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3 mai 2025
Diaspora
PAR BOUBACAR BORIS DIOP ET MAKHILY GASSAMA
AU-DELÀ DU CARNAGE D’OGOSSAGOU
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons l’intime conviction qu’un processus mûrement réfléchi de démantèlement de l’Etat malien est en cours - L’absence totale d’intérêt de l'UA et de la CEDEAO pour les événements du 23 mars est inacceptable
Boubacar Boris Diop et Makhily Gassama |
Publication 31/03/2019
Samedi 23 mars 2019, des hommes lourdement armés, en tenue de chasseurs traditionnels Dogons, ont attaqué au petit matin le village d’Ogossagou, dans le centre du Mali. Au terme de plusieurs heures d’une opération méthodiquement planifiée à l’avance, ils ont tué 160 innocents civils et blessé une cinquantaine d’autres, tous des Peulhs. Dans leur rage de détruire, les assaillants ont mis le feu à toutes les habitations et n’ont même pas cru devoir épargner le bétail. L’attaque n’a pas été revendiquée mais des regards accusateurs convergent, sans surprise, vers la milice Dan Na Ambassagou, d’ailleurs dissoute dès le lendemain par les autorités maliennes. Le bilan de ce massacre est le plus lourd depuis juin 2017, date du début des affrontements entre Peulhs et Dogons.
En raison de leur exceptionnelle gravité, ces faits criminels ont immédiatement suscité un vif émoi et de fortes réactions tant de la part des Nations-Unies que des organisations africaines et internationales des Droits de l’Homme. Tout en s’en félicitant, on peut se demander s’il ne s’agit malheureusement pas là de déclarations rituelles, juste pour le principe, sur une de ces ‘’tragédies africaines’’ si récurrentes qu’on ne saurait leur accorder un intérêt soutenu. Il est vrai que les gouvernements malien et sénégalais, concernés au premier chef, ont envoyé au monde un consternant message en ne jugeant même pas nécessaire d’annuler, quatre jours après le carnage, un match de football – simplement amical de surcroît – entre leurs deux équipes nationales.
Mais si faible et ambiguë qu’ait pu être la réaction internationale, elle aura au moins eu le mérite d’exister, contrastant ainsi avec le silence, assourdissant et en un sens surréaliste, de l’Union africaine et de la CEDEAO. Ces deux entités ont été si souvent dans le rôle d’arbitres, voire de gendarmes dans les crises internes ou régionales de ces dernières années, qu’on s’était mis à leur accorder un peu plus de crédit et de respect que par le passé. En fait, elles ne sont intervenues que dans les contentieux électoraux à risque majeur ou pour remettre en place tel ou tel régime renversé par un coup d’Etat militaire. Cela n’est certes pas rien mais c’est singulièrement manquer de clairvoyance que de réduire le destin des masses africaines à ces logiques de partage du pouvoir entre élites.
L’absence totale d’intérêt de l’Union Africaine et de la CEDEAO pour les événements du 23 mars dans le village-martyr d’Ogossagou, est inacceptable et nous appelons de tous nos vœux une réunion extraordinaire de l’une au moins de ces deux organisations pour discuter, largement et en profondeur, de la situation au Mali qui n’en finit pas de mettre en péril depuis 2012 la paix et la stabilité de la région.
Nous jugeons essentiel d’identifier et de châtier les commanditaires et les exécutants, à tous les échelons, de cette abomination. Laisser impuni le meurtre d’un nombre si élevé de paisibles villageois ne pourra qu’aviver des sentiments de haine et agrandir le cercle des représailles. Anticiper, pour conjurer toute escalade, sur des ardeurs vengeresses pouvant être de plus en plus sanglantes, est une priorité absolue de l’heure. Nous engageons les autorités compétentes à s’y atteler et l’opinion publique africaine à exercer sur elles une forte pression à cet effet.
Au-delà des considérations politiques, chacun de nous devrait ressentir dans sa chair les souffrances inouïes de paysans pour qui la vie était déjà bien difficile. Aucun combat ne peut justifier que des humains meurent comme des chiens. C’est donc avec émotion que nous présentons nos condoléances au peuple frère malien et aux familles de ces victimes qui n’aspiraient qu’à une existence tranquille et digne.
