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1 mai 2025
International
KAMALA HARRIS ENTRE DANS L'HISTOIRE
Forte d'un parcours brillant, elle rêvait de devenir la première femme présidente noire des Etats-Unis. Elle a finalement brigué la vice-présidence mais avec, sans doute, un oeil sur 2024 et l'espoir de briser, alors, l'ultime plafond de verre
C'est la consécration d'une carrière hors normes : Kamala Harris, ancienne procureure et fille d'immigrés, entre dans l'Histoire comme la première femme à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis.
A 56 ans, la dynamique et pugnace sénatrice de Californie a permis à Joe Biden, 77 ans, d'engranger les voix d'un électorat plus divers qui avait soif de se voir mieux représenté au sommet du pouvoir. A tel point que certains électeurs disaient voter non pas pour M. Biden mais pour elle, la fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne.
Pendant la campagne, celle qui sera aussi la première personne noire à devenir vice-présidente du pays, a appelé sans relâche à une mobilisation historique des femmes et des minorités, en dénonçant les tentatives d'entraver le scrutin dans des Etats républicains.
"Pourquoi croyez-vous que tant de gens puissants (...) essayent de vous empêcher de voter", a-t-elle demandé en Géorgie, l'un des Etats-clés de l'élection. "Ils connaissent votre pouvoir", a-t-elle répondu. "Ne laissez personne vous mettre hors-jeu."
Arborant toujours un masque contre le coronavirus et respectant les distances de précaution comme Joe Biden, elle a mené une campagne plus active que le septuagénaire, dansant au rythme des fanfares ou s'entretenant avec les clients de cafés... en extérieur, pandémie oblige.
Elle a aussi rencontré à Milwaukee la famille de Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police, en pleine vague de colère historique contre le racisme aux Etats-Unis.
Pionnière
Forte d'un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain malgré des chapitres controversés, elle rêvait de devenir la première femme présidente noire des Etats-Unis.
Elle a finalement brigué la vice-présidence mais avec, sans doute, un oeil sur la présidentielle de 2024 et l'espoir de briser, alors, l'ultime plafond de verre.
Kamala Harris accumule déjà les titres de pionnières.
Elle a grandi à Oakland, où ses parents - un père professeur d'économie et une mère, aujourd'hui décédée, chercheuse spécialiste du cancer du sein - militaient pour les droits civiques.
Diplômée de l'université Howard, fondée à Washington pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation, elle rappelle régulièrement son appartenance à l'association d'étudiantes noires "Alpha Kappa Alpha".
Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l'Etat le plus peuplé du pays.
Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s'inscrivant comme la première femme originaire d'Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l'histoire.
Ses interrogatoires serrés de candidats présidentiels à des postes que le Sénat doit confirmer l'ont depuis fait connaître, comme face aux juges nommés à la Cour suprême Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett.
Pendant la primaire démocrate, elle avait d'ailleurs promis de "mener le réquisitoire" contre Trump.
"Monstre"
Mais lors d'un des débats, c'est contre Joe Biden qu'elle avait fait des étincelles, en l'attaquant sur ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970.
En racontant comment, petite fille, elle était dans l'un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs, elle avait ému, et bondi brièvement dans les sondages.
Peinant à définir clairement sa candidature, elle avait toutefois jeté l'éponge.
Ses expériences dans les branches législative, judiciaire et exécutive du pouvoir, et sa proximité avec Beau Biden, fils de Joe et ancien procureur du Delaware décédé d'un cancer en 2015, ont malgré tout convaincu son ex-rival de la choisir comme colistière.
Il compte aussi sur son image moderne de femme se présentant en "Momala", fière de sa famille mixte et recomposée. Son époux, l'avocat blanc Douglas Emhoff, a lui aussi participé activement à la campagne présidentielle.
Mais son passé de procureure pèse aussi contre elle. Des électeurs noirs et progressistes déplorent sa réputation de dureté, notamment en punissant strictement de petits délits qui ont, selon ses détracteurs, affecté surtout les minorités.
Face à Mike Pence, dans le seul débat des vice-présidents, elle avait attaqué à de multiples reprises la gestion par l'exécutif de la crise du coronavirus, qu'elle a qualifiée de "plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire" du pays.
Le lendemain, Donald Trump l'avait traitée de "monstre" qui ne dit que "des mensonges". Il n'a de cesse de mettre en garde contre ses opinions, qui feront, selon lui, plonger l'Amérique dans un "socialisme" honni.
BIDEN, LA MAISON BLANCHE EN POINT D'ORGUE D'UNE VIE D'ÉPREUVES
Couronnement d'une vie passée en politique et jalonnée d'épreuves, le démocrate, 77 ans, entrera dans les livres d'histoire comme l'homme qui a fait tomber Donald Trump
Couronnement d'une vie passée en politique et jalonnée d'épreuves, Joe Biden, 77 ans, entrera dans les livres d'histoire comme l'homme qui a fait tomber Donald Trump.
Après les tragédies familiales, deux premières tentatives présidentielles ratées et une campagne bouleversée par la pandémie, le vétéran de la politique va accomplir son rêve: pousser à nouveau les portes de la Maison Blanche, cette fois dans les habits de président.
"Restaurer l'âme de l'Amérique": se présentant en rassembleur face à un Donald Trump qu'il accuse d'avoir "déchiré" le pays, l'ancien vice-président sera resté fidèle à cette promesse de campagne depuis les premiers instants de sa candidature, en avril 2019, jusqu'à la victoire.
