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25 avril 2025
Santé
Par Mamadou DIOP Decroix
PUNIR SEVEREMENT ET S’AJUSTER AUSSI PROFONDEMENT
Ce scandale n’est pas le premier à soulever l’indignation générale de notre peuple. Avec la Covid-19, il était question de vies et de morts à l’échelle du monde
Ce scandale n’est pas le premier à soulever l’indignation générale de notre peuple. En 1986 on a vécu celui de Caire 86. Pour accompagner les lions de la téranga en phase finale de la CAN, une collecte nationale avait été organisée. À l’époque, même les vendeuses de cacahuètes dans la rue avaient contribué. Les fonds avaient été par la suite vilainement dilapidés soulevant une immense vague d’indignation nationale mais il n’y a pas eu de suite. En 2002, en marge de l’exploit des lions du football qui sont allés jusqu’en quart de finale de la coupe du monde, un énorme scandale avait également été révélé par la Cour des Comptes mais, là également, en dépit d’inculpations de quelques responsables, l’affaire n’avait pas été traitée au fond.
Avec la Covid-19, il était question de vies et de morts à l’échelle du monde. L’émotion, la peur et l’angoisse qui s’étaient emparés de toute la planète n’avaient pas épargné le Sénégal où s’était dessiné un vaste front uni pour faire face à la pandémie. Et patatras ! Ce que beaucoup redoutaient sans trop y penser se produisit. L’argent a été pillé. Mais, par-delà la dilapidation de l’argent public – pratique courante depuis toujours – ce qui fait froid dans le dos c’est l’insouciance avec laquelle les faits ont été commis alors que des gens mourraient faute de masques, de logistique, d’argent, etc. C’est cela qu’il faut analyser pour en dévoiler les profondeurs.
Scandale CAIRE86, scandale Mundial 2002, scandale COVID-19.Nous devons nous poser la grave question de ce qui ne va pas dans notre société. On surprend dans les réseaux sociaux des commentaires du genre : «Que personne ne nous fatigue l’argent a été bouffé, c’est tout ! On passe à autre chose». Il importe de comprendre que les malversations au sommet de l'État dans les Administrations antérieures dans un contexte d’impunité ont fini par déteindre dans de vastes pans de la société au point que le crime économique est banalisé par beaucoup de sénégalais.
Combien sont-ils à penser ainsi ? Combien, placés dans les mêmes conditions que celles et ceux qui ont massacré l’argent public, auraient agi différemment ? Donc, il faut dénoncer et s’indigne, il faut condamner et punir avec la sévérité requise, mais il faut aussi aller plus loin dans la cure dont ce pays et cette société ont besoin.
Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Maktoum disait «na ñu sàngat réew mi».Il faut un bain rituel au pays. Façon de parler. Il s’agit d’engager un cours nouveau qui nécessitera l’abandon de beaucoup d’anciennes habitudes. C’est pour toutes ces raisons qu’on doit se féliciter de voir que pour cette fois-ci, contrairement à ce que toute l’histoire post indépendance du pays nous montre, une opération de cette ampleur est déclenchée. D’abord avec une juridiction différente de la CREI (juridiction d’exception clairement à la solde du pouvoir de l’époque) et ensuite avec une volonté politique affichée d’éradiquer à terme ce cancer qui entrave gravement notre marche vers le développement et mine notre équilibre sociétal. Après s’être félicité de l’initiative, il faut aussi la soutenir fermement et largement.
Cette bataille doit être gagnée par les pouvoirs publics qui l’ont engagée. Ils seront attaqués et critiqués mais, pour autant, on ne verra personne se féliciter de la dilapidation des fonds COVID19 et c’est cela l’essentiel. Toutes ces dérives nous proviennent d’une société malade depuis trop longtemps et laissée à elle-même sans thérapie.
COUPES SÉVÈRES À L'OMS
Face au désengagement financier des États-Unis, l'Organisation mondiale de la santé se trouve contrainte à une réorganisation. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé une réduction drastique de ses structures et des licenciements
(SenePlus) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) traverse une crise. Confrontée à un déficit budgétaire majeur, l'agence onusienne a annoncé mardi 22 avril une réorganisation drastique de ses structures et des licenciements importants. Cette situation résulte directement du retrait progressif des États-Unis, historiquement son plus important bailleur de fonds.