On ne fera croire à personne que deux communautés ayant vécu en bonne intelligence pendant des siècles peuvent en arriver, presque du jour au lendemain, à de telles extrêmités. Il est question dans cette affaire de bien autre chose que de Dogons qui tuent des Peulhs et de Peulhs qui tuent des Dogons. L’Histoire, en particulier celle de nos relations avec les autres, montre à quel point de tels raccourcis arrangent les affaires de forces malveillantes tapies dans l’ombre. L’on ne peut comprendre ce qui est en jeu au Mali si on ne fait pas l’effort d’aller au-delà des apparences et des fausses évidences
Nous avons l’intime conviction qu’un processus mûrement réfléchi de démantèlement de l’Etat malien est en cours. Le pouvoir de Bamako est déjà privé, quasi officiellement, de toute autorité sur Kidal au profit du MNLA, groupe rebelle ami de la France et bénéficiant des complaisances du voisin algérien. Comme ailleurs sur le continent des différends ethniques, insignifiants en eux-mêmes, vont être instrumentalisés au point de se traduire par une haine de plus en plus meurtrière. Conformes aux stéréotypes racistes d’une Afrique vouée à toutes les cruautés ethniques, elles masqueront un projet cyniquement prémédité de domination et de prédation. Le scénario se répète avec une telle efficacité depuis si longtemps que le mettre en échec au Mali pourrait annoncer des temps nouveaux pour un continent tout entier.
C’est en ce sens que tout Africain et tout être humain de bonne volonté se devrait de dire : ‘’Je suis Ogossagou !’’.
SIBETH NDIAYE ENTRE AU GOUVERNEMENT
La native de Dakar, précédemment chargée de la presse à l'Élysée, est nommée ce dimanche, secrétaire d'Etat porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe
Sibeth Ndiaye siège désormais au gouvernement français. L'ancienne chargée de la presse à l'Elysée a été nommée par Emmanuel Macron, secrétaire d'État porte-parole du gouvernement, à la faveur d'un remaniement intervenu ce dimanche. C'est une consécration pour cette quadragénaire, née à Dakar. Elle avait notament crevé l'écran à travers ses interventions aux côtés du candidat d'En Marche, lors de la campagne présidentielle de 2016.
Mère de trois enfants, Sibeth Ndiaye est la fille de Fara Ndiaye, ancien numéro deux du PDS. Sa mère Mireille Ndiaye, décédée en 2015, est une haute magistrate qui a présidé la chambre pénale de la Cour de cassation du Sénégal puis a été présidente du Conseil constitutionnel de 2002 à 2010. Pour Sibeth Ndiaye citée par wikipedia, son enfance « s’est nourrie du récit de la lutte pour les indépendances à laquelle [ses] parents, étudiants venus des colonies, ont participé». Ses trois sœurs vivent en Afrique, l'une à Lomé (Togo), l’autre entre Lagos (Nigeria) et Abidjan (Côte d'Ivoire), l’aînée à Dakar.
AUDIO
L'ACTUALITÉ DE LA SEMAINE AVEC PAPE NDAO
EXCLUSIF SENEPLUS - AFRICAN TIME - La chronique hebdomadaire diffusée en wolof tous les week-end depuis New-York
Pape Ndao fait le tour des faits marquants de la semaine, au micro d'AfricanTime, partenaire de SenePlus à New-York.
CES JEUNES QUI ONT GOUVERNÉ EN AFRIQUE
Bien des jeunes, trentenaires ou quadragénaires, ont accédé au pouvoir sur le continent depuis les Indépendances, laissant des exemples et des héritages très contrastés
Abdelaziz Bouteflika a renoncé à 82 ans à un cinquième mandat en Algérie, face à la contestation de la rue. Les mêmes questions de succession et de renouvellement de la classe politique se posent ailleurs, même si les présidents « à vie » se font de plus en plus rares. Bien des jeunes, trentenaires ou quadragénaires, ont accédé au pouvoir depuis les Indépendances, laissant des exemples et des héritages très contrastés.
Depuis le départ de Robert Mugabe au Zimbabwe, à 93 ans, l’Afrique a perdu le doyen de ses présidents. Les chefs d’Etat qui prennent de l’âge à leurs postes deviennent de plus en plus rares. Depuis la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso en 2014, la défaite électorale de Yahya Jammeh en Gambie en 2016 et le départ volontaire d’Eduardo dos Santos en Angola en 2017, ils sont moins de dix, sur 54 pays, à gouverner depuis plus de deux décennies.
