Le recteur de l’Université de Thiès, Ramatoulaye Diagne Mbengue, a balayé d’un revers de la main les accusations du Saes sur la gestion de l’Université de Thiès. Selon elle, l’importance est de capitaliser les performances enregistrées par l’Université de Thiès, qui doit continuer à rayonner.
Mme le Recteur de l’Université de Thiès a réagi 48h après la sortie de la Coordination campus de Thiès du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes).
Professeur Ramatoulaye Diagne Mbengue a tenu à démonter point par point les 14 points inscrits dans la plateforme revendicative de ces syndicalistes de l’Ut. «Sur le recrutement sans délai des 20 postes de Per octroyés par le ministère de l’Enseignement supérieur, les postes ont été effectivement ouverts et, à ce jour, 15 sont pourvus. Seule l’Ufr Sciences économiques et sociales (Saes) n’a pas encore finalisé les recrutements sur les cinq postes qui lui ont été octroyés. La prise en charge financière de ces 20 postes de Per sera entièrement supportée par le budget de l’Ut», dit-elle.
S’agissant de «l’échange illégal des 3 ha de la Zone d’aménagement concertée (Zac) contre les 2 ha du domaine national», relate Mme le Recteur qui précise qu’il s’agit «d’une question foncière dont j’ai hérité, au nom de la continuité du service, puisque le document d’échange à l’amiable d’un terrain de 3 ha de l’Ut contre un terrain de 2 hectares a été signé le 29 mars 2017, 8 mois avant ma prise de service».
Elle note : «Nous n’avons trouvé dans les archives de l’Ut, ni acte d’attribution des 3 hectares ni acte d’attribution des deux 2 ha à l’Ut. Nous ne disposons pas non plus d’une copie d’un quelconque titre de propriété du cosignataire de l’échange. Le Conseil d’administration de l’Ut a également confirmé n’avoir jamais été saisi auparavant sur cette dite question.» Aussi tient-elle à préciser que «l’Agence de construction des bâtiments et édifices publics (Acbep) est en train de construire, sur les deux 2 ha obtenus grâce à l’accord d’échange du 29 mars 2017, la Cité des enseignants de l’Ut».
Egalement dit-elle, «après avoir été saisie par le Saes, pour voir plus clair dans ce dossier, j’ai adressé des courriers au Directeur régional de l’Urbanisme de Thiès, et au gouverneur de la région de Thiès, pour solliciter leur accompagnement dans le traitement de ce dossier. A ce jour, malgré le désir qui peut être légitime d’élargir le patrimoine foncier de l’Ut, il semble difficile de réserver une suite favorable à la requête du Saes». Parce qu’en effet, «l’Ut ne disposant pas d’un acte d’affectation de ces trois 3 ha dans son patrimoine, n’est pas en position de demander à la Dscos l’arrêt des travaux, entrepris par un privé sur ledit site».
Outre ce point, Mme le Recteur Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue est largement revenue sur le «transfert sans délai de la gestion du paiement des vacataires aux établissements». Et c’est pour dire, «à ce jour, nous n’avons noté aucune instance de paiement de vacation au niveau de nos services, à l’exception des états de vacation de l’Ufr Sciences de l’ingénieur et de l’Ufr Ses». Lesdits états, selon la patronne de l’Ut, sont en cours de traitement par les services compétents en attendant la réception des états de vacation de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (Ensa).
Mme le Recteur reste catégorique quand il s’agit de s’épancher sur la question relative à la livraison sans délai des infrastructures de l’Ut. «La livraison des infrastructures des universités publiques ne relève pas de l’administration rectorale qui n’est ni maître d’ouvrage, ni maître d’ouvrage délégué. De même, la question relative au paiement des impenses ne relève pas du Rectorat pour les mêmes raisons. L’Ut n’est d’ailleurs pas membre du comité d’évaluation des impenses présidé par le Préfet du département. Le Recteur ne peut que faire un plaidoyer pour la livraison des infrastructures.» De même, elle soutient que sur la prise en charge médicale du personnel qu’aucun «retard, ni dysfonctionnement n’est noté dans la prise en charge médicale du personnel».
Entre autres points, Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue relève que «le projet de règlement intérieur est en cours d’élaboration et sera partagé incessamment avec la communauté universitaire et les différentes instances».
Aussi, la question relative au paiement sans délai de toutes les sommes dues aux responsables pédagogiques de l’école doctorale et aux responsables de filières des différents établissements, sera bientôt bouclée….
Outre ces précisions, Mme le Recteur a tenu à réitérer son «engagement dans une dynamique de concertation et d’ouverture au dialogue». Parce qu’à l’en croire, «les performances enregistrées par notre université, tant au niveau national qu’international, doivent beaucoup à ce climat apaisé».
