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1 mai 2025
International
Par Ibrahima MAIGA
LA DEPORTATION, L’INTERNEMENT ET LA MORT DE ALINE SITOË DIATTA EN 1944
A seulement 24 ans, le destin de Aline Sitoë Diatta s’est accompli tragiquement à Tombouctou en 1944. Elle y avait été condamnée à purger une peine d’internement de dix ans ; elle n’a pas tenu un an, victime du scorbut
A seulement 24 ans, le destin de Aline Sitoë Diatta s’est accompli tragiquement à Tombouctou en 1944. Elle y avait été condamnée à purger une peine d’internement de dix ans ; elle n’a pas tenu un an, victime du scorbut. A Tombouctou, la mémoire locale n’a pas gardé d’elle beaucoup de souvenirs . Par contre, au Sénégal, le débat sur le rapatriement de ses restes est encore d’actualité dans un contexte où l’engagement mémoriel toise la lecture politique.
On en sait beaucoup sur Gbéhanzin , Samori, Chérif Hamahoullah, tous capturés et brandis comme des fauves de foire avant d’être déportés dans des territoires aux conditions climatiques rudes ; en Martinique, en Guinée, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Gabon, à Madagascar, au Soudan français,… S’y ajoute le flot d’assignation à l’intérieur de chacun des territoires colonisés par la France, la « grande nation des droits de l’Homme ». C’était l’époque des « camps d’internement », des « camps d’enfermement administratif » et même des « camps de concentration » sous les tropiques, dans l’ombre de la deuxième guerre mondiale !
Aline Sitoë Diatta, elle, a été « affectée » au Soudan français. D’armes, elle n’avait que son intelligence ! De munitions, elle n’avait que son charisme, et son verbe ! Elle n’a pas été jugée par un tribunal, car l’administration n’a jamais pu réunir contre elle des preuves. Elle a cependant été condamnée à « internement administratif à titre préventif » parce que son engagement en faveur de l’autonomie et de la renaissance de son peuple dérangeait. Mue par une force intérieure propre à l’univers animiste des diolas de la Casamance, Aline était tout simplement un leader. Elle avait des pouvoirs mystiques.
Le Lieutenant-Colonel Sajous, Commandant du cercle de Ziguinchor, à l’époque des faits, donne un portrait de Aline en ces termes : « Servie par le prestige d'avoir procuré aux Diolas un hivernage très pluvieux gage d'une excellente récolte de riz et succédant à une année 1941 sèche, elle prescrivait à son entourage de féticheurs de ne pas obéir aux Blancs, de leur refuser les hommes pour le service militaire, de ne pas accepter les achats obligatoires de paddy, de ne pas entretenir les routes » (Archives d'outre-mer d' Aixen-Provence, 14 MI 1835 2G 42, Rapport politique du Sénégal). Ce court extrait résume la volonté du colonisateur d’en finir avec elle. Ces propos seront confortés par Christian Roche, un historien, le dernier proviseur français du lycée de Ziguinchor, dans un article intitulé « Chronique casamançaise.
Le cercle de Ziguinchor au Sénégal pendant la guerre de 1939-1945 » ( Revue des Outre- Mères, revue d’histoire, 1986) . D’après Roche, parce que justement Aline avait une aura et un discours nationaliste, qui débouchait sur une sorte de subversion, le Lieutenant-Colonel Sajous a décidé « de frapper les imaginations ». Pour le militaire français, Aline Sitoé pouvait être considérée comme « l'inspiratrice des troubles » ayant secoué la Casamance. Cette déduction était suffisante pour justifier qu’il se rende en mission dans la zone d’évolution de Aline. Sajous est d’une grande barbarie. Il tue, frappe et menace de mettre le feu à tous les villages. Pour couper court à cette barbarie qui s’abattait sur des innocents, Aline a préféré se rendre. Roche précise que cet évènement a lieu le 31 janvier vers midi. « … la jeune prophétesse, appuyée sur des cannes en raison d'une infirmité congénitale, vint se livrer aux Français afin d'éviter toute effusion de sang », rapporte l’historien. Mais Sajous n’est pas content. Il veut humilier la nationaliste et la gifle ; ce qui ne passe pas .
Captive désormais, elle prend la direction de Ziguinchor en même temps que certains de ses proches, entre 20 et 23 personnes. Elle sera condamnée à la déportation. Dans un premier temps, elle est à Kayes. Elle finira par Tombouctou. L’historien sénégalais Papis Comakha Fall qui a travaillé sur les mêmes faits « Automne-hiver 2020 » (page 19, n° 9-10 ), insiste sur le caractère pacifique de la lutte engagée par Aline Sitoë Diatta. Malgré tout, l’armée française avait décidé de la réduire en silence avec la consigne suivante : « faire respecter les ordres, arrêter les rebelles et mettre fin par la force, à toute tentative de rébellion jusqu’à la soumission complète ». (Télégramme lettre n° 31 adressée au gouverneur général de l’AOF, Saint Louis, 22 janvier 1943). Dès lors, les mobiles ne devaient plus être compliqués. Ils seront condensés en trois points : « mensonges, escroquerie et rébellion ». Pour Roche, Aline a été condamnée « administrativement », parce qu’elle tenait un « message religieux qui préconisait un retour au riz rouge, au lieu du riz blanc recommandé par les Français, par sa prédiction que les Blancs partiraient un jour… . ».
La condamnation devenait possible du seul fait de l’application du décret colonial du 15 novembre 1924, une des illustrations du régime de l’indigénat. La volonté qui sous-tendait l’invocation de ce texte qui autorisait tous les abus était qu’ « il importe au plus haut point pour le retour de la tranquillité dans le pays que la visionnaire Aline Sitoë Diatta et ses adeptes soient écartés pour longtemps des lieux où ils ont exercé leur emprise ». ( Rapport d’ensemble tendant à faire interner la dame de Kabrousse, Aline Sitoë Diatta et ses principaux adeptes, 1943). L’autorité coloniale parle de la « rebellion d’Effok et des villages environnants qui croient, à la lettre, aux promesses que ( Aline) leur avaient faites » ( Archives Nationales du Sénégal, Rapport d’interrogatoire du 15 mars 1943). Aline Sitoë est donc coupable. Sur sa condamnation-même , nous n’avons pas trouvé meilleure source que Papis Fall. Il écrit que Aline Sitoë a été condamnée le 15 juin 1943, par un Arrêté général du Gouverneur. Le prononcé de l’acte admnistratif précise qu’il s’agit d’une peine de « dix ans de réclusion à passer dans le cercle de Kayes ». ( procès verbal d’interrogatoire du 15 mars 1943). On retrouve donc la trace de Aline à Kayes, mais pour quelques temps seulement.
L’administration a soudainement pris la décision de durcir les conditions de détention de la prisonnière en l’envoyant à Tombouctou. Le 27 août 1943, est pris l’arrêté qui fixe désormais son lieu de détention à Tombouctou. ( Histoire d’Aline Sitoë : mourir à Tombouctou, Soleil, mardi 11 octobre 1983, p.2). On sait maintenant que le « voyage » de Aline a été préparé à partir de Kayes. De Kayes, elle a embarqué dans un train pour Bamako et de Bamako à Koulikoro, le terminus du « Dakar-Niger » . De Koulikoro, elle a pris un bateau pour Tombouctou. Pour bien comprendre ce qui est arrivé à Aline Sitoë Diatta, il faut se placer dans le contexte de la deuxième guerre mondiale ; une guerre qui a ébranlé la France, dans ses fondements. En un quart de tour, Hitler a occupé Paris.