Celui qui deviendra, en janvier, le plus vieux président des Etats-Unis a juré de tendre la main aux électeurs du tempétueux milliardaire républicain.
"Nous ne sommes pas des ennemis", a-t-il lancé dans les dernières heures d'une élection marquée par une agressivité sans précédent.
C'est dans un brusque passage du triomphe à la douleur qu'il avait démarré, à seulement 29 ans, sa carrière nationale.
Jeune sénateur-élu de son Etat du Delaware, il fête, fringant et entouré de sa famille radieuse, la victoire en novembre 1972. Un mois plus tard, son épouse et sa fille d'un an étaient tuées dans un accident de voiture, ses deux fils blessés.
Ce drame, puis la perte de son fils aîné en 2015, nourrissent l'empathie qu'il offre aux Américains. La compassion, Joe Biden en a fait l'un de ses plus célèbres traits de caractère politique.
En 2020, le port altier de ses débuts est toujours là et les grandes envolées passionnées aussi.
Mais le vieux lion de la politique ne remplit plus ses costumes bien taillés comme à ses grandes heures de vice-président de Barack Obama. Debout, ses jambes semblent désormais fragiles. Et sa fine chevelure blanche cache mal son crâne.
Certains, même parmi ses soutiens, craignaient que Joe Biden, enclin aux gaffes et dérapages, ne trébuche, voire s'effondre, lors de sa longue bataille contre Donald Trump, tribun de 74 ans au style plus agressif.
La pandémie de Covid-19, qui a brusquement paralysé la campagne en mars, l'a privé de l'un de ses atouts: le contact direct avec les électeurs.
S'il a repris fin août un rythme plus soutenu de voyages, son respect strict des consignes sanitaires a largement bridé sa présence sur le terrain. Et, selon ses détracteurs, lui a permis de mener campagne loin des électeurs, en évitant souvent la presse.
Donald Trump, qui le surnomme "Joe l'Endormi", raille les questions "faites pour un enfant" que les journalistes lui posent, et ne manque pas de l'attaquer sur sa forme.
Les bredouillements et égarements de Joe Biden, bègue dans son enfance, tournent en boucle sur les comptes Twitter "trumpistes".
Et l'entourage du milliardaire décrit carrément le démocrate comme un vieillard sénile.
Vote-face historique
L'ex-bras droit de Barack Obama avait signé un revirement historique en politique américaine lorsqu'il avait décroché, au printemps, une victoire triomphante à la primaire démocrate.
Jugé par certains trop vieux, trop centriste, Joe Biden avait encaissé trois premiers échecs cuisants, avant de remporter une large majorité en Caroline du Sud grâce aux suffrages des électeurs afro-américains, pierre angulaire pour tout démocrate briguant la Maison Blanche.
Fort de cette victoire, le candidat avait rallié rapidement les soutiens des autres modérés, puis battu son grand rival Bernie Sanders.
Contrairement à l'âpre et longue bataille de 2016 entre ce dernier, socialiste autoproclamé, et Hillary Clinton, Joe Biden avait réussi à vite rassembler l'aile gauche du parti, animée par un même objectif: battre Donald Trump.
Reste à voir si le "rassembleur" modéré parviendra à tenir ses troupes une fois installé à la Maison Blanche.
Même si Joe Biden se présente, selon les mots de Barack Obama, avec le "programme le plus progressiste" de l'histoire des présidentielles américaines, certains à gauche le trouvent encore trop tiède. Et grincent quand il parle de reprendre le dialogue avec les républicains.
"Pas rancunier"
La troisième tentative fut donc la bonne pour cette figure de l'establishment, après l'échec aux primaires démocrates de 1988 et 2008.
Lors de son premier essai, il avait dû rapidement jeter l'éponge après avoir grandement plagié un discours du travailliste britannique Neil Kinnock.
Sénateur pendant plus de 35 ans (1973-2009) puis vice-président de 2009 à 2017, le septuagénaire a arpenté pendant des décennies les couloirs du pouvoir à Washington.
Une longue vie politique jalonnée d'épisodes controversés, mais aussi de réussites qu'il brandit aujourd'hui.
Dans les années 1970, en pleine déségrégation, il s'oppose à la politique dite du "busing", visant à transporter en car des enfants noirs dans des écoles à majorité blanche pour favoriser la mixité.
Cette position satisfait alors des électeurs blancs du Delaware mais reviendra le hanter des décennies plus tard, lorsque la sénatrice noire Kamala Harris, alors sa rivale pour la primaire démocrate, la lui reproche en plein débat télévisé.
Affichant qu'il n'est "pas rancunier", Joe Biden la choisit malgré tout comme colistière. Première candidate noire et d'origine indienne à briguer ce poste, elle deviendra en janvier la première femme vice-présidente des Etats-Unis.
Populaire chez les Afro-Américains, Joe Biden avait aussi, à ses débuts comme élu local à Wilmington, prôné le développement des logements sociaux, au grand dam des habitants blancs. Et il raconte souvent comment son expérience de maître-nageur dans un quartier majoritairement noir a fondé son engagement politique.
D'autres épisodes sont revenus plomber sa campagne pour la Maison Blanche: son vote pour la guerre en Irak de 2003 ou l'audition houleuse au Sénat en 1991, sous sa houlette, d'Anita Hill qui accusait le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel.
