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2 mai 2025
Economie
LE COMITÉ DE SUIVI DE FORCE COVID-19 AU COMPLET
Le président Macky Sall a signé le décret numéro 2020 – 977, portant nomination des membres du comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du force covid-19
Le président Macky Sall a signé le décret numéro 2020 – 977, portant nomination des membres du comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du force covid-19. Ci-dessous la liste des représentants du gouvernement, de l’Assemblée nationale ou de la société civile qui composeront ledit comité.
Les ministères:
Me El Housseyni Kane (Ministère en charge du suivi du Pse),
Abdoulaye Samb (Ministère des Finances)
Baba Cissé (Ministère des affaires étrangères)
Ndiogou Diouf (Ministère du développement communautaire)
Pierre Ndiaye (Ministère de l’Economie)
Assane Mbengue (Ministère de la Santé)
Assemblée nationale:
Seydou Diouf (Majorité)
Toussaint Manga (Opposition)
Issa Sall (Non inscrit)
Hcct:
Lala Aïcha Fall
Alioune Badara Faye
Cese:
Elhadj Ibrahima Mbow
Mme Maïmouna Isabelle Dieng
Elus:
Aliou Sall (Président de l’Ams)
Adama Diouf (Président de l’Ads)
Les partis politiques:
Nicolas Ndiaye (Majorité présidentielle)
Aissata Tall Sall (Majorioté)
Habib Sy (Opposition)
Gbnagna Touré (Opposition)
Pape Diop (Non aligné)
Mohamed Massamba Sy (Non aligné)
Société civile:
Oumar Diop
Alassane Seck
Mame Yacine Camara
Secteur Privé:
Bocar Sy
Mbagnickl Diop
Syndicats:
Mademba Sock
Lamine Fall
Les consommateurs:
Momar Ndao
Me Masokhna Kane
par Abdourahmane Sarr
AFRIQUE : ACTEUR MARGINAL, RÉVEIL FORCÉ
L'équipe de Macky Sall devrait l'aider à comprendre que l’Afrique n’est pas un acteur important du commerce international, qu’elle est une menace pour elle-même, pas pour le monde. On ne peut rien pour les Etats qui ne veulent pas se prendre en main
Le président Macky Sall vient de nous livrer ses premiers arguments économiques en faveur de l’annulation de la dette dans le Figaro. Son équipe économique devrait l’aider à comprendre que la comparaison des envois des sénégalais de l’extérieur à l’aide internationale est économiquement problématique, que l’Afrique n’est pas un acteur important du commerce international, qu’elle est une menace pour elle-même, pas le monde, et peut réaliser son destin libre en faisant ce qu’elle refuse de faire d’elle-même.
L’Afrique doit comprendre que la sous-exploitation de son potentiel de productivité locale du fait d’un déficit de leadership fait d’elle une convoitise du monde. Nous avons déjà traité de cette question dans notre tribune intitulée « Consensus de Dakar : Pas le Choix de la Jeunesse Africaine ». Le monde veut par une zone de libre-échange africaine et le financement du développement de l’Afrique en devises, exploiter, avec l’Afrique, le potentiel économique que l’Afrique se refuse d’exploiter elle-même. Cela veut dire qu’avec ou sans annulation de dettes, le Sénégal, sans programme avec le FMI, peut emprunter comme il veut à ceux qui sont prêts à endetter son élite pour un objectif supposé de croissance, car les populations n’y comprennent rien. Cela n’empêchera pas le FMI de tirer sur la sonnette d’alarme car les équipes qui viennent dans nos pays ne sont que des économistes de très haut niveau qui ne peuvent utiliser des arguments de l’homme de la rue pour défendre des points de vue politiques. Les conférences avec des économistes français entourés de nos chefs d’Etats convoqués pour la cause, n’y changeront rien. La preuve, nos Etats découvrent l’impuissance du FMI qui ne peut donner aucune injonction à des créanciers privés qui ont traité avec nos états directement. Ces derniers font leurs propres analyses de nos performances et de la soutenabilité de nos dettes au cas par cas, analyses qui ne relèvent pas de perceptions, mais fondamentalement de faits analysés par des humains qualifiés.
Nous avons déjà traité de la question de la dette dans notre précédente contribution intitulée « Annulation de Dettes NON, Souveraineté Monétaire OUI » pour expliquer que son annulation ne change pas grand-chose pour ceux qui savent comment une dette souveraine se gère. Une dette souveraine n’est presque jamais remboursée quelle que soit la monnaie dans laquelle elle est contractée. C’est renouvellement, défaut de paiement, ou monétisation par la planche à billets. Le reste, la croissance du PIB s’en occupe ou l’ajustement. Son annulation ne nous permettra que de nous endetter de plus belle en devises étrangères comme le souhaitent certains créanciers et libérera temporairement des charges d’intérêts. Lorsqu’on arrive à obtenir l’annulation de la dette, les bailleurs contrôlent vos finances car les emprunts nouveaux assimilés à ce qui devait être amorti (en réalité pour renouveler la dette existante) seront orientés vers les choix des bailleurs en compétition dans votre budget. Ces choix peuvent être ce que vous deviez faire par vous-mêmes avant d’en arriver à demander des annulations. Ils déterminent également les catégories de dépenses où les intérêts que vous n’avez plus à payer doivent aller, en imposant des planchers pour certaines dépenses à partir d’un point de référence.
Vous voyez bien que demander une annulation de dette est synonyme d’une perte de souveraineté car celui qui annule votre dette ne veut pas non plus vous permettre d’emprunter ou de rembourser de nouveaux créanciers avec les dettes qu’il vous a pardonnées. C’est en partie la raison pour laquelle certains bailleurs, par des dons, nous facilitent le remboursement de créanciers venant de leurs propres pays sans annulation de dettes. Il suffit de comparer les dons spontanés de l’union européenne (50% de l’enveloppe pour l’Afrique tout entière donnée au Sénégal) aux intérêts que nous devons à des investisseurs résidents en Europe cette année. Ce que les 25 pays les plus pauvres ont obtenu de facto au FMI et à la Banque Mondiale en dons de substitution au service de leurs dettes, nous l’obtenons directement en dons comme pays solvable ayant accès aux marchés mais quémandeur.
Dès lors, une fois que l’Afrique et ses «économistes» auront compris comment une dette souveraine quelle que soit la monnaie de dénomination se gère, il leur restera à découvrir de façon plus claire leurs inclinaisons idéologiques pour développer leurs pays. L’Afrique a deux choix à organiser (on évite les zones grises de compromis nécessaires délibérément) pour réaliser son destin libre : « Leadership d’Etat clair seul ou en ensembles ou sous-ensembles souverains pour réaliser son potentiel de développement » ou « Leadership de sa population, de ses petites entreprises, et de ses collectivités locales ». Elle doit opter pour la stratégie qui lui permettra de financer son développement libre. Toutes les autres discussions non-économiques sont inutiles de ce point de vue et polluent le débat sur des questions économiques sur lesquelles il n’y a pas grand débat, certaines relevant de choix et de préférences. On ne peut rien pour les Etats qui ne veulent pas se prendre en main.
Face à la contrainte de financement extérieur, il faut une flexibilité de taux de change et une stabilité macroéconomique pour éviter l’endettement extérieur et les ajustements inutiles. Face à la difficulté de découvrir les vrais secteurs porteurs, il faut d’avantage faire confiance aux acteurs économiques locaux plutôt que l’état si par ailleurs l’incompétence de l’Etat est supérieure aux imperfections du marché. Dans les deux cas, la flexibilité de change, comme exutoire, permet de corriger les erreurs. C’est cet exutoire qui a manqué à Houphouët Boigny et à Senghor, l’un plus libéral, l’autre socio-démocrate, là où Dia, même qualifié de communiste, aurait eu le courage de la souveraineté monétaire et s’en serait peut-être mieux sorti.
L’Etat du Sénégal est fondamentalement et congénitalement socialisant (centralisateur du processus de notre développement) et est pour le premier choix malgré les professions de foi dans les programmes avec le FMI et dans la rhétorique en faveur du relai du secteur privé. Il faut alors assumer et s’en donner les moyens : Reprendre sa banque centrale, son taux de change, et mener le développement avec la rigueur de gestion macroéconomique et de dette qui vont avec. Nous avons appelé cette stratégie SENEXIT. A défaut, il faut organiser le secteur privé et son inclusion financière pour qu’elle prenne le relai véritablement avec l’exutoire toujours du taux de change.
Revenant à la sortie du président de la République sur les transferts des migrants. Nous disions dans une récente contribution qu’un pays qui ne peut pas exporter des biens et services se retrouve obligé d’exporter des êtres humains qui par leurs envois au pays financent l’équilibre de sa balance des paiements. L’aide extérieure est une aide budgétaire alors que les envois des sénégalais de l’extérieur ne sont pas destinés au budget. Sans envois des sénégalais de l’extérieur, c’est la population qui s’ajusterait. Sans aide extérieure, c’est le budget de l’état insuffisamment financé par des populations pauvres qui ne voient leur état nulle part d’essentiel qui s’ajusterait. Dans les deux cas, il ne s’agit que de financement de balance des paiements, et dans le cas de l’aide, des ressources que les populations ne voient pas.
La migration est le résultat de l’échec du leadership africain à créer de la richesse sur son sol par ses propres moyens, obligeant ses fils et ses filles à s’exporter pour financer les importations de leurs familles restées au pays. Ces importations marginales dans l’échiquier mondial sont en partie facilitées par des monnaies non gérées mais administrées assurant le retour des transferts dans les pays d’origine. Le monde assoiffé de pouvoir n’attend que l’annulation de la dette publique africaine pour s’assurer de son contrôle pour les 400 prochaines années sur son propre sol afin de partager son destin avec elle. Il nous faut refinancer la dette extérieure existante en monnaie nationale et gérer notre pays de façon à pouvoir y arriver.
Librement
Dr. Abdourahmane Sarr est Présidente CEFDEL/MRLD
Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
par Mamadou Falilou Sarr
FAIRE FACE AUX IMPACTS ECONOMIQUES DU COVID-19 TOUT EN RÉPONDANT AU SOUCI DE PRÉVENTION
Les mesures prises par le gouvernement du Sénégal apparaissent pour le moment, contre-productives aussi bien sur le plan sanitaire qu’économique
Au Sénégal où le premier cas a été enregistré le 2 mars 2020. A l’instar d’autres pays du monde ou la pandémie sévit, pour y faire face, le gouvernement du Sénégal a pris des mesures successives allant de la fermeture des écoles, la fermeture des frontières du pays, un couvre-feu, l’interdiction des voyages interrégionaux et, tout récemment, le port obligatoire de masque dans certains endroits bien ciblés. Le gouvernement, malgré les appels de beaucoup de spécialistes a jusqu’ici refusé le confinement total des sénégalais.
Au la suite du gouvernement, des mairies ont soit fermé, ou réduit les horaires d’ouvertures des marchés de quartiers, au moment où les marches hebdomadaires sont interdits de fonctionnement sur l’ensemble du territoire.
Malgré cette batterie de mesures, la situation n’est pas encore maitrisée. Tout au contraire, les cas augmentent et plus inquiétant encore, ceux dits communautaires. La situation au 21 Avril 2020 est de plus en plus alarmante avec un total de 412 cas. Ce qui est plus inquantant encore est le nombre croissant de cas dits communautaires qui s’élèvent à plus d’une quarantaine au moment de la mise en page de cet article.
Malgré les mesures, les taux de croissance par jour augment à un taux inquiétant :
Si le Sénégal est en train de guérir ses COVID positifs à un rythme assez satisfaisant ( ), il n’en est pas de même pour l’arrêt de la propagation de la pandémie. En effet, les résultats au 20 avril, 2020 montrent que les mesures prises sont contre-productives.
Le taux journalier (graphe) de personnes testées positives était de moins de deux personnes par jour avant la fermeture des écoles. Ce taux est passé à plus de 6 cas/jour au moment du couvre-feu, a plus de 9 cas/jour par la suite au moment où le gouverneur de Dakar a renforcé les mesures préventives sur le transport et à plus de 11 cas/jour quand le ministre de l’Intérieur a fait du port du masque une obligation dans les transports et lieux publics et de travail.
