Directeur du label "Jolof 4 life 99 records", Simon Kouka vient d’être sacré rappeur de l’année. Dans cet entretien accordé à EnQuête, l’artiste producteur revient sur sa consécration, plaide pour une meilleure considération des artistes rappeurs et préconise moins de politique. Pour ensuite dénoncer les longues détentions préventives.
Vous venez d’être élu rappeur de l’année. C’est un sacre avec lequel on n’est pas trop familier. Quelle est sa portée ?
C’est une initiative d’un animateur qui s’appelle Lamaye Sène qui fait chaque année une sorte de "Awards" où il nomine les artistes et les meilleurs singles. Cette année, il a ouvert la ligne à ses auditeurs pour un vote des meilleurs artistes de 2014. Ils ont décidé que le "Simon show" au Grand théâtre doit être récompensé. Il s’est concerté avec d’autres animateurs comme Pape Guèye, Kalz, Pape Sidy Fall, ils ont tous approuvé vu que c’était une première dans l’organisation et le déroulement. Le hip-hop fait énormément de choses et cela passe inaperçu la plupart du temps malheureusement.
Canabasse a fait une tournée dans les 14 régions du Sénégal, personne n’en a parlé. Quand Nitdoff fait le "Show Of The Year", il suffit qu’il y ait un petit incident pour que tout le monde en parle en oubliant qu’il a rempli un stade à lui tout seul. Je pense à ces jeunes qui se battent, qui créent des structures comme Reptile Music, Dip Dound Guiss ; Elzo, Jamdong. Quand on voit tout cela, on dit qu’on n’est pas assez mis en avant.
Je ne parle pas de ce que nous avons fait dans 11 régions du Sénégal où nous avons créé des bureaux des cultures urbaines ; on a formé des jeunes, nous avons noué des partenariats avec l’ISM, IAM, SupIMAX, pour que les jeunes se forment dans le management des métiers de la musique. Nous en sommes à 38 spectacles par an en payant des taxes qui vont dans les caisses de l’État. Nous participons au développement de ce pays et malheureusement, il y a plein de choses qui ne sont pas mises en évidence.
Vous pensez-donc que les rappeurs sont sous-estimés ?
C’est ce que j’allais dire. Quand il s’est agi de descendre dans la rue pour combattre un projet qui devait tripatouiller la Constitution, les rappeurs étaient là. Quand il faut dire non ou s’attaquer à des choses sensibles comme certains maîtres de daara qui abusent des talibés etc., les rappeurs sont là pour dénoncer les travers clairement. Mais malheureusement, quand il y a certains projets intéressants, on se tourne vers les chanteurs de mbalax. Je n’ai rien contre eux, même si j’ai proclamé la fin du mbalax. Il faut qu’on nous considère à notre juste valeur.
Tout ceci, c’est en partie à cause de l’absence de support médiatique. On n’a pas des gens accrocs au hip-hop dans la presse. Je ne connais que Bigué Bob, Sisko et Grand Alioune. Mais le hip-hop de manière générale n’est pas un marché qui suscite la spécialisation culture urbaine chez les journalistes. Sans cela, c’est très difficile de montrer ce que nous faisons. Je pense au succès de la structure Africulture Urban dont nous nous sommes inspirés pour la transposer dans les régions. Au début, c’était un petit local derrière une décharge publique, aujourd’hui c’est devenu l’exemple de la réussite en banlieue.
Vous dites que c’est le "Simon show" qui est sacré et non l’album. Est-ce à dire que 2014 était une année moyenne sur le plan de la production artistique de manière générale ?
Non au contraire. En plus du show, j’ai sorti un triple album qui s’est pas mal vendu. Pour l’instant 2000 tirages ont été épuisés totalement. Il y a une autre commande de 3000 coffrets qui arrive car on doit commencer une tournée dans les régions. Le coffret (de 3 cd) est à 5000 F CFA. J’ai aussi sorti le premier album sur support USB, ce qui n’existe pas encore en Afrique. Il est à 10 000 F. La vente se porte bien aussi car 1000 albums ont déjà été vendus et 1000 autres sont commandés...
Un triple CD et un support USB, c’est risqué et onéreux sur le plan de la production. Pourquoi ce pari ?
C’est essayer de faire quelque chose qui ne s’est jamais fait. C’est mon cinquième produit mais il fallait innover. Donc j’ai pensé à un triple CD où il y aurait un album Slam, un album rap, et un album vibes qui seraient chantonnés. Quand j’ai fait des recherches, il s’est trouvé que personne ne l’avait fait dans le monde. Je me suis dit que bien qu’on soit un pays sous-développé, il fallait donner l’espoir. Raison pour laquelle on a appelé cet album "leader" pour signifier qu’on peut être d’un pays en développement et faire quelque chose que les occidentaux n’ont pas fait. Il y a des gens ici qui créent des programmes et des applications qui n’ont rien à envier à ceux des pays riches. C’est ce message qu’on voulait lancer pour dire qu’il fallait venir avec quelque chose d’original.
La bataille de positionnement fait déjà rage à deux ans des échéances électorales. On vous entend moins sur ce terrain. Votre engagement citoyen s’est-il estompé avec Y’en a Marre ?
On ne peut pas faire de la politique tout le temps. Raison pour laquelle on ne nous a pas entendus car il fallait également montrer notre étiquette culturelle, artistique qui a fait de nous ce que nous sommes. Le message qu’il faut lancer aux politiques, c’est stop quoi ! Stop ! On ne peut pas être dans un pays et vouloir faire de la politique tout le temps. Il faut du concret à un certain moment. Aucun homme politique ne peut dire : "Voici ma société, j’ai 400 employés", à l’image de Youssou Ndour. Il faut qu’ils arrêtent de vivre de l’amertume du peuple. Ils ne peuvent pas être tout le temps dans des gué-guerres de positionnement pour le pouvoir. C’est le peuple qui est souverain et non leurs partisans. Et le peuple leur en veut car 365 jours dans l’année, c’est politique, politique !
Comment nouer des coalitions, des partenariats justes pour des postes de sinécure. Le message que je donne aux jeunes et aux populations, c’est d’aller chercher leurs cartes et voter. "Daas Fanaanal". Gardez les cartes et attendez le moment venu pour couper des têtes. Des gens sont morts pour que certains soient au pouvoir, aujourd’hui ils sont oubliés. Des jeunes sont en prison jusqu’à présent, je pense à ceux de Colobane. On a reçu des promesses fermes du ministre de la Justice qui affirme qu’ils seront au rôle pour les prochaines assises etc., mais jusqu’à présent nous suivons ce dossier et rien de concret n’a été fait. Les Sénégalais enregistrent out cela et attendent le bon moment pour sanctionner.
Quelle appréciation faites-vous du discours à la nation du président Macky Sall ?
Il a parlé de beaucoup de choses, mais il y a certains oublis comme les longues détentions préventives. J’ai parlé des jeunes de Colobane, mais d’autres sont en prison depuis belle lurette. Personne n’en parle et c’est un problème au Sénégal. Les prisons sont exiguës et les gens y sont entassés comme des sardines. Ce n’est pas normal, ce sont des êtres humains. Certains ont fait des choses, d’autres sont innocents. Ça fait mal d’être relâché au bout de 10 ans alors qu’on n’a rien fait. On perd toute une vie et on sera vu d’une certaine manière par la société.
C’est de ces choses concrètes dont il faut parler. Il y a d’excellentes choses qui se font comme la baisse du loyer ; certaines réformes du ministère de l’Éducation par rapport aux tricheries du concours des élèves-maîtres sont à saluer. Awa Marie Coll Seck, je lui tire mon chapeau pour avoir su préserver le pays d’Ébola grâce à Dieu... Je ne suis pas du genre à dire que tout est noir, non ! Il y a certaines bonnes choses qui se font. Mais le peuple attend sur autre chose. Il y eu des baisses, mais c’est minime, le gouvernement peut mieux faire ! Le peuple attend beaucoup de ce régime-là. Certains sont déjà déçus parce qu’il n’y a pas du concret, du palpable, ça ne pèse pas encore dans la bourse.
