Annoncé pour mai 2016 par le chef de l’Etat, Macky Sall, le référendum n’est pas encore inscrit dans le calendrier électoral du Sénégal, selon le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo. Le Parti démocratique sénégalais (Pds), par la voie de son porte-parole, Babacar Gaye, y voit un problème de crédibilité et une volonté de se dédire, non sans avertir que tous les démocrates sont aux aguets. Toutefois, du côté de l’Alliance pour la République (Apr), Seydou Guèye, ministre porte-parole du parti présidentiel rassure quant à la tenue prochaine du référendum, conformément à la volonté du chef de l’Etat.
La déclaration du ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, concernant le calendrier électoral du Sénégal qui n’a pas encore en son sein le référendum pour mai 2016, tel qu’annoncé par le chef de l’Etat, Macky Sall, porte-t-elle à confusion ? Du coté du parti au pouvoir, on ne se prend vraiment pas la tête pour ses déclarations.
En effet, sur les ondes de la radio Sud Fm hier, mardi 8 décembre, le ministre porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr), Seydou Guèye a réagi en «sapeur-pompier» pour éteindre la polémique causée par la sortie de son camarade de parti, lors de sa visite au niveau de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Pour lui, il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat. Au contraire, le ministre porte-parole de l’Apr se dit inquiet «de la précipitation avec laquelle les uns et les autres ont interprété les propos du ministre». A l’en croire, «il n’y a aucune incertitude… puisque le président a fixé un cadre. Il a donné comme élément la tenue du référendum en 2016». Ce dont il s’agit donc, rappelle-t-il, c’est que «le ministre de l’intérieur a dit que dans son calendrier, il n’y a pas encore de date. Mais ça, c’est une évidence parce qu’un calendrier, c’est une série de dates». Qui plus est, selon lui, ce n’est que le mois et l’année qui ont été retenus, mais pas une date précise.
Toutefois, le responsable apériste n’a pas manqué de préciser que le pouvoir en place est dans les dispositions de tenir des élections, quelle que soit la date retenue. Pour M. Guèye, «l’Etat du Sénégal a les moyens d’organiser les élections si c’est décidé à deux mois ou bien trois mois près». Et cela, «selon les termes définis et les délais impartis par la Constitution ou le Code électoral», a-t-il précisé.
SOUPCON DE «WAX WAXEET»
Du coté de l’opposition, surtout du Parti démocratique sénégalais (Pds), on n’entend pas de la même oreille cette absence de date fixe pour la tenue du référendum promis par Macky Sall. Pour le porte-parole du principal parti de l’opposition, Babacar Gaye, cela ne souffre d’aucun doute que le président Macky Sall veut se dédire, après s’être engagé à réduire son mandat une fois élu. A l’en croire, «si jusqu’à quelques encablures de l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2017, le président Macky Sall ne prend pas de décisions, il n’annonce aucune date pour le référendum, et que son ministre de l’intérieur fixe dans la loi l’organisation des élections législatives et locales en 2019, sans faire allusion à la promesse et à l’engagement du président de la République, cela pose un problème de crédibilité». Qui plus est, estime-t-il, Daouda Diallo «ne fait que trahir du moins ce qui se dit dans les officines de l’Apr». Quid du bruit de couloir en question ? «C’est-à-dire de gagner du temps, de profiter éventuellement d’une catastrophe, pour dire aux Sénégalais que le pays est en danger, nous ne pouvons pas organiser les élections à date promise», accuse-t-il. D’ailleurs, Babacar Gaye suppute que «c’est pourquoi on agite partout l’insécurité et les djihadistes».
Estimant par ailleurs que le chef de l’Etat Macky Sall et son régime actuel cherchent à se donner une longueur d’avance afin de déstabiliser l’opposition, puis de se faire réélire, Babacar Gaye prévient. «Le Pds est aux aguets avec tous les démocrates, tous les républicains, toute la société civile, le peuple sénégalais en entier, pour que si le président Macky Sall devait se dédire, se renier, tomberaient évidemment toutes les mesures démocratiques pour le faire quitter le pouvoir», avertit-il.
3,2 MILLIARDS AVAIENT ÉTÉ RETENUS EN CONSEIL DES MINISTRES
Les non-dits de la sortie de Abdoulaye Daouda Diallo
La sortie de Abdoulaye Daouda Diallo cacherait des non-dits. Le Quotidien a appris que s’il a raison de déclarer qu’«aucune date n’a été arrêtée pour le référendum», il avait été décidé en Conseil des ministres de consacrer 3,2 milliards de francs Cfa dans le budget de 2016 à l’organisation des élections.
La sortie du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo hier sur la tenue du référendum a surpris même au sein du gouvernement. C’est ainsi que Le Quotidien a recueilli des confidences de certains ministres qui ne comprennent pas ce qui a pu motiver la déclaration du «Premier flic» du Sénégal, selon laquelle «aucune date n’a été arrêtée pour le référendum».
Si ces collègues de M. Diallo reconnaissent qu’effective- ment le collège électoral n’a pas encore été convoqué pour cette consultation portant sur la réduction du mandat présidentiel ainsi que d’autres réformes constitutionnelles, ils n’en considèrent pas moins que le ministre de l’Intérieur a dû oublier certains débats du Conseil des ministres.
L’un de ces ministres assure que c’est en Conseil des ministres qu’il avait été décidé de consacrer 3,2 milliards de francs Cfa dans le budget de 2016, à l’organisation des élections cette année. «Et quelle autre élection est prévue dans le calendrier électoral pour 2016, à part le référendum ?», interroge ce collègue de Abdoulaye Daouda Diallo. Qui ajoute que lors de ce débat, le ministre de l’Economie, des finances et du plan Amadou Ba, avait donné des assurances que l’argent n’allait pas faire défaut dans l’organisation des élections.
Et comme pour renforcer leur ministre de tutelle, des fonctionnaires de l’immeuble Peytavin, à l’angle de la Place Washington et de la Rue Carde, indiquent que le gouvernement dispose, dans le budget en cours d’adoption, d’une réserve de gestion de 32 milliards de francs Cfa, dans lesquels l’Etat pourrait puiser en cas de nécessité.
Et les collègues de Abdoulaye Daouda Diallo assurent que tous ces détails, le ministre de l’Intérieur en avait été informé lors des discussions en Conseil des ministres, qui avaient eu à fixer les arbitrages budgétaires.
Dès lors se pose, pour certaines des personnes interrogées par Le Quotidien, la question de savoir ce qui a pu justifier cette sortie du ministre. Et là, selon que l’on soit proche ou opposé à Abdoulaye Daouda Diallo, la réponse est plus ou moins nuancée.
