Bougane Guèye Dany, leader du mouvement Gueum Sa Bopp, qui s’est fait recaler lors du processus de parrainage, voit sa carrière politique remise en cause par sa non-participation à la plus importante élection du calendrier républicain.
Jamais deux sans trois. Après la présidentielle de 2019 et les Législatives de juillet 2022, le leader du mouvement Gueum Sa Bopp n’a pas été retenu parmi les candidats ayant validé leurs dossiers de parrainage en vue de la présidentielle du 25 février 2024. Le magnat de la presse se voit une nouvelle fois écarté par le système du parrainage.
En effet, d’après la commission de contrôle des parrainages, il n’a validé que 28 476 sur les 44 231 requis. Bougane Guèye voit encore ses chances de participation à une élection présidentielle lui échapper. Ainsi, ce nouvel échec risque, selon plusieurs observateurs, de briser l’élan de mobilisation des militants du mouvement qui, dans le sillage de leur leader, voulait faire de Gueum Sa Bopp une nouvelle force dans le landerneau politique sénégalais.
Malgré des résultats aux dernières élections locales mitigées : succès dans plusieurs communes comme la Médina, Rufisque-Ouest, Koussy, Samékanta à Sédhiou et de Saré Bidji à Kolda, rejet de la liste pour l’élection de la ville de Dakar, invalidation de la liste Gueum Sa Bopp à Saint-Louis lors des Locales de 2022, le mouvement a poursuivi son programme de massification à l’intérieur du pays. Le dernier meeting d’investiture (16 décembre) à la place de la Nation semblait montrer un certain dynamisme enclenché lors des nombreuses tournées de Bougane Guèye Dany à l'intérieur du pays.
L’absence du patron de D-Média pourrait, à terme, fortement réduire l’offre politique avec le risque d’un découragement de la base militante. L’élection présidentielle aurait été un moyen de faire un état des lieux sur le poids politique de Bougane Guèye Dany à l'échelle nationale.
D’autant plus qu’avec l’absence d’Ousmane Sonko, ce courant antisystème et souverainiste pouvait rapidement se rallier au discours nationaliste économique incarné par l’ancien journaliste de Walfadjri. Ce qui l’aurait propulsé comme l’une des nouvelles têtes de la scène politique sénégalais qui a vu l’émergence de figures comme Cheikh Tidiane Dièye, Anta Babacar Ngom et Pape Djibril Fall, entre autres.
Pour Bougane Guèye Dany, l’avenir semble se jouer lors des prochains mois. ‘’Plus Macky Sall me fait subir l’injustice, plus cela est un carburant qui me motive’’, a-t-il déclaré, indiquant sa ferme détermination à lutter contre le régime de Macky Sall. À l’instar des élections législatives, le patron de Gueum Sa Bopp compte s’investir pour mettre fin au règne de Macky Sall. Bougane Guèye Dany dénonce un acharnement du régime qui le prive d’un droit d’aller à la rencontre des Sénégalais.
Néanmoins, cette situation pourrait renforcer le narratif de Bougane Guèye qui se présente comme un candidat antisystème. Cette posture d’anticonformiste sur le plan politique et attachée à la cause de la jeunesse et des couches les plus vulnérables pourrait lui permettre d’avoir un discours porteur auprès d’un certain électorat.
Par ailleurs, la jeunesse de l’homme d’affaires (47 ans) constitue aussi un atout pour ce dernier et qui devrait lui permettre de survivre sur l’échiquier politique.
Selon le politologue Mamadou Sy Albert, la léthargie et l’immobilisme sont les principales menaces pour Bougane, dans la perspective de la présidentielle. ‘’Il faut qu’il s’implique fortement sur la campagne et apporter un soutien à un candidat, car s’il croise les bras, il risque de voir son mouvement péricliter. Après cet échec dans le parrainage, Bougane doit travailler politiquement pour rester au-devant de la scène, au risque de voir ses militants migrés vers d’autres cieux. Bougane, avec ses militants et ses supports médiatiques, peut jouer une grande influence dans la prochaine Présidentielle, s’il s’investit entièrement’’, déclare-t-il d’entrée.
Toujours selon l’analyste politique, l’échec du parrainage n’est pas fatal pour la carrière politique de Bougane. ‘’Je pense que cette épreuve peut l’aguerrir et le motiver à long terme. D’autant plus qu’il possède une identité et que les élections législatives qui risquent de se tenir après la présidentielle pourront lui permettre de rebondir’’, conclut-il.
par Ibrahima Anne
SYSTÈME DE PARRAINAGE, L’HEURE DES COMPTES
"Le traumatisme né de la floraison de listes en 2017 était tel que l’instauration d’un filtre était quasiment devenue une demande sociale. Les partis politiques, participants au dialogue politique, avaient convenu du parrainage comme tamis nécessaire..."