Après une sortie internationale, le nouvel album d’Awa Koundoul intitulé Yoon Wi» est désormais dans le marché Sénégalais. Malgré ses talents de coiffeuse et d’actrice, elle qui a débuté dans la danse vient de laisser a travers cet album des traces indélébiles sur le long et périlleux chemin de sa vie de chanteuse.
« Yoon Wi » est l’appellation proposé du premier album d’Awa Koundoul composé de neuf (9) titres qu’elle a lancé dans le marché de la musique Sénégalaise. Elle affirme que le choix de ce titre est du au quotidien des Sénégalais parce que pour elle, avoir un rêve est un fait mais le réaliser en est un autre a cause des grandes difficultés qu’on doit surmonter pour y arriver.
« La majeur partie des gens qui vous mettent les bâtons dans les roues sont malheureusement ceux qui sont plus proches de vous. Mais le plus important pour nous dans cette chanson c’est de faire entendre à ceux qui nous écouteront que les rêves ne sont pas faites pour être abandonné » dit-elle. Par ailleurs, Awa se veut différente. Elle veut qu’on l’identifie et la différencie des autres dans sa musique. C’est pour quoi elle a choisi un rythme différent de celui qu’on avait l’habitude d’écouter. « Dans mon album j’y ai développé différents rythmes dans chacun des titres, comme l’afro jazz, pop, rock, etc. Le choix de ses divers rythmes explique la différence. Je ne veux pas que cela soit monotone je veux que chaque personne qui écoute mon album s’y s’identifie. C’est pourquoi ce mélange d’outils différents et de rythmes pour non seulement faire la différence mais aussi montrer aux jeunes artistes qu’il faut innover » confie-t-elle. Et d’ajouter qu’ «au Sénégal on nous a imposé le mbalax. On ne l’a pas choisi. Ce n’est pas dit que tout le monde fait du mbalax que je dois forcement le faire, parce que déjà ma voix n’est pas adapté au folklore ni au mbalax donc si je veux apporter une nouvelle touche à la musique Sénégalaise, qu’on me différencie sur cela ».
Dans les différents titres qu’elle a développés, Awa rappelle à la femme que dorénavant il ne faut pas être dépendant de son mari. De croire en soi et d’avoir confiance en soi. « D’encouragé aussi les femmes à croire en elles de les faire comprendre aussi que la réussite n’est pas seulement dans le mariage. La vie doit avoir un sens pour être vécu, que les femmes soient plus ambitieuses qu’elles se battent pour leur propre réussite jusqu’à ce qu’un mari leur y trouve » martèle Awa Koundoul Pour elle, l’avantage de son album en n’est que sa musique sera internationalisée et qu’elle se veut comme exemples pour les autres qui souhaitent en faire pareille. « Je me suis dit que le Sénégal à ce stade, est prêt pour accepter une nouvelle touche et en plus dans l’international tu pourras vendre tes albums tu pourras participer à des festivals et les portes s’ouvriront a toi. Si on veut réussir il faut mixer les cultures dans se cas ». Lance-t-elle.
Voici venu le temps des fêtes de fin d’année. Périodes pendant lesquelles on se permet toutes les folies, tant gourmandes que vestimentaires. Être la plus belle de la soirée, profiter de la compagnie chaleureuse de votre famille, celle d’Ibrahima ou de vos amis et danser jusqu’au bout de la nuit. C’est à cela que ces jours festifs sont dédiés.
Alors il n’est pas question d’adopter un look à faire pâlir. Vous l’aurez compris, l’expression la plus commune veut que vous vous mettiez sur votre 31 !
Petit tour d’horizon des tendances
Le 24 décembre, on se prête au jeu de mère de Noël sans piocher dans les vêtements de « Grand Ma ».
Cette année, la petite robe rouge revient en force et se décline en ton divers pour célébrer la naissance du petit Jésus. Le rouge vermillon et le rouge bordeaux pour les peaux foncées aux peaux plus claires seront associés à des accessoires de couleur noirs ou blancs selon les goûts.
Pour celles qui assument leurs looks décalés, la tendance est aux vêtements androgynes. Pour un total look homme, ne cherchez pas plus loin qu’une veste, un pantalon cigarette et des derbys en cuir lisse ou des mocassins à strass.
Néanmoins, au risque que l’on ne vous méconnaisse, des talons et une chevelure lâchée mettront en valeur votre féminité. Et pour celles qui sont pour la parité hommes/femmes, la combinaison noire à fines bretelles et la robe tailleur sauront faire la part des choses.
Enfin pour illustrer le titre de cet article, place aux vêtements et accessoire dorés ou argentés. Les pièces à sequins, à paillettes ou tissus brillants sont à privilégier mais, avec précaution si vous ne voulez pas ressembler au sapin de la boutique du coin aussi beau soit-il.
Si vous choisissez une robe à sequins comme pièce principale de votre look, vous éviterez simplement les bijoux proéminents et les accessoires qui brillent autant. A contrario, si votre pochette ou vos escarpins en jettent, misez sur des vêtements plus sobres.
Une robe, une occasion…
Deux options de figure pourraient se présenter à vous. Concernant la première, si vous dinez avec les parents « d’Ibra », ne sortez surtout pas la robe la plus courte de votre dressing alors que vous n’êtes pas sans savoir, comme nous d’ailleurs, que belle maman n’a pas la langue dans sa poche et qu’elle ne vous fera pas de trêve la veille du nouvel an.
Pour la deuxième option, celle de « la night out » avec votre chéri ou vos amis, nous avons juste envie de vous dire : lâchez-vous !!! Laissez-vous guider par les articles strass et paillettes proposés par Kaymu.sn !
Sur ces mots, quel que soit le bilan de l’année écoulée, gardez la tête dans les étoiles, mettez les voiles sur 2015 et continuez de croire en vos rêves. Bonne année !
Les populations de la ville tricentenaire de Saint-Louis ont eu droit, le 31 décembre 2014, à une fête typiquement saint-louisienne qui se déroule, chaque année, sur la place Faidherbe durant la dernière semaine de décembre. Il s’agit du Fanal. Un défilé nocturne qui a encore impressionné les touristes, vacanciers et autres visiteurs qui ont pu découvrir en même temps notre culture. C’était en présence du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, par ailleurs maire de Saint-Louis, du gouverneur Ibrahima Sakho, de Mme Awa Ndiaye, représentant l’un des parrains de cette édition, Cheikh Kanté, directeur général du Port autonome de Dakar, de Keysi Bousso, administrateur du Grand Théâtre, (également parrain de cette édition), de Mme Oumou Sy, styliste et costumière de film, etc.
Cette année encore, grâce à Mme Marie Madeleine Diallo, fondatrice de « Jalloré Productions », qui a pu relever avec brio le défi de l’organisation de la 16ème édition du Fanal de Saint-Louis parrainée par le directeur général du Port, Cheikh Kanté, et l’administrateur général du Grand Théâtre, Keysi Bousso, le nombreux public massé aux alentours de la Gouvernance et des immeubles Rogniat, a pu admirer ces images sublimes, le trousseau vestimentaire exceptionnel des légendaires Signares de Saint-Louis.
Pour les besoins de la fête, Mme Oumou Sy, styliste et costumière de film, a mis à la disposition des organisateurs plus de 200 costumes, le maire Mansour Faye a apporté une contribution financière importante qui a été bien appréciée par les responsables de « Jalloré Productions ».
