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30 avril 2025
International
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MMA : LE COMBAT DE BOMBARDIER ANNULÉ À LA DERNIÈRE MINUTE
Serigne Dia a ressenti des souffrances qui ont amené le staff médical du tournoi à le conduire dans un hôpital de Lodz où il a reçu des soins d’urgence.
La confrontation tant attendue entre Serigne Dia alias Bombardier et le champion polonais Pudzianowski n’a finalement pas eu lieu ce samedi 20 mars à Varsovie, la capitale de la Pologne.
Le combat le plus important de ce tournoi international a été ainsi renvoyé sine die. Tout était pourtant bien préparé pour le combat phare de ce tournoi MMA.
La séance de pesée avait même eu lieu dans l’après-midi du vendredi 19. Mais, en pleine nuit, Serigne Dia a ressenti des souffrances qui ont amené le staff médical du tournoi à le conduire dans un hôpital de Lodz, une ville située au sud de Varsovie, où il a reçu des soins d’urgence.
Retenu en observation, il a cependant regagné son hotel tard dans la soirée de ce samedi et va beaucoup mieux. Dans une vidéo, Serigne DIA Bombardier rassure ses fans et dit s’apprêter à rentrer au Sénégal afin de reprendre ses entraînements en vue des prochaines échéances.
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IMMIGRATION AUX ÉTATS-UNIS, BIDEN VICTIME DE SA GÉNÉROSITÉ
Les USA confrontés à un afflux migratoire massif, que va faire la nouvelle présidence ? Quelle issue pour le procès George Floyd après la compensation financière octroyée à sa famille ? Débat avec Claude Porsella, René Lake, Dennis Beaver et Herman Cohen
Immigration, une épine dans le pied de Joe Biden. Chaque jour des centaines d’enfants traversent la frontière avec le Mexique profitant de la politique plus libérale de la nouvelle administration : les républicains l’accusent d’avoir créé une crise.
- Les 27 millions de dollars de compensation pour la famille de George Floyd : conséquences sur le procès du policier responsable de la mort du père de 5 enfants ;
- Les nominations pour les Oscars : les femmes et les minorités au tableau d’honneur ;
Nouvelle édition de Point USA, une émission hebdomadaire qui s’adresse plus particulièrement à un public francophone, avec pour objectif de discuter en français de l’actualité américaine en compagnie de René Lake, analyste politique et directeur de presse, Dennis Beaver, avocat et chroniqueur juridique à Bakersfield, en Californie et Herman Cohen, ancien secrétaire d’Etat adjoint américain. Présentation Claude Porsella.
"Point USA" est une émission de French Buzz TV, basée à San Francisco en Californie.
MACKY SALL INVITE LA JEUNESSE À S’INSPIRER DE LA TRAJECTOIRE D’AMADOU MAHTAR MBOW
L’avocat passionné de la restitution des biens culturels de l’Afrique’’, ‘’le professeur qui s’est mis au service de l’humanité’’, a su selon, le président doter la communauté internationale de programmes de valeur de l’éducation et de la culture
Le président Macky Sall a invité, samedi, les jeunes sénégalais et africains à ’’s’inspirer de la trajectoire’’ du professeur Amadou Mahtar Mbow pour aller à la quête du savoir.
’’Notre jeunesse, cher professeur Amadou Mahtar Mbow, doit connaitre votre trajectoire pour y trouver l’inspiration, le courage et un formidable encouragement à aller jusqu’au fin fond du monde en quête de la science’’, a dit Macky Sall dans son discours retransmis par vidéo à l’occasion de la cérémonie de célébration des 100 ans de M. Mbow.
’’Jeunesse africaine, emparez-vous de l’œuvre du patriarche, car elle vous appartient, emparez-vous jeunesse du Sénégal et de l’Afrique des leçons de courage, d’humilité, de générosité et somme d’humanité’’, a ajouté le chef de l’Etat.
La cérémonie s’est déroulée au Musée des civilisations noires qui abrite le colloque marquant de la célébration des 100 ans du professeur Amadou Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’UNESCO) de 1974 à 1987, et ancien ministre de l’Education, de la Jeunesse et de la Culture sous le règne du président Léopold Sédar Senghor.
Macky Sall était représenté par Abdou Karim Fofana, ministre chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE).
Il y avait aussi l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré et de nombreux diplomates et autres invités.
Pour le président Macky Sall, ’’Amadou Mahtar Mbow a su répondre aux fortes attentes de ses contemporains pour un monde plus juste et plus équitable’’.
’’Le professeur Amadou Mahtar Mbow est un homme de pensée et d’action. A l’heure des enjeux cruciaux, il a su répondre aux fortes attentes de ses contemporains pour un monde plus juste et plus équitable’’,ajoute t-il.
Macky Sall a rappelé l’engagement du professeur Mbow pour le Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (Nomic) qui dit-il ‘’est un combat plus qu’actuel’’.
’’Vous avez fait face aux incompréhensions, vous aviez défié les diktats pour que l’information et la communication soient un bien public, plus équilibré, accessible à tous les peuples respectueux du droit des peuples indépendamment de l’ordre des puissances des Nations’’, a t-il rappelé.
Il estime que des décennies après, ’’à l’heure des révolutions numériques, malgré la croissance exponentielle des moyens technologiques de l’information et de la communication, des territoires entiers et leurs populations restent à la marge du progrès’’.
Pour le chef de l’Etat, plus que jamais, le monde a besoin plus ‘’d’équité et d’équilibre’’ dans un contexte où par sa puissance l’information est devenue un paramètre aussi bien dans les stratégies de développement que dans les relations internationales.
’’Le flux d’informations explose tandis que chaque jour l’intelligence artificielle est loin des frontières du génie de nos peuples. A moins d’un quart de siècle, le monde a connu dans ce secteur des évolutions inouïes qui touchent notre manière de pensée, d’agir et de vivre’’, souligne-t-il.
