(AFP) - Il a dépassé le seuil des 50 points en un match pour la 25e fois de sa carrière, confortant son statut de troisième meilleur marqueur de l’histoire et de phénomène de la NBA.
Bryant a passé 42 minutes sur le parquet et a été acclamé par les 18.000 spectateurs du Staples Center à chaque fois qu’il a eu le ballon en mains.
«C’est fou de se dire que vingt années sont passées, il y a eu des hauts et des bas, mais on a gagné ensemble cinq titres», a-t-il déclaré à l’issue du match.
«J’ai du mal à croire que c’est fini»
«Merci pour votre soutien, pour tout ce que vous m’avez apporté, j’ai du mal à croire que c’est fini, je vous aime et vous aimerai pour toujours», a-t-il lancé au public du Staples Center.
Il est avec ses cinq titres, son trophée de meilleur joueur (2008), plus de 33.500 points marqués et pas moins de neuf records NBA l’un des plus grands joueurs de l’histoire.
Les Lakers lui ont rendu un vibrant hommage avant le coup d’envoi de la 1566e et dernière rencontre de sa carrière NBA, avec une allocution d’une autre légende de la célébre franchise californienne, Magic Johnson
«Nous sommes là pour célébrer vingt années de grandeur, vingt années d’excellence, un joueur qui n’a jamais triché et offert à cette équipe cinq titres, tu es tout simplement le meilleur Laker de l’histoire», a déclaré Johnson sous un tonnerre d’applaudissements.
Une jounré historique pour la NBA
Le 13 avril 2016 restera à jamais gravé dans l’histoire de la NBA: outre la fin de carrière de Kobe Bryant, Golden Stat a signé sa… 73e victoire, en surclassant les Chicago Bulls de Michael Jordan.
Pendant longtemps, le record des Bulls, vainqueurs en 1995-96 de 72 de leurs 82 matchs de saison régulière, a paru hors d’atteinte.
Jusqu’à ce que les Golden State Warriors et leur meneur Stephen Curry surgissent: après avoir conquis le titre 2015, la franchise d’Oakland écœure la concurrence depuis fin octobre.
Les champions NBA en titre ont débuté la saison avec 24 victoires de suite, du jamais-vu, et pulvérisé au passage leurs rivaux directs pour le titre ainsi que quelques records, avant de finir sur un exploit inédit.
Mercredi face à Memphis (125-104), les Warriors ont maîtrisé leur sujet grâce notamment à 46 points, dont 20 dans le premier quart-temps, de leur meneur Stephen Curry.
Ils sont sans surprise les favoris pour le titre 2016 alors que les play-offs débutent samedi.
Leurs adversaires du premier tour, les Houston Rockets (41 v-41 d), ont arraché leur qualification lors de cette dernière journée de la saison régulière en dominant Sacramento 116 à 81.
RELÉGABLES AVEC NEWCASTLE ET SUNDERLAND : Saivet et dame ont-ils fait le bon choix ?
Lors du dernier mercato hivernal, Henri Saivet et Dame Ndoye ont rejoint la Premier League anglaise. Si Saivet s’est engagé pour une durée de 5 ans et demi avec Newcastle, Dame Ndoye a été prêté pour 6 mois à Sunderland. Loin d’être titulaire avec les Magpies, l’ancien Bordelais devrait être vendu en cas de relégation. De son côté, Dame Ndoye, qui est aussi englué dans la zone rouge avec Sunderland, devrait retourner à Trabzonspor
Désirant coûte que coûte rejoindre la Premier League anglaise, Henri Saivet avait finalement obtenu un bon de sortie de la formation girondine. «Newcastle et les Girondins sont tombés d’accord sur le transfert d’Henri Saivet. Pour moi, Henri était le joueur le plus important des six premiers mois. Il souhaitait quitter le club et avait besoin d’un nouveau challenge. Il était là depuis longtemps. J’ai donné mon accord à ce départ», confiait alors Willy Sagnol qui sera, plus tard, limogé pour accumulation de mauvais résultats. «Newcastle, c’est un défi exceptionnel pour moi. Venir à ce moment de la saison pour les aider à remonter au classement (18ème), c’est quelque chose de très excitant. Je suis un mec qui a besoin de défis. On va pouvoir me jauger, voir ce que je sais faire», s’extasiait un Saivet tout heureux
de rejoindre l’un des championnats les plus prestigieux au monde.
Auteur d’une excellente première partie de saison en Ligue 1, le milieu excentré des Lions semblait disposer de tous les atouts nécessaires pour s’imposer chez les Magpies, en lutte pour le maintien. En quittant la formation girondine, l’international sénégalais de 25 ans comptait 18 matchs dans les jambes pour 2 buts inscrits en championnat. Il avait aussi disputé 8 matchs d’Europa League pour 1 but inscrit. En plus d’un match et un but marqué en Coupe de la Ligue. Cependant, depuis son arrivée chez les propriétaires de Saint James Park, Saivet passe le plus clair de son temps sur le banc de touche s’il ne se contente pas de bouts de matchs.
En trois mois passés chez les Toons, le milieu de terrain sénégalais n’a joué que 4 rencontres dont 2 comme titulaire. Un bilan très maigre pour un joueur attendu comme l’un des sauveurs des Magpies. Actuel avant-dernier de l’élite anglaise avec 6 points de retard sur le premier non relégable, Norwich, Newcastle est très proche d’une descente en Championship. Une situation qui pousse le club coaché par l’Espagnol Rafa Benitez à envisager une grosse lessive estivale en se séparant d’une grosse partie de l’effectif actuel. Encore sous contrat pour 5 années avec Newcastle, Saivet pourrait être mis en vente après seulement une demi-saison en Angleterre. Ce qui serait un échec pour un joueur qui pensait atteindre une nouvelle dimension en quittant la France pour l’Angleterre. Abonné au banc de Newcastle, Saivet risque aussi de perdre sa place de titulaire avec les Lions. Avec l’arrivée d’Aliou Cissé à la tête de l’équipe nationale, il s’était imposé au milieu de terrain. Lors des deux dernières rencontres face au Niger, comptant pour les 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la CAN 2017, l’ancien Bordelais ne faisait pas partie du 11 de départ.
Après Hull, Dame relégué avec Sunderland ?
