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29 avril 2025
Opinions
par Omar Sy
RÉVEILLONS-NOUS
Ayons le courage de dénoncer les violences policières commises en France. Ne soyons plus spectateurs d’un système violent, qui enterre les mémoires de ces morts dans l’oubli, qui jette systématiquement leurs noms dans la fosse aux non-lieux
Réveillons-nous.
George Floyd, alias « Big Floyd », un Afro-Américain âgé de 46 ans, père de deux enfants, est allé s’acheter le 25 mai un paquet de cigarettes à Minneapolis. Avec un billet de 20 dollars, que l’épicier a pris pour un faux. A terre, le cou écrasé dans le bitume par le genou d’un policier, étouffé, asphyxié, George Floyd est mort. Pour rien. Un élan d’indignation, naturel et évident, a saisi les foules aux quatre coins du monde. J’ai marché pour George Floyd aux Etats-Unis. Le nom de George Floyd en charriait bien d’autres en écho dans ma tête.
Celui d’Adama Traoré, en France.
Une marée humaine a envahi les alentours du tribunal judiciaire de Paris mardi, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de l’Hexagone. La mort d’Adama Traoré est aussi injuste et indigne que celle de George Floyd. Je me réjouis qu’on en prenne conscience aujourd’hui, je me réjouis de voir des dizaines de milliers de personnes venues de tous horizons sociaux entourer de leurs forces les proches d’Adama Traoré, ses frères, sa sœur, Assa. D’entendre les soutiens leur venir du monde entier. Pendant quatre ans, cette famille a fait preuve d’une détermination sans relâche, quotidienne, qui n’a d’égale que sa peine infinie. Pendant quatre ans, cette famille a résisté dans une trop grande solitude, face à l’injustice, face à l’inertie de l’institution judiciaire, face à l’indifférence des pouvoirs publics. Elle a vaillamment tenu bon. Mais combien d’autres familles, moins nombreuses, moins épaulées, se sont écroulées sous les coups d’une justice sourde à leurs demandes, bafouant les droits qu’elle est censée représenter ? Rappelons-nous leurs noms : Malik Oussekine, Makomé, Lamine Dieng, Babacar Gueye, Gaye Camara, Ibrahima Bah, Rémi Fraisse, Angelo Garand, Sabri Choubi, Cédric Chouviat, Ali Ziri, Hakim Ajimi, Gabriel… la liste est tristement longue.
Réveillons-nous.
Adama Traoré, un habitant de Beaumont-sur-Oise, qui fêtait son 24e anniversaire le 19 juillet 2016. Il a roulé à vélo, bermuda, bob sur la tête, sourire aux lèvres, tranquille, dans les rues de sa ville, accompagné de son frère, Bagui. Gendarmes, contrôle. Adama Traoré n’avait pas ses papiers sur lui. Il a fui. Les forces de l’ordre l’ont rattrapé. Ecrasé, asphyxié, embarqué. Adama Traoré est mort quelques heures plus tard, sur le sol de la gendarmerie de Persan. Pour rien. A lui, comme à George Floyd, la justice a inventé « une cardiopathie », des cœurs défaillants. Mais je n’ai qu’une seule question, et c’est la seule qui compte : ces hommes seraient-ils morts s’ils n’avaient croisé la route des forces de l’ordre ?
Réveillons-nous.
Tenons bon à notre tour, armons-nous de courage, soyons vigilants, ne laissons plus passer quatre années pour demander des comptes. La mort d’un homme dans le cadre d’un usage disproportionné et abusif de la force doit être réprimée.
George Floyd et Adama Traoré avaient des points communs : ils étaient tous deux noirs, de grande carrure, leurs vies ont basculé dans l’horreur en quelques heures. Pour rien. Je mesure 1,92 m, je suis noir, je leur ressemble. Est-ce qu’il peut m’arriver la même chose qu’à eux demain ? Est-ce que cela risque d’arriver demain à mes enfants ? A vos enfants ? Cette peur sans nom, cette peur injustifiée qui enfle dans nos vies, doit disparaître. Je connais ce sentiment qui ronge de l’intérieur, j’ai vu dans ma vie des drames liés à l’intervention des forces de l’ordre, à l’époque où j’étais un anonyme. Comme Adama Traoré, comme Zyed et Bouna, morts à 17 et 15 ans à Clichy-sous-Bois en 2005, j’ai couru quand je croisais le chemin de la police. Je n’avais alors pas de micro ouvert pour dire combien cette peur est réelle. Celle de mourir entre les mains des forces de l’ordre. J’affirme aujourd’hui qu’elle existe depuis trop d’années, et cette peur se transmet de génération en génération. Qu’importent les menaces ou les pressions qui s’exercent en retour, il ne faut plus jamais se taire. Aucune parole ne doit être isolée quand elle porte un discours de justice. Il faut que nos dirigeants entendent, comprennent, agissent pour changer ce cours des choses. C’est une maladie qui ronge notre pays, et cela n’augure rien de bon pour nos avenirs.
Réveillons-nous.
Regardons devant nous, ayons le courage de dénoncer les violences policières qui sont commises en France. Engageons-nous à y remédier. Ne soyons plus spectateurs d’un système violent, qui enterre les mémoires de ces morts dans l’oubli, qui jette systématiquement leurs noms dans la fosse aux non-lieux. Nous devons profiter de cet élan suscité par l’affaire Floyd pour refuser ce grossier clivage, qui consiste à trier, parmi nous, les méchants et les gentils. Il n’y a qu’un seul et même camp, celui de la justice. Nous aspirons tous à une police digne de notre démocratie, une police qui protège sa population, sans distinction de couleur de peau ou de provenance sociale, la même pour tous, qu’on habite dans les centres-villes ou dans les quartiers populaires. Une police capable, comme on l’a vu ces derniers jours aux Etats-Unis, de se joindre aux manifestants, de poser le genou à terre pour dénoncer les violences qui salissent son uniforme. En France aussi, il m’apparaît évident que la majorité des policiers ne cautionnent pas ces actes violents. Je les invite à sortir du silence.
Réveillons-nous.
Le soutien massif apporté mardi à la famille d’Adama Traoré, quatre ans après les faits, est une nécessité. Il est le tremplin de nos engagements unis, déterminés, raisonnés, pour un combat qui ne souffre en réalité aucun débat : celui de nos droits à tous. La cause est juste, je vous garantis qu’y adhérer emplit de ferveur. On dormira tous mieux. J’appelle au changement, à la remise en cause d’un système qui ne peut prétendre à la justice sans mettre fin à l’impunité organisée qui sévit depuis des décennies. Cet ordre établi n’est plus tenable.
Pour soutenir l’appel d’Omar Sy contre les violences policières en France, signez la pétition sur Change.org et relayez l’appel sur les réseaux sociaux avec le #RéveillonsNous.
par Abdourahman Waberi
LA PROCHAINE FOIS, LE FEU
Il n’est pas incongru de traduire « Black Lives Matter » par « La prochaine fois, le feu ! ». Il n’est pas déplacé d’imaginer Adama Traoré en petit frère de George Floyd. Indignons-nous encore et encore comme nous y invitait Stéphane Hessel
L’exécution de George Floyd vient de réveiller les consciences aux États-Unis et dans le monde entier. L’indignation d’aujourd’hui n’a d’égal que le silence d’hier. Indignons-nous encore et encore comme nous y invitait Stéphane Hessel, le vieux résistant au visage solaire. Cette fois encore, la victime est morte sous nos yeux, étouffée. Son dernier cri, « I can’t breathe », nous hante. Un énième meurtre en direct, live et stéréo, et le feu social et politique qui couvait depuis longtemps de refaire surface. « La prochaine fois, le feu », nous avait pourtant avertis James Baldwin, le clairvoyant écrivain natif de Harlem qui repose à Saint-Paul de Vence. Les grands esprits n’ont prêté attention à sa prophétie qui date de 1963. Ils ont eu tort. Mille fois tort. Nous aussi, nous avons eu tort avec eux. Coupables de lâcheté, comme eux.
