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1 mai 2025
Politique
DOUBLE VICTOIRE
Mànkoo wàttu senegaal tient à féliciter le peuple Sénégalais tout entier notamment sa frange juvénile et féminine dont le soutien sans faille à permis le succès éclatant de la manifestation du lundi 17 octobre 2016 - L'INTÉGRALITÉ DU COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous l'intégralité du communiqué de presse de la Conférence des leaders du Front pour la Défense du Sénégal/Mànkoo wàttu Senegaal daté du lundi 17 octobre 2016 :
La conférence des leaders du Front pour la défense du Sénégal/Mànkoo wàttu Senegaal s'est retrouvée ce lundi 17 octobre 2016 à l'effet d'apprécier la marche du 14 octobre 2016 et de dégager les perspectives de lutte.
À l'issue d'un débat contradictoire, large et profond, les leaders de Mànkoo wàttu senegaal tiennent à féliciter le peuple Sénégalais tout entier notamment sa frange juvénile et féminine dont le soutien sans faille à permis le succès éclatant de cette manifestation. Elle confond dans ces félicitations les militants et les sympathisants des organisations membres notamment ceux qui ont pu organiser des manifestations au Sénégal et dans la diaspora.
La marche du 14 octobre a consacré une double victoire : celle de la mobilisation et celle de la détermination à faire face pour que rien ne soit plus comme avant.
Pour la conférence des leaders, les droits des citoyens ne sont pas octroyés par le régime de Macky SALL mais conquis de haute lutte par des générations successives de patriotes de notre pays. Dès lors, l'Opposition ne quémande rien. Le Devoir et la responsabilité du pouvoir sont de prendre les dispositions idoines pour que les manifestations se déroulent dans le calme et la tranquillité.
Sous ce rapport les leaders condamnent avec fermeté la charge de la police contre les manifestants. Ils expriment leur solidarité avec les blessés et les personnes qui ont été arrêtées et/ou brutalisées. C'est aussi l'occasion pour nous de réaffirmer avec solennité notre détermination de ne jamais fléchir face à la répression du pouvoir qu'elles qu'en soient l'ampleur et la férocité.
S'agissant des perspectives, la conférence des leaders décide de :
Premièrement : Finaliser avec nos avocats le dossier de plainte contre les prédateurs de nos ressources naturelles.
Deuxièmement : Tenir un meeting très prochainement à Dakar. Ce meeting sera un moment fort de dialogue entre le peuple et le Front Mànkoo wàttu Senegaal
Troisièmement : Déployer un programme de visites des populations dans les départements et les communes.
Quatrièmement : Rencontrer les mission diplomatiques et consulaires de pays qui coopèrent avec le nôtre sur des dossiers concernant les trois piliers de notre plateforme.
Il reste entendu qu'au vu de nos revendications portant sur la restauration de la fiabilité du processus électoral, la décision d'organiser une marche sur la place Washington siège du ministère de l'intérieur reste maintenue.
La conférence félicite chaleureusement El Hadj Malick Gakou pour la détermination et l'esprit d'ouverture avec lesquels il assume ses missions de coordonnateur.
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117 MILLIARDS GÉNÉRÉS PAR LE SECTEUR EXTRACTIF
Deuxième rapport de conciliation 2014 de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE)
Dakar, 17 oct (APS) - Le secteur extractif a généré 117 milliards de francs CFA pour l'année 2014 dont 92% représentent la contribution directe au budget de l'État, a révélé le rapport rendu public de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE).
La contribution directe au budget de l'État s'élève à 109 milliards représentant 92,8% des revenus générés par le secteur extractif.
Le deuxième rapport de conciliation 2014 de l'ITIE a été rendu public, lundi à Dakar, en présence de militants de la société civile, de représentants du gouvernement.
Il fait ressortir que le secteur minier est le premier contributeur au budget de l'État avec un total de 101 milliards frs CFA, soit 92,7% des recettes provenant du secteur extractif, suivi du secteur pétrolier avec une contribution totale de 8 milliards frs CFA.
