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1 mai 2025
International
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LIZ CHENEY, MARTYR DU PARTI RÉPUBLICAIN
Le Point USA aborde cette semaine : l'éviction de la numéro trois républicaine à la Chambre des représentants, le charme de Biden à l'endroit de l'opposition, le lâchage des Golden Globe par la NBC dont les organisateurs sont accusés d'entre-soi
Liz Cheney, évincée de la hiérarchie républicaine à la Chambre. Le parti est plus que jamais celui de Donald Trump, mais fait-il le bon choix ?
- Joe Biden invite les républicains à la Maison Blanche dans l’espoir d’obtenir leur soutien à son ambitieux plan d’infrastructure. L’écart reste grand.
- 28 milliards de dollars pour sauver la restauration, secteur le plus touché par la pandémie, mais cette manne du plan de relance vient-elle trop tard ? Entretien avec Hughes Cossard, chef et instructeur culinaire à l’université Stratford.
- La chaine NBC ne retransmettra pas les Golden Globe de 2022 : l’association de la presse étrangère de Hollywood qui les décerne est accusée de « racisme et de sexisme ». Pourquoi cette campagne de la part d’une industrie plus habituée à courtiser les journalistes étrangers qu’à les attaquer ?
Point USA est une émission hebdomadaire qui s’adresse plus particulièrement à un public francophone et francophile, avec pour objectif de discuter en français de l’actualité américaine en compagnie de René Lake, analyste politique et directeur de presse, Dennis Beaver, avocat et chroniqueur juridique à Bakersfield, en Californie, et Herman Cohen, ancien secrétaire d’Etat adjoint américain. La présentation est assurée par Claude Porsella et la réalisation par Serge Ndjemba.
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COMMENT LE MENSONGE A PROPULSÉ LA CARRIÈRE D'AKON
Le natif du Missouri est un des acteurs majeurs de la scène musicale des années 2000. Michael Jackson, Whitney Huston, Lady Gaga... l'artiste a produit beaucoup de monde. Pourtant son assise aux États-Unis semble s'éroder depuis 10 ans. Pourquoi ?
Le natif de Saint-Louis dans le Missouri est un des des acteurs majeurs de la scène musicale des années 2000. Michael Jackson, Whitney Huston, Lady Gaga... l'artiste a produit beaucoup de monde. Pourtant son assise aux États-Unis semble s'éroder depuis 10ans. Pourquoi ?
CES PAYS AFRICAINS SOUTIENS HISTORIQUES DES PALESTINIENS
Sous la présidence de Senghor, le président de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat disposait d’un passeport diplomatique sénégalais qui lui permettait de voyager à travers le monde
TV5 Monde |
Ndiassé Sambe |
Publication 16/05/2021
Depuis le début des affrontements entre Israéliens et Palestiniens du mois de mai 2021, le Sénégal, la Tunisie, et l’Afrique du Sud, font partie des pays africains à avoir pris position officiellement, de façon neutre pour le premier et clairement en faveur des Palestiniens pour les deux autres. En réalité, ces trois pays africains se distinguent par les liens historiques tissés avec la cause palestinienne.
Sénégal : Senghor et le passeport diplomatique de Yasser Arafat
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a profité de la fête de l’Aïd-el-Fitr pour lancer un « appel » aux Israéliens et Palestiniens « pour une désescalade, afin que la paix revienne et que les discussions saines et sereines puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international ».
Un message qui, pour une fois, ne donne pas l’impression d’être à 100% du côté palestinien. Car dans le passé, le Sénégal, peuplé à 95% de musulmans, n’a pas hésité à se positionner officiellement pour la cause arabe. Comme en décembre 2016 quand, l’État sénégalais avait co-parrainé la résolution 2334 du Conseil de sécurité condamnant la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens. Ce qui avait valu à l’époque des sanctions diplomatiques et économiques contre le Sénégal de la part d’Israël avant que les relations ne se normalisent à nouveau six mois plus tard.
Le soutien sénégalais à la cause palestinienne remonte à bien longtemps, dès la présidence de Léopold Sédar Senghor, premier chef de l’État du Sénégal indépendant. Sous la présidence de Senghor, le président de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat disposait d’un passeport diplomatique sénégalais qui lui permettait de voyager à travers le monde. L’actuel ambassadeur de l’Autorité palestinienne au Sénégal Safwat Ibraghith l’a rappelé lors d’une conférence de presse à Dakar en juin 2017 révélant qu’une place portant le nom de l’ancien président sénégalais pourrait être construite dans les Territoires palestiniens. « C’est un projet qui était recommandé et transmis aux autorités palestiniennes, a confié Safwat Ibraghith. Les autorités compétentes de la ville de Ramallah ont pris la décision, à l’unanimité, de donner le nom de Senghor à une place centrale au cœur de Ramallah qui est aujourd’hui la capitale administrative de l’autorité palestinienne. »
Il faut également rappeler que le Sénégal a été l’un des premiers pays africains à ouvrir sur son sol une représentation diplomatique palestinienne et qu’aujourd’hui, c’est un Sénégalais, Cheikh Niang, qui préside, à l’ONU, le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Tunisie : Le souvenir du bombardement de Hammam Chatt
Depuis 1982, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) avait établi ses quartiers à Tunis après avoir fui le Liban attaqué par Israël. Le 1er octobre 1985, la Tunisie est victime d’un bombardement israélien sur son sol. Des avions de chasse de l’État hébreu prennent pour cible le quartier général de l’OLP, installé à Hammam Chatt, à 25 km de Tunis. Bilan de l’attaque : 68 morts (50 Palestiniens et 18 Tunisiens). Selon les autorités israéliennes, l’opération est menée en représailles après «une série d’attaques terroristes» menée à l’été 1985 contre des cibles visant Israël. Le raid israélien eut pour conséquence de renforcer le sentiment pro-palestinien auprès de la population tunisienne.