Comme Henri Saivet, Dame Ndoye avait aussi fait un pari risqué en rejoignant une formation anglaise luttant pour le maintien. Loin d’être à son meilleur niveau avec Trabzonspor où il n’a inscrit qu’un but en 14 matchs, le globe-trotter, qui a notamment évolué à Al Sadd Doha (Qatar), Academica Coimbra (Portugal), Panathinaikos, OFI Crête (Grèce), FC Copenhague (Danemark), Lokomotiv Moscou (Russie), Hull City (Angleterre), a été prêté pour 6 mois à Sunderland, lors du dernier mercato hivernal. «J’espère qu’il pourra reproduire ce qu’il faisait à Hull, ou faire mieux. C’est un risque calculé, on connaît bien ses qualités. La question est de savoir s’il sera au top tout de suite», déclarait Sam Allardyce, le coach de Black Cats, excité à l’idée d’accueillir un renfort de la taille de l’attaquant sénégalais de 31 ans.
Comme l’année dernière durant laquelle il avait joué 15 matchs de Premier League, inscrivant 5 buts, sans parvenir à sauver Hull City de la relégation, le petit frère d’Ousmane Ndoye pourrait revivre le même scénario. Avec 9 matchs joués avec les Blacks Cats, Dame a inscrit 1 but. À 5 journées de la fin du championnat, Sunderland, qui compte un match en retard, a 4 points de retard sur le premier non relégable. Avec une fin de saison difficile qui les verra affronter Arsenal (34ème j.) et Chelsea (36ème j.), Dame Ndoye et ses coéquipiers ont de grandes chances de rater le maintien. L’attaquant sénégalais devrait alors retourner en Turquie où il est sous contrat jusqu’en août 2018 avec Trabzonspor.
Sococim, un lutteur très défié
Depuis sa défaite concédée contre Assurance de Mbour Tefess (13 juin 2014) au stadium Iba Mar Diop, le lutteur Sococim de l’école de lutte Balla Gaye est très défié. Beaucoup de jeunes espoirs de la place souhaitent le croiser. C’est notammen t l e cas de Bara Ndiaye de Fas
Sidy Diakhaté à la levée du corps de Toubabou Dior
Suite à la disparition de l’ancien lutteur Toubabou Dior, mardi dernier, des suites d’une courte maladie, le promoteur de la Cité du Rail Sidy Diakhaté a tenu à effectuer le déplacement. Lors de
la levée du corps à l’hôpital Principal de Dakar, Sidy Diakhaté était sur les lieux.
Ama accompagne le défunt jusqu’à Touba
Lors de l’enterrement de feu Toubabou Dior avant-hier à Touba, le fils de feu Falaye Baldé, Ama Baldé, faisait partie de la délégation, accompagnant ainsi le défunt jusqu’à sa dernière demeure.
Mouhamed Bousso au téléphone avant sa finale
Quelques minutes avant le coup d’envoi de la finale qui l’opposait à Samba Sow, le récent vainqueur du Drapeau Kéba Kanté et de Sokhna Nafy Fallou Fall, Samba Sow, était au téléphone. Un coup de fil qui lui a porté chance puisque Mouhamed Bousso a remporté le gala de lutte que les journalistes de Sunu Lamb ont organisé le dimanche 10 avril dernier
Boy Niang 2 offre une belle prestation
L’un des rares lutteurs en frappe à répondre toujours à l’invitation des journalistes de Sunu Lamb, le fils de De Gaulle a offert une belle prestation aux férus de lutte. Torse nu, le corps plein de sable, Boy Niang 2 a été une véritable bête de scène. Bravo champion !
Adama Bopp précise
Le secrétaire générale de l’Association des amateurs de lutte a tenu à préciser le contenu du communiqué par rapport à la démission de Cheikh Sarr à la tête de cette association. «C’est vrai que Cheikh Sarr a démissionné de la présidence de l’Association des amateurs de lutte, mais la nature de sa démission n’a pas été précisée», lance au bout du fil Adama Bopp, SG des amateurs.
Kalanda remercie Lac de Guiers 2
«Je ne cesserai jamais de le remercier pour tout ce qu’il fait pour moi. Il restera à jamais mon grand frère. Et je prie pour que le Bon Dieu lui donne la victoire contre Yékini», a déclaré Kalanda, l’un des plus fidèles accompagnateurs de Lac de Guiers 2 du Walo.
Wouli / Siteu de Kaolack le 16 avril
Wouli Wouliwat a été gracié par le CNG. C’est ainsi qu’il a été contacté par Aziz Ndiaye pour en découdre avec Siteu de Kaolack ce samedi 16 avril, en lever de rideau de Baboye / Baye Mandione.
Bébé Eumeu sur son duel contre Ngane Kama
Bébé Eumeu sera un des acteurs, ce samedi 16 avril, au stade Lamine Guèye de Kaolack. Il sera aux prises avec Ngagne Kama. Selon le pensionnaire de Tay Shinger, cet affrontement devait avoir lieu la saison passée. Il soutient qu’il va combattre avec la même avance sur cachet
Armes
Deux kalachnikovs et un pistolet ont été saisis au Daaka de Médina Gounasse par les gendarmes. Cela, suite à un renseignement. Les gendarmes, après avoir interpellé le suspect, ont effectué une perquisition dans sa maison qui s’est avérée fructueuse. Car c’est alors qu’ils ont découvert les deux armes de guerre. Le mis en cause domicilié au quartier Saybatou Médina Gounass, sera déféré au parquet.
Malheureux gracié
C’est à croire - et à juste titre d’ailleurs - que certains se plaisent en prison. Sinon comment comprendre ce jeune homme qui était, hier, derrière les barreaux de la cellule de garde à vue de la police de Dieuppeul, pour une affaire de détention et usage de chanvre indien. Et dire que l’homme en question fait partie des détenus qui ont été graciés le 4 avril dernier, à l’occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance de Sunugaal, par le président de la République SMS. Une chance de réintégration dans la société que le jeune homme n’a pas pu saisir, puisqu’il retourne en prison, moins de 10 jours, après sa grâce.