On l’oublie souvent, d’ailleurs, les dinosaures d’aujourd’hui ont été les jeunes loups d’hier. Téodoro Obiang Nguema est ainsi devenu président de la Guinée Equatoriale à 37 ans en 1979 et Denis Sassou-Nguesso, à 35 ans la même année au Congo. Yoweri Museveni est en place en Ouganda depuis ses 41 ans (1986), Omar el-Béchir au Soudan depuis ses 45 ans (1989) et Idriss Déby au Tchad depuis ses 38 ans (1990).
Ils font partie de la trentaine d’Africains ayant accédé jeunes au pouvoir depuis les Indépendances. Gamal Abdel Nasser et Sékou Touré avaient 36 ans quand ils ont pris les commandes de l’Egypte et de la Guinée, en 1954 et 1958. De même, Seretse Khama au Botswana et Julius Nyerere en Tanzanie avaient 39 ans en 1960 et 1961. Ont suivi Milton Obote en Ouganda (37 ans en 1962), Kenneth Kaunda en Zambie (40 ans en 1964). Puis, dans les turbulences qui ont suivi l’Indépendance, d’autres figures ont émergé : Mobutu Sese Seko au Zaïre (35 ans en 1965), Houari Boumédiene en Algérie (32 ans en juin 1965), ou encore Yakubu Gowon (32 ans en 1966) et Murtala Mohamed (37 ans en 1975) au Nigeria.
Lumumba et Sankara, morts à 35 et 37 ans
Les plus célèbres y ont laissé la vie et acquis une dimension de martyr. Patrice Lumumba, Premier ministre en 1960 à l’âge de 35 ans, lors de l’Indépendance du Congo belge, a été assassiné en janvier 1961 par des officiers belges qui encadraient des sécessionnistes dans le Katanga. Son tort ? Avoir appelé en vain les Etats-Unis et les Nations unies à l’aide face à la situation au Katanga, et laissé entendre qu’il se tournerait vers l’URSS, en pleine Guerre froide.
Le nom de Thomas Sankara reste lui aussi gravé dans les mémoires, pour son refus du compromis face à l’Occident et sa dimension panafricaine. Leader d’un groupe de putschistes porté par un élan révolutionnaire, il rebaptise en 1983, à 33 ans, la Haute Volta en Burkina Faso, « pays des hommes intègres ». Il est abattu quatre ans plus tard par ses propres frères d’armes, passibles aujourd’hui d’un procès.
Des militaires pas comme les autres
Quatre autres jeunes chefs d’Etat, tous militaires, ont contribué à faire changer le cours de l’histoire chez eux. Le général Olusegun Obasanjo, au Nigeria, prend à 39 ans, en 1976, la tête d’une junte qui veut rompre avec l’accaparement du pouvoir par les… militaires. Il passe le relais à un gouvernement civil, trois ans plus tard. Les coups d’Etat continuent cependant, jusqu’à ce qu’il soit élu en 1999. Résistant à la tentation de briguer un troisième mandat, il s’est retiré en 2007. Trois présidents ont été élus depuis.
Jerry Rawlings, au Ghana, a lui aussi mené à 32 ans une transition express après un coup d’Etat, en 1979. Face à ce qu’il estime être l’incurie des civils, il reprend le pouvoir en 1981, à 34 ans. Cet ancien lieutenant de l’armée de l’air est resté 20 ans à la tête du Ghana, qu’il a dirigé avec poigne. Il a laissé un pays transformé, qui s’illustre par des alternances régulières.
De son côté, Amadou Toumani Touré (ATT), colonel parachutiste, a porté l’estocade contre le régime dictatorial de Moussa Traoré en 1991, au Mali. Alors âgé de 43 ans et chef de la garde présidentielle, il a marqué le refus de l’armée de réprimer des manifestations dans le sang, et permis à la démocratie d’advenir. Au terme des deux mandats du président Alpha Omar Konaré, il a été élu en 2002, puis renversé quelques semaines avant la fin de son second et dernier mandat.
Le major-général Paul Kagamé, nommé à 29 ans chef du renseignement militaire en Ouganda, a mis fin à 36 ans au génocide des Tutsis en 1994, à la tête du Front patriotique rwandais (FPR). Elu président en 2000, il se situe à mi-chemin entre les héros révolutionnaires panafricains et les chefs d’Etat tentés par la longévité au pouvoir. Il dispose d’une légitimité historique, en tant que chef d’Etat ayant reconstruit le Rwanda, mais aussi d’une totale hégémonie. Un référendum constitutionnel remporté avec 98,3 % des voix en 2015 l’autorise à rester en poste jusqu’à ses 77 ans, en 2034.