Après le déclenchement des affrontements au Proche-Orient, d'une violence inédite depuis 20 ans, le gouvernement tunisien a condamné, le 11 mai, une « agression contre les Territoires palestiniens » menée par Israël et appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités ». Et dépit du confinement lié à la pandémie de coronavirus, quelques dizaines de militants de la société civile ainsi que des responsables de partis de gauche et nationalistes arabes ont manifesté jeudi devant la Kasbah, siège du gouvernement tunisien, a rapporté l'AFP.
La Tunisie, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU, a également présenté avec la Norvège et la Chine un projet de déclaration réclamant « à Israël d'arrêter les activités de colonisation, de démolitions et d'expulsions » de Palestiniens, « y compris à Jérusalem-Est ». Cette déclaration n'a toujours pas été adoptée par le Conseil de sécurité, qui doit se réunir en urgence dimanche 16 mai.
Afrique du Sud : Mandela et Desmond Tutu en défenseurs
L’ANC (le Congrès national Africain), au pouvoir depuis la fin de l'apartheid en 1994, est un soutien historique de la cause palestinienne. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait condamné lundi 10 mai, au nom de l’ANC, « les expulsions illégales de Palestiniens de leurs maisons » et « les attaques brutales contre les manifestants palestiniens » sur le Dôme du Rocher.
Le mardi 11, plusieurs centaines de Sud-Africains, se sont rassemblés comparant l'occupation israélienne au régime honni qu'ils ont connu. Réclamant la « fin de l'occupation illégale de la Palestine » et munis de drapeaux palestiniens, le cortège, emmené par une fanfare d'écoliers en uniforme bleu, a scandé « Libérez, libérez la Palestine !», « A bas, à bas Israël !» dans les rues du Cap, deuxième ville du pays.
« Des gens meurent, des gens sont déplacés, des gens sont blessés et sont traités injustement. Nous avons subi la même chose ici », affirme à l'AFP Tasneem Saunders, une professeur de 31 ans.
Dans un communiqué, la Fondation Desmond Tutu a appelé à mettre fin à des décennies de soutien au régime israélien de l'apartheid.
En 1989, l’archevêque anglican de la ville du Cap Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984, attestait de la similitude des destins palestinien et sud-africain : « Je suis un Noir sud-africain, mais si on devait substituer des noms de lieux à d’autres, ce qui se passe aujourd’hui dans la bande de Gaza et en Cisjordanie peut parfaitement décrire la situation qui prévaut en Afrique du Sud […]. Je souhaite l’application contre Israël de mesures de boycott semblables à celles qui frappaient l’Afrique du Sud dans les années 1980 ». Cela en écho à la célèbre citation de Nelson Mandela : « Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ».
« Jusqu’au début des années 90, pratiquement tous les pays africains, étaient pour la Palestine »
Ahmed Manai, président de l’Institut tunisien des relations internationales, évoque l’évolution des relations entre les pays africains et la Palestine, et la normalisation qui fait son chemin avec Israël.
Comment s’est fait l’évolution des soutiens des pays d’Afrique pour la Palestine ?
Ahmed Manai : Le soutien des pays d’Afrique à la Palestine a changé au cours de ces dernières années. Dans les années 1970, 80 et même jusqu’au début des années 90, pratiquement tous les pays africains, arabes ou du sud du Sahara, étaient pour la Palestine, le droit des Palestiniens. Cela a commencé à changer avec la chute du mur de Berlin. Beaucoup de pays, sous la pression des États-Unis et de certains pays européens, ont reconnu Israël et ont abandonné leur soutien à la Palestine. Actuellement, avec tous ces pays arabes qui essayent de normaliser leurs relations avec Israël, cela pousse d’autres pays africains à entamer des pourparlers pour des relations normales.
Parmi les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël, il y a le Maroc et le Soudan, quels pourraient être les prochains pays africains à suivre leur exemple ?