Après le meurtre de Breonna Taylor, d’Ahmaud Arbery, d’Eric Garner et de tant d’autres, fauchés souvent dans la fleur de l’âge et pour leur couleur de peau, les polices locales ou fédérales ne semblent pas entendre l’avertissement tant elles se voient intouchables. « La prochaine fois, le feu » ! La liste de victimes s’allonge. Les assassins n’ont rien eu à déplorer, pas même une égratignure sur leurs CV. Les pleurs, les cris, les traumas sont pour les familles. Surtout les mères Courage, toutes larmes avalées, dignes devant les caméras. Le feu, la première fois, avait pourtant prévenu James Baldwin solennellement, consciemment, les yeux dévorés par la lucidité. Nous n’avons jamais eu sa lucidité.
Citons à présent les noms de nombres de victimes de ces dernières années en attendant que justice leur soit enfin rendue. Ils sont légion. Sandra Bland, Amadou Diallo, Aiyana Mo’Nay Stanly-Jones, Tony McDade, Pamela Turner, Matthew Ajibade, Rekia Boyd, John Crawford III, Michael Brown, Shelly Frey, Ezelll Ford, Dante Parker, Michelle Casseaux, Yvette Smith, Darnesha Harris, Laquan Mcdonald, Atatiana Jefferson, George Mann, Tanisha Anderson, Akai Gurley, Tamir Rice, Rumain Brisbon, Jerame Reid, Frank Smart, Natasha Mckenna, Tony Robinson, Anthony Hill, William Chapman II, Alberta Spruill, Walter Scott, Shantell Davis, Eric Harris, Philip White, Mya Hall, Alexia Christian, Brendon Glenn, Victor Manuel Larosa, Jonathan Sanders, Salvado Ellswood, Joseph Mann, Freddie Blue, Albert Joseph Davis, Darrius Stewart, Billy Ray Davis, Samuel Dubose, Troy Robinson, Christian Taylor, Sean Bell, Brian Keith Day, Michael Sabbie, Asshams Pharoah Manley, Felix Kumi, Keith Harrison McLeod, Junior Prosper, Anthony Ashford, Dominic Hutchinson, Paterson Brown, Lamontez Jones, Bettie Jones, Alonzo Smith, Tyree Crawford India Kager, Janet Wilson, Sylville Smith, Benni Lee Tignor, Yvonne Smallwood, Kayla Moor…
Le meurtre de George Floyd a ouvert la voie à une insurrection dont l’issue reste, pour l’heure, inconnue. Espérons que des fruits collectifs, des manières de guérison en sortiront pour panser le cœur de ce pays dirigé huit ans durant par un certain Barack Obama, qui avait enterré les attentes légitimement nourries par la communauté noire dont il était le visage présumé. Barack Obama est de ceux qui ont fait mine de prêter attention à la mise en garde de Baldwin, mine d’acquiescer, du bout des lèvres, avant de passer à d’autres tâches plus urgentes à leurs yeux. Et qui ont eu terriblement tort. Leurs mots, leurs contributions aujourd’hui ne rachèteront pas leur aveuglement passé. Il faut mieux, concluons-nous, avoir tort avec James Baldwin que raison avec Barack Obama.
Les États-Unis sont le paradis des communautés. Il arrive souvent qu’une même personne appartient à plusieurs, les unes essentielles comme la race ou la religion, et les autres contingentes comme la pratique d’un sport. A défaut d’être américain, j’appartiens à la communauté universitaire de Washington et plus spécifiquement à la communauté de mon université, George Washington, dont le campus se trouve à quelques pâtés d’immeubles de la Maison Blanche, qui n’a pas été épargnée par les manifestants. La distance ne m’empêche pas de suivre les manifestations qui déroulent dans la capitale et qui ont été impulsées par des collectifs d’Africains-Américains comme Black Lives Matter.
Surnommée hier Chocolate City par sa population majoritairement noire, Washington compte beaucoup de jeunes Africains-Américains sans travail ni espoir. Ces hommes et ces femmes qu’il m’arrive de croiser dans les transports publics me rappellent le neveu à qui James Baldwin adressait une des deux lettres qui composent son essai de 1963. Il était « coriace, sombre, vulnérable, ombrageux… [et] pour rien au monde » ne voudrait « pouvoir être pris pour un lâche ». Tour à tour coriaces, sombres, courageux ou vulnérables, les Africains-Américains que je croise dans mon quartier de Foggy Bottom travaillent là mais ils viennent du ghetto du sud-est de la capitale, ou de plus loin, des comtés limitrophes du Maryland et de la Virginie. Les derniers embauchés, ils sont les premiers virés pour cause de crise post-Covid. Ils n’ont pas eu le temps de digérer le prix fort payé au virus et à la mauvaise gestion orchestrée par le président lui-même.
De ma communauté, au sein de laquelle je vis et enseigne une partie de l’année, je reçois beaucoup de messages chaleureux et positifs. Ce mercredi 3 juin, le couvre-feu décrété par Muriel Browser, la maire de Washington, a été reconduit pour la troisième nuit consécutive mais la bonne humeur et l’optimisme des manifestants n’ont pas été entamés. Dans ma communauté, qui compte plus de 30 000 étudiants, nous sommes tous solidaires des luttes de la communauté noire et prêts à nous retrousser les manches pour l’avènement d’un changement réel et profond. Nul n’ignore la longue chaîne de responsabilité, du policier qui a étouffé la victime aux juges complaisants, des médias sensationnalistes aux milices suprémacistes jusqu’à aux tweets incendiaires de l’occupant de la Maison Blanche.
Les émeutes de ces jours-ci ne sont pas les premières ni les dernières que la capitale a connues. Celles de 1963 ou celles de 1968 sont encore marquées dans la mémoire collective. Et hier comme aujourd’hui, il s’est trouvé des milliers de Washingtoniens de toutes les couleurs et de tous les âges pour battre le pavé. Pour manifester pacifiquement, exercer les droits civiques mais aussi pour arrêter les pillards, éteindre les incendies, hâter par leurs corps, leurs slogans et leurs cris d’exaspération l’avènement d’une société un peu plus juste parce qu’un peu plus réconciliée.
Malgré son titre rugueux et son propos parfois mordant « La prochaine fois, le feu » n’est pas un appel aux armes. Bien au contraire, c’est un appel au bon sens, à la réflexion historique, à l’amour élevé au plus haut rang. Si le meurtre de George Floyd perpétré par Derek Chauvin a bien eu lieu à Minneapolis, son onde de choc a atteint toute la planète. Elle a attiré l’attention sur d’autres meurtres commis ici même en France, ravivant des douleurs, touchant à nouveau des familles endeuillées. Il serait facile de s’indigner de la mort qui sévit au loin, dans le Minnesota ou la Georgie, et de jeter un voile pudique sur celle qui surgit malheureusement à Marseille, Clichy-la-Garenne, Paris ou Beaumont-sur-Oise, fauchant un Adama Traoré en 2016 ou un Cédric Chouviat en 2020, pour ne citer que deux exemples.
Si je n’étais pas loin de Paris, je serais allé me réchauffer le cœur au milieu des 20 000 personnes rassemblées par le comité « la Vérité pour Adama » ce 2 juin 2020. Il n’est pas incongru de traduire « Black Lives Matter » par « La prochaine fois, le feu ! » Il n’est pas déplacé d’imaginer Adama Traoré en petit frère de George Floyd. Il me faut saluer enfin ces foules immenses, bigarrées, solaires et solidaires rassemblées à Paris, Toulouse ou à Fort-de-France. Elles disent simplement : « La prochaine fois, le feu ! » Il est encore temps de leur prêter une pleine attention.
