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4 mai 2025
Opinions
PAR Gilles Olakounlé Yabi
"L'EFFET PANGOLIN", LA FRANCE ET NOUS
Il serait dommage de donner raison à ceux qui font le pronostic d’une hécatombe en Afrique parce qu’on aura passé plus de temps à proclamer que nous n’allons pas mourir qu’à éliminer toute possibilité que nous ne mourrions
Jeune Afrique |
Gilles Olakounlé Yabi |
Publication 20/04/2020
Il faut dire qu’elle n’y vas pas par quatre chemins. Extraits : « L’onde de choc à venir du Covid-19 en Afrique pourrait être le coup de trop porté aux appareils d’État. Le taux de médicalisation est quasi-nul et les systèmes de santé nationaux peuvent être considérés comme saturés d’office. L’État va faire massivement la preuve de son incapacité à protéger ses populations. Cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’État, qui n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires. »
Plus néfaste que l’effet pangolin
L’analyse est-elle juste ? Est-elle pondérée ? Tient-elle compte de manière fine des variations entre les situations politiques, économiques et sociales des pays africains d’un bout à l’autre de l’Afrique subsaharienne ? Certainement pas. Mais il ne s’agit ni d’un rapport, ni d’une étude, ni même d’un article de recherche académique. Il ne s’agit que d’une note interne de six pages, comme les différentes composantes de la machine administrative et politique française en produisent toutes les semaines.
S’étonne-t-on vraiment qu’un pays comme la France, qui essaie de rester dans le cercle des puissances du monde en conservant des capacités militaires et diplomatiques significatives, produise des analyses régulières sur la partie du monde où elle exerce sa plus grande influence géopolitique et économique ? À quoi cela lui servirait de rémunérer des fonctionnaires, des chercheurs, des consultants spécialisés sur des questions internationales et des zones géographiques diverses si ce n’est pour pouvoir bénéficier d’un faisceau large d’analyses prospectives ?
Certaines réactions africaines outrées illustrent un effet sans doute plus néfaste que celui du pangolin, accusé d’être à l’origine de la pandémie. Un effet qui nuit gravement à notre capacité à penser le monde avec lucidité et à sortir du tête-à-tête entre l’Afrique et la France ou l’Europe. Qui met en lumière la charge de l’histoire coloniale, du racisme qui lui est consubstantiel et de la condescendance postcoloniale. N’est-ce-pas précisément en nous intéressant d’abord à nos pays, à nos sociétés, et en étant pleinement conscients que le monde non africain ne se résume ni à l’Europe ni à l’Occident que nous pouvons affirmer notre véritable indépendance d’esprit ?
Il serait irresponsable d’écarter le scénario catastrophe
Quelle sera l’ampleur de la crise sanitaire du Covid-19 en Afrique et quels en seront les effets sur les économies africaines et les conditions de vie des populations ? La réponse la plus honnête à ce stade est que nul ne le sait.
Le scénario du pire, celui de l’hécatombe, « des millions de morts », n’est pas en train de se concrétiser au moment où ces lignes sont écrites. La progression de la pandémie en Afrique est régulière mais pas explosive, dans la limite des données officielles disponibles. Le scénario catastrophe reste cependant un scénario parmi d’autres et il serait irresponsable de l’écarter totalement à ce stade.
La diversité des pays en termes de sens des responsabilités des gouvernants, d’expérience de gestion des épidémies et de capacité des administrations publiques et des systèmes de santé fait que l’on ne saurait formuler des prévisions sur la base de quelques pays qui ont jusque-là été rassurants – voire exemplaires – dans leur prise en charge de la situation. Pendant combien de temps les dispositifs de réponse ad hoc mis en place en Afrique pourront-ils fonctionner avec l’efficacité requise sans mettre en péril les autres services de santé essentiels privés de ressources et d’attention ?
Sur le plan économique, le coup d’arrêt à la dynamique positive dans beaucoup de pays est déjà certain. Les premières estimations des pertes résultant de la pandémie et des mesures exceptionnelles mises en œuvre pour la contenir sont inquiétantes. La récession, c’est-à-dire une croissance économique négative à l’échelle du continent, paraît certaine même dans le scénario optimiste d’une sortie rapide de la crise sanitaire.
État d’exception et États fragiles
L’incertitude majeure réside dans la durée de l’état d’exception qui sera nécessaire pour contrôler la propagation du virus. Plus il sera long, plus terrible sera l’impact, car derrière les agrégats économiques qui se détériorent, ce sont des millions de familles qui risquent de perdre leurs emplois, formels ou informels, et donc leurs sources de revenus.
Dans certains pays, comme chez les grands exportateurs de pétrole brutalement privés de ressources pour financer les services publics et les filets sociaux, on pourrait bien basculer dans le scénario d’un effondrement économique, d’une crise sociale et d’une crise politique. Un scénario parmi d’autres, mais un scénario crédible en particulier pour ceux qui étaient déjà fragilisés par des tensions politiques et des crises sécuritaires graves.
Le Cameroun de Paul Biya, pays stratégique faisant jonction entre le centre et l’ouest du continent, un des plus touchés par le Covid-19 en Afrique subsaharienne, est-il à l’abri d’une crise politique grave ? Il n’a pas attendu l’arrivée du nouveau coronavirus pour donner des signes de fragilité, entre incertitudes de fin de règne, rébellions dans les régions anglophones et violences terroristes dans le Nord. Quid du Tchad, du Gabon ou de la RDC ? En Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays sahéliens déjà en très grande difficulté, le risque d’un délitement encore plus profond post-Covid-19 est-il à écarter ?
Obsession occidentale
« L’effet Pangolin » décrit dans la note française n’est donc pas que l’hypothèse farfelue d’une ancienne puissance colonisatrice angoissée par sa perte d’influence en Afrique. La séquence actuelle souligne en revanche une autre obsession, très occidentale celle-là : celle de la montée en puissance de la Chine en Afrique qui serait renforcée par l’épisode du Covid-19. Sauf que Pékin n’a pas attendu le virus pour se projeter méthodiquement en Afrique et partout dans le monde.
La fascination africaine pour le partenaire chinois, ses offres généreuses d’infrastructures et sa diplomatie respectueuse, certes mise à l’épreuve par les récents actes humiliants visant les Africains à Canton, est aussi une menace au réalisme lucide qui devrait guider les stratégies de nos pays.
Pensons-nous vraiment que les analystes et les diplomates de la puissante et très organisée machine étatique chinoise ne produisent pas eux aussi des notes régulières sur les évolutions politiques possibles dans les pays africains ? Tout comme les fonctionnaires et chercheurs mandatés pour suivre les affaires africaines aux États-Unis, en Russie, en Inde ou en Turquie ?
Nous pouvons et nous devons faire exactement la même chose, à l’échelle des États africains et encore davantage au niveau des communautés économiques régionales : organiser, maintenir, financer et valoriser les dispositifs d’analyse des dynamiques de nos propres sociétés et de celles des autres régions du monde. Nous devons au moins lire ce qui s’y produit, écouter ce qui s’y discute et essayer de savoir ce qu’il s’y prépare.
Renforcer nos lieux de production de savoirs
Il est temps que nous acceptions le fait que nous ne pouvons empêcher personne de penser, de réfléchir sur le présent et l’avenir de notre continent. Que nous le voulions ou non, les grandes, les moyennes et les petites puissances continuerons à formuler des hypothèses qui serviront à l’élaboration de leurs stratégies. Et nous ne pouvons pas non plus empêcher le président français Emmanuel Macron, élu par ses seuls concitoyens, de s’exprimer souvent, trop souvent, en porte-parole de l’Afrique.
Le meilleur usage de notre temps serait de structurer et de renforcer, nous aussi, tous nos lieux et institutions de production de savoirs, d’idées, d’analyses, et de les mettre au service de la défense de l’intérêt des populations africaines d’aujourd’hui et de demain.
Plus que jamais, nous devons adresser nos exigences de changement à nos gouvernants et non aux présidents français ou chinois, qui ne sont point comptables devant nous. Il serait dommage de donner raison à ceux qui font le pronostic d’une hécatombe en Afrique parce qu’on aura passé plus de temps à proclamer que nous n’allons pas mourir qu’à éliminer toute possibilité que nous ne mourrions.
Économiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org).
par Jean Pierre Corréa
UN GÉNÉRAL POUR DISSIPER LE « RIZ-LE-BOL » DES SÉNÉGALAIS
Au-delà de cette nomination d’un Général à la tête de ce comité de suivi du Covid-19, c’est une image d’une Armée réconciliée avec sa nation et à son service qu’il faudra donner
Les gouttes de sueurs qui ont giclé, puis ruisselé sur le visage du ministre Mansour Faye lors d’une Conférence de presse pour le moins mal préparée, et qui du point de vue du langage corporel, en ont fait un coupable malgré lui, se sont transformées en un fleuve gluant pour, arrivées au Palais, y transformer le parquet en dangereux facteur de glissades incontrôlées.
Au-delà de la panique qui polluait ses réponses et en assombrissait les contours, et au vu de la manière d’agiter son mouchoir blanc trempé, comme une reddition, il était urgent d’abord de le thermoflasher, pour savoir si d’aventure il ne couvait pas un Covid-19, pour le coup sarcastique. Mais je digresse… Les choses sont plus sérieuses, et il convient de maîtriser son fou-rire, parce que l’heure est à la gravité.
Le discours du président fait de clairvoyance notamment lors de son entretien télévisé sur RFI et France24, était télescopé par cette douloureuse séquence qui brouillait nettement ses vœux de prise au sérieux de la méthode sénégalaise dans l’affrontement de cette crise sanitaire dont personne ne peut présager de l’issue pour la santé de nos populations. Le chef de l’Etat joue gros dans cette gestion. Et l’image désastreuse qu’il a donnée en allant seul comme un héros antique, recueillir les tonnes de riz au Port, défilant martial devant un mur de vivres, pour aller au final « remettre symboliquement les clés du camion » à son frère et son beau-frère, plutôt qu’à un CEMGA auquel il tendrait le drapeau de la révolte contre le Covid 19, devait être corrigée, à tout le moins enfouie sous une décision rassurante pour une population qui commence à être plus qu’agacée par les turpitudes, doux euphémismes, de certains responsables politiques, provoquant chez elle un sacré « riz le bol ». Le truc est vieux comme le monde politique : Quand surgit un problème, créer une commission est l’urgence. Là c’est un comité, que nous n’oserons pas pour l’instant baptiser « Théodule » qui est mis en orbite, avec à sa tête un Général de 40 ans, pour atténuer les polémiques et soustraire Mansour Faye des tranchées de cette guerre qu’il n’est pas en mesure de conduire, puisque devenu inaudible.
Et ça tombe plutôt bien… Le Général de division François Ndiaye occupait jusqu’à cette date, les fonctions d’Inspecteur Général des Forces Armées (IGFA). Au cours de sa carrière, il a assuré notamment les fonctions de chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT). Un fantassin pour remettre un peu d’ordre dans cette obscène pagaille créée par des affamés autour d’un bol de riz. Pour nettoyer un escalier, commencer par le haut est nécessaire. Pour que les Sénégalais accrochent au discours de discipline qu’on attend d’eux et qui devrait s’accentuer si l’on en croit le président, il faudrait montrer un peu de rigueur là-haut, pour que ça puisse suivre, exemplarité oblige. Mais la raison commande aussi de penser que la présomption de neutralité et d’efficacité qui entoure les officiers et les Généraux n’est pas toujours avérée. Armée loyaliste, c’est son honneur, ses chefs ont toujours obéi à l’autorité politique, qui les a par ailleurs « bien traités », au nom de la loyauté républicaine. Sous les uniformes vivent et se comportent tout de même des « sénégalais comme les autres », et ce n’est pas le manque de réponses il y a quelques années de cela, aux questionnements du Colonel Ndao sur les agissements douteux de certains de ses pairs, qui nous rassurera totalement. Jusqu’au jour d’aujourd’hui il ne nous a pas encore été démontré que ces questionnements étaient saugrenus. On a fait sonner la charge du brouhaha et on est passé à autre chose.
