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1 mai 2025
Éducation
LE COURS DU PROFESSEUR THIARÉ
Dans cet entretien à cœur ouvert avec Le Quotidien, le recteur de l’université Gaston Berger de Saint-Louis évoque la situation compliquée que traverse l’institution
Dans cet entretien à cœur ouvert avec Le Quotidien, le recteur de l’université Gaston Berger de Saint-Louis évoque la situation compliquée que traverse l’institution. Déterminé à faire appliquer le plan de reprise graduelle des cours retenu par l’Assemblée de l’Université, car pour lui il ne saurait en être autrement sous peine de transgresser les règles de fonctionnement de l’université. Il invite les étudiants à lever leur mot d’ordre de grève, à retourner dans les amphis pour ensuite poursuivre les négociations afin de sauver l’année. Pour le Pr Ousmane Thiaré, l’université ne peut pas être un espace de non droit où une communauté exerce la violence sur les autres. Toutefois, il écarte pour le moment tout recours à l’usage de la force pour faire reprendre les enseignements.
Quelle analyse faites-vous de la situation qui prévaut en ce moment à l’Ugb avec la reprise avortée du 1er septembre ?
L’université Gaston Berger de Saint-Louis avait prévu sa rentrée le 1er septembre passé. Une des composantes de l’université que sont les étudiants n’a pas répondu à l’appel parce qu’ils disent ne pas être d’accord sur les décisions prises par l’Assemblée de l’Université.
Pouvez-vous revenir sur les décisions fortes prises par l’Assemblée de l’Université pour définir les modalités de la reprise ?
Le président de la République avait pris la décision de fermer les universités le 14 mars et dès le lendemain ou deux jours après, nous avons pris un arrêté pour demander à nos enseignants d’essayer de poursuivre les cours en ligne pour faire en sorte qu’il y ait un maintien du lien pédagogique avec les étudiants. Nous l’avons fait avant que le ministre ne nous demande de le faire. Sur ce plan-là, il y a eu beaucoup d’avancées, il y a des Ufr qui ont vraiment évolué dans les enseignements, notamment l’Ufr 2S dont les cours sont presque terminés. Il ne leur reste qu’à faire les évaluations. Ça, ce sont des choses qu’il faut noter dans le bon sens.
Ensuite, quand nous sommes arrivés au mois de mai, nous avons mis en place à l’Ugb, une commission sanitaire dont la composition est large et inclusive. Elle comprend à la fois des membres du Rectorat, des médecins du Rectorat et du Crous, des syndicats d’enseignants et du Personnel administratif, technique et de services (Pats), les étudiants étaient aussi représentés. Cette commission était dirigée par le professeur Ndèye Méry Badiane qui est enseignante-chercheure chez nous, spécialiste des maladies infectieuses et qui dirige le Comité régional de lutte contre la pandémie dans la région Nord.
Avec cette commission sanitaire, l’objectif c’était de nous donner des recommandations sur le retour en présentiel, de mettre en place un protocole sanitaire sur lequel nous devions nous baser pour reprendre en présentiel. Cette commission a tenu plusieurs réunions, moi-même j’ai participé quasiment à toutes les réunions organisées par la commission.
A partir du moment où nous devions définir les modalités de reprise en présentiel, il fallait surtout travailler avec le Crous pour voir le nombre de lits disponibles parce qu’il fallait aussi prendre en compte le respect des mesures de distanciation physique. Le Crous nous a dit que pour une reprise en présentiel sécurisée, il fallait faire revenir dans un premier temps 4500 étudiants, ce qui représente 38% des effectifs. A partir de ce moment nous avions demandé à toutes les Ufr de se réunir et de faire venir 38% de leur effectif. Il appartenait à ce moment à chaque Ufr de définir les cohortes qu’il faut faire revenir les unes après les autres.
Dans ce protocole, chaque Ufr a défini un plan de reprise très clair qui ne laisse aucun niveau en rade et qui est basé sur le niveau d’avancement avant l’arrivée de la pandémie. C’est ce qui a été fait. Ensuite, nous avons pris tous ces plans de reprise et avons tenu l’Assemblée de l’Université dans laquelle nous avons eu une discussion pendant 7 heures sur le sujet. Au cours de cette Assemblée de l’Université, des mesures ont été prises. L’Assemblée de l’Université a décidé de suivre les recommandations de la commission sanitaire, de faire revenir 4500 étudiants dans un premier temps, et en même temps aussi de continuer les cours en ligne pour les niveaux dont le retour en présentiel n’était pas encore envisagé, c‘est important de le souligner.
Parmi les autres mesures que nous avons mises en place, nous avons installé une commission en interne composée par les directeurs de la Scolarité et le chef du Service pédagogique dirigé par le professeur Baal dont le rôle était de discuter avec le Crous pour rendre les programmations fluides parce que ce sont des cohortes qui viennent les unes après les autres et qu’il va falloir faire un travail huilé.
Le ministre nous a aussi remis 74 000 masques que nous allons distribuer à tout le personnel y compris les étudiants. Nous avons aussi identifié des salles de tri au Crous et au Rectorat pour la prise en charge des cas suspects. Nous avons désinfecté le Crous, desinsectisé et désherbé. Tout était donc fin prêt, mais malheureusement nous n’avons pas pu démarrer les activités pédagogiques.
Que répondez-vous aux étudiants qui disent n’avoir pas été associés à l’élaboration du plan de reprise ?
Moi je suis vraiment étonné par cette question pour une simple raison, dans toutes les instances de décisions de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, les étudiants sont représentés. Souvent la question sur laquelle on discute, ce sont les questions pédagogiques. Dans les questions pédagogiques, le processus part d’abord de la section, ensuite les conseils d’Ufr et l’Assemblée de l’Université, et dans toutes ces instances les étudiants sont représentés et ont une voix.
Les étudiants disent être ouverts au dialogue. Ils ont d’ailleurs proposé leur propre plan de reprise. En avez-vous eu connaissance et comment avez-vous accueilli leurs propositions ?
