Dakar, 6 nov (APS) – Les Etats-Unis ont remis des équipements d’une valeur de 29 millions de FCFA à la police sénégalaise en perspective d’un déploiement au Mali, a appris l’APS, vendredi.
’’Une équipe de formation du département d’État américain a récemment remis du matériel estimé à environ 29.000.000 FCFA (50.000 dollars) à la police nationale sénégalaise’’, a annoncé l’ambassade américaine dans un communiqué.
La même source précise que ’’ce matériel est destiné à la formation des forces de police, en vue de leur déploiement pour les opérations de maintien de la paix au Mali en 2021’’.
Elle ajoute que ’’le matériel et la formation complémentaire fournis par l’équipe des États-Unis permettront de contribuer à ce que les 270 policiers sénégalais soient totalement préparés pour leur importante mission d’appui, en matière de sécurité régionale’’.
Selon le communiqué, ’’le Bureau de lutte contre le trafic international des stupéfiants (INL) du département d’État américain, en charge de la mise en œuvre du programme international de soutien aux opérations policières de maintien de la paix (IPPOS), poursuit ainsi sa collaboration étroite avec la police nationale sénégalaise’’.
Le document souligne que ’’la remise de ce matériel coïncide avec la réalisation d’un volet complet de formation et de conseil à la police nationale sénégalaise’’.
Le texte précise que ’’ce volet comprend un cours de commandement d’état-major, un cours de formation des formateurs, et un programme de formation préalable au déploiement mandaté par les Nations Unies pour encadrer les instructeurs professionnels de l’académie de formation du groupe d’intervention mobile’’.
Selon le communiqué,’’ces cours témoignent de l’engagement du Sénégal et des États-Unis à envoyer, dans le cadre des opérations des Nations Unies de maintien de la paix, des soldats bien formés et bien équipés’’.
’’Ce partenariat entre les États-Unis et la République du Sénégal à travers la police continue de jouer un rôle essentiel dans la formation de policiers performants, pour soutenir les missions des Nations Unies dans toute l’Afrique’’, souligne la même source.
LES LEÇONS DU SCRUTIN AMÉRICAIN
René Lake, Claude Porsella et Denis Beaver, livrent dans l'émision Washington Forum de VOA, les premiers enseignements de la présidentielle américaine, au lendemain du 3 novembre
L'analyste politique René Lake, le journaliste Claude Porsella et l'avocat Denis Beaver, livrent dans l'émision hebdomaire Washington Forum de VOA, les premiers enseignements de la présidentielle américaine, au lendemain du 3 novembre.
DES FRAPPES AERIENNES SUR LA REGION DU TIGRE
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a prévenu vendredi que l'opération militaire lancée dans la région dissidente comporterait "des frappes aériennes"
Alors que la tension monte entre Addis Abeba et les autorités du Tigré, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a prévenu vendredi que l'opération militaire lancée dans la région dissidente comporterait "des frappes aériennes", appelant la population civile à éviter les rassemblements pour ne pas être touchée.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé à la télévision, vendredi 6 novembre, que des frappes aériennes seraient lancées sur la région dissidente du Tigré (nord) dans le cadre d'opérations de "maintien de l'ordre à grande échelle" conduite par l’armée. "Il y aura des frappes aériennes. Ces frappes aériennes ne visent pas les civils mais des cibles appartenant à ce groupe dangereux", a-t-il précisé, en référence à des installations militaires du parti au pouvoir au Tigré.
Les dirigeants de la région, issus du Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), parti qui a, durant près de trente ans et jusqu'à l'arrivée de Abiy Ahmed en 2018, dominé les structures de pouvoir en Éthiopie, défient depuis plusieurs mois le gouvernement fédéral.
UNE STATUE DE CHEIKH ANTA DIOP DÉVOILÉE À DAKAR
L’intellectuel a bouleversé la vision de l’Histoire africaine, en mettant l’accent sur l’apport de l’Afrique noire à la civilisation, notamment égyptienne. Sa statue est désormais érigée devant l’université et sur l’avenue qui portent son nom
Au Sénégal, une nouvelle statue a été dévoilée au cœur de Dakar, mardi 3 novembre, celle de l’historien Cheikh Anta Diop, décédé en 1986. L’intellectuel a bouleversé la vision de l’Histoire africaine, en mettant l’accent sur l’apport de l’Afrique noire à la civilisation, notamment égyptienne. Sa statue est désormais érigée devant l’université et sur l’avenue qui portent son nom.
