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25 avril 2024
Développement
CUBA : L'ÉCOLE INTERNATIONALE DE CINÉMA ACCEUILLE LE CINÉASTE CHRISTIAN THIAM
Le réalisateur sénégalais s'immerge dans la création audiovisuelle cubaine, à la découverte des studios, cinémathèques et des figures tutélaires de l'industrie cinématographique de l'île
Cette semaine, le réalisateur et professeur sénégalais Christian Thiam visite la prestigieuse École Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños, l'EICTV, où il s'est entretenu avec ses directeurs, professeurs et étudiants dans un environnement créatif.
La possibilité de mettre en place des actions conjointes d'échanges académiques avec l'Université Numérique du Sénégal Cheikh Hamidou Kane, UN-CHK, où Christian Thiam est responsable de l'unité d'enseignement numérique et de la formation en Arts Graphiques et Numériques, ainsi que le partage de son initiative de Master Erasmus sur la création et la réalisation de films, ont fait partie des dialogues de mardi dernier.
De même, les projets de collaboration visant à tirer parti des capacités de l'EICTV dans la formation des étudiants du Sud contribuent directement à l'une des missions de l'important centre créé par le Comité des cinéastes latino-américains en tant que filiale de la Nouvelle Fondation du Cinéma Latino-américain en 1986.
Une visite des installations de l'école, y compris les salles de classe, la postproduction, les espaces sociaux et récréatifs, sans oublier la médiathèque, qui conserve l'histoire audiovisuelle de ces presque quatre décennies de travail.
Ce mercredi, dans la salle Glauber Rocha, il y aura une conférence sur "La composition de l'image, la théorie et l'esthétique du montage dans l'œuvre de Cristian Thiam", qui sera le prélude à la projection, pour la première fois dans la plus grande des Antilles, de "Mami Watta", le dernier long métrage de fiction du réalisateur.
Delia, -lit-on dans le synopsis-, est une jeune fille issue d'une communauté de pêcheurs de la banlieue de Dakar. Elle découvre rapidement qu'elle a le pouvoir de prédire l'avenir, et une tragédie frappe à sa porte, générant des conflits qui auront des conséquences néfastes pour le quartier. Le film porte également un regard lucide sur la situation religieuse, sociale et familiale des femmes sénégalaises d'aujourd'hui.
Jusqu'à vendredi prochain, M. Thiam passera du temps avec des étudiants et d'autres créateurs de l'EICTV, où il devrait également discuter du concept de "nationalité cinématographique" et de l'établissement de cadres pour des actions conjointes d'un point de vue académique.
Le séjour d'un mois à Cuba comprendra des réunions professionnelles avec la Faculté des Arts des Médias Audiovisuels (FAMCA) et les directeurs de l'Université des Arts (ISA), ainsi qu'à l'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie Cinématographiques (ICAIC).
L'un des moments les plus attendus sera la discussion sur le patrimoine cubain avec Francisco Cordero, qui sera reçu par Luciano Castillo, directeur de la Cinemateca de Cuba. Des visites des studios d'animation, de la cinémathèque et des chambres fortes feront également partie des journées du cinéaste à La Havane.
La visite de Christian Thiam à Cuba s'inscrit dans le cadre des activités de l'Ambassade de Cuba au Sénégal en collaboration avec l'UN-CHK, à l'occasion de la célébration d'un demi-siècle de relations bilatérales entre les deux gouvernements, et dans le cadre du 65ème anniversaire de l'ICAIC, première institution culturelle créée par la Révolution. (EmbaCuba Sénégal).
30 minutes avec
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DÉMÊLER LES FILS DE LA DÉSINFORMATION
"Fake news", désinformation intentionnelle, mésinformation involontaire... Samba Dialimpa Badji, spécialiste du fact-checking, explore les nuances de cette nébuleuse. Il évoque également la situation préoccupante en Afrique de l'Ouest
Dans le cadre de sa série "30 minutes avec", Rama Salla Dieng a accueilli Samba Dialimpa Badji, journaliste sénégalais, spécialiste du fact-checking. Leur discussion riche a exploré les nuances complexes autour de la désinformation et les défis du fact-checking en Afrique.
Dialimpa a d'abord clarifié les distinctions entre "fake news", désinformation intentionnelle, mésinformation involontaire et "désordre informationnel" - un terme englobant notre écosystème trouble d'informations vraies et fausses. Une telle conceptualisation a posé les bases pour aborder le sujet de manière nuancée.
S'appuyant sur ses recherches doctorales, le chercheur souligne la présence grandiose de puissances étrangères projetant leurs propres narratifs médiatiques au Sahel et en Afrique de l'Ouest. De la Russie à la Turquie en passant par la Chine, cette « guerre informationnelle » fait rage, sans grande voix médiatique africaine pour contrebalancer.
La récente élection présidentielle au Sénégal ont constitué un cas d'étude frappant. Sur un terrain exceptionnel de désinformation virale, l'initiative collaborative « Saytu » a rassemblé médias et fact-checkers pour tenter de rétablir les faits en temps réel - un modèle à analyser.
Enfin, Dialimpa identifie trois défis cruciaux : l'accès à l'information de base pour les populations, la conceptualisation dans les langues locales, et la démocratisation des outils de fact-checking au-delà des rédactions.
Au croisement du journalisme, de la recherche et de l'engagement citoyen, l'entretien offre un éclairage essentiel sur un phénomène global aux nombreuses ramifications locales.
LES ACHATS PUBLICS AUX COULEURS DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Dakar abrite du 22 au 26 avril prochain, une formation clef sur les achats publics de demain. Plongée au cœur de cet événement qui a pour ambition de refonder la commande publique en Afrique de l'Ouest à l'aune des objectifs onusiens
La capitale du Sénégal va abriter, du 22 au 26 avril, un atelier international de formation sur les Achats Publics Durables (APD). Des experts venus de la région ouest et nord du continent recevront une formation sur cette nouvelle notion d’APD qui s’impose désormais à toutes les politiques publiques, plus spécifiquement dans la commande publique qui représente environ 15 % du PIB mondial. L’activité se tient à l’IRCOP, le centre de formation de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) qui met en œuvre ce projet grâce à un partenariat avec la Banque mondiale.