Personnellement, j’ai reçu ce plan de reprise des étudiants. C’est un courrier qui m’a été adressé au même titre qu’aux directeurs d’Ufr. Et dans mon rôle de recteur quand je l’ai reçu, je l’ai envoyé, je l’ai fait suivre à tous les directeurs d’Ufr parce que simplement il faut comprendre que ce sont des questions pédagogiques sur lesquelles les Ufr ont une large autonomie. Il ne m’appartient pas en tant que recteur de juger dans un sens ou dans un autre le plan de reprise. C‘est pourquoi avant même que le plan de reprise ne me soit proposé j’ai demandé aux directeurs d’Ufr de rencontrer les délégués des étudiants dans les Ufr. Ces rencontres devaient permettre d’expliquer aux étudiants le plan de reprise retenu par l’Assemblée de l’Université, mais de les rassurer aussi pour leur dire que tout est mis en œuvre pour sauver l’année universitaire.
Les enseignants sont engagés, le personnel administratif est là, tout le monde est engagé pour vraiment faire en sorte que l’année universitaire soit sauvée à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Je peux comprendre les inquiétudes des étudiants sur le plan de reprise mais moi je leur ai dit que des discussions peuvent bien avoir lieu mais pendant ce temps, il faut lever le mot d’ordre, rejoignez les salles de classe, les amphithéâtres et continuez les discussions. Chaque Ufr a proposé un plan de reprise, s’il s’avère que dans ces plans de reprise, il peut y avoir des réaménagements, moi, je suis convaincu que les Ufr vont se réunir pour les apprécier, l’université a toujours fonctionné comme ça.
D’ailleurs si nous regardons les plans de reprise, il y a des Ufr qui ont fait des programmations jusqu’au mois de janvier. Rien n’est fermé mais aujourd’hui on est en train de tout perdre. On a fait 10 jours de grève et c’est vraiment au détriment des étudiants.
On vous a entendu dire que les délibérations de l’Assemblée de l’Université sont applicables à tous, même si les étudiants avaient exprimé leur désaccord par rapport au plan de reprise adopté. Cela veut-il dire que vous ne reviendrez pas sur la décision de faire reprendre les cours graduellement ?
Il faut que les gens comprennent le mode de prise de décisions à l’université Gaston Berger. A l’université l’instance suprême c’est l’Assemblée de l’Université. Quand il y a des questions pédagogiques, ce n’est pas le recteur qui les traite. Les questions pédagogiques sont traitées à partir des Ufr. Donc, le processus part des sections en passant par les conseils d’Ufr pour aboutir à l’Assemblée de l’Université. Mais une fois que les décisions sont prises, le recteur est membre de l’Assemblée de l’Université mais j’ai des compétences libres, je n’ai qu’une seule voix à l’Assemblée de l’Université. Moi, mon rôle quand les décisions sont prises à l’Assemblée de l’Université, c’est de les mettre en œuvre. Maintenant, dans la mise en œuvre si l’on se rend compte qu’il y a des difficultés, si l’on se rend compte qu’il y a des réaménagements à faire, moi je suis persuadé comme je l’ai dit que les Ufr vont apporter les corrections.
Sur ce plan-là, il n’y a pas d’ambiguïté, si vous voulez savoir si les décisions sont bonnes ou pas il faut démarrer l’exécution, exécutons d’abord. Vous démarrez d’abord l’exécution de ces décisions et ensuite on fait l’évaluation. Mais vous ne pouvez pas dire que vous n’êtes pas d’accord, vous ne reprenez pas les cours et vous voulez négocier avec l’administration. Mais dire que le recteur doit revenir sur les décisions de l’Assemblée de l’Université, c’est ne pas connaître le mode de fonctionnement des organes de l’université.
Beaucoup d’observateurs considèrent que si cette situation perdure, l’Ugb va perdre son statut d’université d’excellence. Est-ce votre sentiment ?
L’université Gaston Berger garde encore son label d’excellence malgré tous les soubresauts, malgré toutes les difficultés que nous avons de temps en temps. Nos étudiants sont bien formés, ils s’insèrent bien dans le marché du travail, dans les concours nationaux ils nous donnent beaucoup de satisfaction. Maintenant comme vous le savez, s’il y a des perturbations de temps en temps, ça peut affecter de façon négative les performances de l’université. Ça, nous ne le souhaitons pas. Nous avons des acquis et je pense que ces acquis devront être préservés pour que l’université Gaston Berger continue d’être une université d’excellence.
Peut-on en arriver à ce que vous demandiez à l’Etat de vous donner les moyens de faire reprendre les cours pour les étudiants qui le désirent, par la réquisition des Forces de l’ordre, par exemple ?
Ce que vous êtes en train de dire c’est une loi qui date du 24 novembre 1994. C’est la loi sur les franchises et libertés universitaires. Dans cette loi, il y a deux dispositions, notamment les articles 4 et 5, qui définissent dans quelles conditions le recteur peut faire intervenir les Forces de l’ordre. Il est dit dans cette loi que le recteur, avant de faire intervenir les Forces de l’ordre, doit demander l’avis de l’Assemblée de l’Université, doit réunir l’Assemblée de l’Université. Et dans certaines conditions l’Assemblée de l’Université peut être réunie en formation restreinte.
Dans l’autre disposition, il est dit qu’en cas d’urgence, le recteur peut faire intervenir les Forces de l’ordre mais il doit informer sans délai l’Assemblée de l’Université. Moi je ne souhaite pas qu’on en arrive là, l’université est un lieu de pensée intellectuelle, de réflexion, pas un lieu où il doit y avoir de la violence. C’est quelque chose qu’il faut bannir.
Nous avons connu la violence, il y a deux ans. Nous avons quand même réussi à stabiliser les choses et depuis un moment on n’a pas entendu de problème à l’université Gaston Berger. Nous avons eu la chance aussi avec toutes les composantes de l’université de stabiliser le calendrier universitaire. S’il n’y avait pas la pandémie, nous aurions fini le premier semestre au mois de mars.
Avec cette grève, le planning risque d’être chamboulé. Quelles alternatives vous pourrez proposer ?
Nous avons perdu 10 jours de grève aujourd’hui et cela représente beaucoup d’heures de cours. Les enseignants et le personnel administratif sont engagés, un enseignant me disait hier qu’on peut même programmer ses cours à partir de 7 heures du matin. C’est pour vous montrer le degré d’engagement des enseignants parce que nous avons perdu une année en 2018-2019, on ne peut pas se permettre d’en perdre une autre. Mais aussi à l’endroit des étudiants, ils doivent comprendre que l’année universitaire n’est pas extensible à souhait. On a un calendrier défini, nous devons penser à l’année universitaire 2020-2021 et nous devons accueillir de nouveaux bacheliers dans de bonnes conditions. Ils sont d’égale dignité par rapport aux étudiants qui sont là.