Et son soutien appuyé à une "loi sur la criminalité" de 1994, jugée responsable de l'explosion du nombre de détenus, dont une grande proportion d'Afro-Américains.
"Une erreur", reconnaît aujourd'hui Joe Biden, qui insiste lui sur un autre pan de cette vaste réforme: une loi contre les violences faites aux femmes, dont il se dit "le plus fier".
En 2017, il s'allie avec sa "grande amie" Lady Gaga pour lutter contre le harcèlement sexuel. Et lundi soir, la star américaine a chanté pour "Joe" lors de son dernier grand meeting de campagne.
Dès son arrivée à la Maison Blanche auprès de Barack Obama, en pleine crise financière, l'ex-sénateur oeuvre à l'adoption par le Congrès d'un immense plan de relance de 800 milliards de dollars.
Un bilan qu'il souligne à l'envi pour affirmer pouvoir à nouveau relancer l'économie, plombée cette fois par la pandémie.
Le "fils de" Scranton
"Il est en politique depuis 47 ans. Il n'a jamais rien fait sauf en 1994, quand il a fait tellement de mal à la communauté noire": Donald Trump cherche à le présenter en créature de ce "marigot" politicien qu'il dénonce sans cesse.
Joe Biden rétorque que cette élection marquait un choix entre les classes ouvrière et moyenne, qu'il défend, et "Park Avenue", la clinquante rue new-yorkaise symbole du riche héritier.
Et souligne fièrement ses origines modestes.
Joseph Robinette Biden Jr. est né le 20 novembre 1942 à Scranton, en Pennsylvanie.
Dans les années 1950, la ville, minière et industrielle, traverse une passe difficile. Son père cherche du travail dans l'Etat voisin du Delaware puis, après des allers-retours, installe toute la famille à Wilmington. Joe Biden a dix ans. Il en fera son fief.
"Mon père disait toujours: +Champion, on prend la mesure d'un homme non pas selon le nombre de fois qu'il est mis à terre, mais d'après le temps qu'il met à se relever+", rappelle-t-il sans relâche.
Petit garçon, il souffre des moqueries des autres pour son bégaiement. Mais dit avoir appris seul, face au miroir, à surmonter son handicap. Avec l'aide de sa mère qui lui répète alors: "Joey, ne laisse pas ça te définir (...). Tu peux y arriver".
"Je vis dans le Delaware mais je suis un fils de la Pennsylvanie, né à Scranton", a martelé Joe Biden dans les dernières heures de la campagne, sillonnant son Etat natal où les sondages étaient serrés.
Affront ultime au démocrate, Donald Trump l'accuse d'avoir "abandonné" la Pennsylvanie et de menacer son secteur de fracturation hydraulique.
"Fier de moi ?"
Les manières très tactiles de Joe Biden ont été dénoncées par des femmes qui trouvaient ces gestes déplacés. Promettant de faire désormais attention à "l'espace personnel" des autres, le démocrate s'était excusé en avril 2019.
Lui-même accusé d'agression sexuelle ou harcèlement par plus d'une dizaine de femmes, Donald Trump n'a que peu commenté les graves accusations d'une femme, Tara Reade, qui affirme que Joe Biden l'a agressée dans les années 1990. Ce qu'il rejette catégoriquement.
Faisant campagne pour lui aux quatre coins du pays, son épouse Jill Biden, 69 ans, est restée discrète face à cette accusation.
Enseignante dynamique, elle est l'un de ses meilleurs atouts de campagne. Le couple s'est marié en 1977 et a une fille, Ashley.
Encore petits, ses deux fils survivants, Beau et Hunter, lui avaient eux-mêmes suggéré d'épouser Jill, a raconté Joe Biden dans des mémoires, où il affirmait: "Elle m'a redonné la vie".
"Cela ne disparaît jamais": très proche de sa famille, il évoque souvent la douleur qui l'habite encore depuis le décès en 2015 de son aîné, Beau Biden, d'un cancer du cerveau. Une perte qui l'avait retenu de se lancer dans la présidentielle de 2016.
Veuf après l'accident de voiture tragique, Joe Biden avait pris, en janvier 1973, ses fonctions de sénateur au chevet du lit d'hôpital de ses fils blessés.
Encore aujourd'hui, il s'arrête souvent saluer des pompiers en rappelant que ce sont eux qui ont "sauvé la vie" de ses garçons. Et la sienne.
En 1988, les pompiers l'avaient transporté en urgence à l'hôpital après une rupture d'anévrisme. Son état avait été jugé si grave qu'un prêtre avait été appelé pour lui donner les derniers sacrements.
Catholique fier de ses origines irlandaises, Joe Biden se rend tous les dimanches, ou presque, à la petite église St. Joseph on the Brandywine dans son quartier cossu de Wilmington.
C'est là, dans le cimetière, que reposent ses parents, sa première épouse Neilia et sa fillette Naomi ainsi que, plus loin sous une pierre tombale décorée de petits drapeaux américains, Beau.
En janvier, Joe Biden avait confié à propos de son fils: "Tous les matins je me lève et (...) me demande: +Est-il fier de moi ?+".
