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30 avril 2025
Economie
par Alassane Thiam
MACKY ARROSE LA DIASPORA, JE NE DIS PAS MERCI
Sénégalais du Sénégal, avez-vous perçu vos 200 000F CFA de Macky Sall ? Cette surprenante décision saluée par certains immigrés posent néanmoins plusieurs interrogations, à l’exception de l’aide aux étudiants
Qui l’eût cru, l’argent du Sénégal vers la France ! Les immigrés de France ont eu la grande surprise de recevoir des mails et courriels provenant des leurs différents consulats notifiant que le président de la République a décidé de transférer des fonds de Dakar vers la France pour nous soutenir contre le coronavirus. Plus de 700 000 000F CFA nous tombent du ciel malgré la fermeture des frontières. Il nous est demandé de remplir un formulaire et de transmettre nos relevés d’identité bancaire, ce qui nous permettra de toucher 300€, environ 200 000F CFA.
Sénégalais du Sénégal, avez-vous perçu vos 200 000F CFA de Macky Sall ? Cette surprenante décision saluée par certains immigrés posent néanmoins plusieurs interrogations, à l’exception de l’aide aux étudiants. En effet, La France réputée pour être un état providence, dispose un système social solidaire qui n’existe nulle part ailleurs. Les soins sont gratuits et le salarié empêché d’exercer son travail durant cette période difficile, - donc en chômage partiel-, perçoit 84% de son salaire net. Le revenu de solidarité active (R.S.A) existe pour ceux qui ont épuisé leurs droits aux allocations chômage.
L’allocation personnalisé au logement (A.P.L.) permet de réduire jusqu’à 90 % les charges fixes de loyer pour les personnes ayant droit aux minima sociaux. Il convient de noter que les sénégalais ont les mêmes droits sociaux que les français. Ce constat ne nous invite pas à considérer que les immigrés vivent confortablement en France, non. Il pose néanmoins la question de notre rapport à l’argent et sa distribution anarchique, alors que notre pays souffre avant et pendant cette pandémie de difficultés majeures, parfois innommables.
Cette décision loufoque et kafkaïen me rend schizophrène. Cette somme d’argent sera renvoyée illico presto à nos familles installées au Sénégal car les Sénégalais de France transfèrent une très grande partie de leurs revenus pour subvenir aux besoins à leurs parents ou/et construire des écoles, des centres de santé, etc. Il ne faut pas oublier le «vol retour», puisque les immigrés paieront des frais liés au transfert d’argent vers le Sénégal.
Faites votre calcul ! RIA, WESTERN UNION … auront leur part du gâteau. Ce qui diminuera naturellement cette aumône. Par conséquent, je refuse de m’inscrire pour percevoir les 200 000f CFA qui, à mon sens, sont plus utiles à mes compatriotes au Sénégal qui souffrent terriblement pendant cette période de pandémie. Ce coup de gueule ne remet nullement en cause nos compatriotes en France qui n’ont rien demandé ; puisque l’argent tombe du ciel, il faut bien le ramasser.
D’aucuns me rétorqueront à juste titre : «Regardez autour de vous. A Dakar, des personnes qui n’ont jamais exercé une activité professionnelle roulent en 4X4 neuves, distribuent des billets de banque et nos dirigeants bénéficient beaucoup avantages qui n’existent pas dans les pays développés». Ils ont raison mais ces réactions s’apparentent-elles à un constat ou une dénonciation ?
Voulons-nous être à la place du khalife pour pérenniser ces gabegies ou sommes-nous prêts ou réinventer un autre modèle. Moi, je préfère que l’argent ne tombe pas du ciel et que nos dirigeants l’utilisent à bon escient afin que les immigrés n’aient plus à combler les failles de l’état. Permettez-moi, je ne dis pas : «MERCI».
par Cheikh Tidiane Dièye
POUR QUE L'ÉCO SOIT RÉELLEMENT NOTRE MONNAIE
Je demande aux dirigeants de la CEDEAO de s’opposer à l’utilisation du nom et des signes de l’éco, qui constituent un symbole la libération des peuples ouest-africains et non un instrument de la servitude de certains États
Ils peuvent bien se donner bonne conscience en affirmant que le Franc CFA, sous sa forme coloniale et post-coloniale, est en train de mourir. Mais qu’ils n’essayent pas de nous faire croire que ce qui va naître sera l’ECO.
L’ECO n’est pas la monnaie de l’UEMOA et ne le sera pas. C’est un projet souverain de la CEDEAO pris au piège des manœuvres d’une France qui, face à des dirigeants africains sans épaisseur, a réussi à faire d’une pierre deux coups: torpiller un projet de la CEDEAO sur lequel elle n’a aucune prise et usurper un symbole monétaire qu’il fait naître ligoté et enchaîné à l’euro pour une durée indéterminée.