Ecrivain, né en 1965 à Djibouti, Abdourahman Waberi vit entre la France et les Etats-Unis. Il a notamment publié « La Divine chanson » (Zulma, 2015) et « Pourquoi tu danses quand tu marches » (Jean-Claude Lattès, 2019). Il a aussi fait paraître le « Dictionnaire enjoué des cultures africaines », co-écrit avec Alain Mabanckou (Fayard, 2019).
par Caroline Roussy
LE FCFA EST MORT, VIVE L'ECO CFA
Assez étonnamment, les conditions d’un nouveau narratif entre la France et l’Afrique s’écrivent, au moins publiquement, sans les Africains, un changement dans la continuité, privilégiant l’asymétrie au détriment de toute co-construction des décisions
Le 20 mai, l’Élysée a annoncé par voie de communiqué « un projet de loi concernant un accord de coopération entre la France et les gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine » afin d’entériner le changement de monnaie : du franc CFA à l’ECO. Alors, franc CFA, fin de partie ? Renouvellement paradigmatique préfaçant une renégociation du narratif entre la France et ses anciennes colonies[1], vraiment ?
La fin du franc CFA : une ambition française ?
Après avoir botté en touche sur la question du franc CFA, lors de son discours prononcé à Ouagadougou le 28 novembre 2017, au prétexte que c’était « un non-sujet » pour la France, le président Emmanuel Macron semble s’être ravisé. Entre les critiques de ses homologues sur le maintien d’un système jugé néocolonialiste, de critiques africaines sur l’opération Barkhane démontrant une lassitude en l’absence de résultats tangibles, la stagnation du dossier sur la restitution des œuvres d’art à l’Afrique, il fallait manifestement un geste pour enrayer la dégradation de l’image de la France et potentiellement renégocier les liens avec les pays ouest-africains, dans un contexte de plus en plus concurrentiel.
Témoin de ce virage et que le franc CFA est malgré tout un sujet français, dès le mois de novembre 2019, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s’était déclaré favorable à « une réforme ambitieuse » sur cette question, formulation pour le moins sibylline ayant laissé cois de nombreux observateurs. Et en l’espèce, la question est de savoir à qui profite ladite réforme ?
Il devrait pourtant y avoir tout lieu de se réjouir de ce changement. Le débat sur le franc CFA occupe, en effet, l’espace médiatique depuis plusieurs années. Chercheurs, intellectuels, activistes, membres de la société civile, jeunes des différents pays concernés, nombreux sont ceux à s’être engagés pour un changement radical de monnaie, mais également de système monétaire de sorte à assurer les conditions de leur souveraineté, gage d’une indépendance à l’égard de leur ancienne métropole : la France. Au-delà du nom, du symbole qu’il incarne dans les représentations – qui ne saurait relever de l’anecdotique, tant la déclinaison de l’acronyme avait subi un toilettage a minima Franc, passant de franc des Colonies françaises d’Afrique à franc de la Communauté financière en Afrique – l’enjeu sous-jacent était et reste bel et bien politique, concernant avant tout la renégociation des liens entre les différentes parties. Il s’agit enfin pour ces détracteurs de parachever le processus de décolonisation et de promouvoir de nouveaux rapports géopolitiques.
L’ECO ou la conjuration de la « servitude volontaire » ?
Le 21 décembre 2019, après avoir soutenu que c’était un « faux débat », en février 2019 sur le perron de l’Élysée, témoignant de relations de connivence entre la France et la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara, avait annoncé depuis Abidjan, aux côtés de son homologue Emmanuel Macron la fin du franc CFA au profit de l’ECO (réduction d’ECOWAS version anglaise de la CEDEAO). S’en étaient suivies une série d’annonces : « Le compte d’opération à la Banque de France est supprimé et (…) les représentants français siégeant au sein des instances de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vont être retirés », un ensemble de décisions qui devaient être entérinées au cours de l’année 2020. C’est désormais chose faite. Sauf que des points sensibles n’ont pas été débattus : pertinence ou non de l’élargissement d’un panier monétaire ? Quels objectifs poursuivis non par la France, mais par les pays concernés par cette réforme ? Quel rétroplanning ? Quelle méthodologie ? L’ensemble de ces questions a été évacué par le projet de loi proposé par l’Élysée, qui annonce d’un même allant le maintien de l’indexation de la nouvelle monnaie sur l’euro et se positionne comme garante financière : « La place de la France se transforme donc pour devenir celle d’un simple garant financier ». S’il s’agit en l’état d’un projet de loi qui devra être soumis au vote des parlements nationaux, de nombreuses inconnues demeurent : quelles sont les conditionnalités de la garantie de la France ? Pourquoi se conserver un droit de regard ? Est en effet envisagé comme suit : « de nouveaux mécanismes sont prévus pour (…) permettre à [la France] de disposer de l’information nécessaire pour suivre et maîtriser le risque financier qu’elle continuera de prendre. Il s’agit notamment d’informations régulièrement transmises par la BCEAO ou de rencontres informelles avec les différentes autorités et institutions de l’Union ». Quelles sont les conditionnalités d’un tel accord ? Si peut-être sur le plan économique ces décisions peuvent se justifier sur le plan politique, l’amertume d’une souveraineté sous conditions transparaît.
LETTRE DE PROTESTATION À L'AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS AU SÉNÉGAL
La liquidation publique de Georges Floyd n’est pas qu’une simple bavure policière de plus. Elle devient une routine inacceptable que nous dénonçons avec force. Il est question de crime d’atteinte à la dignité existentielle des Noirs dans le monde
Le Congrès de la Renaissance Démocratique |
Publication 05/06/2020
L’horreur que vient de perpétrer, une fois de plus, un policier américain aux États-Unis d’Amérique nous conduit à vous adresser cette présente lettre de protestation, destinée à attirer l’attention de l’Exécutif américain sur les violences répétitives dont sont souvent victimes les frères et sœurs Africains Américains, et aujourd’hui encore.
La liquidation publique de Georges Floyd n’est pas qu’une simple bavure policière de plus. Elle devient une routine inacceptable que nous dénonçons avec force. Elle ne relève pas non plus d’une question de souveraineté nationale ou de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État qui devrait nous dissuader d’interpeller le gouvernement Américain. Elle n’est pas enfin une attitude observable chez tous les Américains. Bien au contraire. Les multiples et récurrentes manifestations sur le sol américain, chaque fois que de tels actes ignobles sont perpétrés contre les Africains Américains, montrent une ferveur populaire unissant Noirs et Blancs unis dans un élan de pure fraternité et de solidarité, déterminés à combattre l’inacceptable.
Nous interpellons l’Exécutif Américain dont les condamnations sont inexistantes, voire trop faibles, sur la primauté de la souveraineté des Droits de l’Homme sur toute autre considération. Ce droit fondamental n’est ni discutable ni négociable, surtout quand il est question de crime contre l’humanité et d’atteinte à la dignité existentielle et essentielle des peuples Noirs dans le monde.
La gravité de l’acharnement raciste contre les Africains Américains nous incite, plus que jamais, à dénoncer et à condamner vigoureusement ces injustices et meurtres perpétrés contre un Peuple qui n’a que trop souffert de la colonisation, de l’esclavage, de l’exploitation et de la ségrégation raciale que des bandes de racistes, sans foi ni loi, cherchent encore à lui infliger à perpétuité !
Tout au long de l’histoire de ces derniers siècles, la haine des Noirs, que l’on pensait être rangée dans les oubliettes de l’histoire, refait surface au quotidien de la manière la plus choquante, la plus indécente et inadmissible qui soit aux États-Unis d’Amérique de la part de groupuscules, qualifiés de suprémacistes blancs, aveuglés par la haine des Noirs. Elle a conduit et continue de conduire à toutes sortes de dérives portant atteinte à l’humanité, à la dignité, à la liberté, à l’intégrité physique et existentielle des Africains Américains.
Après les avoir historiquement asservis et s’être servis de leurs forces, de leurs richesses culturelles et de leur sang pour se développer, nombre d’individus aux États-Unis, au lieu de les honorer et de leur demander pardon, continuent la persécution à outrance par la perpétuation de sévices d’une indignité redoutable, au mépris de leur droit inaliénable de vivre dans la dignité, la liberté et l’égalité. Et la fraternité si possible.
Dans les stades, dans les rues, dans les prisons à ciel ouvert, dans les centres de rétention comme dans bien d’autres endroits des États-Unis, la persécution continue, faisant des Noirs la cible des groupuscules racistes, sans qu’une riposte à la hauteur de l’affront ne se manifeste de la part des autorités à la tête de cette « grande démocratie », apparemment insensible au sort réservé aux Africains Américains, à l’exception de quelques discours d’indignation sans intérêt.