MULTIPLE PHOTOS
NON À L’ALIENATION D’UN PATRIMOINE DE L’ÉDUCATION
Qui a intérêt à la vente du CNRE ? La vente du patrimoine public sans l’autorisation de l’Assemblée Nationale est-elle légale ? PLAIDOYER DES OSC ACTIFS DANS LE DOMAINE DE ÉDUCATIF
SenePlus publie ci-desosus, le plaidoyer d'une dizaine d'organsiations de la société civile actives dans le domaine éducatif, à propos de la vente du centre national de ressources éducationnelles (CNRE).
"Nous, organisations de la société civile actives en éducation que sont : la Coordination Nationale des Opérateurs en Alphabétisation du Sénégal (CNOAS), la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Éducation Publique (COSYDEP), le Conseil des Organisations Non Gouvernementales d’Appui au Développement (CONGAD), la Coalition Nationale pour l’Éducation pour Tous (CNEPT), la PAALAE, l’ONG ANAFA, l’Union pour la Solidarité et l’Entraide (USE), ALPHADEV, l’ONG DEFI et le CNEAP, sommes très offusquées par la cession des locaux du Centre National de Ressources Éducationnelles (CNRE).
Les locaux du CNRE qui constituent le lot N°13 177/GR ex 18 951/GD, sis à Mermoz Pyrotechnie, ont été vendus par la Société nationale de Recouvrement (SNR) à la SARL « Abou Abass » par acte notarié dressé les 15 et 23 avril 2019 par maître Hadjarat Aminata Guèye Fall, notaire à Dakar.
Rappel historique du processus de création du centre national de ressources éducationnelles (CNRE)
Le CNRE a été mis en place dans le cadre de la politique nationale pour l’éradication de l’analphabétisme et la promotion des langues nationales. Le ministère en charge de l’alphabétisation de l’époque a été partie prenante à toutes les étapes de la mise en place du CNRE. Il a soutenu la création du CNRE du début à la fin, lors des rencontres de consultation, de réflexion et de restitution. Il a entériné, encouragé et réitéré son engagement à la création d’une association de droit privé, autonome, pérenne et paritaire.
Dans le plan de gestion PAPA I (juillet 1997) présenté au Comité conjoint ACDI-MDCEBLN, le CNRE est une composante du Projet d’Appui à la Politique d’Alphabétisation (PAPA).
Trois études décisives ont été financées par le PAPA et présentées aux réunions du comité conjoint. Les différentes parties prenantes ont reçu l’information et les documents remis aux concernés.
Le CNRE est présenté comme étant une agence d’exécution technique et financière du PDEF.
Il est envisagé, dans ce document, de transformer le CNRE en agence de financement de l’alphabétisation à l’instar d’autres pays comme le Burkina Faso, le Mali ou la Cote d’ivoire.
Le projet de statut du CNRE dégage les principes suivants : autonomie, partenariat, flexibilité, décentralisation, gestion privée, compatibilité avec les procédures des partenaires au développement.
Un cadre organisationnel a été proposé.
Le protocole d’entente du 7 Août 2002, PAPA II (2002-2006)
Ce protocole signé et approuvé par les parties Sénégalaise et canadienne reprend les conclusions des études citées.
Ce protocole décrit le projet, notamment la structuration paritaire.
L’intitulé de la composante 2 est : « Appui aux structures de partenariat national ».
Le PAPA II a bénéficié d’un financement de 19 145 000 $ et d’une contribution sénégalaise de 957 250 000 de FCFA, soit environ 10 % de l’enveloppe du projet.
La contribution du gouvernement du Sénégal devait prendre la forme de ressources humaines et matérielles, notamment la mise à disposition de locaux et l’affectation du personnel nécessaire audit projet, en plus des aspects administratifs habituels et de sa participation aux différents comités décisionnels du projet, dont les comités conjoints.
Le processus de validation à partir de 2004 :
Choix du consortium regroupant « Oxfam Québec » et « Groupe Conseil CAC International ».
Le Ministère de l’alphabétisation, à travers son Directeur de cabinet et le Directeur du PAPA, ont participé à la sélection de l’agence canadienne d’accompagnement (ACA) en 2003.
La tenue d’une mission de démarrage en janvier 2004, d’une autre de diagnostic et de planification sanctionnée par une rencontre publique de débriefing et de restitution en présence de différents acteurs notamment les représentants de l’ambassade du Canada, du Ministère de l’alphabétisation et des langues nationales, du personnel du CNRE.
La rencontre du 7 avril 2004 ayant permis aux participants de valider le contenu des présentations qui peuvent se résumer ainsi :
Statut du CNRE : Association reconnue d’utilité publique régie par le droit privé
Membership : Principe de représentation paritaire (égalitaire)
Membres fondateurs : 3 catégories à savoir l’État, la société civile et les associations des élus mais aussi le secteur privé.
La lettre d’invitation du ministre portant création du CNRE N° 000542/MDCALNF/DC du 3 novembre 2005 indique que le CNRE agira à titre d’agence d’exécution technique et financière des programmes dotés d’un statut d’association à but non lucratif, de droit privé, reconnue d’utilité publique, pérenne et autonome.
De plus, le mode d’organisation et de fonctionnement du CNRE valorisera le partenariat tant souhaité entre l’État, la Société civile et le Secteur privé.
Dans le document explicatif, il est fait mention du statut d’association à but non lucratif, de droit privé avec les organes de gouvernance que sont l’Assemblée générale composée de trois catégories d’acteurs et d’un Conseil d’administration de membres élus en assemblée générale constitutive à base paritaire.
Dans le cadre du Comité conjoint de décembre 2004, présidé par le Ministre de l’alphabétisation, un plan d’exécution global a été adopté par la partie sénégalaise et canadienne. L’appui au développement organisationnel du CNRE y figure, avec entre autres activités :
consolidation du CNRE comme structure intermédiaire entre l’État et les opérateurs en
Alphabétisation dans le cadre de la stratégie du « faire faire » ;
fonctionnement du CNRE à titre d’agence d’exécution financière et technique de programmes d’éducation non formelle.