Au moment où la crise sans précédent du COVID 19 amène certains grands dirigeants du monde à se donner les moyens de consolider leurs acquis et à d’autres de rompre les équilibres défavorables et les chaînes de la dépendance, il se pourrait bien que rien ne change en Afrique. La faute à des dirigeants incapables de prendre conscience des enjeux de l’heure et de comprendre que les disruptions ne sont plus seulement nécessaires. Elles sont devenues incontournables.
Je demande, une fois encore, aux dirigeants de la CEDEAO de s’opposer à l’utilisation du nom et des signes de l’ECO, qui constituent un symbole de la libération des peuples ouest africains et non un instrument de la servitude de certains États.
J’invite en particulier le Nigeria, le Ghana et les autres pays de la ZMAO à rejeter la réforme de la France. Je milite et œuvre depuis plus de 15 ans pour l’avènement d’une monnaie souveraine et flexible dans la CEDEAO, en appui aux politiques sectorielles commerciale, agricole et industrielle. Je poursuivrai ce combat avec tous les intellectuels, militants, acteurs politiques et de la societe civile ouest africaine pour faire barrage aux desseins de la France et ses représentants.
Je recommande aux États de l’UEMOA de continuer à utiliser le Franc CFA arrimé à l’euro aussi longtemps qu’ils le voudront, tout en œuvrant, comme ce fut le cas ces dernières années, pour des convergences nécessaires à la création de l’ECO.
Ainsi, plus tard, lorsque les conditions seront réunies au niveau de la CEDEAO, et cela arrivera tôt ou tard, l’ECO naîtra en tant que monnaie libre, flexible et souveraine. Elle sera alors notre monnaie.
L'ECO À PETITS PAS
Le vrai changement en profondeur c’est la rupture des liens « techniques » entre les pays concernés, le Trésor et la Banque de France. La France ne va plus cogérer la monnaie ouest-africaine avec les États concernés
Le projet de loi entérinant la fin du franc CFA a été adopté ce mercredi 20 mai en Conseil des ministres par le gouvernement français. Ce texte valide formellement la transformation de la monnaie ouest-africaine qui changera de nom pour s'appeler l'éco. C’est une nouvelle étape après l’annonce faite le 21 décembre par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara.
La réforme concerne huit pays membres de l'Union monétaire ouest-africaine : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle était dans les tuyaux depuis au moins trois ans et a pu aboutir après de longues négociations entre la France et les pays concernés lors du dernier semestre 2019.
Ce qui va changer c’est tout d’abord le nom de la monnaie. Le franc CFA deviendra l’éco. Mais le vrai changement en profondeur c’est la rupture des liens « techniques » entre les pays concernés, le Trésor et la Banque de France. La France ne va plus cogérer la monnaie ouest-africaine avec les États concernés.
Autre changement, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France. Cette obligation était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par tous ceux qui ont œuvré pour cette réforme. La France va aussi quitter tous les organes de décision et de gestion de l’UEMOA. Mais Paris continuera d'offrir des garanties en cas de crise monétaire.
Le processus n’en est qu’à son début
Pour l’instant l’éco va toujours être rattaché à l’euro avec une parité fixe ce qui garantit la même valeur de la monnaie pour les consommateurs. Paris passe en somme d’un rôle de co-gestionnaire à un rôle de garant, mais en pratique cela ne va rien changer dans le quotidien des consommateurs.
Les étapes et les questions sont encore nombreuses. A quelle date les nouveaux billets seront-ils imprimés ? Quand entreront-ils en vigueur ? Il faudra probablement patienter pour tenir un eco entre les mains, peut-être même plusieurs années.
Il faudra attendre encore plus longtemps pour que l’ancienne zone franc rallie à elle les autres pays de la Cédéao, pour construire une monnaie unique. Dans la zone Cédéao, certains ne voient d’ailleurs pas cette réforme d’un bon œil notamment le Nigeria.
L'Afrique centrale, zone monétaire à part
Le géant économique n’appartient pas à la zone franc, il gère sa propre devise, le naïra. Et comme les autres pays anglophones de la région, le Nigeria est prudent et exigeant. Ces pays qui participent à la réflexion sur une monnaie unique dans la zone Cédéao, mettent en avant pour aller vers cette monnaie des critères auxquels peu d’Etats peuvent répondre.
A noter que cette réforme ne concerne pour l’instant pas les six pays d’Afrique centrale qui utilisent aussi le franc CFA. Ils se trouvent dans une zone monétaire distincte et sont dans une autre dynamique régionale. Le débat est cependant déjà lancé.