LES SYNDICATS NE PARLENT PAS LE MEME LANGAGE
En conseil des ministres mercredi dernier, 7 octobre, le président de la République, Macky Sall a fait part de sa volonté d’orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel
En conseil des ministres mercredi dernier, 7 octobre, le Président de la République, Macky Sall a fait part de sa volonté d’orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel. Interpellés sur cette question, les syndicalistes apprécient différemment. Si le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique, Abdou Faty salue l’idée et pense que le gouvernement doit mettre les moyens pour y arriver parce que, dit-il, c’est «fondamental» ; le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire/Authentique, Dame Mbodj est d’avis que l’Etat ne pourra pas le réaliser parce que le «Sénégal ne s’est pas préparé à cela».
ABDOU FATY, SECRETAIRE GENERAL DU SELS/AUTHENTIQUE : «Nous ne pouvons que l’encourager mais demander à tout ce que le dispositif soit mis en place»
«Nous pensons que le système professionnel est fondamental dans nos pays émergents. Le système professionnel a toujours été négligé parce qu’il n’y a pas eu de bonnes passerelles entre ce qui faisait le général vers le professionnel. Donc, s’il y’a une volonté, nous ne pouvons que l’encourager mais demander à tout ce que le dispositif soit mis en place et que les 30% qui seront orientés vers le cycle professionnel, puissent être orientés vers des métiers du 21e siècle. Des métiers qui cadrent avec des aspirations de développement du pays mais ne pas le faire comme on a l’habitude de le faire, d’orienter tout simplement vers la formation professionnelle pour orienter vers la formation professionnelle. C’est fondamental. L’Etat du Sénégal doit même changer de paradigme dans l’enseignement.
L’enseignement général n’a presque jamais rien produit. Pour la plupart, nous sommes des littéraires. Les littéraires, c’est une armée de chômeurs. Il est important aujourd’hui qu’on change les paradigmes dans les pays en conception comme le nôtre, qu’on puisse accès vers le professionnel. Il y’a beaucoup de métiers dans le bâtiment, dans l’électricité, dans l’informatique, dans beaucoup de choses. Donc, c’est vraiment une bonne chose toutefois, faudrait-il mettre tous les dispositifs et orienter les gens vers des filières qui débouchent naturellement sur les demandes en développement dans le pays. C’est possible de le faire avec une volonté et mettre des moyens et on est obligé de nous orienter vers ça. Même les pays développés durant très longtemps, ils ont privilégié la formation professionnelle et jusqu’à présent même au 21e siècle, ils privilégient cela. Comme vous le savez, dans les classes, les enfants n’ont pas une intelligence homogène. Il y’a beaucoup d’enfants qui ont une orientation vers des choses manuelles, vers le professionnel, vers certains métiers que de les laisser continuer dans le général, aller à l’université continuer dans le général et rejoindre le bataillon des chômeurs».
DAME MBODJ, SECRETAIRE GENERAL DU CUSEMS/AUTHENTIQUE : «Les 30%, ce n’est rien d’autre qu’un effet d’annonce»
«Les 30%, ce n’est rien d’autre qu’un effet d’annonce. C’est de la politique politicienne. Ça ne sert absolument à rien du tout. Il ne pourra pas le réaliser parce que le Sénégal ne s’est pas préparé à cela : le budget du ministère de la Formation Professionnelle est très dérisoire, les structures de formation ne suffisent pas. Donc, il y’a des capacités d’accueil très faibles et les filières qui existent là-bas sont des filières qui sont aujourd’hui en phase de saturation. La rentrée scolaire, c’est dans deux mois. Il faut donc que le Président Macky Sall nous dise quelles sont les structures qu’il a créées qui pourront absorber les 30% des bacheliers.
Actuellement, le secteur tertiaire est en train de vivre une situation de saturation au même moment, il y’a des filières qui manquent dans notre pays. Il y’a des entreprises, arrivées au Sénégal, elles ont des problèmes de main d’œuvre parce qu’il y’a des filières qui ne sont pas pourvues correctement car il y’a un problème d’adéquation entre la formation et l’emploi au Sénégal. Il y’a des créneaux porteurs. Le Sénégal ne les développe pas et au lieu de créer de nouvelles filières de formation professionnelle avec des créneaux porteurs pour permettre aux étudiants qui sortent de ces filières-là d’avoir une facilité d’accès à l’emploi, ils (Président Macky Sall et son gouvernement) ne font absolument rien. Aujourd’hui, ils font les mêmes formations pour les étudiants et les étudiants qui sortent de ces structures de formation professionnelle ne peuvent pas trouver de métier.