Le traumatisme né de la floraison de listes en 2017 était tel que l’instauration d’un filtre était quasiment devenue une demande sociale. Les partis politiques, participants au dialogue politique, avaient convenu du parrainage comme tamis nécessaire en vue de rationaliser la participation aux élections. Telles étaient, en tout cas, les intentions de départ. A l’arrivée, malheureusement, force est de constater que ce parrainage dont le second contrôle s’est achevé, cette semaine, a été une occasion de rigoler, n’eut été le sérieux du sujet : le processus de présélection de celui qui nous dirigera pendant les cinq prochaines années.
La démocratie, dit-on, est le moins mauvais des systèmes politiques. Le parrainage pourrait, par analogie, être considéré comme le moins mauvais des filtres de sélection. Sauf que son usage nous a donné à voir et constater ce qui, en temps normal, devrait se jouer au Grand Théâtre. Des candidats à la candidature, naturellement parrains de leur propre candidature, ont été surpris de s’entendre dire que le fichier électoral dont dispose le Conseil constitutionnel ignore jusqu’à leur existence. C’est le cas, par exemple, du Pr Mary Teuw Niane. Le candidat recalé révèle que, après investigations, lui et son équipe se sont rendu compte qu’il fait partie des «28 887 parrains non identifiés au fichier général des électeurs».
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur jure, la main sur le cœur, qu’ «il n’y a [pourtant] pas d’erreur» sur ses données reportées. Une incongruité parmi tant d’autres. En effet, tout comme Mary Teuw Niane, Mohamed Ben Diop, candidat issu de la Diaspora, est tombé des nues quand il s’est vu notifier qu’il était impossible, pour la commission de contrôle des parrainages, de l’identifier.
Et que dire de ce candidat qui a déposé une liste de parrains de faux députés ? Dans un pays où, pendant toute une journée, un citoyen lambda s’est prévalu du titre de député pour siéger dans l’hémicycle, on est presque dans l’ordre du paranormal, me dira-t-on.
Ces cas, celui de la Pouponnière «Keur Yeurmandé» et tant d’autres, sont, hélas, le reflet de ce que nous sommes : une société de frime où le paraître justifie tous les excès. Conséquence : culture du faux à tous les étages.
La comédie vire au tragique quand un ancien ministre de l’Intérieur, lui-même victime des ravages du parrainage, commence à douter de la fiabilité du fichier qu’il avait sous sa responsabilité, en 2019. «J’ai été ministre de l’Intérieur du Sénégal, c’est moi qui ai organisé les élections de 2019, donc je sais bien de quoi je parle. C’est normal qu’on se pose des questions parce que quand quelqu’un a sa carte d’électeur, régulièrement inscrit, il n’a jamais changé de bureau de vote, rien ne peut justifier qu’il ne soit pas dans le fichier électoral», déclare Aly Ngouille Ndiaye.
Samedi 06 janvier, c’est la Cena, chargée de la supervision et du contrôle des élections, qui se fend d’un communiqué qui jette un énième doute sur la fiabilité du fichier. Dans le document, signé de son Président, mais dépourvu de cachet – qu’elle finira par authentifier – la structure autonome «tient à informer les électrices et électeurs que la version actuelle du fichier électoral sur son site n’a pas encore été mise à jour en vue de l’élection présidentielle de 2024». Par conséquent, elle déconseille vivement l’utilisation des informations actuellement disponibles sur son site, qui se réfèrent aux élections législatives de 2022. «Ces données sont incomplètes et peuvent contenir des erreurs, notamment en ce qui concerne les lieux et bureaux de vote», ajoute-t-elle. Interdit de rire !
Et dire que c’est ce fichier sur lequel les acteurs peinent à accorder leurs violons qui servira de base de fiabilisation du processus électoral ! Même légal, un pouvoir issu de ce processus risque de souffrir, ab initio et jusqu’à la fin de son mandat, d’un déficit de légitimité.
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MIMI TOURÉ BOUGANE ET LES AUTRES VILIPENDENT MACKY AUPRÈS DE UNION L'EUROPÉENNE
Le collectif des 43 candidats recalés était ce lundi au siège de l’Union européenne à Dakar pour informer de « la situation inédite qui sévit au conseil constitutionnel.»