Macky Sall estime qu’il y a un peu moins d’un demi-siècle, les plus audacieux des contemporains du Nomic ne pouvaient pas penser à ce prodigieux essor de ces moyens de mise en relation, de communiquer, d’échanger des idées et des biens et de produire.
Il a salué le professeur d’histoire géographie qu’était Amadou Mahtar Mbow qui a accepté comme ministre de Léopold Sédar Senghor de se mettre au service de l’Education nationale de son pays.
’’De tous les titres prestigieux que vous portez, celui d’enseignant est sans doute celui qui vous définit le mieux, c’est comme professeur que vous avez commencé votre remarquable agenda’’, a t-il lancé.
’’(…). A l’époque où le colonisateur fermait les portes de l’enseignement supérieur aux Africains, vous avez tenu le pari de continuer d’apprendre forçant ainsi le destin et forgeant celui qui allait devenir le professeur d’histoire et de géographie que vous ne cesserez jamais d’être’’, a dit le chef de l’Etat.
Amadou Mahtar Mbow, ’’l’avocat passionné de la restitution des biens culturels de l’Afrique’’, ‘’le professeur qui s’est mis au service de l’humanité’’, a su selon, Macky Sall, doter la communauté internationale de programmes de valeur de l’éducation de la science et de la culture.
Le professeur Amadou Mahtar Mbow, né le 20 mars 1921, a étudié l’histoire à La Sorbone à Paris. Volontaire à la guerre de 1939-1945 dans l’armée de l’air, il a été enseignant d’histoire et de géographie en Mauritanie et au Sénégal.
L’ancien directeur général de l’UNESCO pendant 13 ans, Amadou Mahtar Mbow, ’’trésor humain vivant’’, a mené plusieurs combats parmi lesquels le Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication.
LA FRANCE FOURNIT AU SÉNÉGAL LES ARMES DE LA RÉPRESSION
Début mars, l’arrestation de Sonko a déclenché des protestations violemment réprimées. On compte au moins dix morts. La majorité des armes et du matériel utilisé par les forces de l’ordre sénégalaises vient de France
streetpress.com |
Maxime Reynié |
Publication 20/03/2021
« J’ai du mal à expliquer tout ce qu’il s’est passé là-bas, c’était horrible », témoigne Samba, après qu’une grenade ait explosé contre son pied lors d’une manifestation au Sénégal. Elle vient d’Alsetex, une entreprise française. Depuis des années, les forces de l’ordre sénégalaises possèdent un arsenal made in France qui a en partie servi à réprimer les protestations dans le pays début mars. StreetPress a identifié quatre entreprises tricolores en cause : Alsetex, Nobel Sport Sécurité, SAPL et Arquus. Ces sociétés fournissent grenades lacrymogènes, lanceurs, balles en caoutchouc et blindés.
Au total, au moins dix personnes seraient mortes durant les manifestations et près de 600 ont été blessées. Tout est parti de l’arrestation de l’opposant politique Ousmane Sonko par le GIGN local. Pressenti comme un concurrent potentiel au président Macky Sall – en poste depuis neuf ans – pour les élections de 2024, son interpellation a déclenché une vague de contestations dans tout le pays, alors que la dégradation des conditions de vie s’accentue depuis, au moins, le début de la pandémie. Face à cette situation et la violence des manifestations, l’ONG Amnesty International se dit très préoccupée.
Des grenades lacrymogènes
Depuis plusieurs années déjà, le Sénégal possède un arsenal complet de grenades lacrymogènes made in France. Deux marques, qui équipent aussi les forces de l’ordre tricolores, se partagent le marché. D’un côté, l’entreprise Alsetex du groupe Etienne-Lacroix fournit des grenades CM6, bien connues des manifestants français depuis plus d’une vingtaine d’années. Une fois lancée, l’arme libère six palets en plastique noir contenant l’agent actif lacrymal qui vont rouler aléatoirement dans la foule et dégage une fumée sur une grande surface, environ 800 mètres carrés. Les forces de l’ordre sénégalaises utilisent même des modèles fabriqués en 2020, preuve que des livraisons récentes ont eu lieu. En plus des CM6, les polices locales manient également ses cousines que sont les CM3 et CM4, des grenades plus petites qui libèrent respectivement trois et quatre palets.
Alsetex partage le marché des lacrymos avec Nobel Sport Sécurité. Cette entreprise, dont le siège social est basé dans le 8ème arrondissement de Paris, fournit les policiers sénégalais avec des grenades MP7, PLMP 7B et 7C utilisées aussi en France depuis de longues années – notamment lors des opérations d’évacuation de Notre-Dame-des-Landes.
Visibles lors des affrontements, des grenades GM2L de Alsetex ont été également tirées sur la population. Celle-ci est bien connue en France pour avoir remplacé la GLI-F4, l’arme qui avait blessé 33 personnes durant le mouvement des Gilets jaunes – dont 5 mains arrachées. Sa successeuse est tout aussi dangereuse : avec 165 décibels à cinq mètres, elle surpasse le bruit d’un avion au décollage et dépasse le seuil de douleur sonore. Si elle est ramassée ou qu’elle explose contre un manifestant, elle peut provoquer de graves mutilations sur des membres du corps. La GM2L est classée en France comme arme de catégorie A2 qui correspond à du « matériel de guerre ».
Depuis le début des manifestations, au moins deux hommes ont perdu une main à cause de grenades, dont un membre du GIGN sénégalais lors d’affrontements le vendredi 5 mars 2021. Samba a lui été gravement blessé au pied par une grenade le même jour à Dakar. Après être sorti de l’hôpital, il est encore traumatisé par les faits :
« On avait des accrochages avec la gendarmerie et la police. Il y a eu presque quatre heures de combat. À un moment, ils ont commencé à tirer avec des balles réelles ou des grenades lacrymogènes qui ont explosé. Et leurs voitures blindées ont foncé sur nous, les manifestants. »
PLUS DE 81 MILLIARDS DE LA BOAD À TROIS PAYS DONT LE SÉNÉGAL
Le média précise que dans ce cadre, il a été approuvé pour le Sénégal un prêt de 21,106 milliards de francs CFA (38,74 millions de dollars) pour l’amélioration de la qualité et de l’équité dans l’éducation avec la construction de 1.528 salles de classe.