Ahmed Manai : Le Maroc a toujours eu de très bonnes relations avec l’État d’Israël pour une raison bien simple : beaucoup de juifs marocains sont partis en Israël même avant l’indépendance du Maroc. La communauté juive marocaine est l’une des plus importantes en Israël. Cela a facilité un peu les bonnes relations entre le Maroc et l’État d’Israël. En Afrique, à un certain moment, la Mauritanie a entamé des relations avant de se désengager, puis se réengager. Le Tchad a une relation pas très claire avec Israël, mais d’une manière générale la plupart des pays africains ont plus ou moins entamé une normalisation de leur relation avec Israël. Après, est-ce qu’il y a un risque que le processus soit stoppé au vu des événements actuels ? Tout dépendra de l’issue de cette situation. Si l’Intifada continue, il y aura, au moins, un arrêt de cette course à la normalisation parce qu’il y a des droits imprescriptibles que connaissent les Africains qui ont connu la colonisation.
Comment des pays comme le Sénégal, la Tunisie, et l’Afrique du Sud, différents à bien des égards, ont pu garder un lien de soutien historique avec la Palestine ?
Ahmed Manai : Le Sénégal, je connais moins, mais c’est sûr que les pays africains à majorité musulmane sont pour les Palestiniens, même quand leur gouvernement est un peu plus hésitant. En Tunisie, la relation remonte à longtemps dès 1948, j’avais 6 ans. Il y avait beaucoup de personnes de ma génération qui étaient sensibles à la cause palestinienne. Et je constate que parmi les jeunes d’aujourd’hui, le sentiment est beaucoup plus vivace. Les jeunes de 20-25 ans qui ne connaissent pas l’exode des Palestiniens de 1948, sont les plus engagés.
L’Afrique du Sud, déjà du temps de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela et les Sud-Africains étaient pour le droit des Palestiniens. Cela continue. Aujourd’hui, j’ai envie de dire que la position de l’Afrique du Sud est beaucoup plus claire que celle de certains pays arabes.
par Gilles Yabi
AU BÉNIN, UNE TRAJECTOIRE POLITIQUE DANGEREUSE
Est-on vraiment obligé d’instaurer un climat de peur digne des régimes autoritaires pour construire des routes, pour améliorer l’accès à l’eau, à l’électricité, pour créer des cantines scolaires, pour digitaliser l’administration ?
Peu de Béninois auraient pu imaginer il y a encore trois ans qu’un scrutin présidentiel puisse être marqué par un climat de tension, de craintes de violences et de déploiement impressionnant de forces armées. L’élection présidentielle du 11 avril dernier au Bénin a offert un spectacle comparable à celui dont sont coutumiers nombre de pays du continent : intimidations et arrestations d’opposants avant et après l’élection, sélection des candidats autorisés à se présenter par le jeu de réformes institutionnelles et/ou de procédures judiciaires… et donc élimination de tout suspense et de toute substance au rendez-vous électoral.
Réélu avec 86% des suffrages exprimés, et un taux de participation officiel de 51%, bien plus élevé que celui estimé par un collectif d’organisations de la société civile ayant observé le scrutin, le président Patrice Talon ne semble pas du tout embarrassé par le rapprochement que l’on peut faire avec ses homologues réélus avec des scores fleuves comparables dans les pays les moins démocratiques du continent. Élu en 2016 avec un engagement fort d’instaurer un mandat présidentiel unique dans la constitution, Patrice Talon sera investi le 23 mai prochain pour son second mandat dans un contexte de malaise sans précédent.
De la promesse du mandat unique à un contrôle sans précédent des institutions et de l’espace politique
Le président a renoncé à la promesse du mandat unique et semble avoir choisi ce qu’il avait lui-même décrit avec précision comme étant la stratégie habituelle qui permet à chef d’État sortant de gagner une élection avant même de l’avoir organisée : neutraliser tous les adversaires politiques sérieux en les privant de moyens et de soutiens et contrôler toutes les institutions et les leaders d’opinion influents. Patrice Talon expliquait avec une grande conviction qu’il proposait le mandat unique précisément pour éviter ces pratiques contraires aux principes démocratiques.
Le président n’a jamais expliqué pourquoi, même après le rejet de la proposition du mandat unique par le parlement, il n’a pas choisi de ne pas solliciter un second mandat, ce qui aurait été le meilleur moyen de montrer les vertus du mandat unique et de convaincre qu’il y croyait vraiment. On est passé en trois ans de la promesse du mandat unique qui eût été une nouvelle innovation démocratique béninoise, après la conférence nationale des forces vives de 1990, à une réalité inquiétante.
Pour le président et pour ses ministres, il n’y a plus de manifestants, de citoyens en désaccord avec la gouvernance politique du pays, mais seulement des agresseurs, des mercenaires recrutés par des acteurs politiques qui veulent déstabiliser les institutions du pays. Le Bénin a rejoint la longue liste des pays du monde où les adversaires politiques sont très vite accusés de terrorisme. Des figures de l’opposition, l’ancienne ministre Reckya Madougou, et le professeur de droit constitutionnel Joël Aïvo, et des dizaines d’autres personnes, sont en prison depuis plusieurs semaines, soupçonnés de financement du terrorisme, d’atteinte à la sûreté de l’État ou d’autres accusations graves.