Le collectif des 43 candidats recalés par le Conseil constitutionnel n’entend pas laisser la voie libre au pouvoir de Macky Sall. Mimi Touré, Bougane Gueye Dany et compagnie étaient ce lundi au siège de l’Union européenne à Dakar pour informer de « la situation inédite qui sévit au conseil constitutionnel.»
«Nous étions juste là pour leur informer pas pour qu’ils nous règlent notre problème parce qu’ils ont aussi un rôle important pour avoir appuyé le financement de la vérification du fichier électoral et c’est l’argent de leur contribuable. Aujourd’hui le problème principal de ces élections est la fiabilité du fichier électoral. On ne sait pas à quel fichier se fier», a précise Aminata Touré.
Il y quelques jours, la CENA a publié un communiqué indiquant que le fichier qui se trouvait dans son site est obsolète et n’est pas mis à jour. « On ne peut pas comprendre que des personnes détentrices de cartes d’électeurs ne figurent pas dans le fichier et l’Union européenne devrait demander des explications quant aux fonds alloués à la vérification de ce fichier jusqu’à ce qu’on n’arrive là», martèlent Mimi et ses camarades.
Selon Mimi Touré les recours ont été déposés pour que le Conseil constitutionnel rétablisse leurs parrains. « Nous avons eu des parrains avec des cartes d’identité à jour et qui ont été rejetés. Ce que le C onseil constitutionnel est en train de faire c’est de la sélection et nous allons mobiliser les Sénégalais pour que ces élections soient transparentes», a ajouté la candidate de” MIMI2024″.
par Thierno Alassane Sall
AU NOM DE LA CONSTITUTION ET DU PEUPLE
Si, comme les informations en notre possession tendent à le conforter, Karim Wade jouit encore de sa nationalité française, de graves questions se posent. Je déposerai demain un recours au Conseil constitutionnel
L'exigence d'une nationalité exclusivement sénégalaise pour les candidats à l'élection présidentielle repose sur des principes fondamentaux visant, entre autres, à garantir l'indépendance du président de la République vis-à-vis de toute puissance étrangère.
À travers la Constitution, le peuple a voulu, d'une part, que le président de la République du Sénégal, pays souverain et indépendant, ne soit sous l'autorité formelle d'aucun autre chef d'État en tant que citoyen d'un pays tiers. En d’autres termes, un président ne peut avoir à son tour un président.
D'autre part, que les dossiers ou autres moyens qu'un tel État étranger pourrait détenir contre le citoyen ne l'amènent à compromettre les intérêts du Sénégal. Plus généralement, il s'agit d'un principe élémentaire de précaution contre les conflits d’intérêts largement observé par toute entité sérieuse, que ce soit une société privée, une organisation internationale...
Par ailleurs, si, comme les informations en notre possession tendent à le conforter, M. Karim Wade jouit encore de sa nationalité française, de graves questions se posent.
Comment, en effet, peut-on accepter qu'un potentiel président de la République, dont le premier acte officiel serait de prêter serment de respecter et de faire respecter la Constitution, fonde son élection sur la violation de ladite Constitution ? Peut-on attendre de celui qui a bafoué la Loi fondamentale pour se faire élire de respecter les lois ordinaires ?
Élire qui a enfreint la Constitution comme président de la République, c'est-à-dire garant du respect de la Constitution, Chef suprême des Armées, ne peut que ruiner la confiance du peuple envers ses chefs et les institutions qu'ils dirigent.
Il est symptomatique de la déchéance morale et de la compromission politique qui frappent notre pays, de voir la loi du silence entourer le secret de polichinelle de la double nationalité de M. Karim Wade. Pour ma part, c'est un combat de principes que je mène comme ce fut le cas avec le troisième mandat sacrilège de Macky Sall.
Au nom de la Constitution et du peuple, fidèle aux valeurs que j'ai toujours défendues, je déposerai demain un recours au Conseil constitutionnel pour le respect des dispositions de notre charte fondamentale.
Thierno Alassane Sall est député à l'Assemblée nationale du sénégal, candidat à l'élection présidentielle, président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor.
CAP MANUEL, COMMENT SONKO REÇOIT SES VISITEURS
Ousmane Sonko est incarcéré au Cap Manuel depuis novembre dernier. D’après Les Échos, il reçoit ses visiteurs sans aucune entrave, mais les audiences sont soumises à une organisation stricte.
iGFM - (Dakar) Ousmane Sonko est incarcéré au Cap Manuel depuis novembre dernier. D’après Les Échos, il reçoit ses visiteurs sans aucune entrave, mais les audiences sont soumises à une organisation stricte.
