En conférence samedi dernier dans le cadre des activités du festival du zikr et des musiques spirituelles, l’ancien ministre de la Culture sous le régime de Wade, Amadou Tidiane Wone, a appelé les gens à se rappeler la quintessence des messages véhiculés par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. M. Wone, qui animait une conférence sur le thème Les érudits de l’islam dans la société, estime qu’il est important de s’imprégner de l’héritage du «saint homme», surtout en ce moment où on assiste à une crise des valeurs.
«Les érudits de l’islam dans la société.» C’est le thème sur lequel l’ancien ministre de la Culture, Amadou Tidiane Wone, s’est prononcé samedi dernier. Organisée dans le cadre des activités du festival du zikr et des musiques spirituelles, cette conférence a été une occasion de s’interroger sur la quintessence de l’héritage laissé par Serigne Abdoul Aziz Sy, guide religieux considéré comme un régulateur social.
Selon le conférencier, à un moment où on assiste de plus en plus à la crise des valeurs, il est important de rappeler le message véhiculé par le saint homme. Rappelant qu’à chaque fois que le pays en a eu besoin, il est sorti pour appeler à la concorde, le conférencier s’est fondé sur des coupures de journaux de l’époque, pour revenir sur les messages forts lancés par le défunt guide religieux pour apaiser les tensions.
«En 1988 le pays était dans une zone de turbulences, les étudiants étaient en grève, le pays était au bord de la catastrophe, il avait lancé un appel politique. Il avait rendu visite aux étudiants grévistes, il a fait le tour des familles politiques et religieuses et il les a appelées à se rassembler autour de la concorde. Le concept est différent du consensus qui fait appel à l’intelligence, la ruse tandis que la concorde convoque une capacité de dépassement, d’union des cœurs et des volontés. A une certaine époque tout le monde était d’accord autour de cette notion», a-t-il expliqué.
D’après l’ancien ministre de la Culture, Abdoul Aziz Sy avait aussi une capacité à socialiser les relations pour que les rapports sociaux servent de levier à la Nation, et créer des valeurs qui nous survivent et qui nous dépassent.
Pour M. Wone, il est important de se rappeler les messages de cet homme à un moment où les intérêts sont au-dessus des valeurs. «On a tout ce qu’il nous faut ici au Sénégal, mais on ne regarde pas dans le bon sens. On a un sens introverti... Je crois que Abdoul Aziz Sy a été l’incarnation de ce que l’islam sénégalais a produit de meilleur», a-t-il ajouté.
Abondant dans le même sens, le conférencier d’origine tunisienne, Abdalah Fahmi, a soutenu que les Sénégalais ne doivent pas se tromper et importer des modèles d’ailleurs. «Ce serait une erreur, ils ont ici le meilleur de ce qu’a produit l’islam. Il faut s’imprégner de ces valeurs et les cultiver, ça ne sert à rien de regarder ailleurs», a-t-il dit.
Le lauréat pour l'édition 2014 du Prix de Poésie Tchicaya U TAM'SI est le poète Ivoirien Josué GUEBO, dont le recueil «Songe à Lampedusa» a obtenu la meilleure note, souligne un communiqué de pressé envoyé à notre rédaction.
Un montant de 10 000 dollars lui sera remis à l'occasion de la cérémonie de remise de prix qui aura lieu à Assila (Maroc), le 17 août 2014, sous la présidence effective de tous les membres du jury composé du Sénégal, du Mali, de la Guinée Conakry, du Congo et du Maroc, souligne le communiqué signé du Président du Jury, Alioune Badara Bèye.
Pour ce dernier, l'édition 2014 du Prix de Poésie Tchicaya U TAM'SI a «connu un engouement et une participation extraordinaires, de par la qualité des postulants mais aussi par la diversité continentale des auteurs». Selon le Président du jury, «incontestablement c'est le meilleur ouvrage qui a été primé »
Regarder Soda Mama Fall, c’est s’envelopper du poème : « Femme nue, femme noire » de Léopold Sédar Senghor. Et ce serait une tautologie que de dire que cette grande diva de la chanson traditionnelle sénégalaise est belle. Une beauté vespérale qui affronte encore les rigueurs du temps et continue d’être la référence de certaines Sénégalaises qui n’ont pas le « mal de peau ».
De Soda Mama Fall, on peut dire que c’est une femme sans âge ou qu’elle a l’âge de toutes les femmes. Elle est de ces beautés qui inspirent respect et stimulent les poètes chantres de la femme Noire dans toute sa grâce. Une femme dans toute sa simplicité et qui abhorre tout ce qui est clinquant, se parant de boucles d’oreilles à quatre sous sans pour autant que sa beauté n’en pâtisse ou d’un boubou à 500 francs le mère sans que sa grâce ne dérape. En plus de ces atours, elle est aussi d’une élégance de coquette. Tout cela est à l’image de sa voix qui nous secoue jusque dans notre tréfonds, tellement elle est belle et sublime.