Il semblerait que le nœud du problème serait que tant que le collège électoral n’est pas encore convoqué, le ministre des Finances Amadou Ba a préféré avoir la haute main sur la gestion des finances destinées à ces consultations. Ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à son collègue de l’Intérieur.
D’où l’idée selon laquelle sa sortie viserait à provoquer une réaction en haut lieu pour dessaisir l’Ordonnateur des dépenses de la prérogative de contrôler ce pactole. Mais encore une fois, cela n’est que spéculation.
Terrorisme oblige ! Le gouvernement veut réguler les grands rassemblements organisés lors des fêtes de Noël et de Saint-Silvestre. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a déclaré hier à l’Assemblée nationale que ces festivités seront réglementées à défaut d’être interdites.
Abdoulaye Daouda Diallo offre aux Dakarois un Noël et une Saint-Sylvestre sous haute surveillance policière. Conscient qu’à la fin de ce mois diverses manifestations seront organisées un peu partout à Dakar, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a décidé de règlementer les festivités publiques.
Lors de son passage hier à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen de son budget 2016, Abdoulaye Daouda Diallo a prévenu les fêtards, qui seront massés à la Place de l’Indépendance, de l’Obélisque, à la Place du Souvenir, au Grand Théâtre, au Monument de la Renaissance etc., qu’ils ont besoin d’autorisation préalable.
Soutenant que le terrorisme est un «phénomène nouveau qui impose des nouveaux comportements», le ministre martèle que la célébration des fêtes de fin d’année ne vont pas se passer comme on a l’habitude au Sénégal.
«Ce n’est pas possible ! Aujourd’hui des manifestations de ce genre devront faire l’objet de demande ou d’une information préalable au niveau de l’autorité qui pourra déployer des forces qui seront capables de veiller à leur sécurité. Des festivités dans tous les coins de rue, je pense que c’est un comportement qu’il faut bannir chez les Sénégalais. Des rassemblements avec l’usage abusive des pétards ou fumigènes seront réglementées, voire même interdites si besoin. On va travailler à informer les utilisateurs de ces objets», a averti le ministre précisant que certaines festivités seront interdites.
Appel à un consensus national avec l’opposition
Après avoir débloqué 13,5 milliards de francs Cfa pour l’acquisition de matériels en vue de sécuriser les frontières et procéder à l’arrestation d’imams radicaux, le gouvernement ne ménage ses efforts pour fermer les portes du Sénégal aux terroristes.
D’ailleurs, les montants alloués aux forces de défense et de sécurité ont connu une hausse pour l’exercice 2016. «Compte tenu de la situation qui prévaut sur le plan international et des développements dans notre sous-région, l’impératif du renforcement du dispositif sécuritaire de notre pays est devenu une nécessité. Aujourd’hui, dans la loi de finances 2016, les montants alloués aux forces de défense et de sécurité ont augmenté de 62 milliards 71 millions de francs Cfa, soit une hausse de 36% par rapport à 2015», informe Birima Mangara, ministre délégué chargé du Budget.
Dans cette lutte contre l’axe du mal qui fait des ravages dans la sous-région ouest africaine, le ministre de l’Intérieur a sollicité l’implication de toutes les sensibilités du pays et notamment les partis politiques de l’opposition.
Selon Abdoulaye D. Diallo, la lutte contre le terroriste est une affaire nationale et doit nécessiter la mutualisation des efforts. «On veut un consensus national qui doit être obligatoire. C’est nécessaire. Cette question doit transcender les clivages politiques. Il n’y a rien qui puisse justifier qu’on ne s’entende pas sur la préservation de la paix au niveau du Sénégal», dit-il.
Il faut rappeler qu’en France, la classe politique, majorité comme opposition, s’est retrouvée au Congrès au lendemain des attentats de Paris pour chanter La Marseillaise. Et dans un même élan, elle a décidé de s’unir contre l’ennemi. On est loin d’un tel scénario au Sénégal.
RÉHABILITATION DES COMMISSARIATS DE POLICE
L’Etat met plus de 6 milliards
C’est la députée du Fsd/Bj qui a posé le débat sur la vétusté des commissariats de police. Ndèye Dieynaba Ndiaye n’y est pas allée de main morte : «Je suis dégoutée quand j’entre dans les commissariats de police. On est agressé par l’odeur nauséabonde et les personnes mises en garde à vue, sont dans des conditions exécrables.»
Le ministre Abdoulaye Daouda Diallo reconnaît cette situation, mais fait-il remarquer, son département a mis un programme «pour inverser cette tendance». A ce propos, son collègue du Budget, Birima Mangara, annonce que des crédits d’un montant de 6 milliards 400 millions de francs Cfa ont été alloués pour la réhabilitation des commissariats de police.
Soro : Mandat d'amener…
La tension retombe à Paris. La juge d'instruction française Sabine Khéris a levé ce mardi le mandat d'amener visant le président du Parlement de Côte d'Ivoire, actuellement en France, ont annoncé les avocats de Guillaume Soro dans un communiqué, repris par Rfi. La justice française recherchait le président de l’Assemblée nationale ivoirienne dans le cadre d'une instruction sur une plainte de Michel Gbagbo, le fils de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. La magistrate Sabine Khéris a reconnu que Guillaume Soro bénéficiait bien du statut diplomatique. Il était en France pour représenter officiellement la Côte d'Ivoire à la Cop21. Les défenseurs de Guillaume Soro ont pour preuve transmis à la juge les ordres de mission du président ivoirien et celui de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. La juge d’instruction française avait délivré ce mandat en fin de semaine dernière après le refus de Guillaume Soro de répondre à plusieurs de ses convocations.
…Levé par la juge
Lundi, les policiers se sont présentés à une adresse en région parisienne, mais ce dernier ne s'y trouvait pas. Les défenseurs du président du Parlement ivoirien s'étaient élevés contre ce mandat d'amener «délivré en méconnaissance des pratiques et des usages diplomatiques admis et reconnus». Mais cette procédure judiciaire visant Guillaume Soro a surtout suscité un véritable tollé à Abidjan où l'ambassadeur de France a été convoqué mardi peu avant midi par le chef de la diplomatie ivoirienne. Le ministre a parlé de «viol complet des accords de coopération». Ce mardi après-midi, une trentaine de députés réunis en session extraordinaire ont estimé que cette décision était de nature à nuire au président de l'Assemblée nationale ivoirienne et à l'Assemblée tout entière. Cette levée du mandat d'amener devrait pouvoir faire retomber la tension entre Abidjan et Paris.
