économique du pays invite effectivement à la prudence. Le rapport de la Cour des comptes publié en février a révélé une situation catastrophique des finances publiques, avec une dette avoisinant les 28 milliards d'euros (99,67% du PIB contre 70% annoncés par le précédent gouvernement) et un déficit budgétaire réel de 12,3% contre 4,9% officiellement déclarés. Dans ce contexte, l'agence Moody's a dégradé la note souveraine du Sénégal au rang B3, celui des "obligations considérées comme spéculatives et soumises à un risque de crédit élevé".
Face à cette situation, même les militants historiques de gauche ralliés au Pastef semblent avoir tempéré leurs ambitions révolutionnaires. M. Madièye Mbodj, vice-président du parti et ancien militant maoïste, reconnaît qu'il faut "tenir compte du rapport de forces" et "provisoirement transiger avec le FMI et la Banque mondiale". Un pragmatisme assumé qui tranche avec les discours enflammés de la campagne électorale.
Cette évolution idéologique se manifeste également dans l'organisation même du gouvernement. M. Birome Holo Ba, 37 ans, dirige désormais le Bureau opérationnel de coordination et de suivi des projets et programmes (BOCS), structure clé directement rattachée au Premier ministre. Ce cadre formé en France, qui pourrait "aussi bien travailler dans un cabinet de conseil à New York", a mis en place une structure inspirée des "delivery units" de Tony Blair, ces unités créées par l'ancien Premier ministre britannique pour imposer les réformes néolibérales aux administrations réticentes.
Entre les aspirations souverainistes et panafricaines affichées et la réalité des contraintes économiques, le Pastef navigue à vue, recherchant une voie médiane qui risque de décevoir sa base militante tout en inquiétant les observateurs économiques. L'exemple sénégalais pose ainsi avec acuité la question des marges de manœuvre réelles des mouvements politiques alternatifs face aux impératifs du système financier international.
NDIAMÉ DIOP PREND LA TÊTE DE LA VICE-PRÉSIDENCE DE LA BANQUE MONDIALE POUR L'AFRIQUE DE L'EST ET AUSTRALE
Basé à Nairobi, le Sénégalais devrait désormais superviser un portefeuille colossal de 76 milliards de dollars répartis sur 400 projets dans 26 pays. Sa mission : transformer l'économie régionale en s'attaquant aux racines de la pauvreté
(SenePlus) - La Banque mondiale vient d'annoncer la nomination de Dr. Ndiamé Diop au poste stratégique de vice-président pour l'Afrique de l'Est et australe. Cette nomination, effective dès ce 1er mai, s'inscrit dans la volonté de l'institution internationale de renforcer sa présence sur le terrain et d'améliorer ses services aux pays membres.
Dans le cadre de cette nouvelle politique de proximité, Dr. Diop sera basé à Nairobi, au Kenya, d'où il supervisera un impressionnant portefeuille régional de près de 400 projets, représentant un investissement total de plus de 76 milliards de dollars. Sa mission couvrira également un vaste programme de travaux analytiques, d'assistance technique et de conseils en matière de réformes dans 26 pays de la région.
Fort de plus de 25 ans d'expérience internationale en Asie de l'Est, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, Dr. Diop apporte une vision globale et une expertise reconnue en matière de développement économique. Son parcours est jalonné de réussites significatives, notamment aux Philippines où il a réussi à tripler les financements de la Banque mondiale pour soutenir les réformes économiques et améliorer les résultats dans divers secteurs clés.
Plus récemment, en tant que Directeur des opérations pour le Nigeria, il a géré le plus important portefeuille de la Banque mondiale en Afrique, d'une valeur de 17 milliards de dollars. Il y a également élaboré un programme ambitieux visant à soutenir une croissance économique plus rapide et inclusive, notamment grâce à des réformes structurelles, au développement de la connectivité numérique, à l'amélioration de l'accès aux financements pour les entreprises et à la croissance de l'agro-industrie.
Des priorités stratégiques pour transformer la région
Sous la direction de Ndiamé Diop, la Banque mondiale entend poursuivre et intensifier sa collaboration avec ses clients et partenaires pour faire avancer plusieurs priorités stratégiques dans la région. Parmi celles-ci figurent la création d'emplois, l'accès à l'énergie, la connectivité numérique, l'intégration régionale, la santé, l'eau et l'assainissement, ainsi que l'éducation – autant de secteurs considérés comme prioritaires pour éradiquer la pauvreté et stimuler la transformation économique.
Le nouveau vice-président aura également pour mission de diriger les efforts visant à s'attaquer aux vecteurs de fragilité, de conflit et de violence, afin de contribuer à l'émergence de communautés plus résilientes dans une région qui fait face à de nombreux défis sécuritaires et climatiques.