Donc, il y’a un problème d’adéquation entre la formation et l’emploi au Sénégal et c’est cette question que le Président Macky Sall et son gouvernement doivent mettre sur la table, la régler définitivement. Il faut aller aux assises de la formation professionnelle en impliquant les structures de formation professionnelle et les entreprises qui s’installent au Sénégal et pour qu’elles disent quels sont les profils qu’elles veulent avoir pour qu’ensemble, qu’elles puissent définir une nouvelle stratégie de formation professionnelle.
COSYDEP FIXE SES REGLES
La Cosydep (coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique) a formulé des recommandations pour une rentrée scolaire réussie, le 12 novembre prochain, et une année scolaire stable
La Cosydep (coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique) a formulé des recommandations pour une rentrée scolaire réussie, le 12 novembre prochain, et une année scolaire stable, à travers une note parvenue à notre rédaction hier, dimanche 11 octobre.
Le Conseil d’administration de la Cosydep « considère, qu’au regard de la complexité de la situation post COVID-19 et connaissant les exigences d’une rentrée réussie et d’une année scolaire stable, une feuille de route fixant les prochaines étapes, s’avère indispensable ». Selon lui, « un tel instrument devrait permettre la mise à profit du mois de vacances (octobre) pour : « la systématisation d’une journée de restitution et d’opérationnalisation des conclusions issues de l’atelier de réflexion autour de la dynamique partenariale, au niveau de chaque académie » ; « l’accompagnement des actions de vacances jusqu’à la rentrée des personnels en vue de soutenir les cours de vacances orientés vers la remise à niveau des élèves des classes intermédiaires ».
Le Cosydep prône également « la mobilisation citoyenne autour de la campagne ‘‘Ubbi tey, Jàng tey’’ pour des écoles salubres, sûres et fonctionnelles dès le 1er jour de la rentrée », « l’organisation de séances de renforcement des capacités des enseignants sur l’éducation en situation de crise autour de chaque IEF, entre la rentrée des personnels et celle des élèves » et « la prise de dispositions urgentes pour la reprise du monitoring des accords Gouvernement / syndicats ; la disponibilité des sortants des CRFPE dès la rentrée ; l’affectation des enseignants à temps ; l’orientation à temps des élèves admis aux examens certificatifs ; la mise à disposition à temps d’un budget conséquent pour le fonctionnement des établissements ».
Le Conseil d’administration de la Cosydep a aussi lancé un « appel à l’ensemble des acteurs et partenaires de l’éducation pour une forte mobilisation afin de minorer les effets de la COVID-19 sur la rentrée scolaire, d’assurer la stabilité de l’année 2020- 2021 et d’anticiper sur les défis de taille qui pointent à l’horizon ». Dans le communiqué de presse, il « renouvelle sa solidarité aux enseignants, premiers intrants de qualité, à l’occasion de la Journée Mondiale des Enseignants célébrée chaque 5 octobre de l’année », « engage ses antennes régionales à explorer toutes les pistes de mobilisation de ressources locales pour le financement des plans locaux de développement de l’éducation et de la formation, à l’image du projet de Classes passerelles RSE ».
Mieux, il se félicite de « la campagne Nos Vacances pour l’Ecole », « encourage la Direction Exécutive pour la pertinence du plan stratégique proposé (COSYDEP, 2020 – 2024) ». Non sans saluer les « performances des écoles publiques classiques, qui malgré les insuffisances liées aux conditions de travail et d’étude ont réalisé des résultats plus qu’encourageants, à l’image de celles de la région de Matam, première au bac avec 99% d’établissements publics ».
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LES ÉVADÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - Être jeune au Sénégal, c’est subir toutes sortes de frustrations. Se trouver au centre d'une compétition sociale négative - La société sénégalaise neutralise le tempérament créatif et singulier de la jeunesse - NOTES DE TERRAIN
L’information est passée presque inaperçue. Comme une évidence. Comme le ciel est bleu et comme les étoiles brillent la nuit. Plusieurs personnes ont été interceptées par la marine sénégalaise. Des jeunes, des mineurs. Des hommes et des femmes. Ils tentaient de quitter le Sénégal. À bord de deux pirogues de pêche, ils voulaient rallier l’Espagne. Ils étaient 186, entassés dans deux barques. Le communiqué laconique de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa), a été repris par quelques médias, sans susciter le débat. Des compatriotes qui tentent de gagner l’Europe, au prix d'une traversée insensée, ce n’est plus vraiment une surprise.