Chavirement
Reparlons du chavirement d’une pirogue, avant-hier soir, au niveau de la zone dite des "Trois marigots", à Salgui, dans le Gandon (Saint-Louis). Et c’est pour dire que, comme attendu, le bilan qui était de 8 morts et d’un disparu, s’est alourdi, malheureusement. En effet, le corps de l’enfant de 13 ans qui n’avait pu être repêché a été retrouvé finalement hier. Ce qui porte le bilan de ce chavirement de pirogue à 9 morts.
You au Bataclan
En novembre prochain, quasiment jour pour jour, après les attaques de Paris, notamment au Bataclan qui a enregistré 90 personnes tuées par les terroristes le 13 novembre 2015, la célèbre boîte va rouvrir et renouer avec les concerts. L'honneur sera fait à deux grosses pointures de la musique mondiale. Le 16 novembre, le chanteur britannique Pete Doherty va donner le premier concert. Deux jours après, le 18 novembre, ce sera au tour de Youssou et du Super Etoile d'enflammer la mythique salle devenue légendaire après l'attaque qui s'était produite alors que le groupe de rock américain des Eagles of Death Metal était en pleine prestation.
Suicide ?
Mais diable que s'est-il passé à Salerne en Italie où le Sunugaalien D. K (26 ans) a fait un saut de près de 10 m pour tomber dans les eaux froides de la rivière Irno ? Etait-ce un accident ou un geste volontaire, c’est-à-dire une tentative de suicide ? Ce sont les questions qui taraudent les enquêteurs après que le Modou-modou qui a été repêché en piteux état a été transporté au service de neurochirurgie d'un hôpital local. En tout cas malgré les nombreuses fractures signalées à la colonne vertébrale et à la tête, sa vie est miraculeusement hors de danger. Il a été vite sauvé par des bonnes volontés alors que son corps était plongé dans un état d'hypothermie avant d'être acheminé à l'hôpital par des ambulanciers.
SMS en Turquie, à Brazza…
SMS reprend les airs après une courte pause due à l’organisation du référendum du 20 mars dernier, à son séjour pour un court report au Maroc et à la célébration de la fête du 4 avril. Ainsi, SMS prendra part, les 14 et 15 avril, à Istanbul, au 13e Sommet de l’Organisation de la coopération islamique (Oci). Cette rencontre des leaders de la Oumma islamique, renseigne un communiqué de la présidence de la République, a pour thème : "Unité et solidarité pour la justice et la paix". Le Sommet examinera, entre autres points à son ordre du jour, la question palestinienne, les situations conflictuelles dans l’espace de la Oumma, l’extrémisme violent, les programmes et initiatives pour le développement économique et social et la promotion des activités culturelles. Le communiqué d’informer aussi qu’après Istanbul, SMS fera cap sur Brazzaville pour assister, le 16 avril, à la cérémonie d’investiture de Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo nouvellement réélu.
…Puis au Pakistan
Restons avec SMS pour dire qu'il se posera à Ndakaaru quelques jours seulement avant de… repartir. Il sera à Islamabad du 22 avril au 24 avril pour une visite officielle de trois jours au Pakistan. Sa visite fait suite à une invitation du Premier ministre Nawaz Sharif. SMS, selon les services de la Primature pakistanaise, va tenir des réunions séparées avec les dirigeants pakistanais, y compris son homologue pakistanais Mamnoon Hussain et le Premier ministre Nawaz Sharif afin d'aborder tous les aspects des relations entre les deux pays. Il faut noter que SMS y débarque au moment où le Premier ministre Pakistanais est au plus mal de sa côte avec son implication dans le scandale des Panama paper's. D'ailleurs l'opposition voit en l'invitation de SMS une nouvelle tactique du parti au pouvoir pour atténuer la pression qu'il subit depuis l'éclatement de cette affaire.
Les Handicapés interpellent SMS…
L’association des victimes d’accidents a, suite aux récentes accidents qui ont coûté la vie, en l’espace de 24 heures à 18 personnes, réclamé une communication publique du président de la République. "Nous demandons au chef de l’Etat (SMS) de définir une bonne politique de prévention pour réduire les cas d’accidents et qu’il se prononce publiquement pour sensibiliser les (Sunugaaliens). Nous, nous y sommes, mais malheureusement toutes nos campagnes de sensibilisation préventives, nous les faisons sans le soutien de l’Etat et pourtant nous le faisons pour nous-mêmes, mais aussi pour les autorités", a déclaré Ousmane Ndoye, président de l’association nationale des personnes victimes d’accidents (Anpavh).
…sur les cas d’accidents
Il a aussi saisi cette occasion pour lancer un appel pressant au président de la République pour une meilleure politique de prévention des cas d’accidents. "Nous avons constaté avec regret la mort de plus de 16 personnes par accident. Aujourd’hui, nous déplorons la lenteur des secouristes car comme je l’ai dit la place des sapeurs-pompiers, c’est sur le terrain, sur les routes et non dans les casernes. Vous savez nous au Sénégal, notre terrorisme, ceux sont les accidents de routes, du fait des morts enregistrés. Quand il y a accident, nos niveaux d’interventions sont très lents. Le gouvernement doit aussi aider les victimes à faire le suivi de leurs traitements médicaux car l’assurance tarde", a-t-il regretté.
Dëfar Sarew
La conférence des leaders de la Coalition Dëfar Sarew qui s'est réunie lundi 11 avril dernier à son siège aux Hlm5 sous la présidence de son Coordonnateur national, Mody Bèye est largement revenue sur les résultats de l'élection référendaire. Les camarades de Maître Mbaye Jacques Diop président de cette coalition n'ont pas boudé leur plaisir après la "nette victoire du Oui avec plus de 62% des votes". Ils se sont félicités de "ce plébiscite du peuple" et ont manifesté "leur engagement à soutenir la politique pour l'émergence et à accompagner le Président de la République (SMS) dans tous ses projets futurs".
PAR MAKHTAR DIOP
CE N’EST PAS QU’UN JEU
Nous devons parier sur le sport pour promouvoir le développement humain. En donnant un nouveau souffle à l’enseignement du sport dans les écoles- surtout dans les zones les plus défavorisées- nous investissons pour la vie
Les gens me demandent souvent comment je suis devenu la personne que je suis. La plupart du temps, ma réponse les surprend. Je dois en partie ma carrière à mon amour du sport.
