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2 mai 2025
LA PROXIMITE EST-ELLE MEURTRIERE ?
Plus de deux ans après l’assassinat de l’alors 5ème vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Mme Fatoumata Mactar Ndiaye, par son chauffeur, un crime identique vient d’être commis à Tambacounda, samedi dernier 18 mai.
Plus de deux ans après l’assassinat de l’alors 5ème vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Mme Fatoumata Mactar Ndiaye, par son chauffeur, un crime identique vient d’être commis à Tambacounda, samedi dernier 18 mai. Cette nuit-là, aux environs de 22 heures, la jeune Binta Camara, 23 ans, a été froidement étranglée à mort par Alioune Fall, 33 ans. Le meurtrier présumé est présenté comme un « homme de confiance », plutôt à tout faire, du père de la défunte, Malal Camara. La proximité serait-elle devenue meurtrière ? Le Témoin pose le débat…
Il y a deux ans et demi était assassinée, de manière atroce, à Pikine, Fatoumata Mactar Ndiaye, militante de la première heure de l’Apr. La dame a été tuée par son chauffeur et homme de confiance Samba Sow. C’était en novembre 2016, veille du Grand Magal de Touba. « Membre » de la famille, bénéficiant de la confiance absolue de sa patronne qui le considérait comme son propre fils, Samba Sow s’était introduit ce samedi-là très tôt et sur la pointe des pieds dans la chambre à coucher de la dame. Connaissant les coins et recoins de la maison comme les doigts de ses mains, il savait qu’à cette heure matinale, la maison était déserte d’autant que les autres enfants de Mme Sy Fatoumata Matar Ndiaye étaient en pèlerinage à Touba pour les besoins du Magal. Samba Sow ignorait cependant que l’un des fils de la dame du nom d’Adama Oumar Ba avait renoncé au voyage sur Touba, préférant tenir compagnie à sa maman. Caché dans un coin de la maison, Samba Sow est entré dans la chambre à coucher de sa patronne dès que cette dernière est sortie pour se rendre aux toilettes. À son retour dans la chambre, la défunte Fatoumata Matar Ndiaye a surpris son chauffeur en train de fouiller dans son armoire. Pris la main dans le sac, et pour faire taire la victime, Samba Sow a sorti le couteau qu’il avait par devers lui pour poignarder lâchement sa patronne, l’égorger avant de s’en prendre à son fils qui a accouru lorsqu’il a attendu les cris de sa maman. Ce meurtre crapuleux et odieux avait suscité des débats sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans le landerneau politique, bref, dans tout le pays tellement beaucoup n’imaginaient pas qu’un collaborateur aussi proche puisse être sadique et ingrat au point de tuer une patronne qui ne lui refusait rien et qui lui avait même offert, quelques jours plus tôt, une forte somme d’argent pour qu’il se marie
Une proximité meurtrière ! Plus de 2 ans plus tard, un cas similaire noté au quartier Sara Guilèle de Tambacounda.
. Binta Camara tuée par son « frère adoptif ».
Les faits se sont déroulé le samedi 18 mai dernier aux environs de 22 heures. Pape Alioune Fall attend que l’agent préposé à la sécurité sorte de la maison du directeur général de l’Agence de développement local (Adl), pour se pointer sur les lieux. Sur place, il trouve Binta Camara qu’il essaie d’amadouer avant de lui demander des nouvelles de son père. Mais, cette dernière le rejette et commence à crier. Pris de panique, il tente de la maîtriser. Malheureusement, il donne à la victime, qui lui aurait opposé une farouche résistance, un coup fatal à la tempe. Binta rend l’âme. Tout comme Samba Sow, chauffeur et «fils » de Fatoumata Matar Ndiaye, Pape Alioune Fall, était considéré lui aussi par Malal Camara, directeur de l’Agence de développement local, comme son propre « fils ». « Son père (celui de Pape Alioune Fall, Ndlr) avait décidé de me le confier. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé ma fille Binta à avoir une affinité avec lui... », s’est tristement confié Malal Camara. Pourquoi une telle barbarie à l’endroit des personnes de « confiance » ? Le sociologue Pr Djiby Diakhaté souligne d’emblée deux constantes. La première est que, selon lui, ce sont des femmes qui ont été agressées. « La deuxième est que ces agressions se sont essentiellement déployées en milieu urbain. Cela veut dire qu’en milieu urbain, le mode d’habitation met l’accent sur le milieu géographique qui n’est pas effectivement une proximité axiologique et affective. Dans les villages, nous avons une proximité affective et une proximité éthique parce qu’on partage les mêmes valeurs. On est aussi parents. Evans Pritchard dit que ‘’chez les négro-africains, on est parent ou on est ennemi’’ », rappelle le professeur Djiby Diakhaté qui pense donc qu’il n’y a pas de problèmes de ce genre dans les vil lages. En effet, confie-t-il, c’est en milieu urbain où la proximité n’est que géographique qu’on assiste à des manifestations de « proximité meurtrière ».
Professeur Djiby Diakhaté : « En milieu urbain, la proximité n’est pas affective et éthique, elle est maléfique »
En ville, souligne le sociologue, la proximité n’est pas affective encore moins éthique. Par conséquent, souligne M. Diakhaté, « l’individualisme se développe et les formes de proximité qui se nouent sont plus artificielles que réelles avec un niveau d’hypocrisie qui peut être très élevé. Alors, ce que nous avons vu dans ces deux cas, ce sont des intentions qui n’ont pas pu être déchiffrées par certains acteurs. Parce que la personne s’est présentée sous un visage qui décline la bonté, l’attention, l’humanisme alors qu’au plus profond d’elle-même elle avait des intentions maléfiques. Ça, c’est surtout la manifestation d’une proximité géographique et territoriale qui n’est pas accompagnée d’une proximité éthique ou affective ». Pour éviter ce genre de situation, le sociologue Djiby Diakhaté pense qu’il faudrait que les familles soient vigilantes, que les groupes soient beaucoup plus regardants et sélectifs aussi dans la construction des relations et des interactions. « Parce qu’établir des liens avec quelqu’un ne doit pas exclure le contrôle. Mais, il faut aussi faire en sorte que « Tonton Saï Saï » ne soit pas intégré dans la famille», conseille le sociologue membre du Cnra (Conseil national de régulation de l’audiovisuel) M. Diakhaté
Bécaye Diarra, commissaire de police : « La proximité est bénéfique à 99 % »
A chaque fois que des cas de meurtre ou d’agressions sordides sont enregistrés dans le pays, la politique sécuritaire de l‘Etat est pointée du doigt. Mais, pour le commissaire Bécaye Diarra, ce sont deux situations particulières. En effet, le commissaire central de Saint-Louis déplore qu’à chaque fois qu’il y a des situations qui sortent de l’ordinaire, on dise qu’il y a absence de sécurité. « C’est vrai qu’on ne peut pas mettre un policier à côté de chaque citoyen, on ne peut pas non plus contrôler chaque personne qui rentre dans une maison surtout s’il s’agit d’une personne habilitée à rentrer en permanence dans cette maison-là. C’est ce qui s’est passé avec les cas de Fatoumata Matar Ndiaye et de Binta Camara. Le présumé auteur, quand il entre dans la maison de l’une ou l’autre, on ne peut pas l’interpeller pour lui demander ce qu’il fait là-bas. Parce que c’est un habitué des lieux. Dans la plupart des cas, cette personne peut venir causer avec la famille sans que l’on sache qu’elle est en train de concocter quelque chose. C’est vrai qu’on indexe souvent les forces de sécurité. Mais est-ce que ces forces de sécurité peuvent réellement faire quelque chose face à des situations très particulières comme celles-là ?», s’interroge le commissaire Diarra.