Naturellement, rappelle le journal, c’est le leader de Pastef qui désigne les visiteurs. Ces derniers sont répartis en deux catégories, indique la même source : d’un côté les amis, de l’autre la famille. «Selon les affinités et selon les liens de parenté, il reçoit comme il veut», renseigne le quotidien d'information.
Toutefois, souligne Les Échos, sauf lorsque le leader des Patriotes échange avec ses avocats, «il y a toujours un garde pénitentiaire à ses côtés lors des discussions (avec ses visiteurs), ce qui exclut toute confidentialité».
PAR Mamadou Diallo
LE MÉMORIAL DE GORÉE
Ce haut lieu, demeura porteur d’espérance pour tous ceux qui cheminent sur les bas-côtés et veulent refonder un bonheur à partir de l’oubli et du manque.
Ecoutant la voix de tes héros aux silhouettes noires
La voix de ceux qui ont franchi le silence
Contre les humiliations séculaires de leurs peuples
Déshabillant au grand jour
La horde des coupables
Leurs dieux d’enfer
Tu ne te tairas plus
Pour retenir l’Histoire
Pour ne pas oublier la Mémoire
Puisque tes yeux exigent
Ne plus voir l’Humanité
Repêcher les cadavres
Les morceaux de guerre
Les lambeaux de mort
Dans l’océan des larmes
Je te dis une prière ardente aux oreilles du vent
Ainsi, pour ce jour annoncier
Jaillit sous le soleil de la justice
La fraîcheur de l’égalité
Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes au cœur d’un témoignage. Il ne s’agit pas d’avoir le sens de l’engagement. Il s’agit d’être tout simplement sensible à la dimension historique des êtres et des choses pour construire ensemble un monde de justice, d’égalité et de fraternité.
Le Mémorial de Gorée, ce haut lieu, demeura porteur d’espérance pour tous ceux qui cheminent sur les bas-côtés et veulent refonder un bonheur à partir de l’oubli et du manque.
Le Mémorial dressé comme une immense tour allouera à l’oubli un supplément de chance pour qu’il redevienne mémoire vive, creuset de toutes les promesses humaines qui sauvegarderont en nous, ces mots :« plus jamais ça. »
Ce lieu, réalité des faits, reçu en plein visage comme un coup de gong an-nonciateur de nos propres hypocrisies, nos monstruosités, nos égoismes, notre défection face à l’autre est le témoignage explicite et vivant d’une expérience douloureuse vécue par des milliers de noirs dispersés à travers le Monde.
C’est pourquoi, nous devons résister à l’assaut de la barbarie toujours à l’affût sous mille déguisements.
Nous devons aussi regarder notre Histoire non de manière passive mais en travaillant à la transformer, se revendiquant Africain et humain à la fois, solidaire des diasporas de la souffrance.
La pertinence de ce lieu que nous propose le Sénégal est irrémédiablement l’Homme. L’Homme dans sa continuité historique, face à une responsabilité grave dont notre pays a accepté de se saisir, même à son insu.
D’un autre côté, les critiques des détracteurs du projet nous regardent droit dans les yeux. Ils s’interrogent : pourquoi et pour qui le projet ?
« Tristes sont les Esprits qui rapetissent leur Histoire
Qui rapetissent leur Mémoire » dixit le poète.
On imagine qu’ils s’étaient alarmés, comme nous, lorsque de belles âmes dans leur moment d’égarement ont osé : « La place de l’Europe » à côté de la Maison des Esclaves, et à Gorée, la douloureuse.
Autre lieu de mémoire. Gorée, île de sang et de larmes. Symbole de la déportation. Dernier rempart pour le voyage de non-retour
« Revit Gorée toujours » dans ta devise impérissable.
Le Sénégal, lui, fait partie de ces pays qui prennent position. Car incapable de se dérober aux yeux du monde.
En érigeant le Mémorial de Gorée, lieu hautement symbolique, il entreprend le difficile combat de réconcilier : la fraternité et la justice.
