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30 avril 2025
Opinions
par Oumou Wane
COVID-19, LE VRAI COURAGE C’EST LA PRUDENCE
Laissons seulement les gens dont c’est le métier décider de la bonne date pour la reprise, en prenant le temps de mettre en place les protocoles sanitaires appropriés
À l’heure du premier bilan de la crise du Covid-19 au Sénégal, la vérité est simple et visible, la pandémie est restée sous contrôle.
Même si chaque nouveau mort nous endeuille, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir su éviter les ravages du coronavirus malgré les prévisions alarmistes de l’OMS et nul n’aurait parié que nous en sortirions de cette belle manière, à commencer par les fonctionnaires du ministère Français des Affaires Etrangères à en croire leur document nommé « l’effet Pangolin ».
Signe encourageant s’il en est, la situation de l’évolution de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal a révélé ces derniers jours un nombre record de patients guéris qui s’élève à plus de 500 entre vendredi dernier et ce lundi 8 juin 2020. Pour la première fois, 537 sorties d'hôpital ont été recensées en quatre jours, d'où un rebond du nombre de personnes ayant surmonté la maladie. Le Sénégal compte aujourd’hui 2 699 cas de rémission annoncés sur les 4 427 cas avérés d'infection au nouveau coronavirus, depuis l'apparition de l'épidémie dans notre pays (source dakaractu). Ce qui place notre pays premier en Afrique de l'Ouest en terme de rémissions, selon les statistiques régulièrement mises à jour.
Ne crions pas victoire trop vite cependant, ce n’est qu’un stade intermédiaire, mais le continent africain semble encore préservé de ce fléau dévastateur. Est-ce en raison du climat comme on l’a dit, de la jeunesse de la population, de l’exposition à toutes sortes de virus depuis notre naissance, de la consommation de tonnes de chloroquine jusque là ingurgitées…?
Non, pour le Sénégal en tout cas, il me semble que c’est grâce à une stratégie préventive, via des mesures plus ou moins restrictives pour freiner la propagation du virus et une prise en charge rapide des malades, que le nombre de décès liés au Covid-19 reste peu élevé, même si 51 victimes à ce jour, restent un triste bilan pour le pays et pour les familles.
Dieu merci, nous n’avons connu ici, ni la détresse des soignants, ni la pénurie de masques, pourtant cette situation de crise était unique et personne n’a été formé à ce genre d’exercice pour l’anticiper. Mais nous avons appris très vite des autres pays et des moyens qu’ils ont déployés dans la précipitation pour sauver des vies. La télévision et les médias ont joué un rôle majeur dans la sauvegarde de vies humaines en Afrique. Bien évidemment, lorsque l’on vous annonce qu’un ouragan arrive dans quelques jours, vous tentez de barricader portes et fenêtres pour vous protéger. Ce que les pays africains ont fait et le Sénégal en premier.
Pour notre avenir et notre santé, notre président Macky Sall a choisi très tôt la prudence et la détermination, notamment en fermant les écoles pour protéger enfants et enseignants. Ces jours-ci, j’ai entendu quelques hurluberlus demander une année blanche au Sénégal. On serait bien le seul pays au monde à décréter une année blanche à cause du Covid-19. Tous les pays aménagent et inventent un moyen fast-track de mettre les jeunes à niveau. Hélas chez nous, tout est politique, même lorsqu’à l’évidence il est facilement rattrapable ce temps perdu, il faut que certains viennent polémiquer, la bouche pleine de mots, décider du sort de nos jeunes.
Laissons seulement les gens dont c’est le métier décider de la bonne date pour la reprise, en prenant le temps de mettre en place les protocoles sanitaires appropriés. Année blanche c’est démodé dans ce monde digital, mais bon faudrait un plomb pour leur expliquer à ceux-là ! Le Sénégal ne reviendra pas en arrière, notre pays émerge !
Nous avons été au front contre le coronavirus. L’État a accompagné de manière déterminée les plus démunis, notamment par l’aide alimentaire. Le président Macky Sall a mis en place un plan global dénommé fonds Force Covid-19, qui est doté d'une enveloppe de 1 000 milliards de francs CFA. Les ressources permettent de soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora.
Aujourd’hui, pour relancer le tourisme et la vie économique du pays, le gouvernement sénégalais a annoncé un allègement du couvre-feu nocturne et une reprise des transports entre les villes. L’heure est donc bien à la reprise économique au Sénégal. Il le faut.
Bien sur, chacun voudrait aller plus vite et voir bouger les choses, c’est humain. Mais que voulez-vous, on pourra bien prononcer la levée des restrictions de transports sur l'étendue du territoire national, permettre les réunions dans les endroits publics ou privés, ouvrir les frontières, les restaurants, les salles de sport, les casinos… Comme dirait l’autre, celui qui n'est jamais content ne se contentera jamais. Pourtant, nous autres Sénégalais, pouvons être fiers au-delà de nos divergences. Fiers de nous et fiers de notre Etat. Car croyez moi ou pas, mais pour la plupart d’entre nous, Sénégalais de la diaspora, nous avons vu et vécu l’horreur.
Oumou Wane est présidente d’Africa7
Par Mamadou Diop ‘Decroix’
POUR UN REGARD AFRICAIN SUR LE VIRUS ET UNE STRATEGIE DE RIPOSTE ADAPTEE
Nous avons choisi de bâtir notre réflexion sur les données mondiales à la date du 4 juin 2020. Voici les statistiques officielles liées à la pandémie.
En Italie, 500 personnes sont mortes du coronavirus pour 1 million d’italiens. En Espagne 500 personnes sont mortes du coronavirus pour 1 million d’espagnols. Au Royaume Uni, 600, en France 400 et aux USA 324 tandis qu’ici au Sénégal, ce sont 3 décès du virus pour 1 million de sénégalais soit 100 fois moins que les USA et 200 fois moins que l’Italie ou l’Espagne.
Concernant les cas positifs : Sur 100 personnes malades du virus, l’Italie a eu 14 décès, le Royaume Uni 14, la France 19, les Etats-Unis 12. Quant au Sénégal, pour 100 personnes touchées par le virus, nous avons eu moins de 2 décès au 4 juin dernier. Voilà des faits actés par les statistiques publiées par les milieux médicaux du monde entier et qui sont à la portée de tous les habitants de la planète.
Parmi les Sénégalais de la diaspora, on a signalé une centaine (à vérifier) de décès pour 3 millions d’émigrés soit 33 décès pour 1 million de sénégalais expatriés soit 10 à 20 fois moins de pertes que les ratios globaux des pays européens où résident généralement nos émigrés.
Toute controverse au sujet des stratégies et des mesures qui ne s’appuient pas sur ces faits pourrait être lestée de subjectivisme et de manque de rigueur. Les doctes pronostiqueurs qui entrevoyaient des millions de morts du coronavirus en Afrique en ont véritablement pris pour leur grade. Toutefois, en ce qui nous concerne, avons-nous pris en compte ces données pour réapprécier nos stratégies, nos plans et nos mesures ?
La question est d’autant plus pertinente que là où nous avons eu 45 décès dus au virus, nous avons compté 2000 morts du cancer soit 40 fois plus dans la même période. Le paludisme constitue un autre sujet de préoccupation en dépit d’importants progrès réalisés au Sénégal ; cette maladie qui a fait perdre 12 milliards de dollars (plus de 7 mille milliards de cfa) à l’Afrique pendant la seule année 2018.
Combien de malades du cœur, du diabète, de malnutrition ou d’insuffisance rénale sont décédés dans la même période ? Combien de malades souffrant de ces pathologies ont vu leur cas aggravé parce qu’ils angoissaient à l’idée d’aller à l’hôpital ou parce que les routes sont fermées ? Ce sont, là aussi, des faits indéniables que nous avons tendance à ignorer ou à minorer. Pourquoi ? Parce que nous sommes encore très largement dépendants de systèmes et de modes de pensée qui ne sont pas nôtres. Nous n’avons pas toujours un regard africain sur les phénomènes, un discours africain et une stratégie véritablement africaine.
L’expérience de ces trois derniers mois de coexistence avec le virus le confirme amplement. Et, selon moi, c’est sur cette question de notre mode de pensée que nous devrions prioritairement axer la réflexion. Autrement, les discours volontaristes et optimistes quant à une aube nouvelle pour les peuples africains grâce à des ruptures post-covid-19 en Afrique resteront vains. Le mode de pensée qui prédomine dans l’essentiel des compartiments de notre société est le fait de la domination idéologique des médias occidentaux qui forgent les opinions et les consciences. L’apparition du virus en Chine a très rapidement montré le tréfonds des uns et des autres.
La précipitation avec laquelle les Européens se sont dépêchés de rapatrier leurs ressortissants montrait très nettement l’absence totale de confiance en la médecine chinoise et même une certaine condescendance. On ne mesurera peut-être jamais l’impact de ces décisions hâtives sur la propagation de la maladie à travers la planète entière. Au Sénégal, l’on se rappelle la levée de boucliers qui a résulté de la décision du gouvernement de ne pas rapatrier nos ressortissants qui étaient à Wuhan.
Plus tard, d’après ce que j’ai appris, l’association des parents des étudiants sénégalais confinés à Wuhan a félicité le Président de la République de ne les avoir pas suivis dans leurs vœux de faire rapatrier les jeunes. Mais nous n’avons pas creusé le cap de l’autonomie pour des solutions endogènes à chaque problème. Ces solutions ne peuvent en aucun cas être celles de l’Europe ou des Etats-Unis.