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n'a pas mâché ses mots face aux États membres. « Le refus des États-Unis de verser leurs contributions statutaires pour 2024 et 2025, combiné aux réductions de l'aide publique au développement de certains autres pays, signifie que nous sommes confrontés à un déficit concernant la masse salariale pour l'exercice biennal 2026-2027 compris entre 560 et 650 millions de dollars », a-t-il déclaré selon les propos rapportés par Le Monde.
Ce manque à gagner représente environ « 25% des coûts du personnel » actuellement employé par l'organisation. Une situation d'autant plus critique que l'agence se prépare depuis plusieurs mois au « retrait total des États-Unis, historiquement de loin son plus grand donateur, en janvier 2026 ».
La décision de l'administration Trump ne se limite pas à l'horizon 2026. D'ores et déjà, Washington a « refusé de payer les cotisations convenues pour 2024 et 2025 », tout en procédant à un gel « de la quasi-totalité de l'aide étrangère américaine, y compris une aide considérable aux projets de santé dans le monde entier ».
Cette posture américaine a apparemment inspiré d'autres nations, puisque le directeur général mentionne également qu'« un certain nombre d'autres pays ont également réduit leurs dépenses d'aide au développement ».
Face à cette situation financière alarmante, l'OMS n'a d'autre choix que de réduire drastiquement son fonctionnement. Les premières mesures annoncées concernent la direction de l'organisation.
« Nous commençons par des réductions au sein de la direction », a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant qu'il s'agissait de « décisions très douloureuses ». Concrètement, « l'équipe de direction au siège [passera] de douze à sept membres, et le nombre de départements passera de soixante-seize à trente-quatre, soit une réduction de plus de moitié ».
Si le nombre exact d'emplois qui seront supprimés n'a pas été précisé, le directeur général a indiqué que l'impact le plus important serait ressenti au siège de l'organisation à Genève. Il a toutefois tenu à nuancer : « Cela ne signifie pas nécessairement une réduction de 25% du nombre de postes ».
Cette restructuration forcée de l'OMS intervient dans un contexte sanitaire mondial déjà fragile. Bien que non détaillées dans l'annonce du directeur général, les répercussions de ces coupes budgétaires soulèvent de nombreuses inquiétudes quant à la capacité future de l'organisation à coordonner les réponses aux crises sanitaires internationales.
L'OMS, dont le budget dépend largement des contributions volontaires des États, se retrouve aujourd'hui victime des fluctuations de la politique internationale et des décisions unilatérales de certaines grandes puissances.
Comme le rappelle Le Monde, le secteur de la santé mondiale dans son ensemble « anticipe les dégâts humains et financiers » de ce désengagement américain, dont les effets risquent de se faire sentir bien au-delà des murs de l'organisation genevoise.
VERS UNE LOI POUR ENCADRER L’USAGE DES TECHNOLOGIES MÉDICALES AU SÉNÉGAL
Dans le cadre du New Deal Technologique, les ministres de la Santé et du Numérique ont acté l’élaboration d’un projet de loi sur la santé numérique. Cette initiative vise à encadrer juridiquement l’usage des données médicales.
Dans le cadre de l’opérationnalisation du New Deal Technologique, une rencontre stratégique s’est tenue le 16 avril 2025 entre Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, et Ibrahima Sy, ministre de la Santé et de l’Action Sociale. À l’ordre du jour : la digitalisation du système de santé sénégalais, avec en point d’orgue l’élaboration d’un projet de loi sur la santé numérique, actuellement en préparation.
Ce futur texte législatif, présenté comme un pilier de la transformation digitale du pays, vise à poser un cadre juridique moderne et robuste pour la gestion des données de santé. Il doit répondre à plusieurs enjeux majeurs : la protection renforcée des informations médicales sensibles, la sécurité des systèmes de santé face aux risques croissants liés à la cybersécurité, et l’encadrement de l’utilisation des nouvelles technologies médicales, telles que la télémédecine, les objets connectés ou encore l’intelligence artificielle.
Au centre des échanges figurait le Dossier Patient Numérique (DPN), un projet phare destiné à moderniser le suivi médical des citoyens. Cette innovation devrait permettre : un suivi plus personnalisé et efficace des patients, une meilleure coordination entre les professionnels de santé, et une amélioration globale de la qualité des soins grâce à la centralisation des données médicales.
Le DPN s’annonce comme un outil essentiel pour optimiser les parcours de soins, fluidifier les échanges d’informations entre structures médicales, et poser les bases d’un système de santé plus réactif et plus équitable.
Les deux ministres ont également insisté sur l’importance de l’harmonisation des normes entre les différents acteurs publics et privés du secteur. Cette démarche vise à garantir une interopérabilité efficace et à renforcer la confiance autour de la digitalisation des services de santé.
