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1 mai 2025
International
FELWINE SARR, UNE VOIX POUR L'AFRIQUE
Coauteur d’un rapport sur la restitution de l’art africain, économiste et philosophe mais aussi essayiste et romancier, poète et musicien, le Sénégalais est l’un des grands intellectuels de sa génération. Il vient de publier deux nouveaux ouvrages
Le Temps Afrique |
Eric Tariant |
Publication 12/04/2021
C’est une force tranquille. Une alliance peu commune de volonté, de détermination, d’humilité et de douceur. La crise sanitaire semble n’avoir pas eu de prise sur lui, comme en témoignent les distinctions qu’il a obtenues et ses projets qui ont pris forme en pleine pandémie de Covid-19. En décembre 2020, son nom est apparu – au côté de celui de Bénédicte Savoy, coautrice du rapport Restituer le patrimoine africain – au troisième rang du Power 100, un classement établi par l’Art Review des 100 personnalités les plus influentes du monde de l’art.
En juillet dernier, après treize années de bons et loyaux services à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal, il a rejoint l’Université Duke, à Durham, en Caroline du Nord, où il enseigne désormais la philosophie africaine contemporaine. En janvier, il a publié La Saveur des derniers mètres, le récit de ses pérégrinations à travers la planète, de ses rencontres et découvertes de paysages physiques ou intérieurs. Et ce mois de mars, les Editions Actes Sud sortent Traces, un texte théâtral sous-titré Discours aux nations africaines: un homme, de retour sur sa terre natale, enjoint à ses frères africains de «tourner à nouveau leur visage vers le soleil, de reconquérir leur liberté et leur dignité, de continuer à marcher et élargir les horizons». En septembre, enfin, il sortira chez Gallimard un nouveau roman, Les lieux qui habitent mes rêves, un récit sur «la métamorphose, la fraternité, la guérison et les chemins qui mènent à l’apaisement».
Un calme olympien
Fils d’un colonel de l’armée sénégalaise et aîné d’une famille de 12 enfants, Felwine Sarr est né il y a 48 ans sur une île, Niodor, plantée au sud de Dakar, face à la Gambie. Cette île est sa matrice, son point d’ancrage. Ses habitants – des pêcheurs et des agriculteurs – ont la réputation d’avoir un caractère bien trempé et un sens aiguisé de la solidarité. Des qualités qui semblent ne pas faire défaut à cet ancien professeur d’économie dont le rapport Restituer le patrimoine africain a essuyé le courroux et les attaques des directeurs de musées et marchands d’art français. Face aux critiques, l’homme, qui ne hausse jamais le ton, conserve un calme olympien.
«Il a un mental à toute épreuve qu’il s’est forgé en pratiquant les arts martiaux et la méditation zen», observe Mohamadou Boye, ami de trente ans, universitaire et juriste vivant à Saint-Louis du Sénégal. Felwine Sarr répond sur le fond, du tac au tac et sans ciller, à ses détracteurs. «Pourquoi les Africains, qui ont été privés de près de 90% de leurs œuvres conservées hors du continent, n’auraient-ils pas droit à leur patrimoine? A ces objets hérités de leurs ancêtres qui disent l’histoire du continent, de sa créativité et de son génie? C’est absolument essentiel car l’histoire et le patrimoine jouent un rôle essentiel dans la construction d’une société. Les Européens comprendront tôt ou tard que c’est dans le mouvement de l’histoire, qu’il faut changer d’époque, changer de paradigme», insiste-t-il.
Etre utile au continent
Après un bac scientifique obtenu à Dakar, Felwine Sarr part étudier l’économie en France à la Faculté d’Orléans. Un choix de raison pour le jeune homme féru de littérature et de philosophie. «J’ai choisi une discipline qui pouvait être utile au continent. On nous disait que l’Afrique était sous-développée. Mes études m’ont permis de décoder les secrets de l’économie, et, par la suite, de déconstruire le concept de développement», explique-t-il. Pendant ses temps libres, il lit les grecs anciens, Nietzsche, les sages et les philosophes indiens et chinois, les mystiques chrétiens, Krishnamurti, Kundera, Bobin, et Quignard. Et fonde un groupe de musique reggae, Dolé, avec lequel il multiplie les tournées en Europe et publie deux albums.