Si nous voulons aller au fond des choses plutôt que de rester à la surface, il faudra bien s’interroger sur cet épisode des étudiants sénégalais à Wuhan confinés. Sans avoir la logistique et les moyens financiers et diplomatiques des européens, certains d’entre nous ont réagi exactement comme les européens, exigeant le retour sans délais de nos enfants, quelles qu’en soient les conditions. Le 04 février 2020, alors qu’on était à un mois de notre premier cas positif, j’ai posté sur ma page Facebook ce texte de rappel : « Solidarité et compassion au peuple chinois confronté à l’épidémie de coronavirus. Quand l’épidémie d’Ebola a frappé de plein fouet notre sous-région, les médecins de certains pays ont préféré rentrer chez eux. Les médecins chinois eux sont restés.
La Présidente Ellen Johnson Sirleaf a alors dit: «Un ami en action est un ami dans les faits. Avec les Cubains, les Chinois ont fourni les plus gros efforts pour contenir la maladie entre le Libéria, la Sierra Léone et la Guinée.(Cette coopération) y a permis la formation de centaines de travailleurs médicaux », avait déclaré la Présidente du Libéria, ce que je me plus à rappeler dans mon post. https://www.facebook.com/416 971238655805/posts/1057740 621245527/
L’on peut parfaitement comprendre qu’au cours des premières semaines de coexistence avec le virus, nous nous inspirions de ce qui se faisait déjà ailleurs y compris en Europe. Mais au bout de 4 à 6 semaines, il était indiqué d’évaluer la stratégie surtout lorsqu’on s’est aperçu que le bilan des personnes positives tirait dramatiquement vers le haut en Europe puis au Etats-Unis alors qu’il restait obstinément bas chez nous.
Des scientifiques canadiens se sont d’ailleurs intéressés dès le mois d’avril aux résultats du Sénégal, avec respect. C’est le lieu, encore une fois, de rendre hommage et de féliciter très chaleureusement les personnels des services de santé de notre pays. Ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles mais avec un professionnalisme remarquable, dans la dignité. Et ils font des résultats. Nous aurions donc dû réajuster la stratégie et les mesures dès lors qu’il était nettement apparu qu’en Afrique, pour des facteurs nombreux et variés, les systèmes immunitaires réagissaient mieux au virus. Un tel réajustement de la stratégie prendrait en compte les spécificités sénégalaises comparées aux sociétés européennes.
Par exemple la mesure de confinement peut fonctionner dans une large mesure en Europe mais très peu au Sénégal. Les rigueurs climatiques et d’autres facteurs ont développé chez eux une culture qui incorpore la notion d’hibernation (hiver) c’est à dire rester très longtemps dans un endroit sans en sortir. Cette tradition n’existe pas, pour l’essentiel, en Afrique. Ensuite, ils ont globalement les moyens de s’approvisionner pour une longue période. Ici ce n’est pas le cas du fait d’une épargne très faible et même inexistante dans l’écrasante majorité des ménages. Cela a pesé dans la crise de la fermeture des marchés. D’une façon générale, certaines mesures qui ont bien fonctionné en Europe ne peuvent pas être efficaces ici au vu du décalage dans les niveaux d’organisation sociale.
Par exemple une bonne partie des productions de contre saison hivernale notamment l’oignon, a été perdue au Nord du pays faute d’une chaîne de distribution de temps de crise. En Europe, ils ont développé des systèmes qu’ils ont testés grandeur nature ou par simulations pour faire face à de nombreuses situations ce qui n’est pas le cas ici. L’on pourrait allonger les exemples. C’est la perception de cette différence qui nous permet de comprendre et de gérer au mieux les mouvements de contestation contre certaines mesures de l’Etat comme le couvre-feu ou encore la fermeture des marchés ou des mosquées. Il est clair que si nous avions, proportionnellement, des bilans aussi élevés que l’Europe ou l’Amérique en pertes de vies humaines du fait du virus (Dieu nous en garde !), il ne serait venu à l’idée de personne de braver le couvre-feu ou l’interdiction de voyager ou encore d’aller prier dans une mosquée.
Le moment est donc venu, nous semble-t-il, de nous départir de la lecture initiale qu’on avait du phénomène du coronavirus pour une nouvelle stratégie qui commencerait par soulager le trésor public avec cette façon trop lourde de gérer la pandémie. Il n’est que temps de relancer la machine économique et la vie nationale en général, sur la base de ce que nous savons déjà de la pandémie et des réactions du corps social. C’est à ce sujet qu’à notre avis, toutes les forces devraient être aujourd’hui jetées dans la bataille de la communication. Cette bataille doit être gagnée à tout prix de façon que les populations puissent très massivement respecter, dans leur vie de tous les jours, les mesures que leur édictent les personnels de santé. Les images que l’on voit le long des plages à Dakar avec des milliers de jeunes agglutinés montrent que dans l’esprit de cette tranche d’âge, le virus est démystifié.
Le vrai défi est là. C’est à ce titre que j'avais, pour ma part, suggéré, dès le 14 mars 2020, la mise en mouvement des organisations naturelles des populations à la base qui devaient être largement impliquées et responsabilisées. «l'auto-organisation des populations à la base s'appuyant sur les structures de jeunes (asc), de femmes (groupements), confessionnelles (imams et curés, dahiras ...), de gouvernance locale (mairies, chefs de quartiers, conseils de quartiers ...).
Une articulation intelligente entre les services de santé publique et ces auto-organisations populaires devraient être très efficaces contre la propagation. Les partis politiques devraient aussi assumer leur mission dans ce contexte auprès des populations ». Un travail de sensibilisation très bien conçu ettrès bien organisé permettrait alors, par-delà la pandémie, de ressourcer la jeunesse dont les comportements violents dans les nawetaans sont un signe qu’une initiative majeure doit être prise en sa direction et sans plus tarder. Ces organisations devraient aussi être des espaces d’incubation des nouvelles postures postcovid19.
Une véritable redisposition de la société par l’organisation, la discipline et la méthode nous attend. Et c’est la tête qui doit donner l’exemple. Ce chantier de la redisposition de la société est, me semble-t-il, la condition sine qua non de tout véritable succès économique futur pour le pays. Naturellement, c’est fort de ces réformes de fond que nous irons au banquet de la nouvelle Afrique que nous tous ici, et ailleurs sur le continent, appelons de nos vœux.
Mamadou Diop ‘Decroix’
Député à l’assemblée nationale
Secrétaire général d’And-Jëf/Pads)
Par Boubacar CAMARA
TUMBI-19 (2/2)
A la suite de l’Appel de Kinshasa du 28 mai 2020, je formule, comme promis, les mesures que je considère comme essentielles pour garantir une sortie de crise réussie
A la suite de l’Appel de Kinshasa du 28 mai 2020, je formule, comme promis, les mesures que je considère comme essentielles pour garantir une sortie de crise réussie. Il est vrai que la bataille contre le COVID-19 n’est pas encore gagnée. Pire, si les meilleures stratégies ne sont pas adoptées et mises en œuvre avec rigueur, la victoire souhaitée ne pourra même plus être espérée raisonnablement. Malgré tout, on ne peut pas attendre un hypothétique « clap de fin » pour réfléchir aux voies et moyens de « réparer les dégâts » causés par la pandémie de la COVID-19 et établir un programme pertinent de sortie de crise sur les plans économique, social et sanitaire. Gouverner, c’est prévoir. Le programme que nous proposons est dénommé TUMBI-19 et se décline en dix-neuf (19) mesures et cinquante et une (51) actions. Ce programme se justifie d’autant plus que le Sénégal connaissait déjà une situation difficile avant la déclaration de la pandémie et devait de changer de cap.
SÉCURITÉ
Renforcement du dispositif sécuritaire frontalier avec des postes mixtes ou juxtaposés entre la police, la gendarmerie et la douane. Renforcement de la contribution de l’Armée nationale à la vie citoyenne et à la sécurisation. Organisation d’un dispositif de surveillance des sites sensibles (centrales électriques, grandes industries, infrastructures de production et d’alimentation en eau, réseau de télécommunications etc.), des routes, ports et aéroports ainsi que des lieux de rassemblements. Institution du label « GM7VI » de sécurisation sanitaire dans les commerces restaurants, bureaux, usines, lieux de culte, et autres services accueillant du public, attestant qu’au moins sept (7) Grandes Mesures contre les virus et autres vecteurs de maladies ont été rigoureusement observées. Le nouveau Service d’Hygiène et de Sécurité sanitaire est chargé de la surveillance de la mise en œuvre de ce protocole. Mise en place d’une nouvelle police municipale dans laquelle doit se fondre l’Agence de Sécurité de proximité.
DEMOCRATIE
Adoption d’un calendrier électoral consensuel et précis. Organisation des élections locales proposée pour juin 2021. Aucun changement ne doit être opéré sur les dates des élections législatives prévues en 2022 et l’élection présidentielle de 2024. Compte tenu du retard enregistré dans l’audit du fichier, organisation des élections avec un nouveau fichier électoral constitué de tous les citoyens en âge de voter et non frappés d’incapacité conformément au Code électoral (L.27). Organisation de périodes de révision auto radiations et de mise à jour des changements personnels de situation. Recherche d’un consensus sur les autres conditions de participation et d’organisation des élections dans le cadre du dialogue politique. Respect par le pouvoir politique des droits et libertés notamment le droit de manifeste sans aucune restriction politicienne et sans arrestations arbitraires.