Les APD se présentent aujourd’hui comme un concept stratégique visant à intégrer les considérations économiques, sociales et environnementales dans le cycle de passation des marchés publics. En plus de présenter d'énormes avantages potentiels, les APD épousent parfaitement les objectifs de développement durable des Nations Unies et la mission révisée de la Banque mondiale visant à mettre fin à l'extrême pauvreté et à stimuler la prospérité sur une planète vivable.
Animé par des experts internationaux du cabinet de conseil en passation des marchés publics Merrill Solutions Ltd (www.merrill-solutions.com), l'atelier présente aux participants les concepts clés de la commande publique durable, en définissant le contexte régional et mondial, en décrivant les obstacles et avantages et en explorant les opportunités de la commande publique durable tout en les liant aux objectifs politiques plus larges des gouvernements et aux engagements internationaux.
Les participants sont ensuite guidés à travers chaque étape du cycle de passation des marchés publics, familiarisés avec des outils tels que les techniques de planification et de priorisation ainsi que la cartographie de l'impact du cycle de vie, et comment ces outils et les principes de la commande publique durable peuvent être utilisés pour développer des spécifications et des exigences efficaces, soutenir la sélection des fournisseurs et l’évaluation des offres, et soutenir la gestion des contrats et les mesures de performance.
L’atelier de formation est hautement interactif, utilisant des études de cas, des scénarios travaillés, des groupes de discussion et des plans d'action personnels pour consolider l'apprentissage et créer de nouveaux réseaux de soutien qui s'étendent au-delà de l'atelier lui-même. Initialement dispensé en mars 2024 au Ghana, l’atelier de formation sur la commande publique durable a le potentiel de repositionner la commande publique dans la région Afrique de l'Ouest en tant que catalyseur stratégique du progrès économique, social et environnemental.
par Ibrahima Thioye
MESSAGES BRUTS POUR CONSTRUIRE DES ÉLÉMENTS DE LANGAGE
Des mots-clés pour une communication maîtrisée. Focus sur les messages à véhiculer pour aborder avec discernement des sujets polémiques tels que les erreurs, les critiques, le système ou le parrainage d'événements
Nous proposons aux nouveaux dirigeants ces messages bruts qui peuvent être utiles dans la construction des éléments de langage. Certains thèmes font déjà l’objet d’échanges et/ou de controverses (populisme, patriotisme, panafricanisme, parrainage de manifestations). D’autres peuvent éclairer l’opinion et constituer de bons défis pour la nouvelle équipe (la démocratie interne, les erreurs). Pour chaque point, nous indiquons l’avantage qui le sous-tend. Les thèmes abordés sont :
l’ennemi public n° 1
l’appréciation des régimes précédents
la chasse aux sorcières
les erreurs
les critiques
le système
la démocratie
la démocratie interne
le populisme
le patriotisme et le souverainisme
l’apprentissage de l’action gouvernementale
l’orientation politique
le panafricanisme de gauche ou de droite
l’expertise et les ressources humaines compétentes
le parrainage des manifestations (lutte et autres événements culturels)
- L’ennemi public n° 1 : « Notre seul ennemi est le retard économique. »
: recentrer le débat sur le retard économique plutôt que sur des adversaires ou des individus, évitant ainsi la stigmatisation et les débats inutiles.
Les régimes précédents : « Ils ont probablement fait de leur mieux compte tenu du contexte qui était le leur. Nous nous efforcerons d’aller plus loin pour répondre aux aspirations, besoins et exigences des populations. »
: une évaluation lucide et réaliste qui est au-delà des personnes, tenant compte du contexte et mettant l’accent sur l’amélioration future.
La chasse aux sorcières : « Nous n’engagerons pas de chasse aux sorcières ; amnistie et non amnésie, réconciliation nationale basée sur la justice et la vérité. »
: éviter de focaliser l’attention de l’opinion sur ces questions, tout en étant ferme sur le principe de non-impunité et de reddition des comptes.
Les erreurs : « Nous admettrons nos erreurs et les corrigerons avec promptitude. »
: favoriser un climat d’honnêteté et d’authenticité en reconnaissant et en corrigeant les erreurs.
Les critiques : « Nous accueillerons favorablement les critiques constructives, les considérant comme des outils précieux pour nous ajuster. Les critiques non fondées seront traitées avec indifférence, sauf celles nécessitant des éclaircissements. »
: démontrer un esprit d’ouverture et une capacité de discernement face aux critiques non fondées.
Le système : « Le système est un ensemble d’éléments en interaction. Nous ciblons les interactions plutôt que les acteurs. Notre critique du système vise les interactions malsaines. Lutter contre le système signifie introduire de nouvelles interactions saines. »
: souligner l’importance des interactions dans le système et l’engagement à les améliorer pour un changement positif.
La démocratie : « Nous maintiendrons et renforcerons les acquis démocratiques et l’État de droit. »
: promouvoir la démocratie et l’État de droit pour favoriser un dialogue pacifique et constructif.
La démocratie interne : « Nous favoriserons la démocratie interne en encourageant l’inclusion et le renouvellement régulier des instances de nos structures. »
: dynamiser les organisations en évitant la concentration du pouvoir et en favorisant l’émergence de nouveaux leaders.
Le populisme : « Le populisme a tendance à opposer le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques. Nous rejetons le populisme et nous nous engageons à travailler pour le développement économique et la résolution des problèmes sociaux en mobilisant tous les acteurs de la vie nationale. »
: clarifier la position par rapport au populisme et mettre l’accent sur le développement économique et social.
Le patriotisme et le souverainisme : « Nous aspirons à renforcer le patriotisme et le souverainisme pour parachever notre indépendance ».
Avantage : promouvoir le patriotisme et le souverainisme comme compléments à l’indépendance et sortir du joug de la dépendance.
L’apprentissage de l’action gouvernementale : « Nos ministres sont ouverts à l’apprentissage et visent à être opérationnels rapidement pour éviter les erreurs. » Avantage : promouvoir une attitude d’apprentissage et d’efficacité dans l’action gouvernementale.
L’orientation politique : « Nous ne nous positionnons ni à gauche ni à droite, mais nous favorisons une approche équilibrée en soutenant à la fois l’initiative privée et les politiques sociales ».
Avantage : adopter une position équilibrée pour répondre aux besoins de toutes les couches de la société.
Le panafricanisme de gauche ou de droite : « Nous promouvons un panafricanisme axé sur l’efficacité dans un cadre de marché libéral. »
: clarifier la position sur le panafricanisme et son orientation économique.