Dakar, 19 mars (APS) - La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) va apporter un financement total de 81,106 milliards de francs CFA aux économies de trois de ses pays membres, dont 21,106 milliards CFA reviendront au Sénégal sous forme de prêt, a appris l’APS.
La BOAD apportera un financement total de 81,106 milliards de francs CFA, soit 148,88 millions de dollars, aux économies de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Sénégal, annonce l’agence Chine nouvelle, citant un communiqué de cette institution financière de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dont le siège se trouve à Lomé (Togo).
"Ce sont six propositions de prêts qui ont été approuvées, en faveur de ces trois pays, par le Conseil d’administration de la BOAD lors de sa session ordinaire le 17 mars dernier", rapporte Chine nouvelle.
Le média précise que dans ce cadre, il a été approuvé pour le Sénégal un prêt de 21,106 milliards de francs CFA (38,74 millions de dollars) pour l’amélioration de la qualité et de l’équité dans l’éducation avec la construction de 1.528 salles de classe.
Pour le Mali, trois prêts ont été approuvés pour un montant total de 40 milliards de francs CFA (environ 73,43 millions de dollars), dont 15 milliards sont destinés à financer un projet routier dans la ville de Sévaré.
Quinze milliards vont servir à financer un tronçon urbain à Bamako et une ligne de refinancement de 10 milliards de francs CFA a été approuvée en faveur de Coris Bank International Mali, selon Chine nouvelle.
La Côte d’Ivoire pour sa part a obtenu l’approbation de deux lignes de refinancement pour un total de 20 milliards de francs CFA (environ 36,71 millions de dollars), en faveur respectivement de Bridge Bank Group Côte d’Ivoire et BGFIBank Côte d’Ivoire.
Les nouvelles approbations portent à 6.335,168 milliards de francs CFA (environ 11,63 milliards de dollars) le total des engagements toutes opérations confondues de la BOAD depuis le démarrage de ses activités opérationnelles en 1976, selon la même source.
La BOAD est l’institution financière regroupant les huit Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, la Guinée-Bissau, le Sénégal et le Togo.
Dakar, 19 mars (APS) - La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) va apporter un financement total de 81,106 milliards de francs CFA aux économies de trois de ses pays membres, dont 21,106 milliards CFA reviendront au Sénégal sous forme de prêt, a appris l’APS.
La BOAD apportera un financement total de 81,106 milliards de francs CFA, soit 148,88 millions de dollars, aux économies de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Sénégal, annonce l’agence Chine nouvelle, citant un communiqué de cette institution financière de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dont le siège se trouve à Lomé (Togo).
"Ce sont six propositions de prêts qui ont été approuvées, en faveur de ces trois pays, par le Conseil d’administration de la BOAD lors de sa session ordinaire le 17 mars dernier", rapporte Chine nouvelle.
Le média précise que dans ce cadre, il a été approuvé pour le Sénégal un prêt de 21,106 milliards de francs CFA (38,74 millions de dollars) pour l’amélioration de la qualité et de l’équité dans l’éducation avec la construction de 1.528 salles de classe.
Pour le Mali, trois prêts ont été approuvés pour un montant total de 40 milliards de francs CFA (environ 73,43 millions de dollars), dont 15 milliards sont destinés à financer un projet routier dans la ville de Sévaré.
Quinze milliards vont servir à financer un tronçon urbain à Bamako et une ligne de refinancement de 10 milliards de francs CFA a été approuvée en faveur de Coris Bank International Mali, selon Chine nouvelle.
La Côte d’Ivoire pour sa part a obtenu l’approbation de deux lignes de refinancement pour un total de 20 milliards de francs CFA (environ 36,71 millions de dollars), en faveur respectivement de Bridge Bank Group Côte d’Ivoire et BGFIBank Côte d’Ivoire.
Les nouvelles approbations portent à 6.335,168 milliards de francs CFA (environ 11,63 milliards de dollars) le total des engagements toutes opérations confondues de la BOAD depuis le démarrage de ses activités opérationnelles en 1976, selon la même source.
La BOAD est l’institution financière regroupant les huit Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, la Guinée-Bissau, le Sénégal et le Togo.
L'EX-PRÉSIDENT MAURITANIEN MENACE DE TOUT DÉBALLER
Mohamed Ould Abdel Aziz, inculpé pour corruption et placé sous contrôle judiciaire, a menacé jeudi par la voix de son avocat de "briser le silence", un grand déballage qui "changerait beaucoup de choses"
Un juge d'instruction a inculpé et placé sous contrôle judiciaire le 12 mars M. Ould Abdel Aziz, ainsi qu'un de ses gendres, deux anciens Premiers ministres et plusieurs ex-ministres et hommes d'affaires. L'ex-président doit désormais se présenter à la police trois fois par semaine et demander l'autorisation du juge pour quitter Nouakchott, la capitale."Si la supercherie actuelle continue, je suis sûr que mon client brisera le silence, malgré son attachement à la Constitution et à son article 93, qui le mettent à l'abri de toute action judiciaire devant les tribunaux ordinaires", a déclaré lors d'une conférence de presse l'un de ses avocats, Mohameden Ould Icheddou."Je suis sûr également que s'il parle, ses propos feront du remue-ménage dans le pays et auront pour conséquences de changer beaucoup de choses", a-t-il ajouté, sans préciser la nature des révélations qu'il pourrait faire ni à qui elles pourraient nuire.