La France est divisée entre ceux qui pensaient qu’il fallait collaborer avec l’occupant nazi (Vichy, Pétain et consorts) et ceux qui appelaient à la résistance ( De Gaulle et alliés). La défaite de la France a eu un écho énorme dans les colonies. Mais la « puissance » ne voulait pas montrer de faiblesse. Les administrateurs fidèles à Vichy vont s’évertuer à briser toute forme de résistance locale. C’est dans ce contexte qu’il faut situer les évènements qui vont placer au devant de la scène Aline Diatta et Chérif Hamaoullah, entre 1941 et 1943. Voilà, pourquoi Aline a été mise aux arrêts et déportée à Tombouctou. La symbolique est forte. Aline Sitoë provient d’un milieu fondamentalement animiste. La condamner et l’interner à Tombouctou, une ville pieuse musulmane, était un autre supplice. Les colonisateurs ont apparemment vite réussi leur besogne. La résistante vivra à peine un an.
LA POLEMIQUE ET LA RECUPERATION
Le rapatriement des restes de Aline Sitoë est toujours de haute importance politique et stratégique au Sénégal. La question avait été soulevée depuis, sous le Président Senghor, dans la ligne de mire de l’indépendance du pays en 1960. Sans succès. Le 15 décembre 2011, une décision du Conseil des ministres du Sénégal s’est emparée du sujet. On y lit que : « Le Chef de l'Etat a, …, tenu à faire une déclaration solennelle sur sa volonté de faire rapatrier les restes de l'héroïne nationale Aline Sitoë DIATTA, très jeune résistante, enlevée puis déportée à Tombouctou au Mali où elle est décédée et enterrée dans un petit cimetière ….. Il a déjà obtenu l'autorisation du Président du Mali pour un éventuel rapatriement des restes d'Aline Sitoë DIATTA.
A cet effet, le Chef de l'Etat a instruit le Conseil de mettre en place une Commission, présidée par le Dr Christian Sina DIATTA et composée d'historiens, de chercheurs et de cadres casamançais, qui devra, suivant ses instructions, se rapprocher des autorités coutumières et religieuses de la Basse - Casamance, notamment, le Roi d'Oussouye et les autorités de Cabrousse, afin de solliciter leur avis. En cas d'avis contraire, le Président de la République a indiqué que le Sénégal demandera au Mali une concession pour y édifier un symbole digne du rang de notre héroïne nationale. » (Communiqué du conseil des ministres du Sénégal, 15 décembre 2011). Depuis, plus rien, jusqu’en 2019. Cette année-là, le militant des droits de l’homme, Alioune Tine a « reveillé » le dossier de Aline Sitoë. Il venait d’effectuer une mission à Tombouctou ; mission au cours de laquelle il a pris certaines informations.
Tine a placé son plaidoyer au plus haut niveau politique en interpellant directement le Président Macky Sall et Abdoulaye Baldé, le maire de Ziguinchor. Que dit Tine ? « Nous demandons solennellement au Président de la République Macky Sall et le maire de Ziguinchor Abdoulaye Balde de prendre toutes les initiatives diplomatiques opportunes auprès de leurs homologues maliens pour que le corps de Aline Sitoë Diatta soit rapatrié à Cabrousse auprès des siens », a-t-il lancé, sur sa page électronique. « Le Sénégal doit absolument promouvoir la mémoire de cette héroïne qui a été déportée comme d'autres résistants africains au colonialisme, comme Samory Touré, Serigne Cheikh Bamba Mbacké. », a-t-il ajouté. Ses arguments, il les tire encore de l’histoire, car « ne pas honorer la mémoire de Aline Sitoë, c'est comme la punir une deuxième fois après sa déportation, en confinant sa tombe dans un anonymat infamant.'' !
Ainsi donc, Alioune Tine entendait réussir une grande « mobilisation de l'opinion pour rapatrier au Sénégal la dépouille de l'héroïne Aline Sitoë Diatta enterrée de façon anonyme au milieu de nulle part à Tombouctou » ! Alioune Tine donne des informations capitales de façon pathétique. Il écrit : « Elle a été enterrée devant sa maison, juste devant le lit d'une rivière asséchée, pratiquement seule au monde ». « Les inscriptions en arabe sur sa tombe ont été effacées par les groupes armés djihadistes. La tombe est gardée par une famille musulmane très pieuse…. ». Il affirme avoir pu se recueillir sur la tombe
…. LES NECESSAIRES RECOUPEMENTS
Sur ce chapitre, il convient de relativiser le cri de coeur de Aliou Tine, car les faits se présentent autrement à Tombouctou. Tine et les autres sources, dont certaines sont encore vivantes, ne sont pas concordantes sur la matérialité des faits se rapportant à la mort de Aline Sitoë Diatta. Tine s’est, peut-être recueilli sur une tombe qui n’était pas celle de la grande dame de Casamance. Papis Fall reste toujours notre principale source d’information. Il est d’une grande précision dans le déroulement des faits qu’il écrit, que Aline a été placée dans « le camp des internés ». Aujourd’hui, cette place est occupée par l’école fondamentale qui porte le nom de « Bahadou Boubacar ».
Saloum Ould Elhaj, un instituteur et un historien de Tombouctou, d’une grande réputation confirme ces propos. Il nous a précisé, au cours d’une conversation téléphonique, que l’école « Bahadou Ben Boubacar » dont il s’agit est l’ancienne « école nomade » de Tombouctou ; école qui a connu des enseignants illustres comme Modibo Kéïta, le futur président de la République du Mali. Dans le camp des internés, rapporte Fall, Aline sera mise à l’isolement. Elle qui vient de la forêt va manquer de fruits. Sa santé ne va pas tarder à se dégrader. Elle est transférée au dispensaire local où elle va rendre l’âme, le 22 mai 1944. Elle a souffert du scorbut, une avitaminose sévère. La date du 22 mai est aussi celle qui a été communiquée, dans un rapport, par le président Abdou Diouf, sur la base d’une enquête menée à Tombouctou en 1989. Cependant, Jean Girard qui a travaillé de façon indépendante sur le même sujet ( « Genèse du pouvoir charismatique en Basse Casamance (Sénégal) », (Institut fondamental d'Afrique noire », (1969) avance une autre date qui se situerait en 1946. Mamadou Nkruma Sané, un des leaders du mouvement indépendantiste casamançais ne retient pas lui aussi la date du 22 mai, comme celle de la mort de Aline. Il penche pour 1945, car , soutient-il, à cette date, il dispose d’informations , notamment un rapport médical qui recommandait à l’administration coloniale de libérer Aline et son mari.