Le sport faisait partie de mon quotidien lorsque j’étais enfant au Sénégal. Beaucoup ne jurent que par le football. Je pratiquais différents sports, mais l’athlétisme et le karaté étaient mes deux passions. Les arts martiaux m’ont appris l’importance de la persévérance ; courir m’a donné la faculté de me concentrer.
Mes entraîneurs étaient des éducateurs hors pair. En athlétisme, notre entraîneur Mansour Dia, trois fois finalistes aux Jeux olympiques, nous obligeait à avoir de bonnes notes pour faire partie de son équipe. Mes coéquipiers ont tous réussi leur vie professionnelle : certains ont fait fortune sur Wall Street, d’autres ont fait carrière dans la politique, l’ingénierie ou la médecine. Quant à notre prof de karaté, sensei Fernand Nunes, il nous a inculqué le principe suivant : gagnez avec respect, perdez avec dignité.
Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, déclarer que le sport joue un rôle fondamental dans le développement économique et social est insuffisant. Il faut développer l’éducation physique à l’école.
Dans des pays comme le Sénégal, les activités sportives à l’école et à l’université ont pendant longtemps joué un rôle important au sein de la communauté. Ce n’est plus le cas aujourd’hui à cause du manque de ressources humaines et financières. À cause aussi de l’absence d’un cadre légal règlementant les activités sportives à l’école et à l’université.
Dans les pays en développement, notamment en Afrique, les décideurs ont tendance à ne s’intéresser qu’à «l’élite» sportive (c’est à dire au sport de haut niveau comme le football ou le basketball professionnel) et à délaisser le financement d’une éducation physique de base. Alors que la majorité des pays africains reconnaissent que l’éducation physique et sportive devrait faire partie intégrante du système éducatif, ils n’investissent pratiquement pas dans ce domaine. Il faut que cela change.
L’impact du sport en matière de développement international n’est plus à prouver. Ses vertus intrinsèques- l’esprit d’équipe, le caractère fair-play, la construction de l’estime de soi, l’égalité des chances- sont autant d’atouts pour promouvoir la paix.
Il existe une multitude de campagnes publicitaires mettant en scène le pouvoir unificateur du sport. En 2012, la Banque mondiale a organisé la Coupe de la Paix des Grands Lacs, en espérant que le football puisse aider les anciens jeunes combattants à retisser des liens avec leurs communautés et leurs pays voisins dans cette région dévastée par les conflits. En Afrique du Sud, l’UNICEF a constaté une baisse spectaculaire de la violence dans les communautés où les écoles ont participé au programme «école pour le développement». Dans certaines écoles, le nombre d’incidents enregistrés a baissé de 80 %.
Dans le domaine de la santé, les organisations internationales sollicitent souvent les athlètes de haut niveau pour leurs campagnes publiques de sensibilisation. En novembre 2014, la Banque mondiale s’est associée avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Fédération Internationale de Football (FIFA) pour organiser une campagne de sensibilisation dans la lutte contre le virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Cette campagne a réuni les meilleurs joueurs de foot au monde (dont Didier Drogba et Cristiano Ronaldo) pour promouvoir des mesures préventives au sein des communautés touchées par l’épidémie.
Le football a permis également de faire prendre conscience des ravages du VIH/SIDA lorsque la FIFA a instauré un programme de prévention et de dépistage par le biais de son initiative football for Hope. Des pays tels que l’Allemagne ont utilisé le football pour améliorer le processus d’intégration sociale des enfants d’immigrés.
En Septembre 2015, le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a signé un accord de 50 millions de dollars avec la fondation du champion de tennis Novak Djokovic pour soutenir l’inclusion sociale et les programmes de développement en faveur de la petite enfance en Serbie et combattre plus efficacement les inégalités dont souffrent les jeunes enfants issus de milieux pauvres et défavorisés.
Les premières années de la vie sont cruciales ; c’est pendant cette période que s’effectue la plupart du développement cognitif et social. Le jeu et le sport peuvent avoir des effets importants sur le développement des compétences motrices et la future réussite scolaire.
Nous devons parier sur le sport pour promouvoir le développement humain. En donnant un nouveau souffle à l’enseignement du sport dans les écoles- surtout dans les zones les plus défavorisées où les enfants n’ont pas accès aux infrastructures sportives ou aux programmes d’éducation physique- nous investissons pour la vie.
En plus de dispenser un enseignement sportif, les professeurs peuvent contribuer à améliorer la santé publique ; en apprenant par exemple les bons gestes en matière d’hygiène tels que se laver les mains et les bonnes habitudes alimentaires.
Comment y parvenir ? Il faut nouer des partenariats avec des institutions comme la ligue nationale de basketball aux États-Unis (NBA) qui promeut l’inclusion sociale en Afrique via le basketball et d’autres fédérations sportives qui contribuent à embellir la vie de millions de jeunes dans le monde entier. Il faut obtenir l’engagement des organisations de développement, des gouvernements et du secteur privé. Il s’agit d’intégrer le sport dans des projets de développement de la santé, de l’éducation et dans le domaine de la protection sociale. Ensemble, nous pouvons y arriver.
Makhtar Diop est le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique
Lors de la conférence "Radicalisme et dialogue" organisée par la fédération WallonieBruxelles hier à l'Ucad 2, le débat s'est tourné, via le truchement de Mme Penda Mbow, sur le rôle de la Francophonie dans le combat contre la radicalisation. La ministre conseillère et représentante personnelle du chef de l'Etat à la Francophonie dit qu'elle verrait bien l'Oif prendre la relève en lieu et place de l'Onu.
"L'Organisation des Nations unies est devenue une institution qui n'est pas vraiment capable d'apporter les réponses à la lutte contre le radicalisme", assure Mme Penda Mbow, ministre conseillère et représentante personnelle du chef de l'Etat à la Francophonie.
Ces propos sont renchéris par l'invité d'honneur de la conférence, M. Rudy Demotte, Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles : "L'Onu n'est plus à même aujourd'hui de résoudre les conflits. Il faut des instruments adjacents." La porte est ainsi ouverte et les "instruments adjacents" si l'on en croit Mme Mbow, c'est sous-entendu l'Organisation internationale de la francophonie (Oif).
Mme Penda Mbow a d'ailleurs appelé à renforcer le rôle de l'organisation dans la lutte contre le radicalisme. "Aujourd'hui, il n'y a pas un espace plus touché par le radicalisme que l'espace francophone", justifie-t-elle. Difficile de lui donner tort en regardant le bilan des attentats depuis un an : Belgique, France, Liban, Tunisie, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali.