Pas de convocation préalable des personnes soupçonnées. Les arrestations se sont faites de manière spectaculaire et l’emprisonnement immédiat est la règle. Lorsqu’on connaît les conditions dans les prisons au Bénin comme dans tous les pays de la région, le signal qui est donné est clair, et il est dissuasif. Personne n’a furieusement envie d’aller dormir avec les rats, même quelques nuits. Les personnes arrêtées vont rester en détention plusieurs mois avant la tenue des procès. La cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, la Criet, une des innovations institutionnelles du président Talon, lutte sans doute efficacement contre l’impunité, ce qui est utile pour le pays, mais elle aussi devenue un acteur redoutable et décisif dans la compétition politique. La lutte contre l’impunité, lorsqu’elle est perçue largement comme sélective, perd l’essentiel de ses vertus pédagogiques.
Faut-il choisir entre démocratie pagailleuse et autoritarisme dangereux ?
Un certain nombre de Béninois pensent réellement que la démocratie n’a rien apporté au pays, qu’elle s’est muée en pagaille, en corruption, en enrichissement illicite des acteurs politiques, en grand partage de privilèges entre ces derniers pendant les dernières décennies, et qu’elle n’a pas conduit au « développement ». Patrice Talon a su s’engouffrer dans la brèche ouverte par ce sentiment de désillusion démocratique, en grande partie légitime, et dont il en a été aussi accessoirement un artisan majeur, en bailleur discret mais puissant des acteurs politiques pendant des années.
Les Béninois qui clament préférer le développement à une démocratie improductive ne voient pas que la menace aujourd’hui est celle d’une fragilisation sans précédent de la paix, de la sécurité et de la cohésion nationale. C’est une perspective beaucoup plus grave que celle que dessinait une démocratie même pagailleuse et corrompue. Lorsqu’on a travaillé pendant des années sur les pays qui ont connu des conflits armés, ou des crises politiques violentes et récurrentes en Afrique de l’Ouest, et lorsqu’on examine la situation sécuritaire et politique actuelle de la région, on ne peut pas rester silencieux face au tournant dangereux pris par un des rares pays qui a échappé jusque-là à de graves violences politiques et à des fractures de son tissu social.
Partout où la violence a fini par s’installer durablement dans les pratiques politiques, partout où la société s’est divisée à cause de la compétition pour le pouvoir et du recours à tous les moyens par les acteurs politiques, partout où la peur de voir le cours de sa vie stoppé ou altéré par l’installation d’un régime autoritaire qui ne tolère aucune voix critique, partout où les détentions arbitraires et toutes les humiliations infligées par ceux qui détiennent le pouvoir politique sont devenues banales, cela a commencé par le déni de la réalité. Prétendre que les conditions politiques de la tension, de la violence, de la peur et de la division n’ont pas été largement créées par les décisions conscientes du pouvoir actuel relève bien du déni.
Se poser des questions sur les années à venir avant qu’il ne soit trop tard
Le président Talon a en cinq ans enclenché des réformes importantes dans moult domaines de l’action publique, avec une manière de gouverner manifestement façonnée par son parcours de chef d’entreprise moderne, déterminé, exigeant, focalisé sur ses objectifs. Beaucoup de jeunes cadres béninois dotés d’une solide formation, d’expériences professionnelles probantes et de bonne foi se félicitent des signes de modernisation de la gestion des affaires publiques sous le président Talon, et y concourent notamment au sein des nouvelles agences qui incarnent la vision réformatrice du président. Ils ne semblent pas s’inquiéter du recul des libertés, de la disparition de tous les contre-pouvoirs et de ce que cela pourrait signifier pour les cinq prochaines années… et encore davantage pour l’après.
C’est pourtant le bon moment pour se poser quelques questions. Est-on vraiment obligé d’instaurer un climat de peur digne des régimes autoritaires pour construire des routes, pour améliorer l’accès à l’eau, à l’électricité, pour créer des cantines scolaires, pour digitaliser l’administration ? Est-il nécessaire de ramener le Bénin dans le groupe des pays africains où les élections, la séparation des pouvoirs, le respect des droits de l’homme relèvent de la farce parce qu’on voudrait en faire un pays moderne et « développé » ?
Quand le président Talon aura achevé son second, et a priori dernier mandat, en 2026, laissera-t-il un pays en paix, aux institutions plus solides, à la société plus soudée ? Et est-ce le bon moment pour voir des terroristes partout dans le champ politique alors que le pays partage avec ses voisins du nord, le Burkina Faso et le Niger, des espaces forestiers où circulent des gens qui ressemblent beaucoup à de vrais terroristes ? C’est le bon moment de se poser des questions avant que le Bénin n’aille trop loin dans une direction qui a déjà éloigné dans tant de pays du continent, et pour longtemps, les perspectives de paix, de sécurité et de progrès collectif.
L'ÉCONOMIE FRANÇAISE CONTINUE DE RECULER EN AFRIQUE
Mais il y a un facteur irrationnel qui continue à présenter la France, l'ancienne puissance coloniale, comme "pillant” les richesses du continent. Et qui pourrait en faire le reproche à ceux qui brandissent cet argument ?
A l’occasion du sommet africain du 18 mai à Paris, la DW fait le point sur la présence de la France et des autres pays sur le continent.