Aline, dit Sané, n’était même pas morte. Ses assurances, les voici : « Je peux vous confirmer qu’elle est vivante quelque part puisque son mari qui est plus âgé qu’elle n’est disparu qu’aux environs de 1998. La reine avait été arrêtée les 28-29 janvier 1943. Elle n’avait que 23 ans. En plus, elle n’a jamais été déclarée morte par ceux qui l’ont arrêtée et l’ont incarcérée à Tombouctou. C’està-dire l’autorité coloniale de l’époque. C’est cette même autorité coloniale qui a produit le document que je mets à votre disposition. Lequel document me dit qu’elle a été libérée vivante avec son mari et le reste des Casamançais qui étaient emprisonnés avec elle à Saint-Louis, Matam, Podor et Kayes. C’est elle seule qui n’a pas pu regagner sa terre natale.
Par contre son mari est rentré. Vous verrez le décret colonial qui avait motivé son arrestation et le second décret qui avait donné l’autorisation de la libération des détenus politiques casamançais arrêtés pendant la période coloniale. » ( Wal fadjiri, 2007, repris sur le site du Soleil, 26 décembre 2007). Sur la mort même de Aline Sitoë Diatta, Saloum Ould Elhadj est catégorique. Il parle de la consignation de ce décès dans le registre de la mairie de Tombouctou, document aujourd’hui malheureusement disparu depuis l’entrée barbare des djihadistes dans la ville en 2012. Saloum Ould El Hadj et plusieurs autres sources qui ont travaillé sur l’identification de la tombe de Aline Sitoë sont formels.
Aline repose, non pas au bord d’un quelconque ruisseau, mais bien au cimetière qui porte le nom de Sidi El Ouaffi Araouani, sis à Sarey Keyna, à quelques pas seulement du dispensaire où a été constaté le décès de la « dame de Kabrousse ». Du reste, se demande Saloum Ould Elhadj : « pourquoi l’enterrer au bord d’un ruisseau alors qu’il y a un cimetiere à moins de cent mètres ? » Saloum Ould Elhaj a les preuves de son affirmation en la personne de Gobi, à l’époque, Maçon du cercle de Tombouctou. C’est à ce titre, qu’à l’aide de quelques prisonniers, il a procédé à l’inhumation du corps. Cette version locale est crédible. Elle détruit littéralement les assertions de Alioune Tine qui dans son plaidoyer, affirme que « Aline a été enterrée devant sa maison, juste devant le lit d'une rivière asséchée, pratiquement seule au monde.
Les inscriptions en arabe sur sa tombe ont été effacées par les groupes armés djihadistes.La tombe est gardée par une famille musulmane tres pieuse qui nous a révélé que Aline Sitoé Diatta est considérée comme une sainte dans la ville aux 333 saints qu'est Tombuctou ». Outre Saloum Ould Elhadj, nous avons également pris contact avec Modibo Sidibé, un enseignant natif de Tombouctou. Modibo Sidibé qui a effectué de solides études en histoire est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, promotion 1985. Il est très engagé dans la vie de la communauté. Au cours d’une entretien téléphonique, il nous a donné une confirmation irréfutable de l’existence d’une tombe au nom de Aline Sitoë Diatta à Sareykeyna. Au cours d’une visite, il a été surpris de constater qu’une stèle avait été posée sur un emplacement qui jouxtait une des tombes qu’il était venu visiter dans le cimetière cité.
La stèle était récente. Donc, Aline repose bien à Tombouctou et non « au mileu de nulle part ». L’épitaphe dit ceci : « Ici repose Ainsétou Assétou, Aline Sitoé Diatta, Décédée 29 Mai 1944 à Tombouctou ». Bien sûr que cette annotation induit de nouvelles interrogations. La première est relative au nom « Ainsétou Assétou ». Est-ce le nom par lequel, la résistante a été adoptée à Tombouctou ? Il y a une sorte d’homophonie qui peut soutenir cette hypothèse. La deuxième porte sur la date du décès de la personne. L’épitaphe parle du 29 mai, alors que les documents évoqués avant retiennent la date du 22 mai 1944. C’est dire que la confusion n’est pas encore à son terme. Il reste que la jeunesse de Tombouctou ne sait quasiment pas qui a été Aline Sitoë Diatta, qu’est ce qui l’a conduit ici et comment elle est passée dans la postérité mémorielle de son pays.
Au Sénégal, plusieurs infrastructures porte son nom : des écoles, des stades, une résidence universitaire, le ferry qui relie Dakar à Ziguinchor,….
Le sens de son combat doit être entretenu et évoqué dans la mémoire, car plus que la Casamance et le Sénégal, Aline est une combattante de la liberté pour l’Afrique. Elle ne se battait pas pour les femmes, mais pour son peuple. Il ne faut jamais perdre de vue qu’elle a été une victime, elle aussi, des partisans de Vichy. Elle est une preuve de la négation des droits de l’homme, tout court. La ville de Tombouctou pourrait ériger un monument en la mémoire de cette héroïne. Ne s’agit- il pas ici aussi d’un autre bien culturel ? Cela, au nom de la légendaire fraternité qui lie Tombouctou à la grande communauté sénégalaise, bien au-delà de la colonisation française. En témoignent la broderie, la musique, les arts culinaires, les échanges religieux…
*Paru dans L’Essor, le Quotidien national d’information du Mali, « Supplément culturel », du 12 mars 2021
DOCUMENTS CONSULTÉS
Archives d'outre-mer d' Aix-en-Provence, 14 MI 1835 2G 42, Rapport politique du Sénégal Archives Nationales du Sénégal, Rapport d’interrogatoire du 15 mars 1943 Christian Roche, Chronique casamançaise. Le cercle de Ziguinchor au Sénégal pendant la guerre de 1939-1945, Outre- Mères, revue d’histoire, 1986 Communiqué du conseil des ministres du Sénégal, 15 décembre 2011 Jean Girard, intitulé : Genèse du pouvoir charismatique en Basse Casamance (Sénégal), 'Institut fondamental d'Afrique noire (Ifan), 1969 Le Soleil , Histoire d’Aline Sitoe : mourir à Tombouctou, , mardi 11 octobre 1983, p.2 Papis Comakha Fall, « Automne-hiver 2020 » (page 19, n° 9-10) Télégramme lettre n° 31 adressée au gouverneur général de l’AOF, Saint Louis, 22 janvier 1943
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
ALLÉGEANCE À LA STABILITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - La stabilité, c’était bien la préoccupation macronienne du jour à N'Djaména. stabilité au profit de qui ? La lutte contre le djihadisme peut-elle justifier toutes entorses à la démocratie ?
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 23/04/2021
Analyse de l’éloge funèbre d’Emmanuel Macron à son ami feu le Maréchal du Tchad
En ce jour du 23 avril 2021, avaient lieu à N’Djamena les obsèques du Maréchal Déby Itno. Emmanuel Macron était le seul chef d’État européen et occidental, présent. On ne pouvait pas le manquer !
Assis à la droite du tout nouvel homme fort du Tchad, Mahamat Déby Itno, le président français s’est par deux fois incliné devant le cercueil de feu le Maréchal. Mon attention s’est attardée sur les positions du corps, très révélatrices de l’état psychologique, des deux présidents en exercice, en particulier leur jeu de jambes.
Emmanuel Macron avait les jambes croisées presque durant toute la cérémonie. C’est une posture assimilée à une attitude fermée et défensive. La personne qui y a recours se sent mal à l’aise. Pourtant, les intervenants, présidents africains et officiels tchadiens, à l’exception d’Alpha Condé, ont remercié le président français pour son engagement et sa présence. La leçon de Pau a bien été retenue !