Il faut à présent casser tous paradigmes fallacieux qui nous maintiennent dans un conservatisme qui ne peut parfois être de mise. Les humbles magistrats d’hier ont été remplacés par de plus ostentatoires juges et procureurs, c’est ainsi que notre monde va, se « bling-blinguant » un peu plus davantage chaque jour. Au-delà de cette nomination d’un Général à la tête de ce comité de suivi du Covid-19, c’est une image d’une Armée réconciliée avec sa Nation et à son service qu’il faudra donner, comme un défilé du 4 Avril géant et en live sur tout le territoire qu’il faudra exécuter avec responsabilité, pour que le Sénégal sorte vainqueur de cette crise sanitaire qui nous menace tous tant que nous sommes et qui met en péril le futur de nos enfants pour des générations. Ce général est face à l’Histoire de son pays… Comme le président qui lui met le pied à l’étrier de cette glorieuse mission, lequel doit aussi savoir que pour qu’il emprunte cette porte de l’Histoire qui s’ouvre devant lui, il doit pouvoir avancer avec dignité, courage, grandeur et élégance. Cette démarche ne peut être que claudicante si il trimballe des cailloux dans ses mocassins. Il lui faut s’arrêter, les prendre en mains, les secouer et les remettre une fois balancés, pour avancer serein vers le destin que son peuple alors l’aura aidé à dessiner. La prestance et l’élégance de son allure dépendront des quelques cailloux qu’il aura su éjecter de ses babouches. Sinon nous continuerons à regarder notre film préféré sur l’écran noir de nos nuits blanches et qui a pour titre : « Ndoumbelane ».
par Amadou Tidiane Wone
LA CHUTE DES IDOLES
Pensons que la terre aux habitants si turbulents, si bavards et vaniteux, est la plus petite planète du système solaire. Devenons plus humble. Ressemblons à ce que nous sommes : des gouttelettes de vie répandues sur terre pour la féconder
Qui l’eût cru ? L’humanité entière mise au pas par une créature invisible à l’œil nu ! Il est vrai que le virus qui hante nos sommeils, bouleverse toutes nos habitudes et transformera en profondeur nos manières de vivre ensemble, s’est présenté sous la forme d'une tête couronnée... Rien d’étonnant à ce qu'il mette à genoux tous les pouvoirs politiques, économiques et sociaux de la planète, surpris pour ne pas dire déroutés par sa virulence. Le Coronavirus, installé dans l’histoire contemporaine sous le titre (royal ?) de Covid 19 a ouvert une brèche dans le déroulé qui paraissait implacable, de la domination d'un modèle économique et politique, culturel et militaire, triomphant depuis la fin de la guerre froide. Suite à l’irruption du Covid 19 sur la scène internationale en effet, les superpuissances doutent, les puissances s’affolent, les dirigeants des pays qualifiés de « pauvres » écarquillent les yeux face à la déconfiture de leurs mentors et modèles. C’est que les faiblesses des « puissants », masquées aux regards en temps de…paix, éclatent au grand jour devant le péril inattendu. Les temps actuels dévoilent la fragile vanité de ceux qui se prétendaient les maîtres du monde. Eh bien ! Le maître des mondes vient de siffler la fin de la récréation ! Tous confinés, tous empêtrés dans les mensonges successifs qui ont fini de les démythifier au regard de l'opinion publique mondiale. Ni les jactances en quête de tempo gaullien, ni les bravades de moins en moins drôles dans la twittosphère, ne sauront freiner la chute inéluctable des idoles. A plus ou moins long terme…
Dans la foultitude des informations contradictoires, et bien des fois manipulatrices qui essaiment sur les médias mainstream et leurs nouveaux concurrents, les réseaux sociaux, il est difficile voire impossible de distinguer le vrai du faux. Des multiples théories du complot aux prêches apocalyptiques, il y a de quoi faire le marché de spéculations interminables. Et pourtant c'est dans ce fouillis que se trouvent, dans le désordre, les pièces du puzzle qui dévoilera la réalité de la scène. En attendant, arrêtons-nous un instant sur une affirmation du Professeur Montagnier (Prix Nobel de Médecine 2008) qui avait découvert le virus du sida. Il a déclaré en effet que : «…Le Covid-19 serait un virus manipulé, sorti accidentellement d'un laboratoire chinois à la recherche d'un vaccin contre le sida... » Cette voix, pour le moins autorisée, pose les termes de l’équation de la tragédie actuelle en distinguant la responsabilité humaine (manipulation) d'une responsabilité… autre (accidentelle)… Nous y reviendrons car, les tentatives de le tourner en bourrique vont jaillir de partout tant son hypothèse réduit à néant les récits fantastiques qui occupent le devant de la scène depuis. Les tentatives de détourner notre attention de Wuhan et de son laboratoire P4 fruit d’une coopération franco-chinoise seront vaines. Les faits sont têtus !
La troisième guerre mondiale ? Ce qui est constant et qu’il va falloir désormais prendre en compte de manière conséquente, c'est que la troisième guerre mondiale est en cours ! Elle a, en fait, commencé depuis la fin de la guerre froide par la déliquescence du bloc communiste qui se posait en alternative au modèle capitaliste et néolibéral. Depuis, le monologue (trop ?) sûr de lui du bloc occidental conduit les destinées du monde, au gré de ses intérêts stratégiques, notamment pétroliers et miniers. Autoproclamé, « monde libre » la vieille Europe et ses excroissances, pavées de sang indien en Amérique du Nord et du Sud, en Australie avec des aborigènes apeurés et confinés dans leur propre pays, la vieille Europe et ses banderilles profondément fichées dans la terre et la chair africaines commence à dérailler sérieusement. Car, aujourd’hui cette vieille Europe et ses excroissances (à quel prix d’ailleurs ?) cherchent à contrôler la démographie mondiale, et notamment africaine, quitte à inoculer des substances étranges à sa jeunesse. En fait, l’occident se retrouve désemparé face à une perte de contrôle inattendue des rênes de l’histoire par le vieillissement inexorable de ses populations. Et certains milieux financiers et idéologiques occidentaux ne cachent plus leur peur panique de la disparition progressive de la race blanche ! Les théories nazies les plus sordides refont surface. Des moyens colossaux sont mis à la disposition de cerveaux maléfiques qui pensent que certains ont droit de vie et de mort sur d'autres. Que des vivants ont le droit de fermer la porte de la vie à de nouvelles générations appelées à les remplacer ainsi qu’il en a toujours été. Personne n'est éternel. La ronde des générations est consubstantielle du cycle de la vie. Il est triste de voir des hommes et des femmes ayant dépassé la soixantaine se préoccuper de limiter les naissances au lieu de se préparer à mourir pour céder la place aux futurs héritiers de la terre… Il est tout autant absurde de voir les moyens colossaux que Bill et Melinda Gates, par exemple, déploient pour freiner la démographie africaine. Dès lors, ce débat macabre qui nous est imposé devient incontournable. Il va falloir que les intellectuels africains l’affrontent de face et taillent en pièces les théories de ces illuminés fantasques. L'Afrique n’est pas surpeuplée. Elle dispose de bras et de terres arables pour se nourrir et pourvoir aux besoins de plusieurs pays à travers le monde. Elle dispose de ressources naturelles à suffisance. Il ne manque à l'Afrique que des leaders éclairés, rigoureux, honnêtes et travailleurs ayant de l’empathie pour leurs peuples. Voilà les termes de l’équation à résoudre !
Si les deux guerres mondiales précédentes (14-18 et 39-45) étaient militaires, physiques, stratégiques et techniques, de plus en plus les conflits ont évolué vers une sophistication des moyens technologiques. Du renseignement à l'observation à distance, en passant par les kilotonnes de bombes déversées sur des civils innocents, la guerre est devenue, de plus en plus, un enjeu de recherche scientifique et d'application des résultats de la recherche sur des terrains d’opération, au mépris du caractère sacré de la vie humaine. De plus en plus les « grandes puissances » veulent faire la guerre sans mettre en péril la vie de leurs propres soldats. De plus en plus la guerre est unilatérale car opposant des belligérants aux forces inégales, sans que la « communauté internationale » ne daigne rappeler à l'ordre celui qui impose sa loi par la force, même si le droit lui donne tort. Drôle d’époque où les crimes d’Etat restent toujours impunis ! Pour tout dire, c'est bien dans le cadre de recherches d'armes bactériologiques qu’un virus malicieux s'est échappé pour mettre à nu les stratégies maléfiques que déroulent quelques humanoïdes pour contrôler l’humanité et son avenir. Combien de laboratoires du genre de celui de Wuhan existent à travers le monde avec des projets de recherches au service d’une guerre bactériologique? Combien d’intelligences dévoyées dans le meurtre et le sang au lieu de se mettre au service de la vie et du bonheur de l'humain ?
Rien ne sera plus comme avant ! Après le passage de la pandémie, un nouveau monde devra jaillir des cendres du désordre mondial actuel qui a poussé tous les pays à se replier sur des égoïsmes nationaux et les humains à cultiver un égocentrisme qui laissera des traces sur notre manière de vivre ensemble. Les relations internationales devront subir une mutation profonde dans le sens de plus de justice et d’équité. Le continent africain, malmené depuis des siècles, ploie encore sous le joug de « puissances » qui pillent nos ressources et veulent définir un nouvel ordre mondial à leurs conditions. C'est le moment de dire non ! On sait désormais qu'elles ne sont ni omniscientes ni omnipotentes… Un virus si petit au point d'en être invisible vient d'ouvrir un trou béant dans leurs fanfaronnades. D'autres surprises sont à attendre…
Si l'Asie est parvenue, au sortir de la seconde guerre mondiale, à se reconstruire le moral et à bâtir des économies fortes et conquérantes, le continent africain reste ce no man's land constitué de micro-états dessinés par les puissances coloniales. Il est temps pour la jeunesse africaine de donner de la voix et de se donner comme horizon la construction d'une Afrique unie, libre et industrieuse. Les dirigeants africains contemporains sont généralement décevants : paresse intellectuelle, tendance à la jouissance plutôt qu’à l'exercice du pouvoir, gestion familiale, clanique ou partisane des intérêts nationaux. Corrompus et corrupteurs, pour la plupart, les dirigeants africains sont oublieux du sort de leurs prédécesseurs tous rangés aux oubliettes. Combien de « guides éclairés, Maréchal à vie, Empereur » dégagent une odeur pestilentielle dans les poubelles de l'Histoire ? Est-il admissible que le Continent noir en soit encore à solliciter obséquieusement un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ? L’Union africaine devrait organiser un boycott total des travaux de l'ONU jusqu’à ce que cette injustice soit corrigée. L'Union africaine (UA) devrait prendre en charge la mobilisation optimale des ressources humaines et économiques de la diaspora, sixième région du continent. Au lieu de s’épuiser dans l’arbitrage de conflits interminables souvent suscités par les « amis de l'Afrique », et leurs mercenaires… Pour tout dire, l’UA devrait investir le champ de l’avenir et celui de la reconstruction du moral des jeunesses africaines en facilitant la circulation des personnes et des biens, en faisant la promotion des joint ventures intra africaines. L’UA doit retrouver le sens de sa mission : nous rassembler sur ce qui nous unit et gommer progressivement toutes les différences/divergences et causes de conflits pour parvenir à l’union continentale rêvée par tous les panafricains.
Covid 19 au Sénégal. Jusqu'au moment où j’écris ces lignes, la pandémie n'a pas encore atteint le seuil de l’irréparable. Les malades guéris sont plus nombreux que les cas de décès. Mais les signaux d'alarmes commencent à pointer la nécessité de faire preuve d'une vigilance accrue tout autant que d'une mobilisation sociale sans précédent. L’accroissement et la multiplication territoriale des cas communautaires sont des alertes sérieuses qui doivent retenir toute notre attention. En vérité, nous devons absolument gagner la bataille de la prévention parce que nous n'avons pas les moyens de la prise en charge correcte de milliers de malades en même temps. Au vu de la débâcle constatée dans des pays aux systèmes hospitaliers mieux lotis, ne nous voilons pas la face : limiter la propagation du virus est notre seul option. Cependant, la sensibilisation ne doit pas être le prétexte à une banalisation de la tragédie : les multiples artistes qui se produisent pour faire danser sous le prétexte de mobilisation sociale se trompent de vecteur. C'est le temps de toucher les cœurs et de faire percevoir le péril dans toute sa virulence. Tout peut basculer en un jour et les morts se compter par milliers. A Dieu ne plaise ! Les messages doivent être clairs et sans équivoque : la mort rôde !