Le président Emmanuel Macron n'a pas hésité à parler d'un "New Deal” du financement des économies africaines pour aider les pays à surmonter le ralentissement de leurs économies lié à la pandémie de Covid-19.
Au-delà de la référence, souvent utilisée, au plan de relance mis au point par le président américain Franklin Roosevelt pour sortir son pays de la grande dépression des années 1930, ce sommet du 18 mai, auquel vont participer une dizaine de chefs d'Etat africains, sera d'abord chargé d'aborder la question de la dette du continent.
Celle-ci a quasiment triplé entre 2006 et 2019, selon une étude conduite par le Trésor français qui rappelle que le Fonds monétaire international estime à 290 milliards de dollars les besoins de financement externe africain pour 2020-2023.
Mais ce sommet est aussi l'occasion de critiquer, avec passion parfois, la présence de la France qui, soixante ans après les indépendances, continuerait d'exploiter les richesses du continent.
Une bonne raison donc pour faire le point sur certaines idées reçues.
La France talonnée par l'Allemagne
Commençons par les exportations. En vingt ans, la France a perdu près de la moitié de ses parts de marché en Afrique par rapport à la concurrence, passant de 12% à 7%. "Les exportations françaises ont doublé sur un marché qui a quadruplé, d'où une division par deux de nos parts de marché”, affirme l'ancien ministre Hervé Gaymard dans un rapport rendu en 2019.
Entre 2000 et 2017, les exportations françaises vers le continent africain auraient ainsi doublé de 13 à 28 milliards de dollars mais "sur un marché dont la taille a quadruplé d'environ 100 à 400 milliards de dollars d'exportations”, poursuit le rapport.
En clair : le gâteau aurait quadruplé de volume mais les Français auraient progressé moins vite que la concurrence.
Il est difficile de vérifier si cette vision d'un marché allant plus vite que les capacités françaises est juste mais une chose est sûre : les chiffres sont confirmés par l'Observatoire de la complexité économique qui compile les données du commerce international.
Ainsi, avec un volume de 29,4 milliards de dollars de marchandises exportées sur le continent africain en 2019, la France est désormais talonnée par les Etats-Unis, l'Allemagne et même l'Afrique du Sud.
On est donc loin de l'image du domaine réservé, le recul Français étant même plus prononcé en Afrique francophone. Ceci explique peut-être pourquoi le président Emmanuel Macron cherche des alternatives en orientant sa stratégie vers les pays anglophones.
Par ailleurs, les exportations françaises sur le continent africain sont faibles en rapport de la totalité. Elles ne représentent que 5% de l'ensemble des biens et services exportés par la France chaque année.
Les Pays-Bas investissent plus que la France
Le chiffre des exportations est aussi à mettre en parallèle avec un autre : toujours en 2019, l'Afrique n'accueillait que 4% des investissements français (les IDE, investissement directs étrangers).
Selon l'Agence Ecofin, les intérêts économiques français sont logiquement d'abord dirigés vers les pays européens (67%), l'Amérique du Nord (17%), l'Asie (8%) et, détail inattendu, même l'Amérique latine, avec 5% des IDE français, devance l'Afrique, ce qui relativise l'image d'un pays tirant une grande partie de sa richesse de ce continent.
Si on considère cette fois les stocks de ces investissements (leur cumul), la France est une nouvelle fois distancée par la Chine et un autre acteur auquel on pense moins souvent : les Pays-Bas.
Pourquoi ce petit pays investit-il autant en Afrique ? La présence sur le sol néerlandais de nombreuses holdings et sièges de groupes internationaux, attirés par une fiscalité avantageuse, explique ce paradoxe.
Ces données sont à retrouver dans le World investment report 2020, établi par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Malgré tout, si la France est "bousculée” en Afrique, si elle ne cesse de perdre des parts de marché depuis le début du XXIe siècle, il faut tout de même constater que ce pays, même devancé, se classe toujours dans le trio de tête en matière d'exportations et d'investissements sur le continent.
Mauvaise image de la France
Mais il y a un facteur irrationnel dans ce dossier qui continue à présenter la France, l'ancienne puissance coloniale, comme "pillant” les richesses du continent. Et qui pourrait en faire le reproche à ceux qui brandissent cet argument ?
Les faits économiques démentent en partie, comme nous venons de le voir, cette réalité. Mais la mauvaise image de la France est avant tout entretenue par la présence de ses militaires dans le Sahel, une politique difficile à défendre auprès des populations qui se demandent pourquoi il y a encore des "bottes françaises” sur le sol africain.
La deuxième édition d'Africaleads, le "baromètre des leaders d'opinion en Afrique", réalisé par l'institut IMMAR auprès de responsables politiques, religieux, de représentants de la société civile mais aussi d'artistes et d'influenceurs, montre qu'au-delà de la réalité économique, c'est avant tout l'image de la France qui a été endommagée sur le continent.
Alors que parallèlement, celle de l'Allemagne se maintient au plus haut, seulement devancée par les Etats-Unis.
Interrogés sur les trois pays non-africains dont ils ont la meilleure image, le public ciblé par cette enquête donne des réponses qui illustrent un sérieux décrochage de la France vis-à-vis de l'ensemble des autres puissances.