Mahamat Déby, à l’inverse, avait les jambes écartées. Cela exprime, selon les experts du langage corporel, une volonté de domination et un marquage de présence : je suis là, j’y reste ! Ce tout jeune général de 37 ans a évidemment pris le pouvoir. Et ces obsèques nationales ont été une manière de le faire savoir urbi et orbi, et de lui garantir son intronisation par ses pairs sahéliens, et le protecteur français.
Une accolade entre Emmanuel Macron et Mahamat Déby Itno n’est pas passée inaperçue après que le premier a eu terminé son allocution. À ce sujet, le poids des mots, après la posture corporelle, revêt toute son importance en politique. Emmanuel Macron s’est adressé à Mahamat Déby en qualité de président du Conseil de transition. Il a, en l’espèce, omis le qualificatif de militaire. Ce sont bien des militaires qui, pourtant, ont encore pris le pouvoir au Tchad comme le fit naguère Idriss Déby. La tenue du général Mahamat Déby le rappelait à l’assistance si d’aucuns pouvaient en douter.
Emmanuel Macron, tout en s’adressant à son feu ami Déby, n’a pas manqué de mettre en garde les nouvelles autorités militaires : la transition doit tenir compte de toutes les forces vives de la société tchadienne, y compris les civils. Il faut reconnaître que, cette fois-ci, le ton n’a pas été paternaliste sur ce sujet ; il s’agissait juste de glisser, tout discrètement et respectueusement, une petite dimension démocratique dans le discours présidentiel, car son objet était bien de faire allégeance au statu quo, à cette sacro-sainte stabilité que seules les dictatures ont en ligne de mire dès leur installation.
Hormis cet avertissement, ce fut, je l’ai dit, un éloge pour la stabilité du Tchad de la part d’Emmanuel Macron. Son discours commença d’ailleurs par le rappel des 30 ans de pouvoir du Maréchal. Rien sur les avancées démocratiques ! Et pardi ! Le président français salua les progrès accomplis dans le développement de ce pays d’Afrique centrale. À vrai dire, comme pour la démocratie, il sécha un peu, il n’a évoqué que les droits des femmes ! Ce n’est déjà pas si mal, mais en 30 ans on peut faire mieux ! Le Tchad, malgré le pétrole, est en queue de peloton au titre des indices de développement humain des Nations unies. Le Tchad pourrait rétorquer qu’une grande partie de son budget est absorbé par les dépenses militaires, en conséquence en faveur de la stabilité régionale. Et peut-être celui d’un régime !
La stabilité, c’était bien la préoccupation macronienne du jour, la raison de la venue du président français au Tchad. À la fin de son discours, Emmanuel Macron fut très clair et très menaçant : la France ne laissera aucune force déstabiliser le Tchad, et s’en prendre à son indépendance et son intégrité territoriale. Pour le coup, Emmanuel Macron retrouva son ton de commandant en chef du club des 5 (G5 Sahel) ! Les rebelles cachés en Libye et ceux au Soudan sont prévenus. Comme en 2008 et 2019, les mirages français feront leur travail.
La seule fois où les avions de chasse français avaient oublié de décoller, c’était au moment où le rebelle Déby venait de l’Est pour renverser Hissène Habré. Quelques mois après l’intervention des avions de Nicolas Sarkozy, j’étais en mission à N’Djaména. Guidés par un jésuite, nous avions emprunté cette grande avenue où se trouvait le Palais présidentiel. Avec un air sérieux, mon conducteur jésuite me prévint que si nous avions le malheur de tomber en panne à proximité du Palais, il en était fini de nos vies ! Alors, je remarquais les traces des combats frais : les chars et ses mercenaires originaires de l’Est de l’Europe, et ces grandes murailles en béton. Sans la France, les rebelles seraient venus à bout de Déby.
J’avais conservé un bon souvenir de mes entretiens avec le ministre de la Santé de l’époque (nous étions restés en contact) et avec la maire par intérim de N’Djaména. Cette dernière m’invita à rompre le jeûne chez elle. L’hospitalité tchadienne est une vérité socioculturelle. La stabilité, depuis Déby, est aussi une autre vérité, plus politique, a fortiori dans cette région du monde si instable. Le respect de la loi fondamentale devrait l’être tout autant. Le président de la République Démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, représentant par-là même aux obsèques l’Union africaine, commit un impair lors de son allocution. Il appela les nouvelles autorités tchadiennes à respecter la loi fondamentale durant cette période de transition. C’est précisément ce qu’elles ne firent pas en suspendant la Constitution !
Que dire de l’intervention d’Alpha Condé ? Il se vanta, avec l’aide de feu Maréchal, d’avoir assuré l’autonomie financière de l’Union africaine ! Ce sont les partenaires étrangers, dont l’Union européenne, qui, cependant, garantissent plus des ¾ de son budget. Et une partie du siège de cette organisation régionale a été offerte par les Chinois ! Bref, la stabilité, fort des troisièmes mandats, ce n’est pas assurance tout risque en termes de qualité et de vision politique.
L’équation stabilité-démocratie est complexe. Il faut le reconnaître humblement. Récemment, Emmanuel Macron fit son mea-culpa sur la guerre libyenne où l’armée française, entre autres, entreprit de déstabiliser un pays certes, présidé par un dictateur, mais stable ! Depuis la réélection d’Alassane Ouattara, Emmanuel Macron a parié en faveur de la doctrine du pragmatisme et de la stabilité. Et ce parfois au dam de la démocratie et des peuples.
La stabilité, comme étendard de régimes peu fréquentables, a donc de beaux jours devant elle. La stabilité de dirigeants autocratiques, comme Alpha Condé, a vraisemblablement mis mal à l’aise Emmanuel Macron d’où ses jambes croisées ! La présence du président de la RDC lui fit remémorer ces successions entre père défunt et fils que la France connut dans un autre temps avant la Révolution française.
Le président français évoqua, dans son éloge funèbre, le passé et celui des frères d’armes entre militaires français et tirailleurs sénégalais pour une France libre. Généralement, cette référence historique vous assure une adhésion automatique, d’autant plus lorsque vous êtes entouré de militaires. Mais, réciproquement, la présence de l’armée française concourt-elle à une Afrique libérée ou une Afrique stable ? Ou les deux à la fois pour être ambitieux ! Et la stabilité au profit de qui ? De la démocratie ou de régimes autocratiques ? Du peuple ou d’une caste politique ? Des intérêts étrangers ou des intérêts nationaux ? La lutte contre le djihadisme peut-elle justifier toutes entorses à la démocratie ? Toutes ces questions montrent à suffisance que l’Afrique d’aujourd’hui dépend bien trop d’interrogations pour être totalement libre. Et pour être tirée d’affaire !
Le roi de la stabilité est mort, vive le nouveau roi de la stabilité !
La présence d’Emmanuel Macron aux obsèques du dictateur Idriss Déby envoie un signal clair : Paris avalise le coup d’Etat dynastique au nom d’une prétendue stabilité - ASSOCIATION SURVIE
La présence d’Emmanuel Macron aux obsèques du dictateur Idriss Déby envoie un signal clair : la France avalise le coup d’Etat dynastique au nom d’une prétendue stabilité. Pour l’association Survie, ce symbole balaie tous les efforts de communication de l’Elysée, en montrant de façon lucide la continuité de la Françafrique, toujours au prétexte des mêmes arguments.