GOUVERNANCE TRANSPARENTE
Réforme de l’administration publique mettant l’accent sur la promotion du critère du mérite pour l’accès à la fonction publique et aux postes de responsabilité et sur la réorganisation du travail avec un recours aux technologies de l’information et sur la formation efficace du personnel. Réforme de la justice en vue de renforcer son indépendance, accompagnée d’un renforcement des moyens. Traitement diligent des dossiers en instance en justice notamment sur les questions liées à la gouvernance dans les affaires publiques et les litiges dans les affaires économiques pour rassurer les investisseurs et les citoyens. Réorganisation des services de contrôle des finances publiques dans le cadre d’un regroupement des fonctions de prévention, de contrôle et de répression. Réorganisation du commerce intérieur avec le rétablissement des stades de commerce, l’implantation des zones d’emplacement dédiées, en permanence ou provisoirement, la réorganisation des « loumas » (marchés hebdomadaires) et l’instauration de conditions d’exercice du commerce respectant les règles d’hygiène et de sécurité des consommateurs.
CONCLUSION
Le programme TUMBI-19 couvre les cinq axes indiqués dans l’Appel de Kinshasa du 28 mai 2020, à savoir la relance de l’économie, le sauvetage de l’éducation, la Santé et l’Emploi, la sauvegarde de la Démocratie, l’intégration africaine et la situation de la Diaspora et, enfin, le renforcement de la Gouvernance transparente. La cohérence d’ensemble du Programme TUMBI-19 repose sur la nécessité de réduire de façon significative l’endettement public en faisant recours à des financements alternatifs adossés à la valorisation des actifs constitués par les ressources naturelles (ppp et ERI), ce qui renforce les capacités d’intervention de l’état notamment dans le soutien aux personnes vulnérables. Ces mesures vont de pair avec la suppression de certaines institutions et la réduction du train de vie de l’état. Avec le ralentissement inévitable des flux d’import-export, il convient également d’aider les entreprises sénégalaises à réorienter leurs activités vers des secteurs porteurs de croissance inclusive comme l’agriculture, la pêche, l’élevage et l’artisanat de soutien au tourisme, ce qui permet de promouvoir l’emploi et d’augmenter les revenus des ménages durement éprouvés par la crise sanitaire.
L’articulation entre le développement industriel et le renforcement du parc énergétique est proposée pour renforcer l’offre d’emplois notamment pour les jeunes. Pour l’optimisation de la collecte de l’impôt, des réformes sont indispensables dans les régies financières (douane, impôts, trésor) en vue d’accélérer les procédures à travers l’interconnexion et la dématérialisation, l’identification des contribuables et l’adoption de schémas adaptés de localisation du fait générateur de l’impôt. Dans le cadre de l’intégration africaine ouest africaine, le Sénégal devra s’atteler à une meilleure utilisation de l’instrument monétaire et à renforcer les échanges intracommunautaires, le transport et les télécommunications.
La crise de la COvID-19 a révélé la place centrale d’un capital humain épanoui dans l’économie réelle. Il convient donc de renforcer de façon significative les investissements dans l’éducation, la santé et la sécurité. La diaspora doit également être soutenue et ses atouts valorisés. Enfin, la gouvernance transparente dans des secteurs sensibles comme l’administration et la justice contribue à rassurer les citoyens et les investisseurs. Chaque mesure du programme TUMBI-19, chaque action, fera l’objet d’un développement détaillé pour en indiquer le bien fondé, les retombées positives, les préalables et mesures d’accompagnement. Fait à Kinshasa, le 3 juin 2020
Par Moustapha DRAMÉ
QUAND TA COULEUR DEVIENT UN DÉLIT
Si vous laissez aux autres cultures la possibilité d’absorber vos normes culturelles au lieu de les greffer ou les intégrer les unes aux autres, la tentation est grande de faire disparaître les vôtres
....l’histoire se répètera souvent jusqu’à ce que récolte et révolution s’en suivent
Si vous laissez aux autres cultures la possibilité d’absorber vos normes culturelles au lieu de les greffer ou les intégrer les unes aux autres, la tentation est grande de faire disparaître les vôtres. La cohabitation des cultures ne peut se faire que dans le compromis, de l’acceptation des différences comme une richesse collective et non sur la logique de l’infériorité et donc du droit de d’envahir ou de dominer... Si vous laissez aux autres la possibilité d’écrire votre histoire, la leur l’avalera au gré de leurs intérêts et dans la perspective de neutraliser, de falsifier ou de faire disparaître votre existence historique. Sans identité historique solide, le présent vacille et le futur est « turfu», (en verlan).
La plume du missionnaire, de l’esclavagiste, du colonisateur, et aujourd’hui des grandes puissances et grandes Institutions internationales qui en sont les émanations héritières, est presque indélébile et reste en leur faveur. Quand ce sont les autres qui écrivent votre histoire, c’est avec la tortuosité de leur plume bien pointue et leur encre bien sordide en ce qui vous concerne et bien majestueusement bienveillante en ce qui les concerne. Et surtout machiavélique quand cet écrit devient un programme scolaire après avoir été le soubassement de toutes les lois et accords internationaux entre «civilisés» et «non civilisés», entre dominés et non dominés, entre sous-développés et développés, entre Noirs et Blancs... Récrire votre vérité historique dans vos dialectes et langues puis dans la langue du colonisateur est le premier devoir. La voir s’institutionnaliser prendra du temps.
Peu importe. De toutes les façons, le noir est une couleur en liberté surveillée partout. Il est temps qu’elle commence à surveiller les liaisons dangereuses à sens unique… Quand les autres vous arrachent votre pensée au nom d’une pensée, votre histoire, sous le prétexte de la barbarie, votre identité, sous l’alibi qu’elle n’existe pas.. , ils en reviennent à nier l’existence même de votre civilisation argumentant qu’elle «n’est pas suffisamment entrée dans l’histoire».
Autrement dit leur modèle historique... Sans civilisation à vocation perpétuellement civilisatrice et intelligemment conquérante, de façon prioritairement endogène puis, exogène, point de salut en matière de reconnaissance et de respect de la part de l’autre. Celui qui domine est éternellement dans la négation de la vérité. Seuls comptent ses petits arrangements avec le droit, la morale, l’éthique, l’égalité, le respect...La dignité se construit et se maintient par une identité collective forte des personnes s’y identifiant, presque de façon doctrinale, capables de se sacrifier pour elle... Ces maux de la communauté noire…
De ces maux souffre la «communauté» noire en son sein et dans ses rapports avec les autres. Nous avons trop toléré. Trop accepté. Et, j’en déduis toutes les bavures et maltraitances que subissent les « minorités et les faibles,» parce qu’ils ne sont pas reconnus comme « élus de la classe supérieure civilisée et civilisatrice» : la couleur est déjà un délit pour ces in.di.vi.dus.au QI souvent négatif. Il se trouve que la main qui est tendue en premier est celle qui est en dessous.
Dans ces conditions, elle recevra avec les hautes conditions de l’échange sur un marché où dominent les loups. Il faut renverser cette tendance, car les nouvelles générations ont compris très tôt, là où les précédentes ont été soit naïves, soit impuissantes, soit de connivence. Celui qui a pris la plume en premier pour imposer son appartenance identitaire universaliste et universalisatrice, en détient une bonne et exceptionnelle clé de la communication offensive et défensive et, par conséquent, des armes de conquête avec un élan suprématiste. Celui qui a pris la parole pour perpétuer les légendes et les références historiques, est dans un modèle de transmission orale, certes, utile et nécessaire, mais pas universaliste. Il revient donc aux Noirs, de sortir des incantations et de s’imaginer dans un rapport de force inéluctable et inévitable qui ne leur fera pas de cadeau: autant on ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs, autant un sac vide ne peut tenir debout. Votre éternelle et traditionnelle tolérance ne tolère plus l’actuelle et naïve tolérance, surtout devant ces nouvelles formes d’intolérances axées sur la hiérarchisation socio- ethnique. C’est pour cela qu’on rejette ta couleur, on tue les Noirs, puis, «circulez, ce n’est que du noir mixé à la sauce du racisme quotidien.
PRENEZ VOTRE DESTIN EN MAIN AVANT QU’IL NE DESCENDE SOUS LES GENOUX DES AUTRES. C’EST AINSI SYE MOURUT GEORGE FLOYD... ET BIEN D’AUTRES PARTOUT... SI VOUS VOULEZ ETRE DEMAIN SOYEZ AUJOURD’HUI EN VOUS APPUYANT FORTEMENT SUR CE QUE VOUS AVEZ ETE...
Par Collectif de solidarité Afrique-Usa à Georges Floyd
UN NOUVEAU SOUFFLE POUR REBATIR L’HUMANITE
Dans une déclaration de Dakar intitulée «un nouveau souffle pour rebâtir l’humanité», parvenue à notre Rédaction hier, lundi 8 juin, des intellectuels, des hommes d’affaires et hommes des médias africains rendent hommage à George Floyd.
Collectif de solidarité Afrique-Usa à Georges Floyd |
Publication 09/06/2020
Dans une déclaration de Dakar intitulée «un nouveau souffle pour rebâtir l’humanité», parvenue à notre Rédaction hier, lundi 8 juin, des intellectuels, des hommes d’affaires et hommes des médias africains rendent hommage à George Floyd. Un afro-américain assassiné par la police aux Etats-Unis.