L'Allemagne inflige à la France un écart de 19 points et le Royaume-Uni, lui aussi une ancienne puissance coloniale, devance désormais la France dans l'esprit des Africains interrogés. Ce qui n'était pas le cas lors du précédent sondage.
Ceci s'explique sans doute par le fait que l'échantillon de 2.400 personnes interrogées, qui ne couvrait que huit pays francophones lors de la précédente édition, s'est élargi cette fois au Nigeria, à l'Egypte, à l'Ethiopie et au Kenya.
par Jean-Baptiste Placca
DÉMOCRATIE EN AFRIQUE, UN TEL MIRAGE
Les Africains devraient se demander s’ils n’ont pas manqué de lucidité en imaginant, au sortir des décennies de parti unique et de régimes autocratiques, qu’ils pouvaient, juste en changeant de Constitution, se retrouver, comme par miracle, en démocratie
Et si ce que d’aucuns décrivent comme des reculs de la démocratie n’était que le début d’une terrible désillusion ? Un rappel à l’ordre, pour prendre conscience de l’erreur collective qui a consisté pour les peuples africains à croire, au tournant des années 1990, qu’à partir des partis uniques et autres régimes autocratiques alors en place, l’on pouvait basculer, du jour au lendemain, sans aucun effort, aucune préparation sérieuse, même pas une journée de réelle initiation, dans ce que l’Afrique continue d’appeler pompeusement la démocratie ? Trente longues années à se prendre pour ce que l’on n’est pas.
À force de reporter sans cesse sa décision sur la situation politique au Tchad, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine n’est-il pas en train d’accréditer l’idée selon laquelle l’Organisation serait embarrassée, gênée, voire divisée sur l’attitude à tenir face à une succession que l’on dit dynastique ?
Bien sûr que l’Union Africaine est embarrassée ! Et c’est même un classique que de la voir si peu audible, face à une situation de ce type. Mais, dans cette Afrique centrale, où la règle est de ne s’étonner ni des présidences à vie, ni des successions dynastiques, l’embarras, devant ce qu’il faut bien appeler un coup d’État, vient de ce que tous se demandent si, au lieu d’appliquer ses propres règles, l’UA ne serait pas mieux avisée de prendre en compte les services rendus par le Tchad, et ceux que l’Afrique en attend peut-être encore.
Sauf que tout traitement de faveur pour les héritiers du maréchal Déby pourrait inciter ceux des Tchadiens qui croient encore à la démocratie à vouloir se rendre justice eux-mêmes. Avec ce que cela préfigurerait de troubles et de morts, au regard de la brutalité dont s’est déjà montré capable ce nouveau pouvoir.
Prendre en compte les services rendus ne relève-t-il pas du réalisme, après tout ?
Peut-être. Mais le réalisme qui pousse à ruser et à tricher avec ses propres principes nous ramène à la façon dont l’Afrique se définit elle-même par rapport à l’État de droit et à la démocratie. Ce sont des fautes morales à répétition. Et nul n’oblige l’Afrique à prétendre vivre en démocratie. Peut-être que les Africains devraient se demander s’ils n’ont pas, collectivement, manqué de lucidité, en imaginant, au sortir de trois décennies de parti unique et de régimes plus ou moins autocratiques, qu’ils pouvaient, juste en changeant de loi fondamentale, se retrouver, comme par miracle, en démocratie. L’Afrique n’aurait-elle pas dû aborder le tournant des années 90 comme le début d’un apprentissage, au lieu de s’imaginer être passée, comme par enchantement, en classe supérieure ?
Sadio Mané, Ballon d'or africain, a débuté sa formation à Génération Foot avant de s'envoler pour l'Europe. Un chemin que beaucoup voudraient imiter au sein de l'École parmi les plus prestigieuses du pays et véritable pionnière sur le continent
Grand reportage vous emmène aujourd'hui au Sénégal où le football est roi et inspire des rêves de grandeur. Les Lions n'ont jamais remporté de trophée majeur, mais certains de ses représentants brillent dans les meilleurs clubs du monde, à l'image de Sadio Mané. La star de Liverpool, Ballon d'or africain, a débuté sa formation à Génération Foot avant de s'envoler pour l'Europe. Un chemin que beaucoup voudraient imiter au sein de l'École parmi les plus prestigieuses du pays et véritable pionnière sur le continent.