C’est une statue en bronze, de deux mètres de haut. Cheikh Anta Diop, en costume cravate, lunettes, le bras droit levé, en face de la grande porte de l’université d’où sort tout juste Hapsa Thiam. Pour cette étudiante en histoire, c’est tout un symbole : « C’est une fierté d’avoir un leader, Cheikh Anta Diop, qui nous a permis vraiment de regarder plus loin, surtout sur la science. Je suis contente. »
Un emplacement choisi avec soin
L’initiative a été lancée par le directeur sortant du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), qui vient d’entrer au gouvernement. Et le rond-point où est érigée la statue n’a pas été choisi au hasard. « Entre étudiants et forces de l’ordre, à chaque fois qu’il y avait des remous, c’était lié au rond-point où les jets de pierre se faisaient. Nous avons pensé mettre là-bas la statue de Cheikh Anta pour dissuader les uns et les autres de jeter des pierres », explique Mansour Ndoye, chef du département des services techniques du campus.
QUAND LES TELEVISIONS AMERICAINES COUPENT L'ALLOCUTION EN DIRECT DE TRUMP
Elles ont estimé que le président américain faisait de la désinformation. Celui-ci venait d'accuser les démocrates d'utiliser des "votes illégaux" pour "voler" la victoire.
La diffusion en direct de la première prise de parole de Donald Trump depuis la nuit de l'élection présidentielle a été interrompue par plusieurs télévisions américaines. Elles ont estimé que le président américain faisait de la désinformation. Celui-ci venait d'accuser les démocrates d'utiliser des "votes illégaux" pour "voler" la victoire.
Plusieurs médias américains se sont trouvés dans une position inconfortable lors de la retransmission en directe de l'allocution de Donald Trump jeudi 5 novembre, lorsque le candidat à la présidentielle américaine s'est mis à parler de "votes illégaux" que les démocrates utiliseraient pour "voler l'élection". Quelques télévisions américaines, estimant qu'il faisait de la désinformation, ont décidé de cesser immédiatement la diffusion de son discours en direct.
Le président des États-Unis prenait la parole pour la première fois depuis la nuit de l'élection présidentielle. Alors que le dépouillement des voix se poursuit, Donald Trump venait de dire, depuis la Maison Blanche, qu'il allait gagner "facilement" si "les votes légaux" étaient comptés, mais que si l'on incluait "les votes illégaux", les démocrates pouvaient "essayer de nous voler l'élection".
Parmi les médias qui se sont offusqués de cette tentative de fabrication d'une "fake news", la chaîne MSNBC a cessé sa diffusion. "Bon, nous voilà encore dans la position inhabituelle de [devoir] non seulement interrompre le président des États-Unis, mais aussi de corriger le président des États-Unis", a lâché le présentateur, Brian Williams.
ANXIEUSE ATTENTE AUX ÉTATS-UNIS
René Lake et Claude Porsella évoquent sur VOA, les derniers devéloppements autour de la présidentielle à l'heure où tous les regards se portent sur les opérations de dépouillement dans six Etats clés
L'analyste politique, René Lake et le journaliste, Claude Porsella donnent leurs apprécations de l'actualité politique américaine suspendue aux opérations de dépouillement toujours en cours après la présidentielle du 3 novembre dernier.
VIDEO
DERNIERE CHANCE DE SURVIE POUR LES RHINOCEROS BLANCS ?
Grâce à la fécondation in vitro, des scientifiques espèrent pouvoir perpétuer leur sous-espèce.
En tout et pour tout, il ne reste au monde plus que deux spécimens de rhinocéros blancs du Nord : Najin et Fatu, une mère et sa fille. Elles vivent sous haute surveillance au sein de la réserve Ol Pejeta, au Kenya, protégées des braconniers et des intrus. Leur reproduction est désormais impossible, faute de mâles encore en vie, mais tout espoir n'est pas perdu : grâce à la fécondation in vitro, des scientifiques espèrent pouvoir perpétuer leur sous-espèce. Un reportage de nos confrères de France 2, Marc de Chlavron, Baptiste Rimbert et Sylvain Barral.