"La contribution du secteur extractif a connu une nette évolution liée au démarrage de deux nouveaux projets. Il s'agit de la cimenterie Dangote et l'exploitation des minéraux lourd par Grande Côte Operations (GCO) à Diogo dans la région de Thiès", a expliqué le président du comité national ITIE, Pr Ismaël Madior Fall.
Pour le secteur des hydrocarbures, l'utilisation de prestataires pour les forages pétroliers par la société Capricorn a engendré une évolution en termes de paiement au titre du Bénéfice non commercial (BNC), a-t-il fait savoir.
Le rapport de l'ITIE se veut objectif en partageant avec la grande majorité de la population toutes les informations considérées comme secrètes ou confidentielles, selon le comité national.
Dans le périmètre du rapport, le Comité national ITIE a intégré 17 entreprises publiques et privées, en production et en exploration inscrites au cadastre minier pour l'année 2014.
"Toutes les entreprises extractives retenues dans le périmètre de conciliation 2014 ont soumis leurs formulaires de déclarations et se conformés à la procédure d'assurance et de certification des données à l'exception d'AZ Petroleum", a précisé Pr Ismaël Madior Fall.
Compte tenu de ces éléments, a-t-il poursuivi, ce rapport couvre "de manière fiable et exhaustive" les revenus du secteur extractif du Sénégal pour l'année 2014
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POUR UNE CLARIFICATION DU CODE PÉTROLIER
Ismaël Madior Fall, président du comité national de l'ITIE-Sénégal
Dakar, 17 oct (APS) – Le président du comité national de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) Sénégal, le professeur Ismaël Madior Fall, a préconisé, lundi, à Dakar, une clarification des dispositions du code pétrolier, en vue d'encadrer davantage les procédures régissant le fonctionnement de ce secteur.
"Les instruments qui régissent ce code pétrolier ne sont pas très clairs et font aujourd'hui l'objet d'interprétations. Il est temps d'apporter les clarifications (nécessaires) puisque le Sénégal dispose de ressources minières" qu'il faut, a-t-il dit.
Ce rapport couvrant la période du 1er janvier 2014 au 31 décembre de la même année, vise à renforcer la compréhension du niveau des contributions du secteur extractif au développement économique et social du Sénégal, en vue d'améliorer la transparence dans le secteur extractif.
"Maintenant que le pays dispose de pétrole, de gaz en plus des ressources naturelles qui ont toujours existé, il est important de procéder à une meilleure interprétation des titres pour aller dans la transparence", a déclaré le président du comité national de l'ITIE.
Il précise que dans le code pétrolier, les compagnies pétrolières sont exonérées lorsqu'elles sont en phase de recherche. "La réglementation était flexible. L'État voulait attirer la clientèle maintenant que les choses ont changé, il faut revoir le code", a indiqué le professeur Fall.
Selon lui, pour être compétitif, le Sénégal doit non seulement tenir compte de l'évolution des données énergétiques mondiales, mais aussi offrir aux acteurs potentiels de l'industrie pétrolière, des conditions attrayantes et susceptibles de favoriser le développement.
Seydou Gueye, ministre, porte-parole du gouvernement : "… Ce qui est essentiel, c'est de considérer que sur cette manifestation, l'opposition a fait preuve d'irresponsabilité et de posture anti-républicaine en défiant l'autorité".
PAR MADIAMBAL DIAGNE
LA GROSSIÈRE ERREUR DE FRANK TIMIS
Quelle idée inélégante pour un homme d'affaires que de traîner en justice des personnalités politiques qui engagent un combat politique contre des adversaires au pouvoir
Frank Timis n'est pas un nigaud. Bien au contraire. Cet homme d'affaires roumain, devenu aussi australien, a fait fortune dans le secteur des industries extractives (or, diamant, pétrole, gaz et autres ressources minières) et travaille dans de nombreux pays en Europe et en Amérique du Nord. Depuis une dizaine d'années, il a semblé vouloir faire du sous-sol de l'Afrique de l'Ouest le terreau de l'accélération de la croissance de son business évalué à plus de 13 milliards d'euros. Ainsi, a-t-il jeté son dévolu sur des contrats notamment en Sierra Leone, au Niger, en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et au Sénégal. Frank Timis a réussi à se bâtir une réputation d‘homme d'affaires coriace, tenace et doué d'entregent pour dénouer des situations difficiles dans les différents pays où ses affaires prospèrent.