L'avocat a aussi indiqué avoir introduit un recours contre l'inculpation et le placement sous contrôle judiciaire de l'ex-président.Après plus de dix ans au pouvoir entre 2008 et 2019, cette inculpation représente une nouvelle étape de sa mise à l'écart sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son ancien chef de cabinet et ministre, dont il avait pourtant préparé l'accession à la présidence.
M. Ould Abdel Aziz crie au "règlement de comptes". Son successeur a constamment invoqué l'indépendance de la justice.
Par Vieux SAVANé
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, AU COMMENCEMENT ÉTAIT SAINT-LOUIS
Quel parcours que celui de l'auteur du « Fagot de ma mémoire », dont le projet était de s’inscrire dans le sillage de ses parents en devenant comme eux employé des PTT, de se retrouver présentement à New York comme professeur
Quel parcours que celui de l’auteur du « Fagot de ma mémoire », dont le projet était de s’inscrire dans le sillage de ses parents en devenant comme eux employé des PTT, de se retrouver présentement à New York comme professeur de philosophie à l’Université de Columbia, à New York, spécialiste de la philosophie islamique et de l’histoire des sciences !
Au commencement était Saint-Louis.
C’est là, dans cette ville devenue méconnaissable, enveloppé par le bruit du silence, le temps d’un confinement imposé parla pandémie de Covid 19, qu’est née l’idée de cet ouvrage. Une pause donc, un moment propice au relâchement, à la rêverie, au retour sur soi. Nous prenant parla main, l’auteur nous promène sur trois continents, à travers des villes qu’il a aimées, qui l’ont fortement marqué et qui pour chacune, a concouru à sa manière, à son parcours.
Le temps d’y voir le jour, d’y apprendre à ramper, à se tenir debout, le voilà contraint de quitter son nid, en direction de la Casamance, à Ziguinchor précisément, où ses parents, cadres de la fonction publique, venaient d’être affectés. C’est là qu’il va apprendre à marcher et à aller à la rencontre d’expériences marquantes. Issu d’une famille musulmane érudite de Saint-Louis, le voilà inscrit en maternelle à l’école catholique des « Sœurs du Saint Sacrément ». Il y apprend entre autres, à mémoriser et à chanter l’ « Ave Maria », un cantique qui enveloppe encore sa mémoire et continue de remuer ses sens. Tout à ses émois donc, avant que ne vienne perturber son innocence d’enfant, une jeune adolescente, cousine de sa mère, qui en l’entendant réciter le Salut à la Vierge, lui dit courir le risque du courroux céleste. Une sanction qui allait s’abattre sur lui, du fait l’avertissait-elle, que le musulman qu’il est, s’égare dans des prières catholiques. Très tôt, à l’âge où l’on n’est pas encore enfermé dans des préjugés tenaces, le voilà ainsi confronté de manière violente, à « son premier cas de conscience théologique », à la triste réalité que les religions pouvaient être l’objet de conflit, d’inimitié, de rejet. Qu’elles pouvaient même « s’interdire mutuellement le paradis ». Le gamin en construction sera heureusement mis en confiance par son père qui lui offrira une boussole de compréhension articulée autour de la rencontre, de l’ouverture et du partage. Et le lieu s’y prêtait, car à l’instar de Saint-Louis, Ziguinchor est « une ville historique et hybride ». Et c’est là, dans cette « société métisse afro-portugaise » que l’auteur sera mis en relation avec un garçon confié à sa famille, et qui jouera le rôle de grand-frère pour l’aîné qu’il était. C’est ce dernier, catholique, qui l’accompagne à ses cours de Coran, jusqu’au jour où ses parents l’apprendront et affolés à l’idée de voir leur enfant sous influence musulmane, vont le faire rappliquer dare-dare au village. Des expériences qui parlent à l’enfant, en le confrontant ainsi aux relations parfois heurtées entre des croyances différentes. Comme un champ d’initiation, Ziguinchor le marquera fortement, le mettant ainsi en contact avec les choses de la vie : la conflictualité, l’intolérance, le dialogue inter-confessionnel.
De tout cela, il saura profiter beaucoup plus tard, comme un héritage qu’on réévalue, à l’aune d’une prise de conscience faisant de la croyance une affaire entre soi et Dieu. Et que par conséquent, nul ne peut s’arroger le rôle de procureur instruisant à charge puisqu’il faut faire cas, pour ce qui le concerne, de ce que le Coran appelle « la Ruse de Dieu ». Et c’est toujours à Ziguinchor, dans cette ville où il vivra jusqu‘à l’âge de 9 ans , qu’il s’éveillera précocement au sens du rythme aux sons du « bougarabou », à une certaine intelligence des langues, en y apprenant à parler le wolof et le français comme langues premières, le diola, le créole. Il y sera aussi confronté à l’expérience de la douleur qui a jailli avec ses brûlantes et térébrantes morsures à travers la soudaineté et la brutalité de l’absence d’un être cher.