Parmi les signataires de cette pétition que nous publions pour nos lecteurs, on peut citer entre autres Alioune Tine (Afrikajom Center), Pr Babacar Diop dit Buuba (Paalae), Fatou Sow Sarr (Femmes leaders pour la Parité), Amadou Lamine Sall (poète), Bougane Guèye Dani (Groupe D-Media), Babacar Touré (Groupe Sud Communication), Madiambal Diagne, (UIJF), Mamadou Thierno Talla (DG Fondateur de l’Info), Amadou Bâ (DG du Quotidien l’AS), Baïdy Agne (Secteur Privé), Bamba Kassé (SYNPICS), Pr Moussa Seydi (Chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann).
Le meurtre de sang-froid d’un citoyen noir, africain-américain par un policier blanc euraméricain, commis en plein jour dans une rue de la capitale du Minnesota est un fait divers qui rappelle tragiquement les pratiques de lynchage d’un passé esclavagiste et ségrégationniste de l’Amérique condamné par l’histoire.
Cette froide et cruelle mise à mort de George FLOYD par l’agent Derek CHAUVIN, couvert et soutenu par ses collègues policiers, pour une « affaire » de faux billet de vingt dollars US va sans doute avoir des conséquences d’une ampleur sans précédent aux USA et dans le monde. Ce crime raciste, insoutenable et ignoble a été retransmis en boucle à travers le monde, provoquant émoi, effroi. Ces images insoutenables ont immédiatement déclenché une réaction massive de colère et d’indignation à Minneapolis, dans les grandes villes du pays avant de se répandre dans le reste du monde. Ces violences policières négrophobes et impunies qui relèvent d’un racisme systémique, institutionnel et structurel, ont dégénéré par endroits en émeutes ; elles manifestent deux (02) nouveautés : d’un côté, la présence significative et parfois majoritaire de manifestants blancs, et surtout de jeunes et de femmes, dans les cortèges et les sit-in jusqu’aux portes de la Maison Blanche, et de l’autre le soutien international à la lutte contre le racisme et pour l’égalité en droit, notamment pour les Noirs le droit sacré de vivre et de respirer.
La marée montante des protestations populaires se poursuit aux Etats-Unis. L’Afrique ne saurait demeurer passive ni silencieuse face aux souffrances de sa Diaspora. Il faut saluer la position courageuse du Président de la Commission africaine et celle du Président du Ghana qui ont dénoncé et condamné les violences racistes subies par la sixième région d’Afrique. Les Africaines et les Africains doivent se mobiliser fermement et de manière continue contre la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants infligés à la communauté d’ascendance africaine par le gouvernement américain : en particulier, les violences policières meurtrières impunies, l’incarcération en masse des jeunes et une justice à deux vitesses qui les dépossèdent de leurs droits civiques.
L’abolition effective de toutes les formes d’esclavage, de colonialisme direct ou indirect et d’apartheid affiché ou voilé, exige la suppression absolue et irréversible de toute forme d’inégalité entre êtres humains. Il faut impérativement l’application d’une même loi pour tous les citoyens, sans distinction de race ou d’ethnie, de genre ou de religion, d’origine, de statut ou de nationalité. Tel est le but principal du combat pour l’émancipation des peuples africains dans le continent-mère et dans les diasporas, en solidarité avec les peuples du monde.
Les organisations signataires de cette Déclaration invitent tous les Africains et tous les démocrates dans le monde, les associations et groupes concernés et intéressés à se rassembler le mardi 09 juin à 17 heures sur le site dédié au Mémorial Gorée-Almadies (Corniche de Dakar). Elles invitent à : Organiser des manifestations pacifiques pour condamner l’immolation, l’assassinat ignoble de George FLOYD et la haine raciale partout dans le monde ; Organiser des cérémonies pour le repos de l’âme de notre martyr commun, George FLOYD.
#I CANT BREATHE
Par Abdoulaye THIAM
ON NE BRÛLE PAS UN CHAMPION
Vouloir humilier Dr Alioune Sarr après tout ce service rendu à l’Etat et à la lutte sénégalaise, en le virant comme un vulgaire délinquant poursuivi par la clameur populaire, ne nous paraît correct
Dr Alioune Sarr, président du Comité national de gestion (CNG) de lutte est sous les feux des projecteurs. Ses détracteurs réclament son départ à la tête de cette structure d’exception qu’il dirige depuis 1994. D’emblée, nous tenons à préciser que nous sommes fondamentalement contre la momification des présidents à la tête des structures d’où la nécessité de limiter les mandats. Parce que comme disait l’autre «le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument».
Surtout qu’il est de coutume de voir certains dirigeants installer un système de gangstérisme pour se faire réélire après avoir verrouillé les portes à trois tours. Ils accordent deux, voire trois interviews par an, aux médias et maintiennent la plupart des journalistes à distance. Ils se construisent des mythes, tentent de devenir des dieux avant de se brûler les ailes. Le rénovateur des Jeux olympiques modernes, le Baron Pierre de Coubertin est resté au pouvoir pendant 29 ans (1896 à 1925). Juan Antonio Samaranch a présidé les destinées du CIO pendant 21 ans (1980-2001) avant de céder le fauteuil à Jacques Rogge.
Pour éviter le culte de la personnalité ou la personnification de l’institution, comme ce fut jadis le cas avec ses prédécesseurs, il a été décidé que désormais personne ne peut faire plus de deux mandats à la tête du CIO. Soit un premier mandat de 8 ans et un second (pas deuxième) de 4 ans.
Au niveau de la FIFA, en plus de Jules Rimet qui a fait 33 ans de présidence (1920-1954), on se souviendra pour toujours, de Joao Havelange (1974- 1998). Le Brésilien a été le premier et unique Président non-Européen à diriger la plus riche institution sportive au monde pendant 25 ans. Il "voit le monde à travers un télescope et non un microscope", disait de lui l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger. Mais, son héritage avait été assombri par des accusations de corruption.
Son successeur, Joseph Sepp Blatter (1998-2015) n’ayant pas retenu la leçon, a voulu faire un cinquième mandat de trop. Mais, c’était sans compter avec la perspicacité du FBI et surtout des États-Unis qui ont tenu à faire payer cher aux membres du comité exécutif de la FIFA, leur choix en faveur du Qatar pour la coupe du monde 2022 au détriment de la candidature américaine. Les déflagrations du coup de balai retentissent encore. Nous vous épargnons d’ailleurs l’histoire du déjeuner copieux qui avait eu lieu à l’Elysée le 23 novembre 2010 entre Michel Platini, le président de la République d’alors, Nicolas Sarkozy et le Prince héritier du Qatar. Sans occulter le bakchich de 1,8 million d’euro entre Blatter et l’ancien numéro 10 des Bleus. Last but not least, c’est le baron Issa Hayatou qui est tombé de son piédestal pour avoir tenté un cinquième mandat de trop également. Il sera «humilié» par un illustre inconnu du bataillon, le Malgache Ahmad avec bien entendu la bénédiction d’un ancien secrétaire général de l’UEFA devenu entre-temps président de la FIFA, l’italiano-Suisse, Gianni Infantino.
Toutefois, à la différence des présidents susnommés qu’on croyait indéboulonnable, à cause d’un réseau huilé et bien entretenu, Dr Alioune Sarr, lui semble être blanc comme neige. On ne lui reproche pour l’instant que sa longévité à la tête du CNG de lutte. Une discipline qu’il aime, chérie et qu’il a surtout contribué à faire vendre au-delà des frontières sénégalaises. Sarr n’a jamais été pris en flagrants de combine «bërë».
L’ancien ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye n’a t-il pas confié à nos confrères de Sunu Lamb, le weekend dernier, que «Alioune Sarr a assaini l’arène» ? Dans cette mare aux caïmans où l’argent sale coule à flot et/ou des dessous de table sont souvent étalés sur la place publique avec les montages plus ou moins nébuleux des combats entre des gladiateurs qui renvoient à des «mortals kombats» de la Rome antique, aucun média, aucune accusation sérieuse n’a pas été, à ce jour, portée sur le chirurgien de l’arène sénégalaise. Il a su rester droit dans sa blouse blanche, fidèle à ses principes, le Serment d’Hippocrate en bandoulière pour servir la lutte sénégalaise et vanter toute sa belle chorégraphie. Voilà pourquoi, les trois régimes qui se sont succédé, ont préféré laisser Dr Sarr au pinacle. Au début, il avait un bail d’un an seulement, renouvelable. Il en sera ainsi jusqu’à l’avènement de la première alternance politique intervenue dans notre pays en 2000.
L’éphémère ministre des Sports, Faustin Diatta, va octroyer un bail de 4 ans à l’équipe du Dr Alioune Sarr, nommée par arrêté ministériel. Avec le ministre, Matar Ba, le bail va passer à deux ans renouvelables. Mais, peu importe d’ailleurs la durée du mandat, le plus important c’est que Sarr aura toujours et encore la confiance de l’Etat. Il appartient alors à ce dernier et à ce dernier seulement, qui lui a délégué son pouvoir, d’amorcer les changements nécessaires en procédant à une large concertation, si ce n’est d’ailleurs déjà pas fait.
Mais vouloir humilier Dr Alioune Sarr, après tout ce service rendu à l’Etat et à la lutte sénégalaise, en le virant comme un vulgaire délinquant poursuivi par la clameur populaire, ne nous paraît correct. Sous d’autres cieux, on élève les champions comme lui vers l’olympe. A défaut d’imiter le reste du monde, gardons-nous quand même de les brûler.