Malgré un froid de canard, les Saint-Louisiens nostalgiques ont communié avec leurs hôtes dans la joie et l’allégresse. Des instants magiques, un spectacle sons et lumières, des déguisements atypiques...
Les vocables ne manquent pas pour illustrer ce que nous avons vécu sur cette mythique et mystique place Faidherbe, point de convergence culturelle qui disqualifie les appartenances religieuses, politiques et ethniques au profit d’un besoin commun. C’est une lapalissade le fait de dire que le fanal est à Saint-Louis ce qu’est le carnaval à Rio.
Pour Mansour Faye, le fanal est une identité culturelle de la ville et fait partie du patrimoine, au même titre que d’autres événements comme les régates et le festival de jazz.
« Il faut tout mettre en œuvre pour associer à l’organisation annuelle de ce fanal toutes les villes jumelées à Saint-Louis », suggère-t-il.
Dans le même sens, le gouverneur Ibrahima Sakho, Keysi Bousso et Mme Awa Ndiaye ont rendu un vibrant hommage à Marie Madeleine Diallo qui, malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée, chaque année, pour organiser ce fanal, arrive à maintenir le programme.
A 23 heures, l’animation était au beau fixe. Les populations ont eu droit à des beaux moments de communion avec les vacanciers et autres invités. Les retrouvailles entre parents, amis, voisins et sympathisants ont été fort délirantes.
On n’avait pas où mettre les pieds. Car, tout le monde tenait vaille que vaille à admirer ces véritables ouvrages charpentés, représentant des bâtisses de la ville de Mame Coumba Bang (Génie tutélaire des eaux) et pouvant atteindre 5 mètres de haut. Des ouvrages recouverts de papier peint aux couleurs vives.
Une acuité de couleurs qui illumine cette place symbolique, cet endroit idyllique et paradisiaque, témoin des hauts faits de l’histoire de l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française.
Illuminés de l’intérieur par des chandelles, ces fanaux sont accompagnés de jeunes Signares flasques, fières, flemmardes et flageolantes, qui éprouvent le malin plaisir à déambuler sur cette place exiguë avec une démarche de pintade. Un défilé accompagné de chants traditionnels, du rythme endiablé des percussions.
Elégamment revêtues de tenues de Signares, qui font revivre le passé de l’ancienne cité coloniale, ces jeunes filles extravagantes rivalisent d’ardeur, de talent et d’ingéniosité. Elles déploient devant les autorités administratives, municipales, coutumières, religieuses, les notables, les sommités du monde culturel et artistique, toute leur exubérance, leur charme.
Cortège de lumières, le fanal est l’une des fêtes les plus spectaculaires du Sénégal, née au sud de l’île de Ndar communément appelé Sindoné et longtemps considéré comme un patrimoine universel à l’époque où les Signares, se rendant à la messe de minuit, étaient précédées par des rappareilles et autres porteurs de lampions, chefs-d’œuvre éphémères confectionnés pour l’occasion.
Takussanu-Ndar et défilé de mode en prélude
La 16ème édition du Fanal de Saint-Louis a démarré ses activités depuis lundi par un Takussanu-Ndar qui a permis de sillonner les rues, ruelles et artères de l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française. Cette année, l’événement a été marqué par un grand défilé de mode et de coiffures avec la grande styliste Oumou Sy et ses élèves.
Depuis plusieurs jours, les membres de « Jalloré Productions » s’activaient de toutes parts pour préparer la sortie du fanal, qui constitue, chaque année, le clou des manifestations.
Pour cette édition, la sortie du fanal a été accompagnée d’un spectacle de sons et lumières, basé sur le thème « L’expression culturelle, facteur d’intégration et d’ouverture » et qui a permis aux populations de revivre la belle histoire des Signares de Saint-Louis et de se projeter sur l’avenir, les ambitions et les potentialités de leur ville natale.
Avant la sortie du fanal, Marie Madeleine Diallo a tenu un point de presse en présence de Mmes Aïda Mbaye Dieng, Première adjointe au maire, et Oumou Sy, pour rappeler qu’elle a créé depuis 1999 « Jalloré Productions », qui est un organe de production de spectacles et de promotion du tourisme, qui s’est évertué à ressusciter le fanal, activité culturelle traditionnelle saint-louisienne qui était tombée en désuétude.
La démarche de cet organe, a-t-elle précisé, est de rendre hommage et d’honorer tous les Sénégalais qui ont joué un rôle prépondérant dans l’histoire de notre pays sur les plans culturel, religieux, économique, social et politique.
À Saint-Louis, les fêtes de fin d'année ont toujours été célébrées par le Fanal, spectacle populaire dont les origines remonteraient au 18ème siècle. Selon les historiens, dans le passé, à la veille de Noël, les Signares (riches femmes métisses) se rendaient à la messe de minuit parées de leurs plus beaux bijoux et accompagnées par leurs servantes et chambellans.
Ces derniers portaient des lanternes illuminées de l’intérieur par des chandelles aux côtés des Signares dans une lente procession dans les rues de l’île.
Un peu d’histoire
Au fil des années, les Saint-Louisiens ont fait de cette coutume une véritable fête traditionnelle. Des lanternes de bois et papiers, on en est arrivé à de gigantesques créations reflétant le plus souvent les grandes bâtisses, édifices ou monuments de la ville (la grande mosquée, l’église, le palais du gouverneur ou le pont Faidherbe..), histoire de mettre en valeur le patrimoine architectural de la vieille cité coloniale.
Un spectacle où les différents quartiers se surpassent en imagination et créativité. Cet événement est parrainé soit par une autorité administrative (le maire, le gouverneur) soit par d’honorables citoyens de la ville.
Les Signares existaient depuis la fin du 15ème siècle dans les comptoirs portugais. A Saint-Louis, malgré les règlements drastiques de la compagnie interdisant à ses employés de faire venir leur famille de France, ce qui devait fatalement arriver, arriva. Les deux communautés commencèrent à se métisser.
L’événement du fanal a commencé au 18ème siècle. Le terme « Signare » était l’appellation des jeunes femmes métisses, issues du mariage d’Européens avec des femmes sérères de la Petite Côte du Sénégal, dans les comptoirs de Rufisque, puis de Gorée et finalement de SaintLouis jusqu’au milieu du 19ème siècle.
Ces riches femmes métisses se rendaient à la messe de minuit parées de leurs plus beaux bijoux et accompagnées par leurs servantes et autres domestiques.
Ces derniers portaient des lanternes illuminées de l’intérieur par des chandelles. Au fil des ans, les Saint-Louisiennes ont fait de cette coutume une véritable fête traditionnelle.
De prétexte en prétexte, on a abouti au Fanal des quartiers qui a fait des émules au point de devenir une architecture révélant les lieux de culte, les monuments historiques et autres sites touristiques. Les couleurs et les lumières faisaient la joie des populations résidentes et étrangères.
La Galerie nationale d’art accueille depuis le 29 décembre 2014, une expo peu commune intitulée «Coup 2 cœurs »…Parce que l’homme et la femme qui exposent « ensemble » sont unis par les liens du mariage. A la maison, ils travaillent aussi ensemble. Elle peint depuis trois ans, lui est plus expérimenté. Entre eux, c’est souvent au cœur de leur atelier commun, où ils s’installent côte à côte, que tout se joue et tout se mitonne : la création, les pannes d’inspiration parfois, les grands rêves, les beaux projets… L’expo se poursuit jusqu’au 15 janvier 2015.