Les protestations individuelles et collectives, les interpellations politico-diplomatiques ainsi que les démonstrations scientifiques n’ont pas jusqu’ici permis de freiner cette fâcheuse tendance homophobe dirigée contre les Noirs aux États-Unis ; une bestialité qui perdure, qui est totalement inacceptable et qui ne saurait être réduite à une fatalité à laquelle cette catégorie de citoyens Africains Américains devrait se plier.
La politique d’acharnement raciste est d’autant plus révoltante qu’elle émane de la rhétorique viscéralement pathologique du président Donald Trump, dont la légitimité prospère dans la négrophobie qu’il porte d’ailleurs et attise comme un flambeau. Pour nous, il incarne le couteau qui vient remuer la plaie existentielle qu’on n’a jamais cessé de nous infliger au mépris de notre humanité.
Nous tenons à vous informer que, dans cette lutte contre la négrophobie, l’Afrique fera front et se rangera aux côtés de ses frères et sœurs Africains Américains et en compagnie de ces millions de personnes de toutes races, militantes de la confraternité universelle, indignées par le virus de la haine raciale. A l’unisson, les forces du bien résisteront à l’axe du mal raciste qui pollue les relations amicales et conviviales, tant à l’intérieur des pays, qu’entre tous les peuples du monde sans distinction ni discrimination aucune.
Dans l’espoir qu’il vous plaira de bien vouloir transmette cette présente lettre de protestation aux Hautes Autorités de votre pays, nous vous prions de recevoir, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’assurance de notre très haute et distinguée considération.
Liste des Leaders du CRD
M. Abdoul Mbaye, Ancien Premier Ministre, Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) :
M. Thierno Alassane Sall, Ancien Ministre, Président du Mouvement pour la République des Valeurs (RV) ;
M. Mamadou Lamine Diallo, Député à l’Assemblée Nationale, Président du Mouvement Tekki, Parti de l’Émergence Citoyenne ;
Professeur Bouba Diop, Secrétaire Général Taxaw Temm ;
Professeur Ibrahima Silla, Président du Mouvement Lénen Ak Niénen ;
M. Pape Sarr, Secrétaire Général Adjoint de la Ligue Démocratique – LD Debout.
par Oumou Wane
LE MONDE D'APRÈS, FÉROCE OU DOUILLET ?
C’est de notre responsabilité collective que de veiller à ce que ce monde plus dur ne le soit pas que pour les petits ou les faibles qui vont payer les coûts de cette crise. Tel est notre chantier nous autres Africains et c’est un vaste programme
Tout au contraire de l’OMS, de Trump, de Bolsonaro et autres fléaux, qui transcendent tristement l’actualité mondiale ces derniers mois, c’est aux infirmières, aides-soignantes, assistantes maternelles, ménagères, vendeuses de rue, caissières que je veux rendre hommage. Je veux rendre hommage à toutes les femmes.
Women Lives Matter ! Oui, la crise du Covid-19 a mis en lumière l'importance des femmes, particulièrement exposées en première ligne pour contribuer à la lutte contre la propagation du virus.
Or, le monde d’après sera-t-il encore pire et plus violent pour elles que celui d’avant ? Les contradictions de l’OMS, les coups de sang de Trump, les violences policières à répétition, le racisme systémique au sein des institutions américaines, la maltraitance par Bolsonaro de sa forêt et de ses peuples… Est-ce plus important finalement que la recrudescence des violences conjugales et familiales liée au confinement et aux dégâts collatéraux du coronavirus ?
Faire plus et faire mieux pour tout le monde, mais en particulier pour la planète, pour les femmes et pour les jeunes, pour qui, en arrière-plan de ces tensions se profile une vaste crise de l'emploi, voilà ce que nous attendons aujourd’hui de la politique.
Et non ce théâtre de guignols avec aux manettes Trump ou l’OMS qui partent en roue libre en nous entrainant au fond du trou.
Car nous le savons désormais, la volte-face de l’OMS qui reconnaît avoir arrêté trop vite les tests sur l'hydroxychloroquine et le rétropédalage du « Lancet », un journal scientifique de référence qui voit sa réputation entachée, tout cet imbroglio scientifique en pleine crise sanitaire doit beaucoup aux étranges affaires des laboratoires pharmaceutiques et de Surgisphère, une petite entreprise récemment créée dans l’Illinois.
Est-ce que ce monde est sérieux ? Des données fournies pour l'article du Lancet probablement fabriquées de toutes pièces et son rédacteur en chef lui même qui affirme : « les grandes compagnies pharmaceutiques falsifient ou truquent les tests sur la santé, la sécurité et l’efficacité de leurs divers médicaments, en prenant des échantillons trop petits pour être statistiquement significatifs, ou bien, pour les essais, embauchent des laboratoires ou des scientifiques ayant des conflits d’intérêt flagrants, ils doivent plaire à la compagnie pharmaceutique pour obtenir d’autres subventions ».
Est-ce que ce monde est juste ? Sur un tout autre registre, depuis la mort de l'Afro-Américain George Floyd asphyxié par un officier de police blanc à Minneapolis le 25 mai, des manifestations dans le monde entier réclament la justice pendant que Trump, bible en main, jette de l’huile sur le feu et ne trouve rien d’autre à faire que de défier et d’enrager les manifestants.
C’est la vidéo de trop ! Quelle image obscène que ce policier blanc,
le genou sur la gorge de ce citoyen noir américain, la main dans la poche en train de tuer quelqu’un. J’en tremble.
Est-ce que ce monde est humain ? Le Covid-19 nous a remis à notre juste place et nous devons accepter cette leçon d’humilité. Mais tout ceci n’arrive pas par hasard. Après les mouvements #Metoo ou « Balance ton porc », c’est maintenant « Black Lives Matter », parce que les femmes ne pouvaient pas aller porter plainte dans les commissariats et qu’aujourd’hui être noir aux Etats-Unis et aussi ailleurs, ne nous le cachons pas, c’est encourir un risque pour sa vie. Comme si le racisme n’était pas démodé ! Le racisme c’est le dernier refuge de gens sans idée, sans idéologie, sans scrupule, ne trouvant rien d’autre à faire que de nier ce que Dieu a créé dans sa plus grande diversité.
De toute façon, ceci n’est pas un combat entre les noirs et les blancs, entre les hommes et les femmes, ni entre les riches et les pauvres, pas d’amalgame dangereux ni contagion dans l’opinion, ceci est une question de justice pour tous. Le sujet ce sont les actes et la politique ce sont des mots. C’est de notre responsabilité collective que de veiller à ce que ce monde plus dur ne le soit pas que pour les petits ou les faibles qui vont payer les coûts de cette crise. Tel est notre chantier nous autres Africains et c’est un vaste programme.
N’en déplaise à Donald qui proférait « Haïti, le Salvador ou les pays africains, tous des shithole countries, provoquant une vague de colère contre ces propos offensants. Notre continent a fait mieux que vous monsieur Trump et nos Etats ont su combattre le coronavirus et sauver nos peuples pendant que vous faisiez dans le dilatoire.
Et en attendant que ce capitalisme féroce répare les fondations de ses systèmes cassés, je me rassure dans mes rêves douillets, en me disant que les mamans continuent de faire l’école à leurs enfants, les courses, à travailler et à s’occuper de tout. Ainsi va le monde monsieur Trump et bons baisers de l’Afrique et du Sénégal en particulier.
Par Massamba THIANE
ALLEGEMENT DES MESURES DE RESTRICTION, ET SI MAMADOU TALLA AVAIT RAISON
Les langues se sont déliées suite à la décision du Président de la République de reporter la reprise des cours initialement prévue le mardi 2 juin dernier.