C’est quand même osé de vouloir détacher Achille dont le rôle naturel, à mon avis, devrait plutôt être de conseiller l’Afrique face à la France envahissante. L’inverse à mon sens relèverait d’une forme de mercenariat intellectuel
Le prochain sommet France-Afrique se tiendra en juillet prochain à Montpellier. En perspective de cette rencontre et dans le contexte difficile des relations entre la France et la jeunesse africaine, M. Macron a coopté le Professeur Achille Mbembe pour organiser un dialogue avec la société civile africaine, pour mieux situer les difficultés actuelles de la France dans les opinions africaines. La France, soixante ans après les indépendances formelles de l’ex-empire colonial, fait face à un mouvement de rejet sans précédent en Afrique, en particulier et paradoxalement dans ses ex-colonies. La jeunesse africaine mondialisée ne supporte plus de voir ses dirigeants, gouverner leur pays presque comme les anciens gouverneurs et autres commandants de cercles avec pour seule boussole, leur maintien indéfini au pouvoir et le service aux intérêts français. Elle découvre, cette jeunesse, six décennies après les indépendances, que son destin est plombé par la chape de la langue française qu’elle découvre brusquement à l’école primaire, notamment pour toutes ces masses issues de l’ancien pays de protectorat, forcées de devoir reimaginer le monde dans une langue autre que celle qui accompagne le lait maternel, alors que la mondialisation, contrairement à bien des prévisions uniculturalistes, a favorisé la renaissance des vieilles civilisations. Le franc CFA, dernière monnaie coloniale d’Afrique, pour reprendre le titre de l‘ouvrage de Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud, prive encore quatorze pays d’Afrique de souveraineté monétaire et de tout usage de l’instrument monétaire dans les politiques économiques. Dans le même temps, la convertibilité illimitée par rapport à l’Euro favorise un rapatriement systématique des bénéfices pour les entreprises françaises engraissées par les marchés surfacturés dont les commissions et autres retro commissions alimentent les comptes en devises d’une certaine classe d’évolués complice du pillage de l’Afrique. Elle ne supporte plus de voir ses dirigeants convoqués et tancés à Pau, de voir des bidasses français, au fin fond de notre Sahel millénaire, pointer leurs armes sur de paisibles citoyens pour fouiner dans ce qu’ils ont de plus cher : l’intimité de leurs cases. Et ce, au nom de la lutte contre le terrorisme et avec l’accord cynique et sans aucune once de fierté de nos dirigeants, qui ont détourné l’argent devant service à équiper et défendre souverainement leurs pays, pour se payer des maisons et des vacances à Paris et sur la Côte d’Azur, avec famille et, souvent, compagnes d’alcôve.
A l’interne, les jeunes générations issues de l’immigration sont parquées dans des cités et autres banlieues avec des étiquettes et un délit de faciès qui empêche toute chance d’échapper à la misère. Les meilleurs des grandes écoles de commerce et d’ingénierie financière vont devoir traverser la manche et tenter leur chance à la City de Londres. Sous le prétexte fallacieux de la citoyenneté républicaine indistincte, noirs, arabes et autres doivent se fondre dans la masse, au nom de la politique d’assimilation, qui leur rappelle, quand même, lorsqu’il s’agit d’emploi et de logement, les limites de leur intégration. Au nom de la spécificité, spécieuse du reste, du modèle républicain français, il n’est évidemment pas question d’accepter le modèle dit communautariste américain, qui permet aux sciences sociales d’étudier les composantes sociales, raciales, ethniques et religieuses dans leur rapport différencié au rêve américain. L’épisode George Floyd, contrairement au reste du monde où il a secoué les consciences, en France, elle a plutôt produit un raidissement de la cuirasse émotionnelle de l’exceptionnalisme français.
Ces études sont considérées, sous le règne de M. Macron, comme du séparatisme, de l’indigénisme et de l’islamo gauchisme, pour stigmatiser toute la production intellectuelle et politique cherchant à faire voir à la France la réalité affligeante de sa politique d’assimilation et d’intégration sur certaines composantes de sa population. En somme, sous l’ère Macron, avant même celle de plus en plus probable de madame Lepen, la France officielle des lumières s’est prononcée pour la censure dans la recherche universitaire. Avons-nous bien mesuré les paroles de la ministre de l’enseignement supérieur de M. Macron contre certains chercheurs en sciences sociales du CNRS. En somme, il est interdit de chercher les causes profondes de l’échec en général des politiques d’intégration, des incivilités, de la délinquance, du racisme ou de l’extrémisme violent qui conduit au terrorisme, contre laquelle la France est supposée lutter jusque sur les marches du Sahel. Il est donc interdit de travailler scientifiquement - avec les méthodes sociologiques d’Emile Durkheim, les instruments démographiques de l’INED, sans oublier les champs de connaissance ouverts par l’histoire des mentalités avec les travaux de Claude Lévi-Strauss, tous d’éminents représentants de la science sociale de France - sur les problèmes d’éducation d’emploi et d’insertion sociale de la population française issue de l’immigration, sous peine d’être frappé d’indignité citoyenne.
Des généraux français de la deuxième section, en nombre significatif, en ce jour symbolique du 21 avril, ont, le torse bien bombé, dans la posture du coq arrogant, solennellement demandé à leurs camarades d’active de prendre leurs responsabilités face au « délitement » qui frappe selon eux le pays et « protéger ses valeurs civilisationnelles ».
C’est cette France qui demande aujourd’hui à Achille Mbembe, une pièce maîtresse des études décoloniales, sur la postcolonie et la Francafrique, de lui faire des propositions sur comment renverser la tendance de la dégradation, malheureusement irréversible, de l’image de la France en Afrique, en particulier francophone !