Dans le même temps, le nombre de cas communautaires est passé de moins d’une personne par jour en moyenne à plus de deux personnes/jour entre la mise en place du couvre-feu et l’obligation du port du masque.
Il ressort de ces observations que les mesures jusque-là prises sont contre-productives et méritent d’être revues. Une des explications de ces résultats est le fait que le couvre-feu, la fermeture de certains marchés de quartier et la réduction des horaires d’ouverture d’autres, créent des affluences favorables à la transmission du COVID-19, en particulier des cas communautaires. Qui plus est, en dehors des grandes surfaces, peu de marchés publics ont mis en place des mesures d’hygiène pour prévenir la transmission.
A côté de la vitesse croissante de la transmission, le Sénégal doit fait face à la paupérisation des petits entrepreneurs
Le gouvernement du Sénégal refuse d’adopter le confinement total pour préserver les emplois et revenus précaires du secteur informel et permettre, en général, à l’économie nationale de continuer de fonctionner. Toutefois, les mesures sur le transport, les marchés ainsi que la psychose créée par le COVID-19, ont un impact économique négatif sur un secteur qui emploie près de 90% des travailleurs sénégalais.
En effet, beaucoup d’agences internationales ainsi que des services publics ont opté pour le télétravail. L’interdiction des rassemblements ainsi que le couvre-feu ont fini d’arrêter beaucoup d’activités économiques dont l’impact se sent jusqu’au niveau des producteurs.
Des conducteurs de taxi ont été obligés de rentrer dans leur village, faute de clients. Des restaurants sont fermés et les hôtels ne fonctionnent quasiment plus. En conséquence, les agriculteurs, éleveurs et aviculteurs n’arrivent plus à écouler leurs productions. La fermeture des frontières du Sénégal et des pays destinataires des exportations agricoles augmentent le désarroi des producteurs et de toute la chaine de valeur.
Même si la distribution de vivres aux familles pauvres est à saluer, elle ne règle pas les problèmes à moyen et long terme des petits entrepreneurs, les plus larges pourvoyeurs d’emplois. Et pourtant des solutions existent.
Sauver les petits entrepreneurs tout en garantissant l’application de mesures strictes de prévention
Pour les marchés de quartier
Les riverains, la mairie et les représentants des commerçants peuvent s’accorder des jours alternatifs de vente et d’achat. Il s’agira de définir un calendrier de présence alternatif pour des commerçants vendant les mêmes produits. Pour ce qui est des riverains et des acheteurs venant d’autres quartiers, des jours alternatifs de visite peuvent aussi être décidés et communiqués à tous les usagers potentiels. Des cartons portant différentes couleurs représentant le jour d’achat pourront être distribués aux riverains. Par ailleurs, il devra être exigé le port de masques aussi bien aux commerçants que clients. Ces mesures seront renforcées par des stations de lavage des mains à l’entrée de chaque porte du marché. Pour mettre ce système en marche, le gouvernement pourrait appuyer les marchés avec des agents de sécurité de proximité. Les entrées devront être espacées pour assurer la distanciation sociale.
Pour les marchands ambulants : un système alternatif de présence pourra être instauré sur la base de fiches d’enregistrement. Des gilets avec des couleurs différentes pourront être utilisés et des espaces dédiés identifiés. Les marchands devront aussi obligatoirement porter un masque, de même que le client. Le nombre de marchands et de clients devra aussi être limité.
Pour les producteurs agricoles : le gouvernement, devra travailler avec les organisations professionnelles pour la mise en place rapide de petites industries de transformation et de conservation des produits agricoles et d’élevage. Cela permettra de créer de nouveaux débouchés aux produits agricoles sénégalais. Une partie du budget du Plan de Résilience Economique et Sociale pourrait être réorientée vers cette initiative.
Pour les artisans : empruntant la même démarche que pour les agriculteurs, le gouvernement devrait inciter les artisans à mettre en place des produits innovants pour des stations de lavage des mains, la fabrication de masques et d’habillement pour la prévention. Une telle initiative devra se faire avec le concours du ministère en charge de l’artisanat, du ministère de la santé et des organisations professionnelles pour homologuer les produits qui seront distribués dans le marché.
La distribution des produits : les TIC offrent d’énormes opportunités pour organiser et faciliter la distribution des biens et services en ligne. Toutefois, pour ce faire, le gouvernement devra étudier l’allègement des mesures sur le transport interrégional avec la mise en place de mesures d’hygiène garantissant la sécurité des marchandises transportées.
Conclusion :
Les mesures prises par le gouvernement du Sénégal apparaissent pour le moment, contreproductives aussi bien sur le plan sanitaire qu’économique. Cet article invite à explorer des solutions qui combinent mesures préventives et redémarrage de l’activité économique, en particulier, au soutien des micros et petites entreprises sénégalaises.
Il reste entendu que certaine de ces mesures peuvent être prises au niveau local, d’autres demandent l’intervention de l’Etat pour s’assurer des moyens financiers, mais surtout pour garantir la santé publique.
Source du graphique en illustration : Base des données statistiques publiées par le Ministère de la Santé du Sénégal
MULTIPLE PHOTOS
PARLONS ÉCONOMIE EN WOLOF ET EN PULAAR
L’ECO, LES EGOS ET LEURS ECHOS - Il est tout aussi fondamental que l’énergie mise par les acteurs sociaux pour arriver au résultat obtenu soit dorénavant tournée vers les autorités des Etats de la CEDEAO pour accélérer l’unité de gouvernance politique
SenePlus publie en exclusivité, la traduction en wolof et en pulaar d'un article déjà publié sur notre site par l'ancien ministre de Finances, Amadou Kane. La traducution en wolof est de Moustapha Diop et celle en pulaar d'Abdou Amadou Sy.
Dans le cadre de son déploiement Riposte educative et libératrice autour du COVID 19, la Paalae que dirige Babacar Bouba Diop partage par une approche multimédia, multilingue, multiscript, des analyses, le suivi et les perspectives de transcroissances solidaires, positives et durables. Elle constate que les exercices d'intersectionalites entre la politique, l'économique, la santé, l'éducation, la culture, sont en œuvre. C'est pourquoi la Paalae prête attention aux débats en cours sur les moratoires et ou annulation des dettes des pays du Tiers Monde. Elle tient à partager la traduction du français au pulaar et wolof d'un texte produit par l'expert Elhadj Amadou Kane sur l'eco. Elle poursuit en son sein des réflexions sur la pertinence et les dénominations des monnaies nationales, régionales, voire continentale. Elle espère qu il y aura des modalités pratiques et inclusive pour avancer dans ce dossier et dans les articulations libératrice et fécondes
VERSION WOLOF - EKO BI, AK FUUY AK RIIR YI MU ÀNDAL
Dogal yi aju ci xaalisu CFA ab bob eko, te siiwalees ko ci 21 desambar 2019 ca Abijaan ci dogalab Alsaan Watara, ndax maxaamàm kilifa gi jiité ndajéem njiiti réew yi séq UEMOA, ak ci teewaayu njiitël réewu Farans, daa ñu ci wax, di waaxaat lu yàgg yàgg.
Jaaxlewul kon, ni ko xibaar yi tasaaree, monte dey bette na ni waxtaan wi deme, jolli ginaaw bi xew xew bi jibee, njortu yi mbooloo mi bàyyi xel, ñoo gën bari pexe yi ñu ko sàkkuloon, balaa siiwalees cóppite gi ! Aka doy waar : « leppay soppeeku, te katt dara soppekuwul ! »
Monte, ni ki ñi nu wara natte, jublu ci liy wekki yiy doxal ak yaxantu gug xaalis CFA, wone, na lees amal», sopparñig tuddin yi, kaaraange sàq mi, dàqug ña teewaloon Farãns, ci mbootaayu UEMOA, noo nu la yoon wi desee leer ci ni nuy tege.
Ńu yokk ci, kenn ci ndaw yi sunuy gornemaa teg ci kureel yiy saytu sunu xaalis, kenn ci ñoom mënul mbaa bëggul joxoñ ab arminaat gu leer ak warangikuk doxandin wi gën, ngir jëmmël coppite gu mat sëkk. Te monte, xamees na ni, semb wu ni yaatoo nii, ngir amal ko, du yem ndoŋ ci ñatti pacci weccoo ?
Semb wu ni mel laaj na lumu tuuti tuuti :
Ci settantalaat faggutéef yi ak àtte yiy taxawal yaxantug weccet wi, yorinu kureel yi ak dëgmël ci yoonu doxalinam ci yoonu jumbëntiku;
Tegal kureel yu yees yi, rawatina sàqum gëndële mi yellu fii ñu tollu ; ci maanaa yi war ak jumtuwaay yi ci aju ak ñu àajoowu ci jëm ci bépp jumtuwaay yu jub te am solo ;
Wone nan lanuy wara dàkke ci mbirum xaalis, nun ñi wara jubóo, fekk nu am ay kureel yu bari, te wute ci sunuy réew.
Deggóo ci wecconte gu amal njariñ, ku ci nekkdem, ci ndank ndank, ca njalbéen, mën nañ ko yombal, su yàgge tuuti te nu wone mënin, ci yaatal jënd ak jaay ak yaxanal xaalis. Bu boobaa nu aldande fépp ;
Saytu ni nuy wuutële sefaa bi ak eko (këyit ak paset yi).
Laajtu yu am maanaa ngi nii, faydawu te yéeme, dina jaaxle, ndax ken mënul jeexal waxtaan wi ci dirap atum 2020.
Fuuyte waru noo yobe yàkkamti, ci tëg xaalis bu bees ci atum 2020. Mbir yii am na ñu solo lool, ba ken waarul yàkkamti ci déggóo, ba jubóo. Rax ci dolli, mën na am ñu laaj ndaw wi réew mi, seen xalaat.
Bu ko defee, ndëgg sërëx gi nu wara gëna moytu bu baax, mooy ba ña gedd Eko, ndax rekk ni ko persidáa Watara yerëwte ci kanam persidaa Macron, wax fa ne daa ñu ngente Eko bi, suul Sefaa bi, ndax warna ñu nëq Sefaa bi ?
Te it, warees na fàtteliku ni tëgg Eko ak sart yi dar sàqum gëndële mi, nangu gi CEDEAO cërële réew yi bokk mandargam wecconte mën na door tëgg xaalis bu bees bi nu bokk. Lolu lépp doon na ay dogal yi jiitu yërëwte gu 21 desambar 2019. Kon book, na nu féetéwóo si teel sooke gi jëmmël ko ci ko CEDEAO gise ca njalbén ngir nu am ci mujj gi, ngir nu am xaalis bi ñu bokk.
Taxawaay bile daa yemoog ag ni Gaanaa gise moom mi begóon ca 28 désambar 2019, ci na réewi UEMOA yi ànd jubóo ci EKO, noo nu ci la xamle ni di na léen fekki. Loolile, ndajem njiiti réewi CEDEAO daadi ka rafetlu ; mu yemóog 21 desambar 2019, ñu àndandoo ci ak sawar ci ni ko UEMOA jële, ni jibal ci kaw ni « coppite bi am ci biir UEMOA, ci mbiri xaalis ; dina yombal rofóo bi nara am ellëg ci wàllu xaalis, ngir nu yaatal EKO, mu doon bu CEDEAO»
Na leer naññ ne, lu ñu bëgg bëgg bokk xaalis ci biir CEDEAO, bu nu réere mbir ne ni bokku ñu, ñun nëpp, bëgg bëgg ci wàllu politigu xaalis, ci mbiram demantale ak weccikonte.
Looluu tax na, bi ci waxtaan yiy am ci diggënte réew yi ko seqóo, waru nu dugël xóoyal bu nara dog. La ñu fa jàpp ak sabablu ya leen tënk, war nanoo joxe firnde yu wóora woor, te ànd ag ndëgërlaay, ba kenn ku ci ne, mën caa gis sa bopp, ca lam cay jële, ak la mu cay ńàkk.
Da maa bokk ci ńiy jëf ngir gëndëlóog Afrik, ni ko sa may jaar jaarn ci liggéey, wonee nañ ko ; moo xam ci liggéeyal réew yi fostóo ca BOAD, ci kureel mbootaayi jaambur yiy liggeey Afrik ci sóàwu jant ak ci Afrik gi diggu ; rax ci dolli, bokk ci ńi liggeey ci wetu BAD, ba samp Afrika 50, mooy sàkuu alal, féetelées ko jumtukaay, ci dun bi bepp.