LA FIN DU CAUCHEMAR TRUMP
C'est désormais officiel, Joe Biden a remporté l'élection présidentielle américaine - Kamala Harris devient la première femme dans l'histoire à entrer à la Maison Blanche, et bien sûr la première noire - Toute la planète jubile
C'est désormais officiel. Joe Biden a remporté l'élection présidentielle américaine ce samedi après un duel serré face à Donald Trump. Le démocrate a remporté la Pennsylvanie et ses 20 grands électeurs, selon l'agence de presse américaine Associated Press et plusieurs médias américains. Cela lui permet de passer la barre des 270 grands électeurs nécessaires pour être élu président des Etats-Unis.
En effet, Joe Biden dispose désormais de 284 grands électeurs, contre 214 pour Donald Trump. Le suspense a donc duré après l'"Election Day" de ce mardi 3 novembre, avec le long dépouillement dans les différents Etats américains, dont les Etats-clés, en raison du niveau record du vote par correspondance.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Joe Biden s'était exprimé depuis Wilmington, son fief dans le Delaware. "Nous allons gagner cette élection avec une majorité claire" avait alors assuré le candidat démocrate, appelant la nation à "se rassembler". Joe Biden avait esquissé les priorités de son début de futur mandat : la lutte contre la pandémie de Covid-19, et les "défis sanitaires, économiques, climatiques, sociétaux".
Pour Donald Trump, "l'élection n'est pas terminée"
Dans un communiqué, Donald Trump a accusé Joe Biden de se "précipiter pour se présenter faussement" en vainqueur. Il n'a donc pas l'intention de concéder sa défaite pour le moment. Quelques minutes avant l'annonce de l'élection de Joe Biden, dans un nouveau tweet, il avait même déclaré : "J'ai gagné cette élection, et de beaucoup !". Le tweet du républicain a été signalé par Twitter, comme la plupart de ses messages postés ce jour.
Donald Trump s'est rendu ce samedi à son club de golf à Sterling, en Virginie, sa première sortie depuis le jour de l'élection présidentielle.
Forte participation
L'élection a suscité la plus forte participation depuis que les femmes ont le droit de vote : 160 millions d'Américains ont voté, soit une participation estimée à 66,9%, contre 59,2% en 2016, selon le US Elections Project.
L'arrestation du porte-parole de l'opposition ivoirienne et président du Front Populaire Ivoirien (FPI), a été confirmée samedi par un cadre de son parti et une source gouvernementale.
L'arrestation de Pascal Affi N'Guessan, porte-parole de l'opposition ivoirienne et président du Front Populaire Ivoirien (FPI), a été confirmée samedi par un cadre de son parti et une source gouvernementale. D'après cette source, l'opposant, qui faisait l'objet de poursuites, cherchait à fuir vers le Ghana.
"Affi N'Guessan a été arrêté dans la nuit. Il se rendait à Bongouanou", a déclaré Eddie Ane, cadre du Front Populaire Ivoirien (FPI) dont Pascal Affi N'Guessan est le président. "M. Affi N'Guessan a été arrêté près de la frontière avec le Ghana. Il était en fuite", a confirmé une source gouvernementale. Akoupé se trouve sur la route entre Abidjan et Bongouanou qui n'est pas très loin du Ghana.
"Nous avons appris la nouvelle de son arrestation, je sors de la DST (Direction de la Surveillance du territoire), on m'a répondu qu'il n'y était pas. Je pars à la préfecture de police pour une autre vérification", a précisé à l'AFP un de ses avocats Me Félix Boble.
Trois membres de l'opposition poursuivis pour "complot contre l'autorité de l'État"
Le procureur d'Abidjan Richard Adou avait annoncé jeudi que Pascal Affi N'Guessan, ainsi que l'ancien ministre Abdallah Mabri Toikeusse étaient "en fuite et activement recherchés".
Les deux hommes politiques, ainsi que Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du principal parti d'opposition de l'ancien président qui a déjà été arrêté, font l'objet d'enquêtes pour "complot contre l'autorité de l'État", "mouvement insurrectionnel", "assassinat" et "actes de terrorisme", selon le procureur.
L'opposition qui avait boycotté la présidentielle du 31 octobre dont elle ne reconnaît pas le résultat, avait lancé une campagne de désobéissance civile avant le scrutin. Elle avait aussi annoncé la formation d'un pouvoir parallèle dit de "Conseil national de transition" après l'élection.
Le président Alassane Ouattara, que l'opposition dit ne plus reconnaître comme président a été réélu pour un troisième mandat controversé sur le score écrasant de 94,27 %. Une quarantaine de personnes ont été tuées dans les violences liées à l'élection depuis le mois d'août.
ALPHA CONDE PROCLAME VAINQUEUR
La Cour constitutionnelle de Guinée a validé samedi l'élection du président sortant Alpha Condé à un troisième mandat lors du scrutin du 18 octobre.
La Cour constitutionnelle de Guinée a validé samedi l'élection du président sortant Alpha Condé à un troisième mandat lors du scrutin du 18 octobre. L'organisme juridique a également rejeté les recours déposés par l'opposition pour fraude.
Deux semaines après les résultats de la présidentielle en Guinée, Alpha Condé a été définitivement proclamé, samedi 7 novembre, président de Guinée pour un troisième mandat consécutif à l'âge de 82 ans, après des mois d'une contestation qui aura coûté la vie à des dizaines de civils.
La Cour constitutionnelle a rejeté les recours du principal challenger d'Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres des douze candidats à la présidentielle du 18 octobre. Elle a validé les résultats proclamés par la commission électorale nationale (Céni), qui décerne la victoire à Alpha Condé dès le premier tour.