L’expertise et les ressources humaines compétentes : « Nous utiliserons les ressources humaines compétentes du pays, en mettant l’accent sur l’intégrité. »
: garantir l’efficacité de l’action gouvernementale tout en promouvant l’intégrité.
Le parrainage des manifestations (luttes et autres événements culturels) : « Nous éviterons l’implication des membres du gouvernement dans le parrainage des manifestations pour prévenir toute dérive (conflit d’intérêts, exhibitionnisme, etc.). Nous veillerons à l’organisation appropriée de ces événements. »
: assurer la transparence et éviter les conflits d’intérêts et autre potentielle dérive dans le parrainage des événements.
PAR Abdou Karim Gueye
INTRODUCTION A LA THÉORIE DES 100 PREMIERS JOURS : MYTHE OU RÉALITÉ ?
Les 100 premiers jours: une période cruciale pour un nouveau dirigeant. Révélé par Roosevelt dans les années 1930, ce concept est devenu un véritable outil de gestion pour installer rapidement les bases d'un mandat réussi
À l’origine du concept, une ferme résolution de Franklin Delano Roosevelt nouvellement élu de faire de sa présidence un succès face à la grande dépression économique. Tout au début de celle-ci, Roosevelt se fixa alors un objectif fort ambitieux : « remettre les Américains au travail, protéger leur épargne, créer de la prospérité, soulager les malades et les personnes âgées, remettre l'industrie et l'agriculture sur pied, ceci en trois mois… » On connaît la suite, le succès de ce dirigeant et le redressement économique des États-Unis. Depuis, ce modèle des 100 jours est évoqué dans des situations diverses. Par exemple, aux États-Unis, il est utilisé par une variété d’experts, d’analystes, d’organismes, de cabinets conseil, d'ONG, pour évaluer les 100 premiers jours d’un mandat présidentiel ou ceux suivant les nominations de dirigeants, PDG, divers responsables, etc. Ce modèle est devenu un outil de gestion, de planification et de suivi développé et vendu par de nombreux cabinets, consultants, experts, etc. Au-delà du concept, plusieurs « business models » sont donc proposés dans le cadre d’activités de conseils, de coaching, d’accompagnement d’un nouveau PDG, d’un cadre exécutif nommé ou d’une personne élue ou affectée à la prise en charge d’un nouveau projet, programme, etc. En effet, il est important pour le nouvel élu ou nommé de maintenir une première bonne impression, de ne pas perdre une bonne première chance, d’impulser le mouvement et de maintenir l’élan durant les premiers mois et semaines qui suivent. Ces 100 premiers jours de travail sont cruciaux ; ils donnent le ton et potentiellement, ont un impact sur l’image, les premières impressions de crédibilité et de professionnalisme.
En dépit de la variété des modèles existants, la méthode des 100 premiers jours impose au nouveau venu de veiller à l’exécution des diligences ci-dessous :
Évaluer la situation et se préparer minutieusement à définir un plan des 100 premiers jours et les règles qui vont avec, ceci pouvant exiger des recherches approfondies sur l’environnement, les tendances économiques, les comportements, les enjeux de compétition et de positionnement. Il est recommandé de rester détendu, serein, optimiste et orienté vers une approche réfléchie des modalités d’intégration dans une nouvelle organisation.
Communiquer clairement sur les intentions au cours des trois prochains mois de la période des 100 jours en étant véridique sans tricher ; écouter activement, accepter de se connecter avec le principe que « communiquer c’est bien, se connecter, c’est mieux ».
Parier sur les talents, construire une équipe soudée et solide, en maîtrisant les collaborateurs et les conversations toxiques ; dès lors, s’il existe des documents permettant d’en savoir plus les performances des collaborateurs, les étudier attentivement pour se faire une idée ; à cet égard, l’art des conversations transformationnelles constitue un atout incomparable de leadership transformationnel.
Privilégier l’intention de s’améliorer et de se perfectionner, voire de développer ses compétences en leadership pour le succès du mandat, de la vision et/ou des ambitions dont la réalisation est recherchée.
Connaître et comprendre l’organisation, ses métiers, ses hommes, l’environnement dans lequel on met les pieds, son mode de fonctionnement, ses règles du jeu, sa culture organisationnelle.
Développer un narratif sur la vision, les ambitions et bien d’autres considérations stratégiques (par exemple la transparence, l’éthique, la méritocratie, les talents, le modèle de transformation, etc.) permettant de mettre en œuvre la vision, les stratégies, les plans et les processus pertinents.
Identifier et clarifier les attentes et les rôles, les réseaux, les partenariats nécessaires au succès et les ressources dont on dispose pour réaliser l’ambition projetée.
Définir les moyens « d’accélérer la cadence », de mobiliser les gens autour d’urgences et en dehors de leur zone de confort.
Se plier aux exigences d’attention soutenue et d’humilité pour écouter et apprendre, pour s’éduquer soi-même en évitant de perturber tous les projets déjà existant en se concentrant sur la planification des urgences et des prochaines étapes.
Plusieurs modèles de « Plans des 100 premiers jours » formalisent des démarches et des processus destinés à retracer des objectifs à court, moyen et long terme, mensuels ou hebdomadaires. Ce genre de document, voire de processus, tend aussi à identifier et à impliquer les parties prenantes au succès, les messages clés, la mesure du succès, les récompenses à court terme de ceux qui réalisent des victoires immédiates. Le succès de tels plans dépend donc fortement de l’intentionnalité des nouveaux dirigeants, de leur volonté à apprendre, de leurs capacités de leadership inclusif, d’interactions, d’échapper aux contraintes bureaucratiques et de lever la tête pour réfléchir et regarder ce qui se passe autour d’eux.
En conclusion, les 100 premiers jours d’un nouveau leader représentent une période critique pour établir des fondations solides et pour façonner le succès futur. En général, la méthode comporte de nombreux processus allant de l'évaluation initiale à la mise en œuvre stratégique, en passant par la communication efficace et la mobilisation des talents.
Dans les prochains articles de cette série, nous explorerons en profondeur les thèmes clés tels que les modalités d’élaboration et de mise en œuvre des plans des 100 premiers jours, les calendriers, les outils et les référentiels essentiels à leur succès, les bonnes et meilleures pratiques permettant de maximiser l'impact et la réussite de cette période cruciale.