Contre la corruption…
"La corruption doit être combattue dans tous les secteurs d’activités, à plus forte raison dans le secteur du service public de la Justice, qui est le socle même de l’Etat de droit". C’est la conviction du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) selon qui "les travailleurs de la Justice ont fait de cette lutte leur credo". D'ailleurs, indique le syndicat, "la lutte contre la corruption est le septième point de la plateforme revendicative" qu'il a déposé sur la table du gouvernement. En ce sens qu'"elle constitue une revendication majeure de tous les travailleurs de la Justice qui ont compris, que la corruption est la plus grande menace contre l’Etat de droit, la démocratie, la paix et la sécurité".
…Le Sytjust pour une…
Profitant de ce 9 décembre 2015, journée internationale de lutte contre la corruption, le Sytjust lance un "appel au gouvernement pour l’éradication de la réelle pauvreté des travailleurs de la Justice", déplorant que "ces acteurs de la Justice sont assujettis à une paupérisation qui résulte de la modicité des rémunérations qui leur sont allouées". Le syndicat révèle qu'"une très large frange de ces travailleurs est à un niveau de rémunération dépassant à peine 100 000 francs Cfa par mois et, en définitive aucun travailleur de la justice ne gagne sa vie de manière convenable". Le Secrétaire général Ayé Boun Malick diop et les responsables du Ben du Sytjust estiment que "la revalorisation des salaires des travailleurs de la justice est le moyen le plus efficace pour lutter contre la corruption dans la Justice. Elle procède au renforcement de la sécurité judiciaire sans laquelle le service public de la Justice serait défectueux".
…Revalorisation des salaires
En effet, disent-ils, "la Justice étant le théâtre de grands enjeux, la précarité de ces agents est une porte ouverte à toutes sortes de tentations parmi lesquelles la corruption et l’extorsion. La situation des travailleurs de la Justice est un terreau propice à toutes les inclinations imaginables". Ils soutiennent, en outre, que "la justice doit bénéficier d’un traitement particulier car elle présente une singularité dans l’existence l’Etat de droit. L’émergence ne peut aller de pair avec une pauvreté exécrable et réelle dans le secteur de la Justice". Le Sytjust lance aussi un appel aux "syndicats, intersyndicales et centrales syndicales (à) s’impliquer davantage dans la lutte contre la corruption, car en dernier ressort l’environnement professionnel est le siège de la corruption dans tous les secteurs".
Apr Zig !
En visite en Casamance pour une cérémonie de remise de matériels scolaires à des Cem situés dans des zones impactées par le conflit, le Secrétaire général de l’Anrac, Ansou Sané, par ailleurs responsable apériste à Ziguinchor, a profité de son séjour pour accueillir, dans son fief politique de Soucoupapaye, dimanche dernier, de nouveaux militants venus de l’Ucs. Le Secrétaire général de l’Anrac a profité de cette occasion pour annoncer d’autres ralliements dans les semaines à venir. Ansou Sané a aussi lancé un appel à l’unité de l’Apr à Ziguinchor entre tous les responsables pour réussir le seul pari qui vaille, celui de la reconquête de Ziguinchor par la Coalition Benno Bokk Yakkar.
Déchets urbains
Lors de l’atelier de renforcement des capacités des Secrétaires généraux des départements et des villes portant sur les procédures d’élaboration du budget de la collectivité locale, tenu à l’Ecole nationale d’administration (Ena), le 1er vice-président de l’Association des départements du Sunugaal (Ads), Mamina Kamara par ailleurs Président du Conseil départemental de Bignona a soutenu le ministre des Collectivités locales et de la décentralisation dans le dossier de la gestion des déchets solides urbains. Un dossier qui a été arraché des mains de l'Entente Cadak-Car de Moussa Tine et géré maintenant par l’Unité de coordination et de gestion (Ucg) logé au ministère des Collectivités locales.
Déchets urbains (Bis)
«Je vous félicite parce que (Ndakaaru) est devenue propre. Parce que quand quelqu’un travaille, il faut une sanction positive, et je vous en félicite. Nous savons ce que c’est que de gérer des collectivités et nous vous remercions pour cette vision», a-t-il dit. Mamina Kamara a par ailleurs, remercié le ministre pour l'initiative de cet atelier de renforcement des capacités, indiquant qu'après l’Acte 3, cette nouvelle entité qui est le Département a besoin d’être encadré. «Il nous faut un encadrement et un accompagnement. Les cibles, qui sont les secrétaires généraux de départements, sont des personnages clé de l’administration», a-t-il fait savoir.
Waly Seck met un…
Waly Seck de retour sur la scène discographique nationale après une longue absence. Selon son staff, le fils de Thione a "fini de concocter un véritable chef d’œuvre d'une vingtaine de titres". Un opus qui, dit son entourage, "marque indéniablement une étape importante dans (sa) carrière". Comme à son habitude, disent ses proches, "Waly va encore innover et surprendre son public qui est sa seule raison de vivre". Ainsi, annoncent-ils, "il va procéder à la présentation de cette nouvelle production le samedi prochain au Penc Mi.
…Cd aux enchères
Ce sera au cours d’une soirée inédite où il procédera à la vente aux enchères d’un unique exemplaire du Cd. Une façon de choyer un fan qui sera le plus apte à mériter cette marque d’estime. Les proches de Waly annoncent qu'une partie des fruits de cette vente aux enchères sera reversée à des couches défavorisées de la population. Ce sera, disent-ils "une façon pour l’artiste d’anticiper sur les cadeaux de Noël et du nouvel an". Il est à souligner que "le public trié sur le volet découvrira un pan de l’album et l'heureux bénéficiaire sera le seul (Sunugaalien) à disposer de cette pépite 48h avant le lancement officiel qui aura lieu le mercredi 16 décembre courant au Vogue".
Foire : Hausse de prix
Les vendeurs de sachet d'eau venus, eux aussi, se faire du fric à la Foire, ont doublé le prix du sachet d'eau. Par exemple celui qui coûtait 50 FCfa est passé à 100 FCfa. Ils expliquent cette hausse par le fait qu'ils paient 600 FCfa leur ticket d'entrée à la foire et sont donc obligés de répercuter cela sur leurs prix. "Je n'ai ni stand ni badge. Je dois payer mon entrée donc c'est normal que j'augmente le prix du sachet d'eau", dit l'un d'eux, précisant que les affaires marchent : "je ne me plains pas". Cette hausse est aussi notée au niveau des tickets qui coûtaient 500 FCfa les années passées et qui sont passés cette année à 600 FCfa. Les vendeurs de tickets ne veulent pas trop s'expliquer sur cette hausse. "Nous avons reçu des instructions et nous les suivons", se contentent-ils de dire.