Poursuivant, l’ancien patron du commissariat de police spécial de Touba rapporte que quand il avait été nommé Calife des musulmans, Abou Bakr avait dit que « désormais je suis responsable de la sécurité des animaux. Si les animaux et les poules sont affamés, c’est moi qui suis le responsable ». Notre interlocuteur dit vouloir juste démontrer que la sécurité est globale. Et le commissaire Bécaye Diarra de soutenir : « Notre rôle, nous, hommes de sécurité, est de prendre toutes les dispositions pour que même la maman qui allaite son enfant chez elle le fasse en toute sécurité ». Cependant, le commissaire Diarra estime que la proximité est bénéfique à 99%. « Le remède de l’homme c’est l’homme. Le cancer de l’homme c’est aussi l’homme. Mais, le remède de l’homme peut être à 99 % alors que son cancer c‘est parfois moins de 5 % », conclut le commissaire Bécaye Diarra de Saint-Louis… Pour dire qu’il ne faut surtout pas partir des meurtres abjects de Fatimata Mactar Ndiaye et Binta Camara pour bannir à jamais les relations de proximité !
LES RAISONS DU LIMOGEAGE DE MAMOUR DIALLO
Il lui serait reproché d’avoir refusé d’intégrer le comité électoral communal de Bby de Louga mis sur pied par le président Macky Sall et dirigé par Moustapha Diop, lors de la présidentielle
Mbargou Diop, correspondant permanent à Louga |
Publication 22/05/2019
Une semaine après sa première sortie fracassante à Louga à la suite de son limogeage de la Direction des Domaines, les langues commencent se délier tant à Dakar qu’à Louga sur les profondes raisons ayant motivé le limogeage de Mamadou Mamour Diallo, président du mouvement « Dolly Macky »
En effet, selon des informations qui émaneraient des sphères gravitant autour du cabinet présidentiel (ou de ce qui en reste !) et du staff de la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby), il serait reproché à Mamadou Mamour Diallo d’avoir refusé d’intégrer le comité électoral communal de Bby de Louga mis sur pied par le président Macky Sall et dirigé par Moustapha Diop, lors de la présidentielle du 24 février dernier.
Le président du mouvement « Dolly Macky » avait alors, rappellent ses adversaires, « boudé » l’installation de ce comité et avait créé avec Aminata Mbengue Ndiaye un comité électoral parallèle. Ce comportement de Mamour Diallo qui, selon nos interlocuteurs, friserait « l’insubordination et le non respect de la discipline de parti et de la coalition , ainsi que des directives du président » aurait fragilisé, du coup, les chances de la coalition BBY qui n’a pas pu atteindre l’objectif de 80 % des suffrages exprimés que s’étaient fixés ses leaders. Cette position de cavalier seul prise par M. Diallo n’aurait pas plu au président Sall qui aurait estimé, selon notre source, que cette division a beaucoup porté préjudice à la coalition Benno Bokk Yaakar de Louga. C’est pour cette raison, entre autres, que la coalition présidentielle a obtenu des résultats en deçà de ceux escomptés. Et le président Macky Sall se serait, ajute-t-on, interrogé sur le poids de chacun des cinq leaders de sa coalition à Louga notamment Moustapha Diop, Amadou Mbery Sylla, Mamour Diallo, Aminata Mbengue Ndiaye et Oumar Boun Khatab Sylla.
Pourtant, chacun d’eux, lors de leurs réunions d’évaluation des résultats de la présidentielle, a revendiqué l’« apport gagnant » de plus de 6 % réalisé lors de la présidentielle puisque que, aux dernières législatives, Benno avait obtenu près de 54 % des suffrages et 60, 8 % à la présidentielle du 24 février dernier soit un gain de prés de 6 %. Au final, le département de Louga n’a pu gagner qu’avec un faible taux de 60,8 % contrairement aux 80 % qu’y visait la coalition Benno Bokk Yaakar. Ainsi, des 54 % obtenus aux dernières législatives dans le département, ce taux est passé à 60,8% à la présidentielle du 24 février dernier soit un surplus de seulement 6 % que les cinq leaders précités se partagent du reste. 0ù est alors, dans ces conditions, le « Dolly » du mouvement de Mamour Diallo sans le quel, disent les partisans de l’ancien patron des Domaines, le Benno n’aurait pas gagné la présidentielle à Louga ?
En plus de cela, Mamour Diallo, nous signale-ton, serait libéré de ses charges de Directeur des domaines pour lui permettre d’être à la disposition de la commission d’enquête mise en place par l’Assemblée nationale et, partant, préparer sa défense face aux accusations de détournement de 94 milliards portées contre lui par son ancien collègue Ousmane Sonko. Telles seraient, en tout cas, entres autres les raisons profondes ayant conduit au limogeage de Mamour Diallo de son poste de directeur des Domaines.
LE SERGENT DES SAPEURS-POMPIERS VOLE DES MATÉRIELS DE SON COLONEL
Le sergent des sapeurs-pompiers Adama Diagne a comparu hier devant la barre du tribunal de grande instance de Dakar pour avoir volé une carte de carburant approvisionnée à hauteur de 300.000 frs, une carte gab, un disque dur et d’autres matériels
Le sergent des sapeurs-pompiers Adama Diagne a comparu hier devant la barre du tribunal de grande instance de Dakar pour avoir volé une carte de carburant approvisionnée à hauteur de 300.000 frs, une carte gab, un disque dur et d’autres matériels. Le tout appartenait au colonel Abdoulaye Ndiaye dont il était le chauffeur. Il a été condamné à 2 ans de prison dont un mois ferme.
Le sergent Adama Diagne, après avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés, a tenu à s’expliquer sur son geste : « J’avais un problème. Mon fils était malade et je devais trouver de l’argent pour faire face à cette urgence». Pour ce faire, il n’a pas cherché loin et s’est juste rendu chez son supérieur. Là, il voit un sac dans la voiture du colonel Abdoulaye Ndiaye. L’idée de le voler lui passe par la tête. C’est ainsi qu’il casse la vitre de la voiture avant de s’emparer du sac qui contenait une de carte carburant, une carte bancaire et d’autres matériels. Le colonel, surpris de savoir que c’est son chauffeur qui est l’auteur de ce vol, pense qu’il doit avoir un complice. « Ce qu’il a dit n’est pas cohérent. Ce n’est pas important parce que je pardonne.
En plus de la carte de carburant et celle du gab, il a pris mon disque dur qui contenait tous mes documents et aussi mon portable », a expliqué le colonel Abdoulaye Ndiaye qui a décidé de passer l’éponge sur l’acte commis par son chauffeur tout en sollicitant de sa victime qu’elle l’aide à retrouver son disque dur. « Je lui ai pardonné non pas parce qu’il est mon chauffeur, mais parce qu’il est père de famille et j’ai pitié de sa petite famille. Je pense aussi que le temps qu’il va passer en prison lui servira de leçon».
Le procureur a tenu à sermonner l’accusé tout en saluant la générosité de la victime à l’égard du sergent des soldats du feu. Quant à la défense, tout en condamnant l’acte posé par son client qui a reconnu les faits, elle a sollicité une peine avec sursis afin que le sapeur ne soit pas privé de liberté. Il a été condamné à 2 ans dont un mois ferme. Une peine qui devrait, en principe, lui permettre de garder son emploi…
L’ATTAQUE SENEGALAISE TRES FOURNIE AVEC YOUSSOUPH BADJI, DIA NDIAYE ET IBRAHIMA NIANE
L’équipe du Sénégal des moins de 20 ans, opposée à celle de Tahiti ce jeudi pour son entrée en matière pour la Coupe du monde de la catégorie, aura l’embarras du choix sur le front de son attaque avec ses trois artificiers
L’équipe du Sénégal des moins de 20 ans, opposée à celle de Tahiti ce jeudi pour son entrée en matière pour la Coupe du monde de la catégorie, aura l’embarras du choix sur le front de son attaque avec ses trois artificiers que sont Youssouph Badji (Casa-Sports), Amadou Dia Ndiaye et Ibrahima Niane (FC Metz, France).