Mots clés : 100 premiers jours, leadership, coaching, onboarding, planification stratégique, communication, évaluation, mise en œuvre, outils, référentiels, succès, gestion du changement, transformation, apprentissage continu.
À bientôt pour une analyse approfondie et une orientation pratique sur la réussite des 100 premiers jours !
A suivre …
Abdou Karim Gueye, DBA- MBA- ENA -UCAD. Ancien Directeur général de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature du Sénégal. Inspecteur général d’Etat à la retraite. Ancien Secrétaire exécutif du Forum des Inspections générale d’Etat d’Afrique. International Certified Investigator, Coach, Consultant and Advisor !
LE FMI DEMANDE À L'ÉTAT DE REVOIR SA COPIE
L'institution de Bretton Woods remet en cause les estimations du gouvernement sur les recettes attendues de l'exploitation pétrolière en 2024, un coup dur pour les finances publiques
A Washington, le Fmi a demandé à la mission gouvernementale de revoir le budget 2024, qui ne devrait pas être alimenté par les recettes issues de l’exploitation du pétrole.
C’est une douche froide que la mission gouvernementale en séjour à Washington, pour discuter avec les partenaires financiers du Sénégal, a reçue de la part du Fonds monétaire international (Fmi). Cette institution a remis en cause le cadrage budgétaire pour l’exercice en cours, en demandant aux autorités sénégalaises de revoir la copie du budget 2024, dans le sens de réduire drastiquement les prévisions de recettes. En effet, le Fmi considère que les recettes attendues de l’exploitation du pétrole ne seront pas au rendez-vous. Les espoirs de recettes qui boostaient le budget de l’année 2024, avec de fortes recettes additionnelles pour cette année, se sont envolés. Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, publié en juillet 2022, indique que le Sénégal devrait engranger 888 milliards de francs Cfa de recettes tirées de l’exploitation du pétrole, sur la période 2023-2025, réparties ainsi qu’il suit : «59 milliards en 2023, année de démarrage de la production, puis 327 milliards en 2024 et enfin 501 milliards en 2025.» On voit que toutes ces belles prévisions sont tombées à l’eau.
Cela devrait-il surprendre les nouvelles autorités gouvernementales ?
L’information constitue un coup de tonnerre pour les responsables des finances publiques. Vérification faite auprès de sources proches des compagnies partenaires pour l’exploitation du gisement de Sangomar, la réalité reste têtue. «Le début de l’exploitation reste maintenu pour fin juin 2024, mais durant les cinq à six premiers mois, la production ne pourra pas réellement commencer. Nous serons en phase test et l’exploitation ne commencera à être viable ou optimale qu’à partir de la fin du mois de novembre 2024.» Les experts dans le domaine de l’exploitation du pétrole expliquent cette situation par des considérations techniques. «On ne peut pas faire autrement. Les premiers barils de pétrole pompés sont toujours souillés par des éléments comme la boue ou autres sédiments rocheux, et il faudra extraire de grandes quantités pour accéder au pétrole brut de qualité commercialisable.»
La menace de renégociation des contrats
Les compagnies pétrolières multinationales, déjà engagées dans l’objectif d’exploitation des ressources en hydrocarbures, restent dubitatives ou sont gagnées par une certaine frilosité, quant à l’avenir de leurs relations avec le Sénégal. Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines, Birame Soulèye Diop, ont indiqué, sur tous les tons, leur volonté de renégocier les contrats miniers. Il faut dire que de nombreuses suspicions entourent ces contrats miniers. Le chef de l’Etat a indiqué engager son gouvernement dans une prochaine opération d’audit des contrats miniers, et une renégociation desdits contrats pourrait en découler. Quand on sait qu’une procédure d’audit nécessitera plusieurs mois entre la sélection des cabinets, le démarrage de la mission et le dépôt de rapports contradictoires, on peut se demander si l’horizon 2025 pour l’exploitation effective du pétrole et du gaz ne serait même pas trop proche. «En attendant d’y voir plus clair, il nous sera assez difficile de songer à accroître nos investissements au Sénégal. Nous avons besoin de savoir comment tout cela va se passer», souligne un administrateur d’une multinationale. Il s’y ajoute que les majors commençaient à traîner les pieds pour démarrer le pompage du pétrole et du gaz au Sénégal. Les coûts d’exploitation peuvent être plus onéreux que dans certaines régions, car des gisements en eaux très profondes exigeant plus de moyens logistiques et techniques. Certaines compagnies songeaient à garder en réserve les volumes de pétrole estimés au Sénégal. Une perspective qui, assurément, ne saurait enchanter le Sénégal. Il n’est pas à craindre des lendemains tumultueux avec des contentieux nés de la remise en cause de conventions déjà signées par le Sénégal. On peut se rappeler les déconvenues des régimes du Président Abdoulaye Wade en 2000 avec la compagnie canadienne d’électricité Hydro-Québec et celles du régime de Macky Sall avec le groupe sidérurgique indien Mittal. La dénonciation de ces contrats, signés par des régimes politiques précédents, avait occasionné des réparations importantes supportées par le Sénégal pour mettre un terme aux procédures contentieuses.