En entrant à la Galerie nationale d’art, peut-être les trouverez-vous comme nous, nous les avons trouvés : assis côte à côte comme à la maison, là-bas dans le petit atelier où ils partagent tellement de choses...Car si les artistes Adjara Kane Lèye et Chalys Lèye portent le même nom de famille, ce n’est certainement pas le fruit du hasard : ils sont mariés. Leur expo, elle aussi, porte plutôt bien son nom, jugez-en par vous-mêmes : «Coup 2 Cœurs ». Si leur rencontre est encore relativement récente, lui, comme elle d’ailleurs, n’avait pas besoin de mille et un mots pour savoir qu’ils étaient tous deux frappés par une sorte de coup de foudre artistique et amoureux. Un seul leur a suffi : « ensemble », mais c’est bien plus que huit lettres finalement. Un son, un symbole ? Une sorte de formule « magique » dit monsieur.
Si le couple est fusionnel, et même s’ils exposent…ensemble, chacun d’entre eux tient tout de même à une certaine singularité qui fait qu’ils ne font pas « tout à fait la même chose ». Madame est assez « colorée », et Monsieur un peu plus « monochrome ». Mais comme dirait Adjara Kane Lèye elle-même, ils se complètent. Lui peint depuis une trentaine d’années, elle depuis à peine trois ans. Son parcours artistique commence pourtant dès 1999, lorsqu’elle sort diplômée du Centre de formation artisanale. A la base, elle est céramiste. Mais si on lui avait laissé le choix, elle serait tout de suite devenue peintre. Mais elle raconte qu’à l’époque, maman était plutôt contre.
Si elle peint depuis trois ans, et si les toiles qu’elle expose en ce moment sont tout aussi récentes-certaines d’entre elles ne datent que de 2013 et même parfois de l’année 2014 dont nous sortons à peine-son coup de pinceau n’a pas l’air de trembler. Il n’hésite pas, et l’artiste a la dextérité d’une vraie pro.
Son discours aussi. Adjara Kane Lèye explique que si ses toiles sont toujours peuplées de silhouettes anonymes (qui font parfois songer à des poupées russes), c’est parce que, comme elle dit, ses préoccupations artistiques restent très liées à l’Humain, à l’Humanité. Ses personnages ne sont d’ailleurs jamais seuls, sans doute parce que l’artiste a la conviction qu’on ne l’est jamais vraiment. Et qu’il suffit parfois de regarder autour de soi, de s’efforcer d’aller à la rencontre de l’autre ou des autres, et de ce qu’ils sont culturellement, intimement.
Citoyens du monde
D’ailleurs, si vous observez bien les personnages qui habitent ses toiles, vous aurez bien du mal à les associer à un pays ou à quelque fragment du monde. Certains sont bleus, de la couleur de notre planète-Terre, mais toujours sans attache géographique ni sans particularité physique : « La couleur de ma peau est peut-être différente de celle d’un autre, mais dans nos entrailles, nous sommes pareils», dit l’artiste. Elle ajoute aussi que lorsqu’on insiste sur ces superficiels détails épidermiques, c’est souvent « par faiblesse ou par ignorance ».
Chalys Lèye, lui, est surtout un artiste que sa quête de spiritualité n’a jamais quitté. Le travail qu’il expose en ce moment à la Galerie nationale d’art correspond à une période, comme en ont les artistes. Pablo Picasso avait sa « période rose», Chalys Lèye passera par tellement de vies artistiques…Car avant, dit-il, il ne peignait pas comme aujourd’hui. Et si sa période « spirituelle » a commencé il y a bien longtemps, elle est « devenue plus prononcée », plus profonde aussi.
Avant par exemple, il reprenait sur ses toiles des signes tirés du « Khatim ». C’est, explique-t-il, une trame carrée avec des écrits composés de signes et de lettres, qu’un marabout remettait à un fidèle musulman, en guise de protection. Et avant aussi, il travaillait davantage sur des sourates et des versets coraniques. L’une des toiles de cette expo est d’ailleurs une reproduction calligraphique de la sourate Likhlass. L’artiste dit que sa technique consiste à « sculpter les lettres ».
Aujourd’hui, il sublime les noms d’Allah. Le Coran dit qu’il y en a 99, et lui Chalys Lèye voudrait créer 99 toiles, une pour chacun de ces 99 noms. Pour l’heure, il n’en a que trois à la galerie où par exemple, Allah se nomme aussi le Dispensateur.
LES TOILES, LA TEINTE ET LE TEMPS
Quand elle peint, Adjara Kane Lèye ne sait jamais à l’avance de quelle couleur elle habillera l’une ou l’autre de ses toiles. Elle prend en général celle qui lui parle, comme par instinct, « la lueur du moment » comme elle dit. Et si c’est rouge, c’est rouge.
Et idem pour ses horaires de travail : le matin, le soir ou la nuit, peu importe finalement. Ne compte que l’envie. Son atelier, lui non plus, n’est pas une forteresse imprenable où n’entrent que ceux qui ont reçu l’autorisation de la maîtresse des lieux. Son premier public : son époux, ses enfants etc. A la maison en général, on aime bien ce qu’elle fait. A tel point qu’il arrive que l’un des enfants dise vouloir faire comme maman. Ou alors comme papa…
Chalys Lèye, lorsqu’il travaille, aime toucher à des matériaux comme l’acrylique ou le goudron. Il explique que c’est le goudron aggloméré qui est noir, mais que lorsqu’on le casse ou qu’on le dilue avec un solvant, il devient brun. « Quand on l’étale sur une surface blanche, on se rend compte qu’il n’est pas tout à fait noir ». Adjara Kane Lèye travaille aussi avec de l’acrylique, mais avec des pigments et des pastels en plus.
Chalys, comme Adjara, ne s’impose pas d’horaires lui non plus. Il aime travailler à son rythme. Lorsque l’urgence l’exige ou lorsqu’il faut absolument voir fini, il leur arrive de passer la nuit à retravailler leurs toiles. Ou alors se permettent-ils une pause, lorsque celle-ci s’impose.
LA TOUR DU SAVOIR
Au milieu de la galerie, trône une œuvre de Chalys Lèye, intitulée « la Tour du Savoir ». Là-dessus s’empilent plusieurs tablettes coraniques que l’artiste a lui-même empruntées à des écoles (daaras) où l’on ne s’en sert plus comme avant, et où on a plutôt tendance à utiliser des livres à la place. Pour empêcher d’y toucher, Chalys Lèye a conçu tout autour une sorte de cloison protectrice que l’on hésite à franchir, à moins de marcher sur des morceaux de papier journal déchiré, et ça aussi c’est du savoir dit l’artiste. Et si les visiteurs hésitent à franchir la forteresse, c’est sans doute par peur de désacraliser l’œuvre ou de piétiner l’Art. C’est fait exprès, le piège est là…Ce sont, dit l’artiste, des « obstacles psychologiques ». Et ça marche !
ELLE ET LUI
Travailler ensemble quand on est un couple d’artistes, c’était logique, naturel pour Adjara Kane Lèye. « Des artistes exposent par0fois sans aucun lien de parenté, pourquoi pas nous ? » Même si ce n’est pas très courant, dit Chalys Lèye. Lui ne s’imagine pas travailler sans celle qui est devenue sa moitié. Dans l’atelier qu’ils partagent chez eux, lui, comme elle d’ailleurs, a toujours besoin de savoir ce qu’en pense l’autre. Quand il lui arrive d’être « bloqué », il fait appel à elle. Et que ce soit sur les couleurs ou sur autre chose, elle n’est pas toujours d’accord. Et ça aide de pouvoir travailler l’un à côté de l’autre : «On échange ».
Quand Adjara Kane Lèye s’éprend d’une toile de son époux, elle n’hésite pas à se l’approprier : « C’est ma toile ! ». Mais cela n’empêche pas toujours Chalys Lèye de la vendre, et de lui en promettre une autre.