Auteur de six buts en championnat, l’attaquant du Casa-Sports de Ziguinchor, club fanion du sud du Sénégal, Badji est le buteur attitré de cette sélection. Il avait déjà placé la barre très haut lors du tournoi de l’UFOA (Union des fédérations ouest-africaines de football) B, en décembre dernier, avec quatre réalisations. L’attaquant avait poursuivi sur les mêmes bases avec trois réalisations à la CAN au Niger, en février dernier. S’il a été moins en réussite lors des matchs-couperets (demi-finale et finale) de cette CAN U20, le puissant attaquant du Casa-Sports avait démontré qu’il fallait compter avec lui à la Coupe du monde U20 en marquant l’unique but du Sénégal lors de son premier match de préparation contre l’Uruguay (1- 2), mercredi dernier. Amadou Dia Ndiaye a lui été élu meilleur buteur de la phase finale de la CAN U20 au Niger, avec le même nombre de buts que Youssouph Badji avec un temps de jeu moins important.
L’ancien attaquant de Génération Foot, qui a évolué au cours de la saison avec la réserve messine, a montré ses qualités lors du match nul 2-2 contre le Panama pour le deuxième et dernier match de préparation des Lionceaux, vendredi dernier. Ibrahima Niane n’a certes pas marqué lors de ces deux matchs de préparation, mais l’attaquant auteur de 10 buts pour le FC Metz, d’ores et déjà promu en Ligue 1 française, a le double avantage de l’expérience des matchs de très haut niveau et d’avoir joué la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2017 (Corée du Sud). Niane, recordman du nombre de buts dans le championnat local avec 19 réalisations au cours de la saison 2016-2017, peut évoluer en position excentrée, mais ne manque pas l’occasion de rappeler qu’il préfère largement l’axe du but.
L’ancien pensionnaire de Génération Foot peut être d’autant plus conforté dans cette position d’attaquant de pointe que l’équipe du Sénégal, avec les deux flèches de Diambars que sont Ibrahima Dramé et Ousseynou Niang, possède sur les côtés deux atouts capables de déstabiliser toutes les défenses.
par Bougar DIOUF
UNE SI LONGUE LISTE D’INNOCENT(ES)
Tant que l'éducation est négligée, logée dans les tiroirs de l'oubli, nous aurons toujours et encore à constater malheureusement la manifestation de ces actes qui, apparemment, n'étonnent plus grand monde
Mes chers compatriotes, citoyen ! Soyons l'écho des sans voix pour donner sens à leur existence. L’horreur dans sa cruauté la plus abjecte. Une voilée respectueuse habitant le quartier Sara Guilèle de Tambacounda a été retrouvée violée puis assassinée. Nous avons appris avec amertume comme la plupart des Sénégalais l'assassinat de la jeune Bineta Camara au domicile de son Papa à Tamba.
Ce drame qui vient s'ajouter pour une énième fois aux nombreux autres crimes qui ont eu lieu tous à un intervalle serrés si l'on se permet de faire un ressouvenir, nous laisse-t-il croire que satan est devenu maître-commandeur en qui nous sommes devenus esclaves au service de ses désirs abdominales. Toujours est-il que cela nous étonnent plus au pays de la Terranga de tuer ou de constater pareil recrudescences encore mieux cela est devenu pour tous une actualité dominante qui s'ajoute aux autres.
Que faisons-nous si ce n'est se permettre d'en faire des commentaires caducs, insensés puisque nous ne faisons rien pour dévier la trajectoire macabre sous commandement de Seytan qui, désormais a fini d'élire demeure en chacun de nous. Nous l'avions dit et nous nous permettrons de nous saisir de cette occasion pour encore interpeler tous hommes et femmes de la responsabilité de chacun et de chacune sur cette recrudescence. Nous l'avions dit et le répétons ; tant que l'éducation est négligée, logée dans les tiroirs de l'oubli, nous aurons toujours et encore à constater malheureusement la manifestation de ces actes qui, apparemment, n'étonnent plus grand monde. On tue pour des futilités, on tue pour quelques billets, on tue pour un écran, on tue pour satisfaire un besoin quotidien, on tue parce qu'on désire être possesseur d'un corps pour une dure à l'éclair, on tue pour combler le manque d'argent de quelqu'un qui nous fait croire que nous sommes meilleur que tous, parce qu'elle est bovaryste pour ne pas dire matérialise, parce qu'elle accorde trop d'intérêt aux biens matériels, oubliant les biens spirituels.
On tue parce que "Avoir" prime sur "être", parce qu'il importe peu d'être bon, juste, honnête ou je dirai être humain et vivre humainement dans une humanité qui ne cesse de se perdre et de confronter ses fils et filles possédés par le diable de l'horreur. On tue tout simplement parce qu'il n'y a de sens que de satisfaire cet instinct qui donne de la valeur " Avoir". On tue parce qu'il importe peu d'être mais d'avoir. Avoir ! Oui. Nous n'avons plus besoin d'un cœur satisfait, nous avons besoin d'un corps qui voit ses désirs satisfaits ou comblés. Et le comble est que notre esprit en spectateur impuissant ou inconscient se croise les bras n'intervenant nullement ne serait-ce que comme garde-fou pour dissuader la main qui exécute.
Le Sénégal est aussi religieux que permissif, aussi moderne que traditionnel, pudique et à la fois pervers, regorge de saints, mais compte aussi des pervers de tout acabit. Et le pire est l'on se sent fier d'avoir et non d'être.
Au Sénégal, on peut maintenant se permettre de violer une voilée en plein mois de ramadan avant de la tuer. On peut découper une pauvre dame en 13 morceaux (Fama Niane). On peut zigouiller une innocente femme et lui crever les yeux (Mously Lô). On peut dépiécer une pauvre dame de 62 ans, vendeuse de cacahuètes et enterrer ses boyaux sur place, après avoir empilé les parties de son corps dans des bassines en caoutchouc (Maïmouna Dione), le boutiquier handicapé de Saint-Louis, ceux qui ont violé tour à tour une épileptique de 80 ans à Thiaroye Guinaw-rail, le jeune boutiquier, qui n’a pas de vigueur aux pieds pour courir ou se défendre, la mère Ndioufa, une dame âgée, vivant seule dans des conditions misérables et malade de surcroit, encore moins la voilée Bineta Camara en plein mois béni de Ramadan n’ont refroidi les ardeurs meurtrières et libidinales de ces affranchis.
Tout ceci n’est pas sorti du synopsis d’un film d’horreur. Ce sont des horreurs « made in Sénégal », perpétrées par des gens sans foi, ni loi. Le comble, c’est que l’indignation des Sénégalais ne dure que le temps d’une rose, comme si plus rien ne nous étonne. Désolé de le dire, mais tous nos repères sont en vrille. C’est aussi ça le Sénégal. «Pays de la téranga» où les gens sont capables du meilleur, comme ils peuvent faire du mal aussi facilement que cela puisse paraître.
Nous avons pourtant une mission trop simple comme nous le disions ce soir à un ancien élève qui nous remerciait d'avoir ancré à jamais en lui cet esprit de vainqueur, notre mission est simple. Oui. Il nous faut sensibiliser davantage. Parler alors à toutes et tous. Discuter avec eux. S'il faut crier pour que nul n'en ignore, cela vaut la peine tant qu'une seule oreille est attentive, il le faut. Car de relai en relai, la vulgarisation atteint des frontières insoupçonnées, l'information s'élargit, se diffuse à une circonférence large donnant ainsi à ma sensibilisation une dimension positive. La répétition étant pédagogique, il nous faut nous répéter et leur répéter l'intérêt de ne point négliger l'éducation des enfants car ce sont eux qui grandiront. Dis-moi quelle jeunesse tu as, je te dirai quel avenir tu auras.
Accordons un intérêt de haute stature à l'éducation, enseignons à tout citoyen et citoyenne les valeurs d'une humanité humaine et humanitaire en cultivant en chacun l'amour de l'autre, le respect réciproque, l'entraide pour être le remède de l'homme, la solidarité pour partager le quotidien des autres quel qu'il ait, ce sens de servir au lieu de se servir des autres.