Une émission préparée par Marc de Chalvron, Baptiste Rimbert, Sylvain Barral et Patrick Lovett.
LE SUSPENS CONTINUE AUX USA
Qui du Président sortant républicain Donald Trump ou du candidat démocrate Joe Biden sera le prochain Président des États-Unis ?
Qui du Président sortant républicain Donald Trump ou du candidat démocrate Joe Biden sera le prochain Président des États-Unis ? Il faut attendre quelques heures pour avoir la réponse à cette question, mais les dernières tendances d’hier soir (2 heures du matin Gmt) étaient favorables au candidat démocrate Joe Biden.
On ne connaît toujours pas le nom du prochain Président des Etats-Unis. Mais le candidat démocrate Joe Biden a pris un net avantage avec 264 grands électeurs contre 214 pour Donald Trump, dans le dernier décompte effectué à 2 heures du matin Gmt, hier. Donald Trump a remporté la Floride, un Etat clé, mais aussi le Texas, historiquement républicain, mais que les démocrates avaient l’espoir de décrocher. En revanche, Biden s’est imposé en Arizona, un Etat historiquement républicain, mais aussi dans le Wisconsin sur le fil, un Etat qui avait voté Trump en 2016, tout comme le Michigan. Les résultats de deux États sont particulièrement attendus : Pennsylvanie et le Nevada où Biden est légèrement en avance et où une victoire lui donnerait les six derniers grands électeurs dont il a besoin pour remporter l'élection. Cet Etat démocrate, qui avait donné une victoire assez serrée à Hillary Clinton en 2016, penche pour l’instant pour Joe Biden. Les sondages ont constamment donné un avantage de 4 à 5 points pour Joe Biden. Si près de 80% des votes ont été pris en compte, les bulletins envoyés par correspondance sont acceptés jusqu’au 10 novembre, tant qu’ils ont été envoyés à la date de l’élection ou avant. Donald Trump a d’ores et déjà déclaré qu’il comptait saisir la Cour suprême pour arrêter le décompte des voix. Une manœuvre qualifiée de «scandaleuse» par le camp démocrate.
Facebook et Twitter tentent de contenir Trump et les fausses rumeurs
Facebook et Twitter étaient mobilisés hier mercredi pour contrôler le flot de désinformations et d'accusations alors que le décompte des voix se poursuit aux Etats-Unis. Ces deux réseaux sociaux ont dû faire face, comme ils s'y attendaient, à un flot contenu de désinformations pendant la journée et la nuit de l'élection américaine, notamment de la part du Président Donald Trump qui tente de s'arroger la victoire, mais leurs nombreux garde-fous n'ont pas convaincu de nombreux observateurs et élus démocrates.
Alors que le dépouillement se poursuivait hier mercredi, et que Donald Trump perd son avance dans certains Etats-clés, le candidat républicain a enchaîné les messages insinuant qu'il y a des fraudes électorales. Le feu roulant a commencé mardi soir avec un tweet assurant que ses adversaires essayaient de «voler l'élection» et qu'il ne se «laisserait pas faire». C'était exactement le scénario redouté : le Président a déplacé la guerre de communication et des nerfs, favorisée par de premiers résultats très serrés, sur les réseaux sociaux. Il sème le doute et menace de recourir à la Justice.
Twitter a épinglé sur presque un message sur deux du fil du chef d'Etat cet avertissement : «Une partie ou la totalité du contenu partagé dans ce tweet est contestée et susceptible d'être trompeuse quant au mode de participation à une élection.» Sur Facebook, les messages de Donald Trump étaient encore lisibles, mais le géant des réseaux sociaux leur a adossé un lien vers son centre d'information sur les élections, qui montre les résultats officiels, soit un coude-à-coude avec le démocrate Joe Biden dans la course aux grands électeurs.