Madame dit qu’elle est restée subjuguée par le côté « spirituel » de l’œuvre de Monsieur. Lui est convaincu que son épouse, même si « sa carrière est encore jeune », a du talent. Sans cela, il n’aurait sans doute jamais accepté de collaborer avec elle. Et lui qui est dans le métier depuis une trentaine d’années, espère pouvoir lui servir de locomotive.
Aujourd’hui, ils ont des projets artistiques, mais jamais l’un sans l’autre. Tant que ce sera possible…Adjara Kane Lèye et Chalys Lèye ont en tête de se faire connaître ailleurs, aux Etats-Unis par exemple. Et lorsqu’ils feront le grand saut, ils se tiendront toujours par la main.
Photographe et graphiste-designer, Ousmane Ndiaye Dago reste passionnément attaché à l’art. Le travail de cet ancien pensionnaire de l’Ecole des beaux-arts de Dakar reste particulièrement centré sur la femme. Cette dernière, à qui il voue un grand amour, constitue le support de ses œuvres.
Son affiche représentant la photographie d’une femme noire en foulard aux couleurs bleu, jeune, vert, mauve et rouge a fait le « buzz » lors du XVème Sommet de la Francophonie. Nombreux sont les sites ou lieux devant abriter les activités du Sommet où cette image en noir et blanc a trôné majestueusement.
Cette œuvre symbolique porte la signature d’Ousmane Ndiaye Dago, photographe et graphiste-désigner. Très attaché à la femme qui constitue le centre de recherche de son esthétique, l’artiste designer a voulu aller au-delà de ce que l’on a toujours tendance à mettre en relief lorsqu’il s’agit de représenter notre pays.
« Quand j’ai lu l’image qui a été coptée pour le Sommet, j’ai vu que c’était un lion. Le constat est que chaque fois qu’on parle de notre culture, on met en représentation le lion ou le baobab. Je pense qu’on peut aller au-delà. Et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi de présenter une affiche faite en foulard et représentée par une femme noire. Le foulard fait partie de notre environnement. Il est symbolique et c’est un élément culturel très intéressant », argue-t-il.
Grande notoriété à l’étranger
Certainement en lançant son projet « Femme terre » en 1995, Dago était loin d’imaginer que son concept allait faire le tour du monde, mais également présenté dans les plus grandes biennales et événements culturels de la planète : biennale de Venise, biennale des arts graphiques Bruno (Tchécoslovaquie), le festival des trois continents de Nantes (France), l’exposition au centre culturel Ramon de Carthagène (Espagne)... A l’étranger, il fait aujourd’hui la fierté du Sénégal.
L’homme se gargarise d’avoir pu faire accepter son concept partout à travers le monde. En Europe, une de ses œuvres « peut coûter jusqu’à 15.000 euros ».
Il s’enorgueillit d’être à l’origine de « 80% » des logos qui sont faits dans son pays. Mais à côté, l’on a aussi affaire à un incompris de la société. Un artiste dont le travail n’est pas apprécié à sa juste valeur au sein dans son entourage.
«L’art graphique existe depuis des siècles, malheureusement au Sénégal, les gens n’en parlent pas. J’ai remarqué qu’ici, quand tu fais des photos, les gens n’en achètent pas. Ils n’achètent que leurs propres photos ou celles de leur marabout », regrette-t-il.
A l’en croire, il se pose un véritable problème de vision, d’appréciation. Ce faisant, pense l’artiste, il faut des écoles de formation pour toutes les branches de l’art afin que les Sénégalais prennent consciences qu’il n’est pas seulement un passetemps, mais un métier avec lequel on peut bien réussir sa vie. Né en 1951 à Ndiobène (Tivaouane), Ousmane Ndiaye Dago est aujourd’hui l’un des plus grands graphiste-designers du Sénégal.
Un travail centré sur la femme
Toute l’originalité de son travail repose sur sa démarche artistique centrée autour de la femme. Chez Dago, le poids de certaines considérations socioculturelles ont fait qu’il a choisi de représenter la femme autrement, sous une forme abstraite tel que le veut sa religion (l’Islam). « J’ai trouvé un concept pour représenter la femme.
Conformément à ma religion, je fais en sorte qu’elle soit abstraite. Devant mes photos, l’on a l’impression d’être en présence d’un dessin, d’une peinture.
Pour y arriver, j’utilise de la terre, du charbon et beaucoup de couleurs. Ce résultat a été accepté en Europe et partout dans le monde », soutient-il. Son travail consiste à mélanger trois genres : la photographie, la peinture et la sculpture.
L’attachement de ce sexagénaire à la femme s’explique, en grande en partie, par son amour de la beauté. «La femme telle que Dieu l’a créée inspire une grande beauté sur tous les plans. Et c’est pourquoi dans la religion musulmane, on lui recommande de se voiler », laisse-t-il attendre. Ayant étudié l’art graphique en Belgique (aux Beaux-arts de Brest), le photographe a dessiné des corps de femme pendant 5 ans.
L’ancien pensionnaire de l’Ecole des Beaux-arts de Dakar entre 1971 et 1975 a commencé à faire des expositions depuis 2005. Aujourd’hui, l’artiste excelle aussi dans l’illustration littéraire et scientifique, de même que dans la communication. Son concept « Femme terre» va au-delà d’une simple question de femme, mais d’idée et de création artistique.
Cet artiste, qui considère le corps de la femme comme un modèle, reste aussi attaché à la notion de l’identité, laquelle est une chose abstraite à l’origine de toute existence.
Pour lui, l’on doit faire en sorte que tout ce que l’on mange ou boit ait une identité. D’où tout le sens de l’art graphique. Dans sa photographie, Ousmane Ndiaye Dago utilise des modèles. Ces dernières, très jeune souvent, sont choisies en fonction des besoins de ses clients. Dans ses œuvres, le visage de ses personnages ou leur sexe ne sont jamais dévoilés.
Attaché plus que jamais à son art, le graphiste croit en la créativité comme du reste à la religion. Même s’il reconnaît le pouvoir didactique chez certains artistiques, Dago pense que l’école aide également à faire éclore le génie artistique.
Au sommet de sa carrière, l’un des plus grandes ambitions de cet amoureux de la femme, demeurent l’ouverture de sa propre école de formation en photographie et designer à Dakar.
Le Pr Iba Der Thiam a présenté hier au Warc son ouvrage intitulé "LA RÉVOLUTION DE 1914 AU SÉNÉGAL ou l'élection au Palais Bourbon du député Blaise Diagne.
"La nécessité de mettre à la disposition de notre pays tous les éléments d’appréciation de son passé afin de mieux se situer par rapport à la problématique du monde actuel". Telle est la principale motivation du Pr Iba Der Thiam, auteur du livre LA REVOLUTION DE 1914 AU SENEGAL ou l'élection au Palais Bourbon du député Blaise Diagne, paru aux éditions l’Harmattan et présenté hier au WARC. Dans ce volumineux ouvrage de 408 pages, l’historien sénégalais retrace le parcours de Blaise Diagne, premier député noir à l’Assemblée nationale française.
Issu d’une famille modeste (son père Niokhor Thiam était cuisinier), le petit Galaye Mbaye Diagne est adopté par la famille Crespin, une famille de métis notables établie à Gorée, l’une des 4 communes dont les ressortissants jouissent de la citoyenneté française. Après de brillantes études, il intègre l’administration coloniale en 1892 avec une affectation au Dahomey (actuel Bénin). En 1914, il remporte les élections législatives et entre au Palais Bourbon.
Pour Pr Iba Der Thiam, cette élection constitue "une révolution et une rupture irréversible" pour désigner cette élection. En effet, jusqu’alors, le pouvoir était détenu par les blancs puis par les mulâtres. Même si les ressortissants noirs des 4 communes étaient éligibles, personne ne s’attendait à ce qu’ils remportent le moindre scrutin d’envergure.