Nous avons juste à le faire et si chaque homme et femme de cette nation se l'applique, alors satan ne pourra que déserter nos concessions et rue.
Alors ensemble unis pour bouter le mal hors de notre quotidien.
Nous avons fait notre devoir, alors chers parents, enseignants, policiers, politiques, gendarmes, douaniers, ……….!
A vous tous de s'y mettre pour participer à cette sensibilisation car nous sommes tous responsables pour ce qui arrive à notre humanité.
C'est simple ! Soit à l'instant le changement et aidons les inconscients à prendre conscience et à changer positivement pour un monde sans violence, un monde humainement humain.
Cela commence par l'amour et le respect de son prochain.
Je suis politique et président du MPR et avant tout Sénégalais, c'est pourquoi, je hausse ma voix pour défendre les sans voix». J’aime mon semblable. Je le respecte et lui veut que du bien et bonheur. Sois le bien car je suis le bien. Cela commence par les actes que nous posons. Cela commence par les paroles qui sortent de notre bouche.
Rappelle-toi cher frère et sœur que les actes ne sont que la traduction de nos pensées. Alors pensons positivement et pensons le bien pour toutes et tous.
Ayons une pensée positive, de bonnes paroles ainsi que de bonnes actions et soyons le bien.
Bonne lecture !
Bon Ramadan !
Bien de bonnes choses à vous !
Bougar Diouf est président du Mouvement Patriotique pour la République (MPR), membre Front de Résistance National
OUSMANE MBENGUE ARRETE POUR AVOIR APPELE A « TUER » DES FEMMES
La police et de la gendarmerie semblent constamment en veille pour traquer et déférer tout auteur d’infractions liées aux Ntic. Ceux qui osent encore en douter n’ont qu’à demander à celui qui se faisait appeler sur Facebook “Usmaan Mbengue"
Par les temps qui courent, il faut longuement réfléchir avant de faire un post dans les réseaux sociaux. Les éléments de la police et de la gendarmerie semblent constamment en veille pour traquer et déférer tout auteur d’infractions liées à ces technologies de l’information et de la communication. Ceux qui osent encore en douter n’ont qu’à demander à celui qui se faisait appeler sur Facebook “Usmaan Mbengue’’.
En un temps record, le bonhomme a été identifié et arrêté par la section de recherches. Dans un contexte où toute l’opinion est éprouvée par les actes barbares perpétrés contre Bineta Camara à Tambacounda, lui n’a pas trouvé mieux que d’appeler à “tuer des femmes’’. Il disait à une autre internaute : “… Satou, avec tout le respect et l’amour que j’ai pour toi… je ne suis pas un psychopathe, je ne déteste pas non plus les femmes, mais je pense personnellement qu’on devrait diminuer leur effectif pour espérer se développer un jour. On doit en tuer beaucoup même, car tous les problèmes du pays viennent des femmes…’’
Quelques instants seulement plus tard, le jeune garçon, sans doute rappelé à l’ordre ou conscient de sa grosse bêtise, est revenu se repentir. En disant : “Je m’excuse pour le malentendu qu’il y a eu sur un commentaire que j’ai fait sur un post et qui a créé la polémique. Je vous jure que je suis vraiment désolé pour ce commentaire qui est parti plus vite que ma tête (sic). Les gens qui me connaissent savent que je suis loin d’être insolent, encore loin d’inciter à la haine…’’
Poursuivant, Usmaan se dévoile et ravale carrément ses vomissures. Il ajoutait : “Je suis simple citoyen du Sénégal et je suis plutôt connu pour mon ironie, ma comédie. Je plaisante beaucoup, mais je ne suis même pas capable de faire mal à une mouche. … J’ai fait une erreur, je délirais…’’
Hélas pour lui, le repentir semble être venu un peu trop tard. La très perspicace section de recherches s’était déjà saisie de l’affaire et n’a pas mis du temps à appréhender l’indélicat internaute. Cette arrestation rappelle, à bien des égards, celle de Penda Ba qui s’était rendue coupable du même “délit’’, mais cette fois contre les Wolofs. Dans un autre registre, mais toujours à propos de posts violents sur les réseaux sociaux qui avaient valu à leurs auteurs des semaines, mois ou années de prison, il faut également rappeler le cas récent de Saër Kébé pour apologie du terrorisme, Amy Collé pour offense au chef de l’Etat….
Un bel exemple pour tous les perturbateurs et insulteurs des réseaux sociaux.
LE CYCLE INDÉTERMINÉ DES TUERIES
Depuis que le chef de l’Etat a pris l’engagement, il y a trois ans, à la Saint-Sylvestre, de mettre plus de rigueur et de vigueur dans la lutte contre la criminalité, un fait têtu persiste : l’insécurité persiste
On est le 31 décembre 2016. Le président Macky Sall tape sur la table, lors de son adresse de Nouvel An à la nation. ‘‘Ces derniers mois, nous avons tous été émus par une série d'agressions d'une rare violence contre d'innocentes victimes. L'Etat ne cédera pas devant de tels actes inhumains qui n'ont pas de place dans notre société. Les pouvoirs publics continueront de veiller sur la sécurité des personnes et des biens’’. Les 364 jours précédents ont été émaillés cycliquement par des histoires de meurtres crapuleux ainsi que des accidents de la route qui ont ému tout le pays. La mort par balles, en octobre 2016, du taximan Ousseynou Diop, abattu pour une priorité à la pompe dans une essencerie, suivie du meurtre, à domicile, de Fatoumata Mactar Ndiaye, Vice-présidente du Cese un mois plus tard, ont été les points culminants d’une année 2016 particulièrement létale.
Le chef de l’Etat s’est même senti dans l’obligation de jouer sur la fibre affective, pour provoquer un sursaut de fierté, en appelant à ‘‘une introspection individuelle et collective pour que tous, ensemble, nous revenions à la sagesse des anciens, par la revitalisation des valeurs éthiques et morales comme fondement de la vie en société’’. L’année précédente aura été marquée par des actes criminels lugubres dont les mobiles, insignifiants ou indéterminés, ont consterné les Sénégalais. Le pic est atteint entre la fin juillet et la mi-août 2015, avec cinq meurtres en quinze jours. Pape Ndiaye, un jeune talibé, est poignardé mortellement dans son sommeil le 8 août, dans un ‘‘daara’’ à Darou Kane, à Thiès. Ce qui aura été sans doute le massacre qui a causé le plus d’incompréhension et d’émoi dans l’opinion. Sans compter les deux blessés graves de cette tuerie dont l’auteur présumé, ivre au moment des faits, qui serait le fournisseur du père de l’enfant en chanvre indien. L’on ne s’est pas remis de cette acte atroce que, quatre jours plus tard, le mélodrame familial d’un couple interracial vient porter la consternation à son comble. Fama Diop, une femme dans la trentaine, se fait abattre par son mari, Manuel Sanchez, qui retourne ensuite l’arme contre lui, à Yoff-virage.
Une scène au mobile inconnu qui s’est passé devant les deux filles du couple. A peine une semaine plus tard, Ndiaga Fall, plus connu sous le nom de “Baye Fall’’, qui officiait près du groupe Walfadjri comme vendeur de café, est venu s’ajouter à cette liste macabre, en se faisant poignarder à mort par Ngagne Thiam. Des meurtres aux mobiles encore flous. Les Sénégalais n’étaient pourtant pas au bout de leur surprise, puisque le mois suivant, dans la nuit du 6 au 7 septembre, Nassirou Ba et Abdourahmane Ba passent au fil du couteau de Bouba Sakho, à la Cité Millionnaire de Grand-Yoff, qui les a accusés de vol de téléphone portable. Une tuerie tellement révoltante que la police a évacué la maison du présumé meurtrier mitoyenne à celle de ses victimes, pour éviter des représailles. Un peu plus tôt, dans le premier trimestre de l’année, en fin mars, un drame tout aussi macabre s’est soldé par un double meurtre à Malika. Un déséquilibré mental, surnommé “Algass’’, a tué, avec une machette, un enfant de 2 ans dans sa propre maison où il était apparemment un habitué. Les riverains, outrés par ce fait, ont appliqué la loi du talion, après une course-poursuite, en tabassant l’auteur à mort.