Ces dernières années, il y a eu moins de candidats à l’immigration. Les côtes sénégalaises sont plus contrôlées. L’Europe, avec l’agence Frontex surveille, jusque dans nos frontières, les probables embarcations de migrants. Elle sous-traite même sa politique migratoire, à des pays africains. Ce qui a permis de baisser de 6 % le nombre de traversées irrégulières en 2019. Mais les tentatives, pour rallier « l’eldorado européen » continuent. Elles ne cesseront pas. Les Etats africains n’y peuvent rien. Pour justifier ces rêves fous d’un paradis chimérique, le sens commun évoque deux raisons. La pauvreté et l’absence de perspectives dans nos pays - ce qui incrimine nos dirigeants. Ou l’irresponsabilité de ces jeunes qui vont affronter les vagues de l’océan, et souvent l’esclavage dans les pays arabes.
C'est vrai, qu'il faut être un peu déraisonnable, pour dépenser des millions, et risquer sa vie. J’ai un ami qui a tenté le voyage, par la mer. Il m’a raconté les peurs qui l’ont accompagné durant son périple. Les vagues énormes, qui se soulèvent la nuit. Le mal de mer. Les crises d’angoisse de certains passagers. La mort, qui rôde, qui essouffle le cœur et la tête. Les prières que l’on ne parvient même plus à prononcer, lorsque la barque est au milieu de nulle part. Il m’a dit, qu’il a beaucoup pleuré. Sa souffrance a duré plusieurs jours. Son voyage était irréfléchi, m'a-t-il confié. Par contre, il a rencontré des gars qui étaient à leur énième essai. Qui ne reculeraient devant rien pour s'échouer en Europe.
L’immigration est une chose naturelle. L’exploration est une nécessité que rien ne peut contenir. Ni les barricades, ni les armées aux frontières. L’humanité a un besoin irrésistible d’aller regarder ce qu’il ne peut pas observer dans son propre environnement. De conquérir les terres lointaines. De contempler la beauté, infinie, du monde. Tout cela est profondément inscrit dans nos gènes. L’Homme est un être qui aspire à voir tous les horizons. Qui a développé la capacité de toujours changer d’imaginaires. D’aller au-delà de ce qu’il perçoit et voit. D’investir le hors-champ. L’Homme est ivre de nouveautés et de rencontres. Ainsi, partir loin, partir ailleurs est une chose tout à fait normale. Comme toutes les jeunesses du monde, la jeunesse africaine ne saurait accepter l’enfermement. Elle a le droit de prendre le large. De découvrir d’autres contrées, d’autres peuples, d’autres saisons. C’est très sain.
Bien sûr, beaucoup d’hommes et de femmes quittent leur patrie, pour fuir la misère et la guerre. Chez lui, le jeune Sud-soudanais a très peu de perspectives d’avenir. Et l’adolescent, de Gao, de Kidal et de Tombouctou est privé de certains de ses droits fondamentaux. Les deux vivent dans des endroits hantés par les conflits. Des hommes, cyniques, obsédés par le pouvoir et la haine, volent leur bonheur. Que reste-t-il à faire, là où il n’y a presque plus aucune émulation, où l'on vit dans une prison à ciel ouvert ? Peut-être s'en aller. Contre vents et marées, affronter le désert et la mer. Au moins, quand on part, par chance, on peut rencontrer des lumières avantageuses.
Mais pourquoi un jeune homme, habitant de Dakar, décide de se jeter à la mer, alors qu’il mange à sa faim, et qu’il n’a jamais entendu le bruit d’une arme ? Ce n’est pas seulement une affaire de misère et d’irresponsabilité. Mon ami, qui a tenté l’aventure, n’est pas pauvre. Il est issu de la petite bourgeoisie sénégalaise, de parents qui sont à l’abri du besoin. Il n’est pas soutien de famille. Il a fait des études universitaires. Il a un capital culturel et économique, plus élevé que la majorité de ses compatriotes. Pourtant, il a décidé de rallier l’Espagne au prix d'un voyage périlleux. S'il a voulu risquer sa vie, ce n'est pas, non plus, parce qu'il fait mieux vivre à Bruxelles, à New York, à Amsterdam, à Biarritz ou à Stockholm. Même si les lampions de la modernité y sont plus éclatants.
Beaucoup de jeunes veulent partir du pays. Selon une enquête de l’Institut fondamental d’Afrique noire, 75 % des jeunes, du Sénégal, souhaitent le quitter. Un jour, un jeune de mon quartier m’a dit : « Si j’avais l’opportunité d’aller en Europe, je ne reviendrai jamais. Je dégueulerai même tout ce que je porte, en moi, du Sénégal. » Lui, non plus, n’est pas au seuil de la misère. Mais il rêve d’une ouverture pour s’en aller. Cela ne veut pas dire qu’il n’aime pas son pays. Ses propos outrageants expriment juste un mal-être. C’est que son bonheur, ses possibilités de choix et d’actions sont limités, au Sénégal. Au-delà de la puvreté, il y a une dimension affective, dans le désir d’exode.