Le projet de loi s’inscrit dans une dynamique de concertation impliquant l’ensemble des parties prenantes : professionnels de santé, experts techniques, société civile. Cette approche inclusive devrait permettre de bâtir un cadre réglementaire solide, garantissant à la fois l’éthique, la souveraineté des données et la performance des services de santé.
Avec ce chantier législatif, le New Deal Technologique confirme son ambition de faire du numérique un catalyseur de progrès social et sanitaire, en plaçant la sécurité et la transparence au cœur de la modernisation du secteur public.
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ENFANTS DIALYSÉS, L’AUTRE DRAME SILENCIEUX AU SÉNÉGAL
Dans un reportage diffusé sur RFM, la journaliste Salimata Aw donne la parole à ces jeunes patients et à leurs familles, confrontés à la douleur, à la précarité et à l’oubli. Un cri du cœur face à une urgence sanitaire ignorée.
Chaque année, plus de 200 enfants sont référés au Centre Hospitalier Abass Ndao de Dakar pour insuffisance rénale. Entre traitements épuisants, rêves brisés et désespoir familial, la journaliste Salimata Aw (RFM) nous livre un reportage bouleversant sur ces petits malades et leurs proches, confrontés à une réalité aussi douloureuse qu’injuste.
Au Sénégal, les maladies rénales chez les enfants sont une urgence sanitaire trop souvent ignorée. Chaque année, plus de 200 jeunes patients sont référés au Centre Hospitalier Abass Ndao, l’un des rares établissements du pays à prendre en charge les cas pédiatriques d’insuffisance rénale.
Dans un grand reportage réalisé par la journaliste Salimata Aw de RFM Dakar, les enfants eux-mêmes racontent leur quotidien marqué par la douleur, les machines de dialyse, et l’isolement. Certains ont abandonné l’école, d’autres leurs activités ou leurs rêves. Leur jeunesse est suspendue à des séances de dialyse régulières et à l’espoir d’un rein compatible.
Les témoignages poignants des parents mettent en lumière l’ampleur du drame : coût élevé des traitements, pénurie d’équipements adaptés, épuisement moral et physique. Dépassés, ils assistent, impuissants, à la lente dégradation de l’état de santé de leurs enfants.
Le personnel médical, quant à lui, fait preuve d’un dévouement exceptionnel, parfois au péril de ses propres forces. Médecins, infirmiers et techniciens se battent chaque jour pour maintenir ces enfants en vie dans des conditions souvent précaires.
"C’est comme vivre un enfer sur terre », confient des proches de ces enfants, les larmes aux yeux. Le reportage de Salimata Aw nous plonge dans un univers où chaque souffle compte, chaque sourire devient un acte de résistance, et où l’amour parental tente de combler l’absence de moyens.
DOKTOOR JÀLLO JÓOB : GOR CI WAX, GOR CI JËF
Bees sukkandikoo ci waatub Hippocrate, dees na gis ni balaa ngay yeyoo turu fajkat dëgg, dinga làmboo juróom yii : cëral sab sëriñ, fonk ki ngay faj, bañ koo doyadil, am sutura, am ngor.
defuwaxu |
Ndey Koddu Faal |
Publication 20/04/2025
Bees sukkandikoo ci waatub Hippocrate, dees na gis ni balaa ngay yeyoo turu fajkat dëgg, dinga làmboo juróom yii : cëral sab sëriñ, fonk ki ngay faj, bañ koo doyadil, am sutura, am ngor.
Doktoor Jàllo Jóob nag, da cee boole nite. Kon, mënees na ni, doktoor tigi la. Ñi muy faj gërëm nañu ko, ay naataangoom weg nañu ko.
Waaye, laata Dr Jóob di doon fajkat, filoo la tàmbalee njàngam ca Tugal. Bañoon dellu fa Tubaab yaa ko taxoon a bàyyi filoo doonte lu mu bëggoon la lool. Ndokk-Yàlla ba ko waajuram wu góor gawee ci njàngum paj ngir mu toog Senegaal. Waaye, bi mu génnee kaso, Iniwérsite Ndakaaru da koo dàqoon, mu dellu Tugal eggali njàngum paj, ñibbisi Senegaal, dooree liggéeyu paj ca Kaasamãs.