Mario Vaz…
Un chef d'Etat d'un pays étranger qui débarque à l'Isra, ce n'est pas tous les jours que cela arrive. Avant-hier, le président bissau guinéen, José Mario Vaz, a profité de son séjour à Ndakaaru pour effectuer une visite de prospection au niveau de l’Institut sunugaalien de recherches agricoles (Isra). Accompagné par l’ancien directeur général dudit Institut, Dr Seck-Ndanaan, ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, "le président José Mario Vaz a pu prendre connaissance des différentes variétés de semences certifiées créées par les chercheurs de ce temple des sciences agricoles du (Sunugaal)", renseigne le service Com de Seck-Ndanaan.
…A l'Isra
"Dans le hall du bâtiment central de l’Isra, étaient également exposées différentes variétés du riz local produites dans la vallée du fleuve Sunugaal et des panneaux décrivant des programmes et politiques agricoles tels que le Pracas, le 3Prd et le Pnar, entre autres, déroulés par l’Etat du (Sunugaal)". Selon le document, séduit, "le président de la Guinée Bissau compte s’inspirer de ce modèle de développement agricole, initié sous la vision éclairée de (SMS) dans le cadre de la mise en œuvre du Pse". Il est indiqué que "pour amener son pays à un niveau de croissance équilibrée, M. Vaz demeure convaincu que seule l’agriculture peut l’aider dans cette exaltante tâche".
Procès à Mbacké
Reparlons des 2 proches de Sadaga et celui d'El Pistolero qui avaient été déférés au parquet de Mbacké avant-hier avant de bénéficier d'un retour de parquet. C'est pour dire qu'Omar Ka et Moustapha Mbeur (proches de Sadaga) et Modou Fall Kala (proche du député El Pistolero) ont été finalement inculpés et placés sous mandat de dépôt à la Maison d'arrêt et de correction de Mbacké. Ils seront jugés jeudi devant le tribunal départemental de Mbacké pour coups et blessures volontaires. Omar Ka et Moustapha Mbeur sont poursuivis pour coups et blessures volontaires par Modou Fall Kala qui les accuse de l'avoir enlevé et tabassé. Mais ce dernier aussi est poursuivi par une certaine Khady Guèye proche de Sadaga pour coups et blessures volontaires.
INTERDICTIONS DES FEUX D’ARTIFICE EN FIN D’ANNÉE ET DE LA MENDICITÉ, RATTACHEMENT DE LA GENDARMERIE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR, LOI SUR LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE EN GESTATION… : Bouclier contre l’insécurité
A cause de la menace terroriste, les autorités étatiques ont décidé de revoir la célébration des fêtes de fin d’année. Selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, l’usage des feux d’artifices sera réglementé ou interdit. Mieux, les fêtes organisées dans ce cadre feront aussi l’objet d’une autorisation administrative. Il a fait l’annonce à l’Assemblée nationale hier, mercredi décembre, lors du vote du projet de budget de son département
SENEGAL-NIGERIA ET ALGERIE-AFRIQUE DU SUD, CE MERCREDI : A l’heure de Rio
L’équipe olympique du Sénégal fera face au Nigeria ce mercredi à 15h au stade Léopold Sédar Senghor, en quête d’une place en finale de la Can U23. Une rencontre cruciale qui ouvre non seulement les portes de la qualification historique aux Jeux olympiques de Rio 2016, mais aussi qui permet au Sénégal de prendre une option sérieuse pour un premier titre majeur de son histoire
CAN U23 DEMI-FINALES SENEGAL - NIGERIA à 15 h : Embarquement pour Rio cet après-midi
Les «Lions» sont tout proches de rééditer l’exploit de leurs ainés de 2012. Mais pour cela, il faudra sortir le Nigeria cet après-midi en demi-finales de la Can U23.
AFRIQUE DU SUD-ALGERIE : Duel entre les deux extêmes du continent
Pari interdit dans cette rencontre entre l’Algérie et l’Afrique du Sud qui disputent la deuxième demi-finale de cet après-midi. Les deux sélections ont des arguments pour s’en sortir
LEX SPORTIVA : La formation du jeune footballeur
L’entrée en formation du jeune footballeur est suspendue à la conclusion d’un contrat de formation entre lui (ou son représentant légal) et l’association ou la société sportive. Lequel contrat précisera la durée et les modalités de la formation, en premier lieu, les droits et les obligations de chacune des parties ainsi que les conditions et modalités de résiliation, en second lieu. Le jeune en formation doit, au moment de la signature de la convention, être âgé de quatorze ans révolus.
ECHOS DE LA TANIERE - FREDERIC MENDY, ANCIEN INTERNATIONAL : «J’ignore ce qui a freiné ma carrière»
Il a fait les beaux jours de l’équipe nationale entre 2003 et 2008. Aujourd’hui, Frédéric Mendy a disparu des radars. Mais, à 34 ans, «Kirikou» ne désespère pas de donner un nouvel élan à sa carrière. Pour l’heure, moniteur à la Talaudière, un quartier de Saint-étienne, Fred encadre des enfants de moins de 10 ans.
Frédéric, qu’êtes-vous devenu ?
Je suis là à Saint-étienne à la recherche d’un club. Je m’entraîne tous les jours en attendant une proposition. C’est à laval que j’ai signé mon dernier contrat en 2013. Mais, depuis lors, j’ai eu des propositions qui ont capoté.
il paraît que vous vous êtes embrouillé avec vos agents ?
Je n’ai plus d’agent. J’ai rompu avec mon agent et je travaille seul depuis des années. C’est très compliqué avec eux. là, je profite de mes enfants parce que j’ai beaucoup voyagé et je n’ai pas eu le temps de vivre avec ma famille. là, les choses se mettent en place petit à petit. vraiment, je ne veux plus y revenir.
Depuis 2008 vous avez disparu des radars. Comment expliquezvous cela ?
Je ne sais pas ce qui m’arrive et je ne sais pas ce qui m’a freiné dans mon élan. Même moi, je me pose la question et je n’ai pas de réponse. Je laisse tout entre les mains du Bon dieu. J’ai entendu beaucoup de choses concernant ma carrière. C’est vrai que depuis deux ans je n’ai pas de club mais je ne rechigne pas. Je continue à chercher.
A 34 ans, pensez-vous que vous pouvez rebondir dans un autre club ?
