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25 avril 2025
Santé
ALERTE SUR LE RECUL DES PROGRÈS EN SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE
Le dernier rapport Countdown 2030 publié dans The Lancet met en lumière une baisse préoccupante des avancées en santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile depuis 2020. En cause : les crises sanitaires, les conflits armés...
Les progrès réalisés dans le cadre de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile ont connu une diminution ‘’alarmante’’, après l’année 2020, due aux crises sanitaires, armées et environnementales, a fait ressortir le dernier rapport Countdown 2030 de la revue scientifique britannique The Lancet.
‘’Un ralentissement alarmant des progrès du taux d’amélioration dans le domaine de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, a été observé. Cela en raison de crises globales telles que la pandémie de Covid-19, l’insécurité alimentaire, les conflits armés et le changement climatique. La priorité accordée à la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNIA), ainsi que le financement de la nutrition a également diminué’’, a déclaré Cheikh Mbacké Faye directeur exécutif d’African Population and Health Research Center (APHRC).
Il prenait part, lundi, à Dakar, à la publication du rapport Countdown 2025 intitulé : ‘’Suivi des progrès en santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et en nutrition’’.
Le rapport ‘’Countdown to 2030 / The Lancet 2025’’ aborde des questions cruciales telles que la survie, la nutrition, la couverture des interventions sanitaires et la qualité des soins dans 80 pays à revenu faible et intermédiaire.
‘’Les taux annuels moyens de réduction de la mortinatalité [les enfants nés sans vie après 6 mois de grossesse], de la mortalité maternelle, néonatale, infantile, et adolescente dans les pays à faible revenu et intermédiaire de la tranche inférieure entre 2016 et 2022 étaient généralement de l’ordre de 2 à 3%. Ce rythme de baisse est nettement inférieur à celui observé entre 2000 et 2015 et reste bien en-deçà du niveau requis pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD)’’, souligne le document.
Pire, ‘’ces objectifs de mortalité apparaissent particulièrement éloignés pour les pays d’Afrique subsaharienne’’, a fait observer M. Diouf.
Venu présider la rencontre, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a indiqué que ‘’le rapport d’analyse du pays du +Countdown 2030+, est un instrument primordial à la décision’’, relevant que ‘’la mortalité maternelle a atteint des niveaux inacceptables’’.
Selon le ministre, ‘’environ 287 000 femmes sont décédées pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020. Environ 87% des décès maternels dans le monde, dont la plupart auraient pu être évités, sont survenus en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud’’.
Face à cette situation, ‘’le Sénégal a élaboré et mis en œuvre plusieurs plans avec l’objectif de réduire la mortalité matérielle néonatale et infantile’’, a-t-il précisé.
”Aujourd’hui, notre pays est à un tournant décisif en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents’’, a reconnu Ibrahima Sy, assurant que ‘’la santé de la mère et de l’enfant constitue l’une des préoccupations de santé publique dans le monde en général et dans la région africaine en particulier’’.
LES MENAGES TIENNENT LE BON BOUT
Selon Mme Thiané Guèye de la Direction de la planification, de la recherche et des statistiques, (Dprs), il y a lieu de réfléchir encore sur comment booster l'investissement dans le secteur de la santé
Selon la Direction de la planification, de la recherche et des statistiques, (Dprs), les dépenses totales tournaient en 2022 autour de plus de 886 milliards et en 2023 à 931 milliards. Ce qui montre, selon elle, une répartition de la part des dépenses courantes dans les dépenses totales de santé qui tournent autour de 81% pour 2022, plus de 96% en 2023. Selon Mme Thiané Guèye, la directrice de cette institution, il y a lieu de réfléchir encore sur comment booster l'investissement dans le secteur de la santé.
Parlant de la répartition des dépenses de santé par source de financement, elle a fait ressortir que ce sont les ménages qui sont à la tête des dépenses. Des propos tenus hier, jeudi 10 avril, lors de l’atelier de validation du rapport des comptes de la santé 2022-2023 avec le comité de pilotage. Selon les experts qui ont travaillé sur cet outil, les comptes mesurent les flux financiers dans le secteur de la santé d'un pays pendant une année. Ce qui fait que le document présenté représente l’élaboration de deux exercices dont celui de 2022 et de 2023.
Après 15 mois de collecte des données, de vérification, le ministère de la Santé et de l’action sociale est passé à la validation du rapport des comptes pour les années 2022 et 2023. Pour la Directrice de la planification, de la recherche et de statistique, Thiané Gueye, avec un budget total de 134 077 169 francs, l'État du Sénégal n'a participé pour le rapport qu’à hauteur de 45 millions. D'où l'importance de revoir, selon elle, la participation de l'État. « Nous ne pouvons pas toujours dépendre des partenaires financiers pour élaborer un document aussi important. C’est une question de souveraineté nationale. Nous avons pris l'engagement avec l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour produire les comptes pour les deux ans. Nous devons donc avoir les moyens pour pouvoir le faire», a-t-elle plaidé devant le secrétaire général du Msas. Et d’ajouter: «cette ligne budgétaire est sous-dotée. En 2005, la ligne avait 200 millions, mais d'une année à une autre, on a senti une baisse, une réduction jusqu'à 45 millions».