«NOUS AVONS VOULU EVITER LE SCENARIO A LA RWANDAISE»
Selon le ministre de la Sécurité et de la Protection civile de la Guinée, Damantang Albert Camara, il fallait assurer leur sécurité afin d’éviter un scénario à la rwandaise.
La mise en résidence surveillée des leaders de l’opposition et principalement de Mamadou Cellou Dalein Diallo n’était pas forfuite. Selon le ministre de la Sécurité et de la Protection civile de la Guinée, Damantang Albert Camara, il fallait assurer leur sécurité afin d’éviter un scénario à la rwandaise.
Monsieur le ministre, pourquoi avoir mis le principal opposant, Cellou Dalein Diallo, qui a déclaré avoir remporté le scrutin avant la publication des résultats par la CENI, en résidence surveillée ?
Si vous étiez là le 18 octobre jusqu’au moment où on le confinait chez lui, vous alliez comprendre. Je pense qu’ils (opposants, Ndlr) nous ont même reproché de ne l’avoir pas fait plus tôt. La violence était telle, en Guinée, qu’on a voulu à tout prix éviter un scénario à la rwandaise. Vous avez aujourd’hui une catégorie de personnes qui n’ont aucun intérêt à ce que l’Etat fonctionne normalement, qui souhaitent à tout prix qu’on rentre dans une nouvelle transition. Vous avez des gens qui étaient habitués à fonctionner dans un cadre plus ou moins chaotique et qui ne peuvent pas s’accommoder des règles normales de la démocratie. Donc, l’hypothèse d’un scénario à la rwandaise n’est absolument pas à exclure. Des gens qui seraient prêts à sacrifier une ou deux grandes personnalités soit du pouvoir, soit de l’opposition, pour que les communautés s’affrontent entre elles, on n’allait pas prendre ce risque-là. Donc, quand vous avez toutes les menaces extérieures qui pesaient sur la Guinée, on a estimé qu’un certain nombre de personnalités politiques bien identifiées, devraient être mises en sécurité pour éviter tout risque. C’est ce qui a valu à Cellou (Dalein Diallo) d’être mis en résidence surveillée . Et deux jours après que l’accalmie est revenue, nous avons décidé de lever le dispositif.
Donc, il n’était pas le seul à être dans cette situation ?
Non ! Il n’était pas le seul, sauf que Cellou était médiatique. Il en a parlé. Moi même, par exemple pendant cette période-là, ma garde a été triplée.
Donc, c’était aussi bien valable pour l’opposition que le camp au pouvoir ?
Sauf que nous, étant aux affaires, on ne pouvait pas se contenter de rester à la maison. J’habite juste à côté d’ ici (l’interview a été réalisée dans son bureau, Ndlr) mais on a préféré faire attention à certaines personnalités par rapport à un certain nombre de menaces que je ne peux pas évoquer forcément ici mais qu’il fallait prendre au sérieux.
Nous avons aussi constaté que le réseau social Facebook a été bloqué. Peut-on en connaître les raisons ?
Parce que ces jours-ci, on a eu à faire à une surenchère violente de fakenews qui ne permettait pas d’assurer la sérénité nécessaire à l’aboutissement de ce processus-là. On a eu des choses extrêmement graves et des procédures judiciaires sont en cours. Mais, je pense qu’on ne pouvait pas prendre le risque de laisser ça continuer.
M. le ministre, des manifestations en Guinée sont souvent suivies de mort d’hommes. Les manifestants accusent les forces de l’ordre qui réfutent les accusations. D’où proviennent alors ces tirs ?
C’est un véritable défi qui est posé à notre Etat, à notre démocratie. Effectivement, la première chose qu’il faut retenir, c’est que depuis 2010, on doit être aujourd’hui à plus de 600 manifestations, la plupart autorisées, de rares fois refusées pour les questions, par exemple d’itinéraire choisi ou de timing. Même pendant l’épidémie Ebola, l’opposition a manifesté. On a pourtant tenté de les en dissuader, mais, ils n’ont rien voulu entendre. Ce qu’il faut savoir c’est que sur le parcours des manifestations qui est défini, même lorsque la manifestation est terminée, même lorsqu’elle est violente et qu’il y’a des échauffourées, il n’y a jamais eu de morts. Il y a des blessés parfois très graves des deux côtés. En face, on a des gens armés de lancepierre, de pierres et une heure de temps après, on entend qu’à cinq, dix kilomètres à l’intérieur des quartiers qu’il y a une jeune fille qui a reçu une balle en pleine tête ; un garçon qui revenait de révision qui a reçu une balle en pleine tête dans des conditions qu’on n’a jamais eu à élucider. A qui profitent donc ces morts ? Des gens qui ne représentent aucune menace pour un Etat, qui ne sont ni leaders d’opinion, ni syndicalistes, ni chefs de parti, qui ne sont même pas des bandits, qui ne sont même pas dépouillés, qu’on retrouve morts, avec des balles en pleine tête, en plein quartier comme par hasard le jour où il y a des manifestations. Nous, l’Etat, sommes en permanence en train d’essayer de nous défendre, d’expliquer aux gens que ça ne peut pas venir de nous parce que les consignes sont