Les langues se sont déliées suite à la décision du Président de la République de reporter la reprise des cours initialement prévue le mardi 2 juin dernier. Moins de quarante-huit heures après le coup d’essai du ministre de l’Education nationale de recouvrir les portes de l’école, Dakar et quelques grandes villes étaient à feu pour demander la levée de l’état d’urgence et du couvre-feu. L’analyse de la situation a amené l’Etat du Sénégal à desserrer l’étau. Désormais, les bus et autres véhicules de transports en commun peuvent circuler librement. Certainement de Agnam à Dakar, de Gaya à Bandjikaki dans le Bignona, les voyageurs seront entassés dans des voitures en masques - peut-être - on verra bien. Difficile de croire que les conditions de voyage que nous réservent les cars Ndiaga-Ndiaye ne seront pas pires que celles observées lors des départs au Rond-point Liberté 5 des amis de Sawrou SENE et d’Abdou FATY.
Au marché de Diaobé, au Louma de Mbirkilane, dans les grandes surfaces, dans les bureaux, des rassemblements seront observés. Inévitablement ? Est-ce que Mamadou Talla ne pourrait pas réunir à nouveau sa famille dans des salles de classe aérées avec son plan de 20 élèves (là où le bus de Balla réunit 45 passagers de Dahra à Dakar) par salle avec un dispositif de distanciation physique conformément au protocole ? Est-ce que Mamadou Talla n’aura pas raison de réunir une petite partie de ses mômes – qui jouent matin et soir au football dans les rues des quartiers populeux de Daagou-Daanou ? Mamadou Talla et son cher Sénégal Ndiaye ne gagneraient-ils pas à réunir des élèves et leurs enseignants dans des lieux adéquats pour corser le combat contre notre désormais VOISIN - pardon - notre ennemi commun ?
N’est-ce pas là une si belle occasion pour armer les élèves, quand on connaît bien leur force de frappe contre les plus insouciants et les plus étourdis, même si c’est papa ou maman. En principe, Mamadou Talla devrait avoir le quitus d’accueillir les élèves des classes d’examen. Et il pourrait réussir le pari avec tout le matériel déployé pour le respect des mesures barrières par le ministère de l’Education, par les collectivités territoriales, par les nombreux partenaires de l’école ; avec la forte mobilisation des autorités administrative ; avec l’engagement certain des Parents d’élèves.
Bref avec une synergie d’action des amis de l’école déjà prouvée sur l’étendue du territoire national. Logique pour logique, Mamadou Talla n’avait pas tort. Son vœu ardent d’un retour à l’école garde toute sa pertinence. La hantise de cette pandémie ne doit pas du tout ralentir notre volonté à continuer de vivre. Le Président de la République et le corps médical l’ont bien compris en nous invitant à « vivre avec la maladie ». Evidemment dans le respect strict des mesures barrières. Et mon confrère n’a pas tort en disant que « rien ne prouve que nos cousins enseignants et élèves ivoiriens, camerounais et béninois qui sont déjà dans les classes ne sont pas des malades de la Covid19 » ? « It’s seems always difficult until it’s be done » NELSON MANDELA
Massamba THIANE
Journaliste – Producteur
Par Pape DIOP
COMMENT A-T-ON PU IMAGINER CONVOQUER CES MILLIERS D’ENSEIGNANTS…
C’est à se demander si le Comité scientifique mis en place par les pouvoirs publics depuis l’apparition du Coronavirus dans notre pays est régulièrement consulté et associé à la prise de décision pour la mise en œuvre du plan de riposte contre la maladie.
C’est à se demander si le Comité scientifique mis en place par les pouvoirs publics depuis l’apparition du Coronavirus dans notre pays est régulièrement consulté et associé à la prise de décision pour la mise en œuvre du plan de riposte contre la maladie.
Personnellement, je pense que non ; sinon, pas assez. J’en veux pour preuve les risques énormes qui ont été pris à travers le convoyage, depuis Dakar, de plusieurs milliers d’enseignants sur toute l’étendue du territoire, en perspective de l’ouverture des classes d’examen, initialement prévue ce 02 juin avant d’être reportée sine die. Sachant que Dakar est l’épicentre de l’épidémie avec les 3/4 des cas positifs enregistrés jusqu’ici (soit 73,6 % selon les chiffres du ministère de la Santé et de l’Action sociale), comment a-t-on pu imaginer convoquer ces milliers d’enseignants en un point de collecte unique pour leur acheminement à l’intérieur du pays ?
Comment se fait-il qu’on n’ait pas tenu compte de la très forte probabilité de propagation du virus dans des localités qui étaient jusqu’ici relativement épargnées ? Il est en tout cas difficile d’imaginer que les experts du Comité scientifique, en particulier les représentants du corps médical, n’aient pu mesurer tous les risques liés à une telle décision.
Les dix cas positifs enregistrés parmi le personnel enseignant à Ziguinchor et à Bignona et qui ont finalement contraint l’Autorité à renvoyer le retour dans les classes jusqu’à nouvel ordre, n’ont en définitive rien de surprenant. Et on peut même craindre hélas le même scénario dans d’autres localités du pays.
Au vu de ces risques qui ont été pris si imprudemment, il y a lieu de s’interroger sur le processus de prise de décision. Cette interrogation est d’autant plus légitime que je ne comprends pas le silence de nos experts et autorités sanitaires sur l’activité au niveau de nos abattoirs, considérés comme étant des lieux propices à la propagation du Coronavirus dans de nombreux pays. A ce que je sache, pas une seule voix ne s’est élevée pour évoquer cette question alors que des foyers de contamination se sont développés dans les abattoirs en Allemagne, en France et aux Etats-Unis.
Et dans certains cas, la proportion de travailleurs infectés est très élevée. Dès lors, plusieurs questions taraudent l’esprit des scientifiques dans de nombreux pays. Les mesures sanitaires ne sont-elles pas suffisamment respectées dans les abattoirs ? Les conditions de travail y sont-elles pour quelque chose ? Le froid explique-t-il ce fort taux de contamination ? En tout cas, en Allemagne, près d’un millier de cas de contaminations ont été détectés dans des abattoirs depuis le mois d’avril. De même qu’en France, les foyers commencent aussi à se développer. C’est ainsi que 68 cas positifs ont été détectés dans un abattoir des Côtes d’Armor, une cinquantaine d’autres près d’Orléans et une vingtaine dans un abattoir de volailles en Vendée. La situation est encore plus alarmante aux Etats-Unis avec environ 5000 employés d’abattoirs ou d’usines de transformation de la viande testés positifs au Coronavirus.
On note également ce fort taux de contaminations dans les abattoirs de plusieurs autres pays comme l’Australie, le Brésil, l’Espagne, l’Irlande et le Canada. Confrontés à l’ampleur de ce phénomène, les experts de ces pays tentent de trouver une explication à cette propagation du virus spécifique à ce secteur d’activité. Et parmi les hypothèses qui sont avancées, certains relèvent que le froid qui règne dans les abattoirs et ateliers de découpe, associé à une atmosphère humide, pourrait être propice à la contamination. D’autant que le Coronavirus a de meilleures chances de survie sur des surfaces humides et à faible température. Le fait que cet air circule via les systèmes de ventilation pourrait donc être un facteur d’accélération de la contamination.
Or, il suffit de voir l’affluence qui règne tous les jours dans nos abattoirs et les innombrables contacts et transactions qu’elle favorise, aussi bien à l’intérieur que dans les abords, pour se rendre compte que ces lieux pourraient être un pôle d’éclatement du virus au sein de la communauté. Au moment où les cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire se multiplient sans qu’on en sache la raison, notamment à Dakar et Touba où l’activité des abattoirs est particulièrement intense, nos experts devraient donc s’intéresser à ce secteur. Car, on ne le souhaite pas, mais nos abattoirs pourraient bien être des lieux très propices à la contamination au Coronavirus comme c’est le cas dans tous les pays précités.
Par ailleurs, le Gouvernement a décidé ce jeudi 04 juin de lever les mesures d’interdiction des déplacements inter urbains et de fermeture d’édifices tels que les restaurants et les salles de sport. De même qu’il a été décidé l’allègement du couvre-feu qui passe ainsi de 23 heures à 5 heures du matin.