L'accueil hostile ou, à tout le moins, polémique qui lui est réservé au Sénégal par une certaine classe politique, depuis la découverte d'importants gisements de pétrole et de gaz, n'est nullement nouveau pour lui. Seulement, l'homme d'affaires a semblé changer de stratégie ou de méthode pour en découdre avec ses détracteurs. Frank Timis a décidé de porter plainte contre un groupe d'une vingtaine de responsables de parti politique de l'opposition et d'organisation de la société civile. Une telle forme de réponse apparaît inappropriée et surtout pourrait mettre en péril les intérêts même de Frank Timis. Quelle est l'idée inélégante pour un homme d'affaires de traîner en justice des personnalités politiques qui engagent un combat politique contre des adversaires au pouvoir ?
La plainte de Frank Timis n'apporte rien à l'explicitation des circonstances et conditions dans lesquelles les contrats pétroliers et gaziers lui ont été accordés. Il s'y ajoute que cela aura fatalement pour conséquence de conforter l'opposition dans son combat qui, certainement, ne serait pas tout à fait juste. De nombreux citoyens ont pu être vexés par l'initiative judiciaire de Frank Timis qui s'en prend à des acteurs politiques. Il n'est pas envisageable dans un pays démocratique comme le Sénégal d'empêcher l'opposition ou la société civile de questionner le gouvernement sur la gestion de ressources aussi importantes. C'est une posture on ne peut plus légitime. Qui plus est, dans un pays où l'opinion publique a été traumatisée par l'épisode de la gouvernance de Abdoulaye Wade qui avait révélé une présence trop forte de la famille du chef de l'État dans la gestion des affaires publiques, de surcroît dans les secteurs économiques les plus lucratifs. "Chat échaudé craint l'eau froide !"
On peut bien se demander si ce débat qui passionne la classe politique avait cours dans un pays européen ou d'Amérique du Nord où il développe des affaires, Frank Timis allait-il porter plainte contre les objecteurs politiques ? D'ailleurs, que ce soit au Niger, en Côte d'Ivoire ou au Burkina Faso, des voix d'hommes politiques et de personnalités de la société civile ont eu à s'élever pour s'enquérir, parfois avec véhémence, des conditions des concessions accordées à Frank Timis. Pour autant, l'homme d'affaires n'a jamais songé à les entraîner dans des procédures judiciaires. Justement, c'est ce qui laisse croire que la plainte de Frank Timis est téléguidée, sinon inspirée par le gouvernement du Sénégal.
En effet, la plainte intervient après une sortie du Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, qui avertissait que plus jamais les attaques ne seront tolérées et que des actions judiciaires seront intentées contre les personnes qui persisteraient dans le terrain de la dénonciation et du dénigrement contre les autorités de l'État. C'est comme qui dirait que la plainte de Frank Timis constitue une arme politique au service des autorités gouvernementales. Qui peut prédire ou garantir à Frank Timis qu'au moment de l'exploitation du gaz et du pétrole dans l'horizon 2022-2024, il n'aura pas comme interlocuteurs gouvernementaux sénégalais certaines de ces personnalités politiques et de la société civile contre lesquelles il vient de porter plainte ?
Il s'y ajoute que, du point de vue de la bataille d'opinion, la démarche judiciaire risque de fragiliser l'argumentaire du gouvernement. C'est comme s'il y avait une certaine panique ou une incapacité à affronter l'opposition dans un débat d'arguments contre arguments. On peut bien croire que si l'autre partie se montre si prompte à user de la voie judiciaire, c'est parce qu'elle ne saurait pas se défendre valablement sur le plan politique. Pourtant, l'opposition a donné au gouvernement des moyens de convaincre l'opinion publique sur le caractère spécieux pour ne pas dire sur le manque de sérieux ou de rigueur des accusations portées par l'opposition.