LE FLÉAU DES FAUX BILLETS
Des immeubles poussant comme des champignons, de nouveaux riches qui sortent ex nihilo… Les signaux alimentant les soupçons de blanchiment et faux monnayage sont nombreux. La dernière affaire portant sur plus de 1 200 milliards F CFA donne le vertige
En plus de chasser des investisseurs potentiels, la contrefaçon de monnaie est un fléau qui pourrait être préjudiciable à toute l’économie, en créant un déséquilibre entre la masse monétaire et la production de biens et services.
Des immeubles qui poussent comme des champignons. De rutilantes voitures qui roulent sur les routes de la capitale. Les nouveaux riches qui sortent ex nihilo… Les signaux sont assez nombreux pour alimenter les soupçons de blanchiment et faux monnayage de billets de banque. Un mal si profond qui peut gangréner toute l’économie nationale. Pour les spécialistes de la matière économique, c’est surtout la dernière affaire qui porte sur une valeur estimée à plus de 1 200 milliards F CFA qui donne le vertige. Docteur Souleymane Astou Diagne témoigne : ‘’J’ai eu le tournis quand j’ai entendu cette information. Je me demande comment des gens peuvent prendre le risque de mettre autant de liquidités en circulation dans notre économie nationale. C’est plus qu’un crime ça. On doit les sanctionner de la manière la plus sévère possible. Ils mettent en danger tout le tissu économique national : nos emplois, notre santé, l’éducation… Tout est mis en péril, si leur forfait avait été accompli. Cela décrédibilise tout le système économique.’’
Abondant dans le même sens, docteur Malick Sané, Directeur du Laboratoire de politiques commerciales, estime que cela dépasse l’entendement et devrait augmenter la vigilance des plus hautes autorités.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, avec un laxisme parfois complice de certaines autorités, peut avoir des effets néfastes sur le tissu économique. Parmi ces impacts, relève le Dr Sané, il y a le risque d’inflation, de discrédit de la monnaie elle-même… ‘’Le faux monnayage est source de déséquilibre de l’économie. Vous savez, la création monétaire voudrait que toute monnaie créée ait une contrepartie.
C’est la valeur de la production qui représente à peu près la monnaie créée, ce qui donne la masse monétaire. Si la quantité de monnaie excède la valeur des biens et services existant dans l’économie, cela peut déboucher sur ce qu’on appelle l’inflation monétaire. De telle sorte que les gens auront de l’argent, mais la marchandise fait défaut’’, peste-t-il. Et de renchérir : ‘’L’autre risque, c’est le discrédit porté sur la monnaie. La valeur de celle-ci est basée sur la confiance. Si une monnaie est reproduite à certaines proportions de manière frauduleuse, cela peut saper le moral des agents économiques qui ne veulent plus détenir cette monnaie.’’
Dans la même veine, Souleymane Astou Diagne souligne qu’en fait, cette baisse de la confiance des acteurs instaure une incertitude sur le marché. ‘’Il faut savoir, dit-il, pour que l’économie puisse fonctionner, il faut que les transactions économiques soient très élevées. Or, les faux billets ralentissent ces transactions, à cause de ce déficit de confiance. Cela peut se traduire par une réduction de la production ou des activités commerciales. Ce qui est fort préjudiciable à l’économie nationale’’. Les faux billets, renseigne-t-il, augmentent de manière artificielle la masse monétaire en circulation. ‘’Comme vous le savez, il revient à la Banque centrale de mesurer le niveau de la masse monétaire en circulation ; et c’est en fonction de la production de biens et services. Toute augmentation de monnaie non émise par la Banque centrale peut impacter sur la politique monétaire et économique, et peut avoir des impacts sur les prix’’.
Toutefois, tiennent à préciser nos interlocuteurs, le fléau n’a pas encore atteint des proportions de nature à avoir de telles influences sur le marché sénégalais. ‘’Nous pouvons craindre l’inflation si, par exemple, cette contrefaçon de monnaie atteint certains niveaux. Mais force est de constater que ce n’est pas encore le cas. Tout dépend donc de la quantité de fausse monnaie en circulation. Pour l’heure, le phénomène est marginal et il est heureux de constater que les forces de défense et de sécurité veillent au grain’’, reconnait le Dr Diagne.
A en croire l’économiste Bassirou Bèye, ancien formateur à l’Ecole supérieure d’économie appliquée (ESEA/ex-ENEA), l’Etat devrait, en tout cas, tout mettre en œuvre pour juguler le mal qui devient endémique. ‘’Je pense qu’il faudrait même penser, à l’instar de certains pays, mettre en place une brigade spéciale chargée de traquer ces criminels dont l’activité s’avère désastreuse pour notre faible économie. Certains signes devraient pousser à s’interroger sur la fortune de certains citoyens. On ne devient pas riche comme Crésus en un claquement de doigts, alors que, dans la pratique, on ne mène aucune activité pour justifier une telle richesse. Et une telle brigade aurait pu mener ce genre d’enquête, car le phénomène prend de l’ampleur’’.