A l’époque où les femmes s’éclaircissaient le corps pour avoir un autre teint, elle, avec une autre grande dame de la chanson sénégalaise, Khar Mbaye Madiaga pour ne pas la nommer, avait su résister en gardant la beauté de sa peau noire. Voici d’ailleurs ce qu’elle dit à propos du « xessal » : « J’en ai entendu parler pour la première fois en 1985. A la suite d’une tournée en Côte d’Ivoire, toutes les chanteuses en ont acheté sauf Khar Mbaye.
Elle m’a dit que si jamais on épuisait nos stocks, on n’aurait plus les moyens de revenir en Côte d’Ivoire pour nous réapprovisionner ». Une bonne excuse pour se passer de ce produit éclaircissant qui a rendu méconnaissables une bonne partie de ses collègues du théâtre national Daniel Sorano. Elle, Soda Mama, elle tient à sa peau noire dont elle est plus que fière. Mieux, elle dit se sentir bien comme elle est, et a toujours été.
Cette grande dame de la musique traditionnelle sénégalaise appartient à une grande lignée de griots originaires de Diadie Soughère et Moul. Wolof, elle n’en reste pas moins fière d’être de la lignée des Sine – Sine, autrement dit de l’ethnie Sèrère de par sa grand-mère qui est originaire de cette contrée. En même temps, elle manifeste sa fierté d’être de la caste des griots qui fonde toute son existence. « Si je n’en faisais pas partie, je ne sais vraiment pas ce que je serais devenue », dit-elle le cœur en flamme dans une interview.
Cela dit, le fait d’être griotte ne lui a fait jamais perdre le sens de la dignité. Elle reste une femme respectée et respectable.
Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est par la danse que cette femme qui a vu le jour à Diourbel, où elle est juste née, et qui a passé toute son enfance entre la Médina et Usine Niary Tally, à Dakar, s’est introduite dans le monde des arts. « J’étais une très bonne danseuse. Les femmes venaient demander la permission à ma grande sœur pour qu’elle m’autorisât à participer aux séances de sabar », se souvient-elle.
Ce n’est que beaucoup plus tard que ses aptitudes pour la chanson se révéleront, attirant l’attention des puristes. Elle se produit à l’émission « Pencum Sénégal », qui cartonnait alors sur les ondes de Radio Sénégal aux côtés d’une certaine Khar Mbaye Madiaga et d’une grande cantatrice du nom de Fambaye Issa Diop. L’émission était animée par feu El Hadji Mada Penda Seck.
Soda Mama Fall se vit ouvrir grandement les portes de Sorano par l’entremise du regretté Edje Diop, un découvreur de bonnes graines qui la présenta à Maurice Sonar Senghor qui dirigeait alors ce temple de la culture. Cela fait plus de quarante ans que Soda Mama Fall éblouit les Sénégalais par son charme et la beauté de sa voix, la troupe de Sorano étant par excellence un creuset où le laudatif est interdit.
Ce qui donne du poids aux chansons de Soda Mama Fall, laquelle nous transperce le cœur pour parler des hauts faits de nos résistants. Hors de Sorano, elle a chanté la vie, la discrétion qui constitue la marque légendaire des grands hommes, tout autant que la noblesse des hommes de Dieu qui vivent au Sénégal à l’image du regretté Serigne Mbacké Sokhna Lô qui fut pour elle, un marabout, un confident et un ami qui l’a soutenue comme personne ne l’a fait. Soda Mama Fall, c’est aussi une dame pour qui ses collègues de Sorano restent des parents avant d’être des partenaires de scène.
A la question de savoir si elle compte des amis dans ce creuset culturel, elle dit en toute sincérité qu’elle n’a pas d’amies parmi les cantatrices, mais des parents et des compagnes de scène. « Je n’ai pas d’amies parmi elles parce que je suis très entière et je ne triche jamais. J’ai une amie mais elle évolue dans un autre milieu ». Une attitude qui fait d’elle le chouchou de ses petites et grandes sœurs de Sorano.
Entière et disponible tout en gardant sa fierté, elle avoue ne jamais aller dans les manifestations où elle n’est pas invitée. Sa dignité risquerait d’en souffrir. Oui, Soda est une femme digne dans toute sa touchante simplicité qui avoue avec sérieux n’être pas belle, mais peut aller où elle veut sans s’occuper ni avoir la complexe de celles qui prétendent l’être. Une femme entière, on vous dit ! Et personne ne peut douter de sa sincérité. En ce mois de Ramadan, elle fait découvrir dans une chaine de télévision de la place, les vieilles figures de la musique sénégalaise. Toute une histoire !
Après leur dernier passage au Grand Théâtre, le groupe Takeïfa revient ce soir sur la scène de ce temple de la culture pour un «show extraordinaire». Ils auront comme invités Adiouza, Fou Malade, Canabasse… Hier, alors qu’ils étaient en pleine répétition, Le Quotidien est allé leur rendre visite.