Dans un premier temps, l'opposition avait été habitée par un certain déni. Les responsables de l'opposition affirmaient, à l'annonce des découvertes de pétrole et de gaz, que c'était de la simple propagande d'un régime politique qui cherchait à susciter l'espoir au sein des populations afin de passer un mauvais cap. L'opposition disait que la situation économique et sociale n'était pas bonne et que le gouvernement cherchait à masquer ses carences et calmer l'exaspération des populations. Cet argumentaire a très vite été oublié par l'opposition quand la réalité des découvertes de pétrole et de gaz et l'importance extraordinaire des volumes des gisements étaient reconnues par tous les opérateurs internationaux dans le secteur.
Ainsi, les responsables de l'opposition politique ont changé de fusil d'épaule pour accuser Aliou Sall et, à travers sa personne, son frère Macky Sall, président de la République, d'avoir des intérêts familiaux dans l'exploitation de ces ressources. L'opposition exigeait la publication des contrats signés avec la société de Frank Timis. Le gouvernement a eu la mauvaise idée de laisser perdurer cette polémique, traînant les pieds pour publier lesdits contrats. Le Premier ministre finira par s'y résoudre d'autant que rien dans lesdits contrats ne pouvait conforter les attaques et accusations de l'opposition.
Ainsi, les accusations s'étaient écroulées comme un château de cartes après la révélation de la teneur des contrats stigmatisés. Comme ayant reçu une douche froide, l'opposition ne pouvait que chercher à jouer les prolongations en soutenant que la publication des contrats la laisse encore sur sa faim, car cela n'aurait pas permis de répondre aux questions posées. L'opposition perdait pied dans ce combat. D'ailleurs, l'opinion publique commençait à croire que l'attitude de l'opposition devenait crypto-personnelle et qu'au nom de leur adversité ou de leur hostilité grégaire à l'égard du Président Macky Sall, certains hommes politiques risquaient de compromettre ainsi des intérêts essentiels du Sénégal.
C'était franchement un camouflet, et voilà que Frank Timis qui, paradoxalement, avait été à titre personnel le plus épargné par les attaques vient de leur donner une bouée de sauvetage ou un beau prétexte pour relancer la polémique. On s'en doute bien, Frank Timis ne semble pas rechercher une victoire judiciaire contre l'opposition, mais chercherait plutôt à la trouver sur le train de polémiques stériles. Le choix de Me Elhadji Diouf, avocat, pour défendre ses intérêts, et la procédure judiciaire usitée semblent on ne peut plus parlants.
Le président de la République était hier, à la place Soweto, en face de l'Assemblée, au domicile de feu Cheikh Ousmane Diagne, le chef du Conseil supérieur de la Khadria, disparu dans la nuit de jeudi à vendredi dernier et enterré à Ngaparou vendredi. À la tête d'une forte délégation composée du Premier ministre Mohamed B. Abdallah Dionne, de la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), des ministres Mankeur Ndiaye, Amadou Ba, Mamadou Talla, Abdoulaye Daouda Diallo, de la célèbre notaire Nafissatou Diop qui est une amie inséparable de Me Dior Diagne (fille du défunt), du patron du Ps Ousmane Tanor Dieng et du président du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra) Babacar Touré, Macky Sall a rendu un vibrant hommage à l'illustre disparu avant de louer la générosité de coeur du grand patriote Cheikh Ousmane Diagne.