«EN CAS DE VICTOIRE CONFIRMEE DE BIDEN, LES IMMIGRES VIVANT AUX USA SANS PAPIERS N’AURONT DEJA PLUS LA PEUR DE L’EXPULSION A TOUT MOMENT»
Résidant aux Etats-Unis depuis plusieurs années, René Lake, expert en développement international, consultant analyste décortique la Présidentielle américaine qui oppose le Président sortant, Donald Trump à Joe Biden
Résidant aux Etats-Unis depuis plusieurs années, René Lake décortique la Présidentielle américaine qui oppose le Président sortant, Donald Trump à Joe Biden. Consultant, analyste, expert en développement international, il revient dans cet entretien fait par mail sur l’impact de l’élection américaine en Afrique en général et au Sénégal en particulier.
Comment s'est passée l’élection américaine du mardi 3 novembre 2020?
Contrairement à ce que de nombreux observateurs avaient prédit, les élections du 3 novembre se sont déroulées sans incidents et en toute tranquillité. Pour l’Africain, le Sénégalais que je suis, il était étonnant de constater hier (avant-hier mardi, Ndlr), dans les rues de la capitale américaine que la plupart des boutiques, des commerces, des banques et autres immeubles commerciaux se sont barricadés en mettant de grosses feuilles de contreplaqué sur leur vitrine pour se protéger d’éventuelles émeutes qui pouvaient accompagner la journée de vote. Un tel spectacle est tout à fait inédit ici aux États-Unis, d’autant plus que ce n’est pas juste ici à Washington DC que de telles précautions ont été prises, mais bien partout dans les grandes villes du pays. Je disais à quelques amis que l’on se croirait au Nigeria en période électorale à l’époque d’Abacha. Ceci dit, rien ne garantit que le calme va persister après l’annonce d’ici peu des résultats finaux, puisque pour l’instant, Biden et Trump sont au coude à coude, même si l’ancien vice-président semble avoir un avantage.
Quel impact l'élection peut-elle avoir sur l'Afrique, selon la politique incarnée par le vainqueur ?
Les quatre années Donald Trump ont été des années perdues dans la relation Afrique Etats-Unis. Les échanges commerciaux entre Washington et le continent ont baissé de près de moitié. Pour l’année 2019, ils sont estimés à 57 milliards de dollars. En 2018, ils tournaient autour de 62 milliards de dollars. Comparez ces chiffres à ceux des années Obama. En 2010, les échanges de biens tournaient autour de 113 milliards de dollars et 125 milliards de dollars en 2011. Donc comme vous le constatez, le développement des relations économiques entre l’Afrique et les États-Unis n’a jamais été une préoccupation de l’administration Trump. A titre d’exemple comparatif, vous noterez qu’en 2019, les échanges commerciaux entre l’Afrique et la Chine ont grimpé de 2.2% pour atteindre 209 milliards de dollars. Du fait de sa politique nationaliste «America First», une nouvelle administration Trump ne changera pas sa politique africaine qui, de facto, se limite à des questions de sécurité qui, elles, relèvent de l’intérêt de défense nationale pour Washington.
Et si Joe Biden sort vainqueur de l’élection ?
Dans le cas d’une victoire qui semble probable de Joe Biden, on peut imaginer que ce sera une sorte de troisième mandat d’Obama et que l’on retrouvera une Amérique plus engagée avec le reste du monde, y compris avec l’Afrique. A mon avis, très rapidement nous devrions dépasser le cap des 100 milliards de dollars par an d’échanges de biens entre les Usa et le continent africain.
Le Sénégal serait-il gagnant dans sa coopération avec les États-Unis, en cas de continuité de Trump ou avec l'arrivée de Biden ?
Je crois que mes réponses précédentes donnent une idée de ce que pourrait être une victoire de Biden pour les relations Afrique-Usa. Au delà des échanges commerciaux, il faut noter que l’équipe de relations internationales de Biden est très proche de celle qui était aux affaires à l’époque Obama. Par exemple, il faut s’attendre à ce que Susan Rice joue un rôle prééminent. Secrétaire d’État ? Peut-être. Et comme vous le savez, Susan Rice est une des grandes spécialistes américaines des affaires africaines. Oui, une victoire de Biden pourrait normaliser à nouveau la relation avec le continent africain et peut-être même être l’occasion d’explorer de nouveaux espaces de coopération.
Qu'est-ce que les candidats ont proposé comme politique africaine en général et au Sénégal en particulier ?