Titulaire d'un doctorat en économie, le Sénégalais est également l'auteur de nombreuses publications académiques sur des sujets aussi variés que la politique budgétaire et la croissance, la politique monétaire et l'inflation, l'abondance des ressources naturelles, la "malédiction des matières premières" et la nécessité d'une diversification économique.
Polyglotte, il parle couramment le français, l'anglais et le wolof, et possède un niveau intermédiaire en arabe et en bahasa (indonésien), des compétences linguistiques qui devraient faciliter son intégration et son efficacité dans cette région multilingue.
Le nouveau vice-président pour l'Afrique de l'Est et australe de la Banque mondiale succède à Victoria Kwakwa, qui a pris sa retraite le 31 mars 2025 après une longue carrière au service de l'institution.
MACRON ACCUSÉ DE LOBBYING PAPAL
La presse italienne de droite soupçonne le président français de manœuvrer en coulisses pour influencer l'élection du prochain souverain pontife, ravivant les tensions diplomatiques entre Paris et Rome
(SenePlus) - À quelques jours du conclave qui débutera le 7 mai, une polémique enfle dans les médias italiens concernant une supposée ingérence d'Emmanuel Macron dans le processus de succession du pape François, décédé le 21 avril dernier. Selon plusieurs journaux italiens de droite, le président français tenterait d'influencer l'élection du prochain souverain pontife au profit de candidats jugés progressistes.
"Macron veut même choisir le pape", titrait le journal La Verità le 29 avril, tandis que Libero accusait le président français de "[s'incruster] même dans le conclave", comme le rapporte Le Monde dans son édition ce 1er mai 2025. Plus virulent encore, le quotidien romain conservateur Il Tempo dénonçait "l'interventionnisme digne d'un Roi-Soleil moderne" du chef d'État français.
Ces accusations trouvent leur origine dans deux événements récents. D'abord, un déjeuner organisé le 26 avril à l'ambassade française près le Saint-Siège, au lendemain des funérailles du pape François. Selon Le Monde, cette rencontre a réuni Emmanuel Macron et quatre des cinq cardinaux français électeurs, dont Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, considéré comme un "papabile" (candidat potentiel à la papauté).
La veille, un dîner au célèbre restaurant Dal Bolognese sur la Piazza del Popolo entre le président français et Andrea Riccardi, fondateur de la communauté catholique Sant'Egidio, avait également attiré l'attention. Cette proximité alimente les spéculations, d'autant que Sant'Egidio, mouvement catholique créé après le concile Vatican II en 1968 et comptant "plus de 70 000 membres laïcs dans 74 pays", est connu pour son influence au Vatican et ses positions progressistes.
La méfiance des médias italiens de droite s'explique notamment par les liens entre Emmanuel Macron et Sant'Egidio, communauté réputée pour "son action de diplomatie parallèle couplée à des efforts de médiation, en particulier sur le continent africain". Sous le pontificat de François, cette organisation "a joué un rôle important dans les relations internationales du Saint-Siège", explique Le Monde.
Au cœur de cette polémique figure également le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la conférence épiscopale italienne, lui-même issu des rangs de Sant'Egidio. Considéré comme un "papabile", ses positions en faveur des migrants et contre les projets de réformes constitutionnelles du gouvernement Meloni en font une cible pour la droite italienne, qui le soupçonnerait d'être "soutenu par la France contre les intérêts du gouvernement italien".
Cette affaire s'inscrit dans un climat de relations tendues entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni. Le quotidien italien Il Foglio ironisait ainsi le 30 avril sur le "gros complot" attribué à Macron par la droite, faisant allusion aux "sentiments antifrançais attribués à certains membres de l'entourage de Mme Meloni et à leurs préférences supposées pour des candidats plus conservateurs".
La première rencontre entre les deux dirigeants, organisée à la hâte en octobre 2022 lors d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Rome pour une rencontre sur la paix justement organisée par Sant'Egidio, avait d'ailleurs été marquée par "une poignée de main crispée et des visages tendus", selon Le Monde.
Du côté de la communauté Sant'Egidio, on réfute ces accusations, affirmant que "Macron cherche à comprendre le processus, pas à l'influencer". À l'approche du conclave, cette controverse illustre les tensions qui entourent la succession du pape François, entre courants conservateurs et progressistes au sein de l'Église catholique.
MULTIPLE PHOTOS
L'ODYSSÉE MUSICALE D'ALUNE WADE
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment les percussions africaines ont-elles façonné le jazz? Le musicien sénégalais partage sa quête transatlantique dans "Tukki", un projet à présenter prochainement à Dakar et Saint-Louis avant sa diffusion mondiale
(SenePlus) - Le bassiste et compositeur sénégalais Alune Wade lance un projet pluridisciplinaire ambitieux qui explore les racines africaines du jazz et les liens musicaux entre l'Afrique de l'Ouest et la Nouvelle-Orléans. Nommé "Tukki" (qui signifie "voyage" en wolof), ce projet comprend un documentaire, un nouvel album intitulé "New African Orleans", une série de conférences et une parade festive, selon le dossier de presse officiel de l'événement.