Fort de ce constat, elle affirme que la Francophonie pourrait "jouer un rôle essentiel dans l'élaboration des idées, mais aussi dans le fait d'appeler à une nouvelle réflexion". Aspiration ambitieuse. Mme Mbow veut en quelque sorte faire de l'Oif l'alter ego de l'Onu ou comme cela se passait avec l'Unesco du temps de la guerre froide. Elle veut surtout une "Francophonie post-attentat".
Pour rappel, les jalons de cette Oif plus audacieuse dans la lutte contre le terrorisme ont déjà été posés en 2014 lors du 15e Sommet de la Francophonie à Dakar.
Dans le point 13 de la déclaration, l'organisation affirmait vouloir "renforcer [son] action face à ce danger qui pèse sur la paix et la sécurité internationale et accompagner les efforts de sécurisation des frontières et de coopération internationale et régionale pour lutter contre l'implantation des réseaux terroristes et de criminalité transfrontalière".
Le même article visait à mettre l'accent sur la formation et l'échange de renseignements et à apporter des réponses juridiques nationales et internationales adaptées pour lutter contre le terrorisme.
LE MÉTISSAGE, L’ÉDUCATION ET LA TOLÉRANCE RELIGIEUSE CONVOQUÉS
La conférence sur le thème «Radicalisme et dialogue», qui s’est tenue hier à l’Ucad II, a offert un débat ouvert et très diversifié sur les sources et les manières de lutter contre la radicalisation. De la nécessité d’un dialogue comme arme anti-terroriste à l’importance de l’éducation et du métissage international en passant par le cas religieux du Sénégal ou les visés du terrorisme, les propos des panélistes étaient denses en enseignements.
Le radicalisme et le dialogue sont deux termes qui ont animé la salle de conférence de l’Ucad II hier. Organisée par la fédération Wallonie-Bruxelles, cette conférence a trouvé un sujet de réflexion quant à la manière de lutter contre la radicalisation (qui conduit au terrorisme) par le dialogue.
«Je ne connais pas beaucoup de guerres qui se sont terminées sur les champs de bataille. Les solutions militaires n’ont jamais pu régler la question du terrorisme», a soutenu Bakary Samb, enseignant-chercheur au Centre d’Etudes des Religions à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, pour justifier le besoin d’échanges. Il est aussi l’auteur de la punch-line de cette rencontre : «Aujourd’hui, nous sommes devenus la communauté internationale des vulnérables.»
Et pour cause, explique-t-il, le danger terroriste est partout et tout le monde est concerné. «Le radicalisme ambiant nous place donc tous au même niveau de vulnérabilité.» Pour M. Samb, c’est un élément qui doit pousser à la discussion.
L’invité d’honneur, M. Ruby Demotte, Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a souligné qu’aujourd’hui, «les outils pour combattre les crises sont obsolètes». «Si les clés contre le terrorisme manquent, peut-être qu’il faut privilégier le dialogue», a-t-il dit.
Une troisième paneliste, la professeure Ndioro Ndiaye, directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations et présidente de l’Alliance pour la migration, le leadership et le développement, soutient néanmoins que «dès que dialogue il y a, je ne suis pas sûre que les éléments du dialogue sont ceux qu’il faut pour qu’on puisse voir ou entrevoir des solutions». Elle s’interroge sur le manque de dialogue actuel des pays, indiquant que les discussions peuvent prendre plusieurs formes.
La «négation des libertés humaines»
M. Rudy Demotte et plus largement les panélistes sont revenus sur les tenants et les aboutissants de cette radicalisation que l’humanité connaît de nos jours. «L’Amérique, orpheline de son ennemi historique communiste, s’en est inventé un nouveau à travers la notion de choc des civilisations. La rupture est arrivée le 11 septembre 2001 lorsque les EtatsUnis ont été attaqués sur leur sol. Depuis, les organisations terroristes que nous connaissons ont émergé et elles travaillent à détruire un modèle, à créer la peur et un clivage entre les musulmans et les non-musulmans : soit rompre le dialogue.»
M. Demotte résume brillamment la situation à travers l’exemple de l’attentat contre le musée du Bardo en Tunisie en mars 2015 : «Qu’est-ce que c’est cet attentat du Bardo ? On ne parle pas nécessairement de gens, on parle aussi d’un symbole. C’est un musée où des milliers de gens venaient admirer des œuvres de la préhistoire, de la civilisation phénicienne, numide, chrétienne, arabo-musulmane. C’est la quintessence même d’une société qui avait vécu ces strates différentes de cultures qui ne se sont pas substituées les unes aux autres mais venaient, à un moment donné, se rencontrer sur le territoire d’un pays. C’est dans ce symbole-là que l’on dépose des bombes.»
Le Président-Ministre de la Wallonie-Bruxelles continue en comparant ces actes à ceux des nazis durant la Seconde guerre mondiale, lorsqu’ils détruisaient des œuvres juives ou condamnaient le jazz. «Ces actes à Abidjan, à Bamako ou à Ouagadougou sont de la même nature», assure-t-il. Pour lui, le terreau et le combat de ces organisations comme l’Etat Islamique conduisent à la «négation des libertés humaines».
Le métissage, une forme de dialogue
Le symbole attaqué au Bardo c’est la culture mais aussi un dialogue interculturel, une forme de métissage. En reprenant les thèses de l’écrivain Jean-Claude Guillebaud, auteur d’un livre soustitré : «Vers une modernité métisse», Rudy Demotte parle d’une histoire de l’humanité où le métissage a toujours été présent. Affirmation que conteste le recteur de l’Université Ibrahima Thioub lorsqu’il parle de refus du métissage dans le monde actuel. «Nous le refusons tellement radicalement que nous ne nous en rendons pas compte», complète-t-il.
Il prend l’exemple de Barack Obama que l’on désigne comme le premier Président noir des Etats-Unis d’Amérique. A l’en croire, c’est une appellation qui s’est banalisée alors que Obama est métis, pas noir. M. Thioub voit là, une corrélation inconsciente avec les lois racistes Jim Crow qui disaient qu’«une goutte de sang noir faisait de toi un noir». «Ce refus de mélange, de métissage est une origine de la radicalisation», a-t-il expliqué.