RESTITUTION DU PATRIMOINE CULTUREL AFRICAIN : UNE COMMISSION MISE EN PLACE
Le directeur général du Musée des civilisations noires (MCN), Hamady Bocoum, annonce la mise en place d’une commission pour la restitution, par la France, du patrimoine culturel africain
Le directeur général du Musée des civilisations noires (MCN), Hamady Bocoum, annonce la mise en place d’une commission pour la restitution, par la France, du patrimoine culturel africain.
"C’est une question qui est dans l’air du temps, a-t-il motivé, interrogé par Radio Sénégal. Ce qui est nouveau, c’est un État qui a de grandes collections comme la France qui s’engage dans la restitution. Cela change tout mais nous devons procéder de manière très ordonnée. Cela veut dire que la restitution est un aspect de ce que nous avons à faire pour la préservation de notre patrimoine. C’est pourquoi le ministre de la Culture a décidé d’instituer une commission pour la restitution. L’arrêté est déjà signé, et la commission sera composée de représentants, des démembrements de l’État, de la présidence de la République jusqu’à certains ministères de souveraineté, et d’experts qui sont hors ministère mais dont les compétences sont reconnues dans ce domaine."
Poursuivant, l’archéologue a fait remarquer que "l’idée est d’avoir un véritable agenda pour la restitution en tenant compte de plusieurs facteurs." Ainsi, a-t-il détaillé : "l’objectif est de savoir d’où viennent les (objets culturels), les espaces où ils ont été enlevés. Est-ce qu’il y a des communautés qui les revendiquent encore ? Si tel est le cas, il faut discuter avec tout le monde pour trouver les solutions les plus appropriées."
Déjà, a-t-il souligné : "les continuités culturelles, c’est la manière (façon) pour l’Afrique de se débarrasser des frontières politiques héritées de la colonisation. Tout le monde sait que le futur de l’Afrique est dans son unité qu’elle soit politique, économique, culturelle ou autre
LA CHINE ÉMET DES DOUTES SUR L'EFFICACITÉ DE SES PROPRES VACCINS
Pour la première fois, un scientifique chinois haut placé a reconnu publiquement samedi que les vaccins chinois avaient une efficacité relativement faible comparée à ceux fabriqués selon le procédé de l’ARN messager, comme celui de Pfizer-BioNTech
C’est un aveu de faiblesse rare de la part d’un haut responsable chinois. Le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, a reconnu, samedi 10 avril, que l’efficacité des vaccins chinois était faible. Ils « n’ont pas des taux de protection très élevés », a-t-il déclaré lors d’une conférence dans la ville de Chengdu, dans le sud-ouest du pays. Raison pour laquelle le gouvernement chinois envisagerait de les mélanger pour les renforcer.
C’est la première fois qu’un scientifique chinois haut placé reconnaît publiquement que les vaccins chinois, qui utilisent un virus pour déclencher le système immunitaire, ont une efficacité relativement faible comparée aux vaccins fabriqués selon le procédé expérimental de l’ARN messager. Les propos de Gao Fu viennent saper les efforts du gouvernement chinois, qui ne cesse de vanter les mérites des vaccins nationaux et qui distribue des centaines de millions de doses à l’étranger, tout en semant le doute sur les alternatives occidentales, en particulier le vaccin Pfizer-BioNTech de type ARN.
« La question de savoir si nous devrions utiliser différents vaccins issus de différentes lignes techniques pour le processus de vaccination est désormais officiellement à l’étude », a ajouté M. Gao. Un autre responsable du Centre de contrôle et de prévention des maladies, Wang Huaqing, a déclaré que des développeurs chinois travaillaient sur des vaccins à base d’ARN messager. « Les vaccins à ARN développés dans notre pays sont également entrés dans la phase d’essai clinique », a-t-il expliqué, sans donner de calendrier pour une éventuelle utilisation.
Des combinaisons à l’étude
Les experts affirment que le mélange de vaccins, ou l’immunisation séquentielle, pourrait renforcer leur efficacité. En Grande-Bretagne, des chercheurs étudient ainsi une éventuelle combinaison du vaccin Pfizer-BioNTech et du vaccin traditionnel d’AstraZeneca.
C’est un pays qui a été longtemps présenté comme un modèle démocratique. Le Bénin est en effet le premier pays en Afrique à avoir organisé les Conférences nationales en 1990. Un évènement qui a conduit au renouveau démocratique.