2019, dans la continuité
Mais les tueries survenues ces dix derniers jours donnent l’impression que les scènes se rejouent implacablement. Plus de deux ans après, ces comportements létaux continuent de défrayer la chronique avec une deuxième quinzaine de mai 2019 extrêmement fatale. Les morts de Bineta Camara à Tamba, Coumba Yade à Thiès et la dépouille d’une femme anonyme au marché de Ouakam, noircissent un bilan déjà lourd. Si les deux derniers cas sont esquissés, le premier polarise toute l’attention des médias. Hier, c’était un concert de condamnations de la part des responsables ‘‘apéristes’’ dont la victime est la fille de l’un de leurs collaborateurs. Du maire de Yoff Abdoulaye Diouf Sarr, en passant par Bécaye Diop l’édile de Ross Béthio, tous ont condamné la mort atroce de Bineta Camara, samedi, à Tamba. Mais, du côté adverse, bien qu’on compatisse, la vague de féminicides a poussé l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, à confondre le gouvernement sénégalais dans ses options en matière sécuritaire. ‘‘Qu’attendez-vous pour protéger et sauver les vies de Sénégalaises et des Sénégalais ? Prenez en charge notre sécurité sur les routes, mais aussi dans nos maisons et dans les rues. Celle de nos filles et de nos sœurs. Là, se trouve la priorité des priorités, à savoir la vie de ceux qui vous auraient élu et dont vous devez vous préoccuper. Ne voyez-vous donc pas qu’il vous faut changer votre gouvernance de la sécurité ? Investissez moins dans le matériel anti-émeute, dans l’écoute et la surveillance des opposants politiques’’, a-t-il posté sur sa page Facebook, ce dimanche ;
‘‘Offrande mortelle’’, ‘‘Djiné Maïmouna’’, “peine de mort’’... Le triomphe du discours émotionnel
Les explications manquantes à ces massacres et la timidité dans la judiciarisation sont un vide qu’un contre discours vient remplir : le retour à une forme plus radicale qu’est la peine de mort. Les leaders religieux en tête, mais aussi des intellectuels, des avocats, des citoyens lambda dans les forums demandent que cette réciprocité soit appliquée pour punir les coupables. ‘‘La première mesure de l’échec du gouvernement est l’insécurité’’, déclarait Idrissa Seck au sortir de la prière de Tabaski de 2015. En dehors de la teneur politicienne de cette déclaration, cette position a été tellement partagée par beaucoup de Sénégalais que l’idée de réintroduire la peine de mort a été agitée par le député de la majorité Seydina Fall ‘‘Boughazelli’’. Me El Hadj Diouf de déclarer, dans les colonnes du journal ‘‘la Tribune’’ en novembre 2016 : ‘‘La personne qui tue doit être tuée, parce que sa vie n’est pas supérieure à celle de la personne tuée. Comment peut-on enterrer la victime et laisser le meurtrier vivant ? Cela fait désordre’’, a-t-il déclaré après le meurtre par balles du taximan et juste après avoir défendu ce point de vue devant le ministre de la Justice Sidiki Kaba en session unique 2016- 2017 à l’Assemblée nationale. Mieux ou pire, chez certaines franges non négligeables de l’opinion, une rhétorique de substitutions irrationnelles, de plus en plus assumée, surclasse même les explications rationnelles sociologiques à un tel phénomène. ‘‘L’offrande de la mort’’, ‘‘Djiné Maïmouna’’, ‘‘le coup de fil qui tue’’, ‘‘le grand lavage collectif’’ sont des explications sociétales qui ont pignon sur rue dans les chaumières ou grands-places, devant la résurgence d’incendies, de crimes et d’effondrements de bâtiments.
Sécurisation
La perception de cette insécurité grandissante est-elle justifiée pour autant ? Pour l’année 2017, le président de la République avait pris l’option du renforcement du dispositif déjà existant. Dans la continuité de la tournée nationale récemment effectuée par le directeur général de la Police nationale d’alors (Omar Maal) annonçant la construction d’un poste à Bignona, Macky Sall avait annoncé que ‘‘pour l'année 2017, 10 nouveaux postes de police frontaliers seront créés, 1 769 agents de police et 1 416 agents de sapeurs-pompiers tous grades confondus seront recrutés’’. Des mesures sécuritaires assorties à une législation forte que l’autorité prévoit de corser, pour limiter l’envol du phénomène criminel. La réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale en 2016 qui s’est penchée sur les nouveaux délits tels le terrorisme et les cyber-crimes va certainement se pencher sur l’aspect juridique pour se réajuster à la gravité des événements. ‘‘J'ai demandé au gouvernement de travailler au durcissement des peines prévues pour certaines catégories de crimes et délits graves’’, avait déclaré Macky dans son allocution de fin d’année. Si l’on considère les standards avec certains pays voisins, il est clair que le Sénégal est plutôt bien loti.
Dans les rangs des forces de défense et de sécurité, hors de question de pointer une quelconque inertie. Les opérations dans les zones criminogènes sont opérées sans oublier les dispositifs de sécurisation comme ‘‘Karangué’’ ou ‘‘Sentinelle’’ ou la généralisation de la vidéosurveillance. Sans compter que la police fait face aux autres formes de menaces multiformes comme la petite délinquance, le terrorisme, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de personnes, le trafic de drogue, la fraude documentaire, le trafic d’armes. La sempiternelle revendication du renforcement des ressources financières et de la modernisation des moyens matériels et équipements opérationnels de la police nationale pour réduire la criminalité et anticiper les menaces terroristes se pose avec acuité. En attendant, la perception de l’insécurité continue son bonhomme de chemin.
« DE NOS JOURS, PLUS PERSONNE N’EST EN SÉCURITÉ CHEZ SOI »
Il est de notoriété publique que la chanteuse Coumba Gawlo Seck est une défenseure acharnée des causes féminines - Dernièrement, d’effroyables meurtres ont été notés au Sénégal - “EnQuête’’ lui a tendu le micro pour analyser la situation avec elle
Il est de notoriété publique que la chanteuse Coumba Gawlo Seck est une défenseure acharnée des causes féminines. Dernièrement, d’effroyables meurtres ont été notés au Sénégal. “EnQuête’’ lui a tendu le micro pour analyser la situation avec elle. Pour l’auteure de “Teru Waar’’, les facteurs en cause de la recrudescence de la violence sont nombreux. Elle préconise des solutions et se dit partagée sur la question de la peine de mort.
Vous êtes ambassadrice de l’Unfpa sur certaines questions liées aux femmes et vous vous illustrez souvent dans les combats de femmes. Que vous inspirent tous ces crimes odieux de femmes, de jeunes filles survenus dernièrement au Sénégal ?
Je veux d’abord préciser que je suis ambassadrice de la thématique du Dividende démographique, de l’autonomisation des femmes au Sahel pour l’Unfpa. Je suis également championne de l’Unfpa pour des thématiques ou des combats comme le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, plus connues sous le nom de l’excision. L’institution me confie beaucoup de missions dans le domaine du genre, de la sensibilisation, du plaidoyer, comme d’autres institutions d’ailleurs, à l’image de l’Unicef, de l’Onudi, etc. Pour répondre à la question, je trouve ce qui se passe déplorable. Je suis profondément attristée par toutes ces violences basées sur le genre et dont sont victimes les femmes et les petites filles. Je trouve que quelque chose doit être fait. De nos jours, plus personne n’est en sécurité chez soi. Les femmes particulièrement, car on a l’impression qu’elles sont la cible principale avec les petites filles. Il est important que des mesures fortes soient prises et des sanctions faites afin d’éradiquer ce phénomène.