Il sonnait 11h 20mn hier dans l’enceinte du Grand Théâtre national de Dakar. Au 3e étage du bâtiment, les membres du groupe Takeïfa sont en pleine répétition en vu de leur show de ce soir. Dans une atmosphère très conviviale, ils ouvrent la porte, laissant distiller une musique tamisée, mais très recherchée. Leur matériel est exposé un peu partout dans la salle. Pas de place superflue. Juste l’utile pour offrir l’agréable aux fans. Ibrahima Keïta est à la batterie, Maman Keïta à la guitare solo.
De l’autre côté de la salle à la guitare basse, l’on retrouve Cheikh Tidiane Keïta et à la percussion, Waraba appuyé par un rappeur qui se prénomme Jean. Le groupe affiche complet et ici l’on schématise déjà les couleurs du spectacle. «Ça promet une belle fête», lance-t-on confiant.
Jack, le lead vocal du groupe, habillé d’un t-shirt blanc, et de son jean bleu slim avec des chaussures valses, ne semble pas faire dans la dentelle. L’air sérieux et tout concentré sur le travail, il peaufine les contours du spectacle qu’ils donneront ce soir. En réalité, de retour de leur dernière tournée européenne, le Takeïfa est en préparation pour le Tribe one festival qui aura lieu en Afrique du Sud.
C’est donc pour bien préparer leur participation, mais également pour faire plaisir à leurs fans qu’ils offrent ce spécial «Takeïfa-intégrale». Cheikh, Ibrahima, Fallou et Mama Keïta comptent revisiter ce soir leur répertoire musical et gratifier le public d’un avant-goût de leur prochain album. Les relents de leur musique restent les mêmes. Sur place, les rythmes valsent entre afro, pop, rock et world music.
Prélude au Tribe one festival
Dans un document rendu public, ces artistes informent que «ce concert sera l’occasion idéale pour annoncer au Peuple sénégalais que le Takeïfa ira représenter fièrement son pays au plus grand festival jamais organisé en Afrique, mais aussi l’inciter à voter sur le site www.tribeonefestival.com pour les 10 autres artistes et groupes sénégalais présélectionnés par les organisateurs et à qui il faut un maximum de votes pour prétendre accompagner le Takeïfa».
Il s’agit de : «Pps, Allien Zik, Elzo Jamdong, Ngaka Blindé, AliBeta, Baboulaye Cissokho, Bouba Kirikou, Khalifa Mbodj, Mame Balla, Mpress Irma Celia», précise-t-on. Il faut rappeler que le Tribe one festival se déroulera en Afrique du Sud, dans la ville de Tshwane, située dans la région de Dinokeng et compte regrouper les grosses pointures de la musique rock, pop, hip-hop, afro…, parmi lesquelles : Nicki Minaj, Lady Gaga, D Banj, Fally Ipupa, etc.
«Pour cette première édition en terre africaine, quelque 150 plus hautes factures musicales mondiales et 100 artistes africains ont été contactés et pour cela environ 100 mille participants sont attendus. L’objectif de ce festival reste et demeure une promotion sur le plan international, donner la chance à de nombreux artistes du continent africain d’être connus sur le plan international», relève le communiqué.
Véritables bêtes de scène, l’odyssée des artistes du Takeïfa a commencé en 1992 à Kaolack où Jack Keïta, lead et compositeur du groupe, alors qu’il n’avait que ses onze ans, supplia son père de lui acheter une vieille guitare, unique en son genre, car elle n’avait pas de cordes. Il utilisa alors des câbles de vélo pour créer sa propre musique. Son nom actuel Takeïfa est un jeu de mots, qui signifie famille Keïta. Leur dernier album Get free sorti en 2012 est une invite à «une prise de conscience de la jeunesse africaine sur les priorités de l’heure».
Les textes, avait commenté la critique, sont «aux allures poétiques et inventives, dégagent un parfum d’amour, une joie de vivre et une lueur d’espoir». Ce soir, ils reprendront encore ces titres : No stress, Get free, Mbeur mi, Mister president qui sont très aimés du public. Ils vont, comme ils savent le réussir, faire voyager leur public entre musique afro, pop, rock et world music, tout en offrant des chansons en wolof, français, anglais et espagnol.
Aussi, promettent-ils, un invité surprise, un rappeur dont la présence ce soir au Grand Théâtre national fera le buzz. De qui s’agit-il ? Une occasion à ne sûrement pas rater.
THIES : KALIDOU KASSÉ OFFRE DES CONSULTATIONS MÉDICALES AUX "TALIBÉS"
Thiès, 2 août (APS) – Plus d’une centaine de pensionnaires des écoles coraniques de la ville de Thiès (ouest) ont bénéficié samedi d’une séance de consultations médicales gratuites, grâce à une initiative de l'artiste-peintre Kalidou Kassé.
Kassé a expliqué que l'organisation de ces consultations médicales faisait partie des activités qu’il mène en prévision du 15e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie prévu en novembre prochain à Dakar.