Notre société est encore traditionnelle. Elle impose à sa jeunesse des valeurs liberticides. Les jeunes tentés par l’immigration défient, inconsciemment, une morale excessivement répressive. Être jeune au Sénégal, c’est subir toutes sortes de frustrations. C'est se trouver au centre d'une compétition sociale négative - noon, nawle. Où les ennemis sont partout. Où il faut, tout le temps, montrer patte blanche, car l'oeil social n'est jamais loin. Cette pression sur les jeunes est invivable. La société sénégalaise neutralise le tempérament créatif et singulier de la jeunesse. Comment ne pas rêver de partir, lorsque l'on grandit dans cet environnement ? Pour les jeunes, l’océan et le désert sont des fenêtres, qui soulagent les insatisfactions. Et l’exil agit comme une objection de conscience.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
Ils n'étaient initialement que deux ou trois, ils sont désormais près de 3 000 à s’activer quotidiennement pour l’enseignement de la langue de manière extrêmement codifiée. Un pas de géant qui ouvre la voie vers l'adoption du wolof comme langue officielle
Ils n'étaient initialement que deux ou trois, ils sont désormais près de 3.000 à s’activer quotidiennement pour l’enseignement de la langue wolof de manière extrêmement codifiée qui, grâce à ce pas de géant réalisé en un temps record, ouvre la voie vers l'adoption du wolof comme langue officielle.
En février 2018. trois amis soucieux de la nécessité de vulgariser à large échelle l'enseignement de la langue wolof, décident d'en relever le défi en se servant des nouvelles technologies. Ils n'ont pas les moyens financiers de leur projet, mais ont des idées plein la tête et se sentent capables de soulever des montagnes.
C'est ainsi que le groupe "Jàng Wolof" (apprendre le Wolof) est né. Mais très vite, ses fondateurs sentent qu'il faut en faire beaucoup plus. Ils changent alors le nom qui devient "Wolof Ak Xamle" (WAX, Wolof et transmission de connaissance) WAX étant aussi l'anagramme du mot signifiant "parler" en wolof.
Aujourd'hui WAX a ouvert des classes virtuelles via la messagerie Whatsapp, mis en place un site d’enseignement à distance, traduit des œuvres littéraires ou scientifiques, alimente Wikipedia en articles divers, a aussi créé un site d'information à savoir Saabal.com ... Bref, c’est un travail de Titan qui est en train d’être abattu par ces volontaires déterminés à donner au wolof une place non seulement sur le Web, mais également en incitant la population et l’administration à l’utiliser de manière académique. L’objectif ultime étant d’en faire la langue utilisée dans les correspondances, les textes juridiques, les tribunaux et la transmission des connaissances de toutes sortes.
Car, "la chance du Sénégal est justement d’avoir à sa disposition une langue comprise et parlée par plus de 95% de la population, alors que moins de 20% des Sénégalais parlent ou écrivent couramment le français. Il faut y ajouter les 84% de Gambiens et 37% de Mauritaniens qui sont également wolofophones", argumente Seex Lóo, l’un des deux hommes à l’origine de ce vaste projet et actuel responsable du groupe WAX.
Selon lui, on ne peut pas développer un pays avec une langue que même le tiers de la population ne parle pas.
Afin de réussir cette difficile phase de généralisation du wolof académique, les membres de Wax s’interdisent d’utiliser le moindre mot en français pour communiquer. Ils banissent les termes les plus techniques et les plus recherchés, mais également ceux tellement ancrés dans le parler quotidien des Sénégalais qu’ils finissent par être wolofisés. Ainsi, ils ne disent pas "téléphone", mais "jollasu". A la place de "numéro", ils emploient le terme wolof "limat". Un "ordinateur" est appelé "nosukaay", l’épidémie "mbas", et ainsi de suite.
Face à leurs détracteurs qui estiment que les langues africaines ont pris du retard et ne peuvent pas être des supports d’enseignement des sciences, ils ont trouvé une belle parade, puisque la plupart des termes de physique, de chimie, de sciences de la vie et de la terre sont déjà dans leur dictionnaire. Certains ont même déjà retrouvé leur place dans Wikipedia en wolof, qui s’enrichit quotidiennement de nouveaux articles. Ainsi, si peu de Sénégalais connaissent le terme d'électron, sa traduction par "mbëjfepp", contraction d’électricité (mbëj) et de grain (fepp) peut être facilement mémorisée. Sur le même principe, un proton est appelé "feppsalal", etc.
LA GESTION DU RECTEUR RAMATOULAYE DIAGNE MBENGUE DECRIEE
La section du campus de Thiès du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a décrété une grève de 48 heures sur la base d’une plateforme revendicative en 14 points.