En emportant sans crier gare son petit frère dans un coin bleu du ciel, la mort a tapé à sa porte, lui faisant découvrir son père sous un jour autre. Du visage paternel raviné par la tristesse et sur lequel perlaient des larmes, il découvrait qu’elles ne sont pas seulement d’enfants, mais aussi celles d’adultes. Son petit frère ne reviendra donc plus lui explique-t-on. Il ne l’entendra plus l’appeler « Dji », le plongeant ainsi dans l’épouvantable et incontournable expérience du malheur et de la douleur de la perte. Ses parents affectés ensuite à Dakar, il va se retrouver dans une maison de la Sicap, à Dieuppeul où il passera la seconde période de son enfance et l’essentiel de son adolescence. Et toujours en ligne continue, dans ses variations et ses inédits, la rencontre et l’ouverture. Il en va ainsi du brassage des nationalités au lycée Van Vo (français, libano –syriens, sénégalais) qui, même s’il ne débordait pas l’espace scolaire, participait tout de même à la rencontre, à l’ouverture vers l’autre. Brillant élève, lauréat du Concours général, l’auteur accédera à la lumière de la notoriété en rencontrant l’ancien président Léopold Sédar Senghor, qu’il reverra ensuite après son admission à l’Ecole Normale Supérieure. Les différentes rencontres qui vont s’en suivre se poursuivront et se structureront autour d’une amitié intellectuelle
En effet, le bac en poche, il choisira pour la première fois, loin du cocon familial, d’aller étudier à Paris, ville-lumière où il fêtera ses 18 ans. Choix d’autant moins évident que, confronté à la rigidité du système français, les nouveaux bacheliers étaient sommés de choisir ce qu’ils voulaient faire, contrairement au système américain qu’il découvrira plus tard et dans lequel, tout en étudiant, l’on peut se donner un an et demi avant de choisir sa voie. Comme un clin d’œil éclairant qui devrait amener à plus de compréhension et de compassion suite l’affaire Diary Sow, du nom de cette brillante jeune admise au Lycée Louis le Grand, qui avait défrayé la chronique, il nous fait ressentir au détour d’une phrase, « le système cruel » des grandes écoles, puisque, les premiers de la classe étaient appelés à « vivre cette vérité qu’il fallait que les premiers apprennent à être les derniers »,.
Agrégé de philosophie, son doctorat en poche, l’auteur rentre à Dakar dans les années 1980 pour enseigner au département de philosophie dans un contexte universitaire marqué par le reflux des grandes batailles idéologiques de l’époque, bousculées qu’elles étaient par la montée en puissance de la révolution iranienne et où Il était devenu habituel de voir s’afficher sur le campus les identités religieuses et confrériques. Une occasion saisie par le département pour introduire l’enseignement de la philosophie islamique, dans cette tradition intellectuelle et spirituelle où l’on questionne, discute, doute, interprète. L’auteur en aura la charge. Après 20 ans d’enseignement ponctués par une formation de plusieurs étudiants devenus des collègues, en plus de ressentir un besoin d’autre chose, il avait le sentiment que la transmission était désormais en marche. Suite à plusieurs séjours académiques aux Etats-Unis, il a fini par y déposer ses bagages pour y enseigner la philosophie islamique et la philosophie africaine. A l’université Columbia où il enseigne présentement, il a ouvert un troisième chapitre de son parcours sous le signe de ce qu’il est convenu d’appeler « le postcolonial ou le décolonial ».
Poursuivant ainsi un cheminement dont la constante se structure autour de l’idée selon laquelle la question de l’identité ne s’éclaire que si on pense celle du devenir ». En somme, il faut du dialogue, de la relation. C’est à cette ouverture qu’invite l’auteur. Celle énoncée par la parole prophétique : « Allez chercher le savoir jusqu’en Chine ». Le savoir est donc « voyage » et « épreuve de l’étranger ». Une conviction qui continue de donner son orientation au parcours de l’auteur et dont rend compte « Le fagot de ma mémoire ». Par la finesse et la puissance suggestive de son écriture, cet ouvrage qui nous fait voyager sur trois continents, à travers différentes villes, a la douceur et la tendresse de la nostalgie. Celle vivante, parce que s’inscrivant dans un retour sur soi pour en mesurer le parcours, le caractère contingent voire improbable. Comme une invite à « faire humanité ensemble ».
AIR SÉNÉGAL OUVRE DE NOUVELLES LIGNES VERS DOUALA ET LIBREVILLE
Le démarrage de ce nouveau programme est prévu ce 29 mars 2021, "avec trois fréquences hebdomadaires avec des départs les lundis, mercredis et vendredis’’
La compagnie aérienne nationale Air Sénégal annonce qu’elle va ouvrir des dessertes vers Douala (Cameroun) et Libreville (Gabon), à compter du 29 mars prochain.
"Un nouveau pont aérien desservi par la compagnie reliera la capitale sénégalaise à plusieurs grandes villes de l’Afrique centrale : Douala et Libreville via Cotonou qui va constituer le point de ralliement’’, indique-t-elle dans un communiqué de presse reçu à l’APS.
Le démarrage de ce nouveau programme est prévu ce 29 mars 2021, "avec trois fréquences hebdomadaires avec des départs les lundis, mercredis et vendredis’’.
Selon la compagnie, cela permettra un "large éventail de connexions de l’Afrique centrale vers l’Afrique de l’Ouest et Casablanca mais aussi l’Europe à travers Barcelone Paris, Marseille, Lyon et Milan".
Air Sénégal signale qu’elle est déjà présente sur cette route, en Airbus A319 et A321, avec "un personnel de cabine compétent", issu de toute l’Afrique.
La compagnie dit mettre en avant l’"importance de la capacité d’emport de fret de l’appareil (A321) qui pourra être utilisé pour le trafic de marchandises’’.
Air Sénégal souligne qu’en raison de la "valeur stratégique de cette desserte et de l’importance que revêt son lancement’’, elle prévoit de tenir une série d’activités à partir du 29 mars, à Cotonou, Libreville et Douala’’.
Ces activités sont organisées "dans l’optique de promouvoir ces destinations et d’en faire des routes privilégiées sur la voie du succès de la compagnie", mais aussi de "l’ambition de Air Sénégal de devenir un transporteur panafricain de référence".
Le communiqué relève que "le choix de ce format d’ouverture obéit à la volonté" de la compagnie nationale d’"aligner ses planifications aux réalités du trafic afin d’entreprendre des mesures concertées pour le succès de cette ligne’’ et de tout son réseau.
LA FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE FOOT INTERPELLE LA FFF
La FSF a écrit à son homologue française pour contester la décision de la LFP de bloquer les internationaux extra-communautaires
La Fédération sénégalaise de football (FSF), jugeant "totalement discriminatoire" la décision des clubs français de ne pas laisser leurs sociétaires rejoindre leur équipe nationale pour les deux dernières journées des éliminatoires de la CAN 2022, a adressé à son homologue française un courrier dans lequel elle lui demande de "prendre les mesures idoines en vue de la libération" des internationaux en question.
