La rencontre entre la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) et les partis politiques, légalement constitués, a vécu, avant-hier, dans un hôtel de la place. Il faut relever que sur les 131 formations invitées, seules 80 ont répondu à l’appel de la structure dirigée par Amadou Mahtar Mbow.
A la sortie de cette séance privée, puisque la presse était interdite d’accès, Mamadou Lamine Loum, Vice-président de la Cnri, a indiqué : «Nous avons eu une séance extrêmement fructueuse qui a permis à l’ensemble des partis politiques convoqués à prendre connaissance de la formule de travail qu’a proposée la Cnri et le format de travail qui va être décliné dans l’ensemble du pays». Selon lui, les partis politiques sont revenus sur la composition de la Commission et les méthodes qu'elle compte adopter.
A en croire le dernier Premier ministre du Président Abdou Diouf, «il s’agit, non pas de travailler sur des recommandations, en général, telles que les Assises l’ont dit et écrit, mais plutôt de rédiger des actes sur un projet de Constitution des lois organiques». «Les Assises nationales étaient une instance et un moment de réflexion sur les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays. Ici, il s’agit d’une simple question. Il s’agit de discuter pour les populations entre les porteurs d’enjeux et la Commission».
Tanor Dieng : «Il n'y a aucun intérêt à boycotter une démarche aussi importante, aussi inédite, aussi novatrice»
Réagissant au boycott du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de ses alliés, le Vice-président de la Cnri dira que «le Pds est un grand parti d’opposition et sa présence est remarquable». M. Loum n'en a pas moins souligné : «Tout le monde a reçu des convocations, par mail, par communiqué, par porteur, les autres sont revenus avec mention inconnue. Le Pds sera comme tous les autres partis qui ne sont pas venus. Les partis ne sont pas venus pour des raisons muettes. Tous les partis, qui ne sont pas venus, recevront l’appel du président de la Commission, qui a appelé à ne pas répéter les erreurs des Assises nationales, et à ne pas faire la politique de la chaise vide».
D'après Mamadou Lamine Loum, «le travail de la Cnri sera de faire en sorte que, plus que par le passé, l’opposition ait encore plus de pouvoir dans les assemblées élues, dans l’exercice de la démocratie de tous les jours et même dans le statut pour pouvoir prendre en charge les préoccupations de la minorité. Rien que sur cet aspect, le Pds et les partis alliés devraient participer à cette rencontre». «Si on s’en tient à cette seule raison, les partis viendront et participeront à l’exercice, parce qu’il en sortira une Constitution qui reflètera le point de vue nodale de la plupart des Sénégalais», a-t-il expliqué.
Quant à Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), il a dit ne pas être déçu du boycott de certains partis «Je ne suis pas déçu, parce que tout le monde n’a pas participé aux Assises nationales, notamment ceux qui étaient au pouvoir, malgré les appels du président Mbow. Ils n’étaient pas venus. Cette fois-ci, ils viendront participer, ou en tout cas, les populations qu’ils représentent, participeront à cette démarche inclusive et nationale», a-t-il affirmé. Avant de conclure : «Il n'y a aucun intérêt à boycotter une démarche aussi importante, aussi inédite, aussi novatrice».
Mamadou Aïdara Diop de la Sonatel demande à Mimi de fouiller dans les centrales syndicales
La traque des biens mal acquis ne doit pas uniquement concernée les anciens dignitaires de l’ancien régime libéral. Telle est la conviction de Mamadou Aïdara Diop, Coordonnateur de l’intersyndicale de la Sonatel, qui a invité, Aminata Touré, ministre de la Justice, samedi dernier, lors de la commémoration du deuxième anniversaire du 23 juin 2011, à fouiller dans les centrales qui, dit-il, fonctionnent de manière occulte.
«La traque des biens mal acquis concerne tout ceux qui ont eu des responsabilités dans ce pays y compris les responsables syndicales dans les
institutions sociales. Ce sont des institutions qui ont 50 milliards de réserve pour la Caisse de sécurité sociale, c’est plus ou un peu moins pour l’Institut de prévention sociale (Ipres)», a soutenu le Coordonnateur de l’intersyndicale de la Sonatel.
Dans sa réponse, la Garde des Sceaux a rassuré : «Tout ce qui concerne l’argent public doit être géré normalement et doit faire l’objet d’enquêtes s’il s’avère qu’il y a détournement». Non sans ajouter que la traque des biens mal acquis se poursuit.