Négociations avec la Mauritanie
Le dossier du gaz que partagent équitablement le Sénégal et la Mauritanie, sera au centre des discussions officielles lors de la visite qu’effectue aujourd’hui le Président Bassirou Diomaye Faye en Mauritanie. Les deux pays avaient réussi à s’entendre assez facilement sur les conditions d’exploitation et de partage de la ressource, mais l’arrivée d’un nouveau régime politique au Sénégal pourrait changer la donne. Qui pourra garantir que la Mauritanie accepterait de prendre son mal en patience pour laisser du temps au Sénégal, pour procéder aux audits et autres diligences souhaitées, et peut-être remettre en cause les accords existants aussi bien entre les deux pays que ceux signés avec les investisseurs ? La Mauritanie nourrit de grands espoirs de décollage économique et social grâce aux ressources attendues de l’exploitation de son gaz. Nous rappelions, le 11 avril 2022, que «les experts considèrent que les ressources en gaz estimées au Sénégal sont de classe mondiale. Le Sénégal est parti pour être un grand pays exportateur de gaz. Le champ de Grand Tortue Ahmeyim (Gta), partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, découvert en 2014, est estimé aujourd’hui contenir entre 15 et 20 Tcf de ressources gazières, soit entre 530 et 700 milliards de m3 de gaz prouvés. British Petroleum (Bp) considère que le potentiel de ce gisement de gaz naturel est beaucoup plus important. Un autre gisement, Yaakar Teranga, au large de Cayar, découvert en 2016, révèle des ressources déjà prouvées de l’ordre de 700 milliards de m3. Aux dires d’experts, le potentiel de Yaakar Teranga serait bien plus colossal que celui de Gta. D’autres poches de gaz sont identifiées au large des côtes sénégalaises comme à Sangomar (Fatick). Des gisements de gaz on shore (sur terre) sont aussi identifiés au Sénégal comme le gisement de Ngadiaga (Thiès). La consommation totale en gaz du continent africain est de 153 milliards de m3 par an, selon la Bp Statistical Review of World Energy, publiée en juin 2021. Cela donne une bonne idée sur l’importance des réserves de gaz du Sénégal. Au demeurant, il faudra plus d’exploration et de recherche pour confirmer ou infirmer une telle évaluation. Ce qui est certain, c’est que le potentiel confirmé est suffisant pour lancer un très gros projet gazier. C’est l’une des raisons-clés qui ont fait que Bp, la troisième plus grande compagnie pétrolière privée dans le monde après ExxonMobil et Royal Dutch Shell, soit entrée dans ce projet et qu’elle ait pris la direction des opérations en détenant 53% des parts contre 27% pour l’Américain Kosmos Energy. Dans les milieux des hydrocarbures, le sentiment le mieux partagé est que le Sénégal n’a pas encore effectué assez de recherches pour découvrir tout le gaz que devrait renfermer son bassin sédimentaire».
Hostilité contre le gaz sénégalais
Le régime du président Macky Sall avait su être en phase avec les autorités de Nouakchott pour cheminer main dans la main sur le dossier de l’exploitation du gisement de gaz de Grand Tortue Aymehim (Gta). Mais on sait que certains pays «amis» du Sénégal ne verraient pas d’un bon œil l’exploitation de cette ressource en hydrocarbures. Le gaz sénégalais apparaît très compétitif par rapport à d’autres régions et fournisseurs. Le Sénégal et la Mauritanie pourront-ils toujours ignorer les vents contraires et poursuivre leur partenariat ? Des pays, notamment la Russie, le Qatar et l’Algérie, pourraient ne pas voir d’un bon œil l’arrivée sur les marchés internationaux du gaz sénégalo-mauritanien.
Du reste, le Président Macky Sall avait dû batailler ferme sur la scène internationale pour faire accepter la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles par les pays africains. Dans un élan de préservation de l’environnement, de nombreux pays développés continuent de demander l’arrêt de ce type d’exploitation, surtout pour ce qui est des gisements off-shore qui sont présentés comme très polluants pour l’environnement. Bassirou Diomaye Faye aura-t-il une voix aussi forte que celle de Macky Sall pour faire entendre raison à la Communauté internationale ?
Par Ibou FALL
JE SUIS MONOGAME MAIS JE ME SOIGNE
L’élection de Diomaye est une révolution, non pas seulement parce qu’il est le premier opposant à remporter une présidentielle au premier tour. Il nous confirme dans notre imaginaire collectif : la Sénégalaise n’a pas le même standing que le Sénégalais
Depuis le 2 avril 2024, la polygamie, longtemps revendiquée comme la plus farouche et indécrottable manière d’être sénégalais, frappée d’authenticité mais marginalisée en République, franchit le Rubicon.
Jusque-là, disons, avant l’ère Bassirou Diomaye Faye, elle s’arrête aux portes du Palais : de Senghor à Macky Sall, rien que des monogames, dont les heureux époux de deux Françaises, pardon, deux «Sénégalaises d’ethnie toubabe» comme le précisera Viviane Wade, histoire de confirmer sa légitimité de maîtresse de maison, douze années durant, dans le pied-à-terre de l’avenue Léopold Sédar Senghor
Au palais de la République, comme par respect pour une règle tacite, soixante-quatre ans durant, la monogamie prend ses quartiers, en faisant un bastion imprenable du tête-à-tête amoureux, une forteresse du couple, un temple de la vie amoureuse à deux, alors qu’ailleurs, sur le continent, et même au-delà, ça ne se gêne pas trop dans les palais présidentiels quant à additionner les épousailles ou entretenir des favorites à peine clandestines en multipliant les bâtards…
Le Sénégal, curieusement, ne laisse pas échapper de sordides secrets d’alcôves à ce niveau. Certes, de folles rumeurs, jamais prouvées, animent depuis la nuit des temps les ragots de conciergerie qui tiennent plutôt du fantasme collectif que les ravissantes mondaines de la jet-set inspirent aux mauvais coucheurs
Il faut de tout pour faire une République, surtout des racontars
Dans les milieux féministes, postes avancés de l’émancipation des Sénégalaises, ça bataille jusque-là contre l’informel. La polygamie existe, certes, bien avant la pénétration de l’islam, alors que les roitelets locaux entretiennent des harems qui sont autant de pactes d’alliances entre les familles guerrières.
Chez les badolos, qui cultivent la terre et élèvent leur bétail quand ils ne vont pas pêcher au large, il faut des bras, autant que possible, et vigoureux de préférence. Multiplier les épousailles est presque une obligation pour survivre à la pauvreté, parce qu’il est surtout question de se multiplier à l’envi. L’utile et l’agréable : n’est-ce pas une manière d’avoir plusieurs cordes à son arc ?
Lorsqu’arrive le Toubab sur la côte et qu’il se met à construire des villes, sa cohabitation avec les autochtones n’empêche rien : les ruraux débarquent dans la cité avec leurs manières de ploucs et leur basse-cour. Quelques-uns franchissent les limites tolérées et s’urbanisent. Ils résident non loin des quartiers des Toubabs, assimilent leurs codes et urbanités au point de fonder des foyers dont les marmots font café au lait.
A ma droite, ces constipés de monogames et, à ma gauche, ces polygames dissipés…
Dans la hiérarchie de ce qui devient la colonie française d’Afrique occidentale, si l’on veut grimper dans la hiérarchie, autant faire comme les Toubabs… Bien sûr qu’il y en a qui font de la résistance : ces trop virils messieurs ont beau fréquenter les cercles de la haute société coloniale, jouir de ses privilèges, dès que ça descend sous la ceinture, ils restent des Nègres, aussi authentiques que susceptibles, hypersensibles à la provocation.