Ce projet unique inverse le parcours musical traditionnel. Au lieu de suivre le chemin habituel des musiciens américains vers l'Afrique, Alune Wade a entrepris un voyage depuis le Sénégal et le Nigeria jusqu'à la Louisiane, explorant comment les traditions musicales africaines ont traversé l'océan pour influencer la naissance du jazz aux États-Unis.
"J'explore un monde qui va des racines aux branches perdues de l'autre côté de l'Atlantique", explique le musicien sénégalais. "L'idée m'est venue lors du festival Jazz à Gorée que j'ai organisé en 2014. Cela m'a fait réfléchir à l'idée d'inverser le voyage musical que la plupart des personnes font des États-Unis vers le continent africain."
Un documentaire révélateur sur les origines du jazz
Le film documentaire "Tukki, des Racines au Bayou" suit l'enregistrement de l'album d'Alune Wade à travers trois destinations clés : les fanfares au Sénégal, les percussions et les cuivres au Nigeria, et la finalisation de l'album à la Nouvelle-Orléans avec des musiciens locaux.
Le documentaire pose des questions essentielles sur l'origine du jazz : comment les brass bands se sont retrouvés à la Nouvelle-Orléans et dans la culture africaine alors que les fanfares étaient initialement européennes et militaires ? Comment les percussions et rythmiques africaines ont atterri dans le jazz de la Nouvelle-Orléans ?
Des entretiens avec d'éminents musiciens et historiens comme Christian Scott Chief Xian aTunde Adjuah, Femi Kuti, Orchestra Baobab et des spécialistes comme Freddi Williams Evans et Ibrahima Seck enrichissent le film, d'après le dossier de presse.
Un album qui célèbre les connexions transatlantiques
"New African Orleans", le sixième album d'Alune Wade, sera publié ce 2 mai 2025 sur le label allemand Enja et Yellowbird. Cet album célèbre les jonctions entre les rythmes originaires du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest, l'afrobeat de Lagos et le répertoire des fanfares immortalisé à la Nouvelle-Orléans.
L'album propose des réinterprétations de standards comme "Watermelon Man" de Herbie Hancock, "Voodoo Child" de Jimi Hendrix (chanté en wolof), "Water No Get Enemy" de Fela Kuti, et "Gris-Gris Gumbo Ya Ya" de Dr. John. Des compositions originales comme "From Congo to Square" (avec la chanteuse Somi) explorent l'odyssée des fanfares depuis les côtes africaines jusqu'à Congo Square à la Nouvelle-Orléans, où les Africains se réunissaient dès 1724 pour jouer de la musique.
Ce projet musical a également une dimension personnelle pour Alune Wade, dont le père, Serigne Fallou Wade, était musicien de la fanfare de l'armée sénégalaise et compositeur mêlant sonorités traditionnelles sénégalaises aux fanfares classiques.
Un événement culturel majeur au Sénégal
L'ensemble du projet sera présenté au public sénégalais du 22 au 30 mai 2025 à Dakar et Saint-Louis, avant sa diffusion internationale. Le programme comprend :
L'avant-première mondiale du film le 22 mai au Pathé Dakar
Un concert exceptionnel le 23 mai à l'Institut français de Dakar
Une conférence le 24 mai au Musée des civilisations Noires
Des projections et débats à l'Université Cheikh Anta Diop et ailleurs
Des master classes, concerts et une parade festive à Saint-Louis du 29 au 30 mai
Des historiens et universitaires de renom comme Ibrahima Seck, Maguèye Kassé, Pape Ndiaye, Helen A. Regis et d'autres participeront aux discussions sur "L'histoire des hommes et du Jazz de l'Afrique de l'Ouest à la Nouvelle-Orléans, et de son impact à travers le monde".
Ce projet pluridisciplinaire d'Alune Wade représente un hommage puissant à la résilience et à l'impact des traditions musicales africaines qui ont survécu aux horreurs de la traite transatlantique pour donner naissance à l'une des formes musicales les plus influentes au monde.
par Moussa Ngom
« MÉDIAS NON CONFORMES », LA FAUSSE ROUTE DU MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION
EXCLUSIF SENEPLUS - La loi ne peut aller au-delà des clous conventionnels. Des journalistes indépendants ont déjà été honorés. Il faut abandonner la vision selon laquelle le foisonnement des médias (en ligne) serait un frein à la qualité de la presse
Ce texte expose un ensemble de raisons pour lesquelles la démarche adoptée par les autorités pour restructurer le secteur des médias est contraire aux engagements internationaux de l’État du Sénégal et, plus que tout, contre-productive.