Etes-vous de ceux qui prônent le retour de la peine de mort ?
Je suis partagée. Pour moi, nul n’a le droit d’ôter la vie à qui que ce soit. Mais quand je pense qu’une personne, sans état d’âme, sans aucun scrupule, peut regarder une autre personne dans les yeux et lui ôter la vie sans hésiter, je me demande ce qu’on doit faire d’elle. Faudrait-il avoir de la compassion pour elle ? Je me pose la question qui mérite qu’on réfléchisse dessus. Elle mérite d’être revue. Aujourd’hui, le taux de criminalité est énorme chez nous et cela n’est pas seulement dû à la violence, mais plutôt à plusieurs facteurs. Il faut définir ces derniers, les analyser et voir comment les maitriser en essayant de trouver des solutions. L’un des remèdes est la sanction. Il faut également plus de dispositions sécuritaires. Je trouve qu’au Sénégal, les frontières sont trop poreuses. Accéder au pays est trop facile. Je suis quelqu’un qui voyage beaucoup. Quand on va ici tout près, en Mauritanie, par voie terrestre, si l’on devait faire 5 heures, on risque d’en faire 7. Parce que chaque 30 minutes, il y a des haltes, des contrôles. On n’y entre pas n’importe comment. Le Sénégal est réputé être un pays d’une grande générosité, d’une grande hospitalité, ce qui nous empêche parfois de faire la part des choses. La générosité n’empêche pas d’être exigeant. Il faut contrôler les frontières, limiter les entrées, vérifier qui entre chez nous et qui en sort. Aujourd’hui, il y a beaucoup de facteurs qui accroissent le taux de criminalité chez nous.
Comme quoi ?
Je peux donner l’exemple des bars. Chez nous au Sénégal, on ouvre les bars n’importe comment et n’importe où. Allez dans certains quartiers du Sénégal, il y a tellement de bars. Ils sont ouverts dans des zones populeuses et à proximité des habitations. Naturellement, face à de pareilles situations, cela pousse les enfants à boire de l’alcool et même certaines filles à se prostituer. Celles-ci encourent davantage le risque d’être exploitées, violées, parce que ce sont des personnes droguées ou ivres qui fréquentent ces bars-là. C’est donc source d’agressivité et de violence. C’est quelque chose qu’il faut bannir. Il y a le dispositif sécuritaire. On peut aller d’un quartier à un autre, faire des kilomètres et ne pas rencontrer de policiers sur la route, à certaines heures de la nuit. Si jamais l’on est attaqué, qui va intervenir ? Personne ! Quand quelqu’un arrive, le mal est déjà fait. Des gens sortent des banques en plein jour et on leur arrache leur sac. Si l’on ne fait pas attention, l’on peut y perdre sa vie.
Est-ce qu’il n’y a pas de problèmes avec la population aussi, parce que maintenant on se fait agresser en plein jour, au su et au vu de tous, mais personne n’aide les victimes ?
Vous savez, le monde change. Il faut reconnaître aujourd’hui que la vie devient de plus en plus dure. Le Sénégal est un pays qui, ces dernières années, connaît beaucoup de difficultés. Elles sont d’ordre économique, sociale, sécuritaire, etc. Ce qui fait que les gens sont amenés, aujourd’hui, bien que le Sénégalais reste toujours généreux, à être méfiants. Parce que quand vousmême risquez d’être agressé, vous vous dites : je préfère protéger ma vie que de venir aider autrui. Ce qui est quand même un peu dommage. C’est une sorte de sauve-qui-peut. Et celui qui décide de ne pas intervenir pour sauver sa vie n’a pas tort. Ce n’est pas à elle de le faire. Ce n’est pas à cette personne de jouer le rôle de la police. Cette personne ne peut que dénoncer, alerter, alarmer de ce qui va arriver ou est arrivé, mais pas de jouer le rôle de la police au risque d’y laisser sa vie.
Que devrait faire, à votre avis, l’Etat pour freiner la recrudescence de la violence ?
Il devrait renforcer les frontières, la sécurité. Chez moi, à Diamalaye, derrière là où j’habite, il y a un groupe de personnes qui y fument du chanvre indien. Ils passent leur temps à la plage. Il n’y a pas de contrôle et pas de sécurité pour nous. Ces gens sont ceux qui enjambent les murs de nos maisons pour nous dévaliser. C’est eux qui agressent les populations en plein jour. Il faut plus de sécurité pour les biens et les personnes. C’est primordial. Il faut renforcer les contrôles au niveau de nos frontières. Nous sommes dans un cercle Cedeao où les gens doivent circuler quand ils veulent, mais cela ne signifie pas qu’il ne faut pas bien contrôler ou laisser n’importe qui et n’importe quoi entrer chez nous. Il faut un minimum de contrôle. Il faut renforcer l’éclairage des rues. Il faut également plus de vigilance de la part des populations.
Vous insistez sur les frontières. Est-ce à dire que vous pensez que ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal est la faute des étrangers ?
Non, je ne dis pas ça. Ce ne sont pas toujours les étrangers qui agressent d’honnêtes citoyens. La grande majorité des gens attrapés ou arrêtés n’est pas forcément constituée d’étrangers. Quand je parle de contrôle, tout le monde est concerné. Les Sénégalais qui voyagent en font partie. Ils sont dans les frontières et peuvent convoyer du chanvre indien, de la drogue avec ou sans des étrangers. Il faut tout contrôler pour que les Sénégalais puissent vivre en sécurité. Il y a un gros problème aujourd’hui de sécurité.
Des Sénégalaises ont décidé d’organiser un sit-in le 25 mai à la place de l’Obélisque, pour dénoncer les violences faites à leurs pairs. Serez-vous tentée d’y prendre part ?
Absolument ! C’est une belle initiative. Moi, je les encourage d’autant plus que ce sont des Sénégalaises. Cela veut dire que les femmes ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Cela me réjouit que ce soit des femmes qui se lèvent pour mener cette action. Elles se sentent concernées, parce que ce sont leurs filles, sœurs qui sont violées. Ce sont leurs semblables qui voient leur honneur bafoué et qui sont touchées dans leur chair. C’est bien qu’elles prennent une telle initiative, de hausser le ton de la manière la plus sereine pour faire cette sensibilisation.
Pensez-vous personnellement faire quelque chose pour dénoncer la situation ?
J’ai toujours été engagée et je pense que c’est la raison pour laquelle vous êtes là. Mon engagement à l’endroit des femmes, des petites filles, des enfants, pour le respect scrupuleux de leurs droits, est connu. C’est grâce à cet engagement que plusieurs institutions font appel à moi pour des plaidoyers pour le respect scrupuleux des droits de la femme. Malheureusement, chez nous, en Afrique, les femmes jouent le rôle le plus difficile. Quand je le dis, les gens me taxent de féministe. Je ne le suis pas ou disons, je suis pour un féminisme modéré. Je suis pour un féminisme qui fait respecter les droits de la femme, la vision de la femme, qui pousse la femme à rester libre, à garder la tête haute et à avoir le regard droit en se disant : moi aussi, j’y ai droit. Elles doivent se dire qu’elles peuvent siéger dans les instances de décision. Qu’elles puissent se dire qu’elles ont le droit de refuser certaines traditions, le mutisme, l’hypocrisie. Je suis pour cela. Pour moi, cela signifie juste se respecter et se faire respecter, reconnaître ses droits. Ce qui n’a rien à voir avec la religion, ni la société. Si on parle de religion, dans le Coran, une sourate est dédiée aux femmes. Donc, c’est Dieu qui célèbre en premier les femmes. Il ne faut donc pas se cacher derrière une quelconque religion pour traiter les femmes d’une certaine manière. Personnellement, je me bats pour l’éducation des filles, le leadership féminin, etc. Il y a des femmes qui vivent dans la douleur et qui ne disent jamais rien. Je pense que cela doit changer. Ce ne sont pas les hommes qui vont changer les choses. C’est aux femmes de le faire comme celles à l’initiative de ce sit-in ou de gens comme moi. C’est nous qui pourrons pousser les femmes à dire non et à se prendre en charge.