Je trouve quand même curieux que Macron, à l’origine des lois les plus répressives contre les couches issues de l’immigration, puisse être si hardi, jusqu’à vouloir aller chercher le chef de fil de l’école décoloniale africaine pour lui refaire l’image de son pays aux yeux des nouvelles générations. C’est quand même osé de vouloir détacher Achille dont le rôle naturel, à mon avis, devrait plutôt être de conseiller l’Afrique face à la France envahissante. L’inverse à mon sens relèverait d’une forme de mercenariat intellectuel.
Je considère que la France en sait assez sur elle-même et sur sa fausse conscience en Afrique pour ne pas avoir besoin de débaucher nos intellectuels pour lui proposer des solutions.
La France sait bien ce qu’elle a à faire pour ne pas mériter la 7ou 8 place dans le coeur des africains parmi les partenaires du continent.
La jeunesse africaine quant à elle sait bien ce qu’elle a à faire pour gérer les ressources du continent pour le bénéfice exclusif de ses peuples, pour retrouver ses éléments gagnés par l’extrémisme violent et le terrorisme, protéger sa souveraineté politique et économique, dans le cadre de relations de respect mutuel avec des partenaires extérieurs dont les intérêts légitimes en Afrique doivent être considérés à l’aune de ceux des africains.
..... Alors non ! Achille, ce n’est pas à toi d’exorciser les rêves d’Afrique de M. Emmanuel Macron, hantés par le spectre des assassinats de dirigeants déviant de la ligne de la Francafrique tracée par Jacques Foccart, des mallettes de devises représentant le tribut pour les élections des autocrates soucieux d’être protégés contre leurs propres peuples affamés, des humiliations subies par des populations civiles du Sahel qui ne comprennent pas pourquoi on les bombardent, sans oublier la place indue des entreprises françaises dans les économies naissantes des postcolonies. C’est ce que la Lumpenintelligentsia - pour reprendre le concept du reste chargé utilisé par M. Mbembe, lui-même, dans une récente interview- cherche à faire comprendre aux vaillants peuples africains.
Je suis de ceux qui pensent que notre frère Achille Mbembe devrait laisser ce travail d’exorcisme aux Grands Druides de ce petit village de Gaule, dont la potion magique a permis de vaincre des armées de Rome. Autrement, ce serait alors simplement inscrire notre action dans le contexte du syndrome de Stockholm.
MACKY SALL INVITE ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS À LA ‘’DÉSESCALADE’’
Le président de la République a préconisé jeudi la ‘’désescalade’’ au Proche-Orient et a souhaité des négociations entre Israéliens et Palestiniens, ‘’dans le respect du droit international’’.
Dakar, 13 mai (APS) - Le président de la République a préconisé jeudi la ‘’désescalade’’ au Proche-Orient et a souhaité des négociations entre Israéliens et Palestiniens, ‘’dans le respect du droit international’’.
‘’C’est le [moment] de prier pour la paix, la paix en Palestine et en Israël. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à la désescalade, pour que la paix revienne, pour que des discussions saines et sérieuses puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international’’, a déclaré Macky Sall.
Le chef de l’Etat a lancé cet appel en s’adressant à la nation, via la RTS 1, après qu’il a sacrifié à la traditionnelle prière de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, le mois du jeûne musulman.
‘’C’est notre devoir de faire cet appel’’, a-t-il affirmé, rappelant que le Sénégal dirige, depuis 1975, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
‘’Israël est également un partenaire. Nous l’invitons à tenir compte de la situation et à agir dans le sens de l’apaisement‘’, a ajouté Macky Sall.
Des violences ont éclaté depuis plusieurs jours, entre les Palestiniens et les Israéliens. Les heurts se déroulent partiellement dans la mosquée al-Aqsa. Situé à Jérusalem, cet édifice est l’un des plus importants lieux saints de l’islam.
Les tensions sont alimentées par les risques d’expulsion de plusieurs familles palestiniennes du quartier Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé des centaines de roquettes en direction d’Israël. L’armée israélienne, elle, a mené plusieurs raids meurtriers à Gaza, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés.
LE SOMMET AFRIQUE-FRANCE REPORTÉ À OCTOBRE
La crise sanitaire avait déjà contraint l’Élysée à annuler l’an passé le sommet Afrique-France prévu à Bordeaux. Cette fois, les restrictions de déplacement liées à l’épidémie ont poussé le palais présidentiel à reporter l’évènement
Le sommet Afrique-France devait se tenir du 8 au 10 juillet prochain à Montpellier dans le sud de la France. Il est finalement repoussé au mois d’octobre en raison des contraintes de déplacement liées à la pandémie de Covid-19.
La crise sanitaire avait déjà contraint l’Élysée à annuler l’an passé le sommet Afrique-France prévu à Bordeaux. Cette fois, les restrictions de déplacement liées à l’épidémie ont poussé le palais présidentiel à reporter l’évènement. « Les contraintes de déplacements fixées au niveau international seront insuffisamment levées cet été pour permettre la venue des centaines d'invités du continent africain », écrit la mairie de Montpellier dans un communiqué.
La mairie qui précise en outre que « les jauges estimées à ce jour pour les manifestations publiques ne permettraient pas d'associer largement les habitants de la Métropole ».