… Salue la générosité de Cheikh Ousmane Diagne
Le président de la République a tenu à rappeler la générosité du défunt en déclarant que lors de la date historique du 23 juin 2011, lui et d'autres leaders de l'opposition de l'époque avaient installé leur quartier général au domicile de Cheikh Ousmane Diagne. Ce jour-là, des blessés avaient été acheminés dans la maison du défunt pour y recevoir des soins. C'est pourquoi, Macky Sall a salué son courage et sa générosité. Preuve que le défunt était d'une bonté exceptionnelle, toutes les confréries étaient représentées à son domicile pour saluer sa mémoire, mais aussi témoigner à sa famille leur compassion…
"LE ZIRCON EST EXPLOITÉ D'UNE FAÇON NÉBULEUSE AU SÉNÉGAL"
Présidant ce samedi, l'assemblée générale d'implantation de la coordination départementale de son parti, le patron du parti Pastef, Ousmane Sonko, face à ses militants, a promis de nouvelles révélations sur l'exploitation du zircon au Sénégal. Ainsi que sur la gestion de certains secteurs stratégiques. Il a expliqué : "Les échecs successifs pendants 56 ans, nous ont plongés dans des situations où l'on dit que le Sénégal fait partie des 25 pays les plus pauvres du monde.
Ce qui est anachronique, parce que le Sénégal a des ressources extraordinaires. Il a des ressources minières qui sont pillées, des ressources qui sont exploitées et sorties du pays sans qu'on ne le sache ni qu'on en bénéficie. Et c'est le cas du zircon qui est exploité d'une façon nébuleuse, quand on sait que nous sommes le troisième pays producteur mondial de zircon, et personne ne peut nous dire ce qu'on y gagne".
Toutefois tient-il à rappeler, "nous ne sommes contre personne. Le débat n'est pas un débat de personnes. Nous ne connaissons pas le président Macky Sall, encore moins son frère. Nous ne l'avons jamais vu si ce n'est à la télé". Pour dire, assure Sonko, "qu'on ne peut avoir des griefs personnels contre eux".
Mais fera-t-il savoir, "en ce qui concerne 13 millions de Sénégalais, nous poserons ces débats quoi qu'il advienne ; nous les poserons. Et dans les jours à venir nous soulèverons d'autres débats sur l'exploitation du zircon et sur la gestion de certains nombres de secteurs stratégiques. Je ne vais pas dévoiler ici la stratégie, mais nous continuerons à poser ces débats, parce que nous n'avons pas une Assemblée nationale digne de ce nom qui le fasse. Si on avait une vraie Assemblée nationale ça aurait dû être son rôle, mais puisqu'on a en pas, nous le ferons et les Sénégalais apprécieront".
Il ajoutera : "Nous pensons qu'aujourd'hui, c'est le Peuple sénégalais lui-même qui doit exiger de ses politiciens cette nouvelle approche. Une nouvelle approche politique qui ne rime plus avec des rassemblements politiques où les leaders politiques viennent faire des promesses démagogiques et s'en aller. Nous voulons aujourd'hui que l'action politique soit recentrée au cœur des citoyens sénégalais".
LA GUERRE DES CHIFFRES
Mobilisation de l'opposition - Decroix parle de 50 mille marcheurs
On joue les prolongations de la marche de l'opposition du vendredi dernier. Dans un communiqué, Manko Wattu Senegaal soutient avoir gagné le pari de la mobilisation avec 15.000 personnes ayant répondu à l'appel. Dans le même document, Malick Gackou et Cie dénoncent une "réelle volonté du pouvoir de saboter la manifestation" avec la violation de l'arrêté préfectoral par les Forces de l'ordre.
Le pari de la mobilisation aurait été gagné lors de la marche de Manko Wattu Senegaal. C'est en tout cas l'analyse faite par Manko Wattu Senegaal de sa marche du vendredi dernier. Dans un communiqué, ce groupement des partis politiques et de la société civile estime à 15.000 le nombre de personnes ayant répondu à leur appel.
"Vu la forte mobilisation de l'ensemble des partis politiques, des mouvements citoyens, des organisations indépendantes et des citoyens tout court, pas moins de 15.000 Sénégalais ont fait le déplacement", informe le communiqué hier.
Et la commission de communication de cette organisation d'ajouter dans son document : "Ces citoyens venaient de tous les départements de la région de Dakar et d'autres régions". D'ailleurs, selon Malick Gackou et Cie, "les Forces de l'Ordre qui étaient sur le terrain ont dû sentir leur faiblesse face à cette foule immense extrêmement engagée".