claires. Qu’il y ait l’hypothèse de bavure, je ne l’exclus pas. Ça existe dans tous les pays. J’ai vu dernièrement en France avec les gilets jaunes. Aux EtatsUnis, n’en parlons pas. Ça peut arriver, les bavures et que certains gendarmes, policiers se livrent à des exactions, encore faudrait-il savoir dans quelles conditions mais dire que l’Etat donne des consignes et qu’il y a une répression organisée pour viser des manifestants, c’est archifaux ! Par contre, il est évident qu’il y a un certain nombre de personnes qui ont intérêt à ce qu’il y’ait des violences. Elles se déroulent dans des conditions telles qu’il est très difficile de mener des enquêtes et d’aboutir à la vérité parce que tout simplement, systématiquement, les corps sont déplacés dans des conditions qui prêtent à questions. La Croix Rouge n’a pas le droit de toucher un cadavre. C’est clair. C’est dans ses règlements. Elle le sait et systématiquement nous déposons des corps dans les hôpitaux sans avoir la présence d’un officier de police judiciaire et sans qu’il y ait possibilité de remonter aux éléments qui ont entrainé la mort de ces personneslà. Ni de mettre en place une procédure pour que tout corps qui est déposé dans une morgue officielle fasse l’objet d’une déclaration en bonne et due forme avec les témoins et ainsi de suite pour pouvoir remonter à la vérité, à faire des enquêtes. Ça a permis de diminuer un peu les morts qu’on avait dans les manifestations parce que ce n’est plus aussi facile pour n’importe qui de venir jeter un cadavre dans une morgue et s’en laver les mains. Nous avons aussi plusieurs éléments qui indiquent qu’il y a d’autres personnes qui tirent pendant les manifestations. Les dernières autopsies qui ont été faites, il y a des cadavres qui arrivent et la balle ne se trouve plus dans le corps comme par hasard. Sur les balles qu’on a trouvées par exemple, il y en avait deux qui avaient été tirées de fusils de guerre. Mais l’une des balles avait été introduite dans le corps à l’aide d’une pince et les deux autres, c’était des balles de fusils artisanaux. Voilà un peu la nébuleuse qui entoure les questions de morts pendant les manifestations. Mais l’exploitation politique qui en est faite est telle qu’il est difficile d’aboutir à la vérité. Il n’y a pas suffisamment de sérénité autour de ces questions-là. On vient de découvrir que de plus en plus, c’était des tirs de fusil à calibre 12 mais également à la K47. Ce qui a fait dire aux communicants de l’opposition que la Police avait changé de méthode. Le pire des choses pour un Etat, c’est de ne pas pouvoir identifier des morts violentes. Mais dire qu’il y a des Forces de l’ordre qui, systématiquement, abattent des citoyens, c’est archi faux. Maintenant, notre devoir, c’est de trouver qui le fait et de ce côté-là, je suis obligé de reconnaitre, que nous n’avons pas réussi à le faire jusqu’à présent. En France par exemple, 23% des affaires criminelles ne sont jamais résolues. Les Etats-Unis, c’est 40%. Pourtant ils ont une police scientifique. Que faire dans un pays où nous n’avons pas de police scientifique, pas la possibilité de remonter à la scène de crime, pas de témoins. C’est quand même extraordinaire.
Quid des affrontements inter-ethniques qui ne datent pas d’aujourd’hui. Certes ! Mais ils semblent prendre de l’ampleur ?
Les affrontements intercommunautaires ne datent d’aujourd’hui. Ils ont été cristallisés depuis de nombreuses années et effectivement, à chaque échéance électorale, sans doute attisés par un certain nombre de discours irresponsables, ils renaissent. Ça également, c’est un gros défi. Mais, la satisfaction qu’on a, c’est que ce genre de drame est en train de se régler directement par les populations elles-mêmes. C’est dommage de le dire mais c’est peut-être l’équilibre de la violence et de la terreur qui fait que chacun a compris que ce n’était pas la peine de continuer dans cette voie. Les sages des différentes communautés dans les quartiers où cela se passait ont décidé de se rencontrer et de se dire : «arrêtons ces bêtises-là. On n’a rien à gagner à s’affronter entre nous» ; et dans certaines localités, ça marche. Les choses se sont apaisées.
Des archives photos ou vidéos montrent aussi qu’il y a beaucoup d’armes qui circulent dans votre pays.
C’est un problème récurrent et constant en Guinée qui existe depuis les guerres du Sierra Léone et du Libéria. Aujourd’hui, avec le contexte sous-régional, notamment avec ce qui se passe au Mali, il y a eu un véritable problème de circulation d’armes et pas seulement des armes légères. Donc, on sait que les gens en disposent un peu partout et ça aussi, c’est un élément qui favorise ce climat de peur et de violence.
L’Etat guinéen a prévu de durcir ses interventions dans certains quartiers. Comment comptez-vous vous y prendre alors que la police n’arrive pas à accéder à certains quartiers ?