Pas touche à ma polygamie…
Surtout que le statut est couvert par l’islam, la religion qui fait alors fureur dans les cercles vernaculaires, et qui phagocyte le sempiternel paganisme après lui avoir emprunté ses décoctions nauséabondes, ses amulettes surréalistes et ses mythes effroyables. C’est une recommandation divine serine-ton à l’intention des Toubabs et leurs sbires, comprenez ces traîtres d’assimilés nègres qui renoncent à leur culture, épousent des Blanches, se permettent même de s’apostasier au nom du Progrès et de la sacro-sainte Civilisation !
Et puis, surtout, quelle est cette lubie de croire que les femmes sont les égales des hommes alors que même les Toubabs qui en parlent n’en croient pas un traître mot ? Quand l’Occident nous ramène cette question sur la table, on lui crache à la figure qu’il ne sait plus reconnaître ce qu’est un homme ou une femme : les gays, les transsexuels, et toute la gamme des frustrés de la quéquette et du clito vous saluent bien bas.
Bref, jusqu’à ce jour, le débat ne sera jamais tranché dans le vif.
Sauf que Senghor n’aurait jamais osé ramener au Palais une Négresse qu’il présenterait à Madame Colette Hubert comme une petite sœur disponible pour les tâches domestiques ingrates. L’art de faire avaler ce genre de sornettes à son épouse vieillissante est une authentique sénégalaiserie certes, mais il faudrait que l’impétrante, à qui l’on refile une assistante si gentiment, ait la comprenette rouillée. Abdou Diouf, non plus. Il a beau poser à la Tabaski avec une Première Dame légèrement bronzée, cette histoire de seconde épouse, n’y comptez jamais, même pas en rêve : le protocole que dirige Bruno Diatta est d’une vigilance absolue. Le Fmi et la Banque mondiale, qui paient à l’époque tous les salaires du pays, ont plutôt tendance à favoriser le dégraissage de la Fonction publique, et virer le personnel encombrant. Alors, comment leur expliquer, à ces sourcilleux bailleurs de fonds, qu’il y a une smala supplémentaire à entretenir, à grands frais, avec les deniers publics, alors qu’on est en plein ajustement structurel ?
Ils auraient plutôt tendance à encourager le célibat, ces financiers économes
Le Père Wade ? C’est un enfant de l’époque coloniale en dépit de ses manières de kaw-kaw du Cayor qui a le bon goût de se faire déclarer à Saint-Louis pour embarquer sur la galère de la citoyenneté, du progrès, de la modernité et du métissage senghorien. La consigne d’alors ? Un homme, une femme, une seule, et peau couleur de lait de préférence… Il a le choix, n’est-ce pas : qu’est-ce qui l’empêcherait en ces ères farouches, de se faire paysan rude, mais polygame comblé ?
Un éclair d’espoir traverse la populace quand Macky Sall, né après les indépendances, débarque avec une Première Dame bien de chez nous : Marième Faye, qui esquisse des pas de pakargni en public, affiche ses dévotions et ses cheveux naturels, ne surveille pas sa ligne. Enfin, nous redevenons nousmêmes, authentiques… Sauf qu’il y a un hic : contrairement aux vrais Nègres qui osent tout, Macky Sall a manifestement peur de sa femme.
Ce qui n’est pas très sénégalais.
L’élection de Bassirou Diomaye Faye est une révolution, non pas seulement parce qu’il est le premier opposant à remporter une présidentielle dès le premier tour. Il est celui qui nous ressemble le plus, en majorité, et nous confirme dans notre imaginaire collectif : la Sénégalaise n’a pas le même standing que le Sénégalais.
La question qui fâche : à quel moment la République se demandera sérieusement pourquoi une moitié de la population n’a pas les mêmes droits que l’autre ?
Je ne parle pas d’apartheid, mais bien de polygamie.
PAR Mouhamadou Sall
EXPERTISE EN LOGICIEL ET CYBERSÉCURITE - PRÉREQUIS POUR RÉUSSIR LA TRANSITION NUMÉRIQUE
Entre dépendance et souveraineté numérique, un enjeu crucial pour les pays en développement. Si les GAFAM règnent en maîtres sur le marché des technologies du numérique, quelle marge de manœuvre reste-t-il pour les nations du Sud ?
Cet article aborde l’un des deux enjeux majeurs actuels à relever obligatoirement : les enjeux de la transition numérique. Le premier aborde les enjeux de la transition énergétique vers l’objectif « 2050 Net Carbon ». L’hydrogène, la solution vers un monde net zéro carbon | senePlus
Hégémonie des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft)
La démocratisation du numérique et l’adoption massive d’Internet engendrent des volumes croissants de données (principales richesses mondiales) et favorisent l’émergence de technologies innovantes telles que : Big Data, Intelligence Artificielle, Cloud Computing, Objets Connectés, …
Malgré cette démocratisation, la technologie du numérique est fortement dominée par de grands groupes transnationaux originaires de l’Amérique : les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).
Ces géants du numérique ont leur mainmise sur les données et sur l’économie numérique mondiale. Ils dominent les activités liées à l’Internet, aux médias à la culture et envahissent le quotidien des individus impactant ainsi sur leurs comportements, sur celui de la société et sur la souveraineté des états.
Face à cette hégémonie, l’Asie réagit par les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) pour concurrencer les GAFAM.
A l’image de l’Asie, tout pays peut saisir cette démocratisation, du savoir du savoir-faire et du faire savoir, pour s’approprier les technologies du numérique, promouvoir des acteurs technologiques à l’image des GAFAM et prendre part activement à l’économie numérique mondiale.
A cet effet, il est à noter que, dans cette ère du numérique, les données, principale richesse mondiale, et le logiciel, chargé de leur traitement et qui permet la création d’applications innovantes, sont au cœur de toute technologie innovante.
Nécessité de synergie formation Entreprise-Recherche-Innovation
Le chômage des jeunes est un problème mondial. Il est essentiellement dû à un déficit de formation et, pour un grand nombre de diplômés, à l’inadéquation formation-marché de l’emploi.
La maitrise du savoir-faire logiciel, notamment la réalisation industrielle de logiciels, et la cybersécurité, assurer la protection des données partout où elle peut se trouver (transit dans le réseau, stockage, traitement), sont des prérequis pour s’approprier les technologies du numérique.