Commençons par dire que la logique proclamée de strict respect de la loi n’a pas été poursuivie jusqu’au bout. Le décret d’application de 2021, sur les avantages et obligations attachés au statut d’entreprises de presse, établit expressément que les entreprises doivent « être à jour de leurs obligations administratives, sociales et fiscales ». L’application de ce critère cumulatif aurait entraîné des conséquences bien prévisibles sur le nombre et les noms des médias abusivement dits « reconnus », communiqués dernièrement.
Pour publier une liste finale de médias « conformes », l’autorité a donc fait des concessions sur un manquement précis et s’est fondée sur d’autres manquements pour dépouiller des centaines de médias de leur capacité à publier des informations, sous peine de sanctions allant jusqu’à un an de prison. Mais là n’est pas l’objet de cette contribution.
La réglementation du secteur des médias est un exercice sensible, car elle peut vite aboutir à une ingérence injustifiée sur la liberté d’informer, une activité somme toute universelle. C’est pourquoi les États démocratiques prennent soin, au besoin, d’aménager un cadre adapté, dédié aux professionnels de l’information sans considérer comme une propriété concédée, ce droit naturel de tous les citoyens.
Les conventions internationales sur le sujet, auxquelles le Sénégal déclare avoir adhéré dans sa Constitution, enjoignent donc aux pays de ne pas établir de limitations indues à cette liberté. La philosophie standard des législations sur la presse correspond généralement à la recherche d’un équilibre : assurer que la liberté renforcée des journalistes s’accompagne d’une responsabilité devant la loi.
Il s’agit de les inciter à déclarer leurs activités et propriétaires, permettre l’identification des personnes devant répondre en cas de dérive mais surtout, de leur faire bénéficier d'un régime approprié à l'activité journalistique professionnelle incluant, par exemple, la sauvegarde du secret des sources ou l’accès à toute information d’intérêt public.
Motivées par « la nécessité de restructurer le secteur », dixit le ministre Alioune Sall, appuyées et aidées par une partie de l’establishment de la corporation, les autorités s’attellent non pas (seulement) à établir une cartographie des médias, objectif louable, mais à déterminer, de facto, sur des critères inadéquats, quel média devrait avoir le droit d’exister.
Et pourtant, la Déclaration de principes sur la liberté d’expression de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples conseille que les systèmes d’enregistrement des médias soient mis en place « à des fins exclusivement administratives » et n’imposent pas « des redevances excessives ou autres restrictions. » (Principe 12). Il en est de même pour la pratique du journalisme qui ne doit pas faire l’objet « de restrictions légales injustifiées » (Principe 19).
Il peut être tentant de penser à l’article 11 de la Constitution (« Le régime de la presse est fixé par la loi. ») mais le débat récent sur l’amnistie permet de rappeler aisément que la loi ne peut aller au-delà des clous conventionnels.
Les limitations ou efforts de régulation doivent servir strictement des buts légitimes et bien définis, comme la prévention de la concentration des médias, son corollaire, la promotion de la pluralité (notamment dans le paysage audiovisuel classique où les fréquences ne sont pas illimitées), la lutte contre l’incitation à la haine, la prévention des atteintes à la dignité humaine, ou encore à l'ordre public. Ce dernier concept a été instrumentalisé sous le régime précédent, dans un discours vague sur des volontés de déstabilisation, pour censurer la couverture des manifestations politiques.
Le code de la presse, bien que plébiscité par des acteurs souhaitant faire du domaine leur espace réservé, offre un terrain limité et des possibilités d’existence dépassées par l’évolution de la technologie et les opportunités offertes par le numérique.
En l'appliquant, l'État s’immisce dans la configuration interne de l’entreprise, aussi formelle soit-elle sur le plan administratif, et lui impose, sans offrir une variété de choix, de souscrire à des modèles figés pour son fonctionnement.
C’est ainsi qu’il est exigé une expérience professionnelle respective de 10 et 7 années au directeur de publication et au rédacteur en chef, et un effectif minimal de 3 employés. Aucun des pays voisins immédiats du Sénégal ne prévoit de dispositions similaires aussi restrictives.
Plus significatif encore, la Cour de justice de la CEDEAO a déjà ordonné au Nigéria, en 2023, de modifier sa loi qui établissait un âge minimum de 25 ans pour être rédacteur en chef d’une publication ainsi que d’autres règles d’exercice de la fonction de journaliste comme l’appartenance à un média traditionnel.
Cette décision, donnant raison à une plainte de deux journalistes locaux, a jugé impératif l’alignement de la législation nigériane sur la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples tout en s’inspirant, entre autres, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (tous ratifiés par le Sénégal).