Séex Anta Jóob moo koo xelaloon mu xóotal xam-xamam ci fànnu « biologie moléculaire ». Maanaam, gëstu ci wàll wi gën a tuuti ci mbindeef muy dund « ndax xarala ëllëg la ». Mu jëmbat ci njaambaar ba am ci maitrise, DEA ak Thèse. Pari la defee daaray tuut-tànk ak ju diggu-dóomu ji, amee bakalooryaam Ndakaaru, Liise Blaise Diagne. Nee na seen eksamaa booboo gën a yomb ci mboorum Senegaal ndax amul woon bind, laaj ak tontu kese la woon (oral). Atum 1968 la woon, bi ñu génnee ndem-si-Yàlla ji Maxtaar Jaag mi desoon ci kaso doon kenn ki ñu bàyyeegul woon ci ñi ñu jàppon ci wàllu politig. Moo taxoon ndongo yi bank seen loxo ne su génnul, eksamaa du am. Kenn kepp a lajjoon ci ndongo yooyii doon def bak ca at mooma.
Su loolu weesoo, Dr Jaalo Jóob moo doon njiitu pàrti RND bi fi Seex Anta sosoon ci kanamam, mu nekkoon « caatu pàrti bi ». Kon su nu nee Jaalo Jóob saa-Afrig bu bëgg Afrig la te gëm der bu ñuul, du waxi kese. Ci gis-gisam nag, « am réew su bëggee moom boppam, fàww mu moomal yii boppam :
– kopparam, di def ak a dindi na mu ko soobee ;
– kaaraangeem ndax solo si mu ëmb
– pajam ak njàngam, di ko jaare ci làkki réew mi ».
Cër yii, nee na « du lees di dénkaane », ëpp naa tayle. Waaw-góore waay ! Day fekk nag nga xam li lay jariñ nga nekk ci ak fulla ju mat sëkk.
« Fit ak ngor » taxoon Seŋoor jàpplu Jaalo Jóob, tëj ràpp. Naam kasoom metti woon na waaye ngor ak jom la fa dundee weer ya mu def ba na mu génnee. Xamee na fa nag « lu benn Iniwérsite ci àddina dul jàngale ». Amul lu ko réewam jaralul, moo tax foo ko fekk mi ngi laxasaayu.
Nuy fàttali ne Doktoor Jaalo Jóob rakku Omar Bolondeŋ mees « bóomoon » ci kaso Gore bi la ci atum 1973 (amul woon lu dul 26i at). Mënees naa tëj jëmmu doom-Aadama waaye mëneesula far ay xalaatam. Lu ëpp genn-wàll xarnoo ngii Jaalo Jóob ak njabootam di sàkku Yoon tëggaat layoob Omar Bolondeŋ ngir mu leer. Nguuri Senegaal di ñëw ak a jàll te coppite amagu ci. Waaye « ñuy yaakaar ne ak gu Jomaay-Sonko gi dina deme neneen ».
Jaalo Jóob mii, seen yéenekaay, Lu Defu Waxu am mbégte di leen ko fàttali ak a wonale, dafa ñuul ñuulaay buy tàkk, bopp bi weex tàll, njoolul lool. Bindam daa sew, weñ gi dëgër, mu njaxlaf di saamandaay ab dawkat. Doo ko ni jàkk ba xalaat ne romb 70i at. Xolam dafa set, noonu it la setee ci boppam, di sol lu set te niroo. Kàddoom leer na te neex ndax lu mu xam lay wax, ñeme ko. Ni muy jëlee ay bëtam wékk la day wone dëggoom, nee nañ ñaare bët du fen. Moom dinay faral di takk montar ci loxo càmmiñ bi, takk jaaro xaalis ci baraamu tofu-digg bu loxo ndey-joor bi. Bi mu bokkee ci Magi Pasteef ak tey day takkaale lam bu boole xonq ak nëtëx, meloy pàrteem.
Ci geneen wàll, kii ay jegeñaaleem di woowee Paap Jóob, ku neex a digaaleel la : am na köllare, yaatu na, mën naa abale nopp te yéwén na. Kon tànneef la ci xaritoo. Dinanu faral di dégg mu naan “du gis ngeen, nun, danoo fonk sunu yaay, fonk sunu soxna”, kon fonk jigéen ci gàttal.
Dina koy neex muy sargal ku nangoo liggéey, di jàppalewaate te moom boppam. Dr Jaalo Jóob doomu Doktoor Ibraayma Jóob Bolondeŋ la ba noppi Seex Anta baayale ko boppam kon xarbaax yi ci moom warta bett kenn.