Successions dynastiques
Deux autres hommes forts, Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC) et Faure Gnassingbé au Togo, ont succédé à leurs défunts pères, aux âges respectifs de 29 et 35 ans. Joseph Kabila a passé la main en janvier dernier, au bout de 18 ans, dont deux ans de « glissement » du calendrier électoral. Il est fortement soupçonné d’avoir fait pencher la balance des résultats officiels de la présidentielle de décembre 2018 en faveur de Félix Tshisekedi. Ce dernier va-t-il devenir son obligé ? L’ex-candidat Martin Fayulu l’affirme. Le camp Tshisekedi s’en défend farouchement.
De son côté, Faure Gnassingbé a entamé son troisième mandat en 2015 et fait face à des manifestations monstres à Lomé en septembre 2017, en raison de son projet de changer de constitution pour pouvoir se représenter « une première fois » en 2020. Son objectif, sur lequel il a été contraint de temporiser, consiste à rempiler pour deux quinquennats à partir de 2020. L’opposition s’y refuse, dans le cadre de pourparlers placés sous la médiation du Ghana et de la Guinée Conakry.
Putschistes fantasques en Afrique de l’Ouest
Ailleurs en Afrique de l’Ouest, une nouvelle génération de putschistes fantasques a éclos, dans le sillage de Yahya Jammeh. A 29 ans, il renverse le père de l’Indépendance en Gambie, Dawda Jawara, avant de se transformer en dictateur caricatural, souvent comparé au roi Ubu.
Le capitaine Moussa Dadis Camara, de son côté, s’impose fin 2008 à 44 ans en Guinée, à la mort de Lansana Conté. A la tête d’une junte qui promet de passer la main au bout d’un an, il prend goût au pouvoir. Si bien qu’il cherche à se présenter, provoquant la colère de l’opposition. Celle-ci se réunit le 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry. La répression se solde par 150 morts et plus d’une centaine de femmes violées. Lorsque Dadis essaie de faire porter à son aide de camp la responsabilité du massacre, il écope d’une balle dans la tête. Evacué au Maroc, l’ancien putschiste vit depuis 2010 en exil au Burkina Faso.
Quant à Amadou Sanogo, au Mali, il a renversé ATT en mars 2012, manifestant à 39 ans la colère d’une armée démunie face aux avancées des séparatistes touaregs et de groupes armés islamistes dans le nord du Mali. Sous la pression de la communauté internationale, ce capitaine accepte un gouvernement civil de transition en avril 2012, mais tire les ficelles au Mali jusqu’à l’opération française Serval en janvier 2013. Ses partisans n’ont pas seulement agressé le président par intérim Dioncounda Traoré à coups de marteau, jusque dans son bureau du palais présidentiel. Ils sont aussi accusés d’avoir tué 21 bérets rouges en avril 2012, des soldats soupçonnés d’avoir tenté un « contre-coup d’Etat ». Arrêté en novembre 2013 et assigné à résidence à 140 km de Bamako, Amadou Sanogo doit répondre de ses actes devant la justice de son pays.
ATTAQUE CONTRE LE FRANC CFA , BRUNO LE MAIRE RÉPLIQUE
(SénéPlus.com,Dakar) Polémique autour du franc CFA, Bruno LEMAIRE ministre de l’économie et des finances de la France freine le débat.il affirme que c’est faux de dire que le franc CFA n’est pas un modèle de développement.
Bruno Le Maire indique que le Sénégal et la Côte-d’Ivoire sont des exemples de réussite dans la stabilité et des garanties des investisseurs dans la zone CFA.
Il s’exprimait en marge de la cérémonie de lancement du projet CHOOSE AFRICA.
Le ministre français de l’économie et des finances est en visite au Sénégal.