En 1914, en pleine période coloniale, un noir a réussi l’exploit de vaincre des candidats appuyés par l’administration coloniale et les commerçants bordelais. Il faut dire que la communauté noire à su se mobiliser et faire bloc autour de ce candidat en qui ils peuvent s’identifier. Pour la communauté noire, ce challenger était plus à même de prendre en charge ses intérêts et de la représenter dans le combat contre le colonialisme, à en croire l’historien.
Mais l’ouvrage ne se borne pas à dresser le portrait et à retracer le parcours de Blaise Diagne. Iba Der Thiam s’attelle à revisiter l’histoire coloniale du Sénégal. Il revient également sur les étapes de la longue marche des Sénégalais pour la conquête du pouvoir politique. C’est ainsi que l’élection de 1914 occupe une place importante dans l’ouvrage. Pour le Pr Thiam, cette élection dévoile la maturité politique des Sénégalais et consacre la naissance de la démocratie sénégalaise tant vantée pour sa vitalité.
Le livre a été globalement bien accueilli par les critiques. Le Pr Abdoul Sow, historien, loue "l’analyse profonde des événements historiques, la confrontation scientifique des différentes thèses et le sens du détail".
Le Pr Iba Der Thiam assure avoir adopté, tout au long de son ouvrage, "une posture équilibrée, sans parti pris ni amnésie volontaire".
1872-1914 : DE GOREE AU PALAIS-BOURBON
BLAISE DIAGNE RACONTE PAR LE PROFESSEUR IBA DER THIAM
C’est dans l’après-midi d’hier, mardi 30 décembre 2014, que le Professeur Iba Der Thiam a présenté le premier Tome de la biographie qu’il a consacrée à Blaise Diagne, Galaye Mbaye Diagne de son vrai nom, premier député noir. Intitulé «La révolution de 1914 au Sénégal ou l’élection au Palais Bourbon du député noir Blaise Diagne», l’ouvrage de 408 pages va de la naissance de Blaise Diagne, en 1872 à Gorée, à son entrée, en 1914, au palais Bourbon, le bâtiment qui abrite l’Assemblée nationale française. Un texte dont ses premiers lecteurs saluent la démarche méthodologique, la minutie de la recherche documentaire. Universitaires, intellectuels, écrivains, députés, hommes politiques, nombreux sont ceux qui ont tenu à être présents.
Pour raconter Blaise Diagne, le Professeur Iba Der Thiam a dû commencer par un texte long de 408 pages, et publié aux Editions l’Harmattan. Oui, commencer, parce qu’il ne dit pas tout-du moins pas encore-sur l’homme qui sera le premier député noir. L’historien n’en est qu’au premier Tome de ce récit «séculaire» intitulé «La révolution de 1914 au Sénégal ou l’élection au Palais Bourbon du député noir Blaise Diagne».
Face à l’assistance venue l’écouter parler de cet ouvrage qui porte sa signature, il raconte que lorsque Blaise Diagne accède à l’Assemblée nationale française, c’est au prix d’une «bataille héroïque» contre Blancs et Métis, à qui l’on accordait jusque-là toutes les faveurs : c’est une « rupture ».
Le Blaise Diagne de ces premières pages est encore relativement jeune, mais il impressionne déjà, et fait même un peu peur au système colonial qui cherche à le réduire au silence. Certains pensent ou ont la certitude qu’il perdra les élections. Et pour l’empêcher de gagner, raconte le Pr. Abdoul Sow, historien lui aussi, on promet de faire vivre l’enfer à tous ceux qui seraient tentés de voter pour lui : «leur couper l’eau par exemple» ou leur refuser des prêts. Ce qui ne les empêchera pas de se rendre aux urnes. Malgré le chantage, malgré la violence. Et parce qu’ils étaient fouillés jusqu’au bonnet, raconte aussi Iba Der Thiam lui-même, c’est dans leurs babouches qu’ils prenaient le soin de cacher leurs bulletins «interdits», évidemment parce qu’ils étaient favorables au candidat Blaise Diagne. Et dans le secret de l’isoloir, ils ôtaient leurs babouches comme ils votaient pour un homme qui «incarnait toutes les aspirations de ces populations».
Entre sobriété et incandescence
Lorsqu’il évoque sa lecture de l’ouvrage d’Iba Der Thiam, Pape Mody Niang, qui représentait à cette cérémonie le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, retient surtout «un sens aigu de la recherche». L’historien Ndiouga Adrien Benga s’exprimera davantage sur le style d’écriture : « une langue entre la sobriété et l’incandescence (…) entre l’érudition et l’accessibilité ». La biographie de Blaise Diagne, pour ce qui est de ce premier Tome, va de sa naissance en 1872, à 1914, l’année de la députation. L’auteur insiste aussi sur le rôle que joueront la presse et les masses indigènes de l’époque, pour «l’émancipation des communautés (…) et la promotion de valeurs républicaines».
Ndiouga Adrien Benga souligne aussi toute la qualité de la démarche méthodologique empruntée par Iba Der Thiam, l’important «travail de collecte», avec parfois des sources qui datent du début des années 60. Lorsqu’il parle d’Iba Der Thiam, Abdoul Sow l’appelle à la fois «Iba» et «Notre maître», entre la familiarité et le respect. Une posture sans doute confortable quand on veut dire ce que l’on pense. L’homme est le seul à dire qu’il a trouvé quelques coquilles entre les lignes ; comme «des notes de bas de page décalées ou absentes». Mais comme il dit, ce ne sont finalement que de menus détails, parce que lui aussi pense que sa méthodologie devrait servir d’exemple aux étudiants: avec des analyses profondes, le souci du détail et de l’explication. A cela s’ajoute que, dans ses recherches documentaires, l’auteur ne se limite pas qu’à des données écrites, puisqu’il donne aux sources orales la même valeur.
De ce livre, Iba Der Thiam n’attend pas grand-chose finalement, du moins financièrement parlant. Pas un franc puisqu’il « renonce à (ses) droits d’auteur, comme c’était déjà le cas, explique-t-il, pour de précédentes publications où les droits d’auteur avaient été reversés aux Nouvelles Editions africaines du Sénégal (NEAS) ainsi qu’au Musée des Forces Armées. L’ouvrage a été subventionné par la direction de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), qui porte le nom du premier député noir, et accompagné par le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse.
Blaise Diagne, Tome 2
Le deuxième Tome, dont le récit commence en 1918 et prend fin en 1934, donc à la mort de Blaise Diagne le 11 mai, donnera de l’histoire une dimension plus humaine, parce que plus centrée sur le personnage du premier député noir. De son regard d’historien, Iba Der Thiam dit qu’il lui impose d’adopter une certaine posture, de jouer les «équilibristes» entre ce qu’il y a de bien et de moins bien, toujours «sans parti pris ni amnésie sélective». Une allusion sans doute au Pacte de Bordeaux, que cite le Pr. Abdoul Sow, et qui, au début des années 20, lie le député à des maisons de commerce, et voilà Blaise Diagne qui défend les intérêts des milieux d’affaire européens et de l’administration, tout comme il « défend le travail forcé ». Il y a aussi le Blaise Diagne qui n’a jamais caché qu’il était franc-maçon.
L’année 2014 est terminée. Il est donc venu l’heure des bilans et des perspectives. De nombreux évènements, de très bons comme de très mauvais ont marqué le paysage culturel sénégalais. Et pour un meilleur décryptage, Le Quotidien donne la parole aux acteurs de tous bords, hommes de culture, artistes musiciens, rappeur, danseur, comédien, pour qu’ils donnent leurs impressions, ce qu’ils retiennent et surtout ce qu’ils souhaitent pour l’année 2015.