Ku am ag ràññatle la, xëccoowul lenn, xaarul ndombog-tànk, te it raŋale ay medaay ñoru ko ; waaye saxaar ci and cuuraay, neex, naqari, ci kow lay jëm. Kinne Gaajo nee woon na ci Bàmmeelu Kocc Barma bu Bubakar Bóris Jóob (EJO-EDITIONS) “soxlawunu àbbaani ay maam” maanaam jéggaaniy royukaay. Dëgg la te Jaalo Jóob mii royukaay la, gor ci wax, gor ci jëf ; nuy dagaan mu yàgg fi lool te wér !
Ndey Koddu FAAL
LA COMMISSION LANCET PRONE L’INTEGRATION DE LA JUSTICE DE GENRE
La Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en collaboration avec Enda Santé, a organisé, à Dakar, un atelier de partage du rapport «Parvenir à la justice de genre pour l’équité en santé mondiale».
Pour promouvoir la santé et le bien-être pour tous, la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en partenariat avec Enda Santé, appelle les acteurs concernés à adopter une perspective de justice de genre lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la législation et de la politique de santé.
La Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en collaboration avec Enda Santé, a organisé, à Dakar, un atelier de partage du rapport «Parvenir à la justice de genre pour l’équité en santé mondiale». Ce nouveau rapport souligne l’importance d’intégrer la justice de genre dans les programmes et pratiques de santé, afin de promouvoir la santé et le bien-être pour tous.
En effet, explique Sarah Hawkes de la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, «l’application d’une perspective de justice de genre aux politiques, programmes et pratiques de santé améliorerait la santé et le bien-être de tous les individus et réduirait les iniquités en santé. Lorsque des interventions sensibles au genre sont favorisées, elles conduisent, selon des données probantes dans plusieurs domaines de la santé, à l’amélioration des résultats sanitaires à l’échelle de la population».
Ainsi appelle-t-elle «tous les acteurs concernés à adopter une perspective de justice de genre lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la législation et de la politique de santé, et à investir dans l’identification de données probantes positives, puissantes et exploitables qui présentent la justice de genre comme essentielle pour améliorer l’équité en santé et le bien-être de tous les individus».
Pour El Hadj As Sy, co-président de la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, «la réalisation de la justice entre les sexes dans le domaine de la santé mondiale aura des retombées positives pour tous, en améliorant les résultats en matière de santé et en réduisant les inégalités dans ce domaine». A son avis, «lorsque la justice entre les hommes et les femmes est un objectif des politiques, des programmes et des pratiques, les inégalités en matière de santé sont réduites et les niveaux de santé et de bien-être de la population peuvent s’améliorer».
Le rapport rappelle également des définitions de base et fait des recommandations pour réduire les inégalités en santé. Il considère qu’il s’agit d’un moment crucial pour inverser la tendance et mieux faire comprendre l’importance du genre dans la santé mondiale. Car, expliquent ce groupe d’experts issus de neuf pays qui explorent les liens entre le genre et la santé mondiale, «dans les enquêtes et les recherches sur la santé, les termes «sexe» et «genre» sont fréquemment confondus, mais bien qu’ils interagissent pour déterminer les résultats en matière de santé, ils renvoient à des concepts différents». Ils renseignent que «le genre est une structure sociale qui implique des hiérarchies de pouvoir et qui influence la répartition des ressources (y compris l’accès et l’utilisation des services de santé) entre tous les individus de chaque société. Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques associées à la reproduction sexuée, aux génotypes chromosomiques, aux hormones et aux caractéristiques physiques (y compris, par exemple, les caractéristiques du système de reproduction et les attributs physiologiques)».
Cette commission dit avoir mobilisé ces experts, pendant deux ans, dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire axée sur la recherche, les données probantes, le plaidoyer, l’engagement public et les résultats diffusés sur de multiples supports. Aussi est-il précisé, dans un communiqué, que son «travail est guidé par une préoccupation commune : une approche intersectionnelle, décoloniale et politique est nécessaire pour parvenir à un changement transformateur».
JOURNÉE MONDIALE DE L’HÉMOPHILIE, L’ASH ALERTE SUR LE DÉFICIT DE DÉPISTAGE AU SÉNÉGAL
L’Association Sénégalaise de l’Hémophilie a tiré la sonnette d’alarme sur le manque d’accès aux traitements, notamment chez les femmes et les filles.
Ce 17 avril, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hémophilie, l’Association Sénégalaise de l’Hémophilie (ASH) a organisé une journée de sensibilisation autour du thème : « Accès pour tous : les femmes et les filles saignent aussi ».