Mamadou Diallo est avocat au Barreau de Paris, Docteur en droit, auteur des Eclats du Temps (Poésie) et Bal d’Afrique (Théâtre)
PAR Madiambal Diagne
MACKY ET LA RÉVOLUTION DES TRANSPORTS
En une décennie, le visage de la capitale sénégalaise aura radicalement changé. Le président aura, dans une logique inclusive, tenté de donner au plus grand nombre des moyens adéquats de pouvoir se déplacer
Le Bus rapid transit (Brt) est désormais fonctionnel dans la capitale sénégalaise. Cet investissement de 400 milliards de francs Cfa a pour but d’aider dans la mobilité à Dakar, de faciliter sur un autre couloir les dessertes entre le centre-ville et la banlieue. C’est surtout une réalisation qui permettra à l’importante population de Dakar d’avoir des moyens de transport commodes avec une offre de services de qualité. Le Brt traverse les communes de Cambérène, Patte d’Oie, Grand-Yoff, Dieuppeul-Derklé, Sicap-Liberté, Mermoz-Sacré Cœur, Grand-Dakar, Point E-Amitié, FassColobane-Gueule Tapée, Médina et DakarPlateau. Le Brt va répondre aux besoins de mobilité d’une autre partie des populations de la banlieue de Dakar. On sait par exemple combien les populations de Colobane, Yarakh, Pikine, Thiaroye, Rufisque et Bargny peuvent se satisfaire des succès du Ter. Prochainement, l’ouverture du tronçon Diamniadio-Sebikhotane-Aéroport Blaise Diagne de Diass permettra de rallier l’aéroport à la gare de Dakar dans de parfaites conditions de transport. C’est dire que cet outil qu’est le Ter, pourtant tant décrié au moment de sa conception et de sa réalisation, a dépassé toutes les prévisions de nombre de voyageurs transportés. Son utilité économique et sociale ne se démontre plus. La liesse populaire qui a accompagné le Président Sall et sa délégation en dit long sur le satisfecit des usagers. Une sagesse en pays wolof dit que le Bon Dieu ne rétribue jamais des paroles vaines face à de vraies actions. La spontanéité des populations de Dakar, qui sont sorties remercier le Président Macky Sall tout le long du parcours du Brt, dit beaucoup sur une conscience et un esprit d’une majorité silencieuse qui apprécie la réalité des actions publiques et leur impact sur leur vécu quotidien. La gratitude des siens est la meilleure des rançons pour tout bâtisseur qui fait de la patience son viatique.
On peut dire ainsi que le Brt aidera à balayer plusieurs quartiers et aidera la métropole dakaroise à souffler. Il y aura certainement des essais et erreurs, quelques couacs, mais il faudrait avant tout inviter partout à une prise de conscience citoyenne de la vocation d’utilité publique qu’aura le Brt. Un tel outil doit être protégé à tout prix, il finira comme le Monument de la Renaissance africaine à être une marque constitutive de l’identité de Dakar. On ne pourra, ainsi que le Ter, les effacer de la carte postale de Dakar. Un journaliste, venu d’un département français d’Outre-mer pour prendre part aux dernières Assises de l’Union de la presse francophone à Dakar du 9 au 11 janvier 2024, ne pouvait taire dans son reportage, sa grande joie de voir l’ordre et la discipline qu’il a constatés dans l’exploitation du Ter. Il dit se plaire à montrer à ses compatriotes qu’en Afrique aussi, il existe de belles histoires à raconter.
Assurément, le Président Macky Sall aura réussi dans son action à la tête de ce pays, à mettre en place des infrastructures pour le transport, qui modifieront les habitudes de mobilité dans notre pays pour de bon. Le Train express régional (Ter) a été décrié à toutes les étapes de sa réalisation pour finir par être cet outil de grande utilité au service de milliers de Dakarois qui passaient de longues heures dans des embouteillages pour gagner leur lieu de travail le matin, ou pour rentrer chez eux, le soir venu
Dakar Dem Dikk (Ddd) a démarré le renforcement de sa flotte avec une mise en circulation de plus de 300 bus. Ces bus modernes et commodes épargnent à nombre de nos compatriotes de se déplacer dans des véhicules vétustes d’un autre âge, qu’un manque de rigueur dans la gestion et le suivi du transport de personnes garde encore sur nos routes. Avec le démarrage du Brt, un dispositif d’inter-opérabilité sera mis en place avec des lignes de rabattement et une mutualisation de certains réseaux pour garantir le plus d’offres aux usagers et en permettant la desserte des zones les plus éloignées des axes principaux du tracé.