La clé : l’éducation Les panélistes ont tous vanté le rôle majeur que l’éducation occupe dans la lutte contre la radicalisation. C’est elle qui ouvre les étudiants au monde, leur confère une panoplie de valeurs et surtout elle aide à prévenir tout rejet social ou isolement qui pourrait pousser un jeune à se mettre en rébellion et prendre la voie de la radicalisation.
«L’enseignement, la culture sont des antonymes aux armes», garantit Rudy Demotte. Il ajoute qu’il faut «former les étudiants à la capacité à critiquer, à évoluer, à s’adapter». Sans surprise, le discours du recteur Ibrahima Thioub va dans le même sens.
Il appelle à réformer le modèle pédagogique et assure que l’Université peut ainsi «poser les problèmes de nos sociétés, y apporter des solutions et transmettre à la jeunesse pour que celle-ci trouve les ressources matérielles, culturelles et spirituelles qui permettent de faire sens. C’est la réponse que l’Université peut apporter au phénomène de radicalisation».
RUDY DEMOTTE SUR LA TOLÉRANCE RELIGIEUSE SÉNÉGALAISE
«Le soufisme n’est en aucun cas une garantie contre l’extrémisme violent»
Au terme de cette conférence sur la «lutte contre le radicalisme par le dialogue», l’invité d’honneur de la conférence ventait la singularité du Sénégal en matière de radicalisation en soulignant que la «tolérance de l’Islam cultivée ici (Ndlr, au Sénégal) peut être une solution du radicalisme». Il appuie les propos de Mme Penda Mbow, conseillère personnelle du chef de l’Etat à la Francophonie : «Notre Islam constitue une alternative à ce besoin de dialogue.»
Mais le Sénégal est-il véritablement plus tolérant par sa religion ? Moins sujet au radicalisme ? Il faut tout de même rappeler que des Sénégalais sont allés grandir les contingents terroristes libyens ou syriens. Nonobstant cela, le professeur Bakary Samb rappelle que l’ «on dit très souvent au Sénégal que les confréries sont un rempart définitif et durable contre l’extrémisme violent. Je dis oui ! Pendant très longtemps, le modèle sénégalais a fait que nous soyons cette exception».
«Aujourd’hui le Sénégal est un îlot de stabilité dans ce grand océan d’instabilité qu’est la région ouest-africaine. Ceci est dû en partie à notre modèle religieux confrérique soufi. Mais aujourd’hui les confréries doivent faire l’effort d’une «didactisation» de leur message face à une jeunesse de plus en plus demandeuse de modèle», a conclu Bakary Samb.
Ces affirmations poussent tout de même M. Demotte à rappeler que le Sénégal n’est pas à l’abri du terrorisme et que le soufisme n’est en aucun cas une garantie.
DAESH AU MENU
Ouverture ce matin du 13e sommet de l’Oci à Istanbul
Yaye Awa Ly et Ngoné Sarr |
Publication 13/04/2016
A partir d’aujourd’hui, les pays membres de l’Oci vont se retrouver à Istanbul pour parler des questions de l’heure dont la plus importante est la menace terroriste.
Istanbul accueille à partir de ce matin le 13ème sommet de l’Organisation de la coopération islamique (Oci) dont le thème est axé sur «Unité et solidarité pour la justice». Hier, c’était le conclave du ministère des Affaires étrangères qui préparait la conférence des chefs d’Etat.
Dans son discours, Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, a insisté su l’implication de l’Oci «dans le règlement des crises et conflits dans les pays de la Ummah». Selon lui, cet engagement «montre que nos dirigeants ont pu mesurer l’impact des crises politico-militaires et les conflits armés sur le développement de nos Etats et le frein qu’ils constituent pour le bien-être de nos populations».
Aujourd’hui, plusieurs pays membres de l’Oci sont déchirés par des conflits internes qui interpellent toute la communauté musulmane. Mankeur Ndiaye poursuit : «Il est heureux de constater que notre organisation a replacé, au cœur de son agenda, la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde musulman, comme l’attestent les nombreuses missions de bons offices et la désignation d’envoyés spéciaux, notamment en République Centrafricaine, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Somalie, au Mali, au Myanmar et dans le Sud des Philippines.»
Il cite la menace terroriste et la persistance de l’extrémisme violent qui ont élu leurs quartiers dans des pays musulmans. «Ces crises intensifiées par l’expansion de Daesh sont d’autant plus préoccupantes que beaucoup sont localisées au sein de la Ummah islamique avec, notamment, les conflits en Syrie, en Irak, au Yémen, en Somalie et en Libye pour ne citer que ceux-là qui s’ajoutent, du reste, au lancinant conflit israélo-palestinien», explique Mankeur Ndiaye qui rappelle que le Sénégal souscrit à l’heureuse initiative du royaume d’Arabie Saoudite de mettre en place une large coalition internationale, afin de combattre les groupes terroristes.
Que faire pour ralentir à défaut de juguler ces menaces ? «En effet, il faudrait éviter que les jeunes deviennent des proies faciles pour les recruteurs qui surfent très souvent sur les vagues de la pauvreté pour développer leur rhétorique extrémiste à leur endroit», propose M. Ndiaye. Ensuite ?
«Il est devenu urgent, à titre préventif, d’accorder une priorité absolue à l’éducation et à l’emploi des jeunes, sans perdre de vue le renforcement des capacités des femmes pour leur donner l’opportunité de contribuer à la paix et au développement économique et social», persiste M. Ndiaye.
Le village-pilote du Lac Rose est une bouée de sauvetage pour les enfants en situation de rue. Situé dans la commune de Bambilor, ce centre accueille, éduque et forme les enfants de la rue en vue d'une réinsertion sociale. Créé en 2008, ce village qui prenait en charge uniquement les 17-24 ans a aujourd'hui élargi cette fourchette d'âge. Il reçoit les petits, les adolescents et les plus âgés. Au total, plus de 90 enfants de la rue vivent dans le centre où ils sont pris en charge gratuitement. Il fonctionne avec des dons, offre aux gamins composés en majorité de jeunes talibés en fugue une seconde chance en apprenant des métiers : La menuiserie, l'électricité, le bâtiment, le maraîchage, entre autres. Le Quotidien est allé à la découverte de ce "paradis" situé à quelque 7 kilomètres du Lac Rose.