Traditionnellement considérée comme une maladie touchant uniquement les garçons, l’hémophilie concerne aujourd’hui aussi les filles, comme l’ont révélé de récentes études.
Selon Docteure Anta Sarr, première présidente de l’ASH, 450 cas d’hémophilie sont actuellement diagnostiqués au Sénégal. Toutefois, les estimations indiquent qu’environ 1800 personnes seraient en réalité touchées par la maladie, ce qui démontre un important déficit en matière de dépistage.
Face à cette situation, l’association ambitionne de lever un budget de 300 millions FCFA pour améliorer la prise en charge, garantir l’accès aux soins, mais aussi renforcer les actions de sensibilisation, notamment auprès des femmes et des filles.
Le Docteur Diarratou Sy, médecin biologiste, souligne que « l’hémophilie est une maladie encore très méconnue, même au sein du corps médical », justifiant la nécessité de poursuivre les campagnes d’information et de formation.
Pour Docteur Cheikh Niang, représentant de la Fédération mondiale de l’hémophilie en Afrique francophone, il est urgent d’intégrer davantage les femmes dans les stratégies de prise en charge. Il rappelle qu’une femme sur 100 est atteinte de la maladie de Willebrand, une pathologie voisine de l’hémophilie, qui se manifeste souvent par des règles anormalement abondantes.
Il déplore également un accès insuffisant aux médicaments : « Nos besoins en traitements ne sont pas satisfaits. Nous sommes ouverts à toute forme d’aide pour y remédier. »
Docteur Hann, représentant du ministère de la Santé, a confirmé l’engagement de l’État à améliorer l’accès aux soins pour les personnes hémophiles. Il a annoncé la mise en place de mécanismes de financement et salué la collaboration avec des partenaires, qui a permis de renforcer le dépistage précoce via le Centre international de l’hémophilie, situé à l’hôpital du CNTS.
Par ailleurs, une campagne de recherche active des femmes porteuses est en cours, dans le but d’assurer une prise en charge adaptée.
Magueye, membre de l’Association de lutte contre la drépanocytose, a lancé un appel à la mobilisation collective : « Les citoyens doivent aussi s’impliquer. On ne peut pas tout attendre des associations. C’est ensemble que nous vaincrons la maladie. »
POLYARTHRITE RHUMATOÏDE, UNE MALADIE MÉCONNUE QUI DÉFORME EN SILENCE
Souvent ignorée, la maladie touche de plus en plus de Sénégalais. Pour briser le silence autour de cette pathologie invalidante, une association mène un plaidoyer auprès des autorités et des populations, en misant sur la sensibilisation.
Maladie articulaire, la polyarthrite rhumatoïde, très peu connue des Sénégalais, atteint et déforme les membres, si elle n’est pas diagnostiquée ou traitée à temps. C’est pourquoi, une association tente de sensibiliser les autorités et les populations pour faciliter aux malades l’accès aux soins.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie très peu connue des Sénégalais. C’est pourquoi, l’Association polyarthrite rhumatoïde du Sénégal, qui regroupe des malades, mène une campagne pour que cette pathologie soit davantage connue. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé, le samedi 12 avril, à la Maison des cultures urbaines de Ouakam, une journée de sensibilisation. Selon la coordinatrice de la stratégie de communication, Djeynaba Ndiaye, la polyarthrite rhumatoïde est une « maladie articulaire, auto-immune, inflammatoire qui atteint et déforme les membres si elle n’est pas diagnostiquée ou traitée à temps ». Elle a fait savoir que « les causes sont multiples ».
Parmi elles, elle a cité : « le facteur stress, le facteur génétique et le facteur infectieux comme les angines à répétition par exemple ». Cela, sans compter « la perte d’emploi, le divorce, le décès d’un proche ou le stress chronique dû à une situation de vulnérabilité ou émotionnel durable ».
A l’en croire, le seul moyen de prévenir les déformations, c’est le diagnostic précoce. « Ce qui n’est pas possible pour la majorité des cas, parce que Dakar concentre les services de rhumatologie en dehors des 13 régions. Et quand on a cette maladie, il faut se traiter et éviter tout facteur de stress », a expliqué Mme Ndiaye. A l’en croire, les malades ont besoin d’une meilleure prise en charge, car les ordonnances, analyses et bilans et autres examens coûtent très cher, alors qu’un grand nombre de patients n’a pas une prise en charge médicale. Par conséquent, ils n’arrivent pas à se soigner correctement.