Tant qu’il y a la santé, on peut toujours continuer à jouer. Je n’ai pas de problème dans ce sens. tout se passe bien chez moi. il y a des gens plus âgés que moi qui continuent à jouer au football. Mon âge n’est pas un handicap. Le football est mon métier et j’attends que l’opportunité se présente pour rebondir.
Là, que faites-vous comme activité au quotidien ?
Là, pour me maintenir et gérer mes arrières, je me suis engagé avec un petit club de mon quartier à Saint-étienne qui s’appelle la talaudière. J’encadre les jeunes de moins 9 et 10 ans. En tant que moniteur, je prépare aussi ma reconversion. là, je discute avec les dirigeants du club pour qu’ils m’aident à trouver les diplômes pour gérer la petite catégorie, comme ça je vais bien vivre de ma passion.
Suivez-vous l’évolution de l’équipe nationale du Sénégal ?
Je sais qu’il y a Aliou Cissé, mon ancien capitaine en équipe nationale qui est l’entraîneur de l’équipe, mais je ne suis pas trop les prestations des lions. Je sais qu’il y a une bonne génération mais il faut qu’elle se batte si elle veut vraiment faire mieux que les précédentes générations.
N’est-il pas étonnant qu’un ancien international ne suive pas la sélection ?
vous savez, le Sénégal reste mon pays et il m’a tout donné. Aujourd’hui, mon plus grand souhait, c’est de voir cette équipe planer au sommet du football africain. Nous avons toujours eu des joueurs de qualité, au talent naturel. Je suis content qu’Aliou Cissé soit à la tête de cette équipe. il sera l’homme de la situation, à condition qu’on l’accompagne et qu’on ne lui mette les bâtons dans les roues parce que, malheureusement, au Sénégal, les gens critiquent à tout-va.
Quel souvenir gardez-vous de la sélection ?
la CAN-2008 au Ghana me reste en travers de la gorge. Nous avions une bonne génération de footballeurs qui pouvait remporter cette compétition. Malheureusement, on se fait éliminer dès le premier tour et, avant, notre coach démissionne en pleine compétition. depuis lors, je n’ai plus été en sélection. Et c’est à partir de là que je me suis dit que c’est fini pour moi.
Qui pour Saloum-Saloum ?
Après que son duel contre Nguer a été ficelé, Saloum-Saloum a commencé à avoir des démêlés avec la justice. C’est par la suite qu’il a perdu cet adversaire qui devait finalement affronter Feugueleu. Alors, il faudra attendre de voir le protagoniste que trouvera Bamba Faye pour Saloum Saloum.
Nguer sera-t-il prêt ?
La défunte saison, le combat Nguer / Feugueleu n’a pas pu se tenir. Pour cause, le pensionnaire de l’écurie Tay Shinger a annoncé qu’il s’était blessé au genou. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait pris les airs. Mais à son retour, il faisait dans le clairobscur. Alors cette saison, attendons de voir s’il sera prêt à nouer son nguimb.
Moussa Gningue encense Tapha Guèye
L’ami éternel de Tapha Guèye n’a pas une fois de plus manqué de jeter des fleurs à l’ancien lutteur Tapha Guèye. Moussa Gningue, l’unique préparateur mystique du frère de Mbaye Guèye, a donné
quelques anecdotes notamment lors de la victoire de Tapha Guèye face à Alioune Diouf
Tapha Guèye se confie
Grand invité de l’émission Degn Kumpa sur la RTS, le deuxième Tigre de Fass Tapha Guèye est revenu longuement sur sa carrière dans l’arène. L’ancien chef de file de Fass a indiqué qu’il était menuisier métallique avant d’arrêter ce métier pour se consacrer à la lutte.
Gris Bordeaux chambre Bombardier
Ils se sont rencontrés lors d’une manifestation à Thiès organis ée par le richissime homme d’affaires Demba Kâ. Gris Bordeaux n’a pas manqué de taquiner Bombardi er de Mbour. Une «provocati on» qui traduit l’état d’esprit amical de ce lutteur envers le Roi des arènes.
Building attendu
Depuis son retour, le pensionnaire de l’école de lutte Sakku Xam Xam n’arrive pas à s’imposer. Building qui avait gagné son duel contre Doumboul après recours était attendu pour la confirmation. Malheureusement, il a perdu contre Wouly 2 le 28 décembre 2014. Une défaite qui l’oblige à revenir en force.
Aziz et Gaston n’abandonnent pas leur collaboration
Alors qu’on pensait que ces promoteurs ont abandonné cette piste, Aziz Ndiaye et Gaston Mbengue campent sur leur décision d’organiser une grosse affiche avant la fin de la saison. Pour le moment, ils n’ont pas encore communiqué sur les lutteurs ciblés pour ce combat.
Ousmane Diouf regrette son absence lors du Drapeau Sunu Lamb
L’animateur de la RDV Ousmane Diouf n’a pas pu assister au gala de Sunu Lamb tenu samedi dernier à Adrien Senghor. Le communicateur traditionnel a tenu à présenter ses excuses lors de son passage dans les locaux du journal.
Si Belle veut un combat
Ce pensionnaire de l’école de lutte Ndakaru a repris les entraînements depuis quelques semaines. Si Belle ambitionne de réaliser une belle saison cette année. Il lui reste d’avoir un combat avant de se projeter sur le futur.
VIDEO
PLAIDOIRIE ET RÉQUISITOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS – Entretien avec Babacar Gaye du PDS : "Des prévaricateurs avérés sont au pouvoir" - "Transparency a fait preuve de légèreté" - Fada ne peut pas tenir un congrès - "Macky Sall souhaite peut-être que Boko Haram frappe le Sénégal"…
Secrétaire national du PDS à l'Orientation et aux Stratégies, également chargé des Réformes et porte-parole d'Abdoulaye Wade, Babacar Gaye s'est prononcé sans ambages au micro de SenePlus sur les questions d'actualité : rapport de l'ARMP, crises à l'Assemblée nationale, la prochaine présidentielle et le budget 2016.
Les rideaux viennent de tomber sur le Magal de Touba. La lutte contre la corruption a été la pierre angulaire du message du khalife général des mourides via son porte-parole. Peut-on dire que c'est un discours qui vient à point nommé quand on voit que le dernier rapport de l'ARMP fait état de plusieurs pratiques corruptives liées à la passation des marchés publics ?
Le grand Magal de Touba a toujours été une occasion pour le khalife général des mourides, par la voix de son porte-parole ou directement par lui-même, de donner des indications, de tracer un viatique dans le sens de plus d'exigence de paix, de tolérance, de concorde et d'éthique selon les règles de l'Islam.