Dans cette lettre adressée au directeur général de la Fédération française de football (FFF), le secrétaire général de la FSF, Victor Ciss, fait valoir que le communiqué de la Ligue française de football professionnel (LFP) par lequel les clubs français ont annoncé leur refus de libérer les joueurs convoqués "ne saurait valoir décision officielle au regard des dispositions pertinentes du règlement du statut et du transfert des joueurs de la FIFA’’, la fédération internationale.
Selon la partie sénégalaise, ce règlement "ne prévoit pas l’intervention d’une autre structure dans la procédure [de libération des joueurs] en dehors de l’association nationale et des clubs des joueurs convoqués’’.
"Ces derniers n’ayant pas réagi dans le délai de six jours prévu ne peuvent attendre moins de 5 jours avant le début de la fenêtre internationale’’ du 22 au 31 mars "pour évoquer un communiqué afin de justifier un refus de libérer de manière ciblée les joueurs étrangers convoqués par des matchs hors de la zone UE/EEE’’ (Union européenne et espace économique européen)’’, ajoute-t-elle.
Aliou Cissé, le sélectionneur des Lions du Sénégal a publié une liste de 26 joueurs pour les matchs prévus contre le Congo et l’Eswatini, pour les éliminatoires de la CAN 2022, un groupe comprenant 12 joueurs évoluant en France.
La Fédération sénégalaise de football rappelle avoir envoyé, le 5 mars dernier, des convocations aux clubs de tous les joueurs retenus par le sélectionneur sénégalais.
Elle note que selon les dispositions du règlement du statut et du transfert des joueurs de la FIFA, "le club du joueur convoqué doit confirmer la mise à disposition du joueur dans les six jours qui suivent la réception de la convocation".
"Contre toute attente et bien après le délai de six jours requis’’, elle dit avoir reçu ce jeudi 18 mars les réponses aux convocations des clubs français accompagnées d’un communiqué daté du 17 mars de la Ligue française de football professionnel.
Un communiqué faisant allusion aux dispositions réglementaires de la FIFA dans le contexte de Covid-19, notamment la circulaire numéro 1749 du 5 février 2021 qui donne droit aux clubs de retenir leurs joueurs convoqués si une quarantaine ou période d’isolement d’au moins cinq jours est obligatoire pour ces derniers au retour en France.
"Outre le préjudice que cela risque de causer’’, relativement à la non-participation des 12 joueurs convoqués par le sélectionneur des Lions, "il me semble opportun de mettre en exergue le caractère totalement discriminatoire de cette mesure au regard des dispositions statutaires et règlementaires de la FIFA et de la législation européenne en matière d’égalité et de liberté contractuelle des travailleurs’’, écrit le secrétaire général de la FSF.
S’y ajoute que la circulaire numéro 1749 de la FIFA "précise clairement que les amendements temporaires sur la mise à disposition des joueurs pour les équipes représentatives des associations ne s’appliquent pas si une exemption spécifique est accordée aux joueurs de l’équipe représentative concernant la mesure de quarantaine ou d’auto-isolement’’.
"En l’espèce, souligne la partie sénégalaise, il n’est nullement établi que les clubs concernés aient saisi les autorités françaises en vue de faire bénéficier aux joueurs de cette exemption’’.
La FSF conclut : "Compte tenu de toutes ces considérations, nous vous saurions gré (...), au vu des délais très courts et du préjudice encouru, de bien vouloir prendre les mesures idoines en vue de la libération, par les clubs professionnels français, des joueurs convoqués régulièrement par la Fédération sénégalaise de football’’.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LES MÉTAMORPHOSES DE LA QUESTION DU POUVOIR EN AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le pouvoir sur le continent est calqué sur le post-colonialisme. Nous nous sommes retrouvés piégés par la capacité de mutation pour maintenir au pouvoir des régimes sous des formes vicieuses
« L’abus de pouvoir crée une société dans laquelle les hommes ne savent plus exercer leur liberté » - (N. Machiavel, Le Prince, chapitre XV).
Roi, président, père « fondateur », « Maréchal », « père de la Nation », « gardien de la constitution », avec des attributs qui défient la rationalité de la question du pouvoir en Afrique. Les mots ont un sens et traduisent l’hyper-présidentialisation du pouvoir calqué sur la cosmétique du post-colonialisme. L’imaginaire des peuples africains subit les contrecoups de la régression de la démocratie représentative et génère des interrogations sur le modèle de gouvernance politique que nous voulons en Afrique.
Les « pères fondateurs », héritiers de la colonisation, ont géré leur pouvoir à l’identique de l’ancien colonisateur, à savoir selon un régime représentatif dont la substance réside dans le fait que la volonté du peuple s’exprime à travers la médiation des représentants élus. C’est ainsi qu’ils ont reproduit en Afrique le gouvernement représentatif - ou la démocratie représentative - dont la pérennisation dépendait du bon vouloir de l’ancien colonisateur. Tous les présidents « fondateurs » se sont évertués à appliquer l’archétype d’un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, sans ancrage aucun sur les structures socio-politiques africaines. Ils ont exercé le pouvoir avec une quasi totale autorité dans un contexte où la conscience et l'action politique était réservée et dédiée à une élite qui jouissait de tous les pouvoirs au nom du peuple. Le Sénégal et le Burkina Faso furent les seuls à avoir tenté et initié un régime parlementaire qui n’a cependant pas survécu longtemps, basé sur la matrice fragile de la 4e République, laquelle a consacré la fin de la colonisation.