C'est le lieu de rendre un vibrant hommage aux médecins et personnels de santé du Sénégal. Civils et militaires. Les conditions de travail surréalistes dans lesquels ils opèrent des miracles nous obligent, au sortir de cette épreuve, d'exiger un relèvement significatif du plateau technique de nos structures sanitaires. Le secteur de la santé et de l’éducation viennent de faire la preuve, encore une fois, de leur caractère supra prioritaire. Il va falloir passer des discours aux actes et surtout dépolitiser les enjeux stratégiques nationaux.
Au demeurant, les rumeurs fondées ou non sur la gestion des fonds et moyens destinés à la sécurisation de nos populations doivent être, au plus vite, contenues par une politique de transparence au dessus de tout soupçon. Nul n'a le droit de jouer avec nos vies et l'avenir de nos enfants. Nous ne sommes pas, ici, dans le cadre de la politique politicienne. Nous sommes collectivement en danger de mort. Aussi simple que cela.
Pour ne pas conclure. Le fait que le Covid 19 ait commencé par sévir dans les puissances économiques et militaires de l'heure, et parfois en ciblant des personnalités à priori hors de portée, est le signe que de nouveaux paramètres incontrôlables par l'esprit humain peuvent surgir à tout moment.
A ceux qui doutent encore de l'existence d'un être Supérieur qui, au fond, est au contrôle de l'univers : pensons que la terre aux habitants si turbulents, si bavards et vaniteux, est la plus petite planète du système solaire. Devenons plus humble. Ressemblons à ce que nous sommes : des gouttelettes de vie répandues sur terre pour la féconder le temps d'une saison. Retrouvons le sens et la force de la prière qui nous relie à la source suprême de toute vie humaine, minérale ou végétale… Retrouvons le sens et le goût du repentir. Alors le Créateur du Covid 19, que certains dont le Professeur Montagnier appellent « accident » le rappellera à l'ordre. Et le véritable Nouvel Ordre Mondial deviendra possible…
Comprenne qui pourra.
par Abdourahmane Sarr
ANNULATION DE DETTES NON, SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE OUI
Le nouvel appel de Dakar dont le président Français s’est fait l’écho est une répétition qui ne va pas dans le sens de nos intérêts. Nous n’y gagnerons pas comme nous n’y avons pas gagné depuis 1960
Le président Macky Sall nous a invités le 3 Avril, 2020, soixantième anniversaire de notre indépendance, à réaliser notre destin, mais a appelé quelques jours plus tard à une annulation de notre dette publique en se basant sur des arguments de solidarité internationale. Il nous a aussi dit que cette idée lui est venue lorsqu’il s’est rendu compte que les intérêts sur la dette du Sénégal représentaient presque 50% du budget réel de riposte Covid-19 d’environ 600 milliards qu’il venait d’élaborer. Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître de dire non à l’annulation de la dette, nous voudrions par cette contribution convaincre une certaine cible qu’une annulation de dette n’est pas dans notre intérêt, si nous voulons prendre notre destin en main. La plupart des observateurs seraient effectivement d’accord que la dette extérieure est un handicap pour notre développement. Pour le Sénégal, son niveau actuel soutenable est une chance pour que nous changions de paradigme et poursuivre la politique générale annoncée par nos autorités en janvier 2020 et dont ils ne sont en réalité pas convaincus. Nous l’avons démontré dans nos contributions intitulées « Programme Sénégal-FMI : Paradigmes à Revoir » et « Consensus de Dakar : Pas le Choix de la Jeunesse » qui motivent notre opposition à « L’Appel de Dakar ».
Le non-économiste qui demande une annulation de sa dette a une logique budgétaire de gestion de ses finances. En effet, il suppose que l’annulation de sa dette va lui permettre d’économiser le service de la dette (intérêts et amortissements) et dégager des ressources qu’il pourra affecter à des dépenses nouvelles. Ce raisonnement est également valable pour un individu qui gère un budget familial, une collectivité locale, ou une entreprise qui ne peuvent en général s’endetter que pour financer des projets spécifiques. Une fois leurs dettes remboursées, ils libèrent des ressources pour des dépenses nouvelles ou peuvent emprunter à nouveau dans la même logique. Nos Etats ont toujours fonctionné de la sorte, car ils ne sont toujours pas gérés, malgré les indépendances, comme des Etats souverains. Cependant, ils découvrent progressivement avec le développement de marchés financiers nationaux et l’accès aux marchés financiers internationaux, que la gestion de dette d’un état souverain ne suit pas la logique d’un individu, d’une entreprise, ou d’une collectivité locale. Ceux-ci, en général, empruntent pour des projets spécifiques avec des ressources affectées au remboursement, ce qui n’est pas le cas d’un Etat souverain.
Un Etat souverain, dans la quasi-totalité des cas, a un déficit budgétaire en permanence, ce qui n’est pas le cas d’un individu. C’est-à-dire que ses recettes (impôts, taxes, et autres) et ses dépenses (courantes et d’investissements) se soldent généralement par un déficit. Si cet Etat est déjà endetté, cela veut dire, qu’à part les intérêts pris en compte dans ses dépenses courantes, le reste du service de la dette, donc les amortissements, ne provient jamais des recettes. Les ressources d’emprunts qu’un comptable mettrait dans les ressources pour financer des amortissements ne sont pas considérées dans une démarche analytique comme des recettes, mais simplement comme un renouvellement d’emprunts. Le sénégalais lambda qui a une durée de vie limitée, dirait que cette façon de faire est « emprunter pour payer une dette ». C’est vrai, mais pour un Etat qui ne meurt pas, cet exercice peut durer une éternité sans qu’il n’ait à se préoccuper du remboursement de sa dette. La stabilisation de la dette par rapport au PIB du pays est suffisante, bien que les intérêts puissent prendre de l’espace dans les dépenses. Lorsque les intérêts sont payés principalement à des résidents épargnants, l’argent reste dans le pays. En revanche, lorsque ces intérêts sont payés à des non-résidents, il faut avoir les devises nécessaires pour les rembourser, toutes choses étant égales par ailleurs.
Allant plus loin, les gestionnaires de dette des Etats souverains déterminent le volume de dettes qu’ils doivent émettre dans une année donnée par la somme du déficit budgétaire à financer excluant les intérêts (appelé déficit primaire) qui leur vient d’une direction du budget, auquel ils ajoutent les intérêts et les amortissements de la dette existante qu’ils maîtrisent. Ce total devient le montant à rechercher sur les marchés. Dès lors que ce montant est finançable, tout en stabilisant la dette en pourcentage du PIB, il n’est pas nécessaire que la dette existante et les intérêts soient remboursés avec des recettes effectives en réduisant le volume d’investissements ou d’autres dépenses. Il est donc essentiel qu’une croissance soutenable du PIB soit au rendez-vous pour stabiliser la dette en pourcentage du PIB. Malheureusement, la croissance du Sénégal (sans pétrole et gaz) était en décélération sans Covid-19.
Si par ailleurs, le déficit budgétaire global est limité, comme c’est notre cas à 3% du PIB du fait de critères de convergence pour des raisons autrement valables (nous y reviendrons), cela veut dire qu’une annulation de dettes ne libérera que l’espace des intérêts sur la dette. Ceci parce que l’amortissement pouvait ne jamais être remboursé mais toujours renouvelé par un emprunt nouveau non affecté à une dépense spécifique et nous serions toujours limités à un déficit de 3% du PIB. En revanche, si l’amortissement est dû à une banque, il doit être amorti avec des ressources réelles si la banque ne nous fait pas un nouveau crédit non affecté à un projet spécifique d’où l’importance d’avoir accès aux marchés et d’être vu par eux comme étant un souverain solvable qui honore ses engagements. Nous devions déjà atteindre les 3% du PIB de déficit en 2020 et devrons y revenir au plus tard en 2022.
Nous voyons par ce développement qu’une annulation de dettes extérieures, conjuguée d’une limite sur le déficit budgétaire global en pourcentage du PIB ne libère que deux choses : 1) des dépenses d’intérêts 2) un espace pour plus d’emprunts extérieurs si l’épargne nationale est limitée à court terme. Si ces emprunts extérieurs sont pour des projets spécifiques, il faudra les rembourser ou emprunter sans affectation à des projets spécifiques pour ne pas avoir à rembourser ces emprunts avec des recettes budgétaires. A noter que des projets peuvent avoir des taux d’intérêts concessionnels mais achetés à des prix plus élevés que leur valeur réelle compensant ainsi le créditeur pour les intérêts subventionnés. Il s’y ajoute que si un choc défavorable devait nécessiter une dévaluation de la monnaie du débiteur, la concessionnalité du prêt risque de ne plus être si importante au vu de montants à amortir plus élevés en monnaie nationale. La politique de nos autorités publiée en janvier 2020 prévoyait déjà une réduction à moyen terme de notre dette extérieure, politique à laquelle elles ne croient pas, d’où l’appel à un consensus de Dakar rejeté sur la dette et sponsorisé par des économistes français.
Le nouvel appel de Dakar dont le président Français s’est fait l’écho est une répétition qui ne va pas dans le sens de nos intérêts. Nous le disons au président Macky Sall avec la plus grande sincérité. L’après Covid-19, et le retard d’exploitation du pétrole et du gaz, ne vont que révéler ce qui était déjà connu : l’échec d’une politique de croissance et d’émergence basée sur la dette extérieure et l’état sans les préalables, comme diplomatiquement décrié par les partenaires.
Notre position est donc que nous ne devons pas renouveler des emprunts en devises si l’espace était libéré pour de soi-disant meilleurs projets ou de nouvelles dettes concessionnelles. Nous ne devons pas non plus militer pour des déficits budgétaires plus élevés que dictés par notre critère de convergence pour lever du même coup la contrainte d’endettement extérieur. Nous ne devons pas non plus lever la contrainte de déficit budgétaire pour cause de ressources extérieures, concessionnelles ou non, disponibles si cela veut dire pour nos Etats de prendre des espaces de capacités d’absorption qui devraient aller à notre secteur privé. Nos autorités ont argumenté que le secteur privé devait prendre le relai de la croissance puisque dans notre cas, l’Etat s’était endetté de manière inconsidérée entre 2000 et 2020. Qu’il en soit ainsi car c’est le rôle du critère de convergence.
Il nous faut renforcer notre marché financier national et que les investisseurs étrangers acceptent de nous prêter notre déficit d’épargne en bonne partie en notre propre monnaie. Notre déficit budgétaire devra être limité par cette contrainte de financement en monnaie nationale par des résidents ou non-résidents, et dans une mesure raisonnable d’emprunts en devises de préférence du marché et non de banques pour des projets spécifiques. Les emprunts en devises de banques (multilatérales ou privées) ne devront être que pour des projets aux revenus propres capables de se rembourser hors budget et pour des risques de change maitrisés et partagés.
Nous ne pourrons pas émettre de dettes en monnaie nationale à des non-résidents étrangers à notre zone monétaire si nous n’avons pas une souveraineté monétaire et une flexibilité de taux de change. Ceci, comme nous l’avons maintes fois argumenté, parce que ces investisseurs préfèrent une monnaie flexible qu’ils peuvent analyser par rapport à ses fondamentaux et investir sur des maturités relativement courtes pour pouvoir plus facilement liquider leurs positions. A défaut, ils préfèrent une dette à long terme mais en devises, option qui n’est pas compatible avec la stratégie d’endettement que nous préconisons. Le président de la République a délégué le leadership de cette question au Président Ouattara qui préfère un ancrage rigide du FCFA sur l’euro pour des raisons valables qui ne correspondent pas aux intérêts du Sénégal.
Nous disons donc non à l’annulation de la dette bilatérale et multilatérale si elle vise à nous permettre de la renouveler en devises et poursuivre la politique de 2000-2020. Nous n’y gagnerons pas comme nous n’y avons pas gagné depuis 1960, car cette annulation permettra à nos dirigeants socialisants de reprendre de plus belle les mêmes politiques qu’ils ont reniées sous la contrainte des dettes qu’ils ont déjà contractées en notre nom. Notre salut se trouve dans l’inclusion financière de nos populations dans une monnaie compétitive, un environnement de liberté économique, et la responsabilisation de nos collectivités locales pour focaliser l’état central dans ce qui nous est commun et dont la santé n’est qu’un exemple que notre état découvre subitement.