Plan de travail consolidé en 2005
Le plan de travail a été adopté en décembre 2004 par les parties sénégalaise et canadienne au cours d’une séance de travail présidée par le Ministre en charge de l’alphabétisation.
Il est retenu la mise en place du CNRE avec ses organes de gouvernance installés sur la base d’une représentation paritaire.
A la session de travail avec le ministre en charge de l’alphabétisation du 31 août 2005, celui-ci a offert ses services pour accélérer la procédure de la reconnaissance légale et l’obtention du statut d’utilité publique
Importance du centre national des ressources éducationnelles (CNRE) dans
le sous-secteur de l’éducation non formelle (ENF)
Le CNRE, une rupture de consensus
L’État du Sénégal, à travers son ministère de l’alphabétisation, a pris la décision de remettre en cause les consensus construits et les engagements qu’il avait pris auprès du partenaire financier (la coopération canadienne), des organisations de la société civile et du secteur privé. Cet engagement était de mettre le CNRE sous la forme d’une association de droit privé, qui agit à titre d’agence d’exécution technique et financière, sur une base paritaire (État, OSCs et Secteur privé).
Le choix d’en faire une structure du ministère a freiné l’élan des acteurs mais aussi les attentes de booster durablement le financement du sous-secteur non formel.
Toutefois, les organisations de la Société civile ont continué à mener un plaidoyer pour le retour aux consensus mais cette nouvelle situation imposée par l’État n’a pas émoussé l’ardeur des OSC pour faire avancer la cause de l’Éducation non formelle.
De l’importance du CNRE
Le CNRE est le fruit de la coopération sénégalo-canadienne ; il constitue le second pied du sous-secteur de l’Éducation de Base des Jeunes et des Adultes analphabètes (EBJA) dont les missions principales fixées par l’État sont :
de mobiliser les ressources financières, matérielles et humaines pour la mise en œuvre des programmes et activités du secteur de l’Éducation, notamment de l’EBJA ;
d’appuyer les actions de formation et de renforcement de capacités des personnels de l’Éducation, notamment du sous-secteur de l’EBJA ;
de promouvoir le partenariat avec la Société civile, les collectivités territoriales, le Secteur privé et les partenaires au développement ;
de réaliser des actions de recherche et de capitalisation pour l’Éducation, notamment du sous-secteur de l’EBJA ;
de centraliser, de préserver, d’exploiter, de valoriser et de diffuser toutes productions et ressources éducatives ;
de servir de cadre pour l’organisation matérielle des activités et rencontres du secteur de l’Éducation ainsi que des secteurs relevant d’autres ministères.
L’extrême insuffisance des ressources financières dans le sous-secteur de l’alphabétisation a fortement valorisé l’apport du CNRE même s’il n’est pas substantiel dans le financement du secteur. En effet, les ressources financières dans le cadre de sa fonction de service ont permis de pallier certains manquements.
En vendant les locaux du CNRE, qui est le seul extrant de tous les projets et programmes d’Alphabétisation, on prive ainsi le sous-secteur de l’Alphabétisation, de l’Éducation Non Formelle (AENF) de son appui essentiel. Ce centre a d’ailleurs servi tout le secteur de l’éducation qui manque cruellement de locaux.
Le CNRE est un outil très important dans le dispositif en tant que structure d’appui et d’accompagnement des politiques publiques en matière d’éradication de l’analphabétisme et de promotion des Langues Nationales dans une dynamique de renforcement de la déconcentration et de la décentralisation.
Le CNRE est aussi un espace de ressources pour la promotion et la valorisation des langues nationales, un cadre partenarial de mobilisation de différentes familles d’acteurs. Il revient aussi au CNRE de mobiliser des ressources financières pour contribuer à l’alphabétisation des 54,6 % de sénégalaises et sénégalais qui ne savent lire, ni écrire dans aucune langue
Les organisations de la société civile, se demandent d’ailleurs comment l’État a pu vendre son propre bien à un tiers alors que ce dispositif constitue un pilier stratégique en vue de l’éradication de l’analphabétisme.
Processus de cession du CNRE
Les locaux de l’actuel CNRE appartenaient à un monsieur qui avait un contentieux avec la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS). Ces locaux ont d’abord abrité l’Ambassade du Zimbabwe, ensuite ont servi de résidence au Président Hissène Habré avant d’être cédé au Projet d’Appui au Plan d’Action (PAPA) comme un des éléments de la contrepartie sénégalaise. Il devint ainsi son extrant en 2006 avec la fin de ce projet.
Depuis 2015, la Société nationale de Recouvrement (SNR) a cherché à récupérer les locaux du CNRE mais les multiples tentatives n’ont pas abouti. Il est fort probable que les autorités en charge du secteur de l’Éducation aient été informées du problème et le cas échéant ont dû prendre des mesures afin d’annihiler les initiatives de la SNR.
Plusieurs lettres relatives au processus de vente ont été écrites par la SNR et les structures du Ministère de l’éducation concernées ont bien reçues les informations.
En 2018, l’avis de vente du patrimoine du CNRE par la SNR a été publié par le journal ‘‘le Soleil’’.
En avril 2018, l’État, à travers la (SNR), par acte notarié, a cédé le patrimoine du CNRE qui constitue le lot N°13 177/GR ex 18 951/GD, sis à Mermoz Pyrotechnie, à la SARL Abou Abass,
Cet acte notarié est dressé les 15 et 23 avril 2019 par maître Hadjarat Aminata Guèye Fall, notaire à Dakar à la société Aboul Abass / SARL pour un montant de 382 millions francs Cfa pour une superficie de 868 m².
En août 2019, l’acte notarié est dressé et l’ordonnance de référé du 19 août 2019 du tribunal de grande instance hors classe de Dakar signifiait au CNRE son expulsion des locaux qu’il occupe depuis sa création.
Cet acte est publié au journal officiel le 07 août 2019.
La tentative de l’expulsion du CNRE de ses locaux a été mise à exécution le jeudi 26 décembre 2019 et une mesure suspensive due à l’intervention du ministre de l’Éducation nationale a permis au personnel du CNRE de continuer à occuper les locaux.
En 2020 le processus d’expulsion est réactivé et d’après plusieurs sources, la date limite du 23 juillet est fixée pour libérer les locaux.