A en croire l’économiste, ‘’lutter contre les faux billets, c’est préserver la croissance économique. Ne pas gérer cette problématique, c’est mener le pays vers la faillite’’.
Il y va, fait-il remarquer, de la pérennité même des régimes. ‘’Certes, on n’a pas encore atteint certains niveaux et des efforts sont déployés pour mettre les délinquants hors d’état de nuire. Mais, il urge de renforcer la lutte pour enrayer toute dérive. Il faut savoir que la production de fausse monnaie peut même être utilisée comme une arme politique ou géopolitique. Cela a été fait dans certains pays comme en Guinée, quand celle-ci a pris la décision d’avoir sa propre monnaie. Le débat se pose aussi avec l’Eco qui est encore en gestation. C’est un véritable problème qui nécessite la prise de décisions fortes’’. Très inquiet, le spécialiste prévient que même à l’intérieur d’un pays, ce procédé tout comme le trafic de drogue peut jouer à la déstabilisation d’un pouvoir.
Il faudrait donc, selon lui, user de tous les moyens possibles dont le renseignement, l’espionnage… pour endiguer le mal. La monnaie, explique M. Bèye, est au centre de l’activité économique. ‘’Quand le secteur monétaire est déréglé, tous les autres secteurs suivent. Et c’est un désastre pour un pays. En attendant de trouver des moyens efficaces pour démanteler ces réseaux, il faut surtout essayer de protéger les populations, en leur rendant accessibles les outils de détection de fausse monnaie. Mais dans le moyen, long terme, il faut penser à de véritables politiques pour les éradiquer une bonne fois pour toutes’’.
Revenant sur la lutte contre le fléau, Souleymane Astou Diagne estime qu’il faudrait une répression plus sévère. ‘’Cela s’apparente à un vol, parce que c’est l’argent d’honnêtes citoyens qui est parfois subtilisé de manière frauduleuse. Tu fais une transaction en donnant de la bonne monnaie. En retour, on te donne de l’argent que tu ne pourras utiliser nulle part. C’est du vol. C’est de l’arnaque. Il faut donc des solutions judiciaires sévères’’, souligne le Dr Diagne, non sans préciser que de pareilles informations pourraient chasser d’éventuels investisseurs. ‘’Imaginez des étrangers qui veulent venir investir chez nous. S’ils voient de telles informations, ils peuvent se retourner, parce qu’ils n’auront plus confiance au système’’.
par Papa Meissa Gueye
IMPACTÉS MAIS PAS MENDIANTS
Il faut que les artistes qui déclarent des manques à gagner de centaines de millions cessent la comédie. Le fonds de secours aux acteurs culturels ne doit pas être des liasses de billets que l’on se partage
Le Sénégal, à l’instar d’autres pays du monde et de l’Afrique, vit une situation très difficile. La pandémie du coronavirus est en train de bouleverser le mode de vie des artistes et a fini de les installer dans un désarroi qui ne semble pas avoir de fin. Les autorités gouvernementales et sanitaires font des pieds et des mains pour contenir la maladie et éviter qu’elle n’atteigne de plus larges couches. Des mesures contraignantes sont prises : état d’urgence suivi de couvre-feu, limitation des déplacements, interdiction des voyages inter-régions, fermeture de certains marchés, bouleversement complet du transport en commun, point de rassemblements. Le secteur culturel s’est révélé très touché par ces mesures. Plus de concerts, plus de représentations théâtrales, l’activité artistique dont la pratique est liée à la présence du public vit ses plus durs moments.
Si dans un premier temps, ces mesures ont trouvé un écho favorable dans une large frange de la population, de plus en plus elles sont contestées. La raison est que le Sénégal est un pays dont l’économie est essentiellement basée sur l’informel. Les mesures bien que salutaires tuent les affaires des artistes et les réduisent à une situation de précarité qu’ils peinent à accepter et à surmonter. Pour autant, cela ne doit pas faire d’eux des mendiants.
Impactés oui !
Mendiants non !
La balle se trouve dès lors dans les deux camps : celui du ministère en charge de la Culture et de la Communication et celui des acteurs culturels. Il est vrai qu’il y a un déficit de communication au niveau du ministère qui ne peut fournir aucune information sur l’ aide et le secours destinés aux acteurs culturels décidés et rappelés par le président de la République, notamment lors d’un récent Conseil des ministres .