Nous faisons avec les moyens du bord et en fonction du terrain. Il y a des moments où on est obligés d’aller à pied parce que certains ne sont pas lotis. C’est une des parties de la problématique. Vous avez toute cette zone qui n’a jamais été lotie et qui a été peuplée, plus ou moins «sauvagement». Ce qui crée des climats de tensions ; qui fait qu’à l’intérieur d’une même ville, d’une même capitale, vous avez des zones de replis identitaires. Les gens confondent la zone à leur village d’origine. Ils recréent les mêmes conditions de la campagne en ville. Vous avez des gens qui sont dans ces quartiers qui ne sont jamais arrivés à Kaloum. Ils vivent dans ces quartiers comme ils vivent dans leurs villages d’origine. Et donc, ça crée en plus cette crispation identitaire qui fait que tant qu’on n’aura pas aménagé ces endroits pour qu’on soit dans une zone urbaine avec une école, un hôpital et un commissariat par exemple, ce sera plus ou moins difficile d’accès. C’est un autre défi également. Tous ces quartiers sont des quartiers contestataires. Vous avez une majorité de gens qui se défendent mais qui sont pris en otage par un climat de terreur, de violence, de suspicion par des bandes de jeunes qui, en dehors de toute autorité, sèment la terreur dans ces quartiers. Donc, nettoyer ces quartiers, c’est rendre service à ceux qui y habitent. Tous les deux côtés de ces quartiers-là, c’est de l’UFDG (parti de Cellou Dalein Diallo, Ndlr). Je ne révèle rien. A l’époque, le sigle, c’était le RPG. Les partis s’identifiant pour la plupart du temps à des zones géographiques, à des régions. Les quartiers de Conakry également qui reçoivent les ressortissants de ces régions-là, s’identifient la plupart du temps à ces partis politiques. C’est malheureux, mais c’est comme ça.
Pourquoi, on constate que c’est plus la société civile ou les citoyens qui s’organisent pour ramener la paix sociale dans les quartiers. Est-ce qu’il ne faudrait pas penser à mettre un département ministériel ?
On a fait le département des Droits de l’Homme et de la Citoyenneté. Tous nos discours appellent au calme. Le secrétariat aux Affaires religieuses travaille avec les imams et les prêtres. Le piège avec l’Etat qui organise, c’est que l’Etat étant considéé comme partie prenante, il peut y avoir une suspicion. On essaie de favoriser toutes ces organisations-là pour essayer de travailler sur le terrain afin de ramener la paix. Mais, je crois que le premier vecteur de paix, c’est d’abord le discours. Là où je m’interroge sur l’approche qui est faite, pas forcément par les médias mais également pour les organisations de défense des droits de l’homme, de société civile, c’est de comprendre que c’est l’Etat seul qui a la responsabilité de maintenir la paix et le respect des droits de l’homme. En faisant cette approche, on passe à côté de la question parce que les acteurs de la société civile, ceux qui sont sur le terrain ont un véritable pouvoir. L’Etat peut dire ce qu’il veut. Ça ne reste que l’Etat. Mais quand vous avez des leaders qui vont droit au chapitre, qui sont suivis par des militants et qui disent : «on vous a volé votre victoire, restez dans la rue jusqu’à ce qu’on vous rende vos voix », quel que soit ce que l’Etat dit derrière, ça ne marche pas. Malgré tout ce qui s’est passé, je n’ai pas par exemple entendu le leader de l’UFDG appelé au calme. C’est bien que l’Etat fasse ce qu’il a à faire mais penser que l’Etat seul peut y arriver, c’est faux. C’est pour cela qu’on salue les organisations de la société civile, on les encourage. On les aide de manière discrète la plupart du temps. On a mis en place une commission présidée par Monseigneur Coulibaly pour engager un dialogue au niveau national. Il y a beaucoup de choses qui sont faites sans compter ceux dont on s’abstient de révéler. Vous savez quand vous avez sous les yeux un jeune agent qui sort de l’école de police qui se fait massacrer, arracher les yeux et que vous faites l’effort de ne pas montrer les images pour ne pas susciter la colère des citoyens pendant que toute la communauté internationale nous tombe dessus en disant que c’est nous qui tuons les gens. Ça, les gens n’en parlent pas. Quand vous évitez d’évoquer un certain nombre d’exactions, pour éviter que les autres familles se fassent justice elles-mêmes, que vous cachez volontairement les images de ces policiers qui sont crucifiés, tout çà c’est un effort de l’Etat mais on ne le voit pas. Il faut vraiment un effort pour éviter que les choses s’embrasent mais si on est les seuls, quels que soient les efforts qu’on fera, ça ne marchera pas. Il faut qu’on soit deux à le faire.
Quel est le problème entre la Guinée et Amnesty International ?
J’ai l’impression qu’en Afrique quand vous êtes au pouvoir, vous êtes forcément un dictateur, quand vous êtes dans l’opposition, vous êtes un saint. C’est la donne. Amnesty International et Human Right Watch ont des organisations en Guinée, des organisations de défense des droits de l’homme qui leur envoient des rapports. Quand vous savez à quel point la société civile est politisée, quelle est la part d’objectivité de ses rapports ? Quand je dis politisé, c’est des deux côtés. Ironie du sort, c’est que vous avez des organisations internationales qui sont respectées comme étant les meilleures spécialistes des droits de l’homme qui sont totalement politisées. Il y en a un ici qui faisait partie de la commission mise en place par Dadis (Camara) pour enquêter sur les crimes du 28 septembre qui a dit ici, devant le peuple, qu’il n’ ya jamais eu de viols au stade du 28 septembre et qui, aujourd’hui, est c o n s i d é r é comme le véritable spécialiste des droits de l’homme. H u - man Right Watch l e consulte, Amnesty aussi ; pendant c e temps, les spécialistes qui sont ici, ne reçoivent jamais d’appel pour un quelconque rapport que ce soit. En revanche, un certain Aliou Barry qui s’est présenté comme un expert en sécurité, est sur tous les plateaux de France 24 alors qu’il a adhéré officiellement à l’UFDG il y a deux ans de cela. Il a fait son coming-out. Toute la Guinée le sait sauf Amnesty, Human Rights Watch, TV5 monde, France 24 et il est présenté sur les plateaux, comme consultant indépendant qui est capable d’apporter de la lumière. Or, la Guinée doit être le seul pays au monde où les Forces de l’ordre interviennent sans même une arme de réserve. Dans tous les pays du monde, le dispositif de maintien de l’ordre a une unité deux ou trois et dans le véhicule un peu plus loin, vous avez une ou deux personnes qui ont un fusil à lunette qui attendent au cas où dans la foule il y a une personne qui représente une menace sérieuse avec une bombe, une grenade, un fusil ou un couteau, pour permettre de protéger les troupes et tirer sur cette personne. Même ça, le Président Alpha Condé l’a interdit. Si on trouve ça dans les véhicules des Compagnies mobiles d’intervention, la personne va directement en prison.