Leer na ci sama bopp, war na nu sàmm njariñal ku ne, leeg leeg nu woróo ; mbir mi du yomb, di na metti ci nii mbaa ca nee ; balaa CEDEAO dóon benn, di te xemeemu, xaalis bu yees bu di Eko, bokk ci liy jagal, di sopparñi ak di dooléel ak di yokk kureel yi ak jumtukaayu koom-koom mi mbooloo yi nas, loolu doon njarińal li ñi bokk ńun népp moom CEDEAO. Li nu war moodi dëgërël mbootaay gu yaatu gi, te kenn waru ci jaamulooti sa moroom.
Loo loo tax ne ; na nu wóor, ci njalbeen, ci wetu Niseeriyaa, ponkal mi, am na lu mu neew neew, réew yu waro danko, maanam juróom ńatti réew yi sèq UEMOA, the ngańaayoo mën mën ak doxalin wu wer ak finalikug BCEAO, ngir mbootaay gi wer, mel ni na ka Almaañ ak Farãns ñoddee réewi Erop yi.
Bu demee, ba dëgg des, li gën, mooy def degg ni ko Gaanaa siiwale ci 28 desambar 2019 ni Gana nangu na na fekki réewi UEMOA, ci njalbéenug jamonal Eko, yokk dank bi mëna jakkarlo ag ponkal mi di Niseeriyaa, ci weer yii di ńëw.
Li leer moodi kàttan ni, ñepp di def, ñepp niy yengu ci jamono ngir àgg fi nu bègg bègg àgg ci, moom la nu war welbati, jubal ci xolu, njiit yiyor ndomboy tànk te Ŋank su nu réew yi ne CEDEAO, su ko defee, loolu moodi sàmm ci lu wóor, politigi xaalis yi nu jagleel kureel yu bees yi gëndëlóo, te war saytu Eko bi.
Ki ko bind Aamadu Kan, newoon jawrin ci xaalis ak kom kom ci Senegal, tay jii doxal mbiri boppam ci xaalis ak kom kom
VERSION PULAAR - ECO, HAKKUNDE PIITAGOL BECCE E OOLELAAJI (PULAAR)
Yeɓtugol jamirooje jowitiiɗe e lomtingol ECO CFA caaktagol ñande noogaas e go (21 Lewru desammburu 2019 to wuro Abidjan e ummoraade e ɗemngal Alasan watara gardiiɗo Diisnondiral Hooreeɓe Dowlaaji UEMOA (Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik) e dow tawtoregol Hooreejo Dowla Farayse,ko huunde maabtiniinde e taarik men .
Ɗum waɗi saakto mawngo waɗaango e nder Jaaynirɗe fotaani haawde hay gooto Hay sinno ina haawni caggal gostondire hakkilaaji,miijooji e jeewte e heen sahaaji nannduɗe e hare e duko,keewɗi e ceertuɗi ciiri,kono haa jooni ngoƴaaji e kulhuli ɗi yimɓe ɓe ngonndi ɗi hade baylugol kaalis gol waɗde,ina keewi no feewi ! Miijooji ɗiɗi kaawniiɗi lulndondirɗi ɓuri heewde : fof yoo waylo alaa hay dara waylaaki ».
Tene dey peeje e jamirooje pattamlame ngam ittude e fusde ngaafdi e njuɓɓudi lelngo e yiilo CFA ƴeɓtaama ( baylugol innde nde uddugol damal winndannde hasbo,jaltingol Hoolaaɓe Farayse e nder terɗe jiilirɗe UEMOA ( Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik) ɗum holliri njoorto pawaaɗo e kaalis keso lomtotooɗo o laaɓaani tawo walla punndi mum gasaani tawo .
Yanti heen kadi hay gardiiɗo gooto, Gollorɗe kaalisiyaŋkooje leyɗeele men jaɓaani haalde e ko yowitii e daawal maa lajal nde ɗum foti waɗeede maa hollira golle potɗe waɗeede e nde poti waɗeede haa nde waylannde mawnde e maatiniinde waawa yuɓɓineede e siyneede kono kadi yimɓe fof ina nganndi eɓɓaande mawnde waynde nih ina hatojini ko ɓuri kormaagol toɓɓe tati kawraaɗe ɗe e kala faayiida mo ɗe mbaawi jogaade.
Eɓɓaannde waynde nih ina hatojini e ko famɗi fof :
• Ƴeewtaade ciifanɗe nanondire e sarɗiiji juɓɓinɗi hasbo kaalis ,huufo, yiilo e gollorɗe e ɗowgol pawingol e ko arata e nder sahaa lommbiiɗo etee mo tabitaani ;
• darnude e dañde terɗe e gollorɗe kese teeŋti noon e kawtal Bankiyaŋkeewal Leyɗeele -Kaleeteengal e ooɗo sahaa- mbaawkaaji laaɓtuɗi e kuutorɗe jumtuɗe jahduɗe heen e rewirde e kuutorɗe sarɗiyaŋkooje keɓtinaaɗe nuunɗuɗe e koolaaɗe ;
• lelnude e joofaade toɓɓanɗe ɗe dawrugol kaalisiyaŋkeewol joofi e dikkii,tawa ko baawooje renndude tuugannde wootere siynoore e nder taƴe fagguduyaŋkooje ceertuɗe e cariiɗe gonɗe e nder leyɗeele
• Suɓaade e dow paamondiral njuɓɓudi e kuutondiral e gostosndiral hakkunde kaalis o e kaalisaaji goɗɗi e mbaadi ɓurndi martobinndi e dow udditde dame e taƴe jahduɗe e ngonka ka Tippudi taƴƴaandi gostondiral ina waawi aaɓnaade e puɗɗe waɗte mbeytinaandi curaandi hade mum wontude e joofnirde tippudi mbellitaandi kuuɓtinaandi haa mbaawen yumtinde dawruɗi men fagguduyakooji e kaalisiyaŋkooji mawɗi
• Yoɓɓinde baylugol e lomtogol mbaadi e jelol kaliis CFA ( Ɗereeji e Jamɗe) wanta ɗi ECO,ekn .
Ɗe geɗe e caɗeele ko patamlame lugginɗe paayodinɗe jiiɓiiɗe e ina haawni e saɗi huuɓnude ɗe e nder hitaande 2020 tan Fotaani sabu Kiram paarnagol maa piitagol becce heñaade e yaawnude lomtino kaalis o e ndee hitaande 2020 Ɗe geɗe e caɗeele ko yummaaji potaani heñoraade haa diisnondire potɗe waɗeede heen ndañane safaara e nder piɓle kawraaɗe e dow kaaldigal jaajngal ɗe ɗum naamndi Ɗum ko ko yiɗa e muuya sabu e won sahaa e ɗum naamndi gaa rewirde e mbaawka fiilaaɓe Batirde Ngenndiire ( laamu laawɗinoowo) e ɗum noddi joɗoɗaade e haaldude e ɓesngu ngu maa jibinannde nde ngam heɓde miijooji mum e dow rewirde e fannu jahduɗo e ndiin mbaadi
E dow ɗum noon pitgol ngol potɗen fentude e kala mbaadi e njaru ko bonnitde ECO sabu ko Hooreejo Watara e yeeso Makaron Hoorejo farayse holliti kabaaru wonde leyɗeele UEMOA ( Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik ) pellitii ƴeɓtude ECO yoo lomto CFA En potaani rufdude gawri mbesaandi e ñaande nde tiggu lottaaɗo rufdetaake e ndiyam ɗam
Eɗen poti siftorde wonde ƴeɓtugol ECO yoo lomto CFA wondude e doosɗe Kawrital Bankiyaŋkeewal e yamiroore CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) wonde yoo leyɗeele keɓɗe sifaaji e maande hawrito yoo puɗɗo huutoraade Kaalis Denndaaɗo o adii haala e kabaaru mo Watara hokkiri o ñande 21 desammburu 2019. Ndeke noon keɓindo ɗen gila jooni eɓɓaande nde jokken e dow faandaare miijo Ardiiɓe CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) ngam mbaawen e joofirgol yettaade faandaare yiɗaande woni Kaalis Denndaaɗo
Ndeen darnde ina yuwondiri e nde Leydi Gana jaɓndi e hollirndi weltaare mum ñande 28 Desammburu 2019 e yamiroore CEDEAO yowitiinde e ƴeɓtugol ECO e pellital mum ngam naatde heen Eɗum yahdi kadi e yamiroore CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) ) e nder Batu Toowngu Hooreeɓe Leyɗeele 21 Desammburu 2019 njaaɓngu golle ardiiɓe UEMOA (Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik) ƴeɓtuɓe ndeen yamiroore kolliri baylugol kaalis falnde e dental UEMOA ( Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik) ina weeɓna e wallita, naatnaatondiral falnde nde e Dental kaalis e kopporeeje ngal ECO mo CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) )
E dow ɗum, hay sinno muuyaande mawnde dental ina e men ngam yumtinde kaalis Denndaaɗo e nder bowal CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) ) ɗum fotaani yejjitinde en wonde nafooje e paandaale men huccude e dawrugol kaalisiyanke e fagguyaŋke e tolno beccugol kaalis wonaa gooto
Ko ɗum waɗi nanondire hakkunde leyɗeele jeyaaɗe heen potaani fawaade e maslaha maa e ko tiiɗaani Kala jamirooje e gaddanɗe ƴeɓtaaɗe poti fawaade ko e gostondire hakkillaaji e jeewte luggiɗinaaɗe ɗe gooto fof yuurnitii haa faami ko waawi heen daañde e waasde
Ko mi neɗɗo ngooŋɗinɗo naatnaatondiral Afiriyaŋkeewal e no seeɗtorii ɗum humpitooji am e fannu liggeyeyaaji am e nder Baŋke Hirnaange Afirikiyaŋkeewo ngam ɓamtaare ( BHAƁ) maa e Senngo e goomuuji keeriiɗi afirikiyaŋkooji maa diiwaaniyaŋkooji e leyɗeele afirik funnaange maa hakkundeejo maa darnde am seeɗtinde e nder Banke AFirikiyaŋke ngam Ɓamtaare ( BAƁ) cosgol Booñ Firlito Jawdi Kopporeeje biyeteeɗo AFIRIKA 50 ngam wallitde peewnaandi tammbotoondi golle ɓamtaare e nder Ñiiɓirde Afirik Kono ɗum ittataa mboɗo jooɗtorii wonde won nafooje leyɗeele potɗe no feewi ƴeewteede e yuurniteede sabu majje seertude e luurondirnde alaa e sago yimɓe peewnitano jeewte e gostondire hakkillaaji e geɗe jiiɓiiɗe e heen sahaaji e ɗum noddi ballitgol e ceerndugol baawgol mettude e muusde haa boowal CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) ) heddo e cañu mum fooɗta jaawdi naatoori e faggudu haa Kaalis keso o ECO waawa wallitde e no ɓuri yumtirde baylugol e ɓeydugol tiiɗnude gollorɗe e dente ngenndiije faggudu fayde e nafoore nde faami ɓesnguuji koɗɗi e nder CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) ) Ɗum noddi ko semmbinde e tiiɗnude Kawtal e Dental leyɗeele tawa ɗum addaani heen ceeral e fawaare won heen leyɗeele.
KO ɗum waɗi gila e puɗɗe maa gila jooni leyɗeele UEMOA ( Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik) ngonaa ɓoode wootere renndinnde leyɗeele jeetati jogiiɗe humpito e mbaawka maawka keɓaaka e BCEAO (Kawtal Banke leyɗeele Hirnaange AFIRIK) ngonaa waalaare huccunde e leydi Nigeria Ndoolnundi ngam jeemondiral ina aaɓno hono no leyɗeele Faraye e Allemaañ mbaɗiri e nder Dental orop (D O) e puɗɗe mum
Ko ɓuri yiɗeede so dañaama e yahrude e no Gana halliri ñande 28 Desammburu 2019 ndi tawta leyɗeele UEMOA (Dental fagguduyaŋkeewal e kaalisiyaŋkeewal Leyɗeele Hirnaange Afirik) mbele ngal dental ina waawa haɓɓondirde haalda e leydi Nigeria keewndi doole
Ko noon kadi ina hatojina e no waawata huutoreede doole semmbe e mbaawka goomuuji e pedle dillooɓe e dente renndooje haa ɗee keɓe mbaawi dañeede ɓe nawee e sara ardiiɓe leyɗeele CEDEAO ( Dental Fagguduyaŋkeewal ngam Ɓamtaare Leyɗeele Hirnaange AFIRIK ( DFƁLHA) ) mbele yiilo laamayru dawrugoliyaŋkeeru falnde men ina ɓura yaawde . Ko e on fannu tan waawi gaddeede e siyneede dawruɗi kaalisiyaŋkooji ɗi yontaaji garooji mbaawi ɗaldeede yoo kuuf e njiil haa kuutoro ECO.