Dès l’annonce du décès d’Idriss Déby, une junte d’officiers menée par son fils Mahamat Idriss Déby s’empare du pouvoir et crée un conseil militaire de transition qui rassemble des membres de l’ancien clan présidentiel. Tandis que les partis d’opposition "rejettent toute dévolution monarchique du pouvoir au Tchad" et en "appellent à l’instauration d’une transition dirigée par les civils", la France, fidèle alliée des régimes dictatoriaux qui se sont succédé au Tchad, légitime ce conseil militaire de transition. Le discours officiel français joue de la langue de bois en appelant à une transition vers une "gouvernance inclusive" et un retour aux institutions civiles, alors que cette prise de pouvoir par la force va à l’encontre des principes démocratiques.
Pour Emma Cailleau, porte-parole de Survie : "Malgré les effets d’annonce d’Emmanuel Macron pour séduire la jeunesse africaine, le soutien à cette dictature dynastique est la pire preuve de la continuité de la Françafrique. L’Elysée aura beau organiser des pseudo-débats animés par Achille Mbembe, il ne pourra que constater la montée logique d’un sentiment "anti-français" : celui-ci, dans le sens d’un rejet de cette politique cynique, est tout-à-fait légitime."
En vue du sommet France-Afrique prévu en juillet en Montpellier, l’Elysée essaie en effet de capitaliser sur les effets d’annonce autour d’une réforme en trompe-l’oeil du Franc CFA en Afrique de l’Ouest, de la restitution de certains objets d’arts africain ou encore sur la transmission d’archives à la justice burkinabè.
"Il faut replacer cet évènement dans une perspective longue pour bien le comprendre, explique Emma Cailleau . En soutenant la succession dynastique en cours au nom de la "stabilité" et du rempart contre un ennemi de notre pays, Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian reprennent un argumentaire classique du soutien aux dictatures françafricaines depuis les années 1960. "
Le président français se déplace à N’Djaména pour adouber le nouveau régime et s’assurer de son alliance pour le maintien du dispositif militaire français au Sahel, dans lequel l’armée tchadienne joue un rôle indispensable. Empêtrée depuis une décennie dans une soi-disant guerre contre le terrorisme au Sahel, la France compose avec ce coup d’État pour tenter de sauver sa propre stratégie militaire en Afrique.
PAR Kahina Yazidi et Mamadou Sakho
AFRIQUE, FAISONS RIMER DÉVELOPPEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE
Puisqu’il faut désormais compter avec le réchauffement de la planète, la lucidité impose d’en intégrer les paramètres dans les stratégies de développement
Le Point Afrique |
Kahina Yazidi et Mamadou Sakho |
Publication 22/04/2021
Malgré des trajectoires différentes, notre attachement profond au continent africain nous unit et nous ne pouvons pas rester insensibles lorsque des événements météorologiques extrêmes et meurtriers s'y produisent. Nous avons encore en mémoire les inondations de Bab-el-Oued en Algérie il y a 20 ans avec comme bilan la mort de près d'un millier de personnes ou les ravages de la sécheresse au Somaliland en 2017 avec plus d'un million de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire.
L'Afrique et les affres du changement climatique
Alors qu'il n'émet que 4 % des gaz à effet de serre de la planète, le continent africain est le plus vulnérable aux effets néfastes du changement climatique. La raison en est la combinaison de certains facteurs géographiques et économiques, ainsi que la dépendance à l'égard des ressources naturelles.
Selon l'indice mondial des risques climatiques 2021 établi par l'ONG Germanwatch, le Mozambique et le Zimbabwe sont les deux pays les plus touchés par des événements météorologiques extrêmes en 2019. Et d'après cet indice, sur les dix pays au monde les plus affectés en 2019 par ces phénomènes, cinq sont africains. Cyclones, inondations, sécheresses, invasion de criquets, le risque climatique prend différentes formes et ses répercussions sont multiples.
À l'ouest du continent, au Sénégal et ses 700 km qui bordent l'océan Atlantique, l'érosion côtière, son corollaire, la montée des eaux, et la salinisation des terres agricoles ont un impact considérable sur la question de l'autosuffisance alimentaire. Selon une étude de l'Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal datant de 2019, la salinisation affecte un quart à un tiers des terres arables du pays, soit près de 6 % de sa superficie totale. Cela prive ainsi 330 000 ménages ruraux de leur principal moyen d'existence et accentue l'exode rural, l'émigration et les conflits ethniques. À partir de ce constat, il ne fait plus de doute que la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte contre la pauvreté sont les deux faces d'une même pièce.
Climat et pauvreté : deux faces d'une même pièce
En Afrique, les chocs climatiques sont un accélérateur des crises humanitaires, économiques, des migrations et des conflits aussi sur un continent où les activités agricoles occupent une place prépondérante dans l'économie. Il faut en effet rappeler que celles-ci représentent plus de la moitié des emplois, notamment dans la partie subsaharienne du continent. Les déséquilibres socio-économiques de grande ampleur, ainsi provoqués, conduisent non seulement à des situations de précarité et de détresse, mais ils exacerbent la menace terroriste notamment au Sahel.
Nous devons marquer le coup parce qu'il est inadmissible que ce soit la fine fleur de notre intelligentsia qui nous replonge dans la nuit noire du parti unique
Le Point Afrique |
Tierno Monénembo |
Publication 22/04/2021
Rien ne dit qu'un nouveau Rawlings surgira bientôt des brumes pour nous consoler de celui qui vient de nous quitter tant l'ambiance est morose. Aucune lueur d'espoir, aucun messie en vue ! Nos économies sont à bout de souffle. Le drame de l'émigration s'aggrave. Messire Coronavirus redouble de férocité. L'horizon politique nous casse le moral. Dans les années 1990, l'alternance au pouvoir nous semblait à portée de main. 2021 a définitivement balayé cette belle illusion. En proie au prurit du énième mandat, nos démocraties succombent une à une et il serait naïf de croire que la maladie s'arrêtera d'elle-même avant peu.
Revoir notre manière de penser…
Les tripatouillages institutionnels, les réélections à marche forcée nous renvoient des signaux inquiétants. Nous sommes obligés de tout revoir, à commencer par notre manière de penser. Et si l'on admettait enfin que ce ne sont pas nos sociétés qui sont archaïques, mais nos élites ? Qui donc nous a infligé le spectaculaire recul démocratique que nous venons de vivre ? Ni les ploucs du village ni les pauvres hères des bidonvilles, mais de grands intellectuels bien au fait et des difficultés de l'Afrique et des enjeux du monde moderne. Ces grosses têtes surdiplômées qui ont passé le plus clair de leur temps dans les salons de Paris et de New York savent pourtant que la démocratie, je veux dire l'alternance légale et régulière au pouvoir, n'est pas, compte tenu du passé, un luxe, mais une nécessité vitale pour l'Afrique. Ces messieurs savent que notre continent n'a qu'un seul et unique problème : le pouvoir personnel qui, presque toujours, devient clanique et illimité.