Dans un formidable exposé, les juges de l’instance communautaire se sont attachés à démontrer comment la règlementation nigériane – vieille de 1992 mais plus souple que le code sénégalais de 2017 - n'était pas en phase avec « l’évolution rapide de la frontière numérique et le dynamisme des plateformes d’expression d'opinion ». « Cette évolution de l'espace médiatique justifie une reconceptualisation du journalisme, de sa pratique et de ses praticiens […]. Les paradigmes traditionnels de contrôle […] ne sont plus appropriés. », ajoute la Cour.
En effet, passées les questions légales, ces règles sénégalaises sont absolument préjudiciables à la liberté d’informer, à la corporation mais avant tout aux jeunes journalistes.
Il est étonnant qu’elles soient avalisées par un ministère qui, dans un autre département, celui du Numérique, promeut à juste titre l’entrepreneuriat, les capacités d’innovation des jeunes (souhaitant même l’ancrer dans le parcours éducatif) et « un destin porté par un écosystème jeune, dynamique et créatif » (discours sur le New Deal technologique).
Autant le président Bassirou Diomaye promet de « promouvoir l’auto-emploi » dans son programme (« initiative Goungué »), ces questions d’entreprenariat et d’auto-emploi des jeunes ont encore été rappelées lors du dernier Conseil des ministres du 30 avril 2025.
Pour en revenir à l’engouement pour les jeunes dans la Tech du ministère, il aurait été salutaire si le ministère le mettait également à profit des organes de presse, où la transition générationnelle et un souffle neuf sont nécessaires.
Au contraire, la capacité à apporter de nouvelles dynamiques est bridée et assumée, à rebours des tendances mondiales dans le domaine. La plateforme Substack doit en partie son succès fulgurant aux newsletters proposées par des journalistes indépendants, spécialisés et qui trouvent leur public sans avoir à passer par les médias traditionnels. Des journalistes indépendants ont remporté des Prix Pulitzer ou Albert-Londres pour des ouvrages d’une qualité journalistique rare. Il en est de même avec l’attrait du public pour les podcasts professionnels, cités en exemple par la Cour de justice de la CEDEAO.
Faut-il mentionner l’exemple de la réinvention actuelle de plusieurs anciens employés du groupe Emedias, par opposition au destin de leur ex-groupe à l’échec spectaculaire ?
La démarche est ensuite un pied de nez aux écoles de journalisme qui se donnent pour mission de mettre sur le marché des produits formés, conscients de leur responsabilité et qui ont besoin de rester productifs dans un contexte de faibles opportunités d’emploi.
Les solutions sont à portée de main pour renforcer le professionnalisme dans un secteur gangréné. Il faut d’abord que les autorités, comme la corporation abandonnent la vision selon laquelle le foisonnement des médias (en ligne) serait un frein à la qualité de la presse, alors même que le naufrage médiatique durant la séquence politique 2021-2024 ou les différentes alternances connues par notre pays prouvent le contraire.
Retrouvé dans une boîte à gâteaux, le journal d'un officier français témoin du massacre des tirailleurs expose sans fard la mentalité coloniale de l'époque. "Promenade à cheval... L'ambiance est très gaie", note le sous-lieutenant Jean Henry 3 jours après
(SenePlus) - Un petit carnet bleu de 94 pages, dissimulé pendant des décennies dans une boîte à gâteaux au fond d'une malle, vient de resurgir pour éclairer - ou peut-être obscurcir davantage - l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire coloniale française. Le journal du sous-lieutenant Jean Henry, témoin direct du massacre de Thiaroye survenu le 1er décembre 1944 au Sénégal, a été versé aux archives du Service historique de la défense (SHD) le 4 mars dernier, comme le révèle Le Monde ce 1er mai 2025.
"8 h 30. Les moutons sont rassemblés, les autres essaient de résister. Une salve en l'air." C'est par ces mots froids que débute dans le journal de Jean Henry la description du massacre où des dizaines de tirailleurs africains, anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale tout juste libérés des camps allemands, ont été tués par l'armée française pour avoir réclamé leurs pensions et soldes.
Le récit se poursuit, implacable : "Les rebelles essaient de s'emparer d'une A.M [automitrailleuses]. Des meneurs excitent les autres à la rébellion. C'est le signal du baroud. Les tirailleurs du 7e et quelques artilleurs ouvrent le feu. Les autres ripostent avec des 9 mm et des 7,65, ainsi qu'une ou deux mitraillettes. Finalement la force reste aux troupes de l'ordre. Plusieurs rebelles sont sur le carreau. Les autres sont sérieusement assoupis."
Le militaire conclut sobrement : "Enfin on a pris les mesures nécessaires. [...] Bilan de la journée : 35 morts, 59 blessés", reprenant ainsi les chiffres officiels avancés par les autorités françaises à l'époque.