LE VERDICT DES URNES TOUJOURS ATTENDU AUX ETATS-UNIS
René Lake et Claude Porsella analysent les derniers développements de la présidentielle du 3 novembre alors que Joe Biden se rapproche de la Maison Blanche
René Lake et Claude Porsella analysent les derniers développements de la présidentielle du 3 novembre alors que Joe Biden se rapproche de la Maison Blanche. Le candidat démocrate est effet passé devant le président sortant dans les Etats de Georgie et de Pennsylvanie ce vendredi, selon des décomptes toujours en cours.
DES ÉQUIPEMENTS D’UNE VALEUR ESTIMÉE À 29 MILLIONS FRANCS REMIS À LA POLICE
Les Etats-Unis ont remis des équipements d’une valeur de 29 millions de FCFA à la police sénégalaise en perspective d’un déploiement au Mali
Dakar, 6 nov (APS) – Les Etats-Unis ont remis des équipements d’une valeur de 29 millions de FCFA à la police sénégalaise en perspective d’un déploiement au Mali, a appris l’APS, vendredi.
’’Une équipe de formation du département d’État américain a récemment remis du matériel estimé à environ 29.000.000 FCFA (50.000 dollars) à la police nationale sénégalaise’’, a annoncé l’ambassade américaine dans un communiqué.
La même source précise que ’’ce matériel est destiné à la formation des forces de police, en vue de leur déploiement pour les opérations de maintien de la paix au Mali en 2021’’.
Elle ajoute que ’’le matériel et la formation complémentaire fournis par l’équipe des États-Unis permettront de contribuer à ce que les 270 policiers sénégalais soient totalement préparés pour leur importante mission d’appui, en matière de sécurité régionale’’.
Selon le communiqué, ’’le Bureau de lutte contre le trafic international des stupéfiants (INL) du département d’État américain, en charge de la mise en œuvre du programme international de soutien aux opérations policières de maintien de la paix (IPPOS), poursuit ainsi sa collaboration étroite avec la police nationale sénégalaise’’.
Le document souligne que ’’la remise de ce matériel coïncide avec la réalisation d’un volet complet de formation et de conseil à la police nationale sénégalaise’’.
Le texte précise que ’’ce volet comprend un cours de commandement d’état-major, un cours de formation des formateurs, et un programme de formation préalable au déploiement mandaté par les Nations Unies pour encadrer les instructeurs professionnels de l’académie de formation du groupe d’intervention mobile’’.
Selon le communiqué,’’ces cours témoignent de l’engagement du Sénégal et des États-Unis à envoyer, dans le cadre des opérations des Nations Unies de maintien de la paix, des soldats bien formés et bien équipés’’.
’’Ce partenariat entre les États-Unis et la République du Sénégal à travers la police continue de jouer un rôle essentiel dans la formation de policiers performants, pour soutenir les missions des Nations Unies dans toute l’Afrique’’, souligne la même source.
LES LEÇONS DU SCRUTIN AMÉRICAIN
René Lake, Claude Porsella et Denis Beaver, livrent dans l'émision Washington Forum de VOA, les premiers enseignements de la présidentielle américaine, au lendemain du 3 novembre
L'analyste politique René Lake, le journaliste Claude Porsella et l'avocat Denis Beaver, livrent dans l'émision hebdomaire Washington Forum de VOA, les premiers enseignements de la présidentielle américaine, au lendemain du 3 novembre.
DES FRAPPES AERIENNES SUR LA REGION DU TIGRE
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a prévenu vendredi que l'opération militaire lancée dans la région dissidente comporterait "des frappes aériennes"
Alors que la tension monte entre Addis Abeba et les autorités du Tigré, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a prévenu vendredi que l'opération militaire lancée dans la région dissidente comporterait "des frappes aériennes", appelant la population civile à éviter les rassemblements pour ne pas être touchée.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé à la télévision, vendredi 6 novembre, que des frappes aériennes seraient lancées sur la région dissidente du Tigré (nord) dans le cadre d'opérations de "maintien de l'ordre à grande échelle" conduite par l’armée. "Il y aura des frappes aériennes. Ces frappes aériennes ne visent pas les civils mais des cibles appartenant à ce groupe dangereux", a-t-il précisé, en référence à des installations militaires du parti au pouvoir au Tigré.
Les dirigeants de la région, issus du Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), parti qui a, durant près de trente ans et jusqu'à l'arrivée de Abiy Ahmed en 2018, dominé les structures de pouvoir en Éthiopie, défient depuis plusieurs mois le gouvernement fédéral.