Par Alpha Amadou SY
LES ÉTATS-UNIS, ENTRE LA COVID 19 ET LE VIRUS RACISTE
Tout laisse croire que la seule image à laquelle l'Amérique sait rester si fidèle est celle d’être le lieu de cristallisation de bien de paradoxes !
Tout laisse croire que la seule image à laquelle l'Amérique sait rester si fidèle est celle d’être le lieu de cristallisation de bien de paradoxes ! Le samedi 30 mai 2020, les USA ont démontré à la face du monde toute leur puissance. La réussite spectaculaire du décollage suivi de l’amarrage du Crew Dragon a certainement posé l’acte inaugural de l’ère du tourisme spatial. Enthousiaste, le chef de l’exécutif américain a salué les deux astronautes, Bob Behnken et Doug Hurley, comme de « vrais génies », tout en promettant à ses compatriotes le meilleur.
Au même moment, les USA enregistraient le plus grand nombre de victimes de la Covid 19, 100.000. S’ajoutent à ce lot, les effets collatéraux engendrés par le nécessaire confinement pour rompre la chaine de contagion. Aussi dénombrait-on, dès avril, des millions de chômeurs. Cette situation, en s’aggravant, a fait resurgir avec force, cet autre virus beaucoup plus pernicieux que la Covid 19, à savoir le racisme. Ainsi, cinq jours francs avant le triomphe spatial, sur terre américaine, par le biais des réseaux sociaux, le monde assistait en direct, à l’abominable assassinat de George Floyd par un policier blanc.
Les États-Unis, puissance économique, financière, militaire et « pays phare de la démocratie », étalaient au grand jour toute leur impuissance à intégrer tous leurs fils. Le mode d’exécution de la victime a été tellement ignoble que des Américains, toutes races confondues, ont manifesté leur indignation scandant Black Lives Matter, « les vies noires comptent ! ». Ainsi, le président américain jubilait suite à la prouesse de ses génies de l’espace, alors que plus de 100 villes étaient la proie à des émeutes en réaction aux violences policières, une des modes de déclinaison les plus brutales du racisme. Non satisfait de n’avoir point compati avec ses compatriotes éprouvés, Donald Trump ne trouva pas mieux que de brandir … la Bible.
Pire, il menaça de mobiliser l’armée contre la frange la plus déshéritée de son peuple. Si l’endiguement de la pandémie peut être envisagée en terme de jours, il en est tout autrement pour le racisme. Ce virus, dont la persistance donne la fâcheuse impression qu’il est inscrit dans l’ADN des Américains, pose au moins ces deux questions. Pourquoi Barack Obama, avec ses deux mandats, n’a pas réalisé des avancées significatives dans la conquête des droits civiques des minorités ? Quel remède à ce fléau multiséculaire qui, malgré les sacrifices des figures emblématiques du refus, tels Martin Luther King et Malcom X, continue d’enfermer les minorités dans un cycle infernal ? La première question en soulève cette autre : de quelle marge de manœuvre disposait Barack Obama pour secouer le socle économique, politique et institutionnel qui constitue le lit du racisme ?
La focalisation sur la couleur du nouvel homme, pourvu de cet art oratoire et de ce charisme si impressionnants, avait fini par réintégrer des millions de désespérés dans le jeu électoral, convaincus que désormais rien ne sera plus comme avant. De la passion suscitée par l’ascension fulgurante du Noir qui avait battu à plate couture une adversaire de la trempe de Hilary Clinton avait vraisemblablement résulté une méprise sur les enjeux politiques du jeu électoral. Un recul, il est vrai difficile dans un contexte électoral, aurait permis de réaliser que, pour avoir bénéficié des combats des “utopistes” comme Marcus Garvey, Martin Luther King et Malcom X, Barack Obama ne s’était pour autant inscrit dans aucune de leurs trajectoires. Ni idéologique ni politique.
Pour preuve, la clé de son élection est son identification au citoyen américain lambda en exerçant son droit de solliciter des voix dans toutes les franges de la société. Et le libéralisme qui a l’intelligence de ses intérêts fondamentaux, de la même manière qu’il profite abondamment de la « fuite des cerveaux » toutes les couleurs confondues », ne se prive guère de l’opportunité de confier aux hommes de couleur qui ont le profil de l’emploi les plus hautes responsabilités. En l’occurrence, son choix porté sur Barack Obama était d’autant plus justifié que, en plus de ses compétences avérées, son origine raciale constituait un atout majeur pour accoler une ferveur populaire à un jeu électoral monotone.
Une fois installé à la Maison blanche, il s’attelle à redorer l’image d’une Amérique ternie par l’état désastreux de son économie et par ses expéditions punitives à travers le monde. Ses déplacements à travers le globe, ponctués par des discours majeurs de l’envergure des deux prononcés respectivement au Caire et à Accra, ont concouru à redynamiser le multilatéralisme malmené sous le règne de son prédécesseur. Toutefois, ses initiatives hardies laisseront en rade des questions aussi complexes que celles de la Palestine, de l’Afghanistan et de l’Iran. Au plan intérieur, hormis l’instauration de l’Obama care, son bilan reste mitigé, particulièrement sur le front des luttes pour l’égalité. L’assassinat, par six coups de feu, du jeune Michel Brown en août, 2014 à Ferguson, en est tout un symbole ! Quid de son silence sur la délicate question des réparations au bénéfice des descendants d’esclaves ?
Dans le respect scrupuleux des grandes logiques macroéconomiques, Obama a réussi à relancer la puissance économique américaine, non sans contribuer à rendre son pays moins vulnérable à bien des reproches ! Pour avoir sauvegardé les intérêts vitaux des USA, il a fait deux mandats sans connaitre le même sort que Abraham Lincoln et John Fitzgerald Kennedy. La seconde question découle de cette incapacité de la voie démocratique à fournir une réponse au mal-être des minorités. Ainsi, depuis 1865 l’équation de l’intégration des Afro-américains dans l’ordinaire de la république américaine reste à résoudre. Tout se passe comme si Marcus Garvey avait raison de considérer comme utopique tout projet envisageant l’émancipation des Noirs ailleurs que sur leur continent d’origine. Mais, dans la mesure où son mouvement Back to Africa n’a pas non plus été couronné de succès, d’autres perspectives ont été dessinées. Au nombre de celles-ci, la remise au goût du jour de l’idée de la réparation des descendants d’esclaves. Considérée comme une des tentatives avortées du président Abraham Lincoln, elle est agitée dans l’intention d’aider les Afro-américains à surmonter leur handicap d’origine.
Dans cet esprit, la députée Sheila Jackson Lee lança une commission parlementaire en juin 2019 pour en voir les modalités. Ce projet sera renouvelé à la faveur des émeutes, suite à l’assassinat de George Floyd. Ainsi, Robert Johnson ira jusqu’à évaluer cette répartition à plus d’une douzaine de milliards de dollars. Ce sera une curiosité que de voir le traitement que lui réservera le candidat démocrate Joe Biden à la présidentielle de novembre 2020. Toute autre est la perspective de Malcom X qui milite pour le combat pour l’égalité. Cependant, invité au Sommet de l’OUA, au Caire, en 1964, il insistera sur le nécessaire soutien de ses frères africains. Mais pas plus que l’Afrique sous les régimes dictatoriaux des années 1960, les États plus ou moins inscrits dans la trajectoire de la démocratisation, n’ont prêté suffisamment d’attention à son imploration.
L’Afrique noire surtout francophone aura davantage manifesté sa capacité d’indignation avec l’attentat perpétré contre le journal Charlie hebdo en 2015 que pour l’exécution de Floyd ! Wole Soyinka qui ne se méprend guère sur la capacité des Africains à prêter une oreille attentive aux luttes en cours invitera les Noirs à s’inscrire dans cette unique alternative : s’évertuer « à l’excellence et à la conquête du pouvoir économique et politique partout où ils vivent ». Cette perspective, en tant qu’elle met les Américains devant leur propre responsabilité, est digne d’intérêt. Toutefois, la difficulté qu’elle soulève est que la volonté d’être excellent est très souvent soumise à rude épreuve par l’état de privation du minimum vital. En tout état de cause, aucune solution durable ne saurait faire l’impasse sur l’exigence des luttes citoyennes. Certes, jusqu’ici aux revendications démocratiquement exprimées par les Américains, le pouvoir a répondu par la répression. Mais la lutte pour l’égalité, s’inscrivant dans la dialectique même de l’oppression, demeure irréductible. Avec le temps que prennent les changements sociaux, les militants des droits civiques pourront compter sur les aspirations à la paix et à la justice du peuple américain.
Se greffe à cette dynamique, ce phénomène que constitue le comportement d’un nombre de plus en plus important d’entreprises américaines « en véritables leviers du changement sociétal et politique ». Édifiant à ce sujet est ce propos de Guillaume Foucault rapporté par Claudia Cohen : « Les marques prennent les devants et se mettent aussi à l’abri de boycott. Elles prononcent des actes de foi ou affirment des positions, et se drapent derrière l’éthique. » Ce paradoxe susmentionné des USA, pour être si frappant, ne leur est pourtant pas exclusif. Les « puissants » de notre monde restent obsédés par la conquête du ciel, alors que le sol menace de s’effondrer sous leurs pas. Pour preuve, l’Europe et la Chine ne sont-elles aussi malades de leurs minorités. ?