En entrouvrant la lucarne de la démocratie, les conférences nationales des années 1990 avaient compris qu'elles devaient poser un verrou pour nous prémunir des phobies du passé : la limitation du nombre de mandats. Ce verrou vient de sauter. Ceux qui en sont les auteurs par simple ambition personnelle prennent devant leurs concitoyens et devant l'histoire une lourde responsabilité. Ils donnent aux vieux dinosaures un alibi de taille et aux tout nouveaux présidents un très mauvais exemple à suivre.
FRANCE, RACISME AU SEIN DE L'ÉCOLE NATIONALE DE LA MAGISTRATURE
Dans des documents internes à la promo 2019 de l’ENM consultés par Mediapart, des inscriptions racistes telles que « la france aux français » ou « dehors les arabes » ont été rédigées par des étudiants de la dernière promo, qui deviendront magistrats
Mediapart |
David Perrotin |
Publication 22/04/2021
Dans des documents internes à la promo 2019 de l’ENM consultés par Mediapart, des inscriptions racistes telles que « la france aux français » ou « dehors les arabes » ont été rédigées par des étudiants de la dernière promo, qui deviendront magistrats dans quelques semaines. Saisi par la direction de l’école, le parquet de Bordeaux ouvre une enquête.
Cette semaine est cruciale pour les étudiants de l’École nationale de la magistrature, qu’on appelle aussi les « auditeurs » de l’ENM. La fin des études est en effet très proche pour la promo 2019, qui vient de passer son examen final. Les 309 élèves, dont l’établissement est situé à Bordeaux, attendent les résultats censés tomber le 26 avril prochain. Chacun des futurs magistrats saura alors, selon l’addition de ses notes, où il pourra être affecté et dans quelle juridiction. Mais depuis une semaine, cette même promo traverse aussi une crise inédite.
Le 13 avril dernier, les étudiants reçoivent leur note de manière individuelle. Ils savent qu’ils doivent attendre le 26 avril prochain et la délibération finale du jury pour avoir un aperçu du fameux classement qui permettra à chacun de savoir ce qu’il peut espérer comme affectation, la juridiction parisienne n’ayant pas la même valeur que la toulousaine par exemple.
Un étudiant de l’ENM décide alors de créer un classement informel dans un document partagé. Le principe est simple : les étudiants volontaires inscrivent leur note anonymement dans un tableur et peuvent espérer avoir un aperçu approximatif du classement final. La plupart jouent le jeu puisque près de 230 élèves sur les 309 que compte la promo le remplissent. Sauf que quelques heures après sa création, certains auditeurs dérapent.
Les étudiants qui accèdent au document découvrent plusieurs inscriptions problématiques. Des propos potaches, des propos grossiers à caractère sexuel et des propos parfois racistes. « Non mais dehors les arabes », « la france aux français », « votez Le Pen », ou « oh lala encore une racaille », peut-on ainsi lire parmi les multiples inscriptions. Rapidement, certains élèves font des captures d’écran, se préviennent entre eux et s’interrogent sur la nécessité de prévenir ou non la direction.
« Quand j’ai voulu aller voir le tableau le lendemain, tout avait été effacé mais un avertissement avait été ajouté par le créateur du document », témoigne une auditrice auprès de Mediapart. « Rappel : les insultes à caractère raciste sont non seulement un manquement déontologique à vos futures fonctions mais également une infraction pénale », pouvait-on lire dans le nouveau document expurgé de tout propos raciste le 14 avril. Des délégués décident toutefois de remonter l’incident à la direction, photo à l’appui. Jeudi 15 avril, Samuel Lainé, directeur adjoint chargé des recrutements, de la formation initiale et de la recherche de l’ENM, envoie un courriel à l’ensemble de la promo. Il rappelle le serment qui engage tous ses étudiants qui ont juré de se « conduire en tout comme un digne et loyal auditeur de justice ».
« L’appréhension de la période de publication du classement de fin de scolarité et de choix des postes ne saurait en effet autoriser et encore moins excuser des pratiques non seulement contraires au serment que vous avez prêté, à la déontologie qui fonde votre légitimité et la confiance susceptible d’être placée en vous pour l’exercice des missions auxquelles vous aspirez, mais encore réprimées par le code pénal, écrit ainsi Samuel Lainé. J’en appelle donc à votre responsabilité, à votre éthique, pour que ces errements cessent et ne se reproduisent pas. » Et d’ajouter : « J’invite solennellement celles ou ceux qui ont cru pertinent de procéder ainsi à s’interroger sur la vision qui découlerait de l’école et, au-delà, de la magistrature, si les éléments joints à ce message étaient diffusés hors les murs de l’école. »
Selon l'armée, le président tchadien est mort mardi 20 avril des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le Nord. Mais depuis plusieurs heures, une autre thèse moins glorieuse circule
Selon l'armée, le président tchadien, Idriss Déby Itno, est mort mardi 20 avril des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le Nord. Mais depuis plusieurs heures, une autre thèse, moins glorieuse, circule, selon laquelle le dirigeant aurait pu être assassiné.
« Mort au combat, au milieu de ses hommes, face aux troupes rebelles. » Telle est la version, en réalité assez vague, du décès d’Idriss Déby donnée par l’armée tchadienne et repris ce 20 avril par la plupart des médias internationaux dont Marianne. Selon les militaires, l’ancien président, tout juste réélu, n’aurait pas survécu à des blessures contractées dans le nord de la province du Kanem, en affrontant les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact).
A en croire l’hebdomadaire Jeune Afrique, Déby aurait été touché dans l’après-midi du dimanche 18 avril, en présence de son fils, avant de succomber dans la soirée. Si nos confrères de RFI contestent la présence ce jour-là de Mahamat Idriss Déby, devenu depuis le nouveau président de la République et le patron du Conseil militaire de transition, ils retiennent tout de même pour la plus crédible l’hypothèse d’une « mort au combat, ou en tous les cas sur un terrain d’opération. » Avant de conclure très prudemment : « Évidemment d'autres rumeurs circulent depuis ce mardi, mais aucune source ni aucune prise de parole n'est encore venue les étayer. »
Une réunion avec des émissaires du Fact
Ces rumeurs, un journaliste de RFI, Alain Fokka, les a pourtant ouvertement évoquées hier soir lors du journal Afrique de France 24. Selon lui, Idriss Déby aurait été assassiné et non mortellement blessé lors d’affrontements en bonne et due forme. Sans valider la thèse, Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes, a pareillement apporté des éléments susceptibles de donner quelque crédit à cette version moins glorieuse de la mort de l’ancien président.
Formé en France et appuyé par les services de renseignement français, Idriss Déby était, pour Paris, un allié à la fois décisif et encombrant. Emmanuel Macron a aussitôt salué la disparition d’un «grand soldat»
Le Temps Afrique |
Richard Werly |
Publication 22/04/2021
Idriss Déby était, de la présidence du Tchad qu’il occupait depuis son coup d’Etat militaire de 1990, le verrou de la «Françafrique». Avant lui, ce rôle de «parrain» des intérêts français sur le continent noir avait été dévolu successivement à l’ivoirien Félix Houphouët-Boigny (décédé en 1993) puis au burkinabé Blaise Compaoré (forcé à l’exil en 2014). Le tchadien Déby, formé dans l’Hexagone comme pilote de transport de troupes militaires au début des années 1970, puis à l’école de guerre, avait toutefois une spécificité, notée par Emmanuel Macron qui a rendu hommage, mardi, à ce «grand soldat disparu» et à «cet ami courageux» de la France: sa nature et son positionnement sur l’échiquier africain – en particulier au Sahel – étaient ceux d’un combattant. Musulman, il était aussi le fer de lance de la lutte anti-djihadiste.