Avant le retour de la démocratie en 1990, le Bénin a été longtemps l’un des enfants malades de l’Afrique. Dès le début des années 1960, le Dahomey d’alors enregistre de nombreux coups d’Etat.
Le monstre à trois têtes
Preuve des dissensions entre les politiques, un Conseil présidentiel de trois membres est installé en mai 70, à chacun des membres de diriger cet organe pendant deux ans. C’est ce qu’on a appelé le « monstre à trois têtes ».
Le général Mathieu Kérékou y met fin en octobre 1972 et marque le début de deux décennies d’une période révolutionnaire caractérisée par le parti unique. Mais en 1977, le pays fait face à un coup d’Etat conduit par les mercenaires du colonel français Gilbert Bourgeau, alias Bob Denard.
Au sortir de cette période, l’arrivée du pluralisme politique et l’ouverture médiatique est saluée à la suite de l’adoption d’une nouvelle Constitution en décembre 1990. Nicéphore Soglo, ministre de transition pendant un an devient alors président en 1991, lors de la première élection sous le renouveau démocratique.
La culture vaudou
Le Bénin est aussi connu mondialement pour son culte vaudou. Les villes de Ouidah, Abomey, Porto-Novo et d’autres encore célèbrent chaque 10 janvier une fête nationale, la fête des religions endogènes, déclarée jour férié et chômé.
Pour autant, le dialogue interreligieux fonctionne bien car christianisme, islam et vaudou cohabitent en parfaite harmonie. Certains Béninois sont tantôt à la mosquée ou à l’église le matin et dans les couvents vaudous à la nuit tombée.
La diversité cultuelle du Bénin s’ajoute à une diversité culturelle et multiethnique. Une culture que vend si bien à l’extérieur la diva de la musique béninoise, Angélique Kidjo avec ses quatre Grammy awards.
Mais c’est loin du Quartier latin de l’Afrique qu’Angélique Kidjo rayonne. Au point que certains la verraient en politique dans cette ancienne colonie française de onze millions d’habitants, située entre le géant nigérian avec ses deux cents millions d’habitants, le Togo, le Burkina Faso et le Niger.
Le port et le coton
Le Bénin sert d’ailleurs de façade maritime pour ses deux derniers pays de l’hinterland. Le port de Cotonou est le poumon de son économie. Le pays peut aussi compter sur les recettes issues du coton avec des records de production ces dernières années sous la présidence de Patrice Talon, qui a fait d’ailleurs fortune dans l’or blanc.
Patrice Talon est accusé par les opposants de remettre en cause l’histoire de la Conférence nationale caractérisée par la recherche du consensus. N’hésitant pas à qualifier la démocratie béninoise de "pagailleuse", ou de « démocratie nescafé » comme l’a dit avant lui son prédécesseur Boni Yayi, Patrice Talon aime affirmer que les populations l’ont élu pour avoir de l’eau et de l’électricité.
Il faut dire que les notes des institutions internationales parlent aussi pour celui que les Béninois comparent à Paul Kagamé depuis sa première visite au Rwanda. Le Bénin est devenu pour la première fois un pays à revenu intermédiaire, au même rang que le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Mais dans le Bénin démocratique, il y a depuis peu un vrai débat : oui à la démocratie ou bien oui au développement ? Certains Béninois estiment que les deux peuvent aller ensemble. Les soutiens du pouvoir pensent qu’il faut d’abord se développer.
LA DATTE, DÉLICE SACRÉ, FRUIT ALLIÉ
Dans les cuisines, les esprits sont déjà absorbés par le ramadan qui débute mi-avril dans les pays musulmans du monde entier. Partageons en amont le fruit emblématique du ramadan, allié du jeûne, emblématique et synonyme de partage : la datte
Dans les cuisines, les esprits sont déjà absorbés par le ramadan qui débute mi-avril dans les pays musulmans du monde entier. De l’Indonésie au Golfe, à l’Inde, au Yémen au Sénégal, à l’Afrique de l’Ouest plus largement, ces semaines de jeûne et de prière, rythmées par les ruptures, se préparent. Partageons en amont le fruit emblématique du ramadan, allié du jeûne, emblématique et synonyme de partage : la datte, trésor fondant, sucré, généreux, associé au Ftour, au désert aussi. Symbole des civilisations du monde arabe.