Cheikh Tidiane Diallo a ramené de sa ballade nocturne 10 gamins. "Des refuges des enfants âgés de 5 à 13 ans, des oasis âgés de 14 à 16 ans et des tremplins âgés de 17 à 25 ans", détaille Loïc Tréguy, le directeur exécutif du village-pilote de Déni Biram Ndao, situé dans la commune de Bambilor. Refuge, oasis et tremplin sont des noms donnés pour catégoriser les différentes tranches d'âge. Tous les mercredis de 17 heures à 00h, les lundis, et vendredis après-midi, l'équipe de Cheikh Tidiane Diallo parcourt les rues de Dakar, investit les points de chute des enfants de la rue, de la Patte D'oie, de Pikine et environs, de Grand Dakar pour les sensibiliser sur les dangers qui les guettent. Au mieux, l'équipe ramène dans ses bagages quelques jeunes qui le désirent dans le village pour les prendre en charge et leur apprendre la vie en société.
Pour la plupart, ce sont de jeunes talibés en fugue pour maltraitance. Ils élisent domicile dans la rue, livrés à eux-mêmes et à la merci de tous les abus. Ces gamins, fraîchement sortis de la rue, viendront s'ajouter aux 95 enfants de la rue, recueillis par le village-pilote. Un charmant endroit au sable fin niché au cœur de Déni Biram Ndao. Ici le job c'est la promotion, la protection et la prise en charge des enfants en situation de rue. Tout un dispositif d'accueil est mis en place pour éduquer, enseigner et former ces jeunes en vue de leur redonner confiance et d'assurer leur retour en famille.
A l'entrée du village, le visiteur fait face à droite à des huttes en pailles bâchées. Au-dessus de la porte de chaque hutte, il est écrit le sigle Vip. A l'intérieur, le décor est simple, mais très propre. Des matelas fins (merre gadou en wolof) sont disposés dans le sens de la longueur des deux côtés de la tente. Une moustiquaire est accrochée au-dessus de chaque couchage. Devant chaque matelas est posée une maille qui sert de valise aux enfants pour garder leurs affaires personnelles. Cet espace Vip est réservé aux nouveaux venus. Ils y passent 6 mois avant de prétendre aux dortoirs mieux équipés avec des bâtiments en dur et des couchages plus épais.
Mais avant pour les plus petits, c'est-à-dire les refuges, les moins de 13 ans, des stratégies sont mises en place pour mieux les appâter et leur inculquer les codes de conduite en société. Pour ce faire, les animateurs ont trouvé une astuce. Une grande salle de classe qui ressemble fortement à un jardin d'enfant est dressée sur l'aile gauche du village.
Très colorée, la salle accueille les enfants avec un décor de rêve. Des tables bancs au milieu, une grande bibliothèque en arrière-plan et toutes sortes de jouets. Des jeux qui suscitent l'intelligence avec des lettres et des chiffres leur sont proposés. "Au début, ce n'est pas facile", confie la maîtresse souriante. "La majorité des enfants que nous accueillons ne sont jamais allés à l'école", indique-t-elle. Mais "nous leur proposons des jeux pour les avoir, car à cet âge l'enfant aime encore jouer et nous profitons de ces moments pour leur inculquer des valeurs du vivre ensemble et des valeurs sénégalaises telles que le Jom, le kersa, la téranga", explique la maîtresse aux grosses lunettes, trop dévouée à la tâche.
Petit à petit, les enfants flirtent ainsi avec les lettres et les chiffres. D'ailleurs, révèle la maîtresse, toute fière, deux d'entre eux savent lire maintenant. Elle cite nommément deux petits garçons. Sur le tableau est écrite fraîchement une leçon sur les droits des enfants, notamment le droit à l'éducation, à la santé, à une nourriture saine, entre autres. Une manière pour les animateurs de sensibiliser les enfants sur l'éducation à la citoyenneté. L'enfant, avec l'aide des animateurs, apprend la vie en société, les règles qui régissent cette vie. Pour cette tranche d'âge, éclaire Loïc Trégy, l'objectif ce n'est pas de les retenir trop longtemps dans le centre.
"Ils sont encore scolarisables, nous organisons très rapidement le retour en famille et nous faisons en sorte de convaincre les parents de la nécessité de les amener à l'école", explique le patron des lieux. Un exercice qui conduit les équipes du village un peu partout au Sénégal et dans la sous-région, Guinée Bissau, Conakry, Gambie, Côte d'Ivoire, Mauritanie et Mali.
"10 ans de rue, ce n'est pas facile à effacer"
Pour les oasis et les tremplins, ils sont de plain-pied dans la formation professionnelle. Habib Diop est l'un d'entre eux. Cet ancien talibé, âgé de 16 ans, habite à Touba. Il fut talibé et a fugué de son daara. Après 6 ans d'errance dans la rue, il a intégré le centre. L'adolescent, au visage balafré, laisse apparaître une cicatrice béante sur la joue droite qui témoigne de la violence de son séjour dans la rue. Il laisse derrière lui un passé "douloureux" et "sombre" marqué par la drogue, la faim.
Aujourd'hui, il est menuisier et arbore fièrement sa tenue de travail. Il semble se plaire dans le centre. Habib savoure chaque instant et éprouve même du plaisir à s'acquitter de sa corvée journalière à l'image de ces autres camarades. "Le matin, je fais 30 minutes au champ (maraîchage) avant de regagner mon atelier", raconte-t-il, le sourire au coin des lèvres. Le jeune pense déjà à sa vie d'après. Il souhaite un jour rejoindre le cocon familial avec un diplôme en poche et oublier la rue.
Habib n'est pas le seul à penser ainsi. Beaucoup d'entre eux souhaitent un avenir radieux, loin de la jungle de la rue. Mais très souvent, les démons du passé ressurgissent pour certains. C'est le cas de Ibou. Formé aux techniques de la photographie, il est devenu un véritable as dans ce métier. Quand il est au centre, c'est lui qui immortalise les moments de fête grâce à la magie de son appareil photo. Seulement, Ibou est happé par la rue. Malgré son long séjour dans ce centre, il fugue toujours. "Il est revenu récemment. Dieu seul sait combien de fois il s'est enfui du centre. Mais nous ne nous décourageons jamais. Peut-être un jour, il appréciera positivement ce que le centre fait pour lui", espère le cofondateur du centre, Cheikh Dabo.