L’avancée technologique actuelle est une occasion pour :
la reconversion d’un grand nombre de diplômés dans les technologies innovantes comme : ingénierie du logiciel , cybersécurité, microélectronique, intelligence artificielle.
la promotion des académies de codage, encore embryonnaires, pour un grand nombre de jeunes motivés par la découverte des métiers du numériques
Une formation complémentaire à l‘entreprenariat est nécessaire et permet aux apprenants, à la fin de leur formation, de trouver du travail ou de se positionner comme prestataires de service dans ce marché mondial ouvert à l’expertise.
Les pays en développement ont l’occasion, à l’image de certains pays comme l’Inde, de promouvoir une grande masse de compétences et de faire de leur pays un marché d’investissement grâce à ses ingénieurs hautement qualifiés.
S’inspirer de l’expérience indienne notamment celle du miracle de Bangalore
Bangalore était l’une des villes les plus pauvres d’Inde voire même de la Planète, mais ses enfants n’ont jamais perdu espoir de voir un jour leur ville devenir l’une des plus riches au monde.
Ceux qui avaient pris le chemin de l’émigration ont pu tirer le maximum de l’expérience outre-Atlantique en proposant à leurs collègues des séjours touristiques dans leur ville sans moyens.
Aujourd’hui, la réputation des ingénieurs de l’Inde, en particulier ceux implantés à Bangalore (voir Le miracle Indien | L’actualité (lactualite.com) ), attire, depuis plus de 25 ans, les grands noms de la haute technologie. L’émergence de la compétitivité indienne est basée sur les politiques encourageant les technologies de l’information et des communications. (https://books.openedition.org/pupo/17347?lang=fr )
Aussi, le gouvernement indien clame-t-il souvent : « L’inde a manqué les révolutions agricole et industrielle. Elle ne manquera pas la révolution technologique. »
L’enseignement en Inde est géré par l ‘Etat. Chaque année l’Inde produit plus de 100 000 ingénieurs. Quant à la Chine, elle forme plus de 400 000 ingénieurs par année.
A l’image des pays Asiatiques, l’urgence pour un pays en développement c’est de promouvoir la formation d’un maximum d’experts du numérique à même de participer activement à l’économie mondiale.
Le monde digitalisé, en particulier l’Afrique, est sous la menace d’une crise cyber majeure
L’utilisation massive des services en ligne ainsi que du travail en ligne, ont entrainé l’élargissement des surfaces d’attaques et l’exposition aux cyberattaques devenues de plus en plus complexes avec l’usage de l’intelligence artificielle par les hackeurs.
Parmi les cybers malveillances les plus courantes contre les états et les entreprises :
Le phishing : courrier électronique (ou SMS) dont l'expéditeur se fait généralement passer pour un organisme financier et demandant au destinataire de fournir des informations confidentielles ;
Le ransomware : logiciel rançonneur qui crypte certains fichiers sur l'ordinateur de la victime. Le rançonneur propose la clé de décryptage contre une rançon
Social engineering : exploiter les failles humaines en manipulant psychologiquement une personne (un employé) afin obtenir des informations confidentielles
Les hackeurs exigeaient une rançon de 3 millions de dollars que l’Union a bien fait de refuser de payer d’autant plus que les données étaient dupliquées dans un data center à Nairobi. Cependant, elle a déboursé 6 millions de dollars pour la reprise des activités en faisant a fait appel à des experts externes.
Selon le cabinet de cybersécurité Serianu : en 2017 la perte due au télétravail, en Afrique, a été estimée à 3,5 milliards de dollars
Lutte contre la cybercriminalité besoins de stratégies communes
La faiblesse des infrastructures, le manque de compétences et l’absence de sensibilisation des entreprises et des usagers rendent l’Afrique particulièrement vulnérable aux cyberattaques.
La sécurité n’est jamais garantie à 100%. La gestion de la sécurité doit s’appréhender d’une manière globale afin de maitriser les risques techniques, économiques, juridiques, humains. C’est une responsabilité partagée qui requiert un besoin en formation, de la sensibilisation et de la résilience au niveau individuel, organisationnel, territorial voire sociétal.
La résilience suppose des mesures préventives organisationnelles et techniques résilientes et agiles à même de résister, d’absorber et/ou rebondir face à une crise majeure et de s'adapter de façon régulière.
Depuis 2016, l’Europe a adopté une position commune en matière de lutte collective contre la cybermenace pour promouvoir la cyber résilience, combattre la cybercriminalité, stimuler la cyberdéfense.
Aussi, est-il impérieux pour l’Afrique de mettre en place une stratégie de lutte contre la cybermenace à plusieurs niveaux : territoriale, régionale, continentale, internationale.
Prendre le train des GAFAM ou rester sur les quais
Le déficit structurel et technologique dont souffre l’Afrique ne se justifie que par le manque de vision ou de volonté politique de la part de ses états.
La démocratisation de l’accès au numérique, le partage du savoir, du savoir-faire et du faire-savoir à travers le cyber espace, offre l’opportunité à tout pays, et à l’Afrique en particulier, de promouvoir une masse critique de compétences à même de faire partie des acteurs technologiques mondiales à l’image des GAFAM (Google Facebook, Amazon, Apple, Microsoft).
Relever les enjeux de la transition énergique et celle du numérique sont à la portée de tout pays. Il appartient à chaque pays de saisir cette opportunité ou de plonger davantage dans la dépendance et le sous-développement.
PASSEPORTS DIPLOMATIQUES : ENTRE FANTASMES, RÉALITÉS ET DÉRIVES
Alors que d'anciens ministres se voient désormais refuser leur utilisation, les avis divergent quant à leur réelle valeur. Pour l'ancien député Théodore Chérif Monteil, ce document n'est qu'un "attrape-nigaud" dont l'importance est souvent surfaite
Objet de toutes les convoitises, les passeports diplomatiques font souvent l’objet de multiples controverses et fantasmes à l’occasion surtout des changements de régime. Chaque président qui arrive promet, en effet, de remettre de l’ordre, avant de céder aux pressions des lobbys et aux tentations de gestion clientéliste. En vérité, se dit convaincu l’ancien député et ancien bénéficiaire Théodore Chérif Monteil, ce document est ‘’un véritable attrape-nigaud’’ qui ne vaut nullement toutes ces polémiques.