Avec Harouna sow, cuisinier mauritanien, chef de «La résidence», le restaurant du Refugee Food Festival. Sur instagram.
Wasis Diop ne nous avait pas offert de chansons inédites depuis 13 ans. Mais De la Glace dans la Gazelle est un trésor qui méritait largement notre patience
Auteur-compositeur et interprète rare et méticuleux, Wasis Diop partage son temps de création entre musiques pour le cinéma et chansons ourlées. En 2014, Séquences, collectait une partie de son travail pour le 7ème art, mais depuis Judu Bek en 2008, ses précieuses confidences vocales ne se conjuguaient plus au présent. De la Glace dans la Gazelle vient rompre ce long silence.
Wasis Diop vit à Paris, il y a son abri, ses amis, ses amours, son studio et son vélo sur lequel il sillonne la ville pour observer la vie. Il y a vu passer des esprits aux pouvoirs presqu’aussi magiques que les sorciers ou les griots du Sénégal de ses ancêtres. De belles âmes qui l’ont aidé à consolider son chemin.
Il y a eu le multi-instrumentiste Loy Erhlich (Hadouk), venu fortifier son association avec son compatriote Umbañ Ukset au sein de West African Cosmos, d’où sort un unique album halluciné et psychédélique en 1974. Cette aventure vivra son apogée, mais aussi son dernier épisode à la Villette, lors d’un concert historique qui marque également les débuts du groupe Téléphone et de Bernard Lavilliers. En 1978, Zabu, ex-chanteur de Magma engage Wasis comme guitariste et l’emmène en Jamaïque. À Kingston, ils travaillent dans le studio enfumé de Lee Scratch Perry et assistent, le 22 avril à l’historique «One Love Peace Concert», à la fin duquel Bob Marley pousse les rivaux Michael Manley et Edward Seaga à se donner une poignée de main, qui devait mettre un terme à la guerre civile qui faisait rage entre les supporters des deux hommes politiques.
En 1983, Wasis croise la route de l’Anglais Robin Millar qui, avant de devenir l’heureux producteur du premier album de Sade, réalise son premier single. En 1991, il co-écrit avec la chanteuse d’origine tunisienne Amina, C’est le dernier qui a parlé qui a raison, qui se distingue à l’Eurovision. L’année suivante, sa musique pour le film Hyènes de son frère Djibril Diop Mambéty est un succès qui l’impose comme compositeur pour le cinéma.
Plus tard, Wasis, fasciné par le Japon apprend que le saxophoniste et producteur Yasuaki Shimizu (Saxophonettes, Ryuchi Sakamoto, Helen Merrill), fait un casting de musiciens à Paris, inspiré, Wasis improvise un chant qui devient un tube au pays du Soleil Levant. Surpris d’avoir trouvé sa voix, il se convainc d’écrire son premier album de chansons, No Sant que produit Shimizu en 1994. Il découvre le Japon, pays qui lui réservait une belle histoire d’amour, renforcée par la naissance de deux de ses enfants. 4 ans plus tard, Toxu est notamment l’occasion de rendre hommage à l’un des groupes qui ont le mieux réussi le mariage de l’Afrique et du rock : Talking Heads. Son leader David Byrne est séduit par sa version de Once in a Lifetime et l’invite à se produire en direct de son émission de radio très populaire. Après diffusion, les ventes de Toxu se multiplient par dix sur le territoire américain.
Les ambitions économiques du nouveau président américain font jaser jusque dans son propre camp. L'actualité autour du procès de Derek Chauvin, accusé du meurtre de George Floyd. Débat avec Claude Porsella, René Lake, Dennis Beaver et Herman Cohen
Le plan d’infrastructure de Joe Biden : trop cher pour la droite, pas assez pour la gauche. La pierre d’achoppement : l’impôt sur les.
Le procès de Derek Chauvin accusé de la mort de George Floyd : avantage l’accusation, mais la défense n’a pas encore abattu sa dernière carte.
Georgie : après l’adoption de sa loi sur les élections, le retour de baton : le boycott économique qui va coûter des dizaines de millions de dollars à l’État.
Cinéma : minorités et marginaux à l’honneur pour les Oscars.