Alpha Amadou SY
Philosophe/ ÉCRIVAIN
Président de la Cacsen
par Gnambi Sonko
LE LEADERSHIP AFRICAIN COLLECTIF ET COLLABORATIF
Cette fois ci, il s’établira, non pas le Nouvel Ordre Mondial, mais l’Altermondialisme, et non pas par le fait des impérialistes néolibéraux, mais par des actes matures d’une Afrique debout
Décidément, le Covid-19 en aura suscité des déclarations, des productions scientifiques et littéraires, mais aussi des querelles scientifiques, politiques et géopolitiques ainsi que des positionnements.
Pour certains, le virus à l’origine du Covid-19 serait issu d’un animal sauvage, alors que pour d’autres, il serait le produit de manipulations de laboratoires. Dans cette querelle, on retrouve des scientifiques de renommée mondiale et des hommes politiques occidentaux et orientaux, mais aussi, dans une moindre mesure, des dirigeants de pays du sud – avec un flot d’informations, les unes authentiques, les autres relevant de l’intox, sous fond de manipulation de l’opinion publique internationale.
Il est dit aussi que le virus est intentionnellement lâché dans la nature afin de fonder une explication à des intentions futures qu’on pourrait articuler autour de deux processus. L’un relèverait d’une guerre économique dans laquelle des multinationales (notamment celles de l’industrie pharmaceutiques) poursuivraient l’efflorescence de leurs affaires et/ou des grandes puissances viseraient le contrôle de l’économie mondiale. L’autre processus relèverait d’une guerre démographique dans laquelle des forces tapies dans l’ombre chercheraient à asservir la population mondiale, à travers l’inoculation d’une nanopuce, en vue d’en commander les mouvements de tout point de vue, voire d’en réduire l’effectif pour le ramener à une proportion soutenable pour un certain besoin d’équilibre de la vie sur terre. Dans les deux cas, il s’agit de processus cyniques et inacceptables sur lesquels on pourrait continuer à disserter. Mais, l’obscurantisme qui enveloppe ce type de postulats est tel que s’inviter dans un exercice de leur analyse s’assimilerait à une torture intellectuelle sans intérêt.
Toutefois, s’il est hasardeux de s’engager dans la réflexion relative aux intentions qu’on prête aux protagonistes de la guerre économique et aux prétendus asservisseurs de la population mondiale, il est intéressant de s’arrêter sur les supputations consécutives à l’avènement de la pandémie du Covid-19 dans le monde. En effet, plusieurs institutions, scientifiques et autres personnalités politiques ont annoncé plusieurs choses dont les unes macabres telles que le scénario catastrophique de millions de morts à prévoir pour l’Afrique et les autres porteuses d’espoir telles qu’une future prise de conscience collective mondiale pour recentrer les efforts sur l’humain et l’humanité.
Il est vrai que les motivations qui sous-tendent ces supputations, dans leurs différentes formes d’expression, restent complexes et difficile à identifier. Pour autant, les intérêts de certains de leurs porteurs sont très vite perçus tellement le linceul de leur couverture est transparent.
C’est le cas de pseudoscientifiques et d’organismes internationaux spécialistes du commerce de la misère et de l’illusion sous fond d’un équilibre recherché de la « balance du développement » entre le nord et le sud. En se permettant des annonces macabres sur les effets de la pandémie en Afrique et la conduite d’essais de thérapies, alors même que l’Afrique était le seul espace de loin le moins touché, ces annonceurs démontrent toute l’irrévérence de leurs comportements et de leurs pratiques vis-à-vis de notre continent et de ses populations.
Leur impertinence leur a valu des brimades méritées, géographiquement bien réparties. En effet, les honnêtes citoyens des différents continents ont réagi de façon spontanée et à l’unisson pour réprimander leurs propos méprisants d’une autre époque – rappelant ainsi que le temps de la condescendance et du paternalisme nostalgiques est révolu et que rien d’insultant ne sera plus acceptable pour une Afrique debout et soutenue par de nombreux militants d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie qui se battent inlassablement pour l’avènement d’un monde juste. Mais, il ne serait pas étonnant que ces brimades ne puissent pas émouvoir ces scientifiques véreux et ces organismes internationaux vendeurs de misères et d’illusions, encore moins les dissuader, tellement leur acharnement sur l’Afrique est viscéral, car ce continent est depuis longtemps la seule sinon la principale source nourricière de leur existence et du fonctionnement de leurs administrations inutilement budgétivores. Ainsi, il faut s’attendre à ce que ces vendeurs de misères et d’illusions poursuivent leurs objectifs de transformer cette pandémie en une opportunité pour justifier leurs futures actions à destination de l’Afrique, à travers des stratagèmes dont ils ont l’habitude de se servir depuis le secret de leur hypocrisie cynique.
C’est le cas également, des impérialistes néolibéraux qui – pendant qu’ils accusent la République Populaire de Chine de tous les noms d’oiseaux, avec un objectif bien masqué de l’éloigner de ses partenariats les plus porteurs du meilleur potentiel de valeur ajoutée à la fois économique et humaine, notamment ceux africains – s’empressent d’investir massivement dans le pays de Mao. Ces pratiques, qui refont surface avec la pandémie du Covid-19, sont bien connues du reste, pour avoir été très souvent usitées pendant et après les précédentes périodes de crise. En effet, toutes les précédentes crises ont en commun un parterre de déclarations des plus solennelles, pendant et juste après leur avènement, sur la nécessité d’une réorganisation de l’ordre des choses pour les rendre plus centrées sur l’humain et l’humanité et moins sur l’accumulation inutile de richesses par une minorité de la population mondiale et leur concentration sur des espaces géographiques ne représentant qu’une infime proportion de la surface du globe terrestre.
Mais, de nos jours, leurs complots impérialistes habituellement tissés et exécutés sous la barbe et le nez de tout le monde, sans être dénoncés avec toute la vigueur intellectuelle nécessaire, devront faire face à la nouvelle force citoyenne universelle. Car, s’il est vrai que ceux qui en sont les porteurs demeurent tenaces dans leurs stratégies, ayant toujours obtenus leurs résultats poursuivis, il est aussi vrai que leur roublardise habituellement efficace devra se confronter à un éveil de conscience alerte et offensif à l’échelle mondiale.
En effet, ni la Chine, ni l’Afrique, ni les honnêtes citoyens de ce monde ne sauraient se laisser distraire par les vendeurs d’illusions pour une nouvelle forme de gouvernance mondiale plus juste, toujours vociférée mais jamais instaurée. Ces déclarations, portées par les plus grands dirigeants du monde, relayées par les médias les plus influents, s’accompagnent de semblants d’actes fondateurs, mais elles ne sont jamais réellement opérationnalisées avec tout le sérieux et toute la volonté qu’il faut, traduisant ainsi la nudité de leur essence manipulatrice. Hé oui, la triste réalité partagée est qu’il s’agit d’une manipulation de l’opinion des peuples pour faire croire à des changements profonds favorables. Une manipulation d’autant plus vraie que le concept de Nouvel Ordre Mondial (NOM) utilisé n’est rien d’autre que le nom de baptême, au début des années 90, du capitalisme néolibéral victorieux du communisme, au lendemain de la dislocation de l’URSS et de l’effondrement du bloc de l’Est, qui était resté pendant longtemps son contradicteur puissant et son contrepoids à la fois gênant et troublant.
Cette fois ci, il s’établira, non pas le Nouvel Ordre Mondial, mais l’Altermondialisme, et non pas par le fait des impérialistes néolibéraux, mais par des actes matures d’une Afrique debout et d’une Chine consciente de sa position irréversible de nouvelle puissance économique mondiale, soutenue par la véritable communauté internationale, celle des peuples conscients du monde entier. Oui, c’est du partenariat Sino-Afrique prélude à une un axe Asie-Afrique-Amérique latine que jaillira le changement profond pour mettre définitivement fin à l’égocentrisme occidental condescendant des impérialistes néolibéraux. Tous les peuples du monde entier, y compris ceux occidentaux (qui en subissent les effets), ne s’en sentiront que mieux économiquement, mais aussi et surtout socialement.
Mais, cet Altermondialisme fédérateur, suppose que nous africains soyons mobilisés en transcendant définitivement toutes nos querelles sous-tendues par nos petits intérêts égoïstes éphémères pour nous engager résolument dans la construction d’un présent meilleur pour nous et nos enfants et petits-enfants certes, mais surtout pour nos descendants les plus lointains des siècles à venir. Pour une fois, nous devons apprendre véritablement de notre histoire marquée de héros certes, mais ponctuée de trahisons internes venant surtout de notre élite. Tout le monde va s’empresser à indexer les politiciens. Non, ils ne sont pas les seuls. Pour une fois, faisons une introspection holistique, intégrant l’analyse des responsabilités des leaders politiques évidemment, mais aussi celle de chacune des couches de notre société. Ratissons large pour mieux cerner le problème auquel nous sommes confrontés afin de mieux envisager des solutions appropriées. Ratissons large, car, en réalité, toutes les trahisons de l’élite politique africaine ont été accompagnées d’une complicité agissante ou innocente de l’élite intellectuelle (en fournissant des justifications théoriques ou en se terrant dans un mutisme peureux ou non mais coupable), mais aussi des autres couches de la société, dans leurs différentes formes d’organisation (en refusant le combat contre l’injustice ou en y renonçant très vite). Le soubassement de cette complicité se trouve également dans l’incapacité des différentes couches de la société africaine à faire la part des choses entre l’intérêt général et les intérêts secondaires, entre nos querelles internes qui ne peuvent être que secondaires face à notre confrontation avec le monde extérieur demeuré inlassablement impérialiste (à tout point de vue) économique, social et culturel.