Guissé Pène, secrétaire général de l’Association des métiers de la musique au Sénégal (Ams) "L’état a pris la culture comme un amusement"
Durant l’année 2014, ce qui m’a le plus marqué, c’est le retour sur scène de Youssou Ndour. En plus de cela, j’ai remarqué que cette année les artistes ont envahi les grandes scènes. Ce qui me dérange tout juste c’est que l’Etat a pris la culture comme un amusement et il faut que ça cesse... Les artistes sont sans soutien et sans accompagnement. Il faut vraiment qu’ils arrêtent. Pour que ça marche en 2015, je souhaite que l’Etat intègre la culture et que les artistes soient soutenus, accompagnés dans toutes leurs entreprises.
Elie Charles Moreau, Ecrivain, directeur des éditions Le Nègre International "Je n’ai rien retenu de bon"
Je n’ai rien retenu de l’année 2014 sur le plan culturel. Absolument rien du tout! Je vous renvoie au texte que j’ai écrit sur la politique culturelle de Senghor à Macky Sall.
Pr Omar Sankaré, Ecrivain, Agrégé en Grammaire française "Nous sommes dans une culture de récréation"
Le bilan culturel de l’année 2014 est négatif. D’abord, le sommet de la Francophonie a été dévié vers la politique et l’économie et pas la culture. Au sujet de ce sommet de la Francophonie, je déplore le fait que le Président Abdou Diouf m’est écarté. J’ai fait des déclarations sur lui et cela ne lui a pas plu. C’est pourquoi ils m’ont mis à l’écart... Ensuite, il n’y a pas de liberté d’expression pour le monde de la culture. Les gens ne lisent pas. En plus, ils critiquent tout ce qui bouge en commençant par mon ouvrage que j’ai sorti. Beaucoup de personnes n’ont même pas lu, mais ont passé leur temps à dénigrer. La majeure partie des gens, qui se sont exprimés sur l’œuvre, n’ont même pas lu, car sur 2 millions de personnes qui en n’ont parlé, il n’y a que 100 exemplaires qui ont été vendus. J’en déduis que nous ne sommes pas dans une culture intellectuelle mais une culture de récréation.
Thiat du groupe Keur Gui, membre de Y’en a Marre "2014 a été une bonne année"
Le bilan est très positif. Le hip-hop est parti de plus belle. Beaucoup de fêtes, de festivals ont eu lieu cette année contrairement aux autres. De bons sons sont apparus et le Grand Théâtre a beaucoup aidé les jeunes artistes. C’est une très bonne chose : la démocratie dans la musique. Les jeunes artistes sont plus conscients et proposent de nouvelles sonorités...Je souhaite que 2015 soit le début du commencement de nouvelles initiatives. Qu’on apprenne à honorer les artistes en organisant des Grammy Awards. Car c’est injuste que l’artiste travaille jusqu’à la fin de l’année, sans être récompensé. Il faut aussi arrêter de diffuser les films occidentaux alors qu’on a des talents ici qu’on peut promouvoir. Il faut enfin, que la presse en ligne diffuse des infos sûres. Et surtout que le hip-hop aille de l’avant.
Iba Guèye Massar, artiste reggae "2014 a été une année positive"
2014 a été une année positive car depuis le 17décembre dernier, on note qu’on est sur le point de remplacer le Bsda par une société de gestion collective. Ce qui permettra à l’édition, à la musique..., à la communication d’aller de l’avant. A partir de ce moment, les artistes pourront vivre de leur art. Au-delà des grands événements à savoir le sommet de la Francophonie qui n’a pas été très culturel mais plutôt politique, il y a l’apparition de Marema Fall qui m’a marqué. Elle est devenue, après la sortie de son premier album, prix Découvertes Rfi 2014. Nous devons enfin, essayer de faire en sorte que le reggae émerge. Car c’est une musique très écoutée et qui n’a pas l’aide de créance qu’il mérite.
Malal Ndiaye, Président de Ballet et Danse du Sénégal "En 2015, je veux voir le statut des artistes finalisé"
Je regrette les décès de : Omar Ndao et Macodou Mbengue. Ces départs ont attristé tout le secteur culturel et moi particulièrement. J’ai toujours le sentiment qu’on n’a pas encore fini de recevoir leurs enseignements et qu’ils sont partis. Les deux évènements qui m’ont marqué sur le plan culturel, c’est le retour de Youssou Ndour sur scène ainsi que la Francophonie. Maintenant en ce qui concerne l’année à venir, je veux voir le statut des artistes finalisé et ensuite voir construire une grande scène à Tionk-Essil.
Avec la sortie de son nouveau single Femme d’Affaires, Marema est devenue une belle fleur qui pousse merveilleusement bien dans le jardin musical sénégalais. Après avoir reçu le prix Découvertes Rfi 2014, cette jeune artiste, révélation de l’année 2014, continue de faire des miracles devant les publics d’ici et d’ailleurs. Aujourd’hui, elle n’a presque plus rien à envier aux ténors de la musique au Sénégal.
Son tube Femme d’affaires trouve son inspiration musicale dans le mélange de la guitare et du hip-hop, mais la jeune artiste, révélation musicale de l’année 2014, se sent également à l’aise dans le jazz, la soul et le R&B. Auteure-compositrice, Mariéme Fall a su assurer une parfaite collaboration avec l’arrangeur de son, Mao Otayeck, pour la sortie de ce single qui fait le buzz dans les rues dakaroises. Un nouveau clip vidéo de ce single a même été réalisé avec la participation de Lionel Mandeix de la société Milk Africa. Ce clip a été tourné dans des endroits spéciaux comme le Théâtre Daniel Sorano, la Place de la Pointe du Cap Manuel, sur les toits du centre-ville de Dakar et dans les rues de la Médina. Marema précise dans la réalisation thématique du single et du clip que "c’est une façon de rendre hommage aux femmes d’affaires, aux femmes sénégalaises. Elles se battent pour réussir. Je garde une image des femmes de soumbédioune. J’aime leur esprit et leur combat, elles se démènent dans tous les sens. Justement, je crois qu’il faut leur rendre hommage et j’ai décidé de le faire à travers ce morceau".
L’African Queen...
Marema est un talent à l’état pur. Avec les nombreuses distinctions qu’elle a reçues cette année, elle est désormais une African Queen. Parmi de multiples grandes voix du continent, elle a récemment décroché le prix Découvertes Rfi 2014. De quoi faire d’elle, une reine sur les podiums du monde. Au Sénégal, les critiques ne manquent pas d’apprécier son évolution. Pour tous, elle est la révélation de l’année. Moins d’un an après la sortie de son single, elle a été sélectionnée pour plusieurs festivals et de nombreuses compétitions de musique, dont le festival Music Awards Afrima, qui s’est tenu samedi dernier au Nigeria. Aujourd’hui, beaucoup de personnes voient Maréma comme "la garante d’une identité africaine dominante et l’ambassadrice de l’espoir féminin de la musique sénégalaise". Et, pour comprendre sa fougue dans la musique, il faut replonger dans son passé de banlieusarde. Toutefois, ce n’est plus que la banlieue qui peut être fière de ce talent. C’est tout le Sénégal qui s’enorgueillit, dans l’espoir qu’elle nous réserve encore de nombreux succès pour 2015 et pour les années à venir.
DARO THIAM EN PLEINE RECONVERSION POUR 2015
Jeune talent découvert durant l’année 2014, la comédienne Daro Thiam a été lancée par le téléfilm Dinama Nekh diffusé tous les mercredis et samedis sur la Sen Tv. Depuis lors, la jeune artiste se fraie son chemin, persuadée que l’heure du succès n’est plus loin. Contrairement à certains artistes qui ne savent pas profiter d’une chance offerte, Daro, elle, profite au jour le jour, du succès que lui a donné ce téléfilm.