Nous invitons donc le ministre de la Culture et de la Communication à communiquer juste et vrai sur la situation au moment où les acteurs culturels, eux aussi exagèrent et versent même dans le ridicule, comme ce fut le cas avec Thione Seck, remettant ses factures au ministre. Nous condamnons cette attitude avec la dernière énergie, parce que nous pensons qu’il n’est pas décent de profiter de cette situation de pandémie, pour régler des problèmes alimentaires qui n’ont rien à voir avec le contexte dans lequel nous sommes. Il faut également que les artistes qui déclarent des manques à gagner de centaines de millions cessent la comédie. Qu’ils reviennent donc à la raison, d’autant qu’ils n’ont eu qu’un mois d’inactivité, car le mois de carême n’a jamais été un mois prolifique pour les artistes. Toutes les activités sont aux arrêts durant le mois béni.
De notre point de vue, le fonds de secours aux acteurs culturels ne doit pas être des liasses de billets que l’on se partage. Des mécanismes doivent être mis en place par les autorités pour faire bénéficier de ce fonds, tous les acteurs impactés ; à charge également pour ceux-ci d’imaginer des scénarii basés sur des démarches communes, débouchant sur des projets structurants pour chaque secteur, ouvrant ainsi la voie à un Nouvel Ordre Culturel.
De ce fait, nous proposons à la place d’une distribution automatique, le lancement d’appel à projets calqués sur la situation que nous vivons et celle d’après Covid-19 ; il sera ainsi réglé, le problème de répartition et de distribution, ce qui fera certes beaucoup de mécontents, mais contribuera à projeter les acteurs dans une démarche inclusive d’innovation, quant au financement et au développement de la Culture, dans notre pays ; démontrant ainsi notre génie créateur en ce qui concerne la gouvernance future de notre secteur.
Oui pour un appel à projet Covid-19 !
Non, pour un partage de fonds !
Impactés mais pas mendiants.
Papa Meissa Gueye est artiste/entrepreneur culturel
par Ousseynou Nar Guèye
IMMUNITÉ COLLECTIVE ET SORTS INDIVIDUELS, L’OPTION MACKY SALL CONTRE LE COVID-19
Sur le continent noir, à forte population jeune où les personnes entrent à un âge avancé sur le marché du travail et y restent longtemps, l’immunité collective, en « brûlant ces bibliothèques que sont les vieillards », libéra des millions d'emplois
« Il nous faut apprendre à vivre avec le virus ». C’est la phrase-choc (et effectivement assez choquante) qui restera du discours du 11 mai du président Sall. Les réactions des partis politiques (porte-parole de l’allié parti Socialiste, y compris), des chapelles religieuses (église et confréries musulmanes) et du front social (syndicats enseignants) est unanime : la volte-face de Macky Sall, dans « la guerre » qu’il avait lui-même décrété contre le Covid-19, est un acte de non-assistance à population en danger.
Pourtant, le choix de M. Sall semble être celui fait aussi par les dirigeants des autres pays africains (Ghana, Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Burkina Faso) mais aussi occidentaux (France, USA…). Tous ces gouvernants disent la même chose : le virus est là pour durer et il faut faire avec dans nos vies quotidiennes ; le directeur général de l’OMS lui-même conforte cette thèse. Selon lui, le coronavirus est là pour des années encore. Conclusion ? il faut déconfiner et ainsi décadenasser les économies nationales et les échanges mondiaux. Au risque, sinon, de voir le monde entier plonger dans la pire et plus longue récession des temps modernes.
Le choix est donc celui de la théorie dite de l’immunité collective : en pratique, laisser le virus circuler, infecter le maximum de personnes, qui en ressortiront malades, et éventuellement décédées. Ou guéries, et immunisées. Le pic étant rapidement atteint et la courbe de la cloche de la pandémie retombant fissa.
Avec cette immunité collective, chacun est laissé à son sort individuel. Et si le pari est réussi, au lieu d’un marasme économique mondial, on risque bien d’assister à un rebond économique positif et spectaculaire global, pareil à celui que la planète a connu au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Pour l’Afrique comme pour le monde, ce boom économique sera alors la résultante d’un boomerang démographique : le trépas massif des seniors, catégorie sociale la plus vulnérable au Covid-19 et la plus susceptible d’en décéder.
En Europe, et notamment dans un pays à modèle social d’Etat-providence comme la France, la question des retraites sera ainsi réglée. Ces pays à forte population de retraités n’auront plus à assurer le paiement dispendieux de leurs pensions, que les contributions des entreprises et des actifs n’arrivent pas à assurer, et pour lequel on s’escrime à faire adopter un système de capitalisation, que les populations rejettent en bloc.