Djeynaba Ndiaye et les autres membres de l’association ont déjà rencontré des autorités sanitaires. L’objectif est de faire en sorte que ces pathologies bénéficient d’un financement ou d’une subvention. « Nous allons continuer de rendre visite aux autorités pour échanger avec elles, voir ce qu’elles peuvent faire pour les malades », a souligné la coordinatrice de la stratégie de communication de l’association polyarthrite rhumatoïde Sénégal. Elle a précisé qu’une subvention leur sera allouée sans entrer dans les détails. Elle dit avoir rencontré des services du ministère de la Santé et de l’Action sociale et les choses sont en bonne voie.
À l’en croire, certains malades ont parfois besoin d’hospitalisation. Mais, faute de moyens, ils sont obligés de rester à la maison. C’est pour cette raison que Mme Ndiaye a plaidé pour la subvention des médicaments.
Elle a invité les membres de l’Association polyarthrite rhumatoïde du Sénégal à s’inscrire dans les mutuelles de santé pour bénéficier de soins de qualité. « Ce n’est pas une maladie rare, elle est bien connue », a insisté Mme Ndiaye, qui inscrit leur plaidoyer dans les politiques nationales de lutte contre les maladies non transmissibles.
Parmi les activités, cette association compte organiser « une caravane nationale de sensibilisation et de collecte des données, inscrire la maladie dans le programme et le budget national de la santé, faciliter l’accès aux soins et la prise en charge et inclure la maladie dans les politiques du handicap ».
LE SÉNÉGAL PLOMBÉ PAR LA RÉTENTION DE L’INFORMATION SANITAIRE
Après trois années de travail APHRC, l'African Population and Health Research Center sous l’égide du ministère de la Santé et de l’action sociale a lancé hier, lundi 14 avril, le rapport « Countdown Lancet » 2025.
Après trois années de travail APHRC, l'African Population and Health Research Center sous l’égide du ministère de la Santé et de l’action sociale a lancé hier, lundi 14 avril, le rapport « Countdown Lancet » 2025. Un outil qui permet de mesurer les progrès et défis en santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et en nutrition, la couverture des interventions sanitaires et la qualité́ des soins dans les pays à̀ revenu faible et intermédiaire.
La majorité des indicateurs en santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et en nutrition indiquent que la couverture des interventions sanitaires et la qualité́ des soins dans les pays à̀ revenu faible et intermédiaire, ont connu une baisse selon le rapport « Countdown Lancet » 2025, réalisé par l’APHRC. Les acteurs ont souligné que le rapport a pris en compte un certain nombre d'indicateurs, plus d'une vingtaine dans le monde, et a essayé de voir un peu où est-ce qu'on en est en rapport avec les objectifs de développement durable (Odd). « Malgré́ des avancées significatives depuis 2015, le rapport souligne un ralentissement alarmant après 2020, en raison de crises globales telles que la pandémie de Covid19, l'insécurité́ alimentaire, les conflits armés et le changement climatique. La priorité́ accordée ̀a la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (SRMNIA) ainsi qu’au financement de la nutrition a également diminué», renseigne le rapport lancé hier, lundi, en présence du ministre de la Santé et de l’action sociale à Dakar.
Pour le cas du Sénégal, l’Aphrc a évoqué : « nous avons identifié toutes les stratégies sur lesquelles le Sénégal doit s'appuyer pour continuer. Mais le Sénégal faisait face à un problème sérieux, un problème d'absence de données, d'évidence. Voyez-vous que ça fait presque deux ans que nous faisons face à la rétention. Maintenant, Dieu merci, tout est rentré dans l’ordre ». et d’ajouter : « ce rapport amène une batterie d'informations et de données qui vont pouvoir aider le Sénégal à ajuster les stratégies maintenant, rebudgétiser, mais surtout à être beaucoup plus efficace pour avoir plus d'impact ».
Au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), le ministre Ibrahima Sy a relevé que ce rapport vient à son heure pour appuyer les efforts déployés par les gouvernements africains, en particulier le gouvernement du Sénégal, pour soutenir les analyses nationales dans l'élaboration d'estimations nationales et internationales pour les principaux indicateurs sur la santé de la population maternelle néonatale, infantile et nutrition, que conduit le genre de l'équipe. « En privilégiant le renforcement des connaissances et des capacités analytiques de l'équipe et en travaillant étroitement avec les analystes, les institutions de santé publique, les instituts de recherche et les ministères de la santé montrent les voies d'un renforcement pérennisé du système de santé » a déclaré Dr Sy.