En l’absence d’élections transparentes et sincères en Afrique (Résultats à la soviétique : 98,99%) combinées avec la persistance de la « guerre froide », la fragilité politique et étatique des gouvernances a produit des fortunes diverses, entre instaurations de partis uniques et de coups d’État en bien des pays. Alain Touraine définit la démocratie comme « le libre choix d’un gouvernement représentatif des intérêts de la majorité, respectueux du droit fondamental de toute personne humaine ». Cette définition de la démocratie des temps modernes nous interpelle sur l’effectivité des institutions politiques africaines, fondées sur le modèle de la démocratie et sa relation avec la légitimité des droits fondamentaux du peuple. La multiplicité des vecteurs endogènes et exogènes de la médiation sociale rend manifestement compte de la complexité de l’ancrage à chaque réalité nationale et du poids de leur emprise sociologique dans le contexte africain.
Le modèle politico administratif postcolonial et l’aporie institutionnelle en Afrique
Plus de soixante ans après les indépendances, la démocratie représentative connaît aujourd’hui des contours variables selon la maturité politique des dirigeants, mais ce système paraît en perte de souffle, voire plombé. Les pères fondateurs des indépendances ont connu simultanément des périodes fastes, couronnées de toute puissance, et des coups d’État suscités par l’arbitraire des régimes à parti unique. Ils s’étaient évertués à reproduire le modèle politique de la démocratie représentative hérité de la colonisation au nom de la construction des États-nations sur le même schéma politico-administratif de séparation factice des pouvoirs.
Le premier coup de semonce a été donné par les conférences nationales à l’instar du Bénin (février 1990), du Gabon (27 mars au 19 avril 1990), du Congo (25 février au 10 juin 1991), du Niger (29 juillet au 3 novembre 1991), du Mali (29 juillet au 12 août 1991), du Togo (10 juillet au 28 août 1991), du Zaïre (7 août 1991 au 6 décembre 1992) et au Tchad (15 janvier au 6 avril 1993).
Toutes ces conférences nationales combinées avec la maturation politique de l’opinion publique, avec notamment l’émergence d’une société civile responsabilisée et mobilisée, ont amorcé une démocratisation poussive avec des chefs d’État qui se sont appuyés sur ces conférences, qui pour consolider leur pouvoir, qui pour le perdre. Ce qui était un peu paradoxal, c’était le choix de clergés religieux, dans certains pays, pour diriger les conférences nationales et inciter aux transitions démocratiques. La géopolitique africaine subissait ainsi les contrecoups de la géopolitique mondiale avec la fin de la guerre froide entre les deux blocs. Le 20 juin 1990 à La Baule, dans son discours devant 37 chefs d’État africains, le président François Mitterrand avait fermement conditionné l’aide de la France à leur continent, à savoir la démocratisation et l’absolue nécessité de critères de « bonne gouvernance ». Cette déclaration, selon Moussa Traoré, a été à l’origine de sa chute, surtout pour n’avoir pas compris que le mouvement des étudiants maliens constituait le ferment et le socle de sa destitution que le général Amadou Toumani Touré (dit ATT) a précipités, récupérant le pouvoir pour le détourner habilement afin de maintenir le système politico-administratif existant. Mais l’histoire bégaye souvent au Mali : le même scénario est écrit en 2020, toujours avec des militaires qui exploitent, détournent, voire spolient le capital populaire du mouvement de la société civile pour faire semblant de changer de trajectoire politique, proclamée vertueuse, aux yeux, comme souvent mi-clos, des communautés africaine et internationale. L’absence de direction politique a facilité le détournement d’une forme de révolution contre le régime d’IBK fraîchement réélu en août 2018 (67,17 % des voix contre 32,83 % pour son adversaire Soumaïla Cissé) sur fond de corruption endémique, d’achat de voix et surtout de permanence violence terroriste au nord du pays.
Cette situation illustre la fracture de l’Afrique à partir du prisme des héritages coloniaux entre les francophones, les Belges, les Anglais, les Portugais et les Espagnols. Les anciens territoires coloniaux anglais ont fait leur mue démocratique à travers deux modèles, à la fois démocratique et autoritaire avec l’Apartheid en Afrique du Sud et le bipartisme. Les pays lusophones ont connu une colonisation plus violente et étonnamment durable. Un seul pays hispanophone, la Guinée équatoriale, indépendante seulement en décembre 1968, est quant à lui tombé dans une dictature familiale, la plus longue de son histoire.
Le système politique dans l’espace francophone est d’inspiration française avec une affectation singulière pour la constitution de 5e République. Les pères des indépendances, francophones dans l’âme et inféodés au système Jacques Foccart, ont donc prolongé et amplifié la gestion du pouvoir sur ce modèle sous prétexte de bâtir une nation forte, le multipartisme débridé s’avérant pour eux un danger.
L’éthique de la démocratie et les mutations du pouvoir enAfrique
L’éthique est la science de la morale et pourrait être le produit d’une réflexion sur les comportements qui rendent la société humainement acceptable, fondée sur des valeurs morales et solidaires dans la gestion de la cité. Nous assistons dès lors à un brouillage des repères idéologiques en politique depuis la chute du mur de Berlin, l’Afrique étant le terrain de prédilection de la guerre des blocs qui imposaient leur système politique selon l’appartenance ou l’allégeance d’un pays à leur doctrine.
Juan Linz considère qu’un « gouvernement est démocratique quand il offre des opportunités constitutionnelles régulières pour la compétition pacifique en vue de la conquête du pouvoir politique ». Le multipartisme après les conférences nationales s’est accru sur le continent et a poussé les pays à mettre en place des codes électoraux consensuels et des structures de gouvernance électorale indépendantes. Il ne peut y avoir de démocratie selon les constitutionnalistes sans le pluralisme politique, économique, social et culturel, l’expression libre des choix, les pouvoirs politiques encadrés, l’État de droit et le respect de la Constitution. Nous nous sommes ainsi retrouvés piégés par la capacité d’adaptation et de mutation pour maintenir au pouvoir des régimes sous des formes vicieuses. Les régimes militaires issus des coups d’État ont pris l’option de se transformer en pouvoir civil en gagnant des élections pour se conformer à l’État de droit, tout en gardant la mainmise sur l’armée (Guinée Equatoriale, Guinée, Algérie, Mali, Tchad, Tunisie, Soudan, Burkina Faso, Rwanda, Congo Brazzaville, RDC, Éthiopie, Burundi, etc.). Il faut ajouter à cela l’immobilisme politique en Afrique centrale en complète hibernation pour les transitions démocratiques après plusieurs décennies au pouvoir.