On peut s’avouer heureux et satisfait de voir des offres de transport public mettant au centre les préoccupations des citoyens. Non seulement par la démocratisation des accès et surtout par sa plus large diffusion. Ddd a aussi engagé une politique hardie de transports interurbains et de transports en direction des pays limitrophes avec sa filiale Afrique Dem Dikk. Tout cela, est possible encore une fois, grâce à des routes de dernière génération. Le Sénégal sera l’un des seuls pays à pouvoir déclarer disposer de plus de 500 kilomètres d’autoroutes et plus de 2800 kilomètres de routes bitumées.
Sur un autre registre, le transport maritime de voyageurs s’est développé avec la desserte Dakar-Ziguinchor et la mise en service d’une nouvelle chaloupe sur la liaison Dakar-Gorée. Le transport de voyageurs par voie ferrée, qui n’existe pas dans les souvenirs des Sénégalais âgés de moins de trente ans, a repris du service. On se plaît à rappeler que le 23 décembre 2013, ils étaient sans doute assez moqueurs, quand je titrais dans une chronique «Ablaay Tëli, Maky Saxaar», pour dire que l’un des marqueurs du magistère du Président Macky Sall, outre les infrastructures routières, sera la réhabilitation et l’innovation dans le secteur des transports ferroviaires.
En une décennie, le visage de la capitale sénégalaise aura radicalement changé, l’architecte à la baguette a pour nom Macky Sall, il aura dans une logique inclusive tenté de donner au plus grand nombre des moyens adéquats de pouvoir se déplacer. C’est cela qu’on peut attendre de politiques publiques à destination des citoyens.
Au moment où le Pavillon national, Air Sénégal, va acquérir des avions pour assurer de façon constante les dessertes intérieures avec la réception d’aéroports régionaux à Saint-Louis, Ziguinchor, Sédhiou, Cap-Skiring, Ourossogui, Kaolack ou Tambacounda, le Sénégal confirme son option de révolutionner les transports. Dans le silence et avec méthode, Macky Sall aura conduit à bon port sa révolution des transports. Le Sénégal lui doit tous les remerciements
par Ibra Pouye
DANS LA TÊTE DE MACKY SALL
Le 25 février 2024 au soir, il se dit que ce peuple ayant vécu dans la terreur, jubilera et dansera le souss. En choisissant mon poulain pour ces joutes électorales, je me demande quelle est la personne qui m’a obligé à choisir Amadou Ba
Dans cette vie pardi, que me vaut cette parodie de justice qui m’attendra au fond de mon cachot infesté de cancrelats, de moustiques et de rats semblables à des moutons de Tabaski.
Woy aïe Ousmane S…! Que me vaut ce titre de texte tiré de mes nuits de songe. Des nuits de cauchemar depuis que j’ai annoncé à ce peuple que je dirige sous la torture, la déchirure et dans le sang, que j’ai renoncé à un 3e règne.
Le règne de Macky 1er, oups, le pouvoir à vie de son Excellence que je suis. Un pouvoir semé de troubles politiques et baignant dans le sang. Je me demande si c’est moi qui ai semé le chaos dans ce petit lilliputien que j’appelle ‘’beau petit pays’’. Ndoumbélane où règne ce pouvoir dynastique des Faye-Sall, seigneurs dans l’âme.
Dans cette vie, me répétait à l’envi mon grand-père ; il est d’un passé, d’un présent et d’un futur. Et quant au dernier, je ne cesse de crier Woy aïe Ousmane S ! J’aime son prénom mais je n’aime pas prononcer le nom de famille. Cela me fout des insomnies. Des cauchemars. Et seul dans ma tête, je vois défiler la vie de ce pays à travers soubresauts et tueries. Mais me demande qui m’a mis dans tous ces travers.
Marième, t’es où, viens à mon secours, je me sens si seul et la solitude est mon cachot de turpitudes et de regrets. Mon présent et qu’en-est-il de ce passé douloureux qu’on me colle à la peau ? Je ne suis pas un Bokassa, l’ogre de Berengo et encore moins un Idy-Amin Dada, ces fous d’une autre époque. Il est vrai que l’on m’a poussé à commettre l’irréparable. Des manifestations matées dans le sang et dans la douleur. Et il est vrai qu’une soixantaine de sénégalais ont été assassinés. Tués par balles.
Ô la maréchaussée du Gl Fall ! Et le summum de l’horreur, les deux gendarmes de ce beau sud dont l’un d’eux reste toujours introuvable. Et il se dit, je pèse mes propos, que son corps a été dissout dans de l’acide sulfurique assimilé à du pk de -10. Et non loin de ce charmant village lébou, Bargny.