C’est dans ce sens que je voudrais humblement porter une appréciation sur deux événements africains qui me semblent injustement banalisés voire pourfendus, en invitant les africains, toutes couches socioprofessionnelles confondues, à se lever comme un seul homme pour en saisir l’opportunité que nous offre la crise pandémique Covid-19. Au cœur de ces deux événements on retrouve notre président de la République Macky Sall, bien élu pour certains, mal élu pour d’autres (dont moi-même), mais ce n’est pas l’objet.
Tout d’abord, dès ses premières sorties sur le Covid-19, Macky Sall a parlé de la nécessité de construire un nouvel ordre mondial. Y croit-il ? Ou bien joue-t-il le rôle de « marionnette » ou de « sous-préfet » de l’impérialiste néolibéral ? Le dit-il pour lui, pour l’Afrique ou pour les impérialistes néolibéraux ? Ce sont là les questions qui ont été systématiquement agitées par les commentateurs politiciens, politologues et géo-politologues. Ils ont sans doute raison, se fondant sur des actes de fourberie et de tortuosité qui sont reprochés tant à Macky Sall lui-même qu’à de nombreux dirigeants africains. Mais, n’oublions pas que dans l’histoire de l’humanité, y compris celle de l’Afrique, certains des hommes considérés comme étant des plus grands traitres ont fini par être les plus grands patriotes, volontairement ou involontairement. De fait, il serait acceptable, au nom d’un éveil patriotique, qu’il puisse être accordé à Macky Sall une présomption de bonne foi. A défaut, si les controverses de l’homme empêchent à plusieurs d’entre nous d’accorder du crédit à ses déclarations, il reste possible de soutenir le bon sens de l’idée ou des idées contenue(s) tout en construisant toute l’arsenal sécuritaire (à tout point de vue) nécessaire à son/leur éclosion. Car, les bonnes idées ne sauraient être rejetées, quelques soient les tares prêtées à l’homme qui les génère. Par ailleurs, l’adoption et la valorisation d’une bonne idée issue d’un homme, si mauvais soit-il, ne pourraient-elles pas servir à faire éclore en lui-même les meilleures valeurs d’humanité ?
Ensuite, Macky Sall s’est distingué en félicitant très tôt le président de la République de Madagascar, à la suite de l’annonce faite par celui-ci sur la solution malgache d’Afrique contre la pandémie du Covid-19, en sollicitant même la livraison d’échantillons en ces termes « Je suis en train de dire qu’il me faut trouver un petit moyen ne serait-ce que d’avoir des, quelques échantillons pour les mettre au niveau des services des maladies infectieuses où se font les traitements, déjà ». Cette sortie du président Macky Sall, a eu également droit à ses commentaires dont l’essentiel a porté sur son dénigrement, de la part de ses pourfendeurs et sur son nuancement, de celle de ses partisans. Les deux positions ayant en commun une totale ignorance déconcertante d’un acte panafricaniste de soutien à une initiative porteuse d’un leadership africain certain sur la recherche de solution à cette pandémie qui émeut l’humanité toute entière depuis près d’un semestre.
A y regarder de près, les positions dans les deux cas ont plus porté sur la personne que sur les idées. Ce qui est décevant, au point de se demander où se situe le panafricanisme ? On s’arrête sur des intérêts secondaires et non sur celui principal. On oublie ce que Macky Sall a dit d’important, pour ne mettre en relief que le pourquoi il l’a dit. Dans les deux cas, on a fait qu’une chose : dénigrer la solution malgache d’Afrique. En effet, tous les deux ont oublié l’essentiel ici qui est la découverte malgache. Alors que c’est Macky Sall qui aurait dû être oublié. Finalement, l’opposition et le soutien à un homme, président de la République soit-il, ont bénéficié de plus d’attention que la nécessité d’une mobilisation collective généralisée autour d’un Leadership africain politiquement, socialement et culturellement inodore et incolore.
Pour une fois, nous africains devons ressusciter en nous ce panafricanisme réel, qui a été bafoué et torpillé par un « épistémicide », c’est-à-dire un massacre de notre identité et de nos intelligences communes, porté par des impérialistes néolibéraux égocentristes européens que nous avons nous-mêmes soutenu quelque fois, consciencieusement ou non. Malgré tout, ce panafricanisme est encore vivace en chacun d’entre nous, car il est chanté à tort et à travers. N’épiloguons pas sur la bonne foi des uns et des autres. Notons que si chacun en parle, c’est parce que quelque part, dans son subconscient, chacun y croit. Même si nous pouvons nous interroger légitimement : Mais alors, pourquoi autant de contradictions et de paradoxes entre les déclarations de certains d’entre nous et leurs actes ? Interrogation légitime, mais pas essentielle, car, elle est porteuse de diversion et de conflits qui nous ont toujours éloignés de le primordial : combattre sans relâche l’impérialisme néolibéral qui est un fléau mondial nuisible à toute l’humanité. Interrogation légitime, mais pas essentielle, parce qu’elle tue en nous toute velléité à nous fédérer autour du principal : Construire un Altermondialisme autour d’un Leadership africain collectif et collaboratif (LAC).
C’est à cela que nous invitons les différentes couches socioprofessionnelles de l’Afrique et du monde. Car, ce LAC, sur lequel nous reviendrons dans une prochaine publication, ne saurait être ni xénophobe, ni impérialiste, ni idéologique. Il s’agit d’une dynamique qui, parce que bâtie à partir des fondements de la mère de toutes les civilisations, se veut transcendante des cloisons politiques, socioculturels et religieux, intelligemment engagée dans la lutte pour la promotion des valeurs universelles d’humanité pour un avenir mieux sécurisé de notre planète et de ses habitants.
Gnambi Sonko est Consultant en planification et évaluation de politiques publiques, Spécialiste des filières agricoles et des organisations professionnelles agricoles.
PAR Fatoumata Hane
LES INVISIBLES DU SYSTÈME DE SANTÉ AU SÉNÉGAL
Ceux-là qui « s’occupent des consultations, prennent des tours de garde, remplacent les infirmiers absents ou débordés » sont les oubliés du plan de préparation et de réponse du Covid 19 ainsi que du plan de contingence économique
La politique sanitaire du Sénégal, comme dans la plupart des pays africains, est basée sur les soins de santé primaires définis en 1978 et renforcés en 1987 avec la mise en place de la politique de recouvrement des coûts, communément appelée Initiative de Bamako que Foley résume très bien en ces termes :
« En échange de l’accès aux services cliniques de base et aux médicaments génériques, les citoyens de la plupart des pays en développement paient désormais des frais d’utilisation et achètent des médicaments dans les pharmacies de dépôt du poste ou du centre de santé de leur localité. Le recouvrement des coûts s’inscrit dans le nouveau cadre de participation à la santé entre l’État et ses citoyens. »
Le rôle prépondérant des agents de santé communautaire
Ces stratégies visaient à démocratiser l’accès aux soins et consacraient, entre autres, la participation communautaire dans la gestion de la santé. Ce qui a justifié la mise en place des comités de santé, devenus depuis 2018 comités de développement sanitaire. L’étude sur le bilan de l’initiative de Bamako montre que ces derniers ont un rôle de cogestion des ressources tirées de prestations offertes par les structures de santé.
« L’initiative de Bamako a bien effectivement démontré le pouvoir de gestion des comités locaux. L’encaissement du prix des consultations a permis l’approvisionnement en médicaments essentiels, mais les marges bénéficiaires n’ont pas permis de sauvegarder l’accès universel aux soins. Elles ont avant tout servi à attribuer des primes au personnel et à améliorer l’équipement. »
C’est à la faveur de ces politiques publiques que les agents de santé communautaire vont faire irruption dans le champ de la santé même si des initiatives communautaires de réponse aux besoins de santé des populations avaient été notées à Pikine en 1967 et à Kaolack en 1975. En réalité, ces comités de santé, qui vont être institutionnalisés et mis en place dans toutes les structures de santé, avaient également pour mission de recruter du personnel, dit de soutien, chargé de la vente des tickets et de médicaments dans les pharmacies de dépôt, du nettoyage et du gardiennage. Ces agents vont très vite déborder de leurs champs d’action pour s’inscrire dans les interstices, ces espaces de soins délaissés par les personnels de santé qualifiés.
Ce personnel qualifié est de plus en plus engagé dans des tâches administratives et des règles bureaucratiques qu’impose la verticalité des programmes nationaux de santé dont les centres de santé constituent le niveau opérationnel, la « clé de voute » du système. Ces centres de santé sont composés par des postes de santé dirigés par un infirmier-chef de poste et des cases de santé, confiées aux agents de santé communautaires. En responsabilisant l’infirmier au niveau périphérique (administration, soins curatifs, promotion de la santé) et en valorisant la participation communautaire, la décentralisation du système sanitaire a renforcé la présence de ces agents. Compte tenu de la charge de travail qui leur revenait de fait, il a été décidé de leur confier les soins curatifs primaires et de recruter des relais communautaires et autres médiateurs pour les activités de promotion de la santé (visites à domicile, sensibilisation, mobilisation communautaire)
Les agents de santé, des soignants malgré tout
Ce principe de délégation des tâches va permettre aux agents de santé communautaire de prendre en charge des activités de soins dévalorisées ou délaissées, par exemple la prise en charge de la tuberculose, la vaccination ou selon les contextes socioculturels, des activités de soins perçues comme réservées aux femmes : le service de maternité (accouchements, consultation pré et post natale, etc.), pour se positionner et acquérir une certaine légitimité, en se formant sur le tas. De plus, toujours selon ce principe de délégation des tâches sur lequel repose le « fonctionnement pour de vrai », des structures de santé, on assiste à un brouillage des normes et règles de fonctionnement, une redéfinition des statuts et des fonctions avec comme conséquence des gestes techniques vidés de leurs sens et une hiérarchie tirée vers le bas. Ce personnel non qualifié composé essentiellement d’agents de santé communautaire s’investit ainsi dans les activités de soins au même titre que les soignants.