La démocratisation politique en Afrique avec l’avènement du multipartisme n’a pas épousé les contours et les dynamiques socio culturelles structurées autour de l’accès croissant aux connaissances, à l’urbanisation accélérée, l’inter-connectivité de l’Afrique au monde et le poids démographique de la jeunesse africaine.
La démocratie représentative a atteint aujourd’hui ses dernières limites avec une baisse significative des taux de participation aux élections, des Assemblées nationales et un système judiciaire inféodés aux pouvoirs en place. L’examen de l’évolution du taux de participation aux élections présidentielles en Afrique (Nigeria 2019 : 34,8% - Sénégal 2019 : 66,2% - Guinée 2015 : 68,4% - Tchad 2015 : 66% - Côte d’Ivoire 2015 : 52,9% - Mali 2018 : 34,54 % - Égypte 2018 : 40% - Kenya 2017 : 38,8% etc.) renseigne sur la désaffection des populations envers la politique traditionnelle. Les contestations électorales sur la fiabilité des fichiers, le choix des instances de régulation des élections et les résultats manipulés, entraînent trop souvent des crises post-électorales qui aboutissent à l’arrestation, parfois à l’élimination, des opposants ou à l’encerclement de leurs domiciles (Niger, Bénin, Gabon, Guinée, Tchad, Soudan du Sud, Guinée-Bissau, Guinée Équatoriale, Kenya, Uganda, Côte d’Ivoire, Égypte, Algérie, etc.). La nouvelle aspirine inventée en Afrique francophone, c’est l’organisation de comités de dialogue national juste après des élections présidentielles pour assurer un passage en force pour un troisième mandat avec la Côte d’Ivoire et la Guinée. Il en est de même pour le Sénégal ou dès l’entame du deuxième mandat, le comité de dialogue politique a été mis en place pour clamer l’ouverture politique à l’opposition.
Jamais le discours politique et les partis politiques n’ont connu un tel discrédit auprès des opinions africaines. Toutes les décisions politiques majeures et les pratiques politiques tournent le dos aux profondes aspirations des populations africaines prises dans le tourment des incertitudes, des égoïsmes des élites politiques et l’absence de souveraineté des politiques nationales, prisonnières des institutions de Bretton Woods et des agences mondiales de notations qui attribuent des notes pour juger des performances économiques des pays. Des plans émergents élaborés par des cabinets internationaux et des conférences internationales de mobilisation de fonds se substituent aux plans nationaux développés par des cadres qualifiés de l’administration nationale et des acteurs privés performants en leur domaine d’activité.
Nouvelles formes de contestation en dehors du calendrier électoral « républicain »
Nous assistons partout à une hyper-présidentialisation et un accaparement du pouvoir par des élites ou des courtisans, ce qui produit de nouvelles formes de contestations violentes à la mesure du désespoir de la majorité de la population, propagé sur les réseaux sociaux devenus espace de mobilisation citoyenne des jeunes. Montesquieu l’a bien signifié : « Il n’y a pas de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et exécutive ».
De la lutte contre l’Apartheid dans les années 90, de la révolution du Jasmin en Tunisie en 2011, du printemps arabe 2011 dans le Maghreb et le Moyen-Orient, la Révolution au Burkina Faso contre une modification de la constitution qui aurait permis à Blaise Compaoré de briguer un troisième quinquennat en 2015, de «ma carte d’électeur, mon arme» de «Y’en a Marre» au Sénégal en 2011, de la migration forcée des jeunes aux conflits politiques récurrents dans la corne de l’Afrique, de la région des Grands Lacs au Sahel et à l’Afrique australe jusqu’au bassin du Lac Tchad, nous assistons à une ébullition, voire une éruption, sociale à la mesure de la dynamique démographique avec une population de jeunes sans perspectives (70% de la population africaine a moins de trente-cinq ans), majoritairement urbaine, scolarisée, consciente de ses droits fondamentaux et ouverte au monde via la planète internet. Les réseaux sociaux et les téléphones androïdes en s’appuyant sur les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone Microsoft) constituent de nos jours une donnée fondamentale pour les transformations majeures dans le monde. Les jeunes aujourd’hui les utilisent comme leur espace d’expression démocratique et de mobilisation citoyenne. À cela il faut ajouter l’irruption de la société civile comme force motrice autour de la gouvernance et des droits de l’homme. La jeunesse africaine pleine d’énergie et de talents constitue une bombe sociopolitique. Il est important d’en mesurer la dynamique…explosive. Elle constitue l’épicentre pour le développement durable et leur inclusion dans la définition des politiques nationales et africaines. La Charte africaine des jeunes en témoigne : «La plus grande richesse de l’Afrique est la jeunesse de sa population et par la participation pleine et active de celle-ci, les Africains peuvent surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés». (Commission de l’Union africaine 2006).
Afin de faire face à la crise de la démocratie représentative et de la gouvernance en Afrique, il s’agit de réinventer le «post-colonialisme» et le saisir comme une opportunité pleine d'exigence pour remettre en cause le modèle politico-administratif hérité de la colonisation et s’appuyer sur les institutions démocratiques endogènes dont la pyramide part des espaces de vie des populations à l’instar du village et du quartier, et construire les convergences panafricaines « consolidantes « de la souveraineté à partir du prisme de la jeunesse et du dialogue entre générations. La souveraineté politique, économique, monétaire, éducative, sociale et culturelle s’avère le prix à payer pour franchir le cap de la transformation positive de notre civilisation et offrir, ouvrir et réussir un avenir pour la jeunesse africaine.