DANS L'UNIVERS DES GP
« GP » (gratuité partielle) est le nom donné à des Sénégalaises qui profitent de conditions avantageuses de voyage pour vendre leurs kilos en trop en transportant des colis vers Dakar
Le regard perdu, Saliou, jeune cadre sénégalais vivant à Paris depuis onze ans, se demande s’il est à la bonne adresse dans ce petit magasin de la rue du Département dans le XIXe arrondissement de Paris. « Que voulez-vous ? », lui demande Astou, la quarantaine, vêtue d’une « ndokette » (robe sénégalaise à manches courtes qui arrive jusqu’aux tibias) bariolée sur un pull noir. « C’est pour envoyer un ordinateur à Dakar », rétorque le jeune homme. Il vient d’entrer dans la boutique d’une « GP » (gratuité partielle). C’est le nom donné à des Sénégalaises qui, bénéficiant de tarifs préférentiels pour les billets d’avion, utilisent leur franchise de bagages pour transporter des colis entre Paris et Dakar.
Astou et Saliou débutent un marchandage dans un coin du magasin. Puis l’ordinateur change de mains. Saliou donne son numéro en même temps que le nom et le numéro de téléphone de la personne qui doit récupérer le colis à Dakar.
Postiers de l’informel
Les informations sont aussitôt notées sur une feuille de papier qui est ensuite scotchée sur l’ordinateur. « J’envoie un ordinateur pour constituer ma dot de mariage au Sénégal et comme la cérémonie est prévue dans moins d’une semaine, c’est une urgence », confie Saliou. Commencée à 80 euros, la négociation sur le prix de l’envoi de l’ordinateur s’est « conclue à 50 euros ».
Le ballet des clients venus envoyer des colis au Sénégal est incessant. Code, règle et organisation des GP se résument ainsi. « C’est un travail correct qui se fait dans les normes », estime Khady, rencontrée dans un autre magasin dans le nord de Paris. Elle explique que dans le métier de GP, il y a « des repères, les tarifs sont fixes. C’est 7 euros par kilo en partance de Paris, et pour les ordinateurs et micro-ondes, les prix dépendent du marchandage ».
Ce sont les postiers de l’informel qui convoient des colis et des marchandises, entre Paris et Dakar et vice versa, deux ou trois fois par semaine. C’est un métier essentiellement féminin. Pourtant, les GP existent depuis « plus de 50 ans », selon divers témoignages.
Privilèges et atouts
Sollicités par une diaspora sénégalaise orpheline de services d’envois de colis pas chers, les GP attirent du monde. « Parallèlement à la demande, le nombre de personnes qui font le métier a sensiblement augmenté et cela nous donne plus de visibilité », admet Khady. La jeune femme est GP à temps partiel, car elle est aussi ingénieur agronome, diplômée de l’université de Dijon. L’activité de GP se distingue entre les « GP formels » et les « GP non formels », pour reprendre une classification Khady : « Quand je paie mon billet entre 350 000 et 400 000 F CFA (en moyenne 550 euros, nldr), certaines consœurs parviennent à avoir plus de 50 % de réduction, car elles ont des parents qui travaillent dans les compagnies de voyages ou à l’aéroport. »
C’est le cas d’Astou, la GP de la rue du Département à Paris : « Il y a plus de dix ans, j’étais encore femme au foyer et mon mari travaillait pour une compagnie à l’aéroport. J’ai décidé de me lancer dans le métier de GP. »
Marges importantes
A Paris ou à Dakar, quand les GP arrivent « les douaniers se lèvent parce qu’à force de les voir passer », ils sont facilement repérables. « D’autant plus que nous voyageons en général par groupe d’au moins quatre personnes, souligne Khady. Les douaniers se font des sous avec nous. Là où nous passons, les sous tombent. Nous honorons les taxes douanières. À Dakar, elles peuvent aller de 200 000 à 500 000 francs CFA. »
Cela n’empêche pas une certaine rentabilité. Avec les privilèges liés à leur statut, comme les cartes de fidélité au niveau des compagnies ou les facilités d’obtention du visa pour venir en France, les GP transportent 100 kg de bagages chacune par voyage là où un passager lambda est limité à 50 kg. Les marges semblent même très importantes, selon Khady qui n’a pour autant pas souhaité s’exprimer ni sur son chiffre d’affaires ni sur le montant de ses bénéfices réels. « Alhamdoulilah » (« Dieu merci » mais formule qui équivaut ici à « je ne me plains pas », ndlr). Pour Khady, si elle fait deux à trois fois par semaine le trajet Paris-Dakar, « ce n’est pas que pour le plaisir de prendre l’avion ». (article paru également dans Le Monde)
SÉGOLÈNE ROYALE REPRÉSENTERA MACRON À L'INVESTITURE DE MACKY
L'ancienne ministre sera notamment en visite au Sénégal du 1er au 3 avril prochain
Madame Ségolène Royal, représentant le président de la République française pour l’investiture du président Macky Sall, sera en visite au Sénégal du 1er au 3 avril et participera à la cérémonie d’investiture le 2 avril, informe un communiqué de l’ambassade de la France au Sénégal parvenu à Igfm.