Toutes ces mesures doivent être toutefois accompagnées par une surveillance accrue, par les forces de l’ordre, du respect strict des gestes barrières afin d’éviter qu’elles ne favorisent la propagation du virus. Je ne saurais terminer sans insister à nouveau sur un aspect de la riposte que j’ai déjà évoqué. Il s’agit de la fourniture en quantité suffisante d’équipements de protection individuelle (EPI) à l’ensemble du corps médical. Ce volet de la lutte contre la maladie est fondamental, vu que nos vaillants agents de santé sont particulièrement exposés. On en a eu la preuve récemment avec cinq agents testés positifs et malheureusement un décès à l’institut Pasteur. Or, il n’y a pas pire scénario que de voir le virus frapper de plein fouet les milieux hospitaliers. Car, tant que le personnel médical sera épargné, notre système sanitaire restera debout et l’on pourra toujours triompher du Coronavirus. Par contre, si l’épidémie devient intra hospitalière, il n’y aura plus aucun espoir de l’endiguer, encore moins de l’éradiquer.
Pape DIOP
Président de la Convergence Libérale et Démocratique/Bokk Gis Gis
Par Youssoupha Ba
TOUT ÇA POUR ÇA
Qu’est-ce qui se cache donc derrière cette précipitation à vouloir coûte que coûte rouvrir les classes ? Nos dirigeants ont-ils oublié que parmi les missions qui leur sont assignées figurent la garantie de notre sécurité et de notre santé ?
Décidément, on aura tout vu avec cette pandémie de coronavirus. Au-delà des ravages sanitaires enregistrées depuis que la maladie a pointé son nez dans notre pays, elle nous montre jour après jour l’incapacité de nos dirigeants à la gérer dans les règles de l’art. Il est vrai que la perfection n’existe nulle part. Elle est même du domaine exclusif du Tout-puissant. Cela dit, reconnaissons au moins qu’il est des situations auxquelles il est plus facile de trouver des solutions faisant l’unanimité plutôt que des résultats aux antipodes de ce qu’aurait dicté la raison.
Après la polémique née de la commande et de la distribution des kits alimentaires destinés aux ménages indigents, voilà que nous assistons à une gestion défectueuse de la situation scolaire. Au lendemain de la décision de suspendre les cours — une décision prise alors que le pays n’avait enregistré qu’une dizaine de cas du coronavirus —, tout le peuple avait applaudi. Hélas, le même peuple n’a pas compris, par la suite, pourquoi tout d’un coup, les autorités qui avaient fermé les classes ont tenu vaille que vaille à les rouvrir. Ce à une période où notre pays est à plus de trois mille personnes infectées et quarante-deux morts !
Pourtant tout le monde avait averti sur les dangers que pouvait engendrer cette reprise inopportune, impertinente, insensée et quelque part même suicidaire. Que d’alertes ont été lancées à ces autorités que l’on dit être mieux informées que quiconque dans le pays. Mais au lieu de prêter oreille aux acteurs très expérimentés du système éducatif, nos autorités se sont entêtées à maintenir leur décision de faire reprendre les cours. Et mieux elles se sont permis d’occuper les médias pour tenter de défendre la décision du Chef et parfois avec des arguments farfelus et dépourvus de toute pertinence. Mais comme les enseignants n’ont pas voulu prêter le flanc, ils ont tenu comme de véritables soldats en guerre à rejoindre leurs postes de travail malgré les conditions catastrophiques d’organisation de leur « rapatriement ». Des conditions que tout le monde a déplorées.
Des milliers d’individus regroupés dans un espace réduit (le Terminus de Liberté V), bravant la faim et la soif en pleine situation de pandémie d’une maladie aussi contagieuse ! A dire vrai si ces images à la fois choquantes et effroyables ne relèvent pas de l’amateurisme, il vaut mieux alors trouver une autre signification à ce mot.
A-t-on besoin de rappeler qu’au lendemain de cette déclaration impopulaire de reprise des cours, des élèves ont refusé de regagner les classes par peur de choper le virus? Que leurs parents ont exprimé leur inquiétude de voir leurs enfants exposés ? Malgré tout, l’Etat a déroulé sa stratégie qui, au finish, s’est effondrée comme un château de cartes. Qu’est-ce qui se cache donc derrière cette précipitation à vouloir coûte que coûte rouvrir les classes? Nos dirigeants ont-ils oublié que parmi les missions qui leur sont assignées figurent la garantie de notre sécurité et de notre santé ? En vertu de quoi, elles n’avaient pas à se précipiter pour faire reprendre les cours dans un contexte de pandémie où personne n’est à l’abri. Et s’il s’avère que la principale motivation c’est de ne pas perdre les milliards de francs investis dans le secteur de l’Education, cela voudrait dire qu’ils ignorent que la vie d’un citoyen, fut-il un nourrisson, est infiniment plus importante que tout le budget réuni du Sénégal.
Et malheureusement, pour avoir ignoré la signification véritable de leur mission, on a assisté à une série de ratés dont les conséquences n’ont pas fini de révéler tous leurs secrets. Mieux, on apprend avec tristesse que des enseignants ont été stigmatisés par les populations de leurs localités d’exercice tandis que d’autres parmi eux ont tout simplement été renvoyés par des habitants qui les soupçonnent d’être porteurs du virus. Des populations qui n’ont pas tout à fait tort puisque des cas d’enseignants testés positifs ont été signalés notamment à Ziguinchor. Mieux, d’autres cas d’enseignants testés positifs ont été signalés dans d’autres localités. Des enseignants dont le seul tort est d’avoir accepté d’aller répondre à l’appel de la Nation pour donner du savoir aux jeunes espoirs de leur pays.
Sans nous ériger en donneur de leçons, nous pensons que la confection de cartes professionnelles pour tous les enseignants aurait facilité l’organisation de cette opération de convoyage. Maintenant que certains de ces vaillants enseignants sont tombés malades du coronavirus, tandis que d’autres restent confinés dans des zones retirées, nous espérons que nos autorités vont à s’organiser pour les assister et les faire revenir dans leurs familles respectives. Il va falloir aussi que plus de respect et de considération soient donnés à nos enseignants. Ils le méritent plus que quiconque vu l’importance de la mission qui leur est assignée. C’est mieux que de penser à élever au titre d’honno... d’honnoro (honorariat, mais bon le terme n’est pas important !) d’anciens présidents d’une institution en leur allouant une indemnité mensuelle de 4,5 millions par mois. Ce qui représente 40 fois le salaire mensuel de certains enseignants.
Messieurs les dirigeants, la gestion d’un pays est une affaire tellement sérieuse qu’elle ne doit pas se faire dans le tâtonnement et l’amateurisme. Et malheureusement, dans cette réouverture des écoles avortée, on a assisté à beaucoup de ratés symptomatiques d’un pilotage à vue. On se demande à quoi ont finalement servi ces dépenses de plusieurs millions, voire milliards au frais du contribuable et qui ont permis d’acheter tout le matériel sanitaire mis a la disposition des écoles. Qu’en est-il du budget alloué au carburant utilisé par des centaines de bus pour faire des milliers de kilomètres à l’intérieur du pays? Tout ça pour ça ! Autrement dit, pour rien...
UNE NOUVELLE DE LOUIS CAMARA
ÉTRANGE METAMORPHOSE (1)
Jamais virus n’aura fait couler autant de salive ni fait dire autant d’âneries ! Une véritable épidémie de fake-news, pour employer un anglicisme très à la mode
« Il y avait là, par malheur, un petit animalcule en bonnet carré… » ( Voltaire, « Micromégas » »)
Il a bien changé, cousin Baye Doudou, depuis la catastrophique irruption dans notre atmosphère de ce meurtrier microbe qui tue à petit hommes, femmes et enfants de tous pays. Je devrais même plutôt dire qu’il s’est complètement métamorphosé, mon cher cousin ! A tel point que j’ai maintenant l’impression qu’il n’est plus le même et que quelqu’un d’autre s’est substitué à celui que je connaissais avant ce fatidique mois de mars 2020 où la planète tout entière a été mise sens dessus dessous par cet insignifiant mais ô combien virulent microbe coiffé d’une malfaisante couronne ! Au début, personne ne voulait croire qu’il fût aussi dangereux et tous ceux qui avaient tiré la sonnette d’alarme avaient d’abord été tournés en dérision ou traités de fous. Allons donc ! Ce n’était guère plus qu’une grippe passagère voire un simple rhume des foins et il n’y avait vraiment pas de quoi fouetter un chat !...