Ce témoignage unique, rédigé par un officier présent sur les lieux, relance le débat sur ce massacre colonial dont le bilan reste au cœur d'un contentieux mémoriel entre la France et le Sénégal. Selon plusieurs historiens français et sénégalais, le nombre réel de victimes serait bien plus élevé, atteignant près de 400 soldats tués et enterrés dans des fosses communes.
L'authenticité même du document suscite la controverse parmi les spécialistes. Pour l'historienne Armelle Mabon, ce récit serait "une pure invention" visant à "remettre le récit officiel au-devant de la scène". Elle souligne les incohérences du témoignage : "Écrire que les tirailleurs tentent de s'emparer de mitrailleuses, cela permet de justifier la répression sanglante. Or, plusieurs rapports notent qu'ils n'avaient que des poignards ou des baïonnettes."
D'autres chercheurs, comme Martin Mourre, auteur d'un ouvrage de référence sur l'événement, considèrent au contraire le document comme "tout à fait authentique", même s'il reflète "le point de vue d'un jeune officier qui n'apporte pas d'éléments décisifs pour comprendre ce qui s'est réellement passé."
Les services du ministère des Armées, qui ont authentifié le document avant son intégration aux archives, défendent également sa crédibilité : "Nous nous sommes fondés sur la concordance du vocabulaire employé, des noms cités, de l'idéologie et des lieux pour le juger crédible", indique une source au ministère citée par Le Monde.
Au-delà de la description du massacre lui-même, le journal de Jean Henry témoigne de la montée des tensions dans les semaines précédant le drame. Dès le 30 octobre 1944, un mois avant le massacre, il note : "Les tirailleurs de Rennes rouspètent. Ils n'ont pas été payés et n'ont pas eu d'avancements au contraire d'autres détachements."
Le 27 novembre, quelques jours avant le drame, l'officier rapporte : "Je change aux tirailleurs leur argent français contre des billets d'AOF [Afrique occidentale française]. L'après-midi se passe à classer la monnaie française. [...] Le soir, à titre de remerciements, les Noirs rééditent le coup de Morlaix, refusant de partir s'ils n'ont pas tous leurs droits. Manque total de logique ou rouerie. Il y a, à mon avis, des meneurs à enfermer de suite. Mais, pas d'histoires !"
Le 28 novembre, Jean Henry pressent l'affrontement : "Dans l'ensemble la révolte gronde. [...] Le général Dagnan venu pour leur parler se voit interdire la route du retour. Il ne peut partir qu'après avoir fait de nouvelles promesses. A mon avis la situation devient intolérable. On ne peut pas continuer à abdiquer."
Ce document constitue également un témoignage troublant sur la mentalité coloniale qui prévalait alors dans l'armée française. Le manque d'empathie du sous-lieutenant est frappant lorsque, trois jours seulement après avoir décrit froidement le massacre, il relate ses moments de détente : "Promenade à cheval avec Mourret. Nous allons galoper un peu dans les sables, puis on revient à travers les marigots vers Thiaroye-plage", écrit-il le 4 décembre.
Il poursuit : "Nous emmènerons jusqu'à Abidjan le reliquat des mutins. Nous passerons la journée de demain à Dakar. Je suis invité par le colonel Durand à déjeuner demain. Le soir apéritif d'adieu à Thiaroye. L'ambiance est très gaie."
Le fils de Jean Henry, Alain, à l'origine de la transmission du document aux archives, défend la sincérité du témoignage de son père : "Quand ma mère a trouvé le journal dans une boîte à gâteaux au fond d'une malle en vidant sa cave, nous avons été abasourdis. Mon père ne nous avait jamais parlé de Thiaroye. On a reconnu sa voix, son ton, son écriture."
Il conteste néanmoins la thèse des centaines de victimes : "Nous sommes mal à l'aise face à la thèse des 400 morts. Il y a ce sentiment qu'on raconte une histoire qui n'est pas la vraie. Mon père n'aurait pas gardé ce ton léger s'il avait assisté à l'exécution de tant de soldats à l'automitrailleuse."
Pour Mamadou Fall, historien sénégalais membre de la commission chargée d'étudier ce massacre, le document est "précieux" mais "ne bouleverse pas nos certitudes sur ce qui s'est passé le 1er décembre." Il ajoute : "Le bilan nous semble n'être qu'une variante de la version officielle. Je continue donc de penser que le nombre de victimes dépasse bien cette échelle minimaliste."
Les autorités sénégalaises, sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, ont placé la mémoire du massacre de Thiaroye au centre de leur politique mémorielle. Une commission de chercheurs, qui a également reçu une copie du journal, doit prochainement remettre un livre blanc au président sénégalais.
Ce sera finalement aux fouilles archéologiques prévues sur le site de Thiaroye qu'il reviendra peut-être de déterminer le nombre réel de victimes et de résoudre "l'une des énigmes tenaces du massacre", conclut Le Monde.