Point USA, une émission hebdomadaire qui s’adresse plus particulièrement à un public francophone, avec pour objectif de discuter en français de l’actualité américaine en compagnie de René Lake, analyste politique et directeur de presse, Dennis Beaver, avocat et chroniqueur juridique à Bakersfield, en Californie et Herman Cohen, ancien secrétaire d’État adjoint américain. La présentation est assurée par Claude Porsella et la réalisation et le montage par Serge Ndjemba.
Point USA" est une émission de French Buzz TV, basée à San Francisco en Californie.
À PROPOS DES OSCARS 2021
Le regard des Oscars hors de la tradition conservatrice du main Stream. Regard vers les minorités et même dans le cas de Nomadland, vers les groupes marginaux. Cette édition des Oscars est celle d’une Amérique qui change. Voici les trois grandes catégories des principaux films nominés cette année aux Oscars :
1.. Suite au large mouvement Black Lives Matter, on reste dans le thème avec cinq films africains-américains, tous les cinq très politiques et liés à la lutte pour les droits civiques :
Judas and the Black Messiah de Shaka King avec 6 nominations dont celle du meilleur film. (Daniel Kaluuya joue le rôle de Fred Hampton. C’est le premier film dans l’histoire à être nominé avec tous les producteurs noirs (Shaka King, Charles King and Ryan Coogler.
The Trial of the Chicago 7 (Bobby Seale, leader Black Panther avec 6 nominations don’t celui de meilleur film. Réalisateur Aaron Sorkin).
United States vs. BillieHoliday de Lee Daniels avec la chanteuse Andra Day qui a déjà gagné le Golden Globe de la meilleure actrice pour ce rôle.
One Night in Miami de Régina King avec 3 nominations dont celui du meilleur second rôle pour Leslie Odom Jr. Une nuit historique : Malcom X, Cassus Clay (Mohamed Ali), Jim Brown and Sam Cooke discutent de la responsabilité individuelle face au mouvement de lutte pour les droits civiques des Noirs.
Ma Rainey’s Black Bottom réalisé par George Wolfe. C’est une interprétation de la splendide pièce du même nom écrite par August Wilson. Les prestations de Viola Davis et du défunt Chadwick Boseman sont tout simplement époustouflantes.
2. Alors que le débat sur le racisme anti-asiatique fait rage aux US, deux films touchent le monde Américain-Asiatique :
Minari de Lee Isaac Chung avec 6 nominations dont celle du meilleur film. Avec Steven Yeun nominé pour l’Oscar du meilleur acteur.
Nomadland de Chloé Zhao avec 6 nominations dont celle de meilleure actrice avec l’époustouflante Frances McDormand
3. Deux films sur des douleurs sociales bien présentes dans toutes les sociétés humaines :
The Father de Florian Zeller (6 nominations) avec Anthony Hopkins nominé pour l’Oscar du meilleur acteur. Un film sur le troisième âge, le dernier virage social de la fin de vie.
Promising Young Woman de la jeune réalisatrice Emmerald Fennell. Un scénario de qualité exceptionnelle. Un film sur la tragédie d’une vie brisée par le viol en milieu universitaire. 5 nominations dont celle du meilleur film,
Cette édition des Oscars est bien celle d’une Amérique qui change et qui devient plus inclusive malgré la troublante ère Trump que certains pensent avoir été une simple une parenthèse historique.
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LES TYRANS AFRICAINS PERPÉTUENT LE FAIT COLONIAL
Le journaliste Vincent Hugeux s’attaque dans son dernier ouvrage, "Tyrans d'Afrique", aux despotes de l'histoire africaine récente, en évoquant l'étonnante longévité de la colonisation facilitée par l'œuvre des autocrates du continent
"Pourquoi diable, 60 ans après les indépendances, l’Afrique vit-elle aujourd’hui une période de régression démocratique ?", s’interroge le journaliste Vincent Hugeux. Une réflexion détaillée dans son dernier ouvrage, "Tyrans d'Afrique" (éd. Perrin), où il s’attaque aux despotes de l'histoire africaine récente.
Il ne s’agit nullement pour lui de resservir les mérites présumés de la #colonisation, mais bien au contraire de démasquer son étonnante longévité, facilitée par l'œuvre de ces autocrates africains, lesquels avaient précisément juré de tourner la page coloniale.