Et puis, petit à petit, le nombre des morts ne cessant d’augmenter, l’on s’est rendu à l’évidence que l’on avait là, affaire à un ennemi des plus redoutables. Et puis lorsqu’il a explosé dans les pays développés d’Europe occidentale, les mieux dotés de la planète en structures , équipements sanitaires et personnels soignants hautement qualifiés, provoquant de véritables hécatombes et semant une panique générale, alors on a compris qu’il s’agissait d’une pandémie sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Comme de bien entendu, sénégal sunugal, notre cher bateau à moitié ivre, ne pouvait faire exception à la règle, même si les choses se sont déclarées un peu plus tardivement qu’ailleurs.
C’est ainsi que quelques semaines après l’éclatement de l’incendie chez les chinetoques, précisément dans la ville de Wuhan où résident pas mal de nos compatriotes, les premiers cas de cette maladie venue prendre le relais d’Ebola et du sida sont apparus chez nous. Bien sûr, et comme toujours, cela n’a pas suffi à convaincre les habitants de ce charmant pays qui ont la fâcheuse habitude de ne jamais rien prendre au sérieux et qui se croient, on ne sait trop pourquoi, protégés par une mystérieuse baraka dont ils sont les seuls à avoir le privilège. En fait il aura fallu que l’un de nos plus valeureux concitoyens tombe au champ d’honneur pour que ces bénis ouioui, qui se prennent pour des bénis du ciel, se réveillent enfin et sortent de leur léthargie suicidaire. Depuis ce moment-la, c’est le branle-bas de combat tous azimuts, le sauve qui peut national et le pays tout entier est en ébullition !
Partout, en tous lieux et à tous moments, les gens n’ont plus que ce mot à la bouche : CO-RO-NA-VI-RUs ! On en parle à tort et à travers et, malheureusement, plus souvent à tort qu’à raison ! Chacun y va de son petit commentaire ou de son avis de soi-disant connaisseur, au point que cela en devient franchement énervant pour ne pas dire exaspérant.
Les hypothèses les plus loufoques, les plus dénuées de bon sens circulent au sujet des origines, des causes et de la dangerosité de la maladie, certaines étant de véritables insultes à l’intelligence humaine. sautant sur l’occasion pour faire le buzz ou tenter de redorer leurs blasons ternis ,les rappeurs, slameurs, chanteurs de mbalax et autres amuseurs publics, rivalisent d’inspiration pour créer des airs plus farfelus les uns que les autres, sous le prétexte de sensibiliser la population qui, elle, pense que le coronavirus n’est rien d’autre qu’une sorte de minuscule diablotin sorti tout droit de l’enfer. En tout cas, jamais virus n’aura fait couler autant de salive ni fait dire autant d’âneries ! Une véritable épidémie de fake-news, pour employer un anglicisme très à la mode. Il est vrai que jamais de mémoire d’homme l’on n’aura vu pareil fléau s’abattre sur le monde avec tant de brutalité !
Tout de même il faut reconnaitre que l’on est mieux loti du coté de la presse écrite ou en ligne où l’on est autrement soucieux de l’exactitude et de la véracité des faits qu’à radio cancan. Là au moins on a droit à des débats plus relevés, même s’il arrive aussi que ça vole parfois au des pâquerettes. Voilà donc que cet incroyable virus que l’on appelle également Covid-19, ne me demandez pas pourquoi, est venu « remettre en question nos certitudes et nos croyances les plus ancrées et ébranler les fondements même de nos sociétés pour jeter les bases d’un monde nouveau » ainsi que le proclame doctement un de nos éminents spécialistes en sciences de la pensée à la plume bien affutée et comme le répètent à l’envi nos philosophes, sociologues et autres anthropologues. Ces savantissimes font tout à coup preuve d’une extraordinaire créativité dont on peut légitimement se demander quelle en est la cause. serait-ce cette angoisse diffuse, cette peur sourde et glaçante distillées par l’omniprésence de la mort qui jamais auparavant n’a été aussi imminente dans le quotidien de tous et de chacun ?
Personnellement je n’ai pas une opinion très précise sur cette question, mais je ne doute pas que les psychanalystes, psychiatres, psychologues et autres « psy », qui sont les médecins de l’âme, possèdent la clef de l’énigme. Quoiqu’il en soit, pour moi qui suis un assidu de la presse, écrite ou en ligne, la lecture de certains articles publiés dans leurs colonnes est un véritable régal de l’esprit. Leur profondeur, leur pertinence et la justesse du ton me laissent parfois même admiratif. Mais il n’arrive aussi parfois d’être irrité par le manque d’objectivité, d’honnêteté intellectuelle, le parti-pris manifeste ou tout simplement la médiocrité du style de certains autres «papiers » qui ressemblent plus à d’infâmes galimatias qu’à d’édifiants articles de presse. Ceux-là, je les balance à la poubelle sans état d’âme ou alors j’en fais du papier d’emballage, mais pas question de les classer dans mes archives ! Mais bon, tout excès nuit et lorsque je sens mon cerveau un peu fatigué par toute cette prose journalistique, bonne ou mauvaise, je me tourne alors vers quelque chose de plus léger, de plus ludique, de plus aérien...
Ces temps-ci, étant comme tout le monde soumis aux obligatoires mesures de confinement, j’ai relu avec un grand plaisir quelques uns de mes bouquins préférés comme « Moby Dick », « Pourquoi j’ai mangé mon père » « L’ivrogne dans la brousse » ou encore « Le vieux qui lisait des histoires d’amour» de l’écrivain Chilien Luis sepulveda, malheureusement emporté par le coronavirus le 16 Avril dernier.
Quant à « La peste », remis au goût du jour, actualité oblige, j’ai préféré l’éviter pour ne pas en rajouter. J’adore la littérature ! Pour moi elle est, avec la musique et l’amour, l’une des trois choses les plus désirables dans notre vallée de larmes. Heureusement qu’elles existent car sans elles la vie eut été bien morne !...
(A suivre )
Par Boubacar CAMARA
TUMBI-19 (1)
A la suite de l’Appel de Kinshasa du 28 mai 2020, je formule, comme promis, les mesures que je considère comme essentielles pour garantir une sortie de crise réussie
A la suite de l’Appel de Kinshasa du 28 mai 2020, je formule, comme promis, les mesures que je considère comme essentielles pour garantir une sortie de crise réussie. Il est vrai que la bataille contre le COVID-19 n’est pas encore gagnée. Pire, si les meilleures stratégies ne sont pas adoptées et mises en œuvre avec rigueur, la victoire souhaitée ne pourra même plus être espérée raisonnablement. Malgré tout, on ne peut pas attendre un hypothétique « clap de fin » pour réfléchir aux voies et moyens de « réparer les dégâts » causés par la pandémie de la COVID-19 et établir un programme pertinent de sortie de crise sur les plans économique, social et sanitaire. Gouverner, c’est prévoir. Le programme que nous proposons est dénommé TUMBI-19 et se décline en dix-neuf (19) mesures et cinquante et une (51) actions. Ce programme se justifie d’autant plus que le Sénégal connaissait déjà une situation difficile avant la déclaration de la pandémie et devait de changer de cap.
LOI DE FINANCES
Adoption, exceptionnellement, d’un budget consensuel de Dix-huit (18) mois (juillet 2020- décembre 2021).
CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE) ET HAUT CONSEIL DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES (HCCT)
Suppression du Conseil économique, social et environnemental et mise en place d’un Conseil d’Orientation de vingt-cinq (25) membres. Suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et mise en place d’un Conseil supérieur des Collectivités locales de quinze (15) membres. Création d’un Fonds d’Investissement communal. Adoption d’un nouveau schéma d’Aménagement du Territoire. TRAIN DE VIE DE l’ÉTAT Adoption d’un Programme spécial de réduction du train de vie de l’État et lutte contre le gaspillage avec notamment la réduction des déplacements à l’étranger, la fermeture et le regroupement d’ambassades, la standardisation des moyens de transport, la réduction des dépenses de fonctionnement, l’aliénation de certains biens immobiliers de l’État.