De ce point de vue, enfin, nous voudrions dire à l’endroit des équipes du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale que la substitution progressive de la dette extérieure en une dette en monnaie locale présentée dans leur dernière analyse de viabilité de la dette du Sénégal pour décaisser les fonds Covid-19 est incompatible avec le cadre macroéconomique présenté. Il est impossible pour le Sénégal d’augmenter la dette intérieure de 30% PIB entre 2024 et 2039 dans un contexte de ralentissement de la croissance et une dette en hausse sans réforme monétaire. Cette analyse est à revoir car ce ne sera possible qu’avec une accélération soutenue de la croissance sans le pétrole et le gaz avec des réformes qui iraient dans le sens du respect des principes de la déclaration « Mobilizing with Africa ». Il s’agit d’une croissance à mener par le secteur privé dans l’après Covid-19. Pour le Sénégal, cela veut dire volontairement respecter les engagements déjà pris en janvier 2020 au vu des résultats 2012-2019 avec ou sans programme FMI/Banque Mondiale de gestion transitoire de crise. Ceci veut dire prendre notre destin en main.
Librement
Dr. Abdourahmane Sarr est Président CEFDEL/MRLD
Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LES INTERNETS EN FURIE (1)
EXCLUSIF SENEPLUS - Rayan Hachem a été un prétexte à l’expression du racisme. Nos compatriotes, improprement appelés “Libano-Syriens”, ont été pointés du doigt pour leur supposé “communautarisme” - NOTES DE TERRAIN
Rayan Hachem a fait la Une des journaux ces derniers jours. Toute la semaine, il s’est retrouvé sous les feux de l’actualité. Notre compatriote, à tort ou à raison, est cité dans une affaire d’Etat. Le patron de Planet Kebab a gagné un marché pour faire venir du riz au Sénégal. Deux de ses entreprises, Avanti et Afri and Co, font partie des attributaires de l’achat public de riz en faveur des plus démunis. Pour 17 milliards de F CFA. Comme Rayan Hachem est connu pour être le patron d’une entreprise spécialisée dans le fast-food, il a très vite attiré les suspicions. Dans un pays où la transparence a souvent fait défaut, il fallait s’y attendre. D’autant plus que d’autres soupçons émaillent la mise en œuvre du programme d’aide alimentaire d’urgence, du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Coronavirus (Force-Covid 19).
Le président de la République a dégagé 69 milliards de F CFA. Pour doter les ménages vulnérables en denrées alimentaires. Tout cela, bien sûr, aurait pu se passer de manière intelligible. Dans la transparence. Si le chef de l’Etat avait installé le comité de pilotage du Force-Covid 19, sans tarder et avant une quelconque opération, personne n’aurait trouvé à redire. Ce n’est pas encore le cas. Et les Sénégalais sont en droits de demander des comptes. Car une grande partie de l’argent récolté reste celui du contribuable. Aussi, en vertu de la Constitution et de l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le peuple sénégalais a un devoir de vigilance. Nécessaire dans une démocratie. Macky Sall, Mansour Faye, Demba Diop dit Diop Sy, Rayan Hachem ne sont pas au-dessus de nos lois. Ce qu’ils font en notre nom nous concerne.
“La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.” Il faut insister sur cette contrainte juridique. Et le rappeler à l’autorité, toujours prompte à mépriser et à abaisser le citoyen, dès que ce dernier réclame des gages de bonne foi dans la gestion de la chose publique. Nos dirigeants ont un devoir d'impartialité et de loyauté envers nous. C’est évidemment une épreuve d’intégrité très difficile. L’auto-émulation des gouvernants, en probité, ne peut pas se faire naturellement. Surtout dans nos Etats africains, où le pouvoir est concentré entre les mains d’une minorité, et les Républiques conçues presque en monarchies présidentielles. La veille citoyenne est souvent le seul moyen de soumettre le chef au contrôle de la légalité. D’élever la conscience du gouvernant, en justice et en vertu. Seulement, ce contrôle citoyen est un exercice moral, qui doit se faire en responsabilité.
Mais voilà, au lieu de se placer du point de vue de la loi et des principes démocratiques, des individus, à l’abri de leur ordinateur, ont épinglé les origines de Rayan Hachem. Proférant pour certains des propos haineux sur les réseaux sociaux. Nos compatriotes originaires du Liban et de la Syrie ont été pris pour cibles. Ce penchant, des esprits étriqués, à toujours chercher un bouc émissaire, et à pointer du doigt l’autre est insupportable. C’est du racisme. C’est injustifiable. Il faut le sanctionner par le blâme absolu. On pourrait circonscrire ces attitudes malveillantes au web. Et dire que le caractère binaire du numérique reste propice à la haine et à la méchanceté. Aux divisions. C’est exact. Les réseaux sociaux virtuels ont donné une puissance inédite à l’intolérance. C'est devenu un problème social qu’il faut interroger.
Si internet est un incroyable outil pour la démocratie, c’est aussi le lieu des médisances. La barrière physique tombée, les individus peuvent vivre dans une grande hallucination. Et voir leur perception et leur présence dans le monde modifiées. Le sentiment de bienveillance, qui résulte du contact humain, est souvent abandonné. La courtoisie oubliée. Au profit de de l’aigreur et des vanités abjectes. L’opinion se substitue au savoir et à la science. Il n’y a plus cette contingence des sens extéroceptifs. Cela étant dit, il faut observer que les hommes viennent sur internet comme ils sont dans la vraie vie. Avec leurs préjugés, leur capital culturel, leurs croyances. Ainsi, pour prêter attention aux passions qui naissent dans la société, les réseaux sociaux peuvent être utiles.
Rayan Hachem a été un prétexte à l’expression du racisme. Nos compatriotes, improprement appelés “Libano-Syriens”, ont été pointés du doigt. Pour leur supposé “communautarisme”. C’est un faux alibi. Un prétexte vulgaire et sot. L’instinct de survie pousse les humains, qui ont les mêmes origines et valeurs, à la protection mutuelle. C’est ainsi. Il n’y a, dans cette conduite, aucun mal. Tant qu’elle ne remet pas en cause le ferment républicain. Partout, les hommes se rassemblent selon leurs affinités religieuses, ethniques, culturelles ou encore politiques. Par besoin de sécurité et de quiétude. Certes, le grand dessein humaniste est de construire des ponts, de bâtir l’éthique de l’autre. De pousser toujours plus loin la mixité entre les hommes. Mais les relations communautaires, basées sur la tolérance et le respect, doivent rester intangibles. Au Sénégal, ce que nous partageons de plus précieux, c’est certainement notre vivre ensemble. Nous devons rester fermes face à toute tentative de sabotage de cet esprit pacifique entre les groupes ethniques et religieux.
Tristes passions. Pour l’instant, le racisme s’exprime sur les réseaux sociaux. Si nous ne le freinons pas énergiquement, il peut déborder. Devenir un réflexe. S’insinuer dans le sens commun. Il peut être mis en système, publiquement, par les ambitieux et les apprentis sorciers. Qui savent que les hommes et les peuples, malheureusement, sont manipulables dans leurs passions. Ceux qui s’attaquent aux communautés minoritaires sapent les fraternités entretenues par plusieurs générations de Sénégalais. Sans doute, nos aînés savaient que la compréhension humaine est une exigence pour les hommes qui vivent en société. Qu’elle pouvait nous protéger des conflits. A nous de maintenir et de renforcer l’ouverture à autrui. En rappelant toujours ce principe : la sympathie est le fondement de la paix sociale. Toute idée de discrimination ou de haine envers une communauté est un affront fait à tout le corps social. L’acte et le propos racistes doivent être portés en tabous dans notre société. Il faut en faire des interdits au sens moral et religieux. Notre esprit collectif ne doit jamais libérer de la place au racisme. Qu’on le proclame le plus fort possible. Pour le bien de tous.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
LA SODAV PAIE LE PRIX D’AVOIR VÉCU SUR SA « SITUATION DE RENTE »
En plus de la copie privée qui est un vœu pieux dans la maison dirigée par Aly Bathily et dont Ngoné Ndour Kouyaté est la PCA, rien n’est fait pour percevoir les droits légitimes des artistes, créateurs et éditeurs, sur le streaming
60% en moins. C’est la baisse spectaculaire des redevances qu’elle perçoit que l’ex Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur (BSDA), organisme d’État devenu une société civile privée, sous le nom de SODAV (Sénégalaise du Droit D’Auteur et des Droits voisins), connaîtra en 2020, à cause de la pandémie de coronavirus. Celle-ci a entraîné la fermeture de tous ces lieux que la SODAV taxait (bars, restaurants, hôtels, concerts, etc.) au titre de la musique et autres œuvres de l’esprit qui y étaient diffusées au public.
Pourtant la SODAV connait le remède, à la fois seul gage d’entrée dans la modernité (enfin !) et unique instrument pour un paiement équitable des droits des artistes, éditeurs, auteurs et compagnie, du Sénégal : c’est la rémunération pour copie privée, censée être instauré depuis le vote d’une loi en janvier 2007. Soit, il y a 13 ans, bientôt trois lustres.
C’est sur la copie privée que le directeur intérimaire (intérim jusque quand ?) de la SODAV, Aly Bathily, a pleurniché jeudi dernier : « il faut concrétiser la mise en œuvre de la rémunération pour copie privée, qui est une redevance prélevée sur les supports d’enregistrement. Le travail technique est déjà fait, et le taux retenu est de 2,5 %. Cette rémunération peut sauver le secteur culturel’ », a supplié Bathily.
Pourtant, cette rémunération est un droit et non une faveur à quémander à l’Etat, pour les ayants-droits. Le Burkina Faso qui l’applique depuis 16 ans perçoit plus de 50% des droits (60% en 2017 !) de son BBDA (Bureau Burkinabé du Droit d’Auteur) par la copie privée. Le BBDA l’applique en coopération avec la douane burkinabé, qui impose ces redevances sur tous les appareils pouvant copier des œuvres et permettre l’enregistrement de celles-ci (tablettes, clés USB, smartphones, disques durs externes, etc.). Et les montants perçus se montent au Burkina, depuis 16 ans, à toujours plus de milliards perçus par le BBDA. A comparer à la pauvre somme que la SODAV a annoncée dans son rapport 2018 : dans son rapport 2018 publié en juin dernier, la SODAV avait perçu 807 millions 906 mille 866 francs CFA au titre des droits d’auteur. En hausse pourtant de 47,88 % sur les perceptions de l’année précédente, cette somme reste ridicule en regard de ce qu’on est en droit d’attendre pour les créateurs et éditeurs avec la rémunération pour copie privée. Quand et si elle est enfin instituée !
Le BBDA burkinabè, sur financement de la CISAC (Confédération internationale des sociétés de droit des auteurs et compositeurs), a envoyé une mission pendant 4 jours à Dakar en juin 2019, pour aider la SODAV à avancer sur ce serpent de mer qu’est la copie privée au Sénégal. Mais comme pour d’autres missions précédentes envoyées par la communauté internationale du droit d’auteur, et après moult séminaires sur la question auxquelles l’ex BSDA et actuelle SODAV ont participé dans l’UEMOA et ailleurs, rien n’a bougé d’un iota sur ce chantier impérieux.
Mais la SODAV ne fait que payer le prix de n’être jamais sortie de sa « zone de confort », qui est de vivre de la « situation de rente » qui consiste à taxer les plus visibles et les plus directement accessibles : hôtels, restaurants, bars, salles de spectacles, concerts, etc.) et les organes de presse audiovisuelle, radios et télés (qui pourtant, sur leurs enregistrements, sont aussi des ayant-droits que la SODAV devrait rémunérer !). Une approche bureaucratique de la SODAV donc, semblable en tous points à celle du fisc sénégalais, qui pour les impôts sur les sociétés, tape toujours sur les plus formelles et les plus visibles des entreprises.