Vous êtes également présidente d’une association dénommée Lumière pour l’enfance. Quelle lecture faites-vous de toutes ces disparitions d’enfants ?
On parle de disparition d’enfants ou de petites filles violées. Il y en a beaucoup trop. Ce sont de très petites filles violées. Je pense que cela est aussi lié à un problème de sécurité. Mais je pense aussi qu’il faut que les parents prennent leurs responsabilités. Un enfant de 5 ans ou moins, on ne le laisse pas trainer dans la rue, vraiment. Il faut prendre ses responsabilités. On n’envoie pas un enfant de cet âge à la boutique. C’est vrai que la conjoncture est difficile et qu’il est facile d’être de l’autre côté et dire à l’autre “tu as tort’’. Mais quand même, quand on est parent, quels que soient les moyens que l’on a, quel que soit le niveau de vie, de responsabilité social qu’on a, on doit prendre ses responsabilités. Il faut quand même reconnaître que de nos jours, dans notre pays, il y a quand même beaucoup de négligence et de fuite de responsabilité de la part des parents. L’Etat ne peut pas tout faire et l’Etat n’est pas toujours responsable. L’Etat ne va pas contrôler ce qui se passe dans les maisons. Quand on fait des enfants, on doit pouvoir prendre ses responsabilités. Le minimum de responsabilité, c’est de savoir où se trouve son enfant à toute heure. C’est un contrôle minimum. Les enfants ne sont plus surveillés comme avant. Certes, il y a la pauvreté qui est un facteur extraordinaire dans ce contexte et qui peut créer certains problèmes sociaux, mais elle n’est pas une raison pour ne pas remplir ses devoirs envers sa famille. Quand on sait qu’on n’a pas de moyens de faire autant d’enfants, il y a des mesures à prendre. Il y a l’espacement des naissances, par exemple. Ce qui nous donne la possibilité d’encadrer nos enfants. De nos jours, il faut le dire, les parents, non seulement fuient leurs responsabilités, mais également sont négligents. Ce qui nous amène à la situation à laquelle nous assistons tous les jours.
Au moment où les chanteurs sénégalais se sont presque tous tournés vers l’afrobeat, vous, vous avez choisi de puiser dans les rythmes du terroir. Pourquoi ce choix ?
C’est un retour à la source, pour moi. Il est bien de retourner à ses racines, ses origines. Comme le disait Léopold Sédar Senghor, ouverture et enracinement. Je me suis rendu compte, au cours de mes visites et au fil des ans, de combien notre patrimoine culturel national est riche et comment il a été un peu laissé en rade. C’est consciente de tout cela que j’ai tenu à revisiter ce folklore national, cette musique des racines. Il y a tout une équipe derrière cet album. Et “Teru waar’’ est le résultat de deux ans de travail, de recherche. Pour les différentes ethnies dont je me suis réappropriée les sonorités, je me suis attachée les services de personnes ressources pour travailler sur l’album. Je suis en quelque sorte retournée à l’école et c’était important pour moi de savoir bien réciter la leçon. Il est bien d’apprendre, mais bien restituer ce qu’on a appris est encore mieux.
Vous avez signé un contrat avec Sony Music, il y a quelques mois. Où en êtes-vous dans la collaboration ?
Tout se passe très bien, actuellement. Nous avons de très grands chantiers que je ne peux, malheureusement, pas encore dévoilés ici. Il y a de beaux projets sur lesquels nous travaillons ensemble. Le moment venu, on vous en fera part.
Quels sont les chantiers musicaux sur lesquels vous travaillez personnellement ?
(Elle rit) Je vous ai dit que nous travaillons avec Sony sur des projets, mais je ne peux pas vous en parlez. Je peux juste vous dire que je tourne mon prochain clip “Naby’’ dans quelques jours. On a voulu le faire un peu plus tôt, mais je n’étais pas là. Je suis sur plusieurs fronts en même temps. J’étais entre la Mauritanie, le Niger, la Guinée équatoriale où j’étais partie pour un concert. Là, je suis rentrée et on va faire le nouveau clip qu’on va offrir au public sénégalais, africain et mondial. Nous préparons aussi notre festival annuel “Le chant des Linguères’’. Il est un combat pour le respect des droits des femmes. Il est initié depuis l’année dernière. On a donc organisé la première édition en 2018 et il est une excellente plateforme pour les combats que je mène. Avec ce festival, nous faisons des plaidoyers sur tout ce qui tourne autour du dividende démographique dans le Sahel et l’autonomisation de la femme. Quand on sait que les thématiques du dividende sont vastes, car il y a dedans la lutte contre les violences basées sur le genre, etc. Les thèmes sont assez variés. La prochaine édition est prévue en juin 2019 et verra la participation de plusieurs femmes leaders du Sénégal et d’Afrique.
Espérez-vous que signer avec Sony vous permettra d’atteindre de plus hauts niveaux, vu que certains qui vous suivent depuis longtemps pensent que vous deviez dépasser le stade où vous êtes dans votre carrière musicale ?
J’apprécie la générosité des uns et des autres qui trouvent que je devrais largement dépasser le niveau où je suis aujourd’hui. C’est, de leur part, une sorte de générosité, d’estime, d’admiration et ils se disent aussi, peut-être, que mon niveau est plus élevé que cela. Je m’en réjouis. J’en suis fière. Pour ma part, je considère que j’ai énormément fait de chemin et toute seule d’ailleurs. Et cela dans un continent où presque tout est difficile. Je suis basée en Afrique, je travaille ici et pas en Europe. Ce qui est totalement différent. Je trouve que j’ai fait d’énormes pas dans ma carrière, eu égard à là d’où je viens. Maintenant, il est clair que quand des gens vous aiment bien, ils veulent toujours plus. C’est une sorte d’ambition que je partage avec eux. Je précise tout de même que je partage avec eux l’ambition et non la vision qu’ils ont de ce que j’ai fait. Moi, avec ou sans Sony, ce n’est pas ce qui me définit. Signer avec une maison de disque est une sorte de consolation pour un artiste. J’ai eu, dans le passé, à signer avec une aussi grande maison de disque qui est Bmg France qui a été rachetée après des années par Sony Music. Comme vous le savez, le monde de la musique change et bouge. Aujourd’hui, le fait que Sony reconnaisse mon talent et me signe un contrat en tant qu’artiste de marchandising, de management, cela me touche énormément. C’est flatteur. Je continue à faire mon travail, parce qu’avec ou sans Sony, je travaillais. Je suis satisfaite d’avoir signé avec eux, mais je pense avoir fait pas mal de chemin.
Vous êtes la seule artiste sénégalaise à réellement vous intéresser au marché africain, en organisant des tournées dans le continent. Pourquoi ce choix de rester et de travailler plus en Afrique qu’ailleurs ?
Tout est parti d’ici. Je suis née en Afrique, particulièrement au Sénégal. J’y ai grandi. J’ai tout eu ici. J’ai investi ici. J’ai gagné de l’argent ailleurs, je suis venue l’investir dans mon pays, car je crois fortement en l’Afrique, en l’entrepreneuriat de manière générale et particulièrement à celui féminin. Je n’ai jamais voulu m’exiler, fuir en quelque sorte. Rester ailleurs et décider de ce qui se passe en Afrique à partir d’un autre continent ne m’a jamais rien dit. Moi, je préfère décider de ce qui se passe ici à partir de mon pays. C’est là où j’aurais plus de reconnaissance et de crédibilité à défendre mes arguments, mes idéaux ou tout simplement dire ce qui ne va pas. Il est tout simplement facile d’être de l’autre côté et de critiquer ce qui se passe ailleurs. Je pense qu’il est important d’être impliqué, imprégné. Je trouve qu’au-delà de cela, l’Afrique est un continent fabuleux où il y a énormément de choses à faire. Au lieu d’aller se faire connaître ailleurs, il est important de se faire connaître d’abord dans son propre continent. Tout est après question de plan de carrière, de stratégie de travail et de développement de sa carrière. En Afrique, j’ai pu acquérir une excellente notoriété grâce à la constance et au travail régulier que je fais dans différents pays d’Afrique. Ce qui est une sorte de reconnaissance. Cela me flatte. C’est très bien pour moi et c’est ce qui m’a permis d’exporter ma musique en Occident et de m’y faire connaître.