Mon Dieu, cette belle contrée a perdu quatre de ses jeunes enfants durant les premières émeutes de cette belle aube du 1er juin 2023. Ils étaient jeunes et ont donné leur vie bêtement. Ousmane S…, ma langue me lâche, je n’arrive pas prononcer son nom et l’on me dit simplement de dire boy jola, grrr. Ce peuple du sud que j’ai martyrisé en le coupant du reste du monde. Ce peuple rebelle mérite ma punition, matéy ! Mais bon, nous sommes en Afrique et tout pouvoir a besoin de sang pour se maintenir au pouvoir. Kadhafi, Mobutu, Idi-Amin, le beau Blaise, Ali Bongo, Ado et tutti quanti. Mais là, je sens le pouvoir me filer entre les mains, je le vois de loin en loin se dégager de mon corps dodu, de ma grosse bedaine et de mon âme torturée.
Ô Allah, sauve-moi de cette souffrance atroce. Le 25 février 2024 au soir, il se dit que ce peuple ayant vécu dans la terreur, jubilera et dansera le souss. En choisissant mon poulain pour ces joutes électorales, je me demande quelle est la personne qui m’a obligé à choisir amadou Ba ; le surnaturel ou mon cher ami Emmanuel, ce français venu d’ailleurs ou mes amis occidentaux, le FMI et la Banque mondiale. Ces deux entités qui n’ont pas de qualificatif dans mon vocabulaire.
Amadou Ba, ce successeur que je connais très peu. Ce simple collaborateur qui ne sait pas mouiller le maillot et ne sait pas se mouiller, en vaudra-t-il un autre gatsa-gatsa ? Ce Bazoum sénégalais, mérite-t-il mes honneurs ? Un vrai bébé, un poussin. Il n’avance pas, ne recule pas et divise plus ma majorité présidentielle. Ô mon cher et ancien Premier ministre Boune Dione avec qui je levais le coude tous les soirs, m’en voudra-t-il ? Je l’ai sacrifié. Je jure par tous les dieux qu’Amadou Ba ne franchira même pas le premier tour.
Ô woy aïe Ousmane S…, sors de mon corps ! Du fond de son trou à rats, ce maestro déroule. Cette presse mange-mil que j’abhorre est acquise à sa noble cause. Même ma presse, celle du palais semble s’énamourer de cet homme à l’allure fière. Il ferait un bon président, oups, ma langue, tais-toi Macky ! Et quant à mon avenir, j’aurais aimé que ‘’beau petit pays’’ s’appelle désormais Macksall vu que mon nom y est partout placardé et même l’école où j’ai usé le fond de ma culotte. Resterai-je au Sénégal et fort heureusement que mon ami Macron me promet déjà un job, un machin fâcheux avec ses bureaux à Paris-la France. Ce cher ami oublie que je ne peux vivre à Paris et encore moins aux USA. Je pense poser mes valises à Dubaï ou dans le fin fond du Canada, ce lointain pays au froid extrême. Mais ma grande peur est le changement de régime. Peur d’atterrir dans un trou à rats et d’où je ne verrai plus mon cher chambellan Farba, mon griot à la richesse légendaire et n’ayant jamais créé une entreprise. Et ma pauvre Marième, mon amour, mes gosses et mon très proche entourage ?
Et cette peur bleue me faisant frémir, c’est enfin d’entendre la voix du juge suprême tonner ; accusé Macky Sall, le peuple et Dieu vous écoutent ; que dites-vous de ces chefs d’accusation ? Woy aïe Ousmane S. est mon malheur. Suant à grosses gouttes, versant de chaudes larmes, le regard perdu dans le décor d’une salle d’audience surchauffée de regards et de cris.
KARIM WADE, CANDIDAT LÉGITIME SELON SES SOUTIENS
Alors que certains remettent en cause sa nationalité, la Coalition Karim 2024 dit stopper net ces “manœuvres politiciennes”. Elle réaffirme la conformité de la candidature de son leader et appelle à se concentrer sur les vrais enjeux
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/01/2024
La candidature de Karim Wade à l'élection présidentielle du 25 février prochain fait l'objet de vives critiques de la part de certains de ses adversaires politiques. Pourtant, la Coalition Karim 2024, qui soutient sa candidature, affirme qu'elle est tout à fait légitime et conforme à la loi.
Dans un communiqué publié ce dimanche 14 janvier, la Coalition se félicite de la décision n°1 du Conseil constitutionnel du 13 janvier qui a déclaré recevable la candidature de leur leader. Cette décision fait suite à "un examen minutieux du strict respect des conditions imposées pour se porter candidat".