Aamadu kan - Ganndo dowrowo fagguduKeeroriiɗo, fannu Kaalis e baŋke Woniino Jaagorgal, Ngalu e Faggugu e kopporeejo Ndanndaandi Senegaal
Les décisions relatives au Franc CFA et à l’ECO, annoncées le 21 décembre 2019 à Abidjan par M. Alassane Ouattara, en sa qualité de président de la Conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA et en présence du président de la République française sont incontestablement historiques.
Il n’est donc pas étonnant qu’elles aient été aussi médiatisées. Cependant, il est surprenant qu’en dépit des débats passionnés suscités par cette annonce, les questions que l’opinion se pose soient encore plus nombreuses que les préoccupations qui prévalaient avant l’annonce de cette réforme ! Et puis cette étrange impression que « tout change et… rien n’a changé ! ».
En effet, autant les mesures allant dans le sens du démantèlement des mécanismes de fonctionnement et de gestion du FCFA ont été clairement émises (changement d’appellation, clôture du compte d’opération, sortie des représentants de la France des instances de gouvernance de l’UEMOA), autant cette alternative à la monnaie actuelle reste pour le moins floue.
En outre, aucun des responsables des institutions monétaires de nos Etats n’a pu ou voulu indiquer un calendrier précis ou un chronogramme d’actions pour la concrétisation de cette réforme majeure. Et pourtant on sait qu’un projet de cette nature et de cette ampleur ne nécessite pas seulement le respect des trois critères de convergence aussi essentiels soient-ils !
Un tel projet nécessite à minima :
• de revisiter les traités et lois organisant la gestion de la monnaie, la gouvernance des institutions et le pilotage de leur devenir durant la phase intérimaire ;
• de doter les nouvelles institutions, en particulier la Banque Centrale Fédérale - dont il est question pour le moment -, de compétences adéquates et d’outils adaptés et les faire adopter à travers des instruments juridiques des plus crédibles ;
• de définir les cibles d’une politique monétaire qui puisse agir en dénominateur commun et qui soit opératoire dans les structures économiques variées et différentes de nos Etats respectifs ;
• d’arrêter de façon consensuelle le régime de change qui serait le plus optimal pour la zone avec la possibilité de procéder par un phasage des régimes. Ceux-ci pourraient être fixes au départ, « flexible encadré » par la suite et, pourquoi pas pour finir, si nous excellons dans nos politiques macro-économiques et financières, par un régime de flottement généralisé ;
• d’organiser le remplacement des signes monétaires CFA (billets et pièces) par les nouveaux signes monétaires ECO, etc..
Ces questions sont suffisamment sérieuses, importantes et complexes qu’il serait étonnant qu’on puisse achever de les discuter durant l’année 2020. Il ne faut pas, pour des questions d’ego, qu’on veuille précipiter la mise en place de la nouvelle monnaie en 2020. Ces problématiques sont tellement essentielles qu’il ne me paraît pas souhaitable d’expédier les concertations autour des sujets qu’elles soulèvent et des solutions consensuelles fortes qu’elles appellent. Et ce serait d’autant moins souhaitable qu’il y aurait certainement besoin, à des moments donnés du processus, en sus de la voie parlementaire, de consulter nos populations pour recueillir leurs avis de la façon la plus appropriée.
Dès lors, le piège que nous devrions éviter à tout prix serait de jeter l’opprobre sur l’ECO, du simple fait que ce serait le président Ouattara en présence du président Macron, qui aurait annoncé que les pays de l’UEMOA allaient l’adopter en substitution du FCFA ! Nous ne devrions pas « jeter le bébé avec l’eau du bain ! »
En effet, on doit se souvenir que l’adoption de l’ECO et du statut fédéral de sa Banque Centrale, l’accord donné par la CEDEAO aux pays répondant aux critères de convergence de démarrer l’aventure de la monnaie commune, sont autant de décisions antérieures aux annonces du 21 décembre 2019. Il faudra en conséquence s’approprier dès maintenant le projet et le poursuivre dans l’esprit originel des Autorités de la CEDEAO afin de parvenir, à terme, à la monnaie commune visée.
Une telle attitude est confortée par la position officielle du Ghana qui se réjouissait le 28 Décembre 2019 de la décision des Etats de l’UEMOA sur l’ECO et annonçait son intention de les rejoindre. Elle est également encouragée par la décision du Sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO du 21 Décembre 2019 qui en prenait acte et se félicitait de la décision de l’UEMOA en indiquant que cette « réforme de la zone monétaire de l’UEMOA facilitera son intégration dans la future zone monétaire ECO de la CEDEAO. »
Au demeurant, il ne faudrait pas que le fort désir d’union qui doit nous habiter pour réussir cette monnaie commune au niveau de la CEDEAO occulte le fait que nous n’avons pas tous et toujours les mêmes intérêts en matière de politique monétaire pro-active ou de fixation des taux de change.
C’est pour cela également que les discussions entre les Etats partenaires ne devraient pas conduire à des consensus mous. Les décisions et engagements arrêtés devraient résulter de négociations sérieuses et soutenues de telle sorte que chacun puisse évaluer et apprécier ce qu’il y gagne et ce qu’il y perd.
Je suis un partisan de l’intégration africaine comme peuvent en attester mes expériences professionnelles, que ce soit dans la fonction publique internationale à la BOAD, dans les organes de gouvernance de groupes privés panafricains en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale ou encore à travers ma participation reconnue aux côtés de la BAD, dans la création du Fonds d’Investissement AFRICA 50 dédié aux financements des infrastructures sur tout le continent. Je n’en suis pas moins convaincu qu’il faut traiter sérieusement les intérêts, quelques fois divergents, des uns et des autres, se préparer à des discussions complexes et des arbitrages douloureux, afin que l’espace CEDEAO reste cohérent et attractif et que la nouvelle monnaie ECO participe efficacement à la transformation et au renforcement des diverses structures économiques nationales dans l’intérêt bien compris des populations de la CEDEAO. En définitive, il s’agit d’arriver à consolider la Communauté et non de satelliser certains Etats voire, pire encore, d’en vassaliser d’autres !
C’est pour cela qu’il est fondamental, dès le départ, qu’à côté du puissant Nigéria il y ait au moins un pôle soudé comme les huit anciens pays de l’UMOA – bénéficiant de la forte expertise et expérience de la BCEAO pour faire avancer, avec équilibre, la communauté à l’instar du rôle que jouèrent l’Allemagne et la France pour faire progresser l’Union Européenne à ses débuts.
Bien entendu la solution optimale serait, dans le sillage de son annonce du 28 Décembre 2019, que le Ghana accepte de rejoindre les pays de l’UEMOA au début de leur période ECO pour que ce nouveau bloc puisse mieux négocier avec le puissant Nigéria dans les mois à venir.
Il est tout aussi fondamental que l’énergie mise par tous les groupes d’acteurs sociaux pour arriver au résultat obtenu soit dorénavant positivement tournée vers les autorités des Etats de la CEDEAO pour accélérer l’unité de gouvernance politique de notre sous-région. Ce serait en effet la seule façon de garantir la parfaite application des politiques monétaires dévolues aux futures institutions centrales appelées à gérer l’ECO.
Amadou KANE, ancien Ministre de l’Économie et des Finances
LES PME DU TOURISME DOUTENT DE LEUR ELIGIBILITE AU FONDS DE 200 MILLIARDS DE FRANCS
Elles craignent que la manne soit captée par les grands promoteurs hôteliers. Elles expriment leurs craintes et interpellent l'Etat.
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 22/04/2020
Elles craignent que la manne soit captée par les grands promoteurs hôteliers. Elles expriment leurs craintes et interpellent l'Etat.
Face à la crise économique induite par l’apparition du Covid -19 depuis mars dernier au Sénégal, le secteur du tourisme touché de plein fouet, bénéficie d’une enveloppe de 32 milliards de francs dans le cadre du programme de résilience économique mis en place par le chef de l’Etat. Pour autant, les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur du tourisme ne se sentent pas sorties de l’auberge car elles craignent que cette enveloppe soit captée par les grands promoteurs hôteliers. En outre, elles estiment minimes leurs chances d’être éligibles au fonds de garantie de 200 milliards institué pour aider les entreprises impactées par la pandémie à bénéficier de prêts remboursables un an après. Autour du député Malick Guèye, le collectif qu’elles ont constitué compte mener le combat pour que leurs voix soient audibles auprès de l’autorité.
Depuis le début de l’année, le monde tout entier traverse une crise sanitaire sans précédent due à l’épidémie du Covid-19. Au Sénégal, l’apparition des premiers cas au mois de mars a précipité la fermeture de nos frontières avec les pays les plus touchés par cette pandémie, en l’occurrence la Chine, la France, l’Espagne, l’Italie, les Etats-Unis etc. Il se trouve que ces pays, ceux européens surtout, portaient à eux seuls plus de 60 % des touristes au Sénégal.
Par conséquent, cette pandémie a plongé le secteur touristique dans un sommeil profond. La preuve par la fermeture de quasiment tous les établissements hôteliers sur ordre du gouvernement. L’Etat, interpellé, a cru devoir prendre certaines mesures. C’est ainsi que le 3 avril, à l’occasion de son traditionnel message à la Nation à la veille de la Fête de l’Indépendance, le président de la République a annoncé la mise en place d’un programme de résilience économique, notamment dans le secteur du tourisme.
Le 14 avril, le ministre du Tourisme et des Transports aériens a livré plus de détails sur ce programme, plus exactement le volet destiné au secteur qu’il gère. Lequel bénéficie d’une enveloppe de 77 milliards de francs qui se décompose comme suit : 45 milliards pour le transport aérien ; 12 milliards pour les hôtels réquisitionnés ; 5 milliards pour les entreprises et agences du portefeuille de l’Etat (ASPT, SAPCO etc.) ; 15 milliards pour le crédit hôtelier.
Sur la Petite côte, un des berceaux du tourisme sénégalais, pullulent des entreprises vivant du tourisme et ayant un réel besoin d’aide. Hélas, elles ont peur que l’aide destinée au secteur ne bénéficie seulement qu’à une minorité de «grands» hôteliers capables plus qu’elles de faire du lobbying pour capter toute cette manne financière au détriment de la majorité des acteurs. «Déjà, les grandes entreprises du secteur, sont certainement en contact avec le ministère (Ndlr, du Tourisme et des Transports Aériens) représentées par la Fédération des Organisations Patronales des Industries Touristiques du Sénégal (FOPITS). Mais les PME ne sont pas forcément organisées et risquent donc de ne pas être représentées alors que ce sont elles qui sont le plus en danger», alerte le Collectif des PME du secteur du tourisme.
Ainsi, le ministre de tutelle est interpellé pour que les PME ne soient pas ignorées dans la répartition de l’aide destinée au secteur du tourisme et des transports aériens. «A Monsieur le Ministre, nous sollicitons d’être pris en compte dans la répartition de cet appui, car nous sommes plus fragiles que ces propriétaires hôteliers milliardaires», ont crié les membres du collectif. Pour le député Malick Guèye et compagnie, les petits commerces des zones touristiques, les restaurants touristiques, le village artisanal, les salons de beauté, les boutiques de transfert d’argent, de change, les chauffeurs des transports touristiques, les salles de sports, les agences de voyage, les régies immobilières, les guides touristiques etc. devraient être pris en compte dans la répartition des fonds débloqués par l’Etat pour venir en aide au secteur touristique de manière large.