Sur un autre registre, Mme Aminata Touré s’est prononcée sur l’indemnisation des victimes des manifestations du M23 sollicitées par les associations de droits de l’homme et des familles des victimes.
Sur ce, elle a soutenu que depuis l’année dernière une commission a été désignée pour indemniser les victimes, la procédure est enclenchée et elle suit son cours normal.
Revenant sur l’anniversaire du 23 juin, Aminata Touré espère que le Sénégal ne connaîtra plus jamais ce type de situation.
Les forces vives de la nation ont commémoré les événements du 23 juin dans la division. Si les leaders ont choisi la Raddho pour célébrer la «révolution citoyenne» par une exposition et projection de films, certains jeunes, dirigés par Abdourahmane Sow de la «commission orientations et stratégies» du M23, ont préféré manifester devant l’Assemblée nationale pour rappeler au chef de l’Etat ses engagements pris entre les deux tours de l’élection présidentielle.
Mais le jeune Abdourahmane Sow et ses camarades qui ne se reconnaissent plus dans les nouveaux habits et idéaux du M23, n’ont pas eu la possibilité de mettre en exécuter leur plan d’action devant la deuxième institution du pays. Ils ont été empêchés par les forces de police qui avaient érigé une ceinture de sécurité à l’Assemblée nationale.
Arrivés à la place Soweto vers 11 heures passées de quelques minutes, Abdourahmane Sow et sa bande ont été interpellés par les policiers avant de les jeter dans le panier de la salade. Au nombre de dix, ils sont conduits directement à la police de Plateau logée à quelques mètres de l’Assemblée nationale. Et même dans le panier de la salade, Abdourahmane Sow et ses camardes ont continué de scander : «Macky, on est toujours là».
Sur les motifs de l’arrestation, les jeunes de la «commission orientations et stratégies» soutiennent que c’est à cause de l’illégalité de leur marche.
Parmi les dix jeunes interpellés par les forces de l’ordre, on peut citer : Abdourahmane Sow, Birahim Faye et Bigué Diop du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Boura et Djiby Guissé de «Yoonu askan-wi», Galaye Dia du Rnd et des étudiants. Mais ils seront tous libérés par la suite. Non sans préciser qu’ils assument totalement les actes qu’ils ont eu à poser.
«Le peuple n’est pas encore satisfait»
MAMADOU MBODJ, COORDONNATEUR DU M23, PREVIENT MACKY SALL
Le M23 a commémoré, ce week-end, à la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), le deuxième anniversaire des événements du 23 juin qui avaient contraint l’ex-président de la République, Me Abdoulaye Wade, à retirer le ticket présidentiel instituant l’élection simultanée du président et du Vice-président de la République.
Pour cette année, les forces vives de la nation se sont réunies pour se dire, les yeux dans les yeux, la vérité.
Mamadou Mbodj, Coordonnateur du M23, a saisi la balle au rond pour rassurer que ledit mouvement compte poursuivre ses missions de veille, de sentinelle, de contre-pouvoir et de résistance populaire au besoin.
Les loups se présentent, aujourd’hui, en agneaux
Ce qu’il a réaffirmé devant le chef de l’Etat, Macky Sall, vendredi dernier, au Palais. «Nous avons dit au Président que le peuple attend des ruptures, que les critiques que nous avons commencées, nous allons les poursuivre, parce que nous avons un devoir de vérité envers le peuple. Il nous a entendus et entend nous rencontrer régulièrement pour mettre le doigt là où ça fait mal», a déclaré M. Mbodj avant de reconnaître que les effets déplorés par le pouvoir pour abréger la souffrance des Sénégalais sont insuffisants. «Il y a des efforts qui sont faits, mais c’est insuffisant. Ce que le peuple attend du gouvernement, ce n’est pas de faire un peu mieux que Wade, c’est faire totalement autre chose. C’est faire beaucoup plus. C’est ce que le peuple attend. Il y a des frémissements, mais le peuple n’est pas encore satisfait. C’est pour cela que nous sommes là pour critiquer le gouvernement, pour le pousser à faire mieux pour satisfaire les exigences du peuple».
Pour autant, le M23 apporte son soutien sans faille au gouvernement dans la traque des biens mal acquis. «Nous pensons qu’il y a des pressions fortes qui sont faites sur le pouvoir, aussi bien, à l’intérieur qu’à l’extérieur, et que le pouvoir ne doit pas reculer. Il faut que l’argent revienne et qu’on ne puisse plus sortir des milliards pour les planquer à l’étranger. Donc, notre démarche, elle est double. Il faut que l’argent revienne, mais il ne faut plus que l’argent sorte», a soutenu le coordonnateur.
Le ministre d’Etat, Abdoulaye Bathily, pour sa part, a invité le bureau national de coordination du M23 à ne pas se tromper de combat et de ne pas tomber dans le piège du Parti démocratique sénégalais (Pds). «Les loups qui ont ruiné notre pays, c’est eux qui se présentent, aujourd’hui, en agneaux», dira le Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld).
Mor Ngom : «Notre engagement d’hier est notre engagement d’aujourd’hui »
Abondant dans le même sens, Barthélémy Dias, leader des jeunesses socialistes, a souhaité que le M23 soit transformé en un cadre objectif de réflexion.
Devant les critiques formulées par des membres du M23, Mor Ngom, directeur de Cabinet du chef de l’Etat, est monté au créneau pour rappeler à chacun que, même si le pouvoir est exercé, aujourd’hui, de manière collégiale, il demeure indéniable que le peuple a élu un président qui se trouve être Macky Sall, qui définit la politique de la nation et ils sont là pour l’appliquer. «Notre engagement d’hier est notre engagement d’aujourd’hui. Nous sommes au côté du peuple, nous serons au côté du peuple et nous resterons parmi ce peuple là», a martelé l’ex-président de la Commission d’organisation du M23.
La cuisine des femmes de la République pour accueillir Obama en grande pompe...
La visite du Président des Etats-Unis d'Amérique au Sénégal tient beaucoup à coeur les autorités. Rien n'est laissé au hasard pour faire de cette visite historique de Barack Obama un succès total, notamment en ce qui concerne la mobilisation.
Pour faire revêtir à cet événement un cachet populaire, les femmes de la République ont déjà pris les devants. En effet, selon des sources concordantes, une importante réunion de coordination a eu pour cadre la Maison de la culture Douta Seck, en plein cœur de la Médina, jeudi dernier, de 17 heures 30 minutes à presque 22 heures. Une rencontre rehaussée par la présence de la première Dame, Marième Faye Sall. Ce qui renseigne davantage sur l'intérêt que le président de la République, Macky Sall, accorde à la visite de l'homme qui dirige la première puissance mondiale.
En dehors de cette dernière et de Pape Maël Thiam, Administrateur général de l'Alliance pour la République (Apr), cette rencontre a enregistré la présence, entre autres, de Marième Badiane, ministre d'Etat auprès du Président de la République et présidente des femmes «apéristes», des ministres Aminata Touré (Justice) et Aminata Mbengue Ndiaye (Elevage), d'Awa Guèye, première Vice-présidente de l'Assemblée nationale, de Mata Sy Diallo, présidente des femmes de l'Alliance des forces de progrès (Afp), de plusieurs communicateurs traditionnels.
L'objectif était de voir les voies et moyens pour relever le défi de la mobilisation, à l'occasion de la visite du Président américain, Barack Obama. Le dessein des femmes de la République est qu'il y ait une mobilisation exceptionnelle qui sera à la hauteur de l'événement.
A en croire nos interlocuteurs, la démonstration de force est prévue le jeudi 27 juin, 24 heures après la venue du Président Barack Obama. Et elle devrait avoir lieu en centre-ville (du boulevard de la République au Théâtre Daniel Sorano).
...Aminata Tall casse sa tirelire
La troisième personnalité de l'État, Aminata Tall, n'a pas participé à la rencontre tenue à la Maison de la culture Douta Seck, parce qu'elle était en mission officielle au Bénin. Mais, selon nos sources, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) compte apporter ses ingrédients pour que l'accueil qui sera réservé au Président américain, Barack Obama, soit inoubliable.
Dans ce dessein, l'ancienne égérie du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui veut prouver, une fois de plus, son soutien indéfectible et sa fidélité sans faille, a, d'après nos interlocuteurs, tout simplement cassé sa tirelire, pour une mobilisation exceptionnelle. De nombreux tee-shirts, casquettes et drapelets ont été confectionnés, et beaucoup de tambours-majors ont été mobilisés, pour assurer le spectacle.
Selon nos sources, Aminata Tall, qui a mis les petits plats dans les grands, a déjà activé sa base naturelle, le Baol, et a décidé d'associer tous les membres du Cese qui sont dans la région de Dakar.
A signaler que le jeune Mohamed Diallo, candidat à la mairie de Dakar-Plateau, a aussi sonné la grande mobilisation pour le compte de l'ancienne première magistrate de la ville de Diourbel. Il multiplie, depuis quelques jours, des rencontres, pour sensibiliser les jeunes et les femmes, par rapport aux enjeux de la visite du Président Barack Obama.
WASHINGTON, 23 juin 2013 (AFP) - La Maison Blanche a déclaré dimanche que ses pensées et ses prières vont vers Nelson Mandela après avoir appris que l'ancien leader sud-africain était dans un état critique, alors que le président Obama prépare un voyage en Afrique du Sud.
"Nous avons pris connaissance des dernières déclarations du gouvernement sud-africain sur l'état de santé critique de l'ancien président Mandela", a déclaré la porte-parole du Conseil national de sécurité Caitlin Hayden.
"Nos pensées et nos prières vont vers lui, sa famille et le peuple sud-africain", a ajouté Mme Hayden. Barack Obama doit entamer mercredi une tournée en Afrique au cours de laquelle il se rendra au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Mais le président américain s'en remettra à la famille de Nelson Mandela pour décider d'une éventuelle rencontre avec l'ex-président sud-africain, toujours hospitalisé.
Au moment où Barack Obama se rend pour la première fois en Afrique du Sud en tant que président américain, la santé déclinante de Mandela, 94 ans, hospitalisé depuis deux semaines pour une grave infection pulmonaire, rend une telle rencontre --très attendue depuis des années-- peu probable.
Le scandale des ministres et officiels au concert de la fête de la Musique de Youssou Ndour. Ils sont partis avec quelles voitures ? Les nôtres ? Youssou y a-t-il été avec sa sécurité privée ?
En tant que ministre de la République, il devait rester à équidistance de tous les musiciens ayant organisé des activités à l’occasion de la fête de la musique. Il aurait pu faire un tour de quelques manifestations représentatives au lieu d’en choisir une seule.
Et puis, il ne faut pas minimiser la perception de ces Sénégalais dans Wax sa Xalaat, qui sont scandalisés à l’idée qu’une autorité aussi haute qu’un ministre se mette à chanter.
«Macky n’apprécie pas le rythme du gouvernement qui est trop lent»
Le président Macky Sall n’est pas satisfait de la cadence du gouvernement selon le ministre conseiller Mahmouth Saleh parce qu’elle est «lente». Il l’a fait savoir, hier, à Fimela lors d’un meeting de Karim Sène.
(Correspondance) - Le meeting du président du conseil rural de Fimela non moins responsable apériste de la localité, Karim Sène, a servi de plateau pour le ministre conseiller du chef de l’Etat, Mahmouth Saleh, pour fustiger la gestion du gouvernement. Prenant la parole, hier, à Fimela suite au initiateur de la rencontre, M. Saleh par rapport aux attentes des populations, a fait savoir que «le rythme du gouvernement est trop lent». «Ce n’est pas acceptable. Et ça, le président Macky Sall ne l’aime pas. Il n’a pas mis en place un gouvernement pour faire de la sieste. Il a mis en place plutôt un gouvernement pour respecter ses engagements vis-à-vis des populations qui l’ont élu. Donc, nous l’exhortons à redoubler d’efforts, de cadences…», soutient-il.
Après ses attaques contre l’équipe du Premier ministre Abdoul Mbaye, il s’en est pris à Alioune Badara Cissé. «Il y a des gens au sein du parti qui veulent se mesurer au président Macky Sall. Alioune Badara Cissé, pour ne pas le nommer, fait le tour du monde pour se construire une légitimé. Tout le monde est libre de former sa formation politique. Mais qu’il le fasse ailleurs, hors de l’APR où seul Macky Sall reste le leader», soutient M. Saleh. Ainsi, il invite Alioune Badara Cissé à assumer son choix. «Il faut qu’il assume la rupture. Qu’il ait le courage où s’il ne l’assume pas, le parti va se donner les moyens de défendre son président contre tous les usurpateurs d’où qu’ils viennent y compris en notre sein», averti M. Saleh. Ainsi, devant une foule surexcitée, il a exhorté les militants à se mobiliser et à se dresser en sentinelle.
Pour ce qui est de certains alliés qu’il appelle «ennemis du dehors», Mahmouth Saleh dira ceci : «Il y a des gens qui se considèrent comme des alliés. Chaque jour, ils ne visent qu’à déstabiliser le régime de Macky Sall. Ils développent des stratégies pour anéantir le régime en place. Ces derniers temps, un soi-disant responsable politique (ndlr, Idrissa Seck) a revendiqué pour le compte d’un parti auquel il n’appartient pas, un mandat de 5 ans pour le président de l’Assemblée nationale». À l’en croire, Idrissa Seck a fait cette proposition uniquement pour créer la discorde au sein de la mouvance présidentielle. «Alors de quoi je me mêle ?», clame-t-il.
Auparavant, l’initiateur du meeting, Karim Sène, président du conseil rural de Fimela, non moins membre du conseil économique, social et environnemental a remercié ses militants. «Très peu de responsables politiques sont capables d’une telle mobilisation. Certains se cachent derrière le président Macky Sall. Ce n’est pas normal. Le chef de l’Etat doit les chasser», lance Mbatte Fall.
Selon le Premier ministre Abdoul Mbaye, Koukoy Samba Sagna n’est pas Sénégalais. Mais les documents administratifs produits par les droits de l’hommiste prouvent que l’auteur du coup d’Etat en Gambie contre Daouda Kaïraba Diawara en 1981 est bien sénégalais.
Doudou Mouhamed Sagna, alias Koukoy Samba Sagna, doit être enterré aujourd’hui vers 17 heures au cimetière musulman de Yoff à Dakar. Mais celui qui a délogé du palais l’ancien président gambien Daouda Kaïraba Diawara en 1981 avant d’y être chassé lui aussi par l’armée sénégalaise, fait parler de lui. En effet, alors que sa dépouille attend d’être enseveli, l’Etat du Sénégal et les organisations de défense de droit de l’homme nourrissent une polémique sur la nationalité sénégalaise de feu Koukoy.
Déjà, son expulsion par les autorités sénégalaises vers le Mali le 12 avril 2013 a été vivement dénoncée par la section sénégalaise d’Amnesty International qui avait émis des inquiétudes sérieuses quant à son état de santé et sa sécurité en terre malienne. Un mois après son expulsion, Koukoy qui semblait gêner l’actuel président gambien Yaya Jammeh est décédé au pays de Diouncounda Traoré. C’est après moult tractations que l’Etat du Sénégal a diligenté le rapatriement de son corps à Dakar où il sera enterré aujourd’hui. D’ailleurs, selon une source proche du dossier, l’Etat a décaissé en catimini trois millions de francs Cfa pour convoyer le corps sur Dakar. «Deux millions 100 mille ont été dépensés et les 900 mille restants remis à la famille du défunt à Dakar», précise la source.
Le Premier ministre, Abdoul Mbaye a, à la radio nationale (Rts) soutenu samedi soir que Koukoy n’a pas la nationalité sénégalaise. Ce qui provoqua la réaction des organisations de défense de droits humains notamment Amnesty International par la production de documents prouvant la nationalité sénégalaise de l’auteur du coup d’Etat gambien en 1981 et qui a coûté la mort à une dizaine de soldats sénégalais envoyés en sauvetage du régime de Kaïraba Diawara.
En effet, les droits de l’hommiste ont produit la pièce d’identité nationale sénégalaise de Koukoy, délivrée le 10 juin 2009 par la Sûreté nationale sénégalaise et portant le nom de Doudou Mouhamed Sagna (voir facsimilé). Tout comme ils ont produit le certificat de nationalité sénégalaise délivrée à Doudou Mouhamed Sagna par le Tribunal départemental Hors Classe de Dakar le 5 avril 2006. Même si sur ce document, Koukoy est né le 1er janvier 1958 au lieu du 14 janvier 1958 tel que cela figure sur sa pièce d’identité. De même, le sauf-conduit qui lui a été délivré le 12 avril 2013 par la police sénégalaise lors de son expulsion vers le Mali mentionne qu’il est de nationalité sénégalaise.
Pour toutes ces raisons, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) trouve qu’il «est regrettable qu'à l'heure des prières et du recueillement pour le repos de l’âme du disparu que Monsieur le Premier Ministre ait cru devoir polémiquer et surtout tenter de discréditer les organisations de défense des droits de l'Homme dont le seul crime aura été d'opposer à l’État du Sénégal ses propres documents officiels et les dispositions du droit international.»
Mieux s’interroge la LSDH : «Comment se fait-il que le Premier ministre ait pu dire de façon péremptoire que Doudou Mouhamed Sagna, alias Koukoy, n'a jamais eu la nationalité sénégalaise et que le Sénégal n'expulsera jamais ses nationaux ?» En réponse, l’organisation dirigée par Me Assane Dioma Ndiaye déduit qu’«à ce niveau de responsabilité», le Premier ministre aurait dû s’informer «auprès des services de renseignements sénégalais avant de faire une déclaration aussi grave qui entame aujourd’hui fortement la crédibilité de l’État du Sénégal ?»
AMNESTY SÉNÉGAL PRÉSENTE UNE COPIE DE LA CARTE D'IDENTITÉ SÉNÉGALAISE DE KOUKOÏ SAMBA SANYANG
DES PREUVES QUI SEMBLENT CONTREDIRE LE VIRULENT DÉMENTI DU PREMIER MINISTRE ABDOUL MBAYE
Dakar, 23 juin (APS) – Le responsable de la section sénégalaise d’Amnesty international a rendu publique dimanche une copie de la carte nationale d’identité (CNI) sénégalaise de l’ex-putschiste gambien, Koukoï Samba Sanyang, décédé mardi à Bamako.
Sur ce document, on peut lire : Doudou Mahamed Sagna né le 14 janvier 1958 à Dakar, domicilié à la Cité millionnaire. Cette carte d’identité, établie le 10 juin 2009 sous le numéro d’identification nationale 1757 1986 03496, est valable jusqu’au 10 juin 2019.
Dans les pièces fournies par Seydi Gassama figure également le sauf-conduit qui lui a été délivré le 10 juin 2013 par la police nationale sénégalaise lors de son expulsion de Dakar vers Bamako.
L’ex-putchiste gambien Koukoï Samba Sanyang, décédé mardi à Bamako (Mali), n’avait pas la nationalité sénégalaise, a précisé samedi le Premier ministre Abdoul Mbaye, soutenant que "le président de la République ou son gouvernement n’expulseront jamais un citoyen sénégalais".
Expulsé récemment du Sénégal, Koukoï Samba Sanyang avait rejoint Bamako, la capitale du Mali, où il est décédé des suites d’une maladie. Il était l’auteur du coup d’Etat de 1981 contre le président gambien Dawda Jawara, qui a été réinstallé dans ses fonctions par l’Armée sénégalaise.
L’ex-putschiste avait séjourné dans plusieurs pays africains, avant de se retrouver au Sénégal où il vivait dans une discrétion presque totale. ’’Koukoï Samba Sanyang n’a pas la nationalité sénégalaise. Prouvez-le. Demandez à ceux qui le soutiennent de prouver sa nationalité sénégalaise", a déclaré M. Mbaye, invité de l’émission "Questions d’actualité" de Radio Sénégal.
’’Le président de la République ou son gouvernement n’expulseront jamais un citoyen sénégalais. C’est impossible", a-t-il soutenu. Des responsables d’organisations sénégalaises de défense des droits de l’homme soutiennent que M. Sanyang avait la nationalité sénégalaise et accusent le gouvernement d’avoir expulsé un citoyen du pays.
Selon Abdoul Mbaye, qui a prié pour le repos de son âme, le défunt s’appelait Doudou Mohamed Sagna alias Koukoye Samba Sanyang. "Il n’a pas la nationalité sénégalaise. Que l’on me prouve le contraire !" a insisté le Premier ministre. "Il n’a toujours pas vécu au Sénégal. Il faisait des va-et-vient" entre le Sénégal et la Gambie, a-t-il affirmé.
"Il circulait beaucoup. On ne peut pas tout dire. Vous ne connaissiez pas les activités secrètes de Koukoï Samba Sanyang", a encore dit Abdoul Mbaye, soulignant qu’"on ne peut pas [tout dire des] motifs" de son expulsion du Sénégal.
Le Premier ministre a salué "la décision prise par le chef de l’Etat, qui a consisté à permettre [que le corps du défunt] revienne au Sénégal, pas loin de son pays, la Gambie, pour y être enterré".