Il est à souligner que l’avis des organes de gestion du CNRE n’a pas été requis sur la décision de vente et il en est de même de celui du Ministère de l’Éducation nationale, à notre connaissance.
IV. Préoccupations et questionnements
Les locaux de l’actuel CNRE faisaient partie de la contrepartie sénégalaise dans le cadre du financement du Projet PAPA. Des travaux y ont été effectués à deux reprises d’abord pour une adaptation des locaux aux besoins du projet PAPA, aux missions du CNRE et ensuite une réfection pour mieux positionner le CNRE comme une structure de service. Il reste clair que des travaux ne peuvent se faire que si une autorisation est octroyée au propriétaire qui est l’État.
À notre connaissance, il n’a jamais été soumis à l’Assemblée Nationale un projet d’autorisation de la vente de ce domaine public de l’État. Nous n’avons pas, non plus, connaissance d’une délibération ayant trait à cet objet.
Par ailleurs, si la SNR considère les locaux du CNRE (terrain et construction) comme étant en situation contentieuse, on peut bien supposer que l’État a fourni en contrepartie dans le cadre du projet PAPA, un espace privé. Nous n’osons pas penser à cette hypothèse du fait que l’État du Sénégal, à travers le Ministère en charge de l’alphabétisation, est en partenariat avec la coopération canadienne et ne peut engager un bien qui ne lui appartient pas.
Même si nous ne sommes pas des spécialistes de l'immobilier, nous nous interrogeons sur le montant relativement bas de la cession du CNRE à savoir trois cent quatre-vingt-deux millions (382 000 000 de francs CFA), lequel espace est constitué du terrain d’une superficie de huit cent soixante-huit mètre carré (868 m²) à Mermoz Pyrotechnie et des locaux dont l’élargissement et la réfection ont coûté une somme très importante. Les locaux se présentent sous forme d’un immeuble R+2 constitué de treize (13) salles à usage de bureau, quatre salles de réunion/séminaire : une pouvant accueillir une vingtaine de personnes, deux autres de cinquante places et une grande salle de conférence modulable d’une capacité de 150 à 200 places. Il existe aussi une grande salle informatique pouvant accueillir vingt personnes, une salle audiovisuelle, une salle de documentation, un restaurant de près de 200 places, une cuisine et une case abritant le dispositif de reprographie.
L’avis de vente du CNRE a été publié dans le journal et à notre connaissance, il n’y a pas eu de mesures prises pour interroger cet acte.
Qui a intérêt à la vente du CNRE ? Il est évident que ce n’est pas le CNRE en tant que structure, encore moins les parties prenantes du CNRE à savoir, la Société civile et le Secteur privé intéressés par le développement des ressources humaines par l’alphabétisation des populations. Nous pensons aussi que le ministère de l’éducation Nationale et la Direction de l’Alphabétisation et des Langues Nationales ont plus intérêt aujourd’hui à l’existence du CNRE avec l’exigence de mobiliser des ressources et d’explorer, d’exploiter les TIC pour l’apprentissage et l’éducation des jeunes et des adultes.
Pourquoi les autorités compétentes informées à temps opportun n’ont pas pris les mesures adéquates pour protéger le CNRE ?
Pourquoi la SNR a continué la procédure de vente du CNRE sans jamais être stoppée par les autorités compétentes ?
La vente du patrimoine public sans l’autorisation de l’Assemblée Nationale est-elle légale ?
Après la cession du CNRE, les tentatives d’expulsion et la réaction des Organisations de la société civile, il est légitime de se demander pourquoi l’option d’entériner la vente est privilégiée au détriment du choix de laisser au CNRE ses locaux propres.
Pourquoi ce refus de reconsidérer cette vente d’autant plus que nous nous interrogeons sur la légalité de cet acte ? Nous n’avons pas connaissance de l’autorisation de l’Assemblée nationale quant à un éventuel déclassement de ce domaine public en domaine privé.
Où en sommes-nous dans a lutte contre l’aliénation du CNRE et quelles sont les perspectives ?
Des Organisations de la société civile actives dans l’éducation ont réagi vigoureusement contre la vente du CNRE. Les actions suivantes ont été menées :
Une lettre adressée au président la République depuis janvier 2020 dont nous attendons encore la réponse.
Un point de presse tenu avec une large couverture
Une lettre d’information à l’attention de l’Ambassade du Canada
Une recherche d’informations complémentaires sur le CNRE et le dossier de vente
L’élaboration d’un texte de plaidoyer et d’une pétition
Il est envisagé d’élargir le front de lutte et de partager largement les informations avec les associations de parents d’élèves, les organisations syndicales, d’autres OSCs et acteurs.
L’argumentaire consistant à dire qu’il n’est pas possible de revenir sur la vente du CNRE ne peut prospérer car la volonté politique a toujours permis, chaque fois que de besoin, de résoudre ces genres de question.
Le président de la République peut prendre les mesures nécessaires pour stopper ce processus. Toute autre option hypothéquerait la réalisation des missions du CNRE et la politique d’Éducation de base des jeunes et des adultes.
La volonté affirmée des autorités de déplacer le personnel dans un autre site laisse entière la question du Centre National de Ressources Éducationnelles comme dispositif stratégique de l’EBJA. Cette perspective n’est aucunement une issue pour l’EBJA.
Par ailleurs, il reste évident que l’orientation consensuelle qui a été à la base de sa création et qui a été passée en revue dans la première partie du texte devra être revisitée afin que le CNRE entame sa mue pour devenir un pilier essentiel du financement de l’alphabétisation.
Des mesures immédiates devraient être prises pour sauvegarder l’espace actuel du CNRE comme espace public. Le caractère légal de cette vente doit être interrogé. Une issue heureuse pourrait être trouvée pour permettre au CNRE de rester dans ses locaux actuels et réaffirmer la volonté politique de soutenir l’alphabétisation.
Nous espérons que les autorités en charge de la question exploiteront ce présent document et répondront aux interrogations et interpellations.
Nous appelons les autorités du secteur de l’Éducation, notamment le ministère de l’Éducation nationale, à défendre le patrimoine de l’Éducation.
Nous appelons les syndicats de l’Éducation à se mobiliser autour de la sauvegarde du CNRE, à renforcer le plaidoyer et la lutte et à faire jonction avec les différents acteurs de l’Éducation.