Les chutes de régimes soulèvent généralement beaucoup de poussière. Entre les entrants qui voient partout du deal et les sortants qui ont souvent du mal à s’habituer à leur nouvelle vie, la cohabitation peut s’avérer parfois difficile. À son arrivée au pouvoir en 2000, Macky Sall et ses hommes en avaient fait voir de toutes les couleurs aux tenants du défunt régime de Wade. La roue tournant, c’est aujourd’hui à eux de subir dans tous leurs excès les conséquences de la rigueur républicaine.
Députée membre du régime sortant, Adji Mergane Kanouté a récemment dénoncé ce qu’elle considère comme ‘’un manque d’élégance’’ de la part des nouvelles autorités. Elle est revenue ainsi sur l’opposition à l’utilisation des passeports diplomatiques par les anciens ministres de Sall, au motif que ‘’le passeport diplomatique est lié à la fonction’’.
Saisissant la balle au bond, ils ont été nombreux à soupçonner des volontés de fuite de la part de certains ministres et à saluer ce qu’ils considèrent comme des mesures de restriction pour faire la lumière.
Il ressort des vérifications faites par ‘’EnQuête’’ qu’effectivement, l’aéroport international Blaise Diagne de Diass applique la mesure. Mais la volonté, selon nos interlocuteurs, n’est autre que l’application stricte de la loi. ‘’Sur les passeports diplomatiques, il est clairement inscrit la qualité du bénéficiaire. Dès que tu perds cette qualité, tu ne peux plus voyager avec le passeport à AIBD’’, confient nos sources qui précisent toutefois qu’il ne s’agit pas de retirer le document.
Aussi, est-il possible pour les ayants droit qui veulent, par exemple, se rendre en France et qui n’auraient pas de visas de se rendre d’abord au Maroc avec leur passeport ordinaire et ensuite de rejoindre le pays de Marianne, grâce au passeport diplomatique. Mais à l’AIBD, impossible de se prévaloir du sésame, aux dernières nouvelles. ‘’Au retour, il peut présenter le passeport diplomatique, s’il le souhaite…’’, ajoute-t-on.
Ancien député à l’Assemblée nationale, Théodore Chérif Monteil est tout à fait d’accord avec cette pratique. Il déclare : ‘’C’est tout à fait normal. Comme je l’ai dit, chaque fois que je le présentais dans mes voyages en tant que parlementaire, on me demandait un ordre de mission. Donc, le ministre qui n’est plus en mission ne doit pas pouvoir l’utiliser. C’est aussi valable pour les députés. C’est un débat inutile, à mon avis. Normalement, le document doit même être rendu. Parce que c’est marqué dessus propriété de l’État du Sénégal’’.
Au Sénégal, ils sont encore nombreux à croire que le passeport ouvre presque tous les horizons. La réalité est souvent très différente. Dans un post sur sa page Facebook, M. Monteil trouve bien exagéré le débat autour du document. ‘’Quel est la valeur du passeport diplomatique sénégalais ?’’, s’est-il interrogé, avant d’apporter lui-même une réponse : ‘’Zéro. En Europe, à part la France, vous devez prendre le visa pour tous les autres pays.’’
Joint par téléphone, l’ancien parlementaire précise : ‘’En fait, quand on te remet le passeport, on te remet en même temps la liste des pays que tu peux visiter sans visa. Il y a beaucoup de pays africains, quelques pays arabes, des pays d’Amérique du Sud. En Europe, le seul pays qui te dispense de visa, c’est la France’’, réagit M. Monteil qui pense que le passeport diplomatique sénégalais est un ‘’véritable attrape-nigaud’’.
D’ailleurs, explique-t-il, il ne s’en servait que quand il devait voyager dans le cadre de ses activités de parlementaire dans la sous-région. Et c’était souvent une source de lourdeur. ‘’Par exemple, pour aller participer à des réunions dans les pays membres de l’UEMOA, on va te demander un ordre de mission, quand tu présentes un passeport diplomatique, à la sortie comme à l’entrée. Alors que pour les autres, une carte d’identité suffit’’, rigole-t-il, estimant que la réalité est bien différente de ce qui se passe sur le papier.
Sur le papier, ils sont encore nombreux à estimer que le passeport diplomatique sénégalais dispense de visas pour la plupart des pays de l’espace Schengen. Cette source diplomatique est formelle. À l’en croire, malgré des velléités de remise en cause par le passé, le sésame sénégalais continue de prévaloir en Europe. ‘’Il y a quelques pays comme les États-Unis, certains pays asiatiques qui exigent le visa, mais pour les pays membres de l’Union européenne, nous avons un accord’’, signale-t-il.
Pour Monteil qui a été bénéficiaire pendant cinq ans, la réalité est tout à fait différente. ‘’Toutefois, reconnait-il, même s’il ne dispense pas du visa dans certains cas, il peut faciliter l’octroi du visa. Le titulaire ne passe pas par certaines formalités. Par exemple, pour aller en Corée du Sud, il n’a pas besoin de passer par des intermédiaires, il se présente directement au consulat et on peut lui octroyer le visa en 24 heures’’, a-t-il souligné.
Dans tous les cas, la constance est que le passeport diplomatique sénégalais a perdu de sa valeur à travers les âges. Pour beaucoup, son utilisation a été galvaudée par les régimes successifs. ‘’Dans ce pays, tout le monde peut être détenteur de passeport diplomatique. Alors que le décret fixe la liste de personnes devant en bénéficier. C’est pourquoi certains pays, de plus en plus, corsent leurs procédures’’, soutient Théodore Chérif Monteil.
LE PRÉSIDENT ANNONCE LA CRÉATION D'UNE DIRECTION DES AFFAIRES RELIGEUSES
Cette réforme structurelle majeure vise à mieux encadrer le domaine spirituel et à ouvrir des perspectives aux jeunes formés dans les écoles coraniques
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a annoncé mercredi la création d’une Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’enseignement arabe, a appris l’APS de source officielle.
Le chef de l’Etat en a fait l’annonce, mercredi, lors du conseil des ministres.
Selon le communiqué sanctionnant cette réunion hebdomadaire du gouvernement, cette direction est composée du Bureau des affaires religieuses et du Bureau de l’insertion des diplômés de l’enseignement arabe.