Cheikh Diallo trouve les cas de fugue normaux. "10 ans de rue, ce n'est facile à effacer", estime-t-il. Entre-temps, l'enfant oublie les codes du vivre ensemble et éprouve du mal à observer les règles qu'il trouve contraignantes. L'animateur essaie aussi de voir l'autre face des fugues. L'enfant qui fuit du centre peut, selon Cheikh Tidiane Diallo, être un animateur de rue pour le centre. "Il peut sensibiliser ses autres camarades de rue de l'existence du village", relève-t-il.
Au-delà de ces petits couacs, Déni Biram Ndao peut se targuer des réussites. Grâce au savoir-faire des enfants, le village commercialise des produits d'ameublement (tables à manger, lits, chaises et objets de décoration). Dans le domaine du bâtiment aussi, les enfants se présentent comme de vrais petits génies. D'ailleurs, révèle avec satisfaction Loïc, c'est la première génération d'enfants de rue recueillis dans le centre qui a construit les différents bâtiments qui composent le village.
"Souvent, note-t-il, certains reviennent pour dire : ‘'C'est moi qui ai construit cette partie''", relate le directeur exécutif, ému. Le village dispose aussi d'un champ de 7 hectares. Les enfants, avec la complicité des animateurs, y cultivent de l'oignon, de la tomate, des choux et d'autres légumes. La direction du village, pour réussir l'insertion sociale des jeunes diplômés du centre, négocie auprès des entreprises partenaires comme Kirène, Bâtimat Plus et Dangote du travail pour ces jeunes. "Nous avons inséré professionnellement beaucoup de jeunes dans ces entreprises grâce à l'aide de Fatou Diop qui gère ce domaine", dit-il.
Pour des dons sénégalais
Le village-pilote du Lac Rose vit des dons de ses partenaires, en première ligne l'Union européenne qui vient de leur offrir une enveloppe de 394 millions de francs Cfa. Ensuite, il y a l'Agence française de développement, (Afd), l'Association des juristes du Sénégal, la Fondation d'Auteuil en France, entre autres. Le village a besoin de ces dons pour son fonctionnement. La prise en charge des enfants est très coûteuse, informe Loïc.
"Rien que pour la nourriture, nous dépensons 500 mille francs Cfa par semaine", confie-t-il. Cheikh Tidiane Diallo, pour sa part, souhaite avoir des dons sénégalais. Il estime que ses compatriotes n'ont pas l'habitude de faire des dons pour la bonne cause. "Même lors des soirées de gala que nous organisons pour des rentrées de fonds, nous ne les voyons pas. Sur 100 invités, seuls 15 à 20 Sénégalais répondent présents", déplore-t-il. Au-delà des enfants qui vivent dans ce village, les animateurs s'occupent aussi de ceux qui sont en conflit avec la loi. Le juge des mineurs délivre à l'établissement des autorisations pour accorder la garde provisoire de l'enfant au centre. Actuellement, le centre accueille une dizaine d'enfants en conflit avec la loi. Ils y bénéficient d'une formation professionnelle en vue d'une réinsertion sociale.
Le calendrier du deuxième trimestre de l'année 2016, des émissions de titres publics des Etats de l'Uemoa fait état d'un montant de 180 milliards de francs Cfa sollicité par le Sénégal à travers le marché financier régional. Pour l'ensemble des huit Etats de l'Union, le montant des émissions prévues est évalué à 924 milliards de francs Cfa.
Pour financer ses projets de développement, l'Etat du Sénégal continue de solliciter le marché financier. D'après le calendrier du deuxième trimestre 2016, des émissions de titres publics des Etats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) rendu public vendredi dernier, par l'Agence Umoa-Titres, le Sénégal entend émettre sur le marché régional, des bons pour un montant de 30 milliards, tandis que pour les obligations, il table sur 150 milliards de francs Cfa, soit un montant total de 180 milliards de francs Cfa, à mobiliser durant le second trimestre 2016.
Pour 331 milliards de francs Cfa à lever, la Côte d'Ivoire sollicite le plus grand montant, avant le Sénégal.
Pour les huit Etats de l'Uemoa, "le montant total des émissions est estimé à 924 milliards de francs Cfa contre un montant émis de 990 milliards de francs Cfa au premier trimestre 2016, soit une légère baisse de 6,7%".
"Cette relative stabilité traduit la volonté des autorités de l'Union de lisser la distribution du volume annuel des émissions par trimestre. En effet, cette régularité et stabilité dans la sollicitation du marché est en ligne avec l'adoption et la mise en œuvre progressive des bonnes pratiques en matière d'émission de titres publics. Selon ce calendrier trimestriel, l'ensemble des émissions déclarées devraient se faire sur le marché régional. En effet, aucune opération n'est prévue sur le marché international, actuellement marqué par un resserrement des conditions de crédit et une forte volatilité réduisant de ce fait l'intérêt à y recourir", précise l'Agence Umoa-Titres.
Avant d'indiquer que "559 milliards seront émis par voie d'adjudication et 365 milliards par voie de syndication au deuxième trimestre. Les émissions par syndication enregistrent une hausse de 204,2% par rapport à leur niveau du premier trimestre. Les émissions d'obligations et de bons représentent respectivement, 69% et 31% du montant total à mobiliser, contre 53% et 47% au premier trimestre 2016".
Cette répartition, selon l'Agence d'appui à l'émission, "confirme la tendance observée d'une prépondérance de plus en plus marquée des émissions de longue maturité. Cette tendance devrait se traduire par un rallongement de la durée de vie moyenne des titres qui passerait de 3,19 années au premier trimestre 2016 à 4,10 années au deuxième trimestre. Le rallongement de la durée de vie moyenne de la dette de marché, traduit les besoins de financement à long terme induits par les importants programmes d'investissements mis en œuvre dans le cadre des plans de développement des Etats de l'Union. Au cours du deuxième trimestre, les Etats procéderont à des remboursements au titre du service de la dette pour un montant de 456 milliards. Il en résulte un financement net des budgets des Etats de l'Union par le marché, à hauteur de 468 milliards de francs Cfa."