«Déby a toujours été le bras armé de la France, évoque un diplomate africain qui l’a beaucoup côtoyé au début de sa carrière, lorsqu’il évinça par la force Hissène Habré, prenant le pouvoir à N’Djamena en décembre 1990. A la différence des autres alliés africains de Paris, Déby tenait parole sur le terrain. Il était tout sauf un officier de parade.» Un officier à qui la France, par trois fois au moins, avait sauvé la mise en l’aidant à vaincre les putschistes: en 2004, en 2006, puis en février 2008, lorsque deux colonnes rebelles l’avaient assiégé dans son palais rose, avant d’être détruites par la Garde républicaine dont il avait pris le commandement en personne, avec le soutien de forces spéciales françaises.
Dans l’immédiat, la disparition de ce vétéran des «rezzous», les attaques frontales prisées des militaires tchadiens, lancés à l’assaut par rangées de 4x4 équipés de mitrailleuses, pose la question du délitement possible de son armée. Dans une note publiée en janvier, l’observatoire Crisis Group alertait sur la perte d’emprise des autorités de N’Djamena. «Si l’armée tchadienne est conquérante à l’étranger, elle est loin d’être un facteur d’unité nationale sur son territoire, affirme le document. La volonté affichée par le président Déby à son arrivée au pouvoir en 1990 de créer une armée nationale et professionnelle ne s’est jamais concrétisée. Au cours des trente dernières années, les autorités ont certes mené plusieurs réformes, mais aucune n’a permis une réelle restructuration des forces de sécurité et de défense, qui demeurent organisées sur des bases communautaires.»
L'AFRIQUE A PERDU UN DIRIGEANT COURAGEUX... MAIS CE QUI EST À CRAINDRE DANS CE PAYS...
L'ancien ministre de la promotion de la bonne gouvernance Abdou Latif Coulibaly a estimé avoir appris la nouvelle de la mort du Maréchal Tchadien, Idriss Déby, le cœur meurtri
Connu pour son implication et sa constance dans les théâtres d'opération de lutte contre l'insécurité, le terrorisme, le président Tchadien Idriss Déby serait décédé en commandant son armée contre les rebelles dans le Nord du pays.
Le monde, l'Afrique particulièrement, a regretté la disparition d'un défenseur du continent mais également qui a considérablement transformé le Tchad au niveau de la stabilité. C'est d'ailleurs le point de vue du ministre secrétaire général du gouvernement du Sénégal, Abdou Latif Coulibaly qui s'exprimait en marge de l'émission hebdomadaire sur Dakaractu.
Dans l'entretien, l'ancien ministre de la promotion de la bonne gouvernance a estimé avoir appris la nouvelle de la mort du Maréchal le cœur meurtri : " J'ai été écoeuré en apprenant la nouvelle de son décès. Son parcours est exceptionnel car, les 30 ans qu'il a passés à la tête du pays, ont été marqués par la bravoure. L'Afrique a donc perdu un homme courageux parce qu'il a été sur plusieurs front pour défendre l'insécurité et le terrorisme en général. Il a été au Cameroun, au Nigéria, au Mali etc...", renseigne Abdou Latif Coulibaly qui estime également que c'est même ce courage qui le qualifie, qui l'a amené au pouvoir en 1990.
En revanche, le secrétaire général du gouvernement considérant que la rébellion est depuis de longues années une réalité au Tchad, une crainte sur la stabilité du pays peut toutefois être envisageable. De plus, l'implication du Tchad dans la lutte contre la rebellion, le terrorisme bref, l'insécurité, peut connaitre des défaillances en l'absence d'un combattant chevronné comme Idriss Déby.
"On a certes des craintes dans ce sens que sa mort aurait été liée à la rébellion. Il est rare de voir un président aller au front et y perdre la vie. Cependant, on peut espérer voir un pays stable durant toute la transition jusqu'au moment où les civils seront aux commandes", soutient l'ancien ministre de la culture, Abdou Latif Coulibaly.
DES MESURES POUR UNE BONNE PRÉPARATION DE LA PROCHAINE CAMPAGNE AGRICOLE
Le financement de la campagne 2021-2022 sera portée à soixante (60) milliards de FCFA, pour accompagner davantage les producteurs en matériels et intrants agricoles - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 21 avril 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres au Palais de la République, ce mercredi 21 avril 2021.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat salue la mémoire du Maréchal du Tchad, le Président Idriss Deby Itno et présente ses condoléances et celles de la Nation au Peuple Tchadien. Sa disparition demeure une triste nouvelle pour le Tchad et l’ensemble du Sahel, qu’il défendait tant.
Le Président de la République a présenté, également, ses condoléances et celles du Gouvernement au Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Samba Ndiobène KA, suite au rappel à Dieu de son père, la semaine dernière.
Le Chef de l’Etat présente, à nouveau, ses meilleurs vœux à la Oumah Islamique en ce mois béni de Ramadan, période de dévotion, de communion et de renforcement de la solidarité.
Abordant la nomination du Candidat du Sénégal au poste de Président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le Président de la République félicite Monsieur Abdoulaye DIOP, Ministre, Conseiller et ancien Ministre du Budget, un haut fonctionnaire dévoué et compétent, pour son élection à ce poste stratégique dans un contexte de relance économique, suite à la pandémie de Covid-19.
Sur la préparation de la campagne agricole 2021-2022 et le renforcement de la vocation agricole du Sénégal, le Chef de l’Etat se félicite du déroulement satisfaisant de la campagne agricole 2020-2021, plus particulièrement celle arachidière 2020-2021 dont la commercialisation vient d’être clôturée.
Le Président de la République salue les résultats notables en matière de collecte et d’exportations de graines d’arachide, soit au total 721.386 tonnes pour des ressources financières exceptionnelles de 216 milliards directement injectées dans le monde rural.
Dans la perspective de la campagne agricole 2021-2022, le Chef de l’Etat indique toute l’importance qu’il accorde à sa bonne préparation.
Dans cet élan, le Président de la République rappelle sa décision de porter, encore une fois, le financement de la campagne 2021-2022 à soixante (60) milliards de FCFA, pour accompagner davantage nos producteurs en matériels et intrants agricoles, mais également renforcer l’ancrage d’une économie rurale durable et créatrice de richesse et d’emplois décents.
Le Chef de l’Etat, rappelant la position de l’agriculture comme pilier de l’Emergence du Sénégal, insiste sur l’urgence de passer à l’échelle, de développer l’Agro-industrie avec la mise en œuvre optimale de sa volonté : (i) d’intensifier les aménagements agricoles et les surfaces emblavées (notamment par la SAED et la SODAGRI) ; (ii) de renforcer la mécanisation intensive du système agricole par l’acquisition de matériels de haute performance et accessibles sur la base de lignes de financements disponibles. Ce qui permettra d’asseoir durablement la sécurité alimentaire du Sénégal ainsi que le "Produire et Consommer local".