Cet artiste nommé "Ambassadeur de bonne volonté" de la Croix-Rouge sénégalaise dit avoir prévu un budget de six millions de francs CFA, avec l’aide de partenaires, pour organiser des consultations médicales à titre gratuit dans d'autres régions.
Selon lui, cette manifestation à caractère social entre aussi dans le cadre d’un projet auquel il travaille avec des partenaires, dans le but d’offrir à des enfants âgés de 16 à 18 ans une formation professionnelle, dans les métiers de la peinture, de la teinture, de la coiffure et du jardinage.
Alioune Diaw, coordonnateur de l’Association des "daara" de la ville de Thiès, a loué l’initiative de Kalidou Kassé.
Des "talibés" – les pensionnaires des écoles coraniques – et des personnes du troisième âge (60 ans au moins) se sont fait consulter sans bourse délier, par des ophtalmologues, des dentistes, des spécialistes des maladies cardiovasculaires et des médecins généralistes.
Les personnes consultées ont également reçu des médicaments et des moustiquaires imprégnées - pour se protéger du moustique vecteur du paludisme.
Etant l’un des premiers élèves d’Iba Ndiaye, ce pionnier de l’art contemporain sénégalais, Souleymane Keïta, laisse en héritage aux jeunes générations d’artistes et de critiques d’art une production artistique fort instructive. Car se trouvent bien étendus ses registres formels, graphiques et chromatiques. C’est un grand livre ouvert qu’il a su écrire patiemment au fil des étapes de sa carrière, avec des outils à travers lesquels il franchissait subtilement la frontière qui pouvait séparer, d’une part, la représentation picturale de la lumière et, d’autre part, la sculpture directe de celle-ci sur la toile, parfois avec la toile elle-même.
La plume, le pinceau, la brosse, les ciseaux, l’aiguille, le fil à coudre, la brindille, le bout de bois, le bâton, ces outils qu’il a pris le temps d’apprivoiser, ont permis au véritable professionnel qu’il était, de dominer le support qu’il savait convoquer au corps à corps, dans le plus grand respect.
La toile, qu’elle soit de jute ou de coton, est chaque fois impeccablement apprêtée, après être tendue avec le soin que l’on devine aisé- ment, sur un châssis fabriqué par un artisan goréen et contrôlé par l’artiste.
Des pièces de tissus, invitées à rompre la monotonie éventuelle de la toile blanche, pouvaient simplement devoir leur présence aux précautions de l’artiste face à la naissance imminente de la forme arrivée en fin de gestation.
Tantôt ces pièces obéissaient à la planéité de la toile-mère, tantôt elles acceptaient de bonne grâce le jeu manuel initié par l’artiste qui, avec ses doigts de fée, les formatait d’abord, avant de leur attribuer définitivement leurs places respectives dans une composition sollicitant leurs structures, textures, matières, couleurs et valeurs.
Le carton peint et traité avec le ciseau à lame unique ou double s’est frayé un passage furtif dans la démarche plastique de Souleymane Keïta. Il en est de même du fixé sous verre qui a eu à lui apporter les atouts de transparence et de réversibilité du verre, dont le format n’est pas forcément orthogonal. Sans doute était-ce des réminiscences de la céramique, assurément technique initiatrice de l’expression plurielle de l’artiste.
En effet, lorsque l’on sait sentir les exigences des formes colorées sur une pièce de céramique, avant sa cuisson à des centaines de degrés de fournaise, devient plus lisible le registre des couleurs, des graphismes et des formats de l’expression picturale de Souley. Sur la toile, la peinture est posée comme sur un pan de céramique, avec toutes les précautions d’usage.
Coulures et fioritures sont évitées, tant qu’elles ne sont pas convoquées par l’inspiration de l’artiste. Par contre, hachures, trainées et frottis contribuent à identifier signes et symboles, constellations et gerbes, dans un éternel tourbillon ployant ou noyant teintes et camaïeux.
Les surfaces colorées sont posées parfois en aplat comme pour annoncer quelque apparition stellaire, tan- tôt fondues, tantôt traversées par des signes pressés de participer au festin graphique. Les formats des réalisations artistiques de Souleymane Keïta se veulent libres, allant de l’orthogonal, comme les séries Etudes, Attitudes et Synthèses, au lunaire comme, Signe du Dogon et Pleines lunes. Avec Hommage à Al Loving, le format quitte simplement les sentiers battus de l’histoire de l’art, le tissu recevant toutes ses prérogatives de « Support – Surface », cette indistinction entre le fond et la forme.
Ainsi, l’artiste s’arroge son droit le plus absolu de créer le for- mat qu’il faut au contenu qu’il a librement composé, faisant comprendre au passage qu’en matière de création artistique, le contenu détermine le contenant. Il savait également que c’est ce niveau de créativité qu’exigeait son inspiration voyageuse, qui aura visité les espaces aussi différenciés que sont l’environnement marin de son île de Gorée, celui de sa cité continentale, celui de son séjour américain et les interpellations de son séjour malien en pays Dogon.