LE MINISTRE ALIOUNE SARR PRÉVIENT ET MENACE
Une visite pour faire le point sur les aménagements dans cette zone touristique intégrée - Il invite les promoteurs à accélérer la cadence, afin que les hôtels soient livrés en 2020 - A défaut, les contrats seront résiliés
Le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, s’est rendu, ce lundi, à Pointe Sarène et à Mbodiène. Une visite pour faire le point sur les aménagements dans cette zone touristique intégrée. Il invite les promoteurs à accélérer la cadence, afin que les hôtels soient livrés en 2020. A défaut, les contrats seront résiliés.
“Celui qui ne peut pas démarrer ses travaux, qu’il nous le dise. On va le placer ailleurs. Et on va céder à quelqu’un d’autre. Le gouvernement n’a pas le temps d’attendre 20 ans pour voir des projets sortir de terre. En 2020, il faut livrer des hôtels. Ceux qui ne peuvent pas réaliser seront déplacés, le temps de trouver des investisseurs qui vont le faire”. La mise au point est du ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, qui déplore les lenteurs notées dans les travaux d’aménagement à Pointe Sarène et à Mbodiène. Deux sites touristiques qu’il a visités, ce lundi. Dès son arrivée sur le site de Pointe Sarène, Alioune Sarr a regardé le plan-guide pour s’imprégner de la situation des différentes parcelles. Désormais, les règles du jeu ont changé. Le ministre souligne qu’il n’est plus question de trainer les pieds. “Nous ne sommes pas là pour attendre 20 ans. Je ne suis pas un ministre qui attend 20 ans, attendre quelqu’un faire un projet durant 20 ans ! Si, d’ici juin et novembre 2019, ceux qui ont pris les engagements de réaliser leurs projets ne le font pas, je demanderai au chef de l’Etat de résilier leurs contrats et de prendre d’autres qui sont plus actifs. Parce qu’on ne peut pas prendre le foncier des populations, vendre le projet et faire attendre les populations. Et derrière, que des gens attendent et prennent leur temps’’, fulmine-t-il.
« Nous cherchons des investisseurs crédibles »
Dans la mouvance du “Fast Track’’ érigé en mode de gestion, il considère qu’il “faut donner un signal fort’’. “Nous cherchons des investisseurs. Mais des investisseurs crédibles, des investisseurs pragmatiques qui vont nous permettre d’atteindre nos résultats sur le plan économique. Parce que, pendant ce temps, d’autres pays se développent et si on ne fait rien, on va être devancé”, dit Alioune Sarr. Pour qui ces sites jouent un important rôle dans l’objectif du gouvernement de faire du Sénégal “une zone de référence touristique de rang international”. Surtout que le Sénégal va accueillir des évènements importants tels que le Sommet mondial de l’eau en 2021, les Jeux olympiques de la jeunesse en 2022, le Sommet Chine-Afrique. Ainsi, il est important et nécessaire que le pays ait des infrastructures hôtelières de grande qualité pouvant accueillir ses hôtes. Alioune Sarr attend donc plus de rigueur et de pragmatisme, et moins de complaisance. “Il s’agit de vérifier l’engagement pris par les opérateurs, autrement dit les développeurs. Je rappelle aux développeurs qu’ils doivent impérativement respecter les délais souscris dans le cahier des charges”, insiste le ministre. Ainsi, Alioune Sarr souligne la vigilance des autorités administratives pour le respect des délais. Au cas contraire, “les développeurs qui ne respecteront pas les délais se verront appliquer ce qui est prévu dans le cahier des charges, c’est-à-dire résilier ces contrats”.
17 ans que ça traine
En effet, depuis 2002, le projet peine à prendre forme. Plusieurs visites y ont été effectuées et des dates de livraison annoncées. Dixsept ans après, le ministre veut accélérer le pas. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, désormais, il veut que ceux qui ont la capacité financière de développer soient privilégiés. “Nous avons des délais. Au mois de juin, il y a deux infrastructures qui doivent démarrer. Au mois de novembre, également. Nous allons demander à ces deux structures de nous donner un chronogramme clair sur le calendrier de travail, mais également sur le modèle de financement. Parce qu’un homme d’affaires qui se respecte doit avoir un business-plan dans lequel il y a un chronogramme de travail et un chronogramme d’engagement financier’’, explique le ministre.
LE CHOC JARAAF-GENERATION FOOT EN OUVERTURE
Le champion du Sénégal en titre, Génération Foot, reçoit son dauphin, le Jaraaf de Dakar, pour la première affiche des demi-finales de la Coupe de la Ligue, cet après-midi (16 h 30)au stade Djibril Diagne de Déni Birame Ndao
Les demi-finales de la Coupe de la Ligue démarrent cet après-midi. Une seule affiche est programmée au stade Djibril Diagne de Déni Birame Ndao. Après avoir terminé respectivement champion et vice-champion du Sénégal, Génération Foot et le Jaraaf de Dakar croisent le fer pour atteindre le dernier palier de la compétition organisée par la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp).
Le club de la Médina avait déjà joué une finale perdue face au Casa Sport sur le score de 2 buts à 1, après les prolongations, en 2010. Par contre, les Grenats n’ont jamais disputé de finale de Coupe de la Ligue. Les hommes du coach Demba Mbaye, qui ont remporté leur 2e titre de champion de Ligue 1, vont tout mettre en œuvre pour réaliser le doublé cette saison. Ce match aux allures d’une finale avant la lettre promet du spectacle, pour le plaisir des amateurs de football. C’est un duel entre la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat d’élite sénégalais. Génération Foot, dont les attaquants ont marqué 50 buts en 26 matches, en plus d’avoir dans ses rangs le 2e meilleur buteur, Jean-Louis Barthélémy Diouf (11 réalisations), part avec la faveur des pronostics.
Par ailleurs, l’Académie de Déni Birame Ndao a l’avantage de jouer sur sa pelouse. En 13 rencontres à domicile, Gf a enregistré neuf victoires, concédé quatre nuls et zéro défaite. Barthélémy Diouf et ses camarades ont également un avantage psychologique sur leurs adversaires du jour du fait qu’ils les avaient battus en championnat à l’aller (2-1, pour le compte de la 11e journée) avant de décrocher le point du nul (0-0, 24e journée) au retour sur le terrain du Jaraaf. Mais le club de la Médina a également des arguments à faire valoir. Les “Vert et Blanc’’, qui courent derrière ce trophée qui manque à leur escarcelle, joueront crânement leurs chances. D’autant plus que c’est la dernière occasion pour les Médinois, éliminés en Coupe du Sénégal, d’éviter une année blanche.
Les hommes du coach Malick Daf ayant éliminé tour à tour Niary Tally (8es de finale) et l’As Pikine (quarts de finale) sur le même score (1-0) peuvent bien prétendre passer devant le champion en titre. La dernière affiche des demi-finales est prévue ce jeudi. Diambars de Saly (2e, 50 pts), qui a validé son ticket pour la montée en Ligue 1, reçoit l’Us Gorée.
Les Académiciens de Saly vont tenter de reconquérir le titre qu’il avait remporté en 2016, en battant en finale Dakar Sacré-Cœur (3-2 ap). Par contre, les Insulaires, qui ont joué une seule finale (2013) perdue contre le Casa Sport (0-0, 3tab1), espèrent décrocher le Graal, cette année.