En novembre 2018, dans une étude, le FMI estimait que l’Afrique doit créer 20 millions d’emplois pendant 20 ans pour « absorber les nouveaux arrivants sur les marchés du travail ». Pour ce qui est du continent noir donc, à forte population jeune (âge moyen au Sénégal : 19 ans), où les personnes entrent à un âge avancé sur le marché du travail, et y restent longtemps passé la soixantaine, l’immunité collective, en « brûlant ces bibliothèques que sont les vieillards », libéra des millions de postes dans l’emploi formel et informel. La question de l’emploi des jeunes sera ainsi réglée.
Cette analyse est bien cynique. Mais c’est le président Sall qui a commencé.
Ousseynou Nar Gueye est éditorialiste, fondateur – éditeur du site d’informations Tract.sn
LA FRANCE ENTÉRINE LA FIN DU FCFA DANS UN PROJET DE LOI
Le texte adopté en Conseil des ministres acte la transformation du CFA, qui deviendra l'Eco, en maintenant la parité fixe avec l'Euro, ainsi que la fin de la centralisation des réserves de change des Etats d'Afrique de l'ouest auprès du Trésor français
Le projet de loi entérinant la fin du franc CFA a été adopté ce mercredi 20 mai par le Conseil des ministres du gouvernement français. C'est un texte "très attendu" par les pays de l'Union monétaire ouest-africaine, a annoncé la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.
Le texte adopté en Conseil des ministres valide la transformation du franc CFA, qui deviendra l'Eco, en maintenant la parité fixe avec l'Euro, ainsi que la fin de la centralisation des réserves de change des Etats d'Afrique de l'ouest auprès du Trésor français.
La fin du franc CFA résulte de l'accord de coopération signé le 21 décembre 2019 entre Emmanuel Macron et les gouvernements des Etats membres de l'Union monétaire ouest africaine, qui avaient annoncé cette réforme historique de la coopération monétaire entre la France et ces Etats africains.
"Cette fin symbolique devait s'inscrire dans une renouvellement de la relation entre la France et l'Afrique et écrire une nouvelle page de notre histoire", a déclaré Sibeth Ndiaye.
L'Eco remplace le franc CFA dans huits pays d'Afrique de l'Ouest
Le 21 décembre, le président ivoirien Alassane Ouattara avait annoncé, en présence du président français, que huit pays d'Afrique de l'Ouest et la France avaient décidé de cette réforme d'envergure du franc CFA, qui va changer de nom pour s'appeler l'Eco en 2020.
Le franc CFA était "perçu comme l'un des vestiges de la Françafrique", avait alors déclaré Emmanuel Macron.
Le franc CFA percu comme "un vestige de la Françafrique"
La Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du franc CFA.
A été également décidé le retrait de la France des instances de gouvernance dans lesquelles elle était présente.
La parité fixe avec l'euro du franc CFA, le futur Eco, doit être maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA). Ce point est appelé à évoluer lorsque la monnaie commune ouest-africaine verra le jour.
La réforme a été négociée tout au long du second semestre 2019 entre la France et les huit pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA): Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
Elle ne concerne pas pour l'instant les six pays d'Afrique centrale qui utilisent le franc CFA mais forment une zone monétaire distincte.
VIDEO
UN TEMPS INITIATIQUE POUR REPENSER UNE AUTRE AFRIQUE
L'économiste camerounais, Martial Ze Belinga, décrypte la crise du coronavirus vu du continent. Il appelle les Etats africains à sortir du paradigme colonial
Entretien avec Martial Ze Belinga "L'Afrique à l'épreuve du Covid-19"
Economiste et sociologue de formation, Martial Ze Belinga est un auteur, éditorialiste pour la revue Présence Africaine et chercheur indépendant en sciences sociales. Il est actuellement membre du comité scientifique de l'UNESCO pour l'Histoire Générale de l'Afrique. Son champ d'expertise couvre l’économie de la culture, les questions de décolonialité et l’histoire générale de l’Afrique. Il est le co-auteur de l'ouvrage intitulé « Sortir de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ? », publié en 2016, qui a permis d'enrichir le débat sur la question monétaire en Afrique francophone ainsi qu'en France.
LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DES NOIX D'ACAJOU DEMARRE ENFIN
Après plusieurs semaines d'incertitude, on assiste enfin au démarrage de la commercialisation des noix d'acajou en Casamance.
Après plusieurs semaines d'incertitude, on assiste enfin au démarrage de la commercialisation des noix d'acajou en Casamance. Une commercialisation qui demeure toutefois très timide. Depuis quelques jours, on voit passer de temps en temps des camions chargés de noix débarquer à Ziguinchor où les magasins détenus par les professionnels de la filière sont en train d'ouvrir petit à petit leurs portes.