La section du campus de Thiès du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a décrété une grève de 48 heures sur la base d’une plateforme revendicative en 14 points. Selon Mamadou Tandian Diaw, depuis l’arrivée de Madame le Recteur, Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue, les problèmes s’exacerbent et les démarches entreprises par les partenaires sociaux pour les régler sont classées sans suite..
Le campus de l’Université de Thiès, jadis caractérisé par sa stabilité, est aujourd’hui plongé dans une ambiance de crise, avec la grève de 48 heures décrétée par la section locale du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES). Et c’est Madame le Recteur Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue qui est convoqué au banc des accusés par les syndicalistes qui ont brandi une plateforme revendicative en 14 points.
Depuis l’arrivée de Madame le Recteur Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue à la tête de l’institution universitaire, note le porte-parole Mamadou Tandian Diaw, les problèmes s’exacerbent davantage, et toutes les démarches entreprises par les partenaires sociaux pour les régler sont toujours classées sans suite. Il ajoute : « Le 24 janvier passé, la Coordination SAES du Campus de Thiès avait déposé auprès de Madame le Recteur un préavis de grève pour attirer son attention sur le fonctionnement de l’UT et le recul observé sur les acquis de la Coordination. Au lieu de mettre à profit la période de pandémie et d’ouvrir des négociations pour trouver des solutions aux problèmes posés, Madame le Recteur a tout simplement préféré ignorer nos points revendicatifs malgré les multiples rappels, et opté pour la stratégie du « pourrissement ».
A ses yeux, il s’agit là d’un comportement inadmissible envers ses collègues et partenaires pour la construction de l’Université de Thiès. Et c’est comme si Madame le Recteur et ses services s’activaient à pousser les enseignants vers la grève, en ignorant leurs préoccupations en cette période délicate d’une année universitaire atypique, se désole le porte-parole du jour. Sur les points revendicatifs, les enseignants du SAES se sont insurgés contre « l’échange illégal des 3 ha octroyés à l’UT au niveau de la ZAC contre 02 ha du domaine national.
Selon Mamadou Tandian Diaw, le ministère en charge de l’Urbanisme avait octroyé à l’UT 3 ha au niveau de la ZAC de Thiès pour y construire son Rectorat. Mais après le déclassement du site de la Voie de Contournement Nord (VCN), la décision est prise de construire dans ce site de la ZAC la « maison des enseignants ».
A l’en croire, les travaux avaient même débuté, mais à cause d’un ravin sur le site, ils ont été suspendus, en attendant de trouver un autre terrain. Cette démarche ayant abouti, dit-il, la surprise a été de se rendre compte que le terrain en question provenait d’échange des 3 ha de la ZAC allouée à l’UT contre 2 ha du domaine national, pour la construction de la maison des enseignants. « Une telle transaction ne peut être acceptée aussi bien dans sa forme (elle n’est pas passée au CA) que dans le fond (ZAC contre domaine national, et 3 ha contre 2 ha) » se désole-t-il. Il révèle par ailleurs que « l’autre partie de l’échange (le bénéficiaire) n’est personne d’autre que l’entrepreneur (BEMS) qui avait gagné le marché de construction de la maison des enseignants ».
S’agissant du point sur le recrutement sans délai des 20 postes de PER octroyés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le SAES renseigne que « le budget a été voté par le Conseil d’Administration du 10 janvier 2020, et le Recteur a envoyé les arrêtés de recrutement au MESRI, pour une prise en charge financière, mais en précisant qu’il s’agit de nouveaux postes octroyés par la tutelle, ce qui est faux ».
Et selon le porte-parole, la coordination usera de tous les moyens pour dénoncer et empêcher ce détournement d’objectif qui ne pourrait se faire qu’avec la complicité de certains hauts responsables du ministère de tutelle. Les autres points tournent autour du transfert sans délai de la gestion du paiement des vacataires aux établissements, le retour sans délai de la gestion des projets aux établissements, le paiement sans délai de toutes les sommes dues et en particulier des voyages d’études, la livraison sans délai des infrastructures de l’UT. Il s’y ajoute la prise en charge médicale du personnel, la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance des universités publiques, le paiement sans délai de toutes les sommes dues aux Responsables pédagogiques de l’Ecole Doctorale (ED2DS) et aux Responsables de filières des différents établissements, le partage de tous les documents relatifs à l’avancement des PER, l’audit de tout le personnel de l’Université de Thiès, l’audit de tous les salaires du personnel.