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PASTEF ACCUSÉ D'AUTORITARISME
Le gouvernement préfère selon Thierno Alassane Sall, "focaliser l'opinion sur la chasse aux opposants" plutôt que de proposer des solutions concrètes, signe d'une tendance autoritaire inquiétante de l'État
Dans une interview accordée à France 24, Thierno Alassane Sall a vivement critiqué le parti au pouvoir, Pastef, l'accusant de promouvoir "une conception très autoritaire de l'État".
L'opposant, membre du parti La République des valeurs, a expliqué son choix de rester dans l'opposition après l'arrivée au pouvoir du Pastef, soulignant des divergences fondamentales de vision politique. "Avec Pastef, nous n'avions en commun que l'opposition à Macky Sall, mais nos programmes étaient radicalement différents", a-t-il déclaré.
Concernant la récente loi d'interprétation de l'amnistie rejetée par le Conseil constitutionnel, le député l'a fermement contestée, estimant qu'elle aurait instauré "une justice à deux vitesses". Selon lui, cette loi aurait protégé les dirigeants du Pastef tout en permettant de poursuivre d'autres citoyens qui n'auraient pas bénéficié de la même protection.
L'opposant a également abordé la situation économique du pays, mise en lumière par le rapport accablant de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques. Il déplore l'absence d'enquête sur les complicités administratives qui ont permis de dissimuler l'ampleur de la dette publique et critique le manque de mesures concrètes pour redresser l'économie. "Depuis deux mois, aucun début de solution n'a été proposé", a-t-il regretté.
Malgré des projections de croissance à 8,4% pour 2025 annoncées par le FMI, Thierno Alassane Sall reste sceptique, précisant que cette performance sera principalement portée par l'exploitation des hydrocarbures. Pour illustrer ce qu'il considère comme l'incompétence du gouvernement actuel, il a souligné le paradoxe des prix des carburants plus élevés au Sénégal qu'au Mali, "un pays enclavé en guerre", alors même que le Sénégal est producteur de pétrole et de gaz.
Face à ces défis, Thierno Alassane Sall accuse le gouvernement de détourner l'attention avec la "chasse aux opposants" plutôt que de proposer des solutions économiques viables pour l'avenir du pays.
PLASTIQUES MORTELS
13% des décès cardiovasculaires chez les 55-64 ans pourraient être attribués aux phtalates, ces substances chimiques que l'on retrouve dans les emballages alimentaires et les produits cosmétiques, selon une nouvelle étude scientifique
(SenePlus) - Une récente étude publiée dans la revue scientifique eBioMedicine soulève de nouvelles inquiétudes concernant l'impact des produits chimiques contenus dans les plastiques sur notre santé cardiovasculaire. Selon cette recherche, les phtalates, ces composés omniprésents dans notre quotidien, pourraient être responsables de centaines de milliers de décès prématurés à travers le monde.
L'étude, menée par des chercheurs de l'École de médecine Grossman de l'Université de New York, estime qu'environ 13% des décès cardiovasculaires chez les personnes âgées de 55 à 64 ans à travers le monde en 2018 pourraient être attribués aux phtalates. En chiffres absolus, cela représenterait approximativement 350 000 décès pour cette seule année.
"La statistique provient d'une étude publiée lundi dans la revue eBioMedicine", rapporte le New York Times. Ces résultats inquiétants soulèvent des questions essentielles sur l'omniprésence de ces produits chimiques dans notre environnement quotidien.
Les phtalates sont loin d'être des substances rares ou exotiques. Au contraire, ils font partie intégrante de notre quotidien. Comme le précise l'article du New York Times, "les phtalates se trouvent dans les produits de soins personnels comme les shampoings et les lotions, ainsi que dans les contenants et les emballages alimentaires."
L'exposition à ces produits chimiques peut survenir de différentes manières : "Il est possible de les ingérer par la nourriture, de les absorber par la peau à partir de produits qui en contiennent ou de les inhaler sous forme de poussière", explique le journal américain.
Si l'étude établit une corrélation préoccupante, les experts appellent néanmoins à la prudence. "Alors que les experts s'accordent sur la nocivité des phtalates, ils ont souligné que l'étude reposait sur une modélisation statistique complexe et une série d'hypothèses et d'estimations qui rendent difficile de déterminer combien de décès pourraient être liés aux produits chimiques", précise le NYT.
Le Dr Mark Huffman, cardiologue et codirecteur du centre de santé mondiale à WashU Medicine à Saint-Louis, cité dans l'article, affirme que "c'est une première étape pour essayer de comprendre l'ampleur du problème." Il ajoute cependant qu'"il est nécessaire de mener beaucoup plus d'études pour comprendre la relation entre les phtalates et la santé cardiaque, et quels autres facteurs pourraient entrer en jeu."