L’Afrique, encore moins le Sénégal, n’étaient à l’ordre du jour de la campagne électorale qui était très américano-américaine. Les seules références à des pays étrangers ont tourné autour de questions intérieures liées à des pays comme la Russie, la Chine et l’Iran. La seule exception a été l’accord entre Israël et le Soudan signé à la dernière minute, il y a moins de 15 jours, sous l’égide de Trump qui cherchait absolument à se présenter comme un bon «deal maker» pour la paix au Moyen-Orient.
La question de la migration est devenue un sujet majeur dans le monde, est-ce qu’avec la victoire des démocrates, on ne peut pas s’attendre à une politique d'ouverture, contrairement à celle incarnée par Trump ?
Oui certainement. Les Démocrates souhaitent faire voter une loi sur l’immigration qui pourrait permettre de régulariser plusieurs millions d’immigrants vivant déjà aux États-Unis depuis plusieurs années. Par ailleurs, les ordonnances de protections des familles d’immigrants, la fameuse protection DACCA (Deferred Action for Childhood Arrivals) initiée par Obama, sera certainement réactivée très rapidement par Biden. Ceci dit, au plan législatif, la marge de manœuvre des Démocrates risque d’être très limitée, du fait qu’il semblerait que les Républicains pourraient conserver leur majorité. On y verra plus clair très bientôt.
Toujours par rapport aux immigrés, quelle attente pourrait-on avoir de l'un ou de l'autre pour espérer avoir des papiers aux États-Unis ?
En cas de victoire confirmée de Biden, dans un premier temps, nos parents, leurs enfants et amis immigrés vivant ici aux Usa sans papiers n’auront déjà plus la peur de l’expulsion à tout moment. C’est déjà un soulagement majeur pour tous. Ensuite, le reste sera le résultat des rapports de force législatifs d’ici à la prochaine élection de mi-mandat en 2022. Dans tous les cas, être un immigré sous une administration Biden sera certainement un mieux par rapport à une vie de crainte et de frayeur sous une administration Trump.
Propos recueillis par Codou Badiane
LA PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE VUE D'AFRIQUE, USA-GONDWANA
Qui aurait cru qu’on arriverait à comparer l’organisation des élections aux Etats-Unis et en Afrique ?
Ce n’est pas sans un certain amusement que les Africains assistent au spectacle de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Le caricaturiste algérien Dilem ne s’y trompe pas, avec ce dessin publié par le quotidien Liberté. On y voit un Donald Trump sifflotant, prêt à casser la vitre d’une borne d’urgence dans laquelle se trouve un suprématiste blanc revêtu de la cagoule du Klu Klu Klan et armé d’un fusil. Un dessin légendé ainsi : « USA : une élection sous haute tension »
Le site d’information guinéen Ledjely se gausse : « qui aurait cru qu’on arriverait à comparer l’organisation des élections aux Etats-Unis et en Afrique ? Pourtant, avec ce qui se dessine, nous pouvons bien nous autoriser un tel parallèle. D’abord, par rapport au délai d’attente des résultats. Généralement, sur le continent africain, la proclamation du nom du vainqueur intervient entre trois et cinq jours après le scrutin. Et on a tendance à expliquer une telle attente par les défis logistiques que posent le dépouillement, la compilation et la remontée des données. Des défis d’autant plus importants qu’il s’agit dans la majeure partie des cas, de pays pauvres et en manque cruel d’infrastructures notamment routières. Des explications qui ne sauraient rendre compte de ce que nous observons aux Etats-Unis. Ensuite, poursuit Ledjely, «recours (en justice), contestation, annulations de vote, bras-de-fer… habituellement, ce lexique-là, en période électorale, est davantage réservé au continent africain. Le continent dit des "républiques bananières". »
Trump-Biden, Condé-Cellou, Ouattara-Bédié…
« Tiens, les crises post-électorales ne sont pas l’apanage des Africains ! », renchérit Aujourd’hui au Burkina. « "Fraudes… un petit groupe de gens essaie de nous voler l’élection, je vais saisir la Cour suprême". Ces propos ne sortent pas de la bouche d’un opposant africain, fâché et transi par sa défaite face à un président-sortant. Non ! Ces mots ont été lâchés par Donald Trump, 45e président des Etats-Unis, qui affronte dans les urnes Joe Biden, champion des démocrates. »