LE RECTORAT APPORTE DES ECLAIRCISSEMENTS
Suite au mot d’ordre de grève de 48 heures décrété par la coordination SAES campus de Thiès, le Rectorat a apporté des éclaircissements sur les 14 points de la plateforme réactualisée. Selon le Recteur, la première plateforme a fait l’objet d’échanges lors des rencontres avec la coordination SAES le 28 janvier 2020 et le 24 septembre 2020. Toujours engagé dans une dynamique de concertation, le Rectorat a réitéré son ouverture au dialogue.
Pour le Recteur, il existe un document d’échange à l’amiable d’un terrain de trois (03) hectares de l’UT contre un terrain de deux (03) hectares en date du 29 mars 2017, et signé par le Recteur d’alors. «Toutefois, ni un acte d’attribution des trois (03) hectares à l’UT, ni un acte d’attribution des deux (02) hectares à l’Université de Thiès ne sont disponibles. Nous ne disposons pas non plus d’une copie d’un quelconque titre de propriété du cosignataire de l’échange », soutient Ramatoulaye. Elle ajoute : « J’ai saisi, par courrier, le Directeur régional de l’urbanisme de Thiès, et le Gouverneur de la région de Thiès pour solliciter leur accompagnement dans le traitement de ce dossier.
En réponse, ils m’ont recommandé d’introduire une demande de bail auprès du receveur des domaines de Thiès si l’UT dispose d’un acte d’affectation officiel ; à défaut, me rapprocher du Ministère en charge de l’Urbanisme pour disposer au préalable dudit acte. A ce jour, je considère avoir mené les actions administratives appropriées dans la gestion de ce dossier. Aucun texte ne me permet de saisir la DSCOS pour faire arrêter les travaux sur le site de trois hectares, l’UT ne disposant pas d’un acte d’affectation des 03 ha. De plus, depuis des années, des travaux sont en cours sur les 02 ha au bénéfice de notre Université. En ce qui concerne le point portant sur le paiement de toutes les sommes dues à tous les responsables pédagogiques de l’Ecole Doctorale (ED2DS), le Recteur renseigne que « les recommandations formulées par la commission présidée par l’ancien Vice-recteur ont été soumises au Conseil d’Administration lors de sa séance du mercredi 09 septembre 2020, pour validation en vue de régler définitivement cette question. Auparavant, le paiement de ces sommes ne reposait sur aucune base réglementaire ».
Pour l’audit de tout le personnel de l’Université et de tous les salaires du personnel, le Recteur estime qu’il s’agit de préoccupations qui entrent dans le cadre du plan de redressement de l’Université dont la mise en œuvre a, entre autres, motivé le recrutement d’un auditeur interne et les dispositions y relatives seront prises.
CREATION D’UNE ALLOCATION SPECIALE DE RETRAITE A LEUR PROFIT
Macky Sall sauve les enseignants du supérieur de la précarité post-retraite
Le président de la République Macky Sall a décidé d’octroyer une allocation spéciale de retraite aux enseignants chercheurs titulaires des Universités. Il a pris un décret dans ce sens en date du 23 septembre dernier. A travers cet acte, le chef de l’Etat sauve ainsi les enseignants du supérieur de la précarité dans laquelle ils étaient plongés au moment de jouir de leur droit à des pensions de retraite.
Le débat a fait rage. Et la revendication était une des préoccupations du syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES). La précarité était devenue une véritable angoisse pour les enseignants du supérieur au moment de jouir d’une retraite méritée après de brillantes carrières dans nos universités. Ces têtes bien faites chargées d’inculquer le savoir à nos étudiants perdaient près de 72 % de leurs salaires qui sont structurés très souvent en indemnités. On comprend dès lors que le SAES avait fait de la valorisation des pensions de retraite des enseignants, une priorité dans son combat pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du supérieur. Un combat porté par la totalité des enseignants de nos universités. Il était d’autant plus actuel que, selon les projections du secrétaire général du SAES, Malick Fall, environ 107 enseignants devaient partir à la retraite en 2018. En 2019, ils étaient 163 à être dans ce cas. Un nombre qui devait grimper à 481 à l’orée de 2025.
D’une manière générale, dans les prochaines années, presque 500 enseignants du supérieur vont partir à la retraite. Soixante pour cent d’entre eux sont des enseignants de rang magistral qui sont habilités à encadrer les mémoires de master, les thèses de doctorat selon les normes du Cames. « Nous avons vu des collègues, de très grandes sommités, tomber dans un dénuement total après leur départ à la retraite. Je ne vais pas citer de noms. Mais je vais donner des indices. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas prendre 10 algébristes sans citer son nom. Il a dirigé des structures au niveau de l’université. Cette sommité, à la retraite, en sandales, prenait des Ndiaga Ndiaye. Alors que ce Monsieur, à l’époque, quand le président Senghor partait en mission, il l’avait toujours dans sa délégation. Il y en a qui se sont retrouvés avec le quart de leur salaire. En réalité, la majeure partie de nos salaires est basée sur des indemnités qui ne sont pas prises en compte dans l’assiette de retraite. Nous avons remarqué qu’à 5 ans de la retraite, les collègues manifestaient des déprimes et des signes d’énervement. Parce que ce sont des situations de stress qui sont extrêmement intenses. Ce qui fait que beaucoup de nos collègues sont décédés.