La SODAV, malgré le ravalement de façade de son changement de nom, n’est toujours pas entrée dans le 21ème siècle : en plus de la copie privée qui est un vœu pieux dans la maison dirigée par Aly Bathily et dont Ngoné Ndour Kouyaté est la PCA, rien n’est fait pour percevoir les droits légitimes des artistes, créateurs et éditeurs, sur le streaming. Le streaming, dont les redevances ont décuplé en 10 ans pour les auteurs et éditeurs, ailleurs dans le monde, est pourtant le moyen privilégié d’accès aux œuvres pour les Sénégalais, dont le taux de couverture par téléphone mobile dépasse les 100%! En ces temps de confinement pour cause de « Coronacrise », la consommation d’œuvres de l’esprit par le streaming a bondi dans tous les foyers sénégalais et chez tous les particuliers du Sénégal. Qui peut imaginer un auto-confinement sans livre, sans musique, sans film ?
Enfin, et cela concerne aussi les journalistes sur leurs articles et les éditeurs de presse qui sont des ayant-droits prévus par la SODAV, qu’est-ce qui est fait par l’ex-BSDA pour percevoir des redevances de la part des GAFA, notamment de Google qui indexe les articles des journaux et sites d’info sénégalais, et de Facebook ? Là encore, la SODAV se tourne les pouces, contente (au moins jusqu’au Covid-19!) de taxer les prétendues vaches à lait de sa zone de confort.
SODAV ? Société du Droit d’Auteur Virussé !
Seul motif de consolation ? La communauté des créateurs ivoiriens et leur BURIDA (Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur) courent aussi derrière la concrétisation de la rémunération pour copie privée depuis 15 ans…
Ousseynou Nar Gueyeest Fondateur-Éditeur de Tract.sn,Expert en propriété intellectuelle
par Pouye Ibra
L’HOMME FACE À L’AMPLEUR DU CORONAVIRUS
Nous sommes ce que nous sommes, le lit de notre propre égoïsme et de notre petitesse d’esprit. Nous nous croyons invincibles. Ô mon Dieu, prions pour que ce virus ne soit bientôt qu’un mauvais souvenir !
Depuis que la lune s'est couchée pendant une éternité, une paresse intellectuelle de lire et d'écrire me tenaille. Cri de peine. Cri de douleur. Cri de malheur. En effet, le malheur dans son acception la plus absolue tient en ces temps sombres toute l'humanité en haleine. Une odeur de mort souffle dans le vent. Je ne sais plus à quoi m'en tenir et à quel saint me vouer. Le sol se dérobe sous mes pieds. Je n'arrive plus à tenir, quoique tenu par la vigueur de l'âge, quoi que ce soit qui pourrait me sauver. J'ai du mal à bredouiller un seul mot sauf le mot coronavirus.
Mon cerveau est devenu un confinement d'idées noires. Flux et reflux de mots à la couleur saumâtre déferlent comme une vague de la Méditerranée. Je n'arrive plus à me fixer et à me décider. Décidément, je pense au coronavirus. A ce virus venu d'ailleurs. Probablement de la Chine. Probablement d'un animal ou d'animaux tels que le pangolin ou autres. Probablement d'essais cliniques voire chimiques qui ont mal tourné. Ma tête risque d'exploser. La question qui interpelle l'humanité, c'est de savoir comment sommes-nous arrivés à ce cataclysme sanitaire mondial ? La réponse ne peut couler de source parce que les tenants et les aboutissants nous sont ô combien inconnus !
L'Homme et le mal. L'homme est le propre de son mal qui le décimera un jour. Telle est la situation à laquelle nous assistons en ce moment. Enfants, allons alors faire le procès de l'humanité assise sur le banc des accusés ! Hélas, l'heure n'est point aux règlements de comptes. L'heure est ô combien fatidique et confinée à l'action parce qu'il est temps de trouver le remède miracle face à ce mal qui nous consume ! Même si les pouvoirs publics n'avaient pas sonné le tocsin, l'Homme de par ses sensibilités et de par son instinct grégaire et animal allait se confiner.
En effet, le coronavirus de par son ampleur funeste, bouleverse le quotidien des humains et à jamais comme la peste décimant l'humanité dans une autre époque récente. Encore un combat entre un virus et l'humanité dans tout son malheur. Qu'il nous tarde de savoir l'issue de ce combat entre pot de fer, le coronavirus contre pot de terre, l'humain ! En fait, la fin risque d'être une calamité à laquelle nous assisterons, bouche bée et bras ballants. Ô Dieu, fais que la fin ne soit pas le fruit d'un martyr agonisant sur sa croix ! Et oui, nous sommes notre propre malheur.
Et oui nous sommes notre propre destin. Et oui nous nous croyons invincibles. Et oui nous sommes ce que nous sommes, le lit de notre propre égoïsme et de notre petitesse d’esprit. Mais face à ce virus, aussi invisible et destructeur qu'il est, nous ne sommes que notre propre reflet et face à ce qui se trame sous nos yeux et à notre barbe, nous sommes ô combien impuissants devant ce malheur qui nous assomme et pourrait nous réduire en cendres. Et pour une fois, l'Homme est infiniment petit devant la grandeur de Dame nature. Ô mon Dieu, ciel mes jours, prions pour que ce virus ne soit bientôt qu’un mauvais souvenir !
Après ce déluge des temps modernes, l'heure des comptes sonnera tel un glas mais cela ne sera pas une guerre mais une humanité meilleure qui se dégagera de nous tel le temps d'une floraison printanière.
par Hawa Abdoul Ba
LE SÉNÉGAL EST EN RÉVOLUTION !
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque pays privilégie sa voie souveraine de la gestion de la crise du Covid-19 - Quant à nous, nous importons du riz et vous vous prenez fièrement en photo aux côtés des sacs de riz !
Monsieur le président, vous devez connaître cette célèbre phrase en votre qualité d’ancien disciple de Me Abdoulaye Wade ? C’était sa prédiction qui s’est révélée juste avec la révolte de 1988.
Aujourd’hui, je suis convaincue que notre Secrétaire général ferait le même diagnostic pour les mois à venir : le Sénégal est en révolution. De nombreuses initiatives citoyennes sortent de terre comme des champignons : cela concerne la confection de masques et de visières grâce à des imprimantes en 3D. Même des étudiants de l’école polytechnique de Thiès ont conçu des appareils respiratoires. Là-encore, il s’impose de citer Me Abdoulaye Wade : « seules la créativité et l’imagination peuvent sauver l’Afrique ».
Tout change autour de nous ! Ne l’avez-vous pas remarqué ? La France vient d’annuler ses approvisionnements en médicaments pour notre pays. Trump vient de suspendre sa contribution financière à l’OMS. Pour l’heure, chaque pays privilégie sa voie souveraine de la gestion de la crise du Covid-19. Il aura fallu attendre que les Occidentaux soient en pénurie d’équipements pour que nous remarquions enfin notre capacité à produire nous-mêmes, chez nous, pour nos citoyens ! Toutes ces actions made in Africa fleurissent sur notre continent.
Quant à nous, le Sénégal, où en sommes-nous ? Nous importons du riz et vous vous prenez fièrement en photo aux côtés des sacs de riz ! Ce n’est pas l’image que nous aurions souhaitée pour notre 60ème anniversaire d’indépendance ! Depuis quelques semaines, vous vous faites l’apôtre de l’annulation de la dette. Dernièrement, sur les médias français, vous avez plaidé en faveur d’une nouvelle gouvernance mondiale solidaire.
Mais qu’y a-t-il de nouveau dans tout cela ? Rien, je suis désolée d’être aussi négative. Rien ne change sous nos cieux ! Après l’annulation de la dette publique, nous courrons toujours après l’argent facile pour notre développement. Nous courons derrière ces ressources extérieures « esclavagisantes » alors que nous disposons de ressources naturelles et humaines extraordinaires. La dette constitue un blocage à notre développement, et a fortiori à notre auto-développement. Combien de fois au Sénégal avons-nous obtenu des annulations de dettes pour retomber ensuite dans le cycle infernal d’une nouvelle dette ? Bis repetita !
La révolution, vous ne la voyez pas ? Dommage ! Non, je ne vous parle pas de manifestations ! J’évoque cette nouvelle ère où le Sénégal va reconquérir sa dignité en arrêtant de compter sur les autres. Je crains que si vous ne changez pas votre logiciel, vous ratiez le train de la révolution sénégalaise en marche. Et si vous l’empêchez, alors votre passage au pouvoir sera assimilé à un ancien régime et sera emporté.
Le Sénégal est en évolution et révolution !
Hawa Abdoul Ba est cadre du PDS.
PAR BABACAR BOUBA DIOP
MULTIPLE PHOTOS
LES AFRICAINS FACE AU COVID
EXCLUSIF SENEPLUS - Il a rattrapé les Noirs, ici en Afrique. Il a pénétré le Sénégal, où les habitants pensaient qu’ils étaient invulnérables ou qu’ils étaient des élus de Dieu - Texte en français, pulaar, swahili et wolof
SenePlus publie en exclusivité, cet article du président de PAALAE Babacar Buuba Diop, initialement écrit en wolof et traduit ici par Khady Fall Coulibaly Sy. Assurément 2020, restera dans les mémoires comme l’année de l’explosion d’une épidémie tenace, coriace, porteuse de zizanie, de stigmatisation ici et ailleurs dans et entre les pays, les peuples et les races/ethnies. A la suite du texte en français, nous publions sa traduction en pulaar, ensuite en swahili et enfin en wolof. La traduction en pulaar a été assurée par Abdoul Amadou Sy et celle en swahili par Samba Buri Mboup. Les cartes illustratives sont d’Ousmane Ndongo.
Cette pandémie est venue de loin, elle s’est échappée de l’Orient, de l’Asie, de la Chine, de la province du Wuhan pour envahir l’Afrique et accoster à Dakar, sur la presqu’île du Cap-Vert qui ressemble à un pied de géant dans l’eau, rattachant la terre ferme d’Afrique à l’Océan Atlantique. Ce pied de géant couvre Yoff, Ouakam, Ngor et la pointe des Almadies.
Avant de nous envahir, elle a traîné en chemin, passant par l’Europe, l’Amérique ! Maintenant elle nous submerge, fait vaciller le monde et trembler la planète.
Pour les historiens, ce n’est pas la première fois qu’un malheur s’abat sur une localité, une région, un pays ou un trou dans le monde. Ce qui est nouveau, c’est la rapidité de la propagation du virus, favorisée par la force, l’ampleur des échanges, la multiplicité des moyens de transport et de communication.
La psychose s’est accrue, les victimes, hommes, femmes et enfants sont multiples. Il est vrai que ce sont les personnes du 3e âge et ceux atteints de maladies chroniques qui sont les plus exposés.
Elle terrorise la Chine, elle pourchasse les Européens et les Américains, les Arabes sont en train de s’époumoner. Finalement, elle a rattrapé les Noirs, ici en Afrique, elle a pénétré le Sénégal, où les habitants pensaient qu’ils étaient invulnérables, immunisés contre tout mal, ou qu’ils étaient des élus de Dieu.
Ce qui étonne le monde, les experts, médecins, les guérisseurs, les chefs d’État, c’est que le COVID est renversant, déroutant. Personne ne semble savoir d’où il vient. Est-ce que ce sont des chercheurs imprudents qui l’ont fait fuiter ou est-ce un coup monté, ou même le résultat d’une lutte politique ou économique ? On le saura un jour, peut-être.
Il ne faut pas réveiller un lion sourd, aveugle et qui dort. Est-ce une chauve-souris qui l’a sorti de son sommeil ou un autre animal vendu au marché ? Est-ce que c’est une puce ou un morpion ou une mauvaise herbe ? Le virus vit-il dans l’adventice, la feuille ? Des recherches approfondies nous édifieront un jour. Ce qui est sûr, c’est qu’il entre dans le corps de l’homme, qu’il est contagieux, qu’il peut provoquer une fièvre et une toux sèche, une respiration difficile en plus d’un écoulement nasal et d’une diarrhée.
Ce qui est urgent, c’est de combattre le fléau. Tous les pays s’y attellent.
Les uns qui ont pris des mesures préventives et protectrices comme la Chine. Ils ont chassé la pandémie hors de leur territoire, les autres qui ont tardé à réagir comme l’Italie, l’Espagne, la France, l’Amérique sont ahuris par ce qui leur arrive. Le coup est très dur pour ceux qui sont nés là-bas, y ont grandi et réussi mais aussi pour les étrangers et ceux qui y sont pour travailler et gagner leur vie.