Revenant dans la collecte pour la production de cet outil, la Dprs a évoqué une insuffisance dans l'archivage ainsi qu’un défaut d'harmonisation des outils, surtout au niveau des établissements publics de santé. « Nous avons constaté qu'il y a eu une insuffisance dans la désintégration des agrégations des données financières dans certaines structures de santé. Nous avons aussi senti une réticence et une faible implication du secteur privé sanitaire », a-t-elle évoqué. Et d’ajouter : « c'est grâce à l'article de l'Ansd qui produit chaque année les états financiers des structures privées de santé, qu'on a pu compléter notre étude. Mais quand même, ce serait bien que les structures privées répondent à la collecte qui nous permet vraiment d'être exhaustives».
DES DÉPENSES COURANTES
Selon la Dprs, en 2022, les dépenses totales tournaient autour de 886 milliards, 19 millions. Et en 2023, 931 milliards. Ce qui montre selon elle, une répartition de la part des dépenses courantes dans les dépenses totales de santé qui tournent autour de 81% pour 2022, plus de 96% en 2023. Selon Mme Thiané, il y a lieu de réfléchir encore sur comment booster l'investissement dans le secteur de la santé.
Parlant de la répartition des dépenses de santé par source de financement, elle a fait ressortir que ce sont les ménages qui sont à la tête des dépenses avec 41% en 2022, 43% en 2023, suivi des partenaires, 22% en 2022 et 23,2% en 2023 et l'État en troisième position avec 19,8% en 2022 et 21,3% en 2023. Les entreprises sont à 11,5% en 2022 et 6,8% en 2023. Les Ong 2,4% en 2022 et 2,5% en 2023. Les producteurs territoriaux sont à 2,2% en 2022 et 3,2% en 2023.
« Avec les dépenses courantes, c'est toujours les ménages qui sont en tête. Ils ne font pas d'investissement, mais ils participent au fonctionnement des structures. Ils sont toujours à 49,9%, presque 50%. L'administration suit avec 22%, avec les dépenses courantes. Les partenaires techniques financiers sont à 17,4% en 2023, les entreprises à 7,9% en 2023, et les ONG à 2,7%.
L’étude a aussi révélé pour ce qui concerne le paiement direct une diminution d'une année à une autre. « Nous avons constaté qu'en 2022, c'était à 47%, en 2023, 44%. Raison pour laquelle nous devons vraiment développer des stratégies pour l'assurance maladie, des stratégies pour la protection sociale, pour nous permettre de plus en plus de diminuer ce taux de participation pour cette couche».
LA GESTION DES STRUCTURES DE SANTÉ
Dans la gestion des établissements de santé, le document révèle que ce sont des officines qui sont actives. « Toutes les dépenses sont orientées vers l'achat des médicaments. Et cet achat que ce soit des médicaments en vente libre ou sur ordonnance, se fait le plus souvent chez ces officines qui gagnent la plus grande part par rapport aux prestataires, suivi des hôpitaux, des prestataires de soins ambulatoires comme les postes de santé et les centres de santé. Nous avons les prestataires de l'administratif du financement du système de soins. Nous avons aussi les prestataires de soins préventifs qui en font partie », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « ce qui va vraiment être un déphasage avec la politique du gouvernement qui demande à mettre en avant les politiques de prévention au lieu de mettre des procédures de soins préventifs ». Toujours dans les dépenses au niveau des structures de santé, après les médicaments, le document évoque la rémunération du personnel, les paiements, les indemnités et les services non-sanitaires.
LE JEUNE INTERMITTENT OU "FAST DIET", DIAGNOSTIC DU DOCTEUR ABDOUL AZIZ LY
Le jeûne intermittent « Fast Diet » marche-t-il pour les personnes souffrant de maladies chroniques dans l’amélioration de leur santé ? Fait-il perdre du poids ? A-t-il des effets secondaires ? Enfin est-ce que le jeûne en vaut la chandelle?
Le jeûne intermittent « Fast Diet » marche-t-il pour les personnes souffrant de maladies chroniques dans l’amélioration de leur santé ? Fait-il perdre du poids ? A-t-il des effets secondaires ? Enfin est-ce que le jeûne en vaut la chandelle? Dr Abdoul Aziz Ly, endocrinologue, Diabétologue Nutritionniste spécialiste des maladies Métaboliques, Médecin interne à l’hôpital de Tivaouane apporte des éclairages. Selon lui, cette dernière décennie s’est singularisée par l’apparition de plusieurs types de régimes alimentaires parfois même catalogués de miracles pour lutter contre le surpoids, l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle ou un bien-être.
«Les jeûnes intermittents se sont particulièrement distingués par leur engouement empirique mais également par le nombre de publications scientifiques suscitées pour nous aider à démêler le vrai du faux ». Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?
Le jeûne se définit par la privation partielle ou totale àl’exception, le plus souvent, d’eau de toute alimentation pendant une période. Le jeûne intermittent est un type de jeûne qui consiste à̀ alterner des périodes de prise alimentaire et des périodes de restriction plus ou moins longues, il est donc possible de boire de l’eau ou des boissons non caloriques comme du café ou thé sans sucre pendant ce jeûne. Il peut influencer la sécrétion d'hormones, telles que l'insuline, et contribuer à̀ la régulation des prises de repas, pouvant aider à̀ réduire ou stopper les processus qui peuvent aboutir à̀ certaines maladies.
Quels sont les types de jeunes intermittents qui existent ?