ECHANGE RESSOURCES-INFRASTRUCTURES
Le mécanisme « Échange Ressources-Infrastructures (ERI) » consiste à autoriser à des investisseurs organisés en groupements l’exploitation de gisements de ressources naturelles identifiées et, en contrepartie, mettre à leur charge la réalisation d’infrastructures dont la liste est fournie par l’État. Financement des infrastructures pour un montant de Quatre mille (4000) milliards FCFA par le biais de l’exploitation des ressources naturelles (et non l’endettement public) à travers ce mécanisme innovant, avec la participation de groupements d’entreprises sénégalaises et étrangères de travaux publics, de construction, d’assainissement etc.
PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ
Adoption de mécanisme de « Partenariat public-Privé (PPP) », marchands et non marchands, pour relancer les secteurs clés de l’économie et réaménager le territoire à travers la valorisation du foncier, des actifs miniers, pétroliers et halieutiques.
EXONÉRATIONS FISCALES ET DOUANIÈRES
Adoption d’une nouvelle politique d’octroi des exonérations fiscales et douanières mettant l’accent sur leur utilisation pour l’incitation à l’investissement structurant et productif dans des secteurs clés limitativement énumérés et pour le remboursement de l’endettement privé commercial.
ENTREPRISES SÉNÉGALAISES
TUMBI mot wolof signifiant « Émerger » : sortir la tête de l’eau. Appui des entreprises sénégalaises notamment les petites et moyennes entreprises pour réorienter leurs activités vers l’agriculture, la pêche, l’élevage et l’artisanat de soutien au tourisme. Priorisation de la valorisation des chaînes de transformation sur place (lait, viande, cuirs et peaux, huile, aliments de bétail, divers farines, conserveries de poissons, fruits et légumes, etc., pour l’autosuffisance alimentaire et la consommation locale, la réalisation des infrastructures de stockage, de transformation et de transport, la recherche et la formation professionnelle aux métiers y affairant. Réalisation d’un pont de financement massif avec la garantie de l’État, notamment au profit des entreprises féminines, auprès des institutions bancaires, établissements de crédit et compagnies d’assurances. MÉNAGES soutien aux ménages à travers la réduction des coûts du loyer avec un système de compensation pour les propriétaires, la facilitation de l’accès à la nourriture, la disponibilité de l’accès à l’eau, l’électricité, la connexion et le transport à un coût réduit. L’instauration d’une minimum vieillesse et d’un Fonds de soutien aux personnes vulnérables (personnes à mobilité réduite)
DIASPORA
Particulièrement éprouvés par la crise de la COVID-19, aussi bien par la perte d’emplois et d’opportunités de travail, par des pertes humaines et une stigmatisation intolérable, nos compatriotes vivant à l’étranger doivent faire l’objet d’une attention particulière à travers la régularisation de leur situation administrative et économique et sociale, leur sécurité, la facilitation du retour et de la réinsertion. Il convient surtout de lever des fonds pour le financement des projets des émigrés avec le levier constitué par leur important apport, à travers une société d’actions « DIASPORA S.A » à créer avec un compte courant initial de 300 milliards FCFA à libérer progressivement par les actionnaires soit le tiers des envois des émigrés au sénégal.
INDUSTRIE
Développement de l’industrie à travers l’instauration d’une obligation de transformer sur place une partie des ressources naturelles extraites et la promotion de la transformation des produits agricoles. Relance de l’industrie culturelle à travers l’identification, la production, la promotion et les échanges des produits culturels et artistiques.
ÉNERGIE
Réalisation des réformes et investissements nécessaires pour doubler la capacité actuelle de production de l’énergie en maintenant l’option du mix énergétique et en renforçant le réseau de distribution. Un pourcentage de 2,5% du budget de l’Etat doit être alloué chaque année aux investissements relatifs à l’énergie. Institution, à travers une nouvelle loi d’orientation pour les énergies renouvelables, de zones d’installation prioritaire, de l’effacement par le biais du solaire pour les grandes industries, de l’exonération totale pour un obtenir 500 MW supplémentaires, de la libéralisation de la vente d’énergies renouvelables non produites par la Senelec. L’électrification rurale doit être renforcée et la priorité de la fourniture de l’énergie accordée à l’industrie.
EMPLOI
Sauvegarde des emplois actuels par des mesures d’accompagnement des entreprises. Promotion de l’emploi des jeunes à travers le développement industriel, la réorientation des activités des entreprises sénégalaises vers les secteurs à croissance inclusive, l’organisation du secteur informel et le renforcement du financement de la Délégation de l’Entreprenariat rapide (DER) et des Domaines agricoles communautaires (DAC).
RÉGIES FINANCIÈRES
Réorganisation du schéma de collecte de l’impôt à travers une réforme consensuelle pour limiter les contraintes du système déclaratif, améliorer l’identification des contribuables (boucle fiscale), le recouvrement, une localisation adéquate de l’impôt pour élargir l’assiette dans le sens du projet « Yaatal » de la Direction générale des Impôts et Domaines et réaliser une plus grande équité fiscale. Réalisation de l’interconnexion informatique de tous les acteurs (douane, impôts, trésor etc.) à travers une blockchain, bloc fiscal. D’autres blocs aussi peuvent être initiés : bloc immobilier, bloc des agréments, bloc marchés publics, bloc comptabilité matières, bloc ressources naturelles etc. Réorganisation des régies financières pour en faire le site pilote pour la réalisation du projet « SÉNÉGAL Intelligence Artificielle » à partir de l’agrégation de la masse de données disponibles et l’adoption de stratégies d’innovation en mettant à profit des expertises de l’ADIE, de GAINDE 2000 et des startups privées.
INTÉGRATION ÉCONOMIQUE
Renforcement du positionnement du sénégal dans la sous-région ouest africaine à travers les échanges intracommunautaires, le développement du transport multimodal (rail, route mer, air), des télécommunications (satellites, etc.) La synergie entre pays de la sous-région pour la transformation industrielle des minerais (fer, bauxite, cuivre, etc.) et des produits agricoles est une option à promouvoir. Révision des schémas d’intégration en vue de renforcer la souveraineté économique, monétaire et énergétique.
ÉDUCATION
Organisation de la reprise des enseignements à tous les niveaux, avec un rattrapage du quantum horaire perdu et l’organisation des examens indispensables, suivant un calendrier consensuel après avoir réuni les conditions optimales de sécurité sanitaire. Lancement d’une réforme profonde de l’éducation portant sur un nouveau modèle éducatif proposant des solutions pertinentes aux questions essentielles qui secouent l’école sénégalaise notamment l’investissement à travers un Fonds de Relance de l’Éducation de 8000 milliards FCFA , la productivité, la formation des jeunes filles, la formation professionnelle, la fonction enseignante, le contenu des programmes, les langues nationales, l’éducation religieuse, l’intégration des daaras dans le système éducatif, l’adaptation du rythme scolaire etc.
SANTÉ
Réalisation des infrastructures de santé nécessaires pour bâtir une carte sanitaire couvrant correctement le territoire national avec notamment la mise en place d’un réseau de polycliniques dans chaque département. Le relèvement général du plateau médical et l’aménagement d’un réseau de véhicules médicalement équipés pour atteindre toutes les parties du pays. Un accent particulier doit être mis sur la prévention en matière d’hygiène en général et, notamment en matière de prévention médicale. Réorganisation du service d’hygiène avec un renforcement substantiel des moyens matériels et humains, le recrutement des auxiliaires de santé parmi les soldats en fin de formation initiale. Une réforme profonde du système de santé est également nécessaire pour la formation du personnel médical notamment en matière de santé publique. La recherche doit faire l’objet d’une attention particulière avec une dotation initiale de cinq (50) milliards FCFA. Un budget annuel de 600 milliards FCFA pour la santé publique doit être prévu pour au moins cinq ans.