Aux devantures de certains de ces magasins à Ziguinchor, on a même commencé à sécher les premiers arrivages de noix d’acajou. Preuve que la campagne a bel et bien démarré. Mais, encore une fois, ce n'est pas encore le grand rush et on est encore loin de l'effervescence habituelle. En fait, la plupart des opérateurs indiens, qui sont les principaux acheteurs, sont encore absents. Les magasins sont gérés par leurs représentants. D'où la très faible quantité de noix réceptionnée. Mais toujours est-il que ce démarrage au petit trot fait renaître un peu l'espoir chez les producteurs qui avaient commencé à se lamenter quant à l'issue de cette campagne.
Ils craignaient l'éventualité d'une campagne blanche cette année à cause de la pandémie du coronavirus qui a bloqué toutes les activités économiques à travers le monde. Ce début de campagne ne les rassure toutefois pas tout à fait dans la mesure où le prix du kilogramme de la noix a considérablement chuté par rapport aux années précédentes. Actuellement, en ce début de campagne, ce kilo est cédé à 250 francs bord champ contre 350 francs à la même période l'an dernier. Ce qui crée un manque à gagner énorme pour les producteurs. Beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui partagés entre l'idée de vendre à perte tout de suite leurs récoltes ou d'attendre une éventuelle hausse des prix. C'est le cas de Landing Diédhiou, un producteur habitant dans un petit village à l'ouest de Ziguinchor, qui dit être désemparé par rapport au prix très bas ayant cours actuellement sur le marché. Avec ce prix, toutes ses prévisions seront faussées, autrement dit il n'aura pas les ressources nécessaires pour assurer la survie de sa famille d'ici les prochaines récoltes de riz. « La campagne a enfin commencé, on n’y croyait même pas à cause de ce coronavirus. On commence à vendre petit à petit nos noix, mais c'est le prix qui pose problème.
Les quelques acheteurs qui se présentent à nous, proposent 250 francs le kg. Cela ne nous arrange pas du tout », confie-t-il. A l’en croire, en vendant à ce prix sa récolte, ses ressources risquent de s'épuiser dès le mois d'août, alors que les premières récoltes de riz sont prévues début novembre. Cela créera un déficit vivrier pour sa famille, souligne-t-il. « Si je vends mes noix à 250 francs le kg, je vais subir une perte de près de 200 000 francs par rapport à mes ventes de l'année dernière. Cela créera un déficit vivrier pour ma famille, à partir du mois d'août je n'aurai pas de quoi faire face aux besoins quotidiens de ma famille, alors que les premières récoltes de riz n'interviendront pas avant fin octobre. C'est pour cela que je dis que ce prix ne m'arrange pas. Je voulais attendre quelques jours pour voir si les prix vont remonter un peu, mais là aussi il y a un risque parce qu'on ne sait pas si la campagne va se poursuivre à cause du coronavirus. Si tel n'est pas le cas, les pertes seront encore plus importantes puisqu'il va sans dire que les prix baisseront davantage ou il n'y aura même pas vente », relève notre interlocuteur.
Les opérateurs asiatiques démarquent en Casamance
Aka Mpamy, un autre producteur a, lui aussi, la même préoccupation. il dit qu'en vendant ses noix au tarif actuel, il ne va pas s'en sortir car il aura un déficit de ressources pour couvrir les besoins de sa famille durant la dure période hivernale. Raison pour laquelle, il dit hésiter entre vendre tout de suite sa récolte, qui avoisine les trois tonnes, ou jouer la montre. S’il se précipite, il craint que les prix montent après dans l’éventualité que les opérateurs asiatiques débarqueraient en Casamance. Auquel cas, il n’aura plus que ses yeux pour pleurer. « Actuellement, je suis à la fois confus et découragé car vendre mes noix à 250 francs me causera d'énormes pertes. Je vais perdre au moins 100 francs par kg car l'année passée le plus bas prix était de 350 francs le kg à bord champ en début et fin de campagne. On avait même vendu les récoltes de deuxième génération arrivant à maturité au mois de mai à 550 francs le kg. Je me demande donc s'il faut vendre au prix actuel ou s'il faut attendre en espérant que les prix monteront si éventuellement les opérateurs indiens viennent », hésite-t-il.
Les intermédiaires en position de force
Du côté des intermédiaires qui sont les principaux acheteurs, pour l'instant, l'on indique que l'augmentation éventuelle des prix n'est pas possible à l'état actuel des choses parce que leurs partenaires indiens ou chinois pour qui ils travaillent ne sont pas prêts à dépasser les 350 francs pour le kg rendu à Ziguinchor. « Nous ne pouvons pas prendre le kg à plus de 250 francs en brousse parce que nos partenaires indiens ou chinois pour qui nous travaillons nous ont dit de ne dépasser la barre des 350 francs à Ziguinchor.