«Toutes ces petites entreprises ont un réel besoin d’aide. Beaucoup pourraient ne pas survivre plus de deux ou trois mois si cette situation perdure. Et derrière ces entreprises, il y a des employés qui risquent d’être fragilisés à long terme, si ces entreprises disparaissent», plaide Boly Guèye, président de l’antenne départementale de Mbour du Syndicat d’Initiative du Tourisme. «Ces entreprises ont un réel besoin d’aide, pour pouvoir payer leurs charges, leur loyer, leurs employés et pour les plus petits simplement pouvoir avoir un revenu pour assurer la survie de leur famille», embraie Stéphane, un Ukrainien propriétaire d’un restaurant à La Somone.
«LE FONDS DE GARANTIE DE 200 MILLIARDS N’AIDERA PAS LES PME»
Il convient de signaler que parmi la batterie de mesures annoncées dans le cadre du Programme de résilience économique, figure l’ouverture d’un fonds de garantie de 200 milliards de Frs CFA pour permettre aux entreprises de disposer de crédits de trésorerie et de prêts rapides remboursables seulement un an après la fin de l’épidémie du Covid-19.
Toutefois, face à une situation déjà périlleuse, les petits entrepreneurs ne voudront pas contracter des emprunts qui constitueraient pour eux une charge supplémentaire à moyen ou long terme, estime le collectif des PME du secteur du tourisme. Un collectif qui reste convaincu que même si elles envisagent cette solution, le Fonds de garantie mis à la disposition des banques sera difficilement utilisable par les PME, si les procédures bancaires ne changent pas, surtout avec l’analyse du risque crédit. «Pour les banques, la garantie ne fait pas le crédit, mais c’est la confiance qui fait le crédit et malheureusement les banques ne font confiance qu’aux riches, donc un gérant d’un petit restaurant pourra difficilement convaincre un banquier que son exploitation pourrait à court terme supporter les échéances et frais financiers», fait valoir avec pertinence le collectif.
La question fondamentale pour ce dernier est de voir comment l’aide de 15 milliards de francs pourra bénéficier aux PME du tourisme qui en ont un réel besoin pour survivre. Parmi les solutions envisageables, le collectif préconise que les grandes entreprises du secteur, qui sont certainement plus solides et qui pourront bénéficier du fonds de garantie de 200 milliards Frs CFA, laissent une large part des 15 milliards d’aide pour les PME, faisant ainsi preuve de solidarité dans ces moments difficiles.
Pour mieux réussir son action, le collectif invite le ministre du Tourisme et des Transports Aériens à faire une visite de terrain sur la Petite côte pour constater de visu l’impact de la crise humanitaire créée par le Covid -19. Ce afin qu’il puisse avoir tous les éléments d’appréciation pour mieux arbitrer quant à la répartition de l’aide. Le collectif des PME a aussi annoncé son intention d’effectuer une tournée de sensibilisation prochainement au Cap Skirring (Casamance).
MANSOUR FAYE, CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE
Pondéré, discipliné… le ‘’goro’’ du président, karatéka, ceinture noire, peut aussi être colérique, impulsif et très susceptible. Businessman reconverti politicien, il est, selon plusieurs observateurs, le cheval de Troie de Macky Sall
Il aurait pu être l’homme par qui le consensus se renforce ; il est celui par qui le scandale arrive. Lui, c’est Amadou Mansour Faye. Il est né le 16 mai 1965 à Saint-Louis. En ces temps de pandémie, il a réussi une grande prouesse : faire rompre l’élan national de solidarité qui se dessinait autour de son mentor de président. Ravissant ainsi la vedette au virus mortel. L’ancien agent de la MTOA (Manufacture des tabacs de l’Afrique de l’Ouest) devenu ministre sous le règne de son beau-frère, n’en finit pas de faire l’objet de controverses. Et quand la polémique s’invite dans une interview accordée par le président de la République à des médias étrangers, voici sa réponse : ‘’Vous savez, ce qui est regrettable, c’est que lorsque nous attaquons des sujets d’importance, qu’on veuille nous ramener au ras des pâquerettes… qu’on nous ramène vers un débat de transport de vivres et que cela puisse être relevé à ce niveau ; j’en suis très désolé…’’ Aux dires du chef de l’Etat, c’est ‘’un débat politicien’’ destiné à ‘’nous faire perdre du temps’’.
Mansour peut donc respirer. Sa tête, réclamée par certains observateurs, ne sera pas coupée par le chef suprême de la magistrature. D’ailleurs, informe son collaborateur Papa Demba Cissokho, il reste plus que jamais serein et déterminé à poursuivre la mission à lui confiée par le chef de l’Etat. ‘’Au moment où je vous parle, il est au siège de l’APR pour faire le point sur la distribution des kits d’hygiène aux populations des 33 quartiers de Saint-Louis. Auparavant, il avait distribué des denrées alimentaires à tous les ‘daaras’ de Saint-Louis, pour inciter les talibés à rester chez eux, pendant cette période d’état d’urgence et de couvre-feu’’, confiait, hier vers 18 h, son proche collaborateur.
Interpellé sur l’état d’esprit de son mentor, il informe : ‘’J’ai trouvé en lui un homme serein et attentif aux préoccupations des populations, en cette période de pandémie. Il déroule ses activités, conformément à l’agenda qu’il s’était fixé depuis le début de la pandémie.’’
Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale depuis le dernier remaniement, en avril 2019, le ‘’citizen saint-louisien’’, sans être l’homme le plus diplômé au monde, a eu un parcours correct. Dans une interview accordée au journal ‘’L’As’’ en avril 2012, il confesse, modeste : ‘’Ma formation n’est pas compliquée. Mon dernier diplôme, pour le moment, est un MBA de l’université de Québec à Montréal…’’ C’était en 2007, pour celui qui a eu son baccalauréat ‘’avec mention Assez bien’’ en 1985. Bien auparavant, le ‘’goro’’ du président avait effectué, sur le plan académique, de brefs passages à l’ENSETP (octobre 1987-février 1988), à l’Ensut (octobre 1994 à juillet 1995)… Il aura également suivi des cours à l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse (septembre 1995-juin 1997) pour une formation continue diplômante d’ingénierie en mécanique. Malgré ce parcours qui semblait le prédestiner plus pour les sciences et les technologies, Mansour brillera surtout dans le business.
Un businessman reconverti politicien
Après sept longues années (1988-1995) à la Manufacture des tabacs de l’Afrique de l’Ouest (MTOA), d’abord en tant qu’agent méthodes maintenances, ensuite comme responsable dans ce même service, nonobstant sa formation à l’Insa de Toulouse, il s’engage dans les affaires, à la fin des années 1990. Le frère de la première dame a été administrateur général adjoint de l’entreprise Guelel SA (fourniture de matériels industriels) de janvier 1999 à septembre 2004 ; directeur général de Ruy Xalel SA (fabrication et production d’aliments pour enfants) de mai 2001 à décembre 2003 ; administrateur de A2ME Sarl (Génie civil et BTP) de juin 2004 à décembre 2008, et enfin administrateur de la société à responsabilité limitée Fayefarms, de mai 2008 à avril 2012.
Puis arriva l’élection de son beau-frère, en 2012, qui le tira de l’anonymat le plus absolu. Au début, simple délégué à la Protection sociale, Mansour Faye se trouve aujourd’hui au centre des politiques majeures sur lesquelles repose le régime du président Sall. Il est dans la santé, dans l’agriculture, dans les infrastructures, dans le social, dans l’hydraulique… Bref, dans tous les secteurs qui intéressent le développement économique et social du pays.
Une voie royale pour le palais, ont vite décrié plusieurs observateurs qui soupçonnent une tentative de dévolution népotique du pouvoir.
Pourtant, dans le classement des ministères, selon leur budget, son département arrive à la 11e place, avec 101 milliards de F CFA. Mais en termes de possibilités d’investissements et de programmes politiques destinés à massifier l’électorat, il serait forcément l’un des mieux lotis, sinon le premier de la classe, avec des programmes très liquides comme le PUDC, Promovilles, Puma, les bourses de sécurité familiale, la CMU…
Pour cette raison, nombre d’analystes ont vu en lui le cheval de Troie du président de la République Macky Sall. Il serait ainsi, pour le régime de son beau-frère, ce que Karim Wade a été pour le régime de son père. Et les qualificatifs ne manquent pas à ses détracteurs pour le caractériser. ‘’Premier ministre caché’’, pour Mamadou Lamine Diallo ; ‘’vice-président caché’’, selon le président du groupe parlementaire Démocratie et liberté, et enfin ‘’ministre XXXL’’, si l’on en croit Déthié Fall du Rewmi.
Vendredi, la comparaison a encore été agitée avec emphase. Et quand un journaliste a fait le rapprochement, le ministre a ruminé sa colère et donné sa langue au chat.
Mais entre le fils de Wade et le beau-frère de Sall, les similitudes ne s’arrêtent pas seulement à leurs crânes dégagés comme des chauves.
Symbole de la dynastie Faye-Sall
Comme Wade fils, Mansour a souvent été suivi par la clameur. Délit de parenté, selon ses proches. Coupable de malversations, selon ses nombreux détracteurs. Comme griefs, il lui est reproché la corruption dans l’attribution du marché de l’eau à Suze ; de gérer de façon nébuleuse une partie des 69 milliards de F CFA destinés à l’assistance alimentaire, dans le cadre de la lutte contre les effets de la Covid-19, etc.
Dans le premier dossier, certains ont trouvé suspecte la coïncidence entre l’octroi, par Suez, de camions bennes à la mairie de Saint-Louis et l’attribution du marché de l’eau à la même entreprise. Maire de la vieille ville, Mansour était en même temps à la tête du ministère de l’Hydraulique, au moment de l’attribution de ce marché. Après avoir bu dans l’eau, revoilà donc l’ancien délégué général à la Protection sociale accusé de manger dans le riz.
Dans ce dernier scandale présumé, les griefs sont multiples. Tout est parti du marché de transport de la marchandise destinée aux populations, dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le 28 mars 2020, des transporteurs font un communiqué, suite à une assemblée, pour affirmer qu’ils vont mettre à la disposition de l’Etat leurs parcs de camions pour l’acheminement de ladite marchandise. Le 1er avril, malgré cette annonce, le ministre et son département en charge de ce programme d’assistance alimentaire, lancent un appel d’offres où ils excluent tout transporteur n’ayant pas 50 camions. Poussant le bouchon plus loin, la tutelle donne le marché à un député allié du pouvoir dont l’entreprise se trouve en liquidation judiciaire depuis 2019.
Ce qui a fini de semer la confusion dans la tête de certains transporteurs bénévoles. Pourquoi faire des largesses à un Etat qui s’entête à payer ?, se demandent certains camarades de Momar Sourang. Ce n’est pas tout. Il est aussi reproché à Mansour Faye d’avoir accordé la plus grande partie de l’approvisionnement en riz à un homme d’affaires franco-libanais méconnu dans la filière. Mais, se défend son fidèle collaborateur, tout ceci n’est qu’affabulations. ‘’Mansour est un homme très attaché aux principes qui gouvernent la transparence et la bonne gouvernance. Il est d’une grande probité morale. Il rappelle toujours à ses collaborateurs l’obligation de faire les choses dans le strict respect de la loi et des règlements’’. Dans cette affaire, pense-t-il, le ministre est quitte avec sa conscience. ‘’Il avait la possibilité de passer les marchés par entente, mais il a préféré jouer la carte de la transparence. Pour ce faire, il a ouvert la porte aux fournisseurs, en faisant publier un "avis de commande directe en procédure d'urgence", alors qu'il n'était pas tenu de le faire… Tout le reste est constitué d’insinuations sans aucun fondement légal’’.
En politique, le diplômé du Québec a réussi à s’imposer dans le grand appareil de Benno Bokk Yaakaar, à partir des Locales de 2014, quand il s’est imposé face à son adversaire du Parti démocratique sénégalais, Ahmet Fall Braya. Promu ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, dans la foulée de ces élections, l’homme fort de Saint-Louis trône, depuis la réélection de son chef, à la tête du tout-puissant ministère en charge du Développement communautaire.
La face cachée du ‘’goro’’ du président
Acculé de toutes parts, le ‘’goro’’ du président est sorti, vendredi dernier, de son mutisme, pour tenter d’apporter des clarifications au peuple sénégalais. Mais le résultat est mitigé. Pour beaucoup, le ministre, d’apparence discipliné, modeste et humble, est tout simplement passé à côté de la plaque. Celui qui aurait bien pu être classé dans la catégorie de ces hommes droits, justes, honnêtes et irréprochables, se révèle finalement homme susceptible, colérique, impulsif et peu serein devant l’adversité. Exit le Mansour Faye pondéré, calme et très mesuré ; place alors au lion qui somnolait jusque-là dans le cœur du présumé dauphin. En atteste son échange houleux avec le journaliste Babacar Fall, qui a commis le crime de l’interpeller sur ses présumées relations avec un des attributaires de marchés publics. Comme réponse, il sert : ‘’Bo mako wakhatee ma portee la plainte. (Si vous le répétez, je vous traduis en justice).’’
De l’avis de Jupiter Faye, consultant en art oratoire et intelligence émotionnelle, le ministre a raté son exercice de communication, malgré un bon début. Il explique : ‘’Dès que les questions ont commencé, il a montré ses limites. Il était trop sur la défensive. La preuve, à la première question, il préfère s’exprimer en wolof, sa langue de prédilection. On sentait déjà qu’il parle avec le cœur, comme s’il souffrait de quelque chose. Le ministre s’est présenté psychologiquement atteint.’’ Mais le plus inadmissible, à en croire le Country Manager de Kaizen Senegal, c’est l’énervement injustifié du représentant du gouvernement. Il apprécie : ‘’Un ministre, c’est de la retenue, c’est de la sérénité et de la hauteur. L’essence d’un point de presse, c’est la liberté de la parole. On ne peut pas convoquer un point de presse pour apporter des clarifications et en même temps menacer de porter plainte contre un journaliste qui n’a fait que poser des questions. C’est une erreur très grave dans son exercice de communication.’’
S’y ajoute, d’après l’expert, ‘’un grand manque de respect envers les journalistes et de l’agacement’’. La preuve, signale-t-il, par son rire moqueur. ‘’Le rire peut certes traduire la courtoisie, mais en l’espèce, il dégageait plus un manque de respect envers la personne qui pose la question. Pire, il a même coupé un journaliste. Cela ne se fait pas, en communication. Un ministre doit garder sa sérénité, laisser le journaliste poser entièrement sa question, sinon ça devient un débat’’, analyse l’expert.
En tout cas, ses oreilles ont dû siffler le lendemain. Les différentes parutions ont rivalisé d’imagination dans leurs titres, comme pour montrer que l’opération de clarification a échoué. Pour ‘’Sud Quotidien’’, c’est ‘’Mansour Faye en clair-obscur’’ ; pour ‘’L’As’’, ‘’Mansour Faye ne riz plus’’ ; pour ‘’Le Quotidien’’, ‘’Mansourd aux questions’’, pendant que ‘’L’Obs’’ titre : ‘’Mansour faille du consensus’’.
Un consensus pourtant acquis avec force manœuvres. Même le très hostile mouvement populaire Y en a marre avait fini de regagner les rangs, rejoindre le ‘’Général Sall’’ pour mener la croisade contre l’ennemi public n°1 : la Covid-19.
Ainsi, c’est l’œuvre de plusieurs jours, en un laps de temps, brisé par le maire de Saint-Louis depuis 2014. Comme son deuxième mariage avec la députée Aminata Guèye qui a duré le temps d’une rose, le frère de la première dame aura fait long feu dans le lancement de la présente campagne d’assistance alimentaire.
En bon sportif, le karatéka, ceinture noire, dispose sans doute de suffisamment de ressources pour rebondir, dans les jours à venir.
"UNE AFRIQUE IMPUISSANTE FACE AU COVID-19 EST UNE MENACE POUR LE MONDE"
Le président Macky Sall explique la stratégie médicale et économique radicale qu’il a mise en place pour combattre le corornavirus, en dépit des faibles moyens de son pays
Peuplé de 16 millions d’habitants, le Sénégal compte actuellement moins de 400 cas de contamination déclarés. Depuis le début de l’épidémie, quatre personnes sont mortes, dont Pape Diouf, l’ancien PDG de l’OM.
LE FIGARO. - Le gros de la vague épidémique est-il déjà arrivé dans votre pays ?
Macky Sall. - On ne peut pas l’affirmer d’emblée. Des chercheurs prévoient le pic de l’épidémie au mois de juin en Afrique, mais l’histoire nous a appris que les épidémies n’évoluent pas toujours selon les prévisions. Le mieux que l’on puisse faire actuellement, c’est de nous concentrer sur la riposte effective contre la maladie, au double plan préventif et curatif, par un effort individuel et collectif.
Il y a actuellement peu de cas déclarés de Covid-19 au Sénégal. Comment l’expliquez-vous ?
Plusieurs facteurs sont à considérer pour expliquer le faible nombre de cas : la fermeture des frontières dès les premiers jours de l’apparition de la maladie pour bloquer les cas importés, l’interdiction des grands rassemblements et une riposte sanitaire sur le terrain. Je rappelle également qu’au Sénégal, l’État supporte entièrement les dépenses liées à la prise en charge des malades et celle des contacts, qui sont logés dans des hôtels et suivis par nos services de santé. Dès qu’un cas est déclaré suspect, il subit un test, ainsi que tous ceux qu’il a pu fréquenter. S’il est positif, c’est la mise en quarantaine.
Ce bilan, loin d’être dramatique si on le compare à de nombreux pays dans le monde, infirme les prévisions catastrophistes sur les ravages possibles du coronavirus en Afrique. Êtes-vous confiant ?
Confiant, oui. Mais cette confiance ne doit pas être béate. On ne peut verser dans l’autosatisfaction pour un combat qui n’est pas encore gagné. L’optimisme va de pair avec une vigilance accrue et un renforcement des mesures en fonction de notre contexte et des avis des experts. Nul ne peut prévoir de façon précise ce qui passera dans les prochains mois.
On sait qu’à Dakar, où est né le Pr Raoult, le choix a été fait de traiter les patients avec l’hydroxychloroquine. Est-ce, d’après vous, l’explication de la faible mortalité par Covid-19 au Sénégal ?
Nous faisons confiance à nos médecins qui ont jugé que, malgré le caractère préliminaire de l’étude du Pr Raoult, ses résultats étaient intéressants et qu’il fallait partir de son protocole pour proposer aux malades atteints du Covid-19 un traitement. Je précise que le Pr Raoult, dont je salue les travaux, continue de collaborer avec ses collègues sénégalais. Pour en revenir au traitement, nos médecins se sont fondés sur les observations suivantes : premièrement, on est dans une situation
d’urgence de santé publique qui demande une diligence dans la réaction ; deuxièmement, la tolérance à l’hydroxychloroquine était connue comme bonne avant le Covid-19 ; troisièmement, l’efficacité de cette molécule était probable. Au vu de toutes ces considérations, nos médecins ont estimé que le rapport bénéfices/risques était en faveur des bénéfices. Bien sûr, l’hydroxychloroquine seule ne peut suffire pour expliquer ces bons résultats, mais elle y a contribué.
La prise de nivaquine contre le paludisme a longtemps été pratiquée dans les écoles sénégalaises. Cela n’est peut-être pas anodin dans les circonstances actuelles ?
Nous avons tous pris de la chloroquine sans aucun suivi et, aujourd’hui, on utilise l’hydroxychloroquine, qui est un dérivé de la chloroquine et qui est mieux toléré. Ce produit est administré chez nos patients sous surveillance médicale stricte. En définitive, je ne vois pas, à l’heure actuelle, de quoi s’alarmer. Bien entendu, toute automédication doit être écartée car tous les médicaments peuvent donner des effets secondaires.
La jeunesse de la population est-elle un atout, sachant que le virus touche davantage les personnes âgées ?
Le virus touche en fait toutes les catégories d’âge au Sénégal. Cela dit, l’expérience dans tous les pays montre que plus on est âgé, plus le risque de développer une forme grave voire de succomber du Covid-19 est élevé. Il est donc évident que, du point de vue du risque de décès, l’âge jeune de notre population est certainement un atout.
Au Sénégal, où l’on vit beaucoup à l’extérieur et où nombre de vos compatriotes s’activent au jour le jour pour se nourrir, le confinement n’est-il pas une mesure difficile à faire respecter ?
Le confinement est une mesure incontournable pour endiguer la propagation de la maladie. Dans notre cas, nous avons totalement confiné les contacts et les malades qui sont naturellement hospitalisés. Sinon, nous avons pris des mesures interdisant les rassemblements et restreignant les conditions de transport. Il va de soi que si l’évolution de la situation requiert un confinement général, nous le ferons sans hésiter.
Évidemment, il y a lieu de tenir compte de la diversité des situations socio-économiques des pays. Il ne s’agit pas de faire du mimétisme, mais de prendre des mesures rigoureuses pour combattre le mal en veillant à ce que nos populations puissent vaquer aux occupations essentielles. J’ajoute que l’État est en train de procéder à la distribution de denrées alimentaires et autres produits de base, sans compter la prise en charge, pour un bimestre, des factures d’eau et d’électricité pour les abonnés de la tranche sociale.
Votre pays est-il en mesure de traverser cette crise sanitaire sans trop de dégâts économiques et sociaux ?
Aucun pays ne sortira indemne de cette crise. Une récession globale est inévitable. Une étude montre qu’en Afrique 20 millions d’emplois pourraient être détruits. Certains économistes vont jusqu’à prédire que la crise économique fera plus de morts que la crise sanitaire. Mon rôle est de protéger les plus vulnérables. C’est pourquoi j’ai pris des mesures de sauvegarde, comme l’interdiction pure et simple des licenciements pendant la pandémie. Je garde aussi à l’esprit la situation difficile des entreprises. J’ai prévu des mesures spécifiques en faveur du secteur privé dans le cadre du plan de résilience économique et social d’un montant de 2 milliards de dollars, mis en place en guise de riposte au Covid-19 et ses effets. Ce dispositif de soutien comprend des mesures fiscales, douanières et d’injection d’argent afin de permettre aux entreprises de disposer de trésorerie.
Emmanuel Macron a proposé une « annulation massive » de la dette des pays africains. Est-ce envisageable ?
Dans son message pascal, le pape François est allé dans le même sens. Je salue le message humaniste du Souverain Pontife et l’engagement fort de la France à nos côtés. La décision prise par le G20 d’accorder aux pays pauvres un moratoire d’un an va néanmoins dans la bonne direction. Cela représente 20 milliards de dollars alors que le total de la dette africaine est de 365 milliards. Ce n’est pas énorme lorsqu’on considère les montants beaucoup plus élevés que des pays développés ont dégagé chacun au niveau national pour faire face aux effets du Covid-19. Ici, nous parlons de tout un continent.
Dans une situation exceptionnelle, un effort exceptionnel de solidarité est nécessaire et possible pour aboutir à l’annulation de la dette publique africaine et à un réaménagement de la dette privée selon des modalités à convenir. D’ailleurs, cette mesure ne devrait pas seulement être perçue sous l’angle de la solidarité. Elle a aussi du sens du point de vue économique : soulager l’Afrique du fardeau de la dette, c’est aussi contribuer à sa résilience d’acteur économique du marché mondial. Il faut se rendre à l’évidence : une Afrique économiquement vulnérable et qui n’arriverait pas à se défaire du Covid-19 restera une menace potentielle pour le monde. Le monde ne guérira entièrement que lorsque le virus disparaîtra de tous les pays. Cela dit, il faut se départir du préjugé considérant l’Afrique comme dépendante de l’aide extérieure. Cette perception est fausse. Si je prends l’exemple du Sénégal, qu’on peut extrapoler à d’autres pays, les envois de fonds par la diaspora représentent plus de trois fois le montant de l’aide internationale. Dès lors, quand des secteurs entiers sont mis à mal ou que des millions d’emplois sont détruits dans des pays où s’activent nos compatriotes, ce sont les envois de fonds par la diaspora sénégalaise qui s’en trouvent négativement affectés.
La Chine est très active au côtéde l’Afrique dans cette épreuve.Estimez-vous que ce payscherche ainsi à accroître encoreun peu plus son influence,qui est déjà forte ?
En matière de coopération et de partenariat avec l’Afrique, il ne peut plus y avoir d’exclusivité ni d’exclusion. Tous les partenaires, sans distinction, sont les bienvenus pourvu qu’ils acceptent de travailler avec nous sur la base d’avantages mutuellement bénéfiques. La diversification des partenariats est dans la logique de l’histoire des relations internationales.
L’Afrique ne dérogera pas à cette règle.
Une fois cette crise passée,voyez-vous le monde changerdans ses rapports internationaux ?
Je plaide pour un nouvel ordre mondial qui redéfinit l’ordre des priorités, qui investit dans l’économie réelle. La leçon de cette pandémie, nous la connaissons déjà : notre extrême vulnérabilité, économies avancées ou émergentes. Reste à savoir si nous la retiendrons effectivement et si du pire nous saurons tirer le meilleur…
Une solidarité africaine existe-t-elle dans la lutte contre le Covid-19 ?
La solidarité est notre seconde nature en Afrique. Dès l’apparition des premiers cas sur le continent, nous avons mis en synergie nos ressources et nos expertises en matière de recherches et d’analyses médicales à travers nos laboratoires dont l’Institut Pasteur de Dakar et le CDC Afrique, qui fait la coordination sous l’égide de l’Union africaine.
J’ajoute que, le 3 avril, à l’initiative de Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union africaine, nous avons tenu, en visioconférence, une réunion du bureau de l’Union élargie à l’Éthiopie, au Rwanda et au Sénégal pour dégager une position africaine commune visant à faciliter la collaboration interafricaine dans la riposte globale au Covid-19.
L’Institut Pasteur de Dakar,qui jouit d’une bonne réputation,participe-t-il à la mise au pointd’un vaccin ?
Il ne travaille pas sur la découverte du vaccin contre le Covid-19, mais sur sa production une fois le vaccin mis au point, comme il l’a fait, par exemple, avec le vaccin contre la fièvre jaune. C’est une belle expérience que je salue. Cela montre que nos pays sont parfaitement capables de contribuer à relever les défis de notre temps.
par Ndongo Samba Sylla
DERRIÈRE LE PROCESSUS D'ENDETTEMENT, UNE CHAÎNE DE PONZI
La possibilité d’effectuer des dépenses à la hauteur de ce qu’exigent les défis de l’heure est tributaire de la "générosité" de l’extérieur. Dans la configuration actuelle dont il importe de sortir, le Sénégal n’a pas son destin en main
«Il n’y a rien qu’une Nation devrait éviter autant que d’emprunter de l’argent à l’étranger.» C’est la confidence que Ulysses Grant fit à l’Empereur du Meiji lors de sa visite en août 1879. Après lui avoir donné plusieurs exemples de nations asservies à cette époque par la dette en monnaie étrangère, le 18e Président américain (1869-1877) suggéra à son hôte de liquider au plus vite celle de son pays d’autant plus qu’elle n’était pas très élevée : «Plus vite elle sera remboursée, mieux ce sera pour le Japon. Le Japon, si possible, ne devrait plus jamais emprunter à l’étranger.» Ce conseil ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Les Japonais retinrent la leçon. Mais tel n’est toujours pas le cas des pays africains, à l’exception de l’Algérie, un pays riche en hydrocarbures, qui a le ratio dette publique extérieure/Pib le plus faible du continent.
Distinguer les pommes des poires
En 2018, dans le cadre du sommet Japon-Afrique, le gouvernement japonais s’était inquiété publiquement du niveau d’endettement du continent, qui affichait un ratio dette publique/Pib de l’ordre de 50%. Emporté par sa fougue panafricaniste, un économiste africain de renom s’indigna, sur les réseaux sociaux, contre le fait que le Japon eût le toupet de donner des leçons aux gouvernements africains alors que sa dette publique dépassait largement les 200%. Comment le gouvernement nippon pouvait-il se permettre cette attitude perçue comme condescendante alors que sa dette publique était au moins quatre fois supérieure à la moyenne africaine, se demandait-il ?
Malheureusement, notre économiste, à l’image de l’écrasante majorité des économistes standard qui ont pignon sur rue, ne fait pas la distinction élémentaire -et pourtant cruciale et décisive- entre une dette en monnaie nationale et une dette en monnaie étrangère.
L’Etat japonais n’est endetté que dans sa propre monnaie. A l’instar de tous les gouvernements qui émettent leur propre monnaie, le Japon ne peut jamais manquer d’argent (c’est-à-dire des entrées électroniques sur des comptes bancaires). Il ne pourrait donc jamais être dans une situation où il ne pourrait pas payer les obligations libellées dans sa monnaie. Son indépendance financière signifie en effet qu’il n’a aucune contrainte de financement intrinsèque dans sa monnaie et qu’il détermine lui-même les taux d’intérêt auxquels il «emprunte». Ses éventuels déficits budgétaires sont donc financés en yen.
Tel n’est pas le cas de la plupart des pays africains dont la dette publique est principalement libellée en monnaie étrangère. S’ils ne peuvent pas être insolvables dans leur propre monnaie, ils peuvent l’être en revanche en monnaie étrangère. Quand un pays africain s’endette en dollar, il devra trouver des dollars pour rembourser sa dette au moment du paiement. Car ses créanciers n’accepteront pas en règle générale d’être payés dans sa monnaie. Pour être en mesure de rembourser la dette, le pays africain devra obtenir des revenus de l’extérieur, des devises, principalement sous la forme de recettes d’exportation additionnelles. Plus précisément, il doit généralement avoir une balance commerciale excédentaire (ses exportations doivent être supérieures à ses importations). Car les recettes d’exportation sont, d’une certaine manière, une manière de financer les importations.
Seulement, enregistrer des surplus commerciaux en permanence n’est pas évident. D’un côté, les pays africains exportent majoritairement des produits primaires, lesquels présentent deux particularités : leurs prix sont instables et sont déterminés à l’étranger. Quand les cours de leurs produits d’exportation sont favorables, leur capacité à emprunter à l’étranger et à payer la dette augmente. Et inversement. Quand les cours sont défavorables, leur capacité à rembourser la dette se dégrade. Leurs monnaies tendent à se déprécier d’autant plus qu’une fuite des capitaux est observée. Ce qui renchérit la charge de la dette étrangère et rend plus difficile son remboursement.
D’un autre côté, ils sont dépendants d’un certain nombre d’importations essentielles : même quand leurs prix augmentent, la demande reste inchangée ou ne baisse pas significativement. Or, sur le long terme, les prix des produits manufacturés, importés par les pays africains, évoluent plus favorablement que ceux de leurs produits d’exportation. Il s’agit là de la fameuse «détérioration des termes de l’échange» : pour acquérir le même panier d’importations, les pays africains doivent exporter beaucoup plus.
Avec la pandémie du coronavirus, beaucoup de pays africains, qui se sont endettés en monnaie étrangère de manière déraisonnable, durant la décennie écoulée, se retrouvent dans une situation proche de l’insolvabilité. La chute drastique des prix de leurs produits d’exportation, couplée à la dépréciation de leur taux de change, les place dans une situation financière d’autant plus précaire que l’activité économique est partout au ralenti. Ils doivent payer une dette extérieure alors que leurs avoirs extérieurs ont chuté brutalement.
L’exemple du Sénégal
Au regard de la capacité à dégager régulièrement des surplus commerciaux, deux groupes de pays africains peuvent être distingués. Il y a d’un côté ceux qui sont solvables en moyenne : ils peuvent honorer le service de la dette grâce à des surplus commerciaux récurrents mais ils ne sont pas à l’abri d’une mauvaise conjoncture pouvant réduire leurs avoirs en devises. C’est souvent le cas des pays pétroliers. Il y a d’un autre côté, ceux qui ne peuvent pas payer la dette extérieure en dégageant un surplus commercial et qui doivent donc trouver d’autres moyens. Tous les pays qui utilisent le franc Cfa en Afrique de l’Ouest sont dans ce cas, à l’exception de la Côte d’Ivoire.
Prenons le cas du Sénégal. Sa balance commerciale est structurellement déficitaire depuis 1967. En 2019, ses exportations étaient de l’ordre de 2000 milliards F Cfa contre 4200 milliards FCfa pour les importations, soit un déficit commercial de l’ordre de 2200 milliards F Cfa. Comment dans ces conditions le Sénégal peut-il faire pour payer sa dette extérieure ? Il doit œuvrer désespérément à attirer le capital étranger : les investissements directs étrangers (Ide) et plus d’endettement encore.
Les Ide ne résolvent pas le problème. Au contraire, ils l’aggravent. Comme ils tendent à financer des projets (par exemple les infrastructures, les télécoms, etc.) qui n’augmentent pas les recettes d’exportation, leur effet est plutôt de détériorer davantage la balance commerciale (à travers les importations d’équipements, de technologies, etc.). De plus, comme les Ide se traduisent annuellement par des rapatriements de profits, des honoraires exorbitants versés à des experts étrangers, des manipulations comptables pour couvrir des transferts illicites, tout cela renforce la saignée financière. De tels effets pervers n’ont pourtant jamais douché l’ardeur des gouvernements dits libéraux depuis 2000 dans leur volonté d’«attirer les Ide». L’aide publique au développement étant souvent «liée» -attachée à l’exécution de projets contrôlés par les donateurs- s’inscrit dans la même logique. Elle tend à aggraver le déficit de la balance commerciale et à faciliter la saignée financière.
Dans ces conditions, pour rembourser sa dette extérieure et faciliter les rapatriements de profits réalisés en monnaie locale (et qui doivent donc être convertis en devises), le Sénégal n’a pas d’autre option que de se ré-endetter en permanence. Pour que cette stratégie marche, le Sénégal doit tout faire pour avoir la «confiance» de ses créanciers. Ce qui suppose de sa part l’adoption d’une politique budgétaire orthodoxe (faible déficit budgétaire) et discriminatoire (le paiement régulier de la dette extérieure est prioritaire par rapport à celui de la dette intérieure et aux dépenses sociales) ainsi qu’une érosion de ce qui tient lieu de souveraineté au profit du Fmi. Cette stratégie n’est pas pérenne. Tôt ou tard, il arrive un moment où le pays n’est plus objectivement en mesure de payer la dette sauf à consentir des sacrifices socialement inacceptables.
Dans le langage de la finance, la «chaîne de Ponzi» est le nom d’une escroquerie qui consiste à financer les intérêts dus aux investisseurs (dans notre cas le service de la dette en cours) par l’argent de nouveaux investisseurs attirés par des perspectives de gains élevés (dans notre cas l’émission de créances nouvelles). A y regarder de plus près, telle a été la stratégie innocemment suivie par le Sénégal depuis 1960 : un endettement continuel en monnaie étrangère qui est financé par un ré-endettement permanent en monnaie étrangère. Elle a été masquée/atténuée depuis deux décennies par les transferts de sa diaspora (environ 10% du Pib en 2019).
Enseignements
Comme cas d’école, l’exemple du Sénégal a un triple intérêt. Premièrement, il est la preuve la plus éloquente qu’une stratégie de développement basée uniquement sur le financement étranger est nécessairement contre-productive (Sur le long terme, entre 1960 et 2015, le revenu réel par habitant du Sénégal a fait du surplace). Il faut dire les choses clairement : la finance internationale fait partie du problème. Elle ne peut jouer un rôle réellement positif que pour les pays qui misent d’abord sur la mobilisation de leurs ressources domestiques (un concept à ne surtout pas réduire à l’augmentation du poids des impôts et des taxes dans le Pib) et qui privilégient la finance locale. Ce qui suppose de la part des gouvernements un contrôle effectif sur le système de crédit -qui reçoit du crédit et à quel taux ?- lequel ne doit jamais être laissé sous la mainmise de l’initiative privée.
Deuxièmement, le cas du Sénégal permet d’apprécier les contraintes (y compris l’érosion de souveraineté) auxquelles font face, en temps de crise, les pays qui n’ont pas leur propre monnaie. Etant membre d’une zone monétaire (l’Uemoa), le Sénégal a, sur le plan financier, le statut de collectivité locale (ou le statut de colonie si on veut être plus précis). La particularité des collectivités locales et des colonies est qu’elles dépendent des taxes et des impôts pour leurs dépenses par opposition aux Etats qui émettent leur monnaie. Ces derniers ont la possibilité de dépenser sans être contraints par le montant des impôts et taxes qu’ils perçoivent. Pour effectuer leurs dépenses, ils ont juste à demander à leur banque centrale de créditer (inscrire des chiffres sur) des comptes bancaires donnés. Comme le gouvernement du Sénégal ne dispose pas de sa propre monnaie, il n’a pas cette possibilité de tirage sur sa banque centrale, ainsi que le font actuellement les pays riches et certains pays émergents, en guise de riposte à la crise en cours. De plus, il n’a pas le contrôle sur les taux d’intérêt sur les obligations qu’il émet en franc Cfa. Comme les taux d’intérêt sur la dette en franc Cfa sont parfois supérieurs à ceux qui prévalent sur les marchés financiers internationaux, cela tend à favoriser l’endettement en monnaie étrangère et ainsi à exposer les pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire au risque de change (risque lié à la variation des taux de change). Seuls des gouvernements pour qui la souveraineté n’est qu’un mot peuvent accepter ce type de situation. Enfin, le gouvernement du Sénégal, comme ceux des autres pays de l’Uemoa, n’a aucun contrôle sur l’allocation du crédit. Ce sont les banques étrangères qui décident qui a droit à quel volume de crédit et à quel taux. D’où l’exclusion du crédit bancaire de l’agriculture et des Pme-Pmi, fondements de toute prospérité.
Avec la pandémie du coronavirus, cette absence de souveraineté monétaire a des implications immédiates. Comme le gouvernement ne peut pas trop compter sur les impôts et taxes du fait du ralentissement de l’activité économique, la possibilité d’effectuer des dépenses à la hauteur de ce qu’exigent les défis sanitaires et économiques de l’heure est tributaire de la générosité de l’extérieur : annulations de dettes, moratoires, aide au développement, plus d’endettement. Dans la configuration actuelle -dont il importe de sortir- le Sénégal n’a donc pas son destin en main. Il doit tendre la main vers l’extérieur. Comme l’écrivait en 1992 le brillant économiste britannique Wynne Godley : «Le pouvoir d’émettre sa propre monnaie, de faire des tirages sur sa propre banque centrale, est la principale chose qui définit l’indépendance nationale. Si un pays abandonne ou perd ce pouvoir, il acquiert le statut de collectivité locale ou de colonie.»
Beaucoup de pays africains qui disposent de leur propre monnaie sont aussi obligés de tendre la main vers l’extérieur. Mais ils ont un avantage sur le Sénégal qu’ils sont peu à utiliser : ils n’ont aucune contrainte financière intrinsèque dans leur propre monnaie. Ils peuvent en principe financer dans leur propre monnaie tout projet qui repose sur des ressources locales qu’ils contrôlent. Par exemple, si la Guinée avait sur place toute l’expertise et les matériaux pour construire une usine pharmaceutique, elle n’aurait aucune contrainte à la financer en monnaie guinéenne. Sa banque centrale pourrait faciliter le processus. Mais bien entendu rares sont les pays africains à avoir une politique résolue de mobilisation des ressources locales. Cela demande une détermination politique qui n’existe plus sur le continent depuis l’assassinat de Thomas Sankara en 1987.
Enfin, le cas du Sénégal permet de voir que la dette en monnaie étrangère est moins une cause du sous-développement que sa manifestation. C’est la conséquence d’une insertion primaire dans l’économie mondiale avec une souveraineté monétaire limitée ou inexistante, une ouverture commerciale importante, une domination des secteurs-clés par le capital étranger, des structures sociales inégalitaires qui fondent un modèle d’accumulation où le progrès économique touche seulement une minorité de la population, généralement portée sur la consommation de produits importés, etc. Tant que cette structure de dépendance est maintenue, une annulation de la dette extérieure, à la supposer possible, ne changera rien à la donne. Elle permettra juste aux gouvernements d’avoir un peu plus de marge de manœuvre budgétaire à court terme et de ne pas infliger plus de misère à des populations déjà affaiblies.
LA SENELEC S’ÉCHARPE AUTOUR D'UN CONTRAT
Le patron de l'entreprise et celui d'Akilee sont dans un combat au relent de règlement de comptes. Pape Mademba Bitèye et Amadou Ly se livrent à un duel à fleurets mouchetés où chacun accuse l’autre de vouloir s’enrichir sur le dos de la société
Le Directeur général de Senelec et celui d’Akilee sont dans un mortal kombat au relent de règlement de comptes. Pape Mademba Bitèye et Amadou Ly se livrent, par presse interposée, à un duel à fleurets mouchetés où chacun accuse l’autre de vouloir s’enrichir sur le dos de la société.
Cela peut sembler gênant, mais le contrat que le Dg de Senelec veut faire réviser a été signé par son prédécesseur devenu ministre du Pétrole. Mieux, lui-même était témoin parce qu’administrateur.
Devenu Directeur général, Bitèye veut y revenir, déclarant que le contrat sur dix ans accordé à Amadou Ly exhale un parfum de scandale. Il veut dès lors l’annuler parce que d’abord, c’était un marché de gré à gré, mais aussi parceque certaines clauses notamment l’impossibilité de réviser le contrat pendant dix ans est préjudiciable à Senelec. Mais pour les proches du patron d’Akilee, Bitèye veut déshabiller Jean pour habiller Paul. Avec son ami et nouveau conseiller Samuel Sarr, il veut filer le marché aux Israéliens contre 2,5 milliards. D’autant plus qu’il leur a donné un marché de gré à gré de confection de compteurs intelligents. Le Dg de Senelec parvient surtout à rallier à sa cause les syndicats et certains membres du conseil d’administration. Seulement, certains ne penchent pas pour l’annulation du marché mais plutôt pour la révision des clauses litigieuses. C’est donc le statu quo.
Akilee crache du feu sur Bitèye
«Quelle mouche a donc piqué Papa Mademba Biteye pour se lancer dans une entreprise de sabordage des symboles de la réussite de Son Excellence le président Macky Sall, en prétextant au nom de la défense des intérêts de Senelec vouloir renégocier un contrat qu’il a lui-même approuvé et soutenu en tant qu’administrateur de Senelec ? C’est à se demander pourquoi ?», lit-on dans une note parvenue à L’AS. «D’emblée, précisons que le contrat dont il est question est celui du projet qui consiste à fournir à Senelec un système informatisé de comptage dit système de comptage avancé, afin d’inscrire la société dans la dynamique des sociétés de référence à travers le monde.
Ceci, en particulier pour lutter contre les pertes considérables d’énergie et réduire les charges d’exploitation de Senelec. Cela constitue l’autre grand chantier, à côté de la restructuration du mix énergétique pour une exploitation optimale de nos ressources en gaz à venir, instruit par le président Macky Sall pour rendre la Senelec plus performante et réduire durablement le coût de l’électricité », dit-il. « Nul besoin de revenir sur la procédure de négociation de ce contrat qui a démarré en 2017 à travers une expression de besoins clairement établie par Senelec, pour s’achever en 2019 ; soit près de 2 ans de discussions ayant impliqué l’ensemble des directeurs de Senelec. Rappelons que ce contrat financé par AKILEE, qui prend le risque financier avec ses partenaires, vise à faire économiser 500 milliards FCFA sur un ensemble de 1 273 milliards F CFA de pertes projetées d’ici à 2028, et qu’Akilee n’est pas rémunérée en vendant des compteurs, contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, mais grâce aux gains qu’elle fera faire, grâce au système qu’elle met à la disposition de Senelec. Il convient donc d’arrêter la désinformation en parlant de fourniture de compteurs », explique-t-on.
D’après la même source, si Papa Mademba Biteye dit vouloir renégocier de force, c’est qu’il a déjà signé un contrat avec la société israélienne Power Com, sans qu’Akilee n’ait été consultée. « On nous dit même que les Israéliens ont déjà signé le projet de contrat et qu’il reste la signature de Biteye », dit-on. « Il se trouve que Papa Mademba Biteye a trompé tout son monde pour essayer de faire passer, sous prétexte de Coronavirus, une commande en urgence pour éviter une supposée rupture de stock de compteurs. Ainsi, il a constitué un dossier fondé sur des contrevérités pour tromper son ami Directeur de la DCMP qui lui a délivré un Avis de Non Objection, et son conseil d’administration ».
D’après toujours les accusateurs, « aux prix convenus avec la société israélienne, on s’aperçoit que pour 45 000 compteurs seulement, il y a une surfacturation de plus d’un milliard de F CFA quand on les compare aux prix proposés dans le contrat avec Akilee. Dans cette affaire, Akilee renseigne même que la cellule de passation de marché a été écartée. Les proches de son Dg soupçonnent Bitèye et le Secrétaire général Moussa Dièye de vouloir se sucrer. D’autres interlocuteurs qui pensent que Bitèye est un piètre manageur, le soupçonnent de chercher des noises à Makhtar Cissé et à son directeur de cabinet, un certain Dia qui lui aurait fait avaler beaucoup de couleuvres lorsqu’il était Secrétaire général de Senelec. Pourtant, confie un membre du conseil d’administration, le contrat d’Akilee est un scandale. « Je ne suis pas pour qu’on le casse, mais il faut forcément réviser certaines clauses. On ne peut pas donner ça un étranger au détriment d’un Sénégalais, mais Ly doit négocier et accepter cette révision. Pour moi, Bitèye ne fait que défendre Senelec.»
MACRON TENTE DE MYSTIFIER LES AFRICAINS
Tant que les réserves de change détenus par le Trésor Public français ne sont pas restitués, la France reste en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent le franc CFA - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SORTIR DU FCFA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif Sortir du Fcfa, daté du 20 avril 2020, à propos du moratoire accordé aux africains sur la dette.
« Le président Macron est visiblement prêt à tout pour tenter de manipuler les Africains. Ainsi, lors de sa dernière allocution télévisée du 13 avril dernier à propos du coronavirus, il n’a pas hésité à promettre l’effacement massif de la dette des pays africains pour leur permettre de faire face au Covid-19. Problème, les pays africains, ceux de la zone franc CFA du moins, n’ont pas de dette vis-à-vis de la France. Au contraire, c’est la France qui doit de l’argent à l’Afrique. En effet, depuis les indépendances dans les années 60, les 15 pays de la zone franc CFA ont versé à la France jusqu’à 65% de leurs réserves de change sur un compte d’opérations détenu par le Trésor Public français.
Grâce à notre mobilisation sans relâche, le 21 décembre 2019, les présidents Alassane Ouattara au nom de ses pairs au sein de l’UEMOA et Emmanuel Macron avaient officiellement annoncé la fin factice du franc CFA et la fermeture définitive de ce compte d’opérations largement excédentaire en milliards d’euros. Tant que ces fonds ne sont pas restitués, la France en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent cette monnaie coloniale, le franc CFA.
Pour cette raison, les déclarations du président français n’étaient que pure communication et ne reposaient sur rien. D’ailleurs, deux jours plus tard, dans une interview exclusive accordée à RFI, Emmanuel Macron a notablement modifié ses propos en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’annulation mais d’une demande de moratoire sur les dettes à l’égard de l’Afrique formulée par les pays du G20.
Ensuite, le coup de grâce sera donné par le député de la 9ème circonscription des Français établis hors de France M'jid El Guerrab, finissant ainsi de discréditer totalement les paroles du président Macron. L’histoire se déroule en direct sur les réseaux sociaux lors de l’audition filmée du ministre français de l’Economie et des Finances Bruno le Maire. Interrogé par ce parlementaire sur les déclarations du président français, le ministre a répondu qu’il n’est pas question d’annulation de dettes pour les pays. Et ce dernier de rajouter qu’il n’existe aucun projet spécifique d’annulation de dettes pour l’Afrique. Il s’agit en réalité d’une initiative de la communauté internationale pour un moratoire de 32 milliards de dollars pour les 76 pays les plus pauvres de la planète.
Bien sûr, l’Afrique est un continent endetté jusqu’au cou. Au Sénégal par exemple, Macky Sall a considérablement endetté son pays pour financer ses projets jugés loufoques par la population comme la construction d’une ligne de TER illusoire. Devenue hors de contrôle, cette dette africaine est détenue par la Chine à hauteur de 40 % et par des capitaux privés. En effet, après avoir quasiment évincé la France en Afrique subsaharienne, la Chine, en fin stratège, a choisi l’option de l’endettement massive pour mieux tenir en laisse les Etats africains.
En définitive, le président Macron a fait ces déclarations uniquement pour donner le change : énième pirouette pour détourner en vain la colère des Français après s’être montré incapable de les protéger efficacement contre le Covid-19. »