Il existe essentiellement 3 (trois) types de jeunes intermittents dont le jeûne intermittent avec Alimentation à durée limitée. Sur ce point, avec différentes formules 12/12 et 16/8. Sur une journée de 24 heures, on ne s’alimente pas pendant 16 heures ou 12 heures et l’alimentation normale se fait sur une période de 8 heures ou 12 heures selon la formule adoptée. Lors de la période d’abstinence. Le jeûne alterné. La personne jeûne un jour sur deux. Une journée, elle peut manger sans restriction et l’autre, elle ne boit que de l’eau. Une version modifiée de ce régime lui permet de consommer durant la période de jeûne l’équivalent d’1/4 de son repas normal. Le jeûne intermittent. Il consiste ̀à manger normalement 5 jours dans la semaine et àjeûner deux jours consécutifs ou non. Les jours de jeûne, une petite prise alimentaire ne dépassant pas 1/4 de son repas normal sur les deux jours est autorisée.
Quelles sont les avantages et les inconvénients des jeûnes intermittents ?
Dans l’ensemble, les données probantes suggèrent que les régimes de jeûne intermittents ne sont pas nocifs physiquement ou mentalement c’est-à-dire en termes d’humeur chez les adultes en bonne santé, de poids normal, en surpoids ou obèses. Il semble que presque tous les régimes de jeûnes intermittents puissent entraîner une perte de poids. Les études actuelles ont démontré une amélioration significative de la pression artérielle lors du jeune intermittent. Le jeûne intermittent contribue à équilibrer la composition du microbiote intestinale. Les données manquent concernant les impacts du jeûne intermittent sur d’autres comportements de santé, tels que l’alimentation, le sommeil et l’activité physique. Il existe peu de données reliant les régimes de jeûne intermittent aux résultats cliniques, tels que le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer ou d’autres maladies chroniques, comme la maladie d’Alzheimer. Le jeûne alterné pourrait ne pas être pratique car il entraîne une faim intense les jours de jeûne. Le jeûne intermittent peut être responsable d’une faim considérable qui ne diminue pas avec le temps, de sensations de froid, d’irritabilité, de manque d'énergie.
Que doit-on retenir ?
Dans tous les cas, le jeûne se doit d'être adapté au rythme de vie et de travail de chacun. Il ne doit pas être pratiqué sous la contrainte ou dans le seul but de perte de poids. Il doit être bien encadré pour ne pas présenter de danger, notamment en cas de pathologies (diabète…), de prise de médicaments, ou de dérives vers des troubles du comportement alimentaire. Bien s’hydrater régulièrement avec de l’eau, du thé ou des infusions est donc primordial pour tenir le rythme et éviter maux de tête, fatigue intense, sensation de faim ou de constipation. « Il est ainsi recommandé d’envisager cette pratique avec des professionnels de santé qualifiés, et de mettre en place une alimentation saine et équilibrée dans le temps pour limiter le risque de carences et de complications ».
SANTÉ MENTALE, LE PR ABOU SY DÉNONCE UNE PRISE EN CHARGE DÉFAILLANTE
Le psychiatre dresse un constat alarmant, marqué par une faible accessibilité aux soins, des ruptures fréquentes de médicaments et l’absence d’une véritable politique publique adaptée.
Dakar, 8 avr (APS) – Le Professeur Abou Sy, psychiatre, juge très médiocre la prise en charge des malades mentaux au Sénégal, déplorant des problèmes d’accessibilité, de disponibilité des médicaments ainsi que d’approches.
‘’La prise en charge des malades mentaux au Sénégal est globalement très médiocre. Si nous voyons les différentes approches sur le modèle biopsychosocial, biologique, il y a énormément de gaps’’, a dit le professeur en psychiatrie dans un entretien avec l’APS.
Selon lui, ”il y a des problèmes de rupture, des problèmes de disponibilité, d’accessibilité des médicaments, autant au niveau financier qu’au niveau géographique. Les médicaments ne sont pas disponibles, la plupart du temps, il y a des ruptures’’.
Le psychiatre déclare que lorsque les médicaments sont disponibles, ils peuvent coûter ‘’chers’’.
Il a souligné que les pathologies mentales sont invalidantes et vont évoluer vers la désocialisation ou bien la perte du travail du fait de la stigmatisation.
Un trouble mental est défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un ensemble de cognitions ou comportements qui présentent des anomalies et causent une souffrance et un dysfonctionnement dans la vie quotidienne. Les maladies mentales affectent la manière dont une personne pense, se comporte, ressent et perçoit son environnement.
Selon Abou Sy, ”le patient devient un fardeau pour la société et, à partir du moment où les médicaments coûtent chers, cela peut être un obstacle pour la prise en charge’’.
Sur le plan psychologique, il a relevé que ”l’Université de Dakar a souffert de la fermeture, de l’absence d’une faculté de psychologie capable de former des gens pendant des années”.
Cette faculté a été réouverte récemment, a-t-il salué, notant que ”des jeunes s’engagent dans cette filière’’.
Pour le psychiatre, il reste encore beaucoup de choses à faire en termes d’acquisition de connaissances et de compétences.
Dans son analyse, le praticien estime que l’accompagnement sur le plan social est ‘’catastrophique’’. ‘’Nous avons l’impression que les autorités ne font pas de la santé mentale une priorité, alors qu’on ne peut pas se développer en l’absence d’une santé mentale, d’une santé globalement. Le moteur du développement, c’est l’être humain. Donc, il faudrait pouvoir être en bonne santé pour pouvoir développer sa société’’, a-t-il soutenu.
Plusieurs facteurs entraînent la survenue de la maladie mentale
Selon le psychiatre, plusieurs facteurs entrent en jeu pour entraîner ou bien causer la maladie mentale.
‘’Chaque maladie va être expliquée de façon différente selon les approches. Il y a plusieurs approches et il y a plusieurs modèles d’explication de la maladie’’, a-t-il précisé.
‘’On a des approches qui vont en même temps avoir une explication de la maladie et proposer une thérapie. On peut avoir une approche analytique. C’est classiquement à l’écart de la psychanalyse. On peut avoir des approches systémiques, ce qu’on appelle les approches sur le plan thérapeutique. La définition sera les thérapies de famille, les thérapies de couple’’, a-t-il expliqué.
Le spécialiste rappelle qu’il peut y avoir des approches cognitives ou comportementales pouvant déterminer la Thérapie comportementale et cognitive (Tcc). On peut avoir aussi l’approche d’hypnose éjectionnelle, dit-il.
‘’Ce qui est important aujourd’hui dans toutes ces approches-là, c’est qu’on a tendance à considérer deux éléments. La première, c’est la notion de vulnérabilité qui va intégrer des facteurs biologiques et des facteurs génétiques qui vont constituer un terrain sur lequel va venir se greffer la deuxième que sont les facteurs environnementaux qui déterminent l’apparition d’une maladie psychiatrique’’, a expliqué le Pr Sy.
Selon le psychiatre, il y a toujours un moyen de prévenir une maladie mentale.
”En matière de prévention, il y a le niveau primaire, secondaire et tertiaire. Il y a d’autres modèles de prévention : la prévention ciblée et la prévention générale. Dans tous les cas, on peut agir sur les facteurs de vulnérabilité, les facteurs précis et à partir de ce moment, prévenir la survenue de la maladie’’, a-t-il affirmé.
‘’Dès que la maladie est installée, on peut intervenir sur certains facteurs pour faire de la prévention secondaire ou tertiaire. C’est notamment les deux premières préventions, il faut avoir l’hygiène de vie, ne pas consommer de substances psychoactives pouvant entraîner des pathologies avec des degrés de vulnérabilité’’, a conseillé le médecin.
La modernisation complique la prise en charge des malades mentaux
Evoquant l’errance des malades mentaux, le psychiatre estime que le problème se pose de plus en plus avec ‘’acuité’’.
Pour le spécialiste, ‘’il y a une modernisation qui fait que le noyau familial est en train de s’effriter. Nous allons vers des familles monoparentales ou nucléaires et à partir de ce moment, la prise en charge de personnes souffrant de troubles mentaux peut être beaucoup plus difficile’’, a-t-il défendu.
‘’Dans les familles traditionnelles, le malade mental était géré par la société, ce qui pouvait faciliter grandement la prise en charge’’, a-t-il ajouté en guise de comparaison de la prise en charge du phénomène au fil des ans.
‘’Aujourd’hui, ce problème des malades mentaux suscite des réflexions et plusieurs angles d’approche comme l’approche sociale qui peut régler pas mal de problèmes. A cela, s’ajoutent la disponibilité des médicaments, la réinsertion, la réhabilitation. Ce sont autant d’éléments sur lesquels il faudra intervenir pour pouvoir les prendre en charge’’, a-t-il soutenu.
A l’en croire, cela doit s’appuyer sur la présence familiale et une bonne réinsertion sociale afin de pouvoir gérer ce fléau qui est en train de gangréner la société.
Il a signalé qu’un malade mental errant ”constitue un double fardeau pour la société’’.
”Un malade mental ne guérit pas”, une théorie non vérifiée
Interpellé sur la possibilité de guérir d’une maladie mentale, le spécialiste en psychiatrie informe que cette pathologie peut évoluer favorablement et disparaître.
‘’Traditionnellement, culturellement, on a l’habitude de dire que le malade mental ne guérit pas, ce qui n’est tout à fait pas vérifié’’, a-t-il dit.
Selon lui, ”il n’y a pas une seule maladie mentale, il y a plusieurs maladies mentales. Et parmi elles, il y en a qui peuvent évoluer favorablement et disparaître’’.
A titre d’exemple, il a cité les bouffées délirantes aiguës qui peuvent évoluer sans lendemain, c’est-à-dire guérir complètement de même que la dépression.
‘’Il y a autant de pathologies qu’on peut citer qui peuvent guérir, en tout cas du point de vue évolutif, qui vont aller vers la guérison’’, a insisté le psychiatre en précisant qu’’’il y a des pathologies chroniques qui vont évoluer, et la plupart du temps, quand elles sont bien installées, elles ne vont pas évoluer vers la guérison, d’où l’intérêt de traiter très tôt, de faire de la prévention primaire pour ne pas arriver au stade de maladie’’.
‘’Si on vise la guérison, cela peut être assez compliqué pour citer une pathologie chronique mais, il y a un concept très nouveau qui va être axé non pas sur la guérison, mais sur la qualité de vie’’, a fait savoir le spécialiste. Cela veut dire qu’‘’une personne qui présente une pathologie mentale lourde peut aller vers une qualité de vie, vivre avec sa maladie et être un élément de la société, avoir un travail, pouvoir participer au développement de la société. C’est très possible’’.
Pour ce faire, le psychiatre souligne l’impératif d’avoir une bonne politique de santé mentale qui permettra d’avoir des professions fléchées pour des gens qui souffrent de certaines pathologies mentales et d’éviter la stigmatisation. ‘’En partie, je pense qu’on peut avoir un bon profil évolutif’’, a soutenu le médecin.
JE N’AI JAMAIS VU UN DIABÉTIQUE TRAITÉ PAR DES PLANTES DITES ANTIDIABÉTIQUES
Les tradipraticiens polluent les écrans de télévision et les ondes des radios pour dire qu’ils peuvent soigner le diabète. Seydou Nourou Diop est catégorique sur cette question
Les tradipraticiens polluent les écrans de télévision et les ondes des radios pour dire qu’ils peuvent soigner le diabète. Pr Seydou Nourou Diop est catégorique sur cette question. Selon lui, en 46 ans de carrière, il n’a jamais vu un diabétique qui a été traité par les plantes dites antidiabétiques.
Les tradipraticiens ne peuvent pas guérir le diabète. C’est du moins la conviction du Pr Seydou Nourou Diop. «Nous avons une soixantaine de plantes, mais il faudrait normalement les tester sur de grandes populations, et ça demande des moyens que l'État ne met pas en place. Donc, aujourd'hui, encore une fois, prudence», a dit d’emblée Pr Seydou Nourou Diop lors des mercredis de l’Ajspd en partenariat avec l’association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad). «Je traite le diabète depuis 46 ans mais je n'ai jamais vu un diabétique qui a été traité par les plantes dites antidiabétiques. Parce que c'est une maladie à long terme. Maintenant, celui qui vous dit : je peux guérir votre diabète, c'est encore pire», dit-il. A l’en croire, jusqu'en 2012, quand on découvrait un diabète de type 2 chez quelqu'un, à travers le monde entier, on ne donnait pas de médicaments, sauf s'il était vraiment très élevé. «Mais à 2 grammes, on ne donne pas de médicaments. On dit à la personne : fais ton régime alimentaire. Et dans ma thèse, j'ai démontré qu'un certain nombre de personnes, rien qu'avec le régime alimentaire, avaient normalisé leur diabète. Et ça, on le voit tous les jours», a révélé l’universitaire. Interpellé sur pourquoi on donne des médicaments, Pr Seydou Nourou Diop explique que c’est pour améliorer la protection. «Donc, le guérisseur qui vous dit : je peux guérir votre diabète, c'est facile à dire. Parce qu'à un moment donné, la chimie se normalise. Est-ce que la maladie est guérie ? Le soubassement de la maladie est là. L'aspect, le point, le mécanisme qui a été perturbé, aujourd'hui, il n'y a aucun médicament qui peut le faire revenir à 100%. Donc, le diabète est là. L'objectif du traitement, c'est de normaliser et de permettre à la personne de vivre comme tout le monde», a-t-il expliqué.
Pr Diop est revenu aussi sur l’hypoglycémie et l’hyperglycémie chez le diabétique. «Si vous avez un diabétique dans votre entourage, il faut connaître les signes d'hypoglycémie. Si c'est un enfant, si vous avez un enfant très bruyant, qui tout d'un coup se met dans son petit coin, il est diabétique, il se met dans son petit coin, attention, il est en hypoglycémie. Mais si c'est un adulte, très souvent, c'est un mal qui arrive tout de suite ; il crève de sueur. Il devient fatigué, asthénique. La personne a très faim tout de suite, ce qu'on appelle une fringale. Il a envie tout de suite de manger quelque chose de sucré. Ça, c'est des signes d’hypoglycémie parce que dans la plupart des cas, si on ne corrige pas tout ça avec du sucre, ces malades peuvent tomber dans le coma hypoglycémique. Et très vite, dans les 15 minutes, ça peut être le cas», a expliqué Pr Diop
Quant à l’hyperglycémie, il peut y avoir beaucoup de manifestations. «Quand ça commence à se manifester, il faut que la personne soit à 2,5 ou 3 grammes. Là, il va aller pisser beaucoup, il va avoir soif tout le temps. Et progressivement, dans quelques cas, on va le voir maigrir. Mais c'est plus sournois. Parfois, l'hypoglycémie, c'est tout de suite qu'on le voit. L'hyperglycémie, ça peut mettre des semaines à être vu. Et malheureusement, si on ne le détecte pas, ça mène vers le coma, ce qu'on appelle le coma diabétique aussi», a-t-il dit.
«LES COLAS ET PETIT COLA N’AUGMENTENT PAS ET NE DIMINUENT PAS LE DIABETE»
Interpellé sur la consommation de colas et de petits colas, Pr Diop précise qu’à un certain moment, les gens se sont rués vers le cola et le petit cola pour dire que ça traitait le diabète. «Même s'il y a ce goût sucré-là. Aujourd'hui, pour ce que j'en sais, il n'y a ni oui ni non. Ça ne diminue pas le diabète, ça n'aggrave pas le diabète et ça ne traite pas non plus le diabète. Donc ils peuvent consommer leur cola».
UN DESERT MEDICAL POUR UNE PATHOLOGIE SOUS-ESTIMEE
Comme tous les ans, à la date du 02 avril, les familles d’enfants autistes, des associations de soutien du monde, se mobilisent pour porter la sensibilisation en vue d’une meilleure prise en charge de ces derniers.
Comme tous les ans, à la date du 02 avril, les familles d’enfants autistes, des associations de soutien du monde, se mobilisent pour porter la sensibilisation en vue d’une meilleure prise en charge de ces derniers. Cette maladie neurologique, handicapante est très fréquente au Sénégal. Selon les statistiques 7 sujets sur une série de 793 enfants présentent la maladie.
Longtemps mal compris, l’autisme est aujourd’hui mieux diagnostiqué, permettant une prise en charge plus adaptée. Mais des obstacles sont nombreux, notamment en matière d’accessibilité et de sensibilisation. Les avancées scientifiques contribuent à changer le regard de la société, encourageant une approche plus bienveillante et inclusive..
L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), se manifeste par des particularités dans la communication, les interactions sociales et des Troubles obsessionnels compulsifs. Chaque enfant autiste est unique, avec des forces et des défis spécifiques.
Au Sénégal, une étude sur l'infirmité motrice d'origine cérébrale avait trouvé un syndrome autistique chez 7 sujets sur une série de 793 enfants. Dans une autre étude réalisée entre 2014 et 2016, à laquelle avait pris part le Docteur Ndèye Awa Dièye, cheffe des centres pédopsychiatriques de Thiaroye et de Diamniadio, elle estime que la maladie touche un enfant sur 160 au Sénégal, dans la tranche d’âge des 4 ans.
Selon le Dr Dièye, ces chiffres sont « très approximatifs » car beaucoup d’enfants ne sont pas amenés en consultation. Cette pathologie neurologique et handicapante qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire, manque de spécialistes pour un suivi correct des patients. A l’hôpital de Fann, en plus des soins cliniques de la structure «Keur Aleyi», des parents et des associations de soutien aux malades se retrouvent très souvent pour prendre en charge l’aspect thérapeutique par des échanges d’expériences pour le bien des malades.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms) les personnes atteintes de Tsa et leur famille sont confrontées à des problèmes majeurs dont la stigmatisation sociale, l’isolement et la discrimination. Vivant le plus souvent dans les milieux pauvres, ils n’ont souvent qu’un accès limité au soutien et aux services dédiés. Au Sénégal, les centres de prise en charge d'enfants atteints de troubles de l'autisme sont rares. Mis en place par des structures privées, l’accès est très souvent inaccessible pour la majorité des enfants qui viennent de milieux démunis financièrement
Toutefois, il faut souligner l’existence du centre de soins médicaux et paramédicaux de l’association « Enfants Soleil » qui offre des bilans psychomoteurs gratuits aux enfants tout en portant la sensibilisation pour une meilleure acceptation de ces enfants dans la société.
MANIFESTATION DE L’AUTISME
L'autisme se manifeste selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms) par des troubles de la communication, des intérêts ou activités obsessionnels, des comportements à caractère répétitif, ainsi qu'une forte résistance au changement. La personne présente souvent des hyper ou hypo sensibilités sensorielles aux sons, à la lumière, aux couleurs mais aussi au toucher.
Selon l’Oms, dans certaines régions d'Afrique, notamment au Sénégal, l'autisme est considéré comme une maladie liée au surnaturel, à l'ensorcellement. Selon les spécialistes de la maladie, le diagnostic est clinique, basé sur une évaluation multidimensionnelle précise, détaillée et individualisée, portant sur les différents aspects du développement et du fonctionnement de l'individu ainsi que sur son environnement, et ce, dans des contextes variés.
COUT DE LA PRISE EN CHARGE
Selon les parents d’enfants autistes, leur l’accompagnement, nécessite de moyens financiers importants, qu’ils soient médicaux et scolaires. « Les soins médicaux et paramédicaux dans le privé coûtent chers car le coût d’une prestation avoisine en moyenne vingt mille francs CFA (20 000 FCFA) par heure. A cela, il faut ajouter le coût de la scolarité dans des écoles spécialisées qui reste inaccessible pour la majorité des parents. En effet, les frais tournent en moyenne entre soixante mille francs CFA (60 000 FCFA) et trois cent cinquante mille francs CFA (350 000 FCFA) par mois. Il faut également mentionner que les coûts médicaux dans les hôpitaux publics sont largement plus accessibles mais les médecins sont submergés et les listes d’attente très longues pour les rendez-vous. Ce qui fait que les enfants ne peuvent pas bénéficier d’un suivi rapproché et régulier dans le public » avait lancé un parent l’année dernière lors de cette célébration.
LA RECHERCHE EN PÉRIL AUX ÉTATS-UNIS
Selon un sondage réalisé par la revue Nature, plus de 1 200 scientifiques sur les 1 650 interrogés envisagent de quitter les USA en raison des perturbations massives causées par l'administration Trump
(SenePlus) - Selon un sondage réalisé par la revue Nature, plus de 1 200 scientifiques sur les 1 650 interrogés envisagent de quitter les États-Unis en raison des perturbations massives causées par l'administration Trump dans le domaine de la recherche.
Cette tendance est particulièrement marquée chez les chercheurs en début de carrière : 548 des 690 chercheurs postdoctoraux et 255 des 340 doctorants interrogés considèrent un départ vers l'étranger, avec l'Europe et le Canada comme destinations privilégiées.
L'administration Trump a drastiquement réduit les financements de la recherche et interrompu de nombreux projets scientifiques financés par le gouvernement fédéral, dans le cadre d'une initiative de réduction des coûts dirigée par le milliardaire Elon Musk. "Des dizaines de milliers d'employés fédéraux, dont de nombreux scientifiques, ont été licenciés puis réembauchés suite à une décision de justice, avec des menaces de nouveaux licenciements massifs à venir", rapporte Nature.
Un étudiant en génomique végétale et agriculture dans une grande université américaine témoigne : "C'est mon pays, je l'aime vraiment. Mais beaucoup de mes mentors me disent de partir, maintenant." Cet étudiant a perdu son financement de recherche et sa bourse lorsque l'administration Trump a supprimé le financement de l'Agence américaine pour le développement international.
"Voir tout ce travail s'arrêter est déchirant", confie-t-il. "J'ai cherché très activement des opportunités en Europe, en Australie et au Mexique."
Les institutions hors des États-Unis profitent de cette situation. Un médecin-chercheur américain explique : "D'après ce que j'entends des endroits avec lesquels nous discutons, beaucoup d'universités dans ces pays considèrent cela comme une opportunité unique dans une génération. Je pense qu'on est passé de 'Pouvons-nous recruter quelques personnes?' à 'Combien de personnes pouvons-nous réellement accueillir?' - parce que la demande est là."
Si certains répondants restent déterminés à rester aux États-Unis, beaucoup soulignent les défis à venir. "Je suis professeur et je veux rester aussi longtemps que possible pour soutenir mon laboratoire et mes étudiants, mais si les NIH sont drastiquement réduits, nous n'aurons peut-être pas d'autre choix que de quitter les États-Unis", a écrit un participant.
Un chercheur postdoctoral en biomédecine résume le sentiment général : "Je ne veux pas partir, mais quelle est l'alternative?"
CYBERCRIMINALITÉ PHARMACEUTIQUE, UN RÉSEAU DÉMANTELÉ À DAKAR
Ces trafiquants utilisaient les réseaux sociaux pour vendre des médicaments non homologués, notamment des produits liés aux avortements clandestins et à des interventions esthétiques illégales.
Une opération conjointe, menée par les pharmaciens inspecteurs de l’Agence de Régulation Pharmaceutique (ARP) et la Section Cybercriminalité de la Police Nationale du 2 au 28 mars 2025, a permis le démantèlement d’un réseau organisé de cyberpharmacriminels opérant dans les départements de Guédiawaye et Pikine, dans la région de Dakar.
Les investigations menées par l’unité « Pharma Cyber Crime » et la Section Cybercriminalité ont permis de mettre au jour les agissements d’un réseau criminel structuré et organisé, a indiqué l’ARP dans un communiqué.
Selon le communiqué, leur modus operandi reposait principalement sur l’utilisation des réseaux sociaux, notamment TikTok, WhatsApp et Facebook, pour promouvoir et distribuer une large gamme de produits pharmaceutiques non homologués.
L’enquête a révélé des pratiques illicites particulièrement préoccupantes, aux conséquences potentiellement graves pour la santé publique.
De 40 000 à 140 000 FCFA
Parmi ces pratiques, on retrouve « la facilitation d’avortements clandestins par la vente de produits pharmaceutiques injectables, la commercialisation en ligne de pilules d’hymen artificiel, l’utilisation détournée de l’acide hyaluronique à des fins esthétiques non réglementées (augmentation du volume des fesses et des seins, traitements anti-âge), et l’administration de produits frauduleux tels que les « Capsules Blood », présentées fallacieusement comme une solution pour simuler une perte de virginité ».
Les prix pratiqués pour ces produits et services illégaux variaient considérablement, allant de 40 000 à 140 000 FCFA.
À l’issue de cette opération coordonnée, deux individus ont été interpellés et déférés devant le procureur de la République pour répondre de leurs actes, ajoute le document.
Les infractions relevées à l’encontre des membres de ce réseau sont multiples.
Elles comprennent « la publicité mensongère portant sur des produits de santé, la vente en ligne non autorisée de médicaments et compléments alimentaires, l’exercice illégal de la pharmacie, l’importation et la détention de produits pharmaceutiques sans l’autorisation préalable de l’ARP, la commercialisation de produits non homologués, la détention et la distribution de médicaments falsifiés, et, de manière générale, la mise en danger de la santé publique par la promotion de produits de qualité inférieure ».
L’ARP et la Police réaffirment leur détermination à intensifier la lutte contre la cybercriminalité pharmaceutique.
LA VACCINATION MONDIALE EN DANGER
L'administration Trump a décidé de couper les 2,6 milliards de dollars destinés à Gavi jusqu'en 2030. Cette organisation, qui fournit des vaccins essentiels aux pays les plus pauvres, pourrait voir son action gravement compromise
(SenePlus) - Selon des documents obtenus par le New York Times, l'administration Trump a pris la décision de mettre fin au soutien financier américain pour Gavi, l'organisation internationale qui a permis l'achat de vaccins essentiels pour les enfants des pays en développement, sauvant des millions de vies au cours des 25 dernières années.
Cette décision s'inscrit dans une réduction massive de l'aide étrangère américaine, détaillée dans un tableau de 281 pages envoyé lundi soir au Congrès par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Ce document liste les projets d'aide étrangère que l'administration compte poursuivre ou interrompre.
Ils offrent "une vue d'ensemble de l'ampleur extraordinaire du retrait de l'administration d'un effort d'un demi-siècle visant à présenter les États-Unis au monde en développement comme un allié compatissant et à diriger la lutte contre les maladies infectieuses qui tuent des millions de personnes chaque année."
La lettre d'accompagnement décrit ce qui restera de l'USAID après ces coupes : une agence considérablement réduite avec seulement 869 employés en service actif sur plus de 6 000. Au total, l'administration a décidé de maintenir 898 subventions de l'USAID et d'en mettre fin à 5 341.
Le financement restant est évalué à 78 milliards de dollars, mais seulement 8,3 milliards constituent des fonds non engagés disponibles pour de futurs décaissements. Cette somme, qui couvre des programmes s'étalant sur plusieurs années, suggère "une réduction massive des 40 milliards de dollars que l'USAID dépensait annuellement."
Parmi les programmes supprimés figure le financement de Gavi, qui représentait 2,6 milliards de dollars jusqu'en 2030. L'organisation comptait sur un engagement pris l'année dernière par le président Biden pour son prochain cycle de financement. Les États-Unis contribuent actuellement à hauteur de 13% du budget de Gavi.
Selon les estimations de Gavi, la perte du soutien américain pourrait signifier que "75 millions d'enfants ne recevront pas de vaccinations de routine au cours des cinq prochaines années, entraînant le décès de plus de 1,2 million d'enfants."
Le Dr Austin Demby, ministre de la Santé de la Sierra Leone, qui dépend du soutien de Gavi pour l'achat de vaccins, s'est dit "choqué et perturbé" par cette décision. "Ce n'est pas seulement une décision bureaucratique, des vies d'enfants sont en jeu, la sécurité sanitaire mondiale sera en jeu," a-t-il déclaré au New York Times. "Soutenir Gavi en Sierra Leone n'est pas seulement une question sierra-léonaise, c'est quelque chose dont la région, le monde, bénéficie."
La Dr Sania Nishtar, directrice générale de Gavi, a exprimé l'espoir que "l'administration Trump reconsidérerait sa décision de mettre fin à son soutien." Elle souligne que le travail de Gavi protège les personnes partout dans le monde, y compris les Américains. Au-delà de la protection individuelle des enfants, la vaccination réduit les risques d'épidémies majeures.
Gavi maintient également des stocks mondiaux de vaccins contre des maladies comme Ebola et le choléra, qu'elle déploie rapidement en cas d'épidémies. Son modèle de fonctionnement, qui exige que les pays bénéficiaires paient une partie du coût des vaccins (leur contribution augmentant avec leur niveau de revenu), a permis une autonomisation progressive des pays à revenu intermédiaire.
Bien que l'administration ait décidé de maintenir certaines subventions clés pour les médicaments contre le VIH et la tuberculose, ainsi que l'aide alimentaire aux pays confrontés à des guerres civiles et des catastrophes naturelles, la fin du financement de Gavi marque un tournant majeur dans la politique étrangère et sanitaire américaine.
La légalité de ces décisions unilatérales est actuellement contestée devant plusieurs tribunaux, car les dépenses consacrées à des programmes de santé spécifiques sont généralement allouées par le Congrès.
COUVERTURE SANITAIRE, L'OBJECTIF AFFICHE DU GOUVERNEMENT
Le Sénégal espère atteindre la Couverture sanitaire universelle “sans exclusion ni difficulté financière”, grâce à sa nouvelle Lettre de politique sectorielle de la santé et de l’action sociale devant être mise en œuvre au cours des cinq prochaines années
Le Sénégal espère atteindre la Couverture sanitaire universelle “sans exclusion ni difficulté financière”, grâce à sa nouvelle Lettre de politique sectorielle de la santé et de l’action sociale devant être mise en œuvre au cours des cinq prochaines années.
Selon le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Babacar Guèye, ce document “découle de la volonté politique de répondre aux besoins croissants en matière de santé et de bien-être des populations, tout en garantissant une couverture sanitaire universelle, sans exclusion ni difficulté financière”.
Il “devrait contribuer à notre progrès vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle avec l’intervention des partenaires au développement à travers l’outil Compact”, a-t-il dit en présentant, mardi à Dakar, cet outil de pilotage aux partenaires de développement et aux acteurs du secteur de la santé.
L’élaboration de ce document s’inscrit dans une démarche visant à garantir l’effectivité du droit à la santé, selon M. Guèye.
“Dans cette perspective, le Sénégal a affirmé son engagement à tendre vers la couverture sanitaire universelle (CSU)”, aux termes de laquelle “tous les ménages bénéficient d’un accès à des services de santé et d’action sociale de qualité, sans aucune forme d’exclusion et sans difficulté financière”, a-t-il expliqué.
Pour ce faire, il faut “repenser” la couverture sanitaire universelle qui, dit-il, ne doit pas être confondue avec l’assurance maladie universelle qu’elle inclut. “L’assurance maladie universelle est un élément de la couverture sanitaire universelle”, a insisté Babacar Guèye.
Dans la nouvelle Lettre sectorielle, le programme de couverture sanitaire universelle porté par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, comporte six points prioritaires relatifs notamment au relèvement du plateau technique et à l’élimination des décès maternels, néo-natales et infantiles évitables.
Il cite également l’amélioration de la prise en charge des maladies chroniques non transmissibles, la mise en œuvre du Fonds d’action sociale et la prise en compte de l’approche genre dans les politiques publiques.
Le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques a souligné la nécessité d’inclure la santé “dans toutes les politiques à travers l’ensemble des départements ministériels sous le leadership […]”, de manière à atteindre les objectifs de couverture sanitaires universelle.
Il considère qu’il est important que chaque département ministériel puisse contribuer à la couverture sanitaire universelle, assurant que les projets prioritaires identifiés feront l’objet d’une attention particulière relativement à leur mise en œuvre.