Par conséquent, nous ne pouvons pas aller au-delà de ce prix. Vous savez que les noix d'anacarde sont cotées en bourse », confie Abdourahmane Diallo, un intermédiaire selon qui relève en Guinée-Bissau voisine, un grand producteur de noix d’anacarde, c'est également le même tarif qui a cours.
Selon lui, cette année également les prix risquent de ne pas beaucoup monter car non seulement il y a cette pandémie du coronavirus qui bloque toutes les activités économiques, à travers le monde, mais il y a aussi et surtout le fait que de plus en plus de pays produisent la noix d’acajou à travers le monde notamment en Afrique et en Amérique latine comme au Brésil.
IBOU FALL DISTRIBUE SES PLAINTES
Le milliard 400 millions de l’aide à la presse n’a pas fini de soulever des vagues. Après les protestations du Cdeps, c’est au tour de l’administrateur de Forte impression Sa éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais de hausser la voix
Le milliard 400 millions de l’aide à la presse n’a pas fini de soulever des vagues. Après les protestations du Cdeps, c’est au tour de l’administrateur de Forte impression Sa, éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, de déposer une série de plaintes contre le ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop, les membres de la commission d’attribution, Mame Goor Diazaka et X pour détournement de fonds publics, enrichissement sans cause.
Non content de s’être attiré les foudres des patrons de presse, le ministre de la Culture et de la communication va devoir aussi s’expliquer devant la justice et devant les corps de contrôle. Après le partage du milliard quatre cent millions de francs de l’aide à la presse de cette année, Abdoulaye Diop a dû faire face aux grincements de dents du Conseil des diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps).
Cette fois, il devra fournir des explications au président de la République et peut-être même payer 300 millions de francs Cfa, si jamais la plainte introduite par Ibrahima Fall, administrateur de Forte impression Sa, éditrice du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, venait à être entendue.
«J’ai l’honneur, par la présente, en ma qualité de directeur de publication du journal satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, et en espérant que l’Inspection générale d’Etat sera saisie, de dénoncer avec la dernière énergie les membres de la commission d’attribution de l’aide à la presse, pour détournement de fonds publics, Monsieur Abdoulaye Diop, le ministre de la Culture et de la communication, pour complicité, le dénommé Mame Goor ‘’Diazaka’’ pour complicité de détournement de deniers publics et enrichissement sans cause et X, pour enrichissement sans cause, complicité de détournements de deniers publics, visant tout individu qui en aurait bénéficié indûment, pour enrichissement sans cause», écrit M. Fall dans la missive qu’il a adressée au Président Macky Sall.
Le P’tit Railleur Sénégalais, journal satirique qui existe depuis 7 ans, s’étonne de ne pas figurer dans la grille de répartition de l’aide à la presse au moment où le chanteur Mame Goor Diazaka et son site web sont servis. «Les mystères qui entourent la liste des bénéficiaires de cette aide estimée cette année à 1,4 milliard de francs Cfa, contre 700 millions de francs Cfa les années précédentes, nous confortent dans nos doutes quant à l’équité de la répartition de cette aide dont la destination initiale est manifestement détournée», estime le journaliste satirique qui s’est fait un nom dans la presse
sous le sobriquet de Ibou Fall.
Auteur de six ouvrages dans la série des «Sénégalaiseries», Ibrahima Fall est journaliste depuis trente ans, écrit-il dans sa lettre. «Tant que c’était une affaire de critères, je pouvais être d’accord. Mais qu’on me dise que Mame Goor est sur la liste, je considère qu’on a insulté 30 ans de journalisme et je ne laisserai pas passer. Je le suivrai jusqu’au but», assure M. Fall au bout du fil.
Ibrahima Fall, qui réclame «un dû et réparation du préjudice», en appelle aussi aux organes de contrôle de l’Etat. «Plainte a été déposée auprès du procureur de la République afin que le droit soit dit dans cette nébuleuse. Nous espérons que l’Inspection générale d’Etat se penchera sur la gestion de ces fonds qui finalement causent plus de torts à la profession qu’ils ne lui profitent», note M. Fall.
De même, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’Office national de lutte contre la corruption (l’Ofnac), le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et l’Assemblée nationale seront saisis pour l’ouverture d’une enquête, notamment parlementaire.
Et pour finir, le ministre lui même a été servi par une lettre au ton hardi : «Ce que je peux vous dire, en prenant l’opinion à témoin : libre à vous de donner de la confiture aux cochons, mais vous n’insulterez pas trente ans de journalisme impunément.»