En effet, le rôle de l’amie farfelue, intéressée et opportuniste de Maïmouna qu’elle a joué dans la série, lui a beaucoup servi. Les délires de Daro Thiam dans le téléfilm font d’elle une petite star dans son milieu professionnel. Aussi, ne passe-t-elle plus inaperçue dans la rue. De nombreux fans accourent en la voyant. Pourtant, quelques années en arrière, personne ne la connaissait dans le milieu du théâtre.
Après Dinama Nekh, Daro Thiam s’est essayée à plus d’une dizaine de spots publicitaires. Sa silhouette est demandée par les annonceurs. Déjà un grand pas! A cela s’est ajoutée une petite promotion à la télévision. Puisqu’elle a été sélectionnée par la Tfm pour remplacer Amina Poté dans l’émission Gargotte que l’animatrice faisait chaque année durant le mois de Ramadan. Alors qu’elle assurait les tournages, la jeune femme partout où elle passe, séduit son monde. Une expérience qui vient se rajouter à son talent de comédienne.
En somme, de ses débuts vers février 2014 à nos jours, Daro Thiam a beaucoup évolué. Elle suit son destin et prend des rondeurs au sens propre comme au figuré pour atteindre ses ambitions. Au regard de son degré d’assimilation et de sa capacité d’adaptation, l’artiste a incontestablement encore du talent à démontrer. La réussite n’est sûrement plus loin. Même s’il lui faudrait tendre vers plus de professionnalisme. La comédienne le sait sûrement. Il ne lui reste donc qu’à persévérer.
ANNA DIOUF MISS SÉNÉGAL 2014, LA STAR LA MOINS MÉDIATISÉE DE L’ANNÉE
2014 a été son année. Anna Diouf est devenue Miss Sénégal. Elle porte la couronne et représente encore la beauté sénégalaise. En 2015, "la plus belle femme du pays", cèdera sa couronne à une nouvelle miss. Mais qu’a-t-elle fait pour marquer les esprits et l’opinion après son sacre ? Rien. Pourquoi ? Motus et bouche cousue dans le milieu.
Ce qui est frappant à l’heure du bilan, c’est que la jeune Thiessoise est restée dans un mutisme total depuis le mois de mars dernier. Elle n’a posé aucun acte public qui ait été médiatisé. Pourtant, après être couronnée et parée d’une écharpe aux couleurs du Sénégal, la Miss Sénégal 2014 avait juré de lutter contre la mendicité et la délinquance juvénile. Seulement, ses propos lancés en pleine effervescence de son élection n’ont pas été suivis d’actes forts.
"Après son élection, on ne l’a ni entendue dans les médias ni vue porter des projets dans le social ou le développement", constate un acteur du milieu, pour qui on aurait pu la coacher pour véritablement incarner ce qu’elle représente. Jeune, belle, ambitieuse et instruite, Anna Diouf avait pourtant fait l’unanimité.
Sa beauté avait non seulement frappé le jury mais surtout le public l’avait plébiscitée avant même son sacre. Pourquoi alors, la miss est-elle restée dans l’ombre ? En tout cas, après son élection comme la plus belle Sénégalaise, beaucoup d’événements étaient prévus sur l’année 2014 et auxquels, elle devrait participer.
Mais la jolie Thiessoise n’a pas fait comme ses devancières. Cette année devrait être la plus mouvementée de sa vie, mais elle a semblé fuir les projecteurs. On ne l’a presque pas vue sur les plateaux de télévision, ni dans les émissions culturelles.
Ce n’est pas un secret que les Miss aiment les milieux huppés et les grandes occasions. La presse people leur consacre des articles à longueur de temps et elles font la Une de plusieurs magazines et journaux. Mais cela ne fut pas le cas de Anna Diouf.
Sur les sites people, on a entendu et vu encore les anciennes miss comme Tacko Fatim Thiam, Katy Chimere Diaw, Penda Ly... Leurs faits et gestes, leurs différentes sorties ont été beaucoup plus médiatisés encore par rapport à la récente miss.
On peut comprendre qu’elle soit une personne pudique, quelqu’un qui ne préfère pas être mis en lumière. Ce n’est pas un péché que de refuser d’être médiatiser. Mais quand on est Miss Sénégal, il faut tout au moins faire en sorte que la joie de cette couronne ne se limite pas qu’en une soirée. Il faut poser des actes et laisser de belles traces pour la postérité, en tant que miss. C’est aussi cela la beauté.
CES ARTISTES QUI NOUS ONT ENCHANTÉS OU "DÉCHANTÉS"
Lors des 24 ans de carrière de la diva Coumba et Youssou recollent les morceaux
Après plusieurs années de brouille, l’artiste international Youssou Ndour et la "diva" Coumba Gawlo Seck ont joué sur une même scène dans le cadre somptueux du Grand Théâtre National. C’était à l’occasion des 24 ans de carrière de la star Coumba Gawlo. Cette image qu’ils ont offerte aux fans a fait tache d’huile et a plu. C’était au mois de mars dernier. Une page s’est ainsi refermée et une nouvelle s’est ouverte, pour le bien du milieu artistique. Ce fut une belle partie de fête. Et les deux grands artistes laissent ainsi à la jeune génération, une belle leçon à méditer.
Après avoir quitté son portefeuille ministériel You lance Fatteliku et remonte sur scène
La Place du Souvenir a servi de cadre pour la sortie de l’album de l’ex-ministre de la Culture, Youssou Ndour, et son retour sur la scène musicale sénégalaise. C’était une première au Sénégal, de voir un artiste occupé de si haute fonction et revenir au micro avec la manière. Son album Fatteliku, qui veut dire souvenir, est d’ailleurs un message lancé à l’endroit de tous les acteurs pour une revalorisation de la musique locale. A cette sortie, le "Roi du Mbalax", dans le quotidien n° 3356, affirmait :
"L’heure est grave, la musique sénégalaise perd sa valeur tout simplement parce que les mélomanes n’encouragent pas les artistes. Avec les nouvelles technologies, tout le monde veut rester chez lui et consommer les tubes. Cela ne peut pas permettre à l’artiste de vivre de son art. Le Fatteliku est un opus de quatre titres essentiellement inspirés de la musique traditionnelle classique. Ces tubes renvoient à la revalorisation de la culture locale en puisant dans les musiques classiques.
Brouille entre Titi et Prince Art Ce fut le divorce de l’année !
Les relations entre Ndèye Fatou Tine allias "Titi" et le label Prince Arts, se conjuguent désormais au passé décomposé. Alors que l’artiste devait fêter son anniversaire le 8 mars dernier, elle a simplement choisi, suite à un malentendu au sujet de la location de la salle du Grand Théâtre, de se séparer de la structure que dirigent Ngoné et Ibou Ndour. Cette séparation avait fait couler beaucoup de salive dans Dakar. Finalement, c’était Bougane Guèye Dany, le patron du Label Impactis, qui a récupéré l’artiste et s’était chargé de l’organisation de cet évènement qui a connu un succès retentissant.
Concert retour de la légende du Super Diamono Omar Pène retrouve un second souffle
Au mois d’août dernier, il a surpris son monde en tenant un méga concert au Grand Théâtre national. Son retour sur scène a été diversement apprécié les Sénégalais. Le "retour de la légende" a fait l’objet de polémique. Mais Omar Pène a réussi son spectacle et gagné son pari de reprendre le micro. Suite à une longue maladie, qui l’a fait partir du Sénégal pour la France où il a été soigné, Baye Pène, comme l’appellent ses fans, avait été tué à tort par une partie de presse.
Mais il est revenu au front, comme tout Grand artiste de sa trempe, pour démonter les nombreuses rumeurs dont celle mentionnant qu’on lui a coupé un pied. Depuis lors, le leader du Super Diamono est réapparu lors des concerts de ses confrères artistes. Et les nombreux fans continuent de prier pour qu’il aille de mieux en mieux.