Nous appelons les OSCs, les ONGs actives en Éducation mais aussi les organisations communautaires de base à s’impliquer pour la préservation du CNRE.
Nous espérons vivement que le président de la République, qui a inscrit le Capital humain comme catalyseur du PSE, et le ministère de l’Éducation vont se positionner comme des défenseurs de l’Éducation des Jeunes et des adultes en préservant le CNRE"
PETITION CITOYENNE CONTRE LA VENTE DU CENTRE NATIONAL DES RESSOURCES EDUCATIONNELLES
C'est un acte inadmissible, incohérentedu fait d’un contexte particulier marqué par : un taux d’analphabétisme de 54,6%, l’extrême faiblesse des ressources financières humaines et matérielles
SenePlus publie ci-dessous, la pétition engagée par un groupe d'organisations de la société civile active dans le secteur éducatif, contre la vente Centre National des Ressources Educationnelles (CNRE).
"Le terrain qui abrite le Centre National des Ressources Educationnelles (CNRE) constitue le lot numéro 13 177/GR ex 18 951/GD, sis à Mermoz Pyrotechnie. C’est un immeuble R+2, édifié sur une superficie de huit cent soixante-huit (868 m²), vendu à trois cent quatre-vingt-deux millions (382000000) de francs par la Société nationale de Recouvrement (SNR) à la SARL Abou Abass par acte notarié dressé les 15 et 23 avril 2019 par maître Hadjarat Aminata Guèye Fall, notaire à Dakar.
Les Organisations de la Société Civile actives en Education que sont : la CNOAS, la COSYDEP, le CONGAD, le PALAAE, la CNEPT, ALPHADEV, l’ONG DEFI, ANAFA, USE et le CNEAP, condamnent avec force la vente du seul actif du sous-secteur de l’Education de Base des Jeunes et Adultes (EBJA). En effet, elles estiment que la vente du CNRE est inadmissible, incompréhensible, incohérentedu fait d’un contexte particulier marqué par : un taux d’analphabétisme de 54,6%, l’extrême faiblesse des ressources financières (-1% du budget de l’éducation), humaines et matérielles.
C’est pourquoi, les organisations initiatrices sollicitent votre signature de cette pétition citoyenne contre la vente du CNRE, pilier stratégique en vue de l’éradication de l’analphabétisme, patrimoine public vendu sans aucune procédure transparente.
L’obtention de cinq mille (5000) signatures permettra un dépôt officiel de ladite pétition au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) qui pourra se saisir de la question afin que le processus de la cession du CNRE soit bloqué."
Contact pour tout commentaire : M. Charles Owens NDIAYE 77 731 23 17
LE MASSACRE DE THIAROYE EN UNE DU WASHINGTON POST
Le journal américain lève le voile sur l’histoire de ces soldats tués en 1944 pour avoir réclamé leurs soldes. Des décennies d'injustice que Biram Senghor, un des derniers fils de tirailleurs sénégalais encore en vie, entend faire réparer
Plus de 70 ans après le massacre de Thiaroye, la douleur reste toujours aussi vive et l’injustice tenace, selon Biram Senghor dont le père M'Bap Senghor, fut un de ces soldats morts après avoir servi la France coloniale. Pour autant, la détermination de cet octogénaire, un des derniers descendants des tirailleurs sénégalais encore en vie, ne faiblit pas. Il a notamment raconté au Washington Post, sa quête de justice et de reconnaissance pour ces soldats qui, à l’en croire, n’ont même pas de sépulture digne malgré leur engagement aux côtés des troupes françaises durant la seconde guerre mondiale.
Biram Senghor plaide en effet depuis plusieurs années, pour que les corps des tirailleurs enterrés à Thiaroye soient exhumés afin de faire la lumière sur leur nombre, jusque-là minoré. « Il faut les enterrer individuellement, comme des êtres humains, pour leur rendre vraiment hommage », déclare-t-il au Washington Post, d’autant plus que les circonstances de la mort de ces soldats restent toujours floues.
Pour Biram Senghor, le moment est propice pour l’éclatement de la vérité sur cette histoire, à l’heure des déboulonnages des statues coloniales en Afrique et ailleurs.
Les candidats au Bac, qui avaient été arrêtés à Tambacounda, précisément au centre d’examen de Goudiry, vont passer leur première nuit en prison. Ils ont été placés en garde à vue.
Les candidats au Bac, qui avaient été arrêtés à Tambacounda, précisément au centre d’examen de Goudiry, vont passer leur première nuit en prison. Ils ont été placés en garde à vue.
Les candidats au baccalauréat, qui furent arrêtés à Tambacounda, ont été placés sous mandat de dépôt. Ils sont accusés de tricherie. Ce sont des membres d‘un groupe Whatsap dans lequel ils auraient partagé entre eux des corrigés des épreuves.
Ils vont ainsi passer leur première nuit à la maison d’arrêt et de correction de Tambacounda, puisque c’est vers 20 heures qu’ils ont été placés sous mandat de dépôt par le maître des poursuites.
Selon la Rfm, c’est l’un d’entre eux, une fille, qui a été arrêtée en premier. Et c’est elle qui a lâché les noms de autres candidats impliqués. La brigade de gendarmerie de Goudiry les arrêtera ensuite. Parmi eux, 11 avaient été déclarés admissibles.
MARIAMA BA FAIT CARTON PLEIN AU BAC, AVEC MENTIONS
La maison d’éducation a fait 100 % au Baccalauréat 2020, toutes séries confondues, avec cinq mentions très bien, onze mentions bien, neuf assez bien, et un passable
La maison d’éducation Mariama BA a fait 100 % au Baccalauréat 2020, toutes séries confondues, avec cinq mentions Très bien, onze mentions Bien, neuf Assez bien, et un Passable. Au nombre de 26 candidates, au total, "elles sont toutes passées d’office", exulte la Proviseure Ramatoulaye Sarr Diagne. Jointe au téléphone par emedia, elle se réjouit de voir les nouvelles bachelières rééditer l’exploit de leurs aînées.