A ce propos, le Président de la République rappelle, au Gouvernement, l’impératif de préserver les avantages comparatifs et compétitifs du Sénégal en matière horticole et demande, au Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, de veiller particulièrement à une régulation soutenue de la filière horticole afin de garantir à la profession des revenus décents.
Le Chef de l’Etat demande, enfin, au Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural et au Ministre des Finances et du Budget, en relation avec les ministres impliqués, de tenir une réunion d’évaluation de la campagne agricole 2020-2021 et de préparer celle de 2021-2022.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Président de la République :
- Salue l’Accord signé le 16 avril 2021 entre les autorités et les représentants des étudiants de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, en vue de pacifier et mieux sécuriser l’espace universitaire et souhaite que cet accord puisse inspirer les autres établissements universitaires, pour le plus grand bien de notre système d’enseignement supérieur ;
- Demande, dans cet élan, au Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, d’accélérer le processus d’évaluation de la mise en œuvre des décisions présidentielles issues des concertations nationales sur l’Enseignement supérieur et la Recherche ;
- Demande au Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions de faire le point sur l’état de prise en charge par le Gouvernement des doléances des centrales syndicales, en perspective de la Fête du Travail du 1er mai 2021 ;
- Souligne, dans le contexte de la pandémie Covid-19, la nécessité de poursuivre sans relâche les efforts du Gouvernement pour soutenir les entreprises, préserver les emplois, développer les contrats de stages et les embauches dans plusieurs branches avec sa décision de doter la Convention nationale Etat-Employeurs, d’une enveloppe sans précédent de quinze (15) milliards de francs CFA contre un (01) milliard actuellement, dans le cadre du Programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes ;
- Demande aux Ministres chargés de l’Emploi, du Travail, des Finances et de l’Economie d’actualiser, avec le secteur privé, la convention Etat-Employeurs à la lumière des orientations relatives à l’emploi des jeunes.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication par son agenda diplomatique, en revenant sur sa visite à Bruxelles, couronnée de succès avec le soutien unanime des dirigeants de l’Union Européenne rencontrés, pour la mise en œuvre du projet de production de vaccins anti-Covid et autres par l’Institut Pasteur de Dakar.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur les conclusions de la 3ème revue de l’Instrument de Coordination de la Politique économique (ICPE) ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur :
- la situation de la campagne de vaccination contre la Covid-19 ;
- la situation de la vaccination anti-Covid ;
- la déclaration du Sénégal pour le lancement du pacte mondial de lutte contre le diabète ;
- le projet de réalisation du Centre national d’Oncologie (CNO) au Sénégal ;
- sur la situation du paludisme au Sénégal ;
- sur la pose de la première pierre de l’Unité de greffe de moelle et de l’Unité de procréation médicalement assistée à l’Hôpital Dalal Diam ;
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur les résultats définitifs de la campagne agricole 2020-2021 ;
- Le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires a fait une communication sur les conclusions des rencontres bilatérales avec les partenaires au développement pour le financement du PACASEN RURAL ;
- Le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions a fait une communication sur la préparation de la Fête du Travail le 1er mai 2021 ;
- Le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises a fait une communication sur la mise en œuvre du programme de modernisation des marchés ;
- Le Ministre de la Culture et de la Communication a fait une communication sur le projet de rapatriement des restes post mortem de Aline Sitoe DIATTA ;
- Le Ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications a fait une communication sur l’état d’avancement du programme "SMART SENEGAL"
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de loi d’orientation relatif au volontariat ;
- Le projet de décret portant création et classement du Parc forestier urbain de Dakar Yoff.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Ely SY BEYE, Conseiller des Affaires étrangères principal, matricule de solde n° 604.451/J, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal au Caire, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Jorge Carlos de Almeida Fonseca, Président de la République de Cabo Verde, avec résidence à Praia, en remplacement de Madame Seynabou DIAL, appelée à d’autres fonctions ;
Monsieur Seydou Bocar YAGUE, Contrôleur général de Police, matricule de solde n°517 282/O, est nommé Directeur général de la Police nationale, en remplacement de Monsieur Ousmane SY, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Sidy GUEYE, Ingénieur Exploitation de l’Aviation civile, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM), en remplacement de Monsieur Maguèye Marame NDAO, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Alpha Bayla GUEYE, Cadre juriste et financier, est nommé Directeur général de l’Office des Forages Ruraux (OFOR), en remplacement de Monsieur Seyni NDAO, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Monsieur Alioune DIOP, Titulaire d’un Doctorat d’Etat en pharmacie, est nommé Président du Conseil d’Orientation du Fonds de Développement des Transports Terrestres.
Monsieur Babacar GAYE, Titulaire d’un Master 2 en Management des Administrations publique, est nommé Administrateur du Fonds de Développement des Transports Terrestres.
Monsieur Mouhamadou DIAW, Titulaire d’un Master 2 en Management et en Marketing, est nommé Président du Conseil d’Orientation de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale.
Monsieur Modou DIAGNE, Contrôleur général de Police, matricule de solde n°519 321/K, est nommé Directeur général adjoint de la Police nationale, en remplacement de Monsieur Seydou Bocar YAGUE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Amadou Hamady LAM, Contrôleur général de Police, matricule de solde n°507 650/K, est nommé Inspecteur des Services de Sécurité, en remplacement de Monsieur Arona SY, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Ibrahima DIOP, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde n°608 425/G, est nommé Directeur de la Sécurité publique, en remplacement de Monsieur Modou DIAGNE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Ndiaga DIOP, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde n°517 205/D, est nommé Directeur du Groupement mobile d’Intervention, en remplacement de Monsieur Amadou Hamady LAM, appelé à d’autres fonctions.
Madame Magatte SECK, Titulaire d’un Master en Méthodes statistiques et économétriques de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, est nommée Directeur de l’Appui à l’Investissement et aux Projets au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, poste vacant ;
Monsieur Ibrahima CISSE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n° 616.198/K, est nommé Directeur de l’Assistance et de la Promotion des Sénégalais de l’Extérieur au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, poste vacant ;
Monsieur Moussa DIENG, analyste financier, précédemment conseiller technique au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, est nommé Directeur de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Oumar CISSE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Philippe Bacoumba FAYE, Spécialiste en passation des marchés, est nommé Chef de l’Unité d’exécution et de gestion du Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du gaz (GES-PETROGAZ), poste vacant ;
Monsieur Mbissane NGOM, matricule de solde n° 607987/A, Enseignant-Chercheur à l’UFR de Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis est nommé Professeur titulaire de classe normale, pour compter du 1er octobre 2020.
Madame Seynabou Oumy GOUMBALA, Ingénieur en génie civil, matricule de solde n° 667.020/I, est nommée Directeur de l’Urbanisme opérationnel à la Direction générale de l’Urbanisme et de l’Architecture au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en remplacement de Monsieur Moussa SARR, appelé à d’autres fonctions.
Madame Fatim TALL, titulaire d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en décentralisation, aménagement du territoire et gestion urbaine, matricule de solde n° 665.810/B, est nommée Directeur de la promotion des pôles urbains à la Direction générale de l’Urbanisme et de l’Architecture au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en remplacement de Monsieur Mandiaye NDIAYE, appelé à d’autres fonctions."