Cette chose a pris ses aises, des pays comme la Chine ont mis en avant l’expertise, l’intelligence et la recherche. Conséquence, ils ont mis en quarantaine les malades, décidé d’un confinement, et commencé à chercher un remède qui peut être salutaire.
Dans beaucoup d’autres pays, d’aucuns ont pensé à des recettes de grand-mère et à la religion allant jusqu’à dire que les turpitudes des hommes ont réveillé la colère divine et prêchent pour un retour vers les préceptes enseignés par les prophètes.
Il est temps de lire et relire «Xarnu bi», le beau poème de Serigne Moussa Ka décrivant la crise économique de la fin des années 20 et début des années 30 du siècle dernier. Il n’a rien omis, que ce soit l’économie, la culture, la religion, les us et coutumes, la tradition, les confréries, la voix du salut, de la réalisation et de la béatitude. Par ailleurs, on doit rappeler ou faire savoir que nos aïeuls, ceux de Kemit, de Misra, de l’Egypte ancienne, ont été les premiers à disserter sur la vie et la mort, la joie et la peine.
Dans notre cher pays, le président Macky Sall a échangé avec des leaders de l’opposition politique, des organisations syndicales, de la société civile, les députés du pays pour avoir leurs avis dans le combat contre la pandémie.
De leur côté, les chercheurs, les médecins ont fait de leur mieux afin que les ravages du virus soit mieux maîtrisé pour ne pas atteindre des proportions inquiétantes.
Après un mois de présence du virus au Sénégal, il a été constaté que 195 personnes ont été atteintes, 40/% sont des cas importés, 56% des cas contacts, 4% issus de la transmission communautaire, c’est à dire que le lieu et la source de la contamination reste inconnue.
Il est temps de prendre des mesures, car si on ne sait pas d’où vient la contamination, on doit intensifier la prévention, les soins, traitements et le suivi, par une recherche approfondie. C’est d’ailleurs ce que recommande le professeur Seydi, lui qui coordonne la lutte contre le COVID.
Ceux qui l’appuient dans les domaines de la recherche et des moyens logistiques, docteur Abdoulaye Bousso, Alpha Sall et Moussa Diarra Bèye, ont rassuré les populations et donné des conseils qui peuvent sauver ces dernières. C’est vrai, il y a des Sénégalais qui ont perdu la vie ici et hors du pays, parmi eux Pape Mababa Diouf, homme d’honneur et de valeur, une sommité du monde sportif, de renommée nationale et internationale, grand éducateur et agent de joueurs, allant jusqu’à diriger le club de football de l’Olympique de Marseille (OM) en France.
La négligence est fatale, l’oubli permanent, la bêtise et le regret vont ensemble ; la santé, l’éducation, la connaissance et l’expertise sont des priorités qui doivent être prises en compte sérieusement.
Il nous faut revenir aux enseignements des anciens sages, tenir plus souvent des concertations et traduire les conclusions et recommandations en actes. Alors, on pourra faire face aux imprévus, chaque fois et au plus vite.
Les chercheurs ont un grand défi à relever, ils doivent davantage échanger entre eux et discuter avec les leaders, et porteurs d’enjeux dans d’autres domaines de la vie.
Dans ce village planétaire, cette année sera longue et même très longue. Elle ressemble à un vampire, un gnome, au cheval du diable, claudiquant sur sa patte unique et n’offrant aucune chance aux noctambules entêtés.
Voilà le monstre ! Il a fait flipper des individus, comme certains Blancs qui disent qu’il urge de trouver un nouveau remède voire un vaccin, qu’il faut tester en premier lieu chez les Nègres. Faut-il répondre par le mépris ou des protestations ? Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas habiller des fesses qui brûlent. L’idéologie coloniale est toujours présente en Europe.
Les Sénégalais, comme du reste, tous les hommes du monde sont inquiets ! Si l’on n’y prend garde, nous pourrions nous retrouver dans une situation où certains pourraient qualifier d’anthropophage leur prochain ou encore considérer un parent comme un sorcier.
Que faire ? Garder le calme, être lucide, plus perspicace, renforcer les recherches, la cohésion et les synergies, améliorer la prévention et les soins de santé.
Terminons par une observation. Les rares pays qui n’ont pas été encore sérieusement secoués par le COVID en Afrique comme le Lesotho, les Comores, le Malawi, le Soudan, Sao Tomé font partie de ceux qui sont relativement éloignés du choc des concurrences et des rivalités de la mondialisation, donc ceux qui ne sont pas totalement intégrés. C’est pour dire que tous les pays africains doivent lever le pied, s’empresser ensemble de changer de direction pour bâtir une Afrique unie dans la fraternité.
Ne baissons pas la garde après l’apocalypse.
Restons mobilisés au service des peuples, restons déterminés et ouverts. Unis, nous vaincrons.
VERSION PULAAR
AH ngo raaɓo-raaɓo aduyaŋkeewu ummiingu to woɗɗi, ɓoccitiingu fuɗnaange to wuro wuhan e nder leydi Siin to ñiiɓirde Asi layi e Afirik e atlantik joofi ndakaaru, haa tawi en Yoof Ngor e Wookaam
Hade maggu yettaade ngu leeltii e laawol ngam rewoyde Orop e Amerik ! Jooni noon ngu suddii en dillini aduna yerɓini winndere
Kesam-hesamaagu ngu. Kono kala ganndu ɗo taarik neɗɗo ina yenana ko wonaa ngol woni laawol garwaniiwol nde musiiba bayno nih yani e wuro maa leydi, haa ɗacci maantoode e aduna. Hesɗi heen ko ɗum yaawiri,bettiri haa mboros o bonni ko heewi e majaango ; eɗen nganndi nih sabii ɗum ko yah ngarta keewɗo hakkunde yimɓe e leyɗeele aduna o wondude e kuutoragol karalle toowɗe saakto e kabaruuji
Kulol e faayre yimɓe ɓeydiima,maayɓe kam kaaletaake,woni rewɓe maa worɓe . Ñawu raaɓo-raaɓo kuuɓtidinngu aduna woppaani hay gooto suka,mawɗo,nayeeɓe e nguna fero tan ina liɓa,jiɓii e diwnii hakkillaaji to Siin,riddii tuubakooɓe to Orop e to Amerik,luuknii wullini Aarabeeɓe,heɓtiima ɓaleeɓe Afirik e to Senegaal,ɗo yimɓe ɓe cikkanno ngu waawana ɗum en hay dara sabu wonde ɗum ɓesngu ngu ALLA reeni duwanii.
Ko hulɓini maa diwni hakkillaaji. Ko haawi yimɓe fof woni Annduɓe rowrowɓe,doktoreeɓe wileeɓe haa Hooreeɓe leyɗeele ko KOWID heɓindaaka anndaaka no feewi. Hay gooto anndaa to jibinaa. Ina sikka ko won wiɗtooɓe ɓe ndeenaaki maa moƴƴaani njaltini mboros o maa o ɓoccitii ɗum en walla ko pittol baɗangol maa ko kuutoragal hare dawrugoliyaŋkeewal maa fagguduyaŋkeewal ? ina waawi maa won ñalawma nde ɗum anndoya.
Mbaroodi so deƴi maa ɗaaniima woto ñaññine. Ko bilwillal findini ndi maa ko jawdi nehaandi maa barongel jeeyangel e jeere ?
Maa mboros o ko kootu maa Yalamiina maa puɗol bonngol (huɗo nduwaaki)Mboros oo wurata ko é mberemlefol maa e nder kuulon ladde? Maa wiɗto luggiɗinaangu yaltinoy ɗum yeeso. Ko gooŋɗi laaɓi ko wonde omo naati e ɓanndu neɗɗo,raaɓa e ko yaawi,adda paawngal,ɗojjo ko aldaa e kaakte,leeltina foofango yahda e kine ƴorooje yaltina ñitte etee adda ndogu reedu.
Eɗen poti haɓaade ñawngu haa ngu yalta e aduna o.
Leyɗeele ɗee fof ngummanii ma ɗum kono hay dara dartinaani ngu tawo.
Won heen leyɗeele ƴeɓtii peeje palorɗe e deentorɗe ko wayno Siin haa waawi riide ngu,yaltini ngu leydi mum,won heen leyɗeele leelɗe ummaade e haɓtaade ko wayno Itali maa Espaañ, Farayse e Amerik,hannde kawji ngaani, wonɓe toon ina liggo ngam dañde kaalis,mawnuɓe toon e jibinannde majje ina ngonndi hannde e caɗeele keewɗe .
Peeje e kuutorɗe. Ngu ñawu kawnungu ina haɓee leydi mbayndi no Siin ardini ko ganndal, wiɗto e ƴoƴre. E fawaade e ɗum ɓe keerti ɓe cellaani ɓe, nde ɗum ɓeydi ɓe cura,ɓe puɗɗi wiɗtude e sunnaade ngam dañde safaara jumtuɗo.
Leyɗeele keewɗe goɗɗe miijii huutoraade gannde taaniraaɓe maa gannde diine njehi ko bonannde e bakkatuuji yimɓe ngaddani Alla mettinande yimɓe,ɓeen mbiy ko yo ndutto e diine e ko Annabeeɓe .
Eɗen poti jaŋngude e jaŋngitaade ƴooŋde e sewnde jannginooji Seriñ Muusa Kah e nder yimre makko wiyeteende «Xarnu bi» hono ( Temedannde Noogosiire) .O yejjitaani hay dara faggudu,pinal,diine,nehsu,aada,taarikaaji,laawol ɓural e weytaare. Kono kadi eɗen poti siftorde wonde njatiraaɓe men wonnooɓe Keer,Misira e Esipt ngadii wostondirde e luggiɗinde miijooji yimɓe e kala ko yowitii e nguurndam,maayde mbelemma e mette.
Ɗo e Senegaal. E nder leydi men Hooreejo mayri rokkaama mbaawkaaji keewɗi maa fof, Makki Sal noddii jeewtere e diisnondiro hakkunde makko e ardiive lanndaaji lunndiiɗe,dente renndo jaambureewo,pedle jooltooje hujjaaji liggotooɓe,o yiyndiri kadi e fiilaaɓe ngenndiiɓe maa ɓe nokkuuje e diiwanuuji ngam daɗɗude peeje kaɓtorɗe o raaɓo-raaɓo aduyaŋkeewo ñawu . Gooto fof tottirii e no waawiri : miijooji, njurum, doole, ganndal, mbaawka,peeje e jawdi
- Wiɗtooɓe, doktoreeɓe mbaɗi ko mbaawno haa bonannde mboros o waawi usteede e tameede haa waasi heɓde tolnooji ɗi kulɓiniiɗi.
- Lewru caggal nde mboros o naati e Senegal,leydi ndi dañi yimɓe 195 wonduɓe e mboros o e nder teemedere fof heen 40% njiggaa ko caggal leydi 56% yimɓe ɓe ɓeen jiggiiɓe ndaaɓi, 4% ummii ko raaɓo renndoyaŋkeewo woni heɓe ñawu ngu tawa nganndaaka no keɓiri e to keɓiri .
Ko ɗum waɗi,yontii nde peeje jumtuɗe ƴeɓtete,sabu so anndaaka to raaɓondiral heɓaa,peeje palorɗe e deentorɗe ina poti lelneede e fawaade e wiɗto luggiɗinaango e fannu gannde cellal.Ko ɗum waggini gardiiɗo safaara ñawu ngu hono Porofesor SEYDI.
Wallitooɓe mo e fannuuji kuutorɗe e wiɗto ko wayino Abdullaay Buso,Alfa sal e Muusa Jara Bey ndeƴni hakkillaaji yimɓe ɓendokkiri bagginaali baawɗi danndude yimɓe ɓe. Ko goonga won Senegaalnaaɓe ɓe ñawu ngu wari, ko wayi no Papa Mabaaba Juf dowluɗo e ganndaaɗo e Senegaal e aduna o e fannu coftal ɓalli , jannginoowo dowrowo,ballitoowo e bagginoowo fettooɓe fuku bal,ɗum nawi mo haa o woni Horeejo Fedde fukubal mawnde wiyeteende Olempik Marsay to leydi Farayse.