La représentation picturale de la lumière et la sculpture de la lumière avons-nous dit. En effet, le traite- ment des contrastes chez Souleymane Keïta est généralement caractérisé par une dominante d’espaces sombres et profonds ayant pour fonction de laisser éclore une constellation de signes graphiques lumineux, virevoltants et complexes.
Si bien que le déséquilibre apparent du contraste clair-obscur crée un dynamisme presque obsessionnel, dans des compositions que l’on ne se lasse jamais de contempler. Les Pleines lunes en sont des exemples éloquents. Ainsi, le tableau de peinture fait descendre sur le mur la lumière dont les rayons sont captés par l’œil sinon par la conscience de l’artiste.
Mieux encore, lorsque marouflées de cuir, les toiles monochromes d’ocre sahélien accueillent diverses incrustations, l’œuvre bi-dimensionnelle devient quasiment un bas-relief qui se lit comme une sculpture. La lumière ne se contente plus de se faire représenter, de se laisser croquer.
Elle préfère marquer sa présence à travers le jeu de reliefs produit par l’introduction non seulement des bouts de bois, des fils de coton et autres objets, mais surtout par celle des pièces de tissus étalées sur la toile ou boursouflées, parfois froncées avant d’être cousues à même le support.
Cette descente effective de la lumière sur les toiles de Souleymane Keïta constitue, sans aucun doute, la plus grande prouesse technique et spirituelle du peintre. Qu’il arpente cette Voie Droite un jour du mois béni de Ramadan devrait nous réconforter. Salut l’artiste, sculpteur de lumière ǃ
ÉCOUTEZ "DOOMI GOLO" !
LA VERSION AUDIO DU ROMAN DE BOUBACAR BORIS DIOP DIFFUSÉE À PARTIR DE LUNDI SUR DES RADIOS DAKAROISES
Dakar, 31 juil (APS) – Cinq radios communautaires de la région de Dakar vont diffuser "de manière concertée", à partir du 4 août prochain, la version audio de "Doomi Golo", roman en wolof de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, a appris l’Agence de Presse sénégalaise de source autorisée.
A raison de trente minutes chaque lundi, à 21 heures, avec possibilité de rediffusion, les stations Ndef-Leng-FM (93.4), Oxy-Jeunes (103.4), Afia-FM (93.0), Jokkoo-FM (87.7) et Rail-bi-FM (101.3) se sont engagées à participer à ce programme de la plateforme EBook-Africa, précise la même source.
‘’La diffusion de +Doomi Golo+ devrait durer 20 semaines, parce qu’on a affaire à un enregistrement de 10 heures. Les radios pourraient programmer, en toute indépendance, une rediffusion’’, a indiqué jeudi à l’APS le cinéaste Joe Gai Ramaka, qui a assuré l’enregistrement de la lecture du roman par son auteur.
Joe Gai Ramaka a ajouté que les responsables des stations qui vont diffuser l’enregistrement de ‘’Doomi Golo’’, pourraient aussi intégrer leur démarche dans le cadre d’une émission, en ouvrant leur antenne aux auditeurs ou en ayant un invité pour en débattre.
Dans ce roman paru en 2003, Boubacar Boris Diop offre une profonde réflexion sur l’identité, l’histoire et la transmission entre les générations. Il y rapporte les états d’âme de Ngiraan Fay, un vieillard qui, sentant sa fin proche, tente d’entrer en relation avec son petit-fils Badou émigré dans un pays étranger.
L’édition audio et le texte numérique synchronisé de l’œuvre- premier jalon d’une plateforme audionumérique de diffusion des productions littéraires nationales en langues maternelles- ont été présentés en février 2013, au Centre de recherche ouest-africain (WARC).
‘’Nous comptons ensuite introduire d’autres ouvrages, dans cette collaboration avec les radios. Nous aimerions poursuivre avec la version wolof de ‘Une si longue lettre traduite’ (Bataaxal bu gudde nii) par Mame Younousse Dieng et Arame Diop Fall’’, a-t-il annoncé.
Il a ajouté qu’il s’agit de montrer aux créateurs qu’il existe cette possibilité de diffuser leurs livres, en s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication, pour atteindre un public qui n’a pas forcément été à l’école.
Dans son manifeste, EBook-Africa relève qu’en posant cet acte, il entend ‘’participer au développement des industries culturelles du Sénégal et contribuer à la création d’un environnement lettré en langues maternelles’’. Cette volonté illustre ‘’notre conviction que le développement de l’économie nationale passera par l’appropriation populaire des Nouvelles Technologies de l’information’’.