Les soutiens de Karim Wade déplorent toutefois que "malgré cette décision, certains s'acharnent à tenter de discréditer Karim Wade en soulevant des questions fantaisistes relatives à sa nationalité française". Pour la Coalition, "questionner la nationalité de Karim Wade, qui a clairement renoncé à sa binationalité est l'expression méprisable d'une discrimination ou d'une xénophobie".
Or, comme le rappelle le communiqué, "le Conseil Constitutionnel, après une étude approfondie, a statué de façon incontestable sur cette question". Karim Wade "a accompli, conformément aux exigences légales, toutes les formalités nécessaires concernant sa renonciation à la nationalité française qui au demeurant a été actée par les autorités françaises".
Pour la Coalition Karim 2024, ces attaques sur la nationalité de son candidat ne sont que de "manœuvres politiciennes" qui "visent à détourner l'attention des citoyens des enjeux réels de l'élection". Elle met en garde contre "ces tactiques de diversion" et appelle à se concentrer "sur les véritables enjeux qui attendent notre pays". Résolue à "œuvrer sans relâche pour un Sénégal prospère, uni et fier", elle reste déterminée à faire campagne pour Karim Wade.
L’EXIGENCE D’UNE RÉFORME EN PROFONDEUR
Après un demi-siècle d’existence l’Agence Judiciaire de l'Etat veut élaborer un plan stratégique afin de mieux gérer les contentieux de l’Etat.
Créée en 1970, l’Agence judiciaire de l’État (AJE), qui défend les intérêts de l’État, a besoin d’une mutation institutionnelle pour s’adapter à l’environnement des affaires, aux défis internationaux. Après un demi-siècle d’existence l’AJE veut élaborer un plan stratégique afin de mieux gérer les contentieux de l’Etat.
C’est en 1970 que, par décret n° 70 12 16 du 7 novembre 1970 que l’Agence judiciaire de l’Etat a été créée. Cinquante ans après, l’AJE a besoin de faire sa mue.
« Les nombreux défis internationaux auxquels notre pays fait face exigent des adaptations structurelles majeures qui doivent tenir compte de l’évolution des affaires, de la gestion interne de nos administrations. La gestion prévisionnelle du contentieux peut constituer l’un des moyens pour évaluer la gestion curative des contentieux de l’Etat », a souligné Aliou Dione, le conseiller technique du ministre des Finances et du Budget qui ouvrait, jeudi à Saly, un atelier sur l’élaboration du plan stratégique de l’AJE.
À l’en croire, « une réforme en profondeur s’impose à l’AJE qui est une pièce maîtresse de la gestion des contentieux de l’Etat de façon à mettre fin à une gestion dispersée des contentieux pour une cohérence globale ».
Toujours selon M. Dione le décret d’application 70 12 16 du 7 novembre 1970 mettent en place l’AJE a prévu a prévu des arrêtés qui ne sont pas jusque-là signés » d’où la nécessité d’une réforme institutionnelle.
Dans sa communication, Amadou Bamba Oualy n’a pas manqué de souligner certaines faiblesses. « Il n’y a pas de sous-direction. Tout est concentré entre les mains de l’Agent judiciaire de l’Etat. En plus l’organigramme n’intègre que le contentieux. Les modes alternatifs comme la médiation et la conciliation ne sont pas intégrées », déplore-t-il.
En outre, Amadou Bamba Oualy souligne « le manque de dispositifs de prévention des litiges, la non prise en compte de la spécificité de certains contentieux et la nécessité d’outiller le personnel sur les nouveaux types de contrats ».
Par ailleurs, Amadou Bamba Oualy déplore « l’absence d’antennes régionales, d’un portail d’informations, de bons archives, d’une plateforme numérique sur les textes officiels »
Suffisant pour l’ancien AJE Abdoulaye Diako de conclure : « On parle d’Agence. En réalité il ne s’agit pas d’agence. Tout particulièrement de l’agent judiciaire de l’Etat. C’est pourquoi il n’y a pas de sous-direction. C’est une coquille vide, ce n’est rien du tout. Dans les ministères on parle théoriquement de direction mais il ne s’agit pas non plus de direction. On a essayé à partir d’un faux concept créer une structure c’est de là que partent les problèmes. Maintenant il faut créer quelque chose à la place de ce qui existe. C’est le challenge. Heureusement on ne part de zéro car il y a une pratique », déclare Abdoulaye Dianko.