La remise en cause
La gestion actuelle de l’épidémie de Covid-19 au Sénégal vient remettre en cause deux éléments fondamentaux du système sanitaire (MSAS, 2014) : le principe de démocratie sanitaire, avec une hypercentralité des tests de diagnostic et de la prise en charge ; et l’implication des agents communautaires de santé dans les activités de soins au niveau le plus décentralisé, dans un contexte marqué par l’insuffisance et l’inégale répartition des ressources humaines qualifiées. Il est apparu que les agents de santé communautaire dont les « rémunérations » sont tirées des recettes des structures de santé restent des exclus du système. Ceux-là qui disent « tout faire » ; ceux-là qui « s’occupent des consultations, prennent des tours de garde, remplacent les infirmiers et autres personnels qualifiés absents ou débordés, responsables de services dans les postes de santé, etc. » sont les oubliés du plan de préparation et de réponse en cas d’épidémie du nouveau coronavirus-Covid 19 ainsi que du plan de contingence économique et sociale. Ils sont les « invisibles » du système.
Selon un médecin, chef de centre de santé, il est proposé une « motivation » de 50 000 francs CFA aux médecins et de 30 000 francs CFA par mois pendant six mois aux infirmiers engagés dans la prise en charge du Covid-19. On peut alors craindre une désaffection des structures périphériques de santé par les agents communautaires qui vont assurer la continuité des services de soins au moment où le risque de contamination est réel du fait du nombre de cas qui se multiplient.
Au-delà de la motivation financière, ils ne sont pas concernés par les formations (sur la détection des cas, la manipulation des équipements de protection) qui ne sont destinées qu’aux personnels qualifiés (parmi les personnes décédées à ce jour, quatre se sont rendues, au moins une fois, dans une structure de santé sans que le diagnostic de Covid-19 n’ait été posé). Les équipements de protection iront prioritairement à ceux qui sont jugés plus exposés : les médecins et infirmiers, oubliant ceux qui accueillent, reçoivent, orientent et parfois traitent les communautés. Aujourd’hui, sait-on combien de soignants sont contaminés ? Combien d’agents de santé communautaires sont concernés ?
Que nous apprend la pandémie sur la précarité dans les systèmes sanitaires ?
L’épidémie de Covid-19 révèle certes les inégalités structurelles (manque de reconnaissance, insuffisance et inégale répartition des ressources matérielles, etc.) entre soignants. Mais, plus encore, elle met à nu la précarité sociale et sanitaire, des agents de santé communautaire qui sont les acteurs de la démocratie sanitaire.
Il est temps, plus que jamais, avec l’augmentation du nombre des cas positifs – 3 789 cas et 42 décès – de penser les stratégies de prise en charge et de réponse à la crise sanitaire en fonction de la réalité des contextes des structures de santé, des normes pratiques en cours dans les structures de santé et de l’implication particulière de tout agent engagé dans la santé des plus pauvres.
Il s’agit là d’une question de justice sociale et d’équité dans le traitement des soignants. De plus, pour une détection précoce des cas, pour la surveillance des « cas contacts » et même pour le traitement des malades qui ne présentent pas des signes graves, les agents de santé communautaire, du fait de leur proximité avec les populations et de leurs savoirs expérientiels, pourraient constituer un atout pour la décentralisation de la prise en charge du Covid-19.
Plus que le manque de résilience ou la défaillance des systèmes de santé africains face aux urgences sanitaires, l’épidémie montre les tares d’une gouvernance sanitaire extravertie et dépendante des politiques internationales et des « modèles voyageurs ».
Fatoumata Hane est Socio-anthropologue, Université Assane Seck de Ziguinchor
EXCLUSIF SENEPLUS - Cet Afro-américain tué par un policier blanc est la dernière victime de l’ignominie perpétrée il y a quatre siècles par les Africains à travers la Traite atlantique et dont ils payent encore le prix
Old pirates, yes, they rob I
Sold I to the merchant ships
Minutes after they took I
From the bottomless pit
…How long shall they kill our prophets
While we stand aside and look? Bob Marley ; Redemption Song
Nous Africains sommes tous George Floyd parce que l’assassinat de cet homme est l’aboutissement d’une tragédie africaine qui a débuté sur notre continent, il y a plus de 400 ans.
Au moins depuis 1619 quand « the White Lion » un navire néerlandais a débarqué sur la côte de la Virginie la première « cargaison » d’hommes, de femmes et d’enfants destinée à la vente.
On sait que c’est à partir de ce moment que s’est mis en place la « traite atlantique » ; le troc en Afrique d’hommes, de femmes et d’enfants contre des marchandises d’Europe (tissus, fusils et alcool notamment) puis leur vente dans les Amériques pour l’achat de matières premières produites par le travail des esclaves et vendues ensuite avec profit en Europe.
On n’a pas assez mis en avant la place et le rôle des Africains dans cette Traite. Ce sont pourtant des Africains, monarques, chefs d’Etat et chefs de guerre qui ont alimenté l’ignoble trafic en entretenant l’insécurité, en fomentant des guerres et en organisant des rapts.
Les Africains sont donc responsables au premier chef de la Traite. Et de tout ce qui s’en est suivi. De l’esclavage sous la forme la plus deshumanisante que l’humanité n’ait jamais connu. De la ségrégation raciale (par les lois dites Jim Crow) qui prévaudra jusqu’en 1965 et qui interdira aux Noirs l’accès à une éducation de qualité, à des soins de santé appropriés et au logement.
Les Africains doivent se reconnaitre en George Floyd aussi parce c’est par l’Amérique Noire que l’Afrique a négocié son accès à la modernité dans plusieurs domaines.
Au plan de la politique, il faut se rappeler que le concept et l’idéal du panafricanisme nous viennent de W.E. Du Bois, un fils d’esclave devenu sociologue et historien. C’est Du Bois qui organisera entre 1900 et 1940, dans différentes capitales européennes les cinq Congrès Pan Africains qui définiront progressivement et imposeront l’idéologie et le projet panafricaniste.
Ce sont des Américains Africains, Du Bois, Marcus Garvey et Booker T. Washington notamment qui ont inspiré nombre des premiers leaders politiques Africains engagés dans la lutte pour l’indépendance : de Kwame Nkrumah à Jomo Kenyatta à Nelson Mandela.
Plus tard, la lutte des Noirs aux Etats-Unis pour leurs droits civiques, aussi bien dans son expression non violente incarnée par le Révèrent Martin Luther King que dans la forme armée que lui ont donné Stokely Carmichael et les Black Panthers, inspirera bien de mouvements politiques en Afrique. De Nelson Mandela à Steve Biko, à Omar Blondin Diop ici au Sénégal
Au plan de la littérature et de l’art, l’apport des anciens esclaves américains à l’art moderne africain a été déterminant. La poésie de la Négritude créée à Paris dans les années 1930, établie un lien direct avec la poésie du mouvement du Harlem Renaissance (ou Negro Renaissance) animé par Langston Hughes et Claude McKay dans les années 1920, ainsi que le reconnaitra Aimé Césaire.
Que seraient les musiques modernes africaines, que serait la rumba congolaise, le high life du Ghana, l’afro beat du Nigeria, les marabi, mbaqanga et kwela d’Afrique du Sud, le mbalax même du Sénégal sans le jazz, le blues, le rythm and blues et les musiques voisines dites afro cubaines ?
Sur un tout autre plan, celui du sport, l’Amérique Noire à travers ses athlètes, boxeurs et basketteurs notamment a toujours constitué une source d’inspiration, de motivation et de fierté majeure pour les jeunes Africains.
Nous devons en fait à l’Amérique Noire notre modernité dans tous ses aspects.
C’est pour toutes ces raisons que les Africains doivent se reconnaitre en Floyd George et le reconnaitre comme la dernière victime de l’ignominie qu’ils ont perpétré il y a 4 siècles et dont ils payent encore le prix.
Et la déliquescence de l’Afrique continue : séditions, guerres civiles, génocides, épidémies hors de contrôle…
Pour expier le crime originel et prendre enfin son destin en main, l’Afrique n’a qu’une seule voie ; celle de son unité et de sa prise en considération de ses diasporas, notamment avec l’Amérique Noire. En l’intégrant effectivement conformément à l’Article 3 du Protocole sur les amendements à l’Acte constitutif de l’Union africaine qui « reconnaît le rôle important que doit jouer la diaspora africaine dans le développement du continent et stipule que l’Union invite et encourage la Diaspora, comme partie importante de notre continent, à participer pleinement à la construction de l’Union africaine ».
Chaque Etat sera appelé à inclure cette disposition dans sa Constitution.