LE COUP DE GUEULE DE L’ARTISTE SALIF KEÏTA
Salif Keïta en colère ! L’artiste malien, disque d’or en 2002, dénonce le mutisme des dirigeants du monde face au carnage du mariage Bounti au Mali
Salif Keïta en colère ! L’artiste malien, disque d’or en 2002, dénonce le mutisme des dirigeants du monde face au carnage du mariage Bounti au Mali. Une enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) conclut qu’une frappe aérienne menée par l’armée française au Mali en janvier a tué 19 civils réunis pour un mariage, et pas seulement des djihadistes, comme l’a soutenu Paris jusqu’alors, selon un rapport consulté par l’Agence France-Presse (AFP).
« Comment imaginez-vous que l’ONU confirme que 19 civils lors de leur mariage ds leur village a #Bounti #Mali soient tués par l’armée française et que le monde reste silencieux ? Quand vos journalistes sont morts on a ts pleuré #JeSuisCharlie. Et personne ne pleure #JeSuisMali », s’est emporté l’artiste sur sa page. L’artiste qui semble avoir été victime d’attaques suite à sa publication, enfonce le clou : « En tant qu’artiste surtout au Mali la chose la plus facile est de se taire et chanter les éloges de tous les régimes. Je ne suis pas un griot mais un musicien qui a tjrs été engagé pour son continent durant mes 50 ans de carrière. Et je n’ai peur de personne. Dieu est grand ! » Au moins 22 personnes ont été tuées, dont trois des membres présumés de la katiba Serma. Dix-neuf sont morts sur le coup et trois au cours de leur évacuation, affirme le document. Le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire », rapporte le rapport de la Munisma.
IDRISS DÉBY, L'INDISPENSABLE DICTATEUR DE PARIS
L’homme fort de N’Djamena sera réélu dans un fauteuil, ce dimanche. Depuis son accession au pouvoir en 1990, il n’a cessé de consolider cette force militaire que le président tchadien monnaye auprès de tous ses sponsors étrangers
l'Humanité |
Marc de Miramon |
Publication 09/04/2021
L’homme fort de N’Djamena sera réélu dans un fauteuil, ce dimanche. Depuis son accession au pouvoir en 1990, il n’a cessé de consolider cette force militaire que le président tchadien monnaye auprès de tous ses sponsors étrangers. Et en premier lieu la France.
Il est un pur produit de la coopération militaire française avec ses anciennes colonies, formé à Paris au milieu des années 1980 à l’école de guerre interarmées. Idriss Déby, au pouvoir depuis le mois de décembre 1990, soit plus de trente années d’un règne sans partage, se dirige tranquillement vers sa réélection, dimanche prochain, au terme d’une campagne électorale émaillée de violences.
Un raid meurtrier contre l'entourage d'un candidat
Human Rights Watch a accusé, jeudi, les forces de sécurité tchadiennes d’avoir mené « une répression implacable » contre les opposants, alors que depuis plusieurs mois, des partis et organisations de la société civile appellent chaque samedi à marcher « pacifiquement » pour une « alternance au pouvoir ».
En guise de réponse, l’appareil sécuritaire du pays a interdit les rassemblements, violemment dispersés, et des hommes en armes ont systématiquement cerné les sièges des partis de l’opposition comme le domicile de leurs leaders. Comme ce 28 février, lorsque la police et l’armée ont mené un raid meurtrier à celui de Yaya Dillo, candidat à la présidentielle, durant lequel les forces de police ont tué sa mère, âgée de 80 ans, et blessé cinq autres membres de sa famille.
Un des partenaires clés de l’opération « Barkhane »
Si prompt à s’indigner des violences politiques signalées en Russie, au Venezuela ou ailleurs, Paris est resté une fois encore muet face à ce climat délétère, tant Idriss Déby a réussi à acheter sa tranquillité politique en se rendant indispensable grâce à son armée, l’une des plus puissantes et des plus aguerries de la région.
Car le dictateur tchadien s’est imposé comme l’un des partenaires clés de l’opération militaire « Barkhane » pilotée par la France dans le Sahel. Ses promesses de renforts, réitérées lors du dernier sommet du G5 Sahel à N’Djamena à la mi-février, ont servi de béquille à la communication chancelante d’Emmanuel Macron, confronté à la faiblesse de la coopération militaire européenne dans la résolution de la crise sécuritaire qui enfonce chaque jour un peu plus l’ensemble de la région dans le chaos.