Faandaare moƴƴere,heɓindaade e yahdude e ko wonaa ngam waawde dartaade e mahtaade
Welsindaare ko huunde halkoore,cellal,jaŋde,nganndal e mbaawka ndowrowa ko geɗe yummaaji potɗe toppiteede hiilneede e yuɓɓineede no haaniri nih . Ndutto ɗen e jannginooji mawɗi ɗe annduɓe hellifaaɓe ɗaldi en, yiyndirde yeewtitde,diisnondirde e yuɓɓinde e siynude e golle e balle ko hawra ko. Ko ndeen mbaweten haɓtaade e ko ɓuri yaawde kala ko betti en . Jejjitgol duumingol, beemgol e nimsa, ko geɗe yahdooje.
Wiɗtooɓe ina njogii haaju mawɗo ngam hollirde wonde eɓe mbaawi haaldude wostondirde hakkillaaji hawrude e yeewtide e ardiiɓe hellifaaɓe e fannuuji goɗɗi.
Sehilaaɓe am, nde hitaande maa fentu e fuuntu heewɓe e nde juuti koyɗe, nde nanndi ko e sukuña jaroowo ƴiixam maa nih e puccu jogiingu koyngal gootal, ndiwndiwnoowu ngu jeŋnguɓe lelaadeyahooɓe mbaawa daɗde e ɓoccitaade. Najoore nani. Waɗde najnii won e yimɓe,teeŋti e tuubakooɓe wiyɓe maa leɗɗe cafrooje ndañe jooni jooni,yoo ŋaaso heɓe etee ƴeewnde e ɓaleeɓe. Hay gooto waawa haɗdude dote lewlewtooje. Miijooji koloñaaliyaŋkooji ina keddii haa jooni e nder Orop .
Senegaalnaaɓe e no yimɓe aduna o fof nih, ina kuli paayi ! Kala mo reenaaki maa waɗtaani hakkille maa faw koɗdiiɗo mum maa banndum mbilewu maa cukuñaagal.
Hol no ngol kulol ittirte ? E nder deƴre yimɓe ngartira hakkillaaji mum en, ɓulno miijooji,luggiɗina wiɗtooji ɓeyda jokkondiral e naŋngondiral,cemmbina palagol e deentagol ñabbuuli ɓeydaana safaara doole.
Njofniren nde teskannde leyɗeele seeda ɗe ñawu kowid memaani tawo e nder Afirik ko wayno Lesoto, Komor, Malawi, Sudan maa Sao Tome ko leyɗeele goɗɗuɗe mbunndi -mbunndi adunayaŋkaagal walla naataani no feewi ngaal aduyaŋkaagal kuuɓtidinngal. Ko ngam wiyde wonnde yo leyɗeele Afirik keño mbayla jaɓɓal, ɗe naata e laawol moƴƴol kaɓɓondiral ballondiral e ngam mahde AFIRIK dentuɗo e nder ɓinngu yummaagu .
Pelliten tiɗno-ɗen, ngoŋɗinen ndaro ɗen e laawol ɓesngu ,ndenten kaɓɓondiren ngam haɓeede e hawde
VERSION SWAHILI
Ah gonjwa hili ambalo linatoka mbali, ambalo lilitoroka kutoka Mashariki kwenda nchini Wuhan Uchina huko Asia, ili kuvamia Afrika wakati likipitia Bahari ya Atlantiki, kuendelea safari kwa miguu mirefu kufika ardhi huko Dakar, huko Ouakam, Ngor, Yoff kukupata! Kabla ya kutuvamia, ilivuta njia njiani kupita Ulaya, Amerika! Sasa inatuzidi nguvu, hufanya dunia itikisike na kutikisa sayari.
Riwaya/Upya. Bado ni nani anayejua historia ya mwanadamu, anajua kuwa hii sio mara ya kwanza kwa bahati mbaya kutokea kwa eneo, mkoa, nchi au shimo ulimwenguni. Ni nini mpya, hata hivyo, ni kasi, ghafla, kasi na kuenea kwa virusi; ni lazima ikumbukwe kwamba ni kwa sababu ya hali ulimwenguni inayohusiana na safari kati ya nchi, pamoja na teknolojia ya habari na mawasiliano.
Hofu kubwa imeongezeka, wafu hawazungumzi juu yake, iwe ni wanaume au wanawake. Gonjwa huacha mtu asiye na shida, mtoto au mtu mzima aachilie wale wazee wa kizazi cha tatu; yeye hupiga kwa nguvu na vurugu, yuko Uchina na mahali popote, anawafukuza Wazungu wa Ulaya na Amerika, Waarabu wanapiga kelele kubwa, mwishowe ameshika Watu weusi, hapa Afrika; (ni) vilevile hapa Senegal, ambapo wenyeji walidhani walikuwa wasioweza kushambuliwa, hawawezi kinga ya uovu wote, au kwamba walichaguliwa na Mungu.
Ni nini hufanya dunia kutetemeka. Kinachoshangaza ulimwengu, wataalam, madaktari, waganga, marais, ni kwamba COVID haifahamiki. Hakuna mtu anayejua kwamba alizaliwa wapi. Je! Ni watafiti wasio na hofu ambao walimfanya akimbilie au ni mpango wa kuweka au ni mapigano ya kisiasa au kiuchumi? Tutajua siku moja, labda.
Usimuamshe simba anayelala. Je! Ni popo ambao ulimtoa kwenye usingizi wake au mnyama mwingine aliyeuzwa sokoni?
Je! Ni nzi au kamba au magugu? Je! Virusi huishi katika magugu au jani? Utafiti kamili siku moja utatuimarisha. Ni nini hakika ni kwamba inaingia ndani ya mwili wa mtu, kwamba inaambukiza, kwamba husababisha homa na kikohozi kavu, kupumua ngumu kwa kuongeza pua inayongoka na kuhara.
Lazima tupigane na ugonjwa huo na kuuondoa ulimwenguni.
Nchi zote zinashughulikia, lakini kwa sasa, bure.
Wengine ambao wamechukua hatua za kuzuia na kinga kama Uchina wamefukuza ugonjwa huo nje ya eneo lao, wengine ambao wamekuwa polepole kwa kufanya hivyo hivyo kama Italia, Uhispania, Ufaransa, Amerika wamekataliwa, pigo ni ngumu sana kwa wale ambao walizaliwa huko, walikua na walifanya vizuri maishani, na hata kwa wageni na wale ambao wako huko kufanya kazi na kupata pesa.
Ufumbuzi na njia. Wanakabiliwa na ugonjwa huu ambao umejaa mizizi katika nchi zote, nchi kama Uchina zimeangazia uwezo wa utaalam, akili na utafiti. Kwa hivyo, waliweka wagonjwa kwa wagonjwa, pia wakaamua kuwatenga watu wote nyumbani mwao, na wakaanza kutafuta tiba ambayo inaweza kuwa na faida.
Katika nchi zingine nyingi, wengine wamefikiria kutumia mapishi ya bibi na dini, hadi husema kwamba manukato ya wanadamu wameamsha hasira ya Mungu na kuhubiri kwa kurudi kwa maagizo yaliyofundishwa na manabii. .
Ni wakati wa kujifunza, kuunda tena, kuteka na kujitolea kwa kuzingatia mafundisho ya Serigne Moussa Ka yaliyomo katika shairi lake "Xarnu bi" (karne ya ishirini). Hakuachilia chochote, iwe ni ile uchumi, utamaduni, dini, tabia na mila, mila, udugu, sauti ya wokovu, mafanikio na neema. Pia, lazima tukumbuke kwamba ni wazee wetu wa Kemit, Misra na Egypt ambao walikuwa wa kwanza kufikiria na kujadili juu ya maisha na kifo, furaha na huzuni.
Hapa nchini Senegal. Katika nchi yetu, yule anayeiongoza na ana nguvu kamili, Rais Macky Sall, alitaka mazungumzo na viongozi wa vyama vya upinzaji na mashirika ya asasi za kiraia, pamoja na vyama vya wafanyakazi, kubadilishana na wabunge, vijana wa nchi ili waboreshe mawazo yake kupambana na janga hili. Kila mtu alitoa uwezo wao: maarifa, huruma, nguvu, suluhisho na pesa.
- Watafiti, madaktari walifanya bidii yao mpaka virusi vilipowekwa chini ya udhibiti na hawakufikia idadi ya wasiwasi
- Baada ya mwezi mmoja wa uwepo wa virusi huko Senegal, iligunduliwa kuwa watu 195 walifikiwa, 40 % ni kesi zilizoingizwa, 56% ya kesi za mawasiliano, 4% inayotokana na maambukizi ya jamii, hiyo ni kusema kwamba mahali na chanzo cha uchafu huo bado hakijajulikana.
Hii ndio sababu ni wakati wa kuchukua hatua, kwa sababu ikiwa hatujui uchafu huu unatokea, lazima tuongeze kinga, kupitia utafiti wa kina na dawa. Ndivyo hivyo Mwalimu Seydi, amevyopendekeza, yeye anayeratibu mapigano dhidi ya COVID.
Wale wanaomuunga mkono katika nyanja za utafiti na njia za vifaa, Daktari Abdoulaye Bousso, Alpha Sall na Moussa Diarra Beye, waliwahakikishia watu hao na kutoa ushauri ambao unaweza kuwaokoa. Ni kweli, kuna WaSenegal ambao walikufa kutoka COVID, kama Papa Mababa Diouf, mtu wa heshima na thamani (fulla ak fayda), mtu ambaye alikuwa kiongozi maarufu kwenye ulimwengu wa michezo, mtu ambaye ni mashuhuri kitaifa na kimataifa, mwalimu mkuu na wakala wa wachezaji, wakienda hadi kuelekeza Klabu ya Olimpiki ya Marseille huko Ufaransa.
Kesho bora, unyumbukaji na ujenzi upya. Mwishowe, kupuuza ni hatari, afya, elimu, maarifa na utaalam ni vipaumbele ambavyo lazima zizingatiwe kwa umakini mkubwa.
Lazima turudi kwenye mafundisho ya watu wenye busara wa zamani, kushikilia mashauriano mara nyingi zaidi na kutafsiri hitimisho kuwa hatua. Ndivyo hivyo tunavyoweza kushughulika na zisizotarajiwa haraka iwezekanavyo. Kusahau kudumu, ujinga na majuto huenda pamoja.
Watafiti wana changamoto kubwa ya kushinda, inabidi kubadilishana zaidi na kila mmoja na kujadili na mamlaka katika nyanja zingine.
Rafiki zangu, mwaka huu utafanya “twists” nyingi na zamu, itakuwa na "miguu ndefu"! Anaonekana kama farasi na mguu mmoja, “vampire”, mkunzi. Hapa ni mnyama kubwa na wa hatari! Ametatiza watu wachache, kama watu wengine weupe ambao wanasema ni haraka kutafuta tiba mpya, chanjo na jaribu kwa watu weusi kwanza. Hatuwezi kuokoa mtu anayejiua, au maiti. (Taat wuy tàkk moom kenn mënu ko solal tubey, xërëndóom du set.) Kwa maneno mengine, tunapoteza nafasi na nguvu zetu bure wakati kujaribu kuvaa nguo matako yenye moto.
Wasenegal kama wote wengine ulimwengu wana wasiwasi! Ikiwa hatutakuwa waangalifu, tutamwita jirani yetu mchawi na jamaa yetu wa “anthropophagy”.
Jinsi ya kufuta wasiwasi huu ? Kwa kukaa kimya, kuwa nadhifu, kuongeza utafiti, mshikamano, kuzuia, utunzaji wa afya. Tumalize na uchunguzi huu kwa maneno ya mwisho: nchi chache ambazo bado hazijakusanya COVID barani Afrika kama Lesotho, Comoros, Malawi, Sudani, Sao Tome ni miongoni mwa zilele ambazo hawajakabiliwa au ambao bado ni mbali vita kali ya COVID duniani.
Basi waache haraka kuachana na njia hii na wachukue barabara mpya bora na ujiunge na vikosi vya kujenga Afrika umoja katika undugu.
Wacha tuazimie, tuwe na kujikana, tujiweke wenyewe kwenye njia ya watu, kuungana kupigana na kushinda pamoja.
Samba Buri Mboup ni Profesa mwenza katika Kituo cha Mafunzo ya Kidiplomasia na Mkakati, na Mwanachama mwanzilishi wa Taasisi ya Thabo Mbeki ya Uongozi wa Afrika
VERSION WOLOF
Cey mbas mee gudd tànk, moom mi fàqe Penku, ca Wuhan, ca Siin, ca Asi, soobu ci Afirik, ba ci Géeju Atlantig, daanu ci, fii ci Ndakaaru (dëkk raw); ci Tànk (Wakaam, Ngor, Yoof) fekk ñu fi !