Dans la même veine, Manko Wattu Senegaal souligne que "malgré les manœuvres pour bloquer la circulation routière (des dizaines de cars étaient bloqués à Pompiers et vers le Port de Dakar), les jeunes ont réussi à rallier la devanture de la Rts occupée par près de 10.000" personnes.
Le communiqué ajoute que " finalement, les Forces de l'Ordre étaient dépassées par la foule excitée". Ce qui fait que "elles craignaient la jonction des deux foules (5.000 à Obélisque et 10.000 devant la Rts). A 15h45, les Forces de sécurité ont commencé à tirer sur les populations sans défense, armées de leur courage et de leur amour pour la patrie".
"L'arrêté préfectoral violé par les Forces de l'ordre"
Poursuivant l'analyse de la situation, Manko Wattu Senegaal soutient qu'il y a eu "une réelle volonté du pouvoir de saboter la manifestation". Selon ce front, "les autorités ne voulaient pas que la presse nationale et étrangère venue couvrir la marche, relaie les images de ces milliers de Sénégalais mobilisés contre le régime".
Par ailleurs, la commission de communication de Manko Wattu Senegaal a aussi dénoncé la violation de l'arrêté préfectoral par les forces de l'ordre. A en croire les membres de cette organisation, "le préfet a autorisé la marche sur l'axe Obélisque-Rts entre 15h et 18h, et pourtant, lorsque les manifestants se sont retrouvés à la Place de l'Obélisque à 17h, ils ont été attaqués par les Forces de l'Ordre".
Poursuivant cette mise au point, ils soutiennent qu'il "est inexact de dire que les manifestants ont forcé le barrage de la Police". "L'ordre de s'attaquer aux populations a été donné par les autorités politiques qui avaient peur de la démonstration de force de Manko Wattu Senegaal ", fait savoir le document.
Mamadou Diop Decroix sur leur marche de vendredi dernier : "Il y a eu une grande mobilisation, de la détermination et de la résistance"
La marche du 14 octobre de l'opposition a été un succès. C'est en tout cas ce que soutient Mamadou Diop Decroix. Membre de Manko Wattu Senegaal, le leader d'Aj Pads estime que c'est "une double victoire" pour l'opposition dans le contexte actuel.
Et M. Diop d'expliquer : "La première c'est la grande mobilisation à laquelle on a eu droit. On parle de 15.000 personnes mais ce chiffre c'était aux alentours de 16h 30 mais jusqu'à 18h 30 les gens affluaient sur la place de l'Obélisque, on a eu 50.000 personnes". Pour Decroix, cette manifestation a permis de répondre à ceux qui taxent l'opposition d'être une "opposition de salon".
"Lors de la marche de ce vendredi, les gens non seulement sont sortis mais il y a eu de la résistance. Ce qui montre que les gens étaient déterminés, ils l'ont montré sur le terrain. Ce qui a dû surprendre les tenants du pouvoir", s'est-il réjoui. Déterminé à poursuivre ce combat, Decroix rappelle que "l'opposition peut faire ses manifestations".
Et M. Diop d'ajouter : "Ce qui n'est pas acceptable, c'est de croire que les droits il faut les quémander ou compter sur la magnanimité des tenants du pouvoir".
A côté de ce "succès", le leader d'Aj Pads note aussi des faiblesses au niveau de l'organisation et de la communication. D'après Decroix, il y a eu des problèmes de communication avec les autorités policières. "Si on avait bien communiqué peut-être que la police n'aurait pas chargé sur les manifestants et tout ça aurait pu être évité", a-t-il expliqué.
«PAS NORMAL QUE L’ARGENT PUISSE PARLER DANS UN PARTI, JUSQU’A VOULOIR DEBAUCHER DES GENS QUI TRAVAILLENT DANS CE MEME PARTI»
THIERNO ALASSANE SALL, SUR LA SITUATION DE L’APR A THIES
Thierno Alassane Sall a entrepris, ce week-end, une tournée dans le pôle politique qui polarise le centre de vote de la Cité Lamy, pour remobiliser les troupes et les sensibiliser les inscriptions sur les listes électorales. Une occasion pour le ministre de l’Energie et du Développement des Energies renouvelables, par ailleurs responsable de l’Alliance pour la République à Thiès de recadrer ses détracteurs et de décrier la primauté du pouvoir de l’argent sur certaines valeurs.