JEAN DIB NDOUR PARTAGE LA SAGESSE SÉRÈRE
REGARD CRITIQUE SUR L’ITINÉRAIRE D’UN ENFANT D’AFRIQUE
Gilles Arsène Tchedji ET Nafissatou Diéye |
Publication 01/08/2014
«Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par se lever», rappelle Jean Dib Ndour dans son premier roman intitulé Itinéraire d’un enfant d’Afrique. Dans cette œuvre bientôt disponible dans les librairies au Sénégal, après sa sortie en Europe, le jeune auteur, hôtelier de profession, fait l’apologie d’une Afrique positive. Mais surtout son œuvre est un condensé de belles histoires vécues, de diverses anecdotes, et est surtout riche en proverbes et paraboles. Une façon pour l’auteur, un natif de Fadiouth, de partager avec le reste du monde la culture et la sagesse sérères.
Ce sont au total 175 pages qui ont permis à Jean Dib Ndour de raconter son enfance. Son œuvre Itinéraire d’un enfant d’Afrique est un condensé de joie et de peine. L’œuvre, un roman de vie, facile à lire se présente comme un condensé de son vécu au Sénégal. L’auteur lui-même expatrié en Europe n’hésite pas à présenter au reste du monde son regard sur son pays, sur sa culture.
Dans ses récits pleins d’anecdotes, il décrit l’Afrique, le Sénégal et plus particulièrement son village Nguéniène, de telle sorte que le lecteur transporté par la magie du verbe et la beauté des histoires, a forcément envie d’aller découvrir.
L’Itinéraire d’un enfant d’Afrique est «le récit du petit garçon, poli par le regard de l’homme adulte». C’est ce qu’indique une note de présentation qui précise que ce livre «fait partager les mystères, la magie, la joie de l’Afrique, mais aussi ses souffrances, ses difficultés et ses interrogations». L’œuvre de Jean Dib Ndour présente en effet une «Afrique qui traite ses femmes comme des reines et considère ses handicapés comme des exemples à méditer. L’Afrique qui inculque à ses enfants des valeurs universelles et intemporelles».
Ce qui fait surtout le charme de cette œuvre littéraire, c’est que l’auteur, bien que jeune (la trentaine), use de formules de sagesse pour laisser aux lecteurs, au terme de chaque chapitre, une leçon de vie. D’ailleurs de la première page à la dernière, les titres de ce roman sont une invitation à une perpétuelle méditation. Que l’on soit Africain ou Européen, les formules qu’utilise l’auteur pour introduire chacun des passages accrochent et font réfléchir.
On peut citer entre autres proverbes qui interpellent : «Un grain de mil a toujours tort devant une poule», «Une seule main ne peut se laver proprement» ou encore «On ne peut pas battre le tam-tam et se gratter les fesses en même temps».
Outre ces nombreux proverbes que l’on parcourt avec plaisir, Jean Dib Ndour, bien qu’expatrié en Europe, fait usage de beaucoup de mots sérères qu’il ne manque pas d’expliquer en bas de page. Une manière rapprocher des siens ? Une façon de marquer son appartenance à cette ethnie du Sénégal ? Rien n’est moins sûr. Il explique lui-même que sa plus grande ambition en se faisant publier a compte d’auteur est de promouvoir une Afrique positive. A-t- il atteint son objectif ? Il reviendra à chaque lecteur d’apprécier.
Mais avant de le lire, Jean Dib Ndour prévient : «Celui qui veut du miel doit avoir le courage d’affronter les abeilles.»
Itinéraire d’un enfant d’Afrique : c’est le titre de l’œuvre réalisée par Jean Dib Ndour. Cet hôtelier sénégalais qui vit au Luxembourg est de passage à Dakar pour la promotion de son livre.
Présentez-vous brièvement à nos lecteurs.
On m’appelle Jean Dib Ndour. Je suis né dans un petit village sérère qui s’appelle Nguéniène. Après mon primaire, il n’y avait pas de collège dans mon village et j’ai été obligé d’aller à Joal Fadiouth pour continuer mes études. C‘est là-bas que j’ai eu le baccalauréat. J’ai eu après la possibilité d’une préinscription et d’aller à Paris pour continuer mes études. J‘ai fait une licence en Tourisme et plus tard je suis allé au Luxembourg où je vis actuellement et travaille.
Vous faites quoi dans la vie ?
Je suis chef de réception dans un hôtel au Luxembourg. Entre-temps, j’ai fait une formation de deux ans pour me perfectionner dans mon travail, parce que j’étais dans un milieu où il y avait pas mal de touristes et de business men. Du coup, l’anglais était important. Il me fallait un niveau assez courant pour pouvoir évoluer dans ce domaine.
Qu’est-ce que vous racontez dans votre premier roman Itinéraire d’un enfant d’Afrique ?