"Le secret, c’est déjà de bonnes élèves que nous avons. Et, je pense que la sensibilisation se fait très tôt. Elles sont conscientes qu’elles sont dans un établissement d’excellence, et qu’elles doivent se donner à fond. Les professeurs également font tout ce qu’ils peuvent pour les accompagner. L’administration aussi. Donc, tout est mis en œuvre au niveau de la structure pour les accompagner dans cette réussite parce qu’elles ont du potentiel."
Le contexte lié à la présence du coronavirus a été également pris en compte : "on leur a parlé, (leur indiquant) que cela ne devait pas les déconcentrer. Et elles ont assez vite assimilé la leçon. Donc, elles savent que la panique ne pouvait que leur porter préjudice et elles ont intégré ça assez vite."
Pour le BFEM aussi, signale-t-elle, "on se prépare. On a eu à faire le même travail au niveau de nos candidates qui sont conscientisées et qui sont prêtes. Nous croisons les doigts pour effectivement faire les mêmes résultats." Elles sont au nombre de 35 candidates.
209 CANDIDATS SUR 850 ADMIS AU PREMIER, 175 AU SECOND
Selon lui, le jury 1047 a enregistré une mention "très bien" en arabe, cinq mentions "bien" en arabe et en L2 ainsi que 14 mentions "assez-bien" en L’1 et L2.
Louga, 9 sept (APS) - Deux-cent-neuf candidats au Baccalauréat sur les 850 ayant subi les épreuves de cet examen dans les trois jurys du centre du lycée Malick Sall de Louga ont été déclarés admis dès le premier tour, a appris l’APS du chef dudit centre Ndaraw Diaw.
"Au total, 850 élèves ont composé dans les séries L’1, L2, S1, S2 et LAR. 209 candidats sont admis d’office et 175 au second tour. Trois candidats ont obtenu la mention +très bien+, 16 +bien+ et 52 +assez-bien+", a-t-il dit.
Le centre d’examen du lycée Malick Sall de Louga est "le plus grand" de la commune de Louga et compte trois jurys (1046,1047, 1048), 910 candidats inscrits dont 60 étaient absents à l’appel, a rappelé M. Diaw.
"Le jury 1047 comprend trois séries, L’1, L2 et L Arabe. 393 candidats sont inscrits dont 20 se sont absentés, donc 373 ont composé dans les trois séries. Parmi eux, 103 sont admis d’office et 237 sont admis au second tour", a détaillé son président Ousmane Mané.
Selon lui, le jury 1047 a enregistré une mention "très bien" en arabe, cinq mentions "bien" en arabe et en L2 ainsi que 14 mentions "assez-bien" en L’1 et L2.
L’organisation du Baccalauréat de cette année "a été une réussite, malgré le contexte de la pandémie du Covid-19 dans lequel il s’est tenu", a commenté Ousmane Mané.
"Tout s’est bien passé, le protocole sanitaire et les mesures de lutte respectées par les candidats et les surveillants", a-t-il dit, saluant la décision prise par l’Office du Baccalauréat de proclamer les résultats en direct à travers les radios communautaires.
"Nous avons innové avec la manière dont nous avons annoncé les résultats, tout cela pour lutter plus efficacement contre le Covid-19", a-t-il déclaré.
S’agissant du jury 1048, 63 candidats sont admis d’office et 53 autres admissibles pour le second tour d’examen, sur un total de 300 candidats dont 30 absents.
"Je m’attendais à pire, mais à la fin, je trouve les résultats assez bons. Nous avons trois mentions bien et 12 assez bien. Les résultats sont acceptables", s’est réjoui le président du jury 1048, Aliou Pouye.
Le jury 1046, regroupant quatre séries (L’1, L2, S1et S2), compte 187 admis au premier tour sur un total de 312 candidats.
Au centre du Lycée de Louga, 437 élèves ont composé dans les différentes séries L’, L2, S2, LAR et S2 A, pour 173 candidats admis au premier tour et 234 au second tour. Parmi eux, 42 ont eu la mention "assez bien" et sept la mention "bien", selon l’Inspection d’académie de Louga.
Elle signale qu’au centre du lycée Nguidilé, sur 141 candidats ayant passé l’examen du Baccalauréat, 41 sont admis d’office et 51 sont admissibles. Un élève a eu la mention "très bien", cinq la "mention bien" dans ce centre qui ne comptait qu’un seul jury et trois séries : L’, L2 et S2.
LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME, LES 6 PROPOSITIONS DE LA SOCIETE CIVILE
En cette période de pandémie, la Société civile appelle l’Etat à accentuer l’alphabétisation des Sénégalais pour une lutte efficace contre le Covid-19.
La Semaine de l’alphabétisation s’ouvre aujourd’hui jusqu’au 14 septembre. En cette période de pandémie, la Société civile appelle l’Etat à accentuer l’alphabétisation des Sénégalais pour une lutte efficace contre le Covid-19.
La 45ème édition de la Semaine de l’alphabétisation débute aujourd’hui et prend fin le 14 septembre prochain. Lors d’une conférence de presse dimanche dernier, Cosydep, Alphadev, Ofad Nafore, Cneap, Defi, Anafa, Cndrea ont proposé 6 mesures pour permettre aux langues nationales de jouer leur rôle dans le développement socio-économique du Sénégal. En prélude à cette journée, Cheikh Mbow et ses camarades appellent le gouvernement à «éradiquer l’analphabétisme et promouvoir les langues nationales à travers un environnement lettré de qualité».
Alors que Mor Diakhaté, directeur exécutif d’Alphadev, invite l’Etat à assurer le financement soutenu du Programme d’accélération de l’alphabétisation au Sénégal (Paas) par une allocation annuelle d’au moins 3% du budget du ministère de l’Education nationale, conformément aux recommandations de la conférence de l’Unesco de 2007. En troisième lieu, ces organisations de la Société civile insistent pour le développement «des initiatives intersectorielles à la fois porteuses et efficaces en alphabétisant chaque année plus de 500 mille citoyens dont 67,41% de femmes».
Dans la mesure 4, il y a le développement d’une politique linguistique cohérente afin de parachever le processus d’intégration des langues nationales dans le système éducatif. Dans l’avant-dernier point, il est réclamé la restauration du Centre national des ressources éducationnelles (Cnre) ainsi que les Centres de ressources éducationnelles polyvalents pour adultes (Crepa) afin de «doter le programme d’Ebja de structures dynamiques et fonctionnelles pour le développement et la pérennisation de l’apprentissage des adultes tout au long de la vie».