Et d’ajouter : « ces 20 dernières années, le monde a progressé pour améliorer la survie de l'enfant et des efforts considérables ont été consommés, non seulement pour atteindre l'objectif du millénaire pour le développement de 2015, relatif à l'adoption de la mort chargée maternelle de l'enfant. La santé de la mère et de l'enfant constitue l'une des préoccupations de santé publique dans le monde en général et dans la région africaine en particulier ».
Pour le ministre, la mortalité maternelle a atteint des niveaux inacceptables. Environ 287 000 femmes sont décédées pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020. Environ 87% des décès maintenant dans le monde, dont la plupart auraient pu être évités, sont survenus en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. « Le Sénégal a élaboré et mis en œuvre plusieurs plans dont l'objectif est de réduire la mortalité matérielle néonatale et d'infantilité. Aujourd'hui, notre pays est à un tournant décisif en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents » a-t-il fait savoir.
LE COLLECTIF DES ENSEIGNANTS DE L’ENDSS APPELLE A UNE REFORME URGENTE
L’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss) qui assure la formation des professionnels de santé au Sénégal et en Afrique, traverse une crise sans précédent, selon le collectif des enseignants dudit établissement
Le collectif des enseignants de l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss) a animé hier, lundi, un point de presse à Dakar pour réclamer de meilleures conditions de travail mais aussi la lumière sur la gestion de l’établissement avec des retards et arriérés de salaires notés.
L’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss) qui assure la formation des professionnels de santé au Sénégal et en Afrique, traverse une crise sans précédent, selon le collectif des enseignants dudit établissement qui a tenu un point de presse hier, lundi. Aux dires des camarades de Boubacar Diedhiou, cette situation est « alarmante » et résulte « d’un enchevêtrement de défaillances structurelles, de dérives administratives et d’atteintes graves à la transparence et à l’éthique institutionnelle » M. Diedhiou, président dudit collectif, a évoqué une gouvernance paralysée par l’absence de cadre réglementaire. « Depuis la publication du décret n°2023-347 érigeant l’Endss en faculté rattachée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), aucun décret d’organisation n’a été signé.
Cette situation crée un vide juridique et une dualité de tutelle entre le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) et le (Msas), rendant tout pilotage efficace impossible.
En parallèle, les organes collégiaux sont soit absents, soit marginalisés, concentrant le pouvoir décisionnel entre les mains d’une seule autorité, le Directeur ». M. Diedhiou a aussi fait ressortir des pratiques managériales en contradiction avec l’éthique administrative. Sur ce point, le collectif a déclaré : « plusieurs pratiques préoccupantes ont été relevées dont les nominations cumulatives incompatibles avec les règles de bonne gouvernance car un enseignant à la fois chef du personnel et chef des admissions et de la scolarité, la création de postes non réglementaires tels que responsable du recouvrement des recettes sans base légale, la suppression unilatérale des primes et indemnités, affaiblissant la motivation du corps enseignant».
Et d’ajouter une opacité inquiétante autour de la gestion financière : « malgré des recettes significatives générées par des concours, formations payantes, prestations, aucune traçabilité claire n’est assurée. En 2022, plus de 2 200 candidats ont payé chacun 10 000 FCFA pour un concours, sans que les fonds n’apparaissent dans le budget officiel. Les vacations sont plafonnées arbitrairement à 20 heures, peu importe le volume réel de travail, avec des paiements souvent incomplets voire absents ».
DES CONDITIONS DE TRAVAIL EN CHUTE LIBRE
Dans son point de presse, le collectif des enseignants de l’Endss a estimé qu’eux et les personnels administratifs subissent un environnement dégradé qui se matérialise par la réduction de moitié des effectifs enseignants qui était de 67 à 34 entre 2012 et 2025. L’absence d’équipements de base a aussi été notée avec une seule photocopieuse fonctionnelle, matériel pédagogique quasi inexistant en plus des contractuels et vacataires parfois non payés depuis des années. «Depuis 2012, plusieurs facteurs ont contribué à cette perte d’attractivité dont les réformes engagées sans feuille de route claire. Les logiques financières à court terme prenant le pas sur la mission pédagogique. L’absence de mécanismes de contrôle externe favorisant l’installation d’une gouvernance autocratique », a fait remarquer le collectif. Et de préconiser la signature du décret d’organisation pour une sortie de crise. « Nous appelons solennellement les autorités à signer dans les plus brefs délais le décret d’organisation de l’école, pour permettre son intégration définitive à l’Université Cheikh Anta Diop, de lancer un audit indépendant, condition indispensable à la restauration de la transparence et de la bonne gouvernance ».