Si le porte-parole du khalife général des Mourides, Serigne Bass Abdou Khadre, pose le problème de la corruption dans notre pays, cela veut dire que ce fléau de notre économie, de notre société, s'est exacerbé et constitue un facteur limitant de notre développement. Et sous ce rapport, nous ne pouvons que nous en féliciter. D'autant que Serigne Bass, à travers sa voix, exprime le sentiment de la majorité des Sénégalais par rapport à cette question de la corruption.
Il appartient d'abord aux pouvoirs publics, ensuite aux citoyens surtout aux fonctionnaires de l'administration publique, du policier au ministre, de prendre en charge cette demande sociale et de lui trouver une solution le plus rapidement possible. Cela va contribuer à créer les conditions d'une gestion transparente des ressources publiques qui seraient orientées, le cas échéant, vers les secteurs les plus arriérés de notre économie, mais surtout pour financer le développement et lutter contre la pauvreté qui gangrène les bases de l'épanouissement de nos populations.
Le discours du Khalife intervient dans un contexte assez particulier, contexte de publication du rapport de l'ARMP qui épingle la gestion du régime de Macky Sall à travers les structures décentralisées, l'administration, les agences et le secteur privé et parapublic de l'Etat. C'est encore affligeant quand, ce phénomène s'accentue avec les grands marchés qui font l'objet d'une entente directe ou de gré à gré par la seule volonté de M. le président de la République qui est l'épicentre de la gestion économique et sociale du pays. Donc si nous sommes conséquents avec nous-mêmes, dans le cadre de la reddition des comptes et pour opérer les ruptures que l'actuel régime a portées en bandoulière, il urge de traquer ces prévaricateurs, de les juger et de les condamner s'ils sont coupables.
On ne doit pas avoir dans notre pays une justice à deux vitesses où les vaincus sont traqués, vilipendés mis en prison de manière illégale et arbitraire alors que ceux sont chargés de veiller sur nos ressources publiques afin de les utiliser à bon escient, font dans la gabegie, dans le détournement de deniers publics et dans la corruption. C'est pourquoi nous saluons l'implication des porteurs de voix comme Serigne Bass Abdou Khadre dont nous espérons que l'appel sera entendu par tous les Sénégalais.
Est-ce vous pensez que les dénonciations de l'ARMP seront suivies d'effets si l'on sait que des dignitaires de l'ancien régime dont les gestions ont été épinglées par différents corps de contrôle ne sont pas tous inquiétés ?
C'est là que le bât blesse. C'est en cela que je ne me fais aucune illusion quant à la prise en charge de cette demande par le président de la République et son gouvernement. Aujourd'hui, des prévaricateurs avérés sont dans les sphères du pouvoir. Et certains font partie de ses collaborateurs, d'autres sont recyclés dans des structures de gestion et cela pose un problème d'éthique et de bonne gouvernance politique.
C'est comme si certains politiciens, de par leur capacité à transhumer ou à mobiliser des foules doivent être absous de leur mauvaise gestion ou doivent bénéficier d'une immunité par le fait du prince. Ce n'est pas un bon exemple d'éthique politique de bonne gouvernance.
Au moment où des pratiques corruptives à grande échelle entachent la passation des marchés publics, l'ONG Transparency délivre un satisfecit à l'État sénégalais pour sa lutte contre la corruption. Comment appréciez-vous cela ?
Transparency est un organisme qui analyse et apprécie sa perception de la corruption dans un pays. Que je sache, il n'y a pas de fait avéré de corruption qu'il ait dénoncé de manière nette et précise. Après avoir servi de bras armé aux lobbys qui ont encouragé le départ de Wade, celui qui représentait Transparency au Sénégal est allé à la soupe. Par conséquent, ce n'est pas ce dernier qui pourrait produire un rapport négatif contre le régime de Macky Sall.
Transparency a sa façon de voir les choses, mais le khalife des mourides de même que les Sénégalais ont constaté que le pays est plus corrompu qu'avant. La preuve, les scandales se succèdent et c'est comme si c'est du je-m'en-foutisme. Et si dans ce contexte, Transparency délivre un satisfecit à l'État du Sénégal, c'est faire preuve de légèreté.
Lors de la réception de la délégation parlementaire, le khalife des mourides a appelé le président Moustapha Niasse à mettre fin à cette crise qui sévit à l'Assemblée nationale. Comment appréhendez-vous un tel appel dans ce contexte de conflit entre la majorité et l'opposition parlementaire ?
C'est inédit que le saint homme de Touba donne autant de directives dans la gouvernance politique de notre pays. En général, le cheikh ne s'intéresse pas aux questions politiques. S'il estime suggérer au président de l'Assemblée nationale de trouver rapidement une solution à la crise qui secoue l'institution parlementaire du fait de ce régime qui cherche à réduire l'opposition à sa plus simple expression, c'est parce que la situation est grave. Il a dû avoir des éléments d'information qui l'obligent à tirer la sonnette d'alarme.
Cette affaire risque de décrédibiliser à jamais les institutions de la République. On a connu des crises à l'Assemblée nationale. Macky et ceux qui l'ont soutenu à l'élection présidentielle de 2012 avaient promis aux Sénégalais des ruptures surtout dans la gouvernance politique et particulièrement dans l'autonomisation de l'Assemblée nationale. Aujourd'hui on se rend compte que la majorité parlementaire, sous la conduite de Moustapha Niasse, a tout fait pour empêcher la constitution du groupe parlementaire de l'opposition. Et il est évident que tout cela ne peut pas se faire sans l'implication ou la responsabilité directe du président de la République qui est le chef de la majorité, mais qui doit rester la clé de voûte des institutions.
Et si le khalife s'est adressé à Moustapha Niasse à travers la délégation parlementaire qu'il a reçue, c'est une façon de dire au président Macky Sall de mettre fin à cette cacophonie qui n'honore pas la République. D'ailleurs, je n'ai pas compris le mutisme des intellectuels et pourquoi les juristes de ce pays n'ont pas dit expressément que la majorité "yaakaariste" a enfreint la loi.
Il y a beaucoup d'entorses d'autant que, dans les réformes qui sont advenues au mois d'août 2015, il était question surtout de renforcer l'annualité la constitution des groupes parlementaires en introduisant au sein de l'article 20, un alinéa important qui stipule que "pour les autres sessions, les groupes parlementaires sont constitués dans les mêmes conditions que celles de la première session de la législature". Donc le groupe parlementaire dirigé par la présidente Aïda Mbodj a bien respecté les dispositions du règlement intérieur de l'Assemblée. Sans ces groupes parlementaires, les instances de l'Assemblée nationale ne peuvent être installées.