C’est pour dire que c’est une situation qui était extrêmement difficile et douloureuse. Il s’y ajoutait qu’on avait des difficultés avec la prise en charge médicale. Ce qui a exacerbé beaucoup plus notre requête, c’est le cas du professeur Abdou Karim Thioune de l’Inseps (paix à son âme). C’est ce qui a favorisé cette prise de conscience sur la prise en charge médicale. Nous avons entamé la lutte en adoptant une stratégie qui consistait surtout à entretenir le dialogue qui a abouti à la signature d’un protocole d’accord ce 15 mars 2018 » soulignait dans les colonnes du Témoin, le 24 avril 2018, dans une interview, le SG du SAES, Malick Fall.
Un combat de la dignité gagné
Le SAES avait pu lors de négociations avec l’Etat obtenir des accords sur ce point concernant la revalorisation des pensions de retraite des enseignants. Ces accords stipulaient, entre autres, l’autonomisation du Fonds national de retraite (Fnr), la mise en place d’un second pilier (retraite complémentaire) et d’un nouveau processus de suivi et de pilotage du système de retraite. Ils avaient été en effet déjà validés par les services techniques du ministère de l’Economie et des Finances. depuis le 23 septembre dernier, date de la signature du décret présidentiel, Malick Fall SG du SAES et ses camarades peuvent afficher le sourire et envisager de partir à la retraite dans une perspective moins angoissante.
En effet, le décret dont le Témoin a obtenu copie indique en son article premier qu’« il est créé au profit des enseignants et chercheurs titulaires des Universités une allocation spéciale de retraite imputable sur le budget général de l’Etat ». L’article 2 dit que « l’allocation spéciale de retraite est servie aux enseignants et chercheurs titulaires des Universités admis à la retraite à partir du 1er janvier 2018, titulaires du Fonds national de retraites et bénéficiaires d’une pension de retraite concédée suivant les conditions prévues par la loi n° 81-52 du 10 juillet 1981 portant Code des Pensions civiles et militaires de Retraites, modifiée ». L’art 3 ajoute que « l’allocation spéciale de retraite est égale à la différence entre la pension de retraite du FNR et le montant correspondant à 70 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour les retraités de 2018 et 2019, à 80 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour ceux de 2020 et 2021, à 85 % de la dernière rémunération nette d’impôt pour ceux à la retraite à compter du 01 er janvier 2022 ».
La rémunération comprend la solde indiciaire, les augmentations et ajustements, le complément spécial de solde, l’indemnité de résidence, l’indemnité d’enseignement, l’indemnité de recherche-formation, l’indemnité de logement, la prime académique spéciale, la prime académique logement et les prestations familiales. L’art4 conclut que « l’enveloppe budgétaire supportant l’allocation spéciale est évaluée et inscrite chaque année dans la loi de finance initiale ». Ces dispositions permettent aux enseignants du supérieur de une pension de retraite élevée, sensiblement moins élevée que la rémunération qu’ils touchaient au cours des dernières années de leur carrière. De quoi leur permettre de garder leur dignité après des décennies de bons et loyaux services rendus à la Nation.
MANQUE D'ENCADREURS EN EGYPTOLOGIE AU DEPARTEMENT D’HISTOIRE
Selon Ndiana Faye, coordonnateur du club des Antiquités du département d’histoire à l’Ucad, cette section risque d’être fermée pour le 3ème cycle
Les étudiants du département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) spécialisés en Égyptologie et en Antiquité classique s’inquiètent de leur avenir en tant que futurs chercheurs. Ils se soucient également de l’avenir de la section Histoire et Civilisations des Mondes Anciens (Hicma). En effet, selon Ndiana Faye coordonnateur du club des Antiquités du département d’histoire à l’Ucad, cette section risque d’être fermée pour le 3ème cycle, faute d’encadreurs.
Au cours de cette année universitaire 2019-2020, aucun étudiant titulaire d’un Master II en Histoire et Civilisations des Mondes Anciens (Hicma) Égyptologie et Antiquité classique confondues n’a pu s’inscrire en thèse, faute d’encadreurs. C’est la révélation du coordonnateur du Club des Antiquités du département d’histoire à l’Ucad, Ndiana Faye.
A l’en croire, cette situation découle du fait que les professