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3 mai 2025
Economie
MACRON TENTE DE MYSTIFIER LES AFRICAINS
Tant que les réserves de change détenus par le Trésor Public français ne sont pas restitués, la France reste en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent le franc CFA - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SORTIR DU FCFA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif Sortir du Fcfa, daté du 20 avril 2020, à propos du moratoire accordé aux africains sur la dette.
« Le président Macron est visiblement prêt à tout pour tenter de manipuler les Africains. Ainsi, lors de sa dernière allocution télévisée du 13 avril dernier à propos du coronavirus, il n’a pas hésité à promettre l’effacement massif de la dette des pays africains pour leur permettre de faire face au Covid-19. Problème, les pays africains, ceux de la zone franc CFA du moins, n’ont pas de dette vis-à-vis de la France. Au contraire, c’est la France qui doit de l’argent à l’Afrique. En effet, depuis les indépendances dans les années 60, les 15 pays de la zone franc CFA ont versé à la France jusqu’à 65% de leurs réserves de change sur un compte d’opérations détenu par le Trésor Public français.
Grâce à notre mobilisation sans relâche, le 21 décembre 2019, les présidents Alassane Ouattara au nom de ses pairs au sein de l’UEMOA et Emmanuel Macron avaient officiellement annoncé la fin factice du franc CFA et la fermeture définitive de ce compte d’opérations largement excédentaire en milliards d’euros. Tant que ces fonds ne sont pas restitués, la France en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent cette monnaie coloniale, le franc CFA.
Pour cette raison, les déclarations du président français n’étaient que pure communication et ne reposaient sur rien. D’ailleurs, deux jours plus tard, dans une interview exclusive accordée à RFI, Emmanuel Macron a notablement modifié ses propos en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’annulation mais d’une demande de moratoire sur les dettes à l’égard de l’Afrique formulée par les pays du G20.
Ensuite, le coup de grâce sera donné par le député de la 9ème circonscription des Français établis hors de France M'jid El Guerrab, finissant ainsi de discréditer totalement les paroles du président Macron. L’histoire se déroule en direct sur les réseaux sociaux lors de l’audition filmée du ministre français de l’Economie et des Finances Bruno le Maire. Interrogé par ce parlementaire sur les déclarations du président français, le ministre a répondu qu’il n’est pas question d’annulation de dettes pour les pays. Et ce dernier de rajouter qu’il n’existe aucun projet spécifique d’annulation de dettes pour l’Afrique. Il s’agit en réalité d’une initiative de la communauté internationale pour un moratoire de 32 milliards de dollars pour les 76 pays les plus pauvres de la planète.
Bien sûr, l’Afrique est un continent endetté jusqu’au cou. Au Sénégal par exemple, Macky Sall a considérablement endetté son pays pour financer ses projets jugés loufoques par la population comme la construction d’une ligne de TER illusoire. Devenue hors de contrôle, cette dette africaine est détenue par la Chine à hauteur de 40 % et par des capitaux privés. En effet, après avoir quasiment évincé la France en Afrique subsaharienne, la Chine, en fin stratège, a choisi l’option de l’endettement massive pour mieux tenir en laisse les Etats africains.
En définitive, le président Macron a fait ces déclarations uniquement pour donner le change : énième pirouette pour détourner en vain la colère des Français après s’être montré incapable de les protéger efficacement contre le Covid-19. »
LE PRIX DU BARIL DE PÉTROLE NÉGATIF AUX ÉTATS-UNIS POUR LA PREMIÈRE FOIS DE L'HISTOIRE
Du jamais vu. Les cours du pétrole coté à New York se sont effondrés lundi. Sur les marchés à terme, le brut américain a perdu près de 300% dans la soirée, passant en territoire négatif, à -37,63 dollars
Du jamais vu. Les cours du pétrole coté à New York se sont effondrés lundi. Sur les marchés à terme, le brut américain a perdu près de 300% dans la soirée, passant en territoire négatif, à -37,63 dollars. Il s'agit de la plus forte baisse en séance jamais enregistrée par Bloomberg dont les données remontent à 1983. Cette chute est en grande partie due à des facteurs techniques, avec l'expiration des contrats pour livraison en mai ce mardi, mais elle souligne les vents contraires que doit affronter le marché pétrolier..
L'or noir subit de plein fouet l'effondrement de la demande en raison des mesures de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus. Selon les premières estimations, la consommation de pétrole dans le monde a chuté de 20 millions de barils par jour (mb/j) et jusqu'à plus de 30 mb/j pour les plus pessimistes. Avant la pandémie, le marché tournait autour des 100 mb/j.
Où stocker ?
A ce choc de demande s'ajoute une quasi- saturation des capacités de stockage . Le monde déborde d'or noir à ne plus savoir quoi en faire. N'importe quel oléoduc ou tanker en mer est utilisé comme réserve de pétrole. Les prix de location des navires ont d'ailleurs flambé passant de 30.000 dollars par jour à plus de 150.000 dollars.
Selon le relevé de l'administration américaine de l'information sur l'énergie, les stocks de brut de la plus grande économie mondiale ont augmenté de 19,25 millions de barils la semaine dernière. Le grand hub à Cushing dans l'Oklahoma est au bord de la saturation. Les réserves s'élèvent à 55 millions de barils alors qu'il n'y a de la place que pour 76 millions de barils.
Les infrastructures de stockage outre-Atlantique sont si pleines que certains producteurs texans vendent leur baril pour 2 dollars, selon les données de Bloomberg. On pourrait même en voir certains payer pour se débarrasser de leur pétrole. « Il n'y a plus de limite à la baisse quand les stocks et les oléoducs sont pleins. Des prix négatifs sont possibles », mettait déjà en garde Pierre Andurand, gérant d'un influent hedge fund sur le pétrole, précisant toutefois sur Twitter qu'un tel phénomène serait éphémère.
Autour des années 2010, lors de l'explosion de la production avec la révolution du schiste, les prix sur le marché physique avaient atteint des niveaux extrêmement bas. Les exportations d'or noir étant interdites, les stocks s'étaient remplis à grande vitesse. Les producteurs vendaient le pétrole à n'importe quel prix pour éviter de fermer leurs puits, une opération coûteuse.
Ecarts de prix
En attendant, « de tels niveaux de prix obligent à des fermetures et entraînent des pertes d'emplois. Les opérateurs tentent de réduire les coûts pour faire face à cet environnement de prix bas », explique Rystad Energy dans une note. Selon le dernier décompte de Baker Hughes, le nombre de puits de forage a chuté de 66 unités la semaine dernière, la plus forte baisse hebdomadaire depuis 2015.
Les tensions sur le stockage aux Etats-Unis expliquent la hausse de l'écart de prix entre le brent, référence européenne, et le WTI. Ce lundi, il a atteint environ 60 dollars, un plus haut historique, au-dessus du record de 2011 à 27 dollars.
Alors que les contrats arrivent à expiration ce mardi, les investisseurs qui les avaient achetés simplement pour les revendre à l'approche de la date butoir se sont retrouvés dans une situation très problématique : ils n'ont pas trouvé d'acheteurs et eux n'ont pas les moyens de recevoir la livraison prévue dans le contrat car ils ne disposent d'aucun lieu de stockage.
Le spread pourrait diminuer aussitôt que la bascule vers les contrats pour juin sera réalisée. Mais certains dans le marché affirmaient lundi soir que des fonds se sont déjà reportés sur les contrats avec livraison en juillet… ce qui pourrait alors peser sur ceux de juin.*
Une remontée significative des prix à court terme est improbable. Avant la chute des prix en territoire négatif, les analystes de MFUG anticipaient des prix proches de 20 dollars pour le brent et à près de 10 dollars pour le WTI dans les semaines à venir. Des perspectives partagées par Rystad Energy : « Comme toujours, on verra des hauts et des bas, mais la tendance sera sans aucun doute à la baisse. Du moins jusqu'à ce que des nations viennent en aide à l'Opep et à ses partenaires en réalisant des réductions substantielles. »
Un accord portant sur une réduction de production de 10 millions de barils par jour a été trouvé et signé le 12 avril par l'Opep et ses partenaires. Mais celui-ci n'entrera en vigueur que le 1er mai et n'a semble-t-il pas convaincu les marchés, qui considèrent que les réductions promises ne suffiront pas à compenser la chute massive de la demande provoquée par la pandémie.
par Mamadou SARR
LE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE RÉSIDE DANS LES RÉFORMES
Il est essentiel de renforcer les systèmes de protection et d’encourager la baisse du taux d’usure actuel des réseaux de micro-finance plafonné autour de 27 %
La propagation rapide de la pandémie du Covid-19 bouleverse profondément la sécurité et la quiétude de l’humanité. Le monde contemporain est confronté à une crise inédite, à un choc alambiqué entre l’homme et la nature.
La communauté internationale fait face à un nouveau contexte marqué par des perspectives économiques mondiales complexes et difficiles à un moment où l'anxiété et l'augmentation des pressions à la baisse reflètent en général un certain désarroi de l’économie mondiale confrontée à des défis tels que la contraction de la demande globale et le ralentissement drastique de la croissance de la productivité globale des facteurs.
La baisse des prix du pétrole met à rude épreuve la situation budgétaire des pays exportateurs nets de produits pétroliers et pèse sur leurs perspectives de croissance.
La réunion restreinte des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenue le 03 avril 2020, en visioconférence, a été l’occasion de discuter sur les risques qui pèsent à court terme sur les systèmes sanitaires et l'économie africaine et les options politiques possibles pour relever les défis.
En ce qui concerne le Sénégal, différents instruments et mécanismes ont été mis à contribution pour déployer au mieux une réponse sanitaire et économique en vue de limiter la propagation de la maladie et minimiser les impacts de la crise sur l’économie nationale, ce à travers le paquet global de riposte constitué du Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES) d’un coût global de 1000 milliards de FCFA, du Fonds de Riposte et de Solidarité « FORCE-COVID 19 », de l’aide alimentaire d’urgence, entre autres.
Un « chœur sanitaire » pour atténuer les impacts économiques de la pandémie
Si le Sénégal est à ce jour à un niveau de maitrise de la propagation de la pandémie, c'est bien grâce à la très haute vision politique du président de la République, à l’engagement patriotique élevé de tous les acteurs politiques et de la société civile, à l’esprit collaboratif du peuple, et bien sûr au professionnalisme bien connu des services de santé de toujours contribuer au progrès sanitaire du pays et à son rayonnement sur la scène régionale et internationale.
Le contraire aurait été difficile à comprendre quand on sait que, en dépit de moyens très limités, le personnel soignant assume avec enthousiasme et beaucoup de bonheur leur rôle de rempart sanitaire pour apaiser surtout les inquiétudes de la population.
Toutefois, dans un monde où les catastrophistes prédisent des scénarios apocalyptiques pour l’Afrique, seuls la solidarité, le civisme populaire et le professionnalisme des services sanitaires permettraient de surmonter les difficultés et de briser le cercle vicieux « sous-développement -mauvaises conditions sanitaires-maladies-sous-développement».
Agissant en qualité de « régulateur social et économique», l’Etat est dans son rôle capital pour réduire dans l’immédiat les risques et préparer l’après COVID-19 pour le système de santé et le redressement économique.
Encore que, conviendrait-il d'admettre que le monde de l’après Covid-19 va bien changer avec la révision des politiques nationales qui implique du réalisme et des choix difficiles parmi différentes priorités.
Dès lors, il requerrait de faire davantage pour le renforcement de la mise en œuvre des mesures prises pour juguler la crise, renforcer le filet de sécurité financière pour l’Etat et le secteur privé, chercher des solutions rapides à la relance des entreprises, éviter la situation de risque de dépression économique et renforcer le soutien aux sénégalais de la diaspora.
Comme la croissance économique attendue sera très faible et passera de 6,8% à moins de 3% et qu’il subsiste des risques de détérioration, il faudrait examiner tous les mécanismes pouvant permettre d’accroître la production effective et potentielle au moyen de réformes structurelles, au moyen d’investissements qui accroîtraient le capital productif et soutiendrait la demande intérieure pour la croissance.
Instrument de la politique économique, la réorganisation du budget de l’Etat ne devrait pas desservir la croissance. Dans la mesure du possible, il faudrait tenir compte de la stratégie de relance future en stimulant le capital productif par le financement des dépenses publiques d’investissement ou par l'effet de levier à travers le partenariat public-privé (PPP).
De la gestion de la crise à la préparation de l’après Covid-19, le redressement économique réside dans les réformes
A la pression baissière, le gouvernement a très tôt relevé qu’il est indispensable de recourir à un plan de riposte cohérent mais il serait également nécessaire de limiter les impacts de la crise par le choix de réformes ambitieuses de sorte à impulser ultérieurement les énergies du marché et des entreprises. Il nécessiterait alors de privilégier les ajustements ciblés pour rendre la résilience économique plus performante et efficiente.
En effet, les perspectives de récession globale s’installent sur toutes les grandes économies, la situation s’avèrerait critique pour les économies en développement, si le Sénégal n’entame pas des réformes structurelles profondes et courageuses aujourd'hui, son œuvre de transformation structurelle de l’économie à travers la mise en œuvre du PSE s’en trouvera compromise.
La poursuite de la politique macroéconomique et la mise en œuvre des mécanismes de riposte sont certes importantes, mais les réformes structurelles sont nécessaires pour insuffler une nouvelle dynamique à l’économique nationale. L’ancrage ferme dans la réalité est essentiel pour la mise en œuvre des actions concrètes et efficientes pour l’économie et les ménages.
Évidemment, sur le chemin de l’émergence voire du développement, il y’aura toujours des sceptiques aux réformes, à l’innovation et au progrès ; c’est pour cela que ceux qui sont impliqués dans le processus de développement économique feront souvent face à des circonstances inévitables dans leur travail. Il est toutefois impératif d’adapter les attitudes en vue d’approfondir les réformes pour juguler les problèmes aigus qui entraveront le développement du pays.
Le gouvernement gagnerait, en outre, à stimuler la consommation intérieure et de restructurer les entreprises d’Etat en difficultés.
Sur le plan de la souveraineté alimentaire, il convient de reconnaitre que le Sénégal a fait des progrès dans la production agricole mais il devrait résoudre davantage sa situation d’importateur net de denrées alimentaires.
Soubassement stratégique de sécurité alimentaire et de nutrition, de développement d’entreprises rurales et gestion des ressources naturelles, de garantie des moyens d’existence des ruraux, de moyen d’intégration sur les chaines de valeur, l’agriculture est une source significative de nourritures, d’emplois et de revenus pour le Sénégal et particulièrement pour les ménages en milieu rural.
Si le pays souhaitait fondamentalement bruler des étapes dans son processus de développement, il faudrait arpenter le chemin de la grande modernisation agricole qui devrait être ancrée dans une économie marchande planifiée orientée vers le marché en promouvant davantage le développement sur tous les plans de l’agriculture (agriculture vivrière / agriculture de rente), de l’élevage, de la pêche, de la sylviculture et de la pisciculture.
Aussi, nécessiterait-il de prendre en particulier des initiatives vigoureuses pour rendre l'agriculture sénégalaise plus efficiente en développant la productivité agricole, en encourageant la transformation par une politique d’industrialisation rurale à vocation agricole et en réduisant les goulets d’étranglement infrastructurels, les déficits d’intrants agricoles et de semences améliorées.
La politique de l’aménagement du territoire devrait désormais prendre en compte les questions relatives à la création de circuits commerciaux et de surfaces commerciales modernes par les entreprises nationales et les organisations socioprofessionnelles pour la distribution des biens et services dans les régions du Sénégal.
Les réformes devraient également concerner le secteur de la pêche dans la mesure où le pays pourrait favoriser principalement les ouvraisons des produits halieutiques avant de les exporter.
L’accès et le coût du financement demeurent un des facteurs pénalisant le soutien à la production nationale et le développement de la PME-PMI. Le Gouvernement en tirerait mieux profit en prenant des initiatives favorables au renforcement du taux d'épargne, encore faible, ce qui n’assure pas la mobilisation significative de fonds pour la croissance.
Il est essentiel de renforcer les systèmes de protection et d’encourager la baisse du taux d’usure actuel des réseaux de micro-finance plafonné autour de 27 %.
Par ailleurs, le président de la République appuie le déploiement, dans les meilleurs délais, de l’assistance de l’Etat aux sénégalais de la diaspora affectés par la pandémie. Bien qu’un plan sectoriel de contingence a été élaboré dans ce sens, il est aussi essentiel d’entreprendre une réflexion sur le rôle de la migration de l’après Covid-19 à l’effort de développement national.
En définitive, la pleine utilisation du capital humain pour la transformation structurelle de l’économie ne se fera qu’après une parfaite émancipation du système sanitaire et une utilisation appropriée des compétences.
Aujourd’hui, chaque citoyen sénégalais essaie de s’acquitter au mieux de ce qu’il doit à la patrie. Face aux circonstances, le leadership politique du président de la République, les prières des guides religieux, l’élan de solidarité nationale des acteurs politiques et de la société civile, le civisme populaire, l’alliance patriotique du secteur privé et le professionnalisme des services de santé pourraient contribuer à la réalisation précoce des objectifs de résilience sanitaire et de redressement économique.
Mamadou SARR est économiste, expert en commerce et développement international. Il a été distingué « GUERTE D’OR » édition 2019 de la FIKA dans la catégorie Partenariat international.
texte collectif
LE MORATOIRE SUR LA DETTE N'EST PAS ASSEZ AMBITIEUX
Ngozi Okonjo-Iweala, Tidjane Thiam, Donald Kaberuka, Vera Songwe et plusieurs autres grands noms africains de la politique et de l’économie reviennent sur la décision du G20 d’une suspension partielle du service de la dette de 77 États à bas revenus
Jeune Afrique |
Texte Collectif |
Publication 20/04/2020
Les pays africains, comme beaucoup d’autres sur la planète, sont aujourd’hui confrontés à un choc sans précédent qui nécessite une aide financière substantielle et sans conditions, dans l’esprit du fameux « quoi qu’il en coûte » de l’ancien patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. Cette crise est inédite et frappe toutes les régions en même temps. Les institutions sont submergées car l’urgence se manifeste à tous les niveaux : sanitaire, économique et social.
Le continent n’est pas encore frappé de plein fouet par la pandémie, pourtant son économie est déjà à l’arrêt. Elle enregistrera cette année son plus mauvais taux de croissance depuis trente ans et, déjà, la crise sanitaire fait naître des crises économiques, financières et alimentaires. Les conséquences de cette catastrophe peuvent être contenues, mais uniquement si nous intervenons immédiatement, collectivement, et si nous mobilisons toutes les ressources disponibles.
mie de Covid-19. Parmi les principales recommandations résumées dans son communiqué, il faut citer :
– une constitution rapide du fonds de réponse d’urgence de 200 milliards de dollars créé à l’initiative des différentes banques multilatérales de développement
– l’appel à relever le niveau de contribution des États au Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (ARC) et au Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FFRPC)
– une suspension temporaire du paiement du service de la dette par les pays les plus pauvres, ce dernier point étant particulièrement important.
Ce plan d’action répond en partie aux demandes formulées dans notre précédent appel, mais il ne va pas assez loin.
L’augmentation des contributions aux banques de développement et au FMI apportera une aide bienvenue, mais la part qui ira à l’Afrique ne suffira pas à couvrir les 200 milliards de dollars dont l’Union africaine (UA) a estimé que le continent avait besoin pour se défendre contre la pandémie.
Quant à la suspension du paiement de la dette, elle n’est pas assez ambitieuse. Pour permettre à l’Afrique de combattre vraiment la maladie et ses conséquences économiques, nous préconisons donc les mesures suivantes :
1 – Élargir le nombre de pays bénéficiant d’un moratoire sur la dette
Au stade où nous en sommes, tous les pays dont la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (IBRD) considère qu’ils peuvent se financer sur les marchés sont exclus du moratoire. Sur le continent, cela concerne l’Algérie, l’Angola, l’Égypte, la Libye, le Maroc, l’Afrique du Sud et la Tunisie. Mais face à une crise comme celle du Covid-19, le critère retenu pour suspendre le remboursement de la dette devrait être la nécessité de combattre le virus et ses conséquences sur l’économie.
Or quatre des cinq pays africains les plus touchés par le coronavirus – l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud – font précisément partie de ceux que le moratoire exclut. Le fait que la Libye soit déchirée par une guerre civile et durement affectée par la chute du cours du pétrole, ou que la Tunisie ait été l’épicentre du Printemps arabe, avec les risques potentiels que cela implique, devrait être pris en considération. Si la pandémie n’est pas vaincue dans ces pays, leurs voisins en subiront les conséquences, même si ces derniers parviennent à l’enrayer sur leur propre territoire.
De même, les difficultés économiques et financières de ces pays auront un impact significatif sur l’ensemble du continent. Les sept pays exclus du bénéfice du moratoire par les règles de l’IBRD représentent à eux seuls 50 % du PIB de l’Afrique, 46 % de ses exportations et 55 % des exportations au sein du continent. Ils pèsent aussi très lourd dans les relations économiques avec le reste du monde – pour ne donner qu’un exemple, ils représentent 72 % des importations depuis l’Union européenne – et dans les flux migratoires. Et le nombre de candidats au départ ne fera que croître si l’économie de ces pays s’effondre en privant leur jeunesse de toute perspective.
2 – Accroître la participation des créanciers privés
Le G20 FMCBG a appelé le secteur privé à se joindre à l’effort collectif d’allègement de la dette. C’est un bon début, mais il faut aller plus loin en chargeant le FMI de développer, avec l’UA et l’Institut de la finance internationale (IIF), un mécanisme qui garantira à la fois la soutenabilité de la dette et le futur accès des États aux marchés financiers.
Aujourd’hui, le secteur privé représente une part importante de la dette africaine, et surtout une part disproportionnée du paiement du service de celle-ci. Pour beaucoup de pays du continent, même relativement peu endettés, le remboursement des intérêts peut représenter plus de 20 % de leurs revenus.
C’est pourquoi l’objectif du moratoire ne pourra être tenu que si les créanciers privés participent à l’effort. Bien sûr, les pays demandant une suspension des remboursements devront le faire de leur plein gré, mais nous estimons que les pays identifiés par l’IBRD y ont tout intérêt, et tout doit être mis en œuvre pour les encourager à recourir à de tels mécanismes.
3 – Renforcer les droits de tirage spéciaux
Les droits de tirage spéciaux (DTS) sont un outil financier qui a fait ses preuves lorsqu’il s’agit de renforcer les ressources disponibles. En décidant d’attribuer aux pays qui en ont besoin une part des DTS existants non utilisés, ou bien en en créant de nouveaux – dont le montant total pourrait atteindre 500 milliards de dollars –, on fournirait le niveau de liquidités nécessaire aux banques centrales et aux entreprises privées.
Actuellement, le flux des devises à destination du continent s’est tari du fait de la fuite des capitaux, de la chute des cours des matières premières et de la forte réduction des échanges commerciaux et des entrées de touristes. Si bien que beaucoup de pays n’ont que deux semaines de réserves et que les devises africaines se sont dépréciées de 20 à 30 %.
Plusieurs banques centrales ont un besoin urgent d’être renflouées, tandis que les entreprises privées ne trouvent plus de sources de financement, ou seulement à des taux très désavantageux. Certaines de ces sociétés – dans l’aérien, l’hôtellerie ou le tourisme, notamment – doivent en outre rendre des comptes à des compagnies étrangères. Le secteur aérien africain, par exemple, a besoin de 1 milliard de dollars uniquement pour payer la location de ses appareils. Si nous voulons que ces entreprises évitent la faillite, il faut un apport de capital.
Cette crise de financement nous oblige à nous montrer innovants. Un véhicule financier ad hoc pourrait être créé afin de recueillir les fonds nécessaires, sur la base du volontariat. Il permettrait, s’il est bien conçu, d’alléger le poids de la dette tout en garantissant aux pays qui l’utiliseraient l’accès aux marchés internationaux. Quant aux prêteurs, ils bénéficieraient de créances à la fois plus liquides et plus solides. Nous pensons donc que le FMI, l’IIF et l’UA devraient être chargés d’explorer cette voie.
4 – Améliorer la gouvernance et la transparence quant à l’utilisation de ces ressources
Grâce à un allègement substantiel de leur dette, les gouvernements africains pourront se concentrer sur la protection des populations les plus fragiles, soutenir leur secteur privé – en particulier les PME – en lui assurant un accès au crédit, et limiter l’impact économique et bancaire de la crise actuelle. Mais en retour, ils devront rendre des comptes, faire preuve de plus de transparence, publier des prévisions fiables…
Certaines organisations font déjà beaucoup pour la transparence sur le continent, mais ce sont les pays eux-mêmes qui doivent user de leurs moyens technologiques pour tracer et analyser les fonds qui leur seront alloués. Quitte à demander l’aide des ONG et des sociétés spécialisées dans ce type de procédures.
L’heure n’est pas à l’hésitation mais aux réponses politiques fortes. C’est en prenant maintenant des mesures décisives que nous éviterons de futurs défauts de paiement qui provoqueraient le chaos sur le marché des dettes souveraines. C’est aussi ce qui nous permettra de sauver des millions d’emplois sur le continent, d’éviter une déstabilisation politique et sociale et d’empêcher une flambée de l’insécurité et des migrations.
Ngozi Okonjo-Iweala, membre de l’Africa Growth Initiative (Brookings Institution), ancienne ministre des Finances du Nigeria et directrice générale de la Banque mondiale Brahima Sangafowa Coulibaly, directeur de l’Africa Growth Initiative (Brookings Institution), ancien chief economist de la Réserve fédérale américaine Tidjane Thiam, membre du Council on Foreign Relations (Etats-Unis), ancien directeur général de Crédit Suisse Donald Kaberuka, membre du comité de direction du Fonds mondial, ancien président de la Banque africaine de développement Vera Songwe, membre de l’Africa Growth Initiative (Brookings Institution), secrétaire exécutive de la Commission Économique pour l’Afrique (CEA) des Nations-Unies Strive Masiyiwa, fondateur et directeur exécutif d’Econet Global, philanthrope Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ancienne ministre des Affaires étrangères de Rwanda Cristina Duarte, ancienne ministre des Finances du Cap-Vert
LE CIS DÉCHIRE L’ORDONNANCE DE MACKY SUR LA PROTECTION DES EMPLOIS
Le Club des investisseurs sénégalais (Cis) jette un regard critique sur les mesures de sauvegarde annoncées par Macky Sall pour protéger les emplois et «éviter un risque de crise sociale qui s’ajouterait à la grave crise sanitaire».
Le Club des investisseurs sénégalais (Cis) jette un regard critique sur les mesures de sauvegarde annoncées par Macky Sall pour protéger les emplois et «éviter un risque de crise sociale qui s’ajouterait à la grave crise sanitaire». Concernant l’ordonnance 001-2020 du 8 avril 2020 par exemple, l’organisation patronale que dirige Babacar Ngom, patron de la Sedima, relève dans un mémorandum que le texte «ne propose pas de façon explicite des recettes compensatoires et risque d’accélérer la faillite des entreprises du secteur privé».
Les chefs d’entreprise membres du Club des investisseurs sénégalais (Cis) ne semblent pas du même avis que leurs pairs des autres organisations patronales, notamment du Conseil national du patronat (Cnp) et de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), par rapport aux différentes mesures d’urgence annoncées par le chef de l’Etat pour assurer la continuité de l’activité économique. Au moment où les responsables de ces deux organisations patronales saluent et adhèrent totalement à la batterie de mesures du Programme de résilience économique et sociale (Pres), le Cis émet non seulement des réserves, mais s’en prend à quelques-unes.
Pour ce qui concerne «l’ordonnance 001-2020 du 8 avril 2020, aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique, l’Etat a pris des mesures de sauvegarde pour protéger les emplois et éviter un risque de crise sociale qui s’ajouterait à la grave crise sanitaire». Mais aux yeux du président du Cis Babacar Ngom, par ailleurs Président directeur général (Pdg) de la Sedima, et ses camarades,«l’ordonnance ne propose pas de façon explicite des recettes compensatoires et risque d’accélérer la faillite des entreprises du secteur privé». Pour eux, «l’Etat doit d’urgence mettre en place un mécanisme d’aide financière directe pour garantir la préservation des emplois».
Aussi, souligne le Cis, «les mesures de l’ordonnance de protection de l’emploi prennent effet le 14 mars 2020. Or les mesures fiscales, douanières et d’injection de liquidités qui doivent servir à en atténuer les effets sont censées entrer en vigueurle15avril2020.Durant cette période de décalage d’un mois, les baisses de rendement qui sont très importantes pour les entreprises ne sont pas prises en charge».
Obligation de payer les salaire
Dans le cadre du Pres, l’Etat a prévu d’accorder «des remises et suspensions d’impôts aux entreprises qui s’engageront à maintenir leurs travailleurs en activité pour la durée de la crise, ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique pendant cette période».
Dans leur analyse, les membres du Cis estiment que cette «décision de l’Etat est lourde de conséquences». Ils expliquent : «Les salaires devront être versés jusqu’à la fin de la pandémie, sans que la question du maintien des activités des entreprises (et donc de leurs recettes perdues) durant cette période ne soit posée. Selon toute vraisemblance, les entreprises du secteur privé, en très grande majorité des Pme, seront fortement impactées et certaines iront vers le dépôt de bilan. Il ne serait pas rationnel pour les employeurs de puiser sur leurs maigres réserves (s’il en existe) pour payer les salaires, voire contracter des dettes (qu’il faudra rembourser).»
Trésorerie des entreprises
Pour permettre aux entreprises de conserver de la trésorerie et de répondre aux obligations qui pèsent sur elles quant au maintien des emplois, recommande le Cis, «l’Etat doit permettre celles d’entre elles qui ne génèrent plus de chiffres d’affaires d’avoir un filet de trésorerie pour pouvoir faire face à l’obligation de payer les salaires. Ce filet de trésorerie pourra provenir de deux mesures: étendre le différé de paiements des impôts et taxes à toutes les entreprises (sans référence au secteur d’activité et au montant du chiffre d’affaires) et au moins jusqu’à la fin du troisième trimestre 2020, demander aux établissements financiers d’accorder un report systématique et obligatoire d’échéances de crédit au moins jusqu’en fin septembre 2020 à toute entreprise qui le demande. Un maintien des lignes d’exploitation ou leur renouvellement jusqu’à la fin du mois de septembre au moins, participerait aussi des dispositions pour maintenir les entreprises en survie».
Précarité des entreprises formelles
Dans cette situation, mentionne le document, «toutes les entreprises formelles qui subissent les effets négatifs de la crise sont dans la précarité. Elles courent pour la plupart le risque de tomber faillite, conformément aux dispositions de l’Acte uniforme de l’Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires: Ndlr),ou de se mettre en faillite, si elles ne s’en sortent plus. La tendance à se réfugier dans l’informel devient très grande au détriment de l’économie du pays.
Il apparaît donc que les mesures présentées par l’Etat, à ce stade, transfèrent tous les effets de la crise à la charge des entreprises. Il n’est pas logique de demander aux entreprises privées de s’endetter pour prendre en charge des mesures d’autorité, même si elles sont imposées par la crise sanitaire, alors que le tissu de nos Pme est extrêmement fragile. Les salaires sont pris en charge par du chiffre d’affaires effectif. Dans les conditions actuelles et sans mesures concrètes d’accompagnement, le secteur privé ne pourra pas garantir la préservation des emplois. Il n’y a pas d’employés sans employeurs en mesure de maintenir une activité».
Pour une approche plus inclusive
Face à l’urgence, rappelle l’organisation patronale, «l’Etat a élaboré un plan dans le butd’éviter l’effondrement social, sans assez considérer que cela passe par la survie des entreprises, ce qui en limite la portée au court terme uniquement». Cependant, déplore-t-elle, «aucune mesure forte n’est prévue pour la continuité de l’activité économique. Or la situation des entreprises indique un effondrement économique à moyen terme qui impliquera l’effondrement social qui ne sera que différé en fin de compte».
Facilités bancaires
Ces chefs d’entreprise considèrent par ailleurs que «lesfacilités bancaires annoncées par l’Etat sont des emprunts qui devraientservirauxentreprises à préparer la relance postCovid-19. Or dans la situation actuelle, il est préconisé de les utiliserpourgérerdestensions de trésorerie, alors qu’au-delà de la trésorerie, il s’agit d’un arrêtdelaproduction,doncdes richessesàpartager.C’estune approche qui vise les symptômes et pas le mal des employeurs».
«NOUS PERDRONS AU MINIMUM 4 POINTS DE POURCENTAGE DE CROISSANCE»
Amadou Hott se prononce sur les conséquences économiques du covid-19
Après avoir subi une période de récession (3 mois), les conséquences économiques du coronavirus s’avèrent désastreuses pour la croissance économique sénégalaise. En effet, «estimée à 6,8% en 2020, ce taux de croissance se sous évalue désormais à moins de 3% avec les effets du coronavirus», fait savoir hier, dimanche 19 avril Amadou Hott, ministre de l’économie, du plan et de la coopération dans l’émission Jury du dimanche d’Iradio.
Selon lui: «Pour 2019, le taux de croissance estimé, aujourd’hui, est de 5,3%, et c’est la base de travail. Ce qui est une bonne chose comparativement à d’autres pays d’Afrique. Et pour l’année 2020, ce qu’on avait estimé est de l’ordre de 6,8% de croissance, mais avec la crise nous perdrons au minimum 4 points de pourcentage de croissance», a-t-il dit. «Ceci veut dire simplement qu’il y a moins de création de richesses réelles dans le pays comparativement à l’année précédente. Donc, la richesse, c’est l’ensemble des valeurs ajoutées qui sont créées par tous les acteurs économiques…», soutient-il.
VERS UNE REVISION DE LA LOI SUR LES PPP
Aujourd’hui, le plus important, c’est moins le nombre d’entreprises étrangères qui opèrent dans notre pays. Parce qu’en définitive, ce que cette entreprise étrangère peut ramener, c’est seulement son dividende de son bénéfice réel mais aussi de pouvoir exporter son produit pour élargir son marché. «Pour ma part, le plus important, c’est que la croissance crée des emplois, plus de Sénégalais bénéficiaires des emplois quel que soit d’où vient le capital… Mieux encore, c’est de faire en sorte que les acteurs économiques aient plus de parts de marché de l’activité économique sur le territoire national». Il poursuit: «Dans les semaines à venir, il sera question de la révision de la loi sur le Partenariat public-privé pour permettre à plus d’acteurs sénégalais d’avoir des parts plus importantes dans les sociétés de projets dans le cadre de l’exécution de projets partenariat public».
REDUCTION DU SEUIL D’OFFRE POUR LES GROS MONTANTS
Jusqu’ici, seules les multinationales captées les gros marchés. Parce que les seuils d’offres étaient très élevés. Par exemple «sur des offres de projets spontanés de 50 milliards de francs CFA, nos acteurs économiques n’étaient assez outillés pour capter ces gros marchés. D’où, l’intérêt de rabaisser ce montant qui fera que beaucoup d’acteurs auront accès à ces marchés». Présentement les discussions sont en cours avec les différents partenaires. Il sera également question de discussions avec les collectivités territoriales pour les petits Partenariats public-élus locaux.
340 MILLIARDS DE PERTE EN RECETTES FISCALES
Selon Amadou Hott: «les ministères vont réorienter certaines dépenses pas obligatoires comme les dépenses d’investissements, les dépenses des fonctionnements, les missions, les voyages à l’extérieur tout comme à l’intérieur du pays. Tout cet argent doit servir à compenser les pertes de recettes qui sont estimées à 340 milliards de dollars».
470 MILLIARDS DE DETTE PRIVEE EN 2020
Le Sénégal est endetté, très endetté même au regard de son service de la dette pour le secteur privé au compte de l’année en cours. Une situation préoccupante, selon le ministre de l’économie, du Plan et de la Coopération. Rien que pour l’Afrique subsaharienne, le service de la dette privée est de 38 milliards de dollars de service de dette privé pour 2020- 2021. D’ailleurs, «nous en avons discuté samedi dernier par appel téléphonique avec la directrice du Fmi, le directeur de la Banque mondiale, le président Cyril Ramaphosa, et moimême pour trouver ensemble un mécanisme innovant, qui va nous permettre de repousser cette dette privée, tout en respectant nos engagements avec les créanciers privés. Au niveau africain, nous avons discuté avec le président de l’Ua, Tijane Thiam, Kabirou Ka, Véra Sogwé, le ministre de l’économie du Cameroun Louis Paul Motaze pour valider un nouveau mécanisme qui permettra de mettre en place une structure spéciale qui va lever des financements concessionnels de très longs termes pour payer le service de la dette privée pour deux ans pour les pays qui le souhaitent à notre place. Le Sénégal en 2020, le service de la dette privée est de 470 milliards de francs CFA…Avec ce mécanisme ceci pourra nous permettre de payer cette dette en 25 ans. Donc, une bonne stratégie pour développer nos capacités à financer notre développement», a-t-il expliqué.
«ELLE TRIMBALLE UNE DETTE DE 350 MILLIONS AU FISC…»
C’est Birahime Seck, le Coordonnateur du Forum civil, qui remet ainsi en cause la solvabilité de l’UDE, adjudicataire du marché du transport des denrées alimentaires d’urgence
L’entreprise UDE, du concessionnaire Demba Diop Sy, député à l’Assemblée nationale, «trimballe une dette de 350 millions au fisc». Par conséquent, «sa situation d’insolvabilité n’est pas une garantie pour l’État en tant qu’acheteur». C’est Birahime Seck, le Coordonnateur du Forum civil, qui remet ainsi en cause la solvabilité de l’UDE, adjudicataire du marché du transport des denrées alimentaires d’urgence destinés au million de ménages vulnérables affectés par le Covid-19 au Sénégal. L’intéressé se défend.
«Une entreprise qui ne peut respecter ses engagements financiers, ne peut guère gagner de marché». Le Coordonnateur du Forum civil est formel. Selon Birahime Seck qui a ainsi réagi à la sortie du député Demba Diop Sy, au centre d’une polémique née de l’adjudication à sa société, l’Urbaine D’Entreprise (UDE), du marché du transport des denrées alimentaires d’urgence à distribuer aux populations impactées par le coronavirus (Covid-19), l’UDE traîne une dette due au fisc d’un montant de 350 millions de F CFA. Ce qui fait donc qu’elle est loin d’être solvable.
Suffisant pour que le Coordonnateur du Forum civil note que cette situation d’insolvabilité dans laquelle l’UDE se trouve, «n’est pas une garantie pour l’État dans sa posture d’acheteur, l’UDE étant dans l’impossibilité même de payer ses fournisseurs». Et de s’interroger, par rapport à cette dette exorbitante : «n’y a t-il pas d’autres fournisseurs qui attendraient une réaction financière de la part de l’UDE?»
DIOP SY SE LAVE A GRANDE EAU
En attendant, dans un communiqué rendu public avant-hier samedi, l’UDE a apporter ses précisions sur l’information faisant étant de la liquidation de l’Urbaine D’entreprise, suite au constat de sa cessation de paiement de fournisseurs. Auparavant, le patron de l’UDE, réagissant sur la polémique suscitée par le marché du transport des vivres, vendredi dernier sur la télévision 7TV, a déclaré que les Sénégalais font amalgame entre «Diop Sy politicien et Diop Sy, homme d’affaires». Pour lui, «l’affaire frise autre chose. Parmi tous ceux qui ont gagné (l’Appel d’offres, ndlr), je suis le seul qui fait objet de débat», a-t-il déploré, invitant ses détracteur à visiter le site de suivi du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Mieux, dira-t-il, la lumière jaillira une fois le site du ministère visité. Cela permettra d’avoir un aperçu sur les soumissionnaires à l’Appel d’offres. «Là-bas (le site, ndlr), il y a certains prix qui ne sont pas raisonnables pour effectuer le transport. Vous verrez toutes les propositions qui ont été faites. C’est cela qu’on appel tableau de dépouillement», a déclaré Demba Diop Sy.
Interpellé par rapport au critère d’ancienneté dans le milieu des transports, Diop Sy, pour légitimer le choix porté sur sa société, a confié que sa logistique va au-delà du transport de déchets. «Mon activité principale est le transport de matériaux. Dans ce sens, le transport des marchandises y est inclus, BTP, etc.», s’est-il justifié.
UN MANQUE A GAGNER ENORME POUR PLUSIEURS COMMUNES
Les temps sont devenus durs pour nombre de communes du Département de Saint-Louis qui rencontrent énormément de difficultés financières présentement, à cause de la maladie à coronavirus.
Les temps sont devenus durs pour nombre de communes du Département de Saint-Louis qui rencontrent énormément de difficultés financières présentement, à cause de la maladie à coronavirus. Une pandémie qui a eu beaucoup d’impacts sur les opérations de recouvrement des recettes municipales par les communes. Ceci au vu de la situation actuelle de certaines de leurs sources habituelles de rentrée de devises.
La commune de Saint-Louis et celle de Gandon font partie des communes qui sont sérieusement impactées actuellement par la pandémie du Covid-19 au niveau de la région de Saint-Louis. Cette situation a beaucoup affecté le travail des élus locaux sur le terrain. “Le temps de travail au niveau de la commune de Saint-Louis a été impacté car ayant beaucoup diminué ou étant au ralenti. C’est un manque à gagner considérable par rapport au recouvrement des recettes, notamment celles fiscales. Il n’y a plus d’affluences au niveau de nos services”, a soutenu Lamine Ndiaye, l’un des adjoints au maire de la commune de Saint-Louis.
Ce problème de recouvrement des recettes et taxes est également présent au niveau des marchés, au vu de ce contexte de coronavirus. Une situation difficile à vivre ces jours-ci pour cette commune qui tire ses recettes de ces différents secteurs. Cet avis est largement partagé par la première adjointe au maire de Saint-Louis, qui a rappelé que la mairie de Saint-Louis a eu des difficultés le mois dernier à boucler sa masse salariale”.
Cette situation pourrait être pire ce mois-ci avec la fermeture des entreprises qui sont sur le périmètre communal. Il s’y ajoute aussi les taxes de stationnement et les patentes au niveau des secteurs des transports et du commerce”, a dit Aïda Mbaye. Aujourd’hui, pour les deux adjoints au maire de la commune de Saint-Louis, les attentes sont nombreuses de la part de l’État qui, d’après eux, devrait octroyer des subventions aux différentes communes impactées par cette pandémie. Idem aussi pour la commune de Gandon qui fait face elle aussi à d’énormes difficultés à cause de cette pandémie. Cette commune rencontre des difficultés financières du fait du fort ralentissement de rentrées liées au foncier, à l’Etat civil, aux marchés, entre autres. Ceci est accentué au devoir de renforcer des dépenses imprévues et aujourd’hui nécessaires liées au Covid-19.
La commune de Gandon compte aujourd’hui sur un appui de l’État, qui pourrait combler le gap. “Le plus important est de pouvoir surmonter ce fléau, s’adapter et réussir une résilience appropriée. C’est du moins ce qu’on souhaite pour toutes les communes du Sénégal et même au-delà”, a indiqué Kalidou Bâ, premier adjoint au maire de la commune de Gandon.
PAR Gilles Olakounlé Yabi
"L'EFFET PANGOLIN", LA FRANCE ET NOUS
Il serait dommage de donner raison à ceux qui font le pronostic d’une hécatombe en Afrique parce qu’on aura passé plus de temps à proclamer que nous n’allons pas mourir qu’à éliminer toute possibilité que nous ne mourrions
Jeune Afrique |
Gilles Olakounlé Yabi |
Publication 20/04/2020
Il faut dire qu’elle n’y vas pas par quatre chemins. Extraits : « L’onde de choc à venir du Covid-19 en Afrique pourrait être le coup de trop porté aux appareils d’État. Le taux de médicalisation est quasi-nul et les systèmes de santé nationaux peuvent être considérés comme saturés d’office. L’État va faire massivement la preuve de son incapacité à protéger ses populations. Cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’État, qui n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires. »
Plus néfaste que l’effet pangolin
L’analyse est-elle juste ? Est-elle pondérée ? Tient-elle compte de manière fine des variations entre les situations politiques, économiques et sociales des pays africains d’un bout à l’autre de l’Afrique subsaharienne ? Certainement pas. Mais il ne s’agit ni d’un rapport, ni d’une étude, ni même d’un article de recherche académique. Il ne s’agit que d’une note interne de six pages, comme les différentes composantes de la machine administrative et politique française en produisent toutes les semaines.
S’étonne-t-on vraiment qu’un pays comme la France, qui essaie de rester dans le cercle des puissances du monde en conservant des capacités militaires et diplomatiques significatives, produise des analyses régulières sur la partie du monde où elle exerce sa plus grande influence géopolitique et économique ? À quoi cela lui servirait de rémunérer des fonctionnaires, des chercheurs, des consultants spécialisés sur des questions internationales et des zones géographiques diverses si ce n’est pour pouvoir bénéficier d’un faisceau large d’analyses prospectives ?
Certaines réactions africaines outrées illustrent un effet sans doute plus néfaste que celui du pangolin, accusé d’être à l’origine de la pandémie. Un effet qui nuit gravement à notre capacité à penser le monde avec lucidité et à sortir du tête-à-tête entre l’Afrique et la France ou l’Europe. Qui met en lumière la charge de l’histoire coloniale, du racisme qui lui est consubstantiel et de la condescendance postcoloniale. N’est-ce-pas précisément en nous intéressant d’abord à nos pays, à nos sociétés, et en étant pleinement conscients que le monde non africain ne se résume ni à l’Europe ni à l’Occident que nous pouvons affirmer notre véritable indépendance d’esprit ?
Il serait irresponsable d’écarter le scénario catastrophe
Quelle sera l’ampleur de la crise sanitaire du Covid-19 en Afrique et quels en seront les effets sur les économies africaines et les conditions de vie des populations ? La réponse la plus honnête à ce stade est que nul ne le sait.
Le scénario du pire, celui de l’hécatombe, « des millions de morts », n’est pas en train de se concrétiser au moment où ces lignes sont écrites. La progression de la pandémie en Afrique est régulière mais pas explosive, dans la limite des données officielles disponibles. Le scénario catastrophe reste cependant un scénario parmi d’autres et il serait irresponsable de l’écarter totalement à ce stade.
La diversité des pays en termes de sens des responsabilités des gouvernants, d’expérience de gestion des épidémies et de capacité des administrations publiques et des systèmes de santé fait que l’on ne saurait formuler des prévisions sur la base de quelques pays qui ont jusque-là été rassurants – voire exemplaires – dans leur prise en charge de la situation. Pendant combien de temps les dispositifs de réponse ad hoc mis en place en Afrique pourront-ils fonctionner avec l’efficacité requise sans mettre en péril les autres services de santé essentiels privés de ressources et d’attention ?
Sur le plan économique, le coup d’arrêt à la dynamique positive dans beaucoup de pays est déjà certain. Les premières estimations des pertes résultant de la pandémie et des mesures exceptionnelles mises en œuvre pour la contenir sont inquiétantes. La récession, c’est-à-dire une croissance économique négative à l’échelle du continent, paraît certaine même dans le scénario optimiste d’une sortie rapide de la crise sanitaire.
État d’exception et États fragiles
L’incertitude majeure réside dans la durée de l’état d’exception qui sera nécessaire pour contrôler la propagation du virus. Plus il sera long, plus terrible sera l’impact, car derrière les agrégats économiques qui se détériorent, ce sont des millions de familles qui risquent de perdre leurs emplois, formels ou informels, et donc leurs sources de revenus.
Dans certains pays, comme chez les grands exportateurs de pétrole brutalement privés de ressources pour financer les services publics et les filets sociaux, on pourrait bien basculer dans le scénario d’un effondrement économique, d’une crise sociale et d’une crise politique. Un scénario parmi d’autres, mais un scénario crédible en particulier pour ceux qui étaient déjà fragilisés par des tensions politiques et des crises sécuritaires graves.
Le Cameroun de Paul Biya, pays stratégique faisant jonction entre le centre et l’ouest du continent, un des plus touchés par le Covid-19 en Afrique subsaharienne, est-il à l’abri d’une crise politique grave ? Il n’a pas attendu l’arrivée du nouveau coronavirus pour donner des signes de fragilité, entre incertitudes de fin de règne, rébellions dans les régions anglophones et violences terroristes dans le Nord. Quid du Tchad, du Gabon ou de la RDC ? En Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays sahéliens déjà en très grande difficulté, le risque d’un délitement encore plus profond post-Covid-19 est-il à écarter ?
Obsession occidentale
« L’effet Pangolin » décrit dans la note française n’est donc pas que l’hypothèse farfelue d’une ancienne puissance colonisatrice angoissée par sa perte d’influence en Afrique. La séquence actuelle souligne en revanche une autre obsession, très occidentale celle-là : celle de la montée en puissance de la Chine en Afrique qui serait renforcée par l’épisode du Covid-19. Sauf que Pékin n’a pas attendu le virus pour se projeter méthodiquement en Afrique et partout dans le monde.
La fascination africaine pour le partenaire chinois, ses offres généreuses d’infrastructures et sa diplomatie respectueuse, certes mise à l’épreuve par les récents actes humiliants visant les Africains à Canton, est aussi une menace au réalisme lucide qui devrait guider les stratégies de nos pays.
Pensons-nous vraiment que les analystes et les diplomates de la puissante et très organisée machine étatique chinoise ne produisent pas eux aussi des notes régulières sur les évolutions politiques possibles dans les pays africains ? Tout comme les fonctionnaires et chercheurs mandatés pour suivre les affaires africaines aux États-Unis, en Russie, en Inde ou en Turquie ?
Nous pouvons et nous devons faire exactement la même chose, à l’échelle des États africains et encore davantage au niveau des communautés économiques régionales : organiser, maintenir, financer et valoriser les dispositifs d’analyse des dynamiques de nos propres sociétés et de celles des autres régions du monde. Nous devons au moins lire ce qui s’y produit, écouter ce qui s’y discute et essayer de savoir ce qu’il s’y prépare.
Renforcer nos lieux de production de savoirs
Il est temps que nous acceptions le fait que nous ne pouvons empêcher personne de penser, de réfléchir sur le présent et l’avenir de notre continent. Que nous le voulions ou non, les grandes, les moyennes et les petites puissances continuerons à formuler des hypothèses qui serviront à l’élaboration de leurs stratégies. Et nous ne pouvons pas non plus empêcher le président français Emmanuel Macron, élu par ses seuls concitoyens, de s’exprimer souvent, trop souvent, en porte-parole de l’Afrique.
Le meilleur usage de notre temps serait de structurer et de renforcer, nous aussi, tous nos lieux et institutions de production de savoirs, d’idées, d’analyses, et de les mettre au service de la défense de l’intérêt des populations africaines d’aujourd’hui et de demain.
Plus que jamais, nous devons adresser nos exigences de changement à nos gouvernants et non aux présidents français ou chinois, qui ne sont point comptables devant nous. Il serait dommage de donner raison à ceux qui font le pronostic d’une hécatombe en Afrique parce qu’on aura passé plus de temps à proclamer que nous n’allons pas mourir qu’à éliminer toute possibilité que nous ne mourrions.
Économiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org).
FRANÇOIS NDIAYE VA PRÉSIDER LE COMITÉ DE SUIVI DE FORCE COVID-19
Le général de division a été nommé président du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets de la pandémie, créé par le président Macky Sall
Le général de division, François Ndiaye a été nommé président du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les Effets du COVID-19 (FORCE COVID-19), annonce un communiqué transmis à l’APS.
Le décret de nomination du président du président du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du FORCE COVID 19 a été signé dimanche par le président de la République Macky Sall, indique la même source.
Le général François Ndiaye a occupé jusqu’à sa nomination, les fonctions d’Inspecteur général des forces armées(IGFA).
Au cours de sa carrière, le général Ndiaye a assuré les fonctions de chef d’Etat-major de l’armée de terre. Il avait dirigé les forces de la CEDEAO en Gambie.
Le Général François Ndiaye est un parachutiste de formation, sorti de l’Académie militaire royale de Meknès (Maroc). Il a reçu une solide formation aux Etats-Unis, avant d’avoir le grade de colonel à 45 ans, devenant ainsi le plus jeune colonel de l’armée de terre, alors qu’il commandait la zone militaire N° 1 (Dakar).
Né à Joal-Fadiouth (département de Mbour), il a fait plusieurs séjours en Casamance (sud), et a servi pendant 4 ans au Bataillon confédéral en Gambie.
Il a étudié le droit à l’Université Mohamed V de Rabat, avant d’intégrer l’Académie militaire royale de Meknès.
Il est titulaire d’un diplôme supérieur en anglais, obtenu à l’Université d’Ibadan (Nigeria) et d’un master 2 en citoyenneté, droits de l’Homme et action humanitaire à l’Institut des droits de l’homme et de la paix (IDHP de l’UCAD). Il a aussi décroché un master 2 en gestion des ressources humaines et organisation.
Son séjour aux Etats-Unis a été couronné d’un diplôme d’état-major de l’Us Army Command and General Saff College (USA entre 1993-1994). Le général Ndiaye a également obtenu le brevet de l’Ecole supérieure de Guerre du Nigeria National Defense College (major de sa promotion).
Il a aussi une longue expérience des missions onusiennes. En effet, il a été tour à tour chef des opérations de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) et chef des officiers de liaison et de planification de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).
Le Général François Ndiaye, qui est titulaire de plusieurs décorations sénégalaises et étrangères, fut ancien conseiller militaire du Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA).
Le FORCE COVID-19 créé par Président de la République pour appuyer des secteurs de l’économie touchés par la montée en puissance de la pandémie, sera doté de 1.000 milliards de francs CFA.
Macky Sall a lancé un appel au secteur privé et aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, afin qu’ils apportent leur soutien au FORCE-COVID-19.
Les ressources du Fonds serviront entre autres, à soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora. Une enveloppe de 65 milliards de Francs CFA est consacrée à l’achat de vivres pour l’aide alimentaire d’urgence.