En marge de la tournée politique qui l’a mené ce week-end dans les 12 zones qui polarisent le pôle politique de la Cité Lamy, Thierno Alassane Sall est revenu sur la situation de l’Apr dans la capitale du rail. Selon le ministre de l’Energie et du Développement des Energies renouvelables, il est anormal que «dans un parti, l’argent puisse parler jusqu’à vouloir débaucher des gens qui travaillent dans ce même parti. C’est un principe inacceptable sur le plan des valeurs. Il est inadmissible qu’on puisse utiliser l’argent pour débaucher d’autres militants, c’est pourquoi nous avons toujours combattu la transhumance. Je m’interdis de convaincre quelqu’un de Rewmi ou de n’importe quel autre parti à coup d’argent, à fortiori vouloir débaucher des responsables d’un même parti politique, sur la base de l’argent».
De l’avis de Thierno Alassane Sall, il y a eu beaucoup de théories dans la ville, mais «quand il faisait très noir à Thiès, nous étions très peu nombreux à nous bousculer. Et quand il a fallu alors affronter le terrain politique en tant que parti d’opposition, nous étions très peu nombreux. Ce n’est pas normal que nous soyons aujourd’hui victimes d’agressions de toutes sortes, quand on est au pouvoir. Jusqu’ici, on s’est tu, se refusant de réagir». A l’en croire le socle des activités politiques doit reposer sur des valeurs et il est clair qu’un pays, qui n’inscrit pas sa trajectoire sur les valeurs ne peut pas se développer. Pour qu’un pays se développe, il faut que les idéaux de solidarité, d’efforts, de discipline, d’engagement patriotique, de sacrifice pour la nation, puissent être propagés et vécus. Et le Sénégal est dans une phase où assurément tous ses fils doivent se mobiliser au maximum et du mieux, pour que l’émergence soit au rendez-vous. «Au niveau de l’Apr, après avoir théorisé la rupture, nous essayons tant bien que mal de la mettre en oeuvre», dit-il.
Revenant sur le sens de la tournée, le ministre Thierno Alassane Sall a affirmé, « le sens des pôles, c’était de pouvoir nous organiser pour couvrir les zones électorales. Cela nous a valu des satisfactions durant toutes les élections passées. Il ne faut donc pas y renoncer. C’est d’autant plus pertinent, qu’on va vers des changements de cartes d’identité et de cartes d’électeur. Donc il est important que les pôles se mobilisent, pour faire en sorte que les militants, les citoyens aient à bonne date les cartes d’électeur, donc pour qu’ils puissent s’inscrire massivement sur les listes électorales. A travers la tournée, il a été perçu toute la pertinence de l’organisation en pôles. L’approche par pôles n’est pas une nouveauté, mais un principe de base, un principe universel mis en oeuvre par tous les partis, mais peut-être de façon différente sur le plan de l’appellation».
La stratégie des pôles politiques a été déroulée par le comité de pilotage des activités politiques de Thierno Alassane Sall, à la suite d’une évaluation faite du fonctionnement du parti à Thiès et des résultats obtenus lors des dernières élections locales. C’est pour se rapprocher davantage des électeurs et s’attaquer ainsi à l’hégémonie politique d’Idrissa Seck, avec comme cibles principales les jeunes, les personnes du troisième âge, les pères de famille, qui sont les couches sociales qui se font en général désirer dans les activités politiques. Les pôles sont installés autour des centres de vote et celui de la Cité lamy, regroupant la Cité Lamy, Keur Dago et Jung, avec au total 12 zones, tourne autour du centre de vote de l’Ecole Elémentaire Moda Kane. Tout comme le comité électoral Benno Bokk Yaakaar du centre de vote, le pôle est coordonné par Abou Bâ.