Balaa moo agsi, wëndéelu na, jaar Ërop, jaar Amerik ! Kon boog dab nañu, yëngal na jamono, yëngal Àdduna wërngel képp, wërngel këpp, wërngel këtt.
Li bees. Moonte ku xam jaar-jaari tarixu nit, xam ne du guléet musiba ak baala xëppu ci gox, dëkk, réew, mbaa pàcc ci dunyaa. Li bees kañ, moo di mbir mi ni mu gaawe, bette ak law ; dëgg la, ci ndimmalu dem ak dikk ci àddu ànd ak barew ak ñawkay, yéenekaay yu bees yi.
Tiitànge ak njàqare bare na, ñi faatu waxi noppi, moo xam góor, moo xam jigéen. Bàyyi wul ndaw, yab mag, waxantuma màggat; doore song, dem ba ci yab waa Siin, dàqe ji tubaab yi Ërop ak Amerik, Naar yi yóoxu, saraxolle, mu mujj, dabsi nit ñi nuul, fii ci Afirik, fii ci Senegaal, ñoom ñi demoon ba yaakaar dañu tul, mbaa Yàlla ñoom rekk la bëgg.
Li yëngal. Li jaaxaal nit ñi, boroom xam-xam yi, doctoor yi, fajkat yi ak njiitu réew yi, moo di ne mbas mi dafa yéeme. Kenn xamul ni mu juddoo. Ndax gëstukat yu waane ñoo ko rëccal, mbaa lu nu sos la, te tey ko, ndax bëre ponkal ci politik la, koom-koom ? Xëyna dina mës a leer.
Li yëngu daal, li ko yëngal moo ko ëpp doole. Li ko yëngal nak, ndax ci njugub la jóge, mbaa meneen mala, mu ñu doon jaay ci marse ?
Ndax daa mel ni fel, mbaa teeñ, mbaa saxayaay. Doom bi, ndax ci saxayaay, mbaa xob, lay dund ?
Xam-xamu seetantal dina ko mës a leeral. Li wóor moo di dugg na ci yaramu nit, di wàllaate, indaale yaram wu tàng ak sëqët su bon, dënn gu fatt, bokk ci bakkan buy selle, biir buy daw.
War nañoo xeex jàngoro bi, bëmëx ko ci biti. Réew yépp loolu la ñuy jéem.
Ñenn ni teel a fagaru, mel ni ki Siin, dem na ba bëmëx mbas, ñenn ñi yéex a jóg, sàggan mel ni Itali, Espaañ, Farãs, Amerik USBA, waaru nañu, metti na bu baax ci ñoom, ña fa dëkk, juddoo fa, màgge fa, di fa tedd, ak ñu fa ganesi, mbaa di fa wutsi wërsëg.
Pexe yi ak jumtuwaay yi. Bii mbir ne faax, yenn réew yi mel ni Siin jiital xam xam, xel ak caytu. Naka noonu ber ñi jàngoro ji laal, def ay lël, door di seet garab yu mën indi tan.
Ci réew yu bare, am ñu seen xel dem ci xam-xami Maam ya ak diine, ñu dem sax ba ni njaaxum yiy gën di bare ci àdduna ñoo tax Yàlla mere ñu, delluwaat di cawe, ngir ñu dellu ci dénkaane yi mu jaraale woon ci Yonent yi.
Jar na nu jàng, jàngaat, soobu ci, tanq ci woyu Sëriñ Muusaa Ka, Xarnu bi, xarnu bi ñu génn (XXel), moom bàyyiwul koom, aada, diine, mbaax ak xarbaax, tariixa, yoonu mucc, texe. Moonte war nañu fàttali, mbaa xamle ni, sunu Maam ya, waa Këmit, Misra, Esipt, ñoo jëkk bind ci dund ak dee ; mbégte ak naqar.
Fii ci Senegal. Ci sunum réew ; ki ko jiite, toog ci jal bi, Persidã Maki Sàll, woote na waxtaan ak njiitu làngi politig ak mbootaay yi ànd ak jamono, yiy aar liggéeykat yi, waxtaan ak dippite yi, ndawi réew mi ngir am lu mu yokk ci li mu xalaat ci bëre ak mbas mi. Ku ne def nga li la sa xel, xol, yaram, kàttan, mën-mën, pexe, gafaka may.
Gëstukat yi, fajkat yi, def nañu seen keem-kàttan, ba mbir mi am fu mu yam, jéggeegul dayo.
Bi mu agsee ba am fi weer, ñu gis ne laal na 195 nit, 40 % yi dañu indaale doomi mbas mi, dugal ko ci réew mi , 56 % dañu leen ko wàll, 4 % xamuñu fu mu ak naka la leen dabe. Loolu tax na, ñu war a gën a fagaru, ndax suñu xamul fépp fu mbas mi di jóge, war nañu dolli fagaru, loolu la Porofesëer Musaa Seydi, moom miy jiite xéex bi, ci xam-xamu settantal ak paj mi, denkaane.
Ñi koy jàppale ci caytu mi ak jumtuwaay yi, doktoor Ablaay Busó, Alfa Sàll ak Mamadu Jara Béey dalal nañu xel yi, joxewaale ay ndénkaane yu ñu mën a may ñu mucc ci. Dëgg la am na doomi réew yu ci jot a faatu, am ci ku doon ku am tur, fulla ak fayda ci réew mi ak ci bitim réew, mu di Paap Mababa Juuf, ku ñu ràññe ci xam-xamu tàggat yaram, ak ci gunge xale yi ci futbal, dem ba jiite ekipu Marsey, ca Farãs.
Ellëgu jàmm, tinkeeku ak tabaxaat. Li am ba des moo di, sàggan baaxul, wer gi yaram, jàng ak xam-xam war nañu leen sédd bu baax a baax. Ñu dellusi ci li mag ñi baax yi denkaane woon, fexe ba pénc yeek lël yu bare yi nuy amal, joxañoon, nu def leeni jëf. Su boobaa lu ñu bett, ñu dékku ko, ci lu gaaw. Dëkk ci fàtte, gàtt xel ak reccu ñoo ànd.
Gëstukat yi am nañu sas bu réy, war nañu gën di waxtaan ci seen biir, di wax ak ñiy jiite ci yeneen fànn.
Mbokk yi, at mii, nar na gudd tànk lool ! Mu ngi mel na fasu benn tànk, nitu guddi! Njuuma jaa ngook! Am na ñu mu jaafurloo, mel ni Tubaab yi wax nanu gaaw wuti garab, ñakk bu bees, jéemantu ko ci nit ñu ñuul. Taat wuy tàkk moom kenn mënu ko solal tubey, kërëndoom du set.
Doomi réew mi; doomi àdduna, jaaxle nañu! Ku moytuwul nak tam sa moroom dëmm, tam sa mbokk nóoxóor
Lu mën dindi jaaxle ? Xana daal ñu dal, gën njàccaar, yokk saytu mi, jàppoo ji, fagaru mi, paj mi. Nu jeexal ci seetlu bi, réew yu réew yi ci muccagum as tuut, ci Afirik mel ni Lesoto, Komoor, Malawi, Sudaan, Sawo Tome bokk nañu ci yi duggagul, mbaa yi sore xëccoo ak bóoxante yu metti ci biir àdduna. Kon boog nanu gaaw ci teggi tànk ci benn yoon, teg tànk wu bees, wu gën, te àndandoo jublu ci tabax Bennoo Afirik ci Mbokk.
Nañu Taxaw Temm, am Pasteef, tegu ci Yoonu Askan Wi, Déggoo ngir Bokk, Bëre, Daan.
par Jean Pierre Corréa
LE SÉNÉGAL « RIZÉE » DU MONDE ?
Quel est notre problème ? Le Coronavirus ou les millions de tonnes de riz à se partager ? Pourquoi les maires ne se disputent-ils pas le titre de la commune qui aura vu le moins de cas communautaires apparus dans leurs cités ?
Au train où vont les choses, dans ce tragicomique feuilleton de la distribution de vivres aux populations de notre pays, nous serons passés à côté de l’essentiel, mais il se pourrait bien qu’au final, le Sénégal réussisse la prouesse d’être le pays le moins touché du monde. Simplement parce que le Coronavirus, malin comme il est, fait tout pour éviter d’attraper « le Sénégalais », qui rendrait risible son statut de « tueur » à la face d’un monde transi de trouille.
Les bonnes réponses apportées par le chef de l’Etat aux journalistes de RFI et de TV5, sur nos méthodes et nos objectifs face à la menace du Covid-19 qui pèse obstinément sur le Sénégal, ont été vampirisées, comme d’habitude, par le brouhaha traditionnel dans lequel se noient toujours nos responsabilités pas prises devant l’Histoire, à laquelle ce sacré virus nous offre pourtant l’opportunité d’en écrire de nouvelles et belles pages.
La prestation du président Macky Sall faisait penser à ces couples qui reçoivent des amis à déjeuner et qui devant leurs hôtes se donnent du « mon chéri », « mon amour », et qui une fois ceux-ci partis, se remettent chacun dans leur coin, ne se disant plus rien. Tout roulait dans ses propos. On en avait presque oublié ces soupçons de scandales qui font hélas, les « Unes » de nos quotidiens. Jusqu’à la brusque question subsidiaire d’un des journalistes, qui sans aucune précaution de langage, demanda à Macky Sall si l’implication du frère de son épouse dans cet imbroglio, n’allait pas avoir pour conséquences les hésitations pour le coup légitimes des institutions qui nous ont promis leurs aides. En Gaulois dans le texte : « tout ce pognon de dingue va-t-il encore une fois servir à se payer des bolides et des palaces avec piscines » ?
Réponse de l’époux qui recevait : « face à de telles problématiques, tellement urgentes dont je viens de vous parler, on ne va tout de même pas abaisser le niveau de notre docte discussion, avec de telles mesquineries ». Ben voyons ! D’ailleurs, il n’a pas tort puis que la presse en fait ses choux gras et nous feuilletonne avec gourmandise, ces agissements de vandales, alors qu’il faudrait les traiter comme ce qu’ils sont en réalité : de gravissimes crimes économiques.
Dans ce cirque obscène auquel nous convient nos politiciens, il ne manque que Bob Geldof, ce rêveur qui avait eu l’idée de sauver l’Ethiopie de la famine. Quel est notre problème ? Le Coronavirus ou les millions de tonnes de riz à se partager et à distribuer ? Pourquoi les maires des communes ne se disputent-ils pas le titre de la commune qui aura vu le moins de cas communautaires apparus sur leurs cités ? Il n’y en a pas un seul qui fait le tour des maisons pour recommander gestes barrières et responsabilité devant cette pandémie, expliquant à leurs ouailles que le Covid-19 n’est en rien une MST, et qu’il ne faudrait pas en avoir honte au point de le dissimuler pour mieux l’éparpiller.
Cette responsabilité du président Macky Sall face à l’Histoire aurait voulu que le jour de la réception des tonnes de riz, il s’avance, tel un Général en guerre, non pas vers son frère et son beau-frère, mais vers le chef d’État-major de nos armées, auquel il aurait donné la superbe occasion, après un 4 Avril sans défilé, de faire corps avec la nation entière. Quel spectacle de voir une armée mobilisée par la distribution de denrées, hélicoptères voletant, camions déversant vivres et conseils dans une discipline que seule l’armée peut inspirer. Quel message nous avons manqué de pouvoir diffuser d’une armée en mission humanitaire, même si sous certains uniformes bougent des sénégalais « comme les autres ».
Au contraire, il nous est offert le spectacle d’un homme qui transpire à grosses gouttes en délivrant son incantatoire probité face à un peuple, qu’il était tellement plus urgent de mobiliser sur les conditions de sa survie et de sa projection vers le monde d’après Covid 19.
Nous avons eu droit depuis des jours à la propagation du « Crocovid-221 ». Là, nous sommes immunisés contre la honte, et sommes tout disposés à être avec fierté « LA RIZEE DU MONDE ».
Au grand Bal des tocards, nous ne serons assurément pas l’orchestre…