Le message califal adressé à la majorité et à l'opposition est perçu comme une invite afin d'œuvrer dans le sens de stabiliser les institutions car il ne sert à rien de continuer dans cette chienlit d'où personne ne sortira vainqueur.
La situation de crise entre la majorité et l'opposition ne connait pas encore un début de solution malgré la stratégie de blocage systématique adoptée par les députés du cadre de concertation de l'opposition. Que comptez-vous faire pour gagner votre combat ?
L'opposition parlementaire n'a jamais projeté de saboter les travaux de l'Assemblée nationale. Elle a décidé de se battre pour le respect de la loi. Toutefois des canaux de communication et de concertation ont été balisés par certaines bonnes volontés pour que l'opposition parlementaire sursoie à son plan d'action en attendant qu'une solution soit trouvée. Elle est dans cette perspective pour recouvrer ses droits sans se départir de son schéma de lutte. En cela, les députés sont soutenus par le Front patriotique pour la défense de la République, le Cadre de concertation de l'opposition et tous les citoyens épris de justice.
Il ne s'agit pas de déstabiliser le pays, ni de décrédibiliser l'Assemblée nationale. Il s'agit plutôt de se battre contre une institution parlementaire affidée à un chef d'Etat dont l'unique ambition est de restreindre les droits de l'opposition parlementaire et la réduire à sa plus simple expression. Ce qui est une catastrophe et aucun démocrate ne l'acceptera.
Modou Diagne Fada est exclu du Pds mais il déclare cette exclusion nulle et non avenue. D'ailleurs, il est dans la logique d'organiser un congrès de renouvellement. Que comptez-vous faire, vous qui ne partagez pas ses idées réformatrices ?
Nous attendons, comme lui et ses amis l'ont annoncé, l'organisation d'un congrès après le Magal. Nous nous demandons comment Fada, exclu du Pds en bonne et due forme, pourrait convoquer un congrès afin de renouveler les instances supérieures du parti. Sous ce rapport, je voudrais faire quelques précisions : Modou Diagne Fada et les frondeurs qui le suivent ne peuvent pas convoquer un congrès pour plusieurs raisons. D'abord dans nos statuts et règlement intérieur, il est dit que le congrès ordinaire se réunit tous les deux ans sur convocation du Secrétaire général national ou du bureau politique. Il est possible que le congrès soit convoqué de manière extraordinaire toujours par le Secrétaire général national ou par le Bureau politique. Il peut aussi être convoqué par les 2/3 des fédérations à condition qu'une défaillance de la direction nationale soit constatée.
Est-ce que Modou Diagne Fada et compagnie ont dit que le Secrétaire général national Abdoulaye Wade a failli ? Il faut d'abord qu'ils assument cette position, ensuite il faut qu'ils apportent les preuves de sa défaillance. A supposer que la direction du parti ait failli, il y a des conditionnalités que les frondeurs ne peuvent pas réunir. Ensuite pour convoquer le congrès, il faut fixer le nombre de délégués par fédération sur la base des cotisations. Le versement des ressources issues de la vente des cartes de membres est certifié par un quitus délivré par le trésorier du parti. Et Fada n'a pas le pouvoir de délivrer des quitus aux fédérations sur la base de leurs cotisations surtout que le Pds n'a pas vendu de cartes. Et troisièmement le congrès est forcément convoqué, mis en œuvre par le bureau politique. Là aussi, ils n'ont pas les moyens politiques pour contraindre le bureau politique à mettre en œuvre l'organisation d'un congrès.
Vous voyez comment il est complexe d'organiser un congrès au Pds. Depuis l'affaire Serigne Diop, nos textes sont verrouillés au point qu'il n'est plus possible à un frondeur de convoquer un congrès. L'expérience doit servir à quelque chose. Ceux qui gravitent autour de Fada doivent savoir que l'heure n'est pas à la division. Et que leurs motivations pour les réformes du Pds ne sont pas les mêmes que celles du chef de file des frondeurs. Il y a plus de manipulation que de volonté d'aller de l'avant.
Actuellement, toute idée de réforme serait en contradiction avec notre agenda politique et nos objectifs prioritaires. D'abord concernant l'agenda politique, le parti fait l'objet d'attaques intérieures comme extérieures. D'où la nécessité d'organiser la résistance. Ainsi toute idée de réforme dans ces conditions ne ferait qu'affaiblir inutilement le parti. Ensuite pour ce qui est des objectifs, Fada et compagnie clament urbi et orbi qu'ils sont pour le candidat Karim Wade. Ce à quoi je ne crois pas. Ils n'ont posé aucun acte pour qu'il sorte de prison parce qu'ils estiment que si Karim reste en prison, Fada peut constituer une solution alternative. C'est une utopie. Modou Diagne Fada serait le dernier sur lequel le Pds devrait compter pour reprendre le pouvoir en 2017.
C'est légitime qu'un homme politique ait des ambitions ; mais il ne faut pas être prétentieux et savoir ses limites objectives.
Puisque aujourd'hui il n'y a aucune lueur d'espoir allant dans le sens de l'élargissement de votre candidat Karim Wade, n'est-ce pas légitime d'avoir des ambitions pour se présenter en alternative ?
Fada avait tous les droits tant qu'il était militant du Pds mais il ne faut pas verser dans l'hypocrisie. Quand on a des ambitions d'être le porte-étendard du parti à l'élection présidentielle, on s'affirme. Aïda Mbodj avait déclaré à l'époque que la candidature n'est pas à l'ordre du jour et qu'il fallait attendre que Karim sorte pour que la compétition entre les prétendants soit plus juste. Même si je ne partageais pas la même vision des choses, j'estime que c'était honnête de sa part. Par contre, Fada déclare partout qu'il soutient la candidature de Karim à condition qu'il soit le Secrétaire général du Pds. Et que s'il arrivait que ce dernier reste en prison, il devrait être le candidat. Ce n'est pas de l'ambition, c'est de la trahison, un coup de Jarnac sur le dos de Karim. Surtout qu'en privé, il dénonce le choix porté sur Karim.
En réalité, il travaille pour Macky Sall. Quiconque crée des problèmes au Pds à l'heure actuelle affaiblit l'opposition et renforce le pouvoir. Si en 2017, notre candidat n'est pas élargi, hypothèse que personne ne souhaite et contre laquelle nous allons nous battre pour sa libération, nous trouverons une solution politique capable de faire partir Macky Sall du pouvoir.
Comment appréciez-vous cette situation indécise dans laquelle se trouvent les Sénégalais qui ne savent pas exactement l'année de l'élection présidentielle ?