Je pense que j‘ai été bercé par le rivage de Joal Fadiouth. Senghor y a émergé avant d’éclore au monde. Il faut reconnaître que j’ai toujours aimé écrire. Certes, mon objectif n’a jamais été de publier. D’ailleurs, j’ai perdu pas mal de feuilles de mes écrits. Mais c‘est un ami qui est pro- fesseur de Français qui a lu pas mal de mes écrits et qui m’a demandé impérativement de sortir ce livre. Dans ce roman, je parle de la culture africaine, car j’avais fait le constat qu’en Europe il y a une image assez biaisée de l’Afrique. Que ce soit au sujet du rôle de la femme dans la société, des questions sur les handicaps en Afrique... Il faut le reconnaître, les médias ne montrent que le côté négatif de l’Afrique. Actuellement, on ne parle que de Boko haram, la guerre en Somalie, la famine et autres. Moi, j’ai donc voulu apporter ma pierre à l’édifice et montrer qu’il y a une autre Afrique malgré les difficultés. Dans ce livre, j’ai parlé du mariage forcé en Afrique, des valeurs que nos ancêtres nous ont laissées, par exemple ce qu’on appelle en wolof le Joom (courage)... J’ai abordé beaucoup de faits de société de manière générale.
Quelle histoire vous y racontez ?
J’évoque mon itinéraire depuis mon enfance, mais c’est aussi l’enfance de tout Africain. Je raconte entre autres le fait qu’a l’époque, il y avait pas mal de mes camarades de classe qui allaient en colonie de vacances et nous, nous devons repartir au village pour aller aux champs aider la famille et après les champs, il y avait ce qu’on appelle les matchs de foot navétanes. Je rapporte les conflits entre les Sérères et les Wolofs... J’évoque également quelque chose qui m’a marqué : c‘est que quand je suis venu en France, il y a avait une image assez négative de l’islam. Sachant que je suis Sénégalais, les gens pensaient même que j’ai pris le prénom Jean pour pouvoir m’intégrer. Car pour eux, je devrais m’appeler Mamadou où autres... J’ai enfin relaté l’histoire de Fadiouth où je parle de l’île aux coquillages, du cimetière où on enterre musulmans et chrétiens. C’est une manière pour moi de marquer l’humanité.
C‘est finalement un ouvrage puisé de votre vécu personnel.
Tout à fait ! C’est un ouvrage puisé de mon vécu... J’y ai aussi parlé des tirailleurs sénégalais, car mon grand père était tirailleur dans la Lorraine. J‘ai parlé des petites amourettes qu’il y avait entre les tirailleurs et les Françaises...
Dans le livre, vous avez beau- coup utilisé des noms de village sénégalais alors que vous vivez dans un environnement européen...
J‘ai voulu vraiment mettre mon africanité dans cette œuvre...
C’est quand même rare de voir un hôtelier s’essayer à l’écriture...
La question là me revient souvent. Tous ceux qui ont lu m’en ont dit du bien. Il faut dire que même si je suis hôtelier, mon désir quand j’étais plus jeune était d’aller en Faculté de lettres ou d’aller en Faculté de droit. J‘ai toujours voulu être avocat. Mais l’envie d’écrire m’a toujours habité. Je postais même des articles dans des forums...
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Je pense que je vais continuer à écrire. J’ai pas mal de chapitres que je n’ai pas inséré. Je me suis arrêté à mon enfance en Afrique. Mais j’aimerais aussi relater mon vécu en Europe. J‘aimerais mettre l’accent sur la vie en occident qui attire beau- coup d’immigrés.
Votre livre est-il vendu à Dakar ?
Justement, c’est la principale rai- son de ma venue au Sénégal. Je fais des démarches en ce sens pour per- mettre à mes compatriotes de se le procurer.
Un commentaire sur la page de couverture…
J’ai eu pas mal de photos et j’avoue que c’est celle-là qui m’a tout de suite parlé. Cette image traduit ce désir d’aller de l’avant sur les routes du monde, même si l’avenir est incertain.
L’ancien chanteur du « Missaal » de la Patte d’Oie, Woz Kaly, était encore dans nos murs. Une occasion que nous avons saisie pour échanger avec lui sur sa dernière actualité et sa vision de la musique sénégalaise.
Woz, parlez-nous de l’évolution de votre carrière et des raisons de votre séjour à Dakar.
J’ai l’habitude dire que je fais de l’Afro Fusion. C’est à dire un mélange de musique sénégalaise, africaine et des influences de tout ce que j’ai pu faire avec des amis musiciens rencontrés au gré de mes voyages. Il y a vraiment du tout. Du jazz à la funky en passant par le reggae. Je suis quelqu’un de très curieux et j’essaye d’emmener ma musique avec moi partout où je vais. Donc je fais de la fusion, je mélange des choses. Je séjourne actuellement à Dakar pour les besoins de l’enregistrement du vidéo clip de mon dernier single titré « Non à l’excision ». J’en ai juste pour dix jours avant de reprendre les tournées.
Ici, au Sénégal, la musique qui domine est le Mbalakh et vous n’en faites pas. Comment comptez-vous alors convaincre le public sénégalais ?