Des mécanismes d'action suspectés
Plusieurs pistes sont avancées pour expliquer comment les phtalates pourraient affecter notre système cardiovasculaire. "Il existe des preuves que les phtalates augmentent le risque de troubles métaboliques comme l'obésité et le diabète de type 2, qui peuvent causer des maladies cardiovasculaires", explique Sung Kyun Park, professeur d'épidémiologie et de sciences environnementales à l'École de santé publique de l'Université du Michigan.
Le Dr Leonardo Trasande, auteur principal de la nouvelle étude et professeur de pédiatrie et de santé des populations à l'Université de New York, suggère quant à lui que "les phtalates peuvent agir en augmentant le stress oxydatif — des dommages cellulaires et tissulaires qui surviennent lorsqu'il y a trop de molécules instables dans le corps — et en favorisant l'inflammation."
L'étude révèle également d'importantes disparités régionales dans l'impact estimé des phtalates sur la mortalité cardiovasculaire. "Le Moyen-Orient, l'Asie du Sud, l'Asie de l'Est et le Pacifique représentaient près des trois quarts de ces décès", indique le New York Times en se référant aux données de l'étude.
Les auteurs de l'étude reconnaissent certaines limites méthodologiques. L'article du New York Times souligne qu'il s'agit d'une "étude observationnelle qui montrait une corrélation entre l'exposition estimée au produit chimique et la maladie au niveau de la population."
Par ailleurs, l'étude s'est appuyée sur des analyses antérieures réalisées par le Dr Trasande pour estimer le risque de décès cardiovasculaire lié à l'exposition aux phtalates. Or, ces travaux préalables "n'ont examiné que des patients américains, ce qui signifie qu'il pourrait ne pas être possible de généraliser les résultats à une population mondiale, où les habitudes alimentaires, l'exposition à la fumée de cigarette, l'activité physique et d'autres facteurs de risque cardiovasculaire peuvent varier."
Malgré ces incertitudes, Tracey Woodruff, directrice du programme sur la santé reproductive et l'environnement à l'Université de Californie à San Francisco, estime que les conclusions de cette étude renforcent l'argument en faveur d'une réduction des phtalates dans la chaîne d'approvisionnement. Selon elle, "il est clair que les phtalates peuvent augmenter les risques de naissance prématurée, de problèmes reproductifs et de troubles métaboliques".
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ZÉRO TAXE POUR LES MOUTONS DE TABASKI
830.000 têtes de moutons sont nécessaires pour la fête. Le pays devra en importer près d'un tiers, principalement de Mauritanie. Un dispositif spécial a été mis en place pour faciliter cette opération d'envergure qui débutera dès le 18 avril
(SenePlus) - Le Sénégal se prépare activement à la célébration de la Tabaski 2025, fête religieuse d'une grande importance sociale et commerciale dans le pays. Selon les estimations officielles, pas moins de 830.000 têtes de moutons seront nécessaires pour répondre à la demande nationale.
Face à ce besoin considérable, le pays devra compter sur l'importation d'environ 250.000 moutons, soit près d'un tiers du total requis. La Mauritanie, partenaire traditionnel du Sénégal dans ce domaine, s'est engagée à fournir la majorité de ces importations.
Dans cette perspective, le ministre sénégalais de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, a récemment effectué une visite de travail en Mauritanie. Cette démarche s'inscrit dans le cadre des instructions données par le président de la République et le Premier ministre sénégalais pour garantir le bon déroulement de ce "rendez-vous historique" entre les deux nations.
Les autorités mauritaniennes ont exprimé leur "détermination à prendre les mesures nécessaires pour accompagner les éleveurs et les commerçants de bétail" afin d'assurer un approvisionnement optimal des marchés sénégalais. Les deux pays travailleront également ensemble sur la gestion de la transhumance et le renforcement de leurs relations de coopération.
De son côté, le Sénégal a déjà mis en place plusieurs mesures facilitatrices pour les importateurs mauritaniens, notamment :
L'assouplissement du contrôle des véhicules transportant les moutons
L'exonération des droits et taxes sur les moutons destinés à la Tabaski
L'autorisation de trois bergers par camion pour surveiller les animaux durant le transport
Ces dispositions seront en vigueur du 18 avril au 22 juillet 2025, permettant ainsi aux commerçants mauritaniens de poursuivre la vente de leur bétail même après la célébration de la fête.
Cette coopération renforcée entre les deux pays voisins illustre un "intérêt partagé", comme l'a souligné un opérateur mauritanien : "Nous avons besoin de commercialiser notre bétail, et vous avez besoin de cette ressource." La visite ministérielle s'est conclue par la signature d'un protocole d'accord visant à assurer le suivi des recommandations pour la Tabaski 2025.