Je suis scandalisé même si je reste convaincu que la présidentielle se tiendra en 2017. Macky Sall ne peut pas se dérober. L'opposition, la société civile, les démocrates créeront les conditions pour que les élections présidentielle et législatives se tiennent à dates échues.
Et la tenue du référendum en 2016 ?
Là aussi il essaie de jouer avec le temps et la psychose de l'insécurité ambiante. Peut-être qu'il souhaite que Boko Haram ou l'Etat islamique frappent le Sénégal pour qu'il prétexte d'une situation exceptionnelle de crise pour instaurer l'état d'urgence, bâillonner les libertés et renvoyer le référendum aux calendes grecques. Nous veillons au grain.
Cela est-il envisageable ?
Absolument ! Avant que cette crise ne s'amplifie en France et dans d'autres pays, il m'est arrivé de penser que si Macky ne s'était pas encore décidé, c'est parce qu'il attendait une situation exceptionnelle du genre que je viens d'évoquer pour annuler le référendum et ajourner l'élection en 2019.
Un mot sur l'économie. Le budget 2016 est de 3022 milliards, 398 millions. Sur cette somme 1048 milliards sont destinés à l'investissement. Un pas important dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent ?
Pas du tout. Le PSE était évalué à 11000 milliards et le gouvernement disait que tous les financements étaient bouclés. Il avait fixé des objectifs pour 2015. Le PSE n'a pas donné les effets escomptés. Il faut préciser qu'avec les 3022 milliards, on a enregistré une augmentation de moins de 5% de notre budget par rapport à l'année dernière. Le budget du Sénégal croit en moyenne de 8% depuis 1960. Donc ce n'est pas une performance si le budget a atteint la barre mythique des 3000.
Au contraire, le gouvernement de Macky Sall n'a pas atteint l'optimum de réalisation d'un budget qui prend en compte l'évolution de notre démographie et de nos besoins au plan économique et social. Plus de 1000 milliards sont destinés à l'investissement, dites-vous. Mais quelle est la part des recettes internes pour financer les investissements ? Il ne s'agit pas seulement d'investir pour investir, il s'agit aussi d'avoir une gestion efficace et vertueuse des finances publiques. Il s'agit surtout de restreindre certaines dépenses de prestige au profit des investissements. Or le Sénégal s'endette, continue à s'endetter et devient plus endetté que sous l'ancien régime.
On ne peut pas financer notre développement uniquement sur la base de l'endettement. Et on ne doit pas privilégier des dépenses de personnel au détriment des investissements. Les dépenses de personnel de la présidence de la République ont connu une augmentation de plus de 3 milliards. Sous ce rapport comment peut-on regarder les Sénégalais dans les yeux et leur dire qu'on est en train d'investir pour leur bien ?
Le sommet Chine-Afrique s'est tenu les 5 et 6 décembre en Afrique du Sud. Que peut attendre d'une telle rencontre un pays comme le Sénégal ?
Beaucoup de choses, même s'il y a un tassement des investissements de la Chine vers l'Afrique et particulièrement vers notre pays. C'est le président Wade qui a été l'innovateur dans ce domaine. Il ne faut jamais oublier que c'est lui qui a rompu avec Taiwan pour accepter la main tendue de la Chine. Laquelle a apporté tout son soutien au gouvernement du Sénégal en étant présent surtout pour les grands travaux.
La coopération avec la Chine est devenue incontournable en Afrique et partout dans le monde en général. C'est pourquoi le Sénégal doit être présent dans le marché chinois. Si la Chine décide de faire de l'Afrique son partenaire privilégié, elle ne fait que comprendre les enjeux du XXIe siècle. Abdoulaye Wade disait dans son ouvrage Un destin pour l'Afrique que le seul continent qui reste à développer et qui va sauver le monde, c'est l'Afrique. La Chine l'a compris.
LES RELATIONS SÉNÉGALO-CAMEROUNAISES MISES EN PERSPECTIVE
Dakar, 8 déc (APS) - Le Sénégal et le Cameroun nourrissent des ambitions dans l’intégration régionale, une perspective qui doit les amener à booster leurs relations économiques, a indiqué Adoum Gargoum, le ministre délégué auprès du ministre camerounais des Relations extérieures.
"Nos ambitions sont grandes et nous allons faire en sorte que les relations économiques puissent prospérer, voilà notre ambition", a dit M. Gargoum, représentant spécial du président camerounais Paul Biya à cette 24e édition de la FIDAK dont le Cameroun est l’invité d’honneur.
"Nous (le Sénégal et le Cameroun) avons notre objectif d’intégration régionale, nos deux pays sont des têtes de proue de leur sous-région", a-t-il indiqué dans un entretien accordé à l’APS.
"Tout comme le Sénégal est un pays leader en Afrique de l’Ouest, le Cameroun est la tête de proue en Afrique centrale en ce sens qu’il détient la moitié du produit intérieur brut (PIB) de cette sous-région", a-t-il relevé.
Avec son Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), le Cameroun veut être un pays émergent d’ici 2035, exactement comme envisagé par le Sénégal, à travers le Plan Sénégal émergent (PSE) lancé en 2013.
Présenté comme "la locomotive de l’Afrique centrale", le Cameroun observe depuis 2010 une stratégie de développement à travers son Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE).
Le DSCE avait été présenté comme "la première phase de la vision qui veut faire du Cameroun à l’horizon 2035, un pays émergent démocratique et uni dans sa diversité".
Aussi le président camerounais Paul Biya avait-t-il appelé à "une mobilisation autour de ce document", en partant d’un taux de croissance passé de 5.6% en 2013 à 6% en 2015.
De même, M. Gargoum a signalé la même vision à travers le Plan Sénégal émergent (PSE) "et les réalisations qui l’accompagnent".
Le PSE "se décline autour d’une vision qui permettra d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035, autour des valeurs fortes que sont la solidarité et l’Etat de droit", selon les autorités sénégalaises.
Le Sénégal et le Cameroun ont "établi des commissions juridiques qui permettent tous les deux ans de pouvoir poser un cadre juridique afin de faciliter les relations d’affaires et diplomatiques", a souligné souligne l’officiel camerounais.
En 2010, une commission mixte sénégalo-camerounaise s’est tenue à Dakar et les deux parties prévoient "une grande commission mixte en 2016 à Yaoundé".
Pour préparer cette grande commission mixte de 2016, "nous avons mis sur pied un comité de suivi qui examine les recommandations entre nos deux pays. Ledit comité de suivi a fait le déplacement de Yaoundé il y a quelques jours", a expliqué Adoum Gargoum.