Présidente de la Cop 21 et ambassadrice pour les pôles Arctique et Antarctique, Mme Royal animera, le lundi 1er avril, une conférence à l’ENA sur le thème « La place de l’Afrique dans Et après l’accord de paris sur le climat ».
Elle s’entretiendra également avec des experts sénégalais sur la restitution des biens culturels sur laquelle le président de la République française s’est engagé.
Elle compte se rendre ensuite au Musée de la Femme Henriette Bathily le 1er avril. Après une visite du musée, elle répondra à 17h aux questions sur son livre « Ce que je peux enfin vous dire ».
Le mercredi 3 avril, Mme Royal inaugurera en Casamance trois maternités solaires à Linkering, Paroumba et Thiewal Lao, réalisées sous l’impulsion de sa fondation DA Planète dans la continuité de la COP21.
DEFICIT DE LATRINES AU SÉNÉGAL, DES JEUNES DE LA SUISSE AU CHEVET DES VILLAGEOIS
Le problème des latrines au Sénégal émeut la suisse
(SénePlus.com, Dakar) jeunes touchés par les 300 mille latrines nécessaires par an au Sénégal, sont venus en construire. Ces jeunes de Cayla solidaire ont consacré leurs vacances scolaires pour construire ces ouvrages afin de soulager des villageois heureux de ce geste inattendu.
Au Sénégal, il manque deux cent mille latrines par an aux familles démunies et aucune structure citoyenne sénégalaise ou étatique ne semble s’en préoccuper.
AUDIO
EXPULSION DE MEMBRES D’AMNESTY INTERNATIONAL DE LA MAURITANIE, SEYDI GASSAMA PARLE DE MAL ENTENDU
(SénePlus.com,Dakar) Affaire des membres de l'organisation de défense des droits de l'homme refoulés de la Mauritanie, Le Directeur Exécutif d'Amnesty international donne son avis.
Seydi Gassama parle de mal entendu. Il espère que cela ne se reproduira plus car des discussions sont entamées avec les autorités Mauritaniennes.
KEMI SEBA VEUT PORTER PLAINTE CONTRE L'ÉTAT IVOIRIEN
L'activiste qui milite notamment contre le Franc CFA, avait été notamment expulsé de la Côte d'Ivoire mardi dernier
L'activiste Kémi Seba, qui milite notamment contre le Franc CFA, compte porter plainte contre l'Etat ivoirien et le ministre Béninois de l'Intérieur. Il l'a fait savoir ce matin lors d'une conférence de presse à Cotonou à laquelle a assisté notre correspondante sur place, Yen Houssou.
"Lorsque partout où vous allez il y a des milliers de gens un peu partout en Afrique qui suivent notre combat politique et que la seule réponse qu'on a à nous imposer pour nous contredire, ce sont des moyens coercitifs tels que la menace ou les expulsions, il en va de notre devoir de marquer symboliquement notre refus", a déclaré Kémi Seba.
Béninois d'origine, le président de l'ONG Urgence Panafricaniste, en tournée de sensibilisation sur le néocolonialisme, dit avoir a été expulsé de la Côte d'ivoire parce qu'il serait une menace à l'ordre public.
Une fois au Bénin, il a été interpelé puis relâché hier après une discussion avec le ministre de l'intérieur. Ce dernier l'aurait menacé de restreindre ses libertés s'il continue de déranger les partenaires économiques du Bénin, selon ses propos.
Joint par la BBC, le ministre béninois de l'intérieur nie avoir menacé l'activiste. Sacca Lafia affirme lui avoir demandé de mener ses activités sans troubler l'ordre public.
"Moi à titre personnel je n'ai pas peur de la prison, je l'ai fait à plusieurs reprises et ça ne m'a pas empêché de ressortir plus fort à chaque fois", a martelé Kémi Seba lors de la conférence de presse.
Il a promis de continuer "plus que jamais et avec encore plus de densité" ses mobilisations dans tous les pays d'Afrique francophone.