Les gens ont tendance à dire que la musique nationale du Sénégal est le Mbalakh. Mais je suis convaincu que la musique sénégalaise, ce n’est pas seulement le Mbalakh. C’est en fait une situation que les gens veulent imposer. Encore une fois, pour moi, la musique sénégalaise n’est pas que le Mbalakh. Il y a des gens qui font du rap, d’autres font du yéla, d’autres jouent du sawrouba et j’en passe. Tout cela pour dire que la musique sénégalaise est très vaste. Il ne faut pas la cantonner dans le carcan du Mbalakh pur et dur. Moi, je suis un vrai Sénégalais, ma mère est une wolof du Nord et mon père est de la Casamance. Tout cet héritage musical doit transparaitre dans ma musique. Il y a les Frères Touré Kunda qui ont été là. Il y a le Xalam et aussi Youssou Ndour. Le meilleur morceau de Youssou Ndour que tout le monde a fredonné (seven seconds, ndlr) n’est pas du tout de la musique sénégalaise. C’est bien seven seconds mais la voix, elle, est bien de chez nous. Moi, je ne peux pas m’inscrire dans cette logique. J’apporte ma couleur avec le cœur car je sais qu’il y a un public qui a aussi besoin d’autres rythmes.
Comment appréciez-vous la musique sénégalaise actuelle ?
Il y a de belles choses mais je me demande parfois qui je suis pour apprécier le travail des autres. Je respecte vraiment les autres musiciens. On a eu boulot très dur et il faut vraiment beaucoup travailler. Je déplore le fait que les gens ne prennent pas le temps de beaucoup travailler. J’ai l’impression que certains ont envie de devenir célèbres très vite. Tout le monde a tendance à faire la même chose et cela transparait dans la production. On a l’impression d’entendre tout le temps les mêmes choses. Mais il y a de bonnes choses et de grands artistes et je les respecte beaucoup.
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LE COMÉDIEN MALICK NDIAYE ''FARA THIAL THIAL'' EST DÉCÉDE
Figure du théâtre populaire sénégalais, l’artiste-comédien, Malick Ndiaye « Fara Thial Thial » est décédé lundi des suites d’une maladie.
Le théâtre sénégalais a été endeuillé, lundi, avec le décès du comédien Malick Ndiaye « Fara Thial Thial ». A la télévision, dans certains spectacles, il s’était distingué de par ses grimaces, ses acrobaties avec cette pointe d’humour toujours bien inspiré. Maître tailleur dans les années 70, il changea de cap entre 1979 et 1980 pour se lancer dans la comédie. Il quitte Louga pour rejoindre Dakar où il intégra la troupe « Diamono Tey ».
C’est de là que viendra sa notoriété en jouant la pièce « Coumba am ndey ak Coumba amoul ndey » d’où le surnom de « Fara Thial Thial ». Chemin faisant, Malick Ndiaye quitte la troupe « Diamono tey » le 22 juin 1988 pour créer la sienne : « Libidor ». En homme-orchestre, Malick Ndiaye était le directeur de ce groupe.
En même temps, il travaillait pour chercher des contrats, négocier des spectacles, s’occuper de la trésorerie, faire la mise en scène, jouer dans les pièces comme comédien. A l’époque, « Libidor » s’était distinguée dans le théâtre radiophonique qui a connu de belles années avec la troupe « Diamono Tey » où jouaient El Hadj badara Seck et Doudou Dio Rakadiou, entre autres.
A ses débuts, la troupe Libidor est restée près d’un mois sans appellation. Finalement, Malick Ndiaye a proposé à ses amis Lamine Ndiaye et Mamadou Diack « Libidor » (Ndlr : une déformation de « Louis d’or » ses fameuses pièces de monnaie que les Sénégalaises portaient en guise de parures).
Sous la direction de Malick Ndiaye, une dizaine de comédiens s’appliquaient à bien jouer leur rôle. Chaque semaine, ils enregistraient l’épisode hebdomadaire au studio B de l’ancienne maison de la radio. Les thèmes des différentes pièces étaient toujours inspirés par le vécu des Sénégalais avec des dialogues improvisés sous l’orientation de Malick Ndiaye.
En 1997, il confiait, au quotidien « Le Soleil », sa conception de la comédie : « Le théâtre c’est la vie et le rôle du comédien est d’éveiller son peuple tout d’appliquant à lui donner la dimension du divertissement ».
En dehors du studio, la troupe Libidor faisait des tournées périodiques dans les régions sur invitation. Il y a eu également une sortie en France en 1992. Pendant 45 jours, le groupe a joué pour les Sénégalais à Paris, Le Havre, Marseille, Orléans, et la ville de Sienna en Italie.
Dans un entretien paru dans le journal « Scoop » du 15 octobre 2001, le défunt comédien expliquait qu’il tirait son inspiration à partir de chansons de Youssou Ndour, ajoutant qu’il répétait ses pièces d’abord avec sa famille.
Ainsi, il confiait : «On doit être sérieux pour faire rigoler ou pleurer les téléspectateurs. Donc, nous devons prendre au sérieux le travail que nous faisons ».