Enfin, Cheikh Mbow et Cie veulent l’établissement d’un bilan complet en vue d’apprécier le comportement des flux de bénéficiaires dans le non formel en lien avec la pandémie. Placée sous le thème «L‘alphabétisation et son enseignement pendant et après la crise du Covid-19», cette Semaine nationale va permettre aux acteurs de l’éducation de montrer l’importance de l’alphabétisation et des langues nationales en cette période de crise sanitaire. «La récente crise du Covid-19 a amplifié les défis existants en matière d’alphabétisation, affectant profondément les possibilités de scolarisation et d’apprentissage tout au long de la vie, y compris pour les jeunes et les adultes pas ou peu alphabétisés.
Dans de nombreux pays, l’alphabétisation et l’éducation des adultes étaient absentes des premiers plans d’intervention dans le domaine de l’éducation, et de nombreux programmes d’alphabétisation des adultes qui existaient avant la crise du Covid-19 ont été suspendus», a déclaré Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep.
L’UGB TOUJOURS BLOQUEE
Les étudiants maintiennent leur mot d’ordre de boycott pour s’opposer à la reprise graduelle des cours
Les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ne démordent pas. Ils ont décidé de maintenir le mot d’ordre de boycott des activités pédagogiques pour s’opposer à la reprise graduelle des cours. En revanche, ils restent ouverts au dialogue pour trouver une solution et éviter de compromettre l’année universitaire très perturbée par la survenue du coronavirus.
A l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, les étudiants campent sur leur position : il n’y aura pas de reprise graduelle. En Assemblée générale hier, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a décidé de maintenir le boycott des activités pédagogiques. Elle a aussi reconduit le mot d’ordre de 72h de journée sans ticket.
L’ambiance est évidemment très tendue à Sanar. Même si ses pensionnaires exigent une reprise générale, ils ne ferment pas complètement les portes du dialogue avec les autorités universitaires afin de sauver l’année universitaire. Ils ont sorti un calendrier de reprise dans lequel ils ont consigné des propositions concrètes de sortie de crise. «En tant que structure responsable, nous avons préparé un document pour proposer aux autorités universitaires un calendrier de reprise qui prendra en charge toutes nos préoccupations pédagogiques avec garantie. Il faut qu’elles comprennent que celui qu’on veut nous imposer est irréaliste.
Donc qu’elles reviennent à de meilleurs sentiments pour sauver les enseignements dans une dynamique inclusive au lieu de s’enfermer dans les bureaux et décider seules», déclare Oumar Chérif Diallo, président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis. En ouvrant cette fenêtre de discussions, la Cesl reste à l’écoute des autorités universitaires. Mais elle se «réservera le droit de défendre ses intérêts par tous les moyens».
Au rythme où évoluent les choses, l’année universitaire risque d’être compromise à l’Ugb où l’administration peine depuis plusieurs années à instituer une année universitaire normale à cause des grèves récurrentes. Ce retard va chambouler le planning mis en place par l’Assemblée de l’Université qui comptait utiliser les quelques mois restants pour achever les enseignements.
A cause de cette instabilité chronique dans cette institution qui fut la plus réputée et paisible de ce pays, c’est la crédibilité même des diplômes délivrés à Sanar qui risque d’être remise en cause. Il faut savoir que les étudiants avaient décidé le 1er septembre dernier de s’opposer à la reprise graduelle des cours décidée par les autorités universitaires de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Ils avaient boycotté les salles de cours, initié des journées sans ticket pendant 72h.
Jusque-là, la direction du Crous n’a posé aucun acte qui mettrait un terme à cette pratique pour éviter un affrontement avec les étudiants. Elle les a accompagnés dans leur installation dans les villages, a doté chaque étudiant d’un kit de protection contre le Covid-19.
PRES DE 20 000 DOSSIERS D'AFFECTATION ENSEIGNANT EXAMINÉS
La Commission nationale de Mutation des personnels enseignants qui s’est réunie hier à Saly a pu examiner 19 094 dossiers dont 18 414 agents de l’enseignement général et 604 de la formation professionnelle
La Commission nationale de Mutation des personnels enseignants qui s’est réunie hier à Saly a pu examiner 19 094 dossiers dont 18 414 agents de l’enseignement général et 604 de la formation professionnelle.
Cette rencontre qui a réuni les syndicats, le ministère de l’Education nationale et les responsables des Inspections d’Académie (IA) a permis de statuer sur les demandes des enseignants concernant leurs affectations.
Venu clôturer les travaux, le ministre Mamadou Talla s’est réjoui du pragmatisme dont a fait montre la commission qui a su régler autant de dossiers en si peu temps et dans la transparence. «Si vous avez réussi cette performance en 8 jours, c’est parce que vous avez su travailler avec consensus, dans un climat serein. Je vous exprime toute la satisfaction pour la qualité de vos travaux qui se sont déroulés dans la transparence, l’objectivité et surtout la confidentialité. J’ai la ferme conviction que l’étape suivante, notamment la commission des recours des mouvements académiques, la commission de mutation de retour des agents de stage et la commission de mise en position de stage se tiendront également dans le même état d’esprit», a indiqué le ministre de l’Education Nationale.
Très satisfait du travail effectué par la commission, Mamadou Talla a promis qu’à la fin de tout le processus, des dispositions seront prises pour procéder dans les meilleurs délais au partage des nouvelles orientations qui devront accompagner la carrière de l’enseignant. «Les conclusions qui en sortiront continueront à alimenter l’élaboration d’un manuel de procédure et de processus du mouvement national. Ces assises ont révélé de bonnes pratiques innovantes à plusieurs égards. Je soutiendrai les actes de dématérialisation comme l’archivage numérique des dossiers individuels des agents. C’est notre volonté d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants. »
Enfin, le ministre de l’Education Nationale a exprimé toute sa gratitude au corps enseignant qui s’est dévoué corps et âme pour permettre une issue heureuse de l’année dans un contexte de crise sanitaire. «Ces assises se tiennent dans un contexte particulier et cela n’a pas empêché que vous ayez la même ardeur et le même engagement. Cela ne m’étonne guère, car j’ai eu à constater tout l’engagement du corps enseignant quand il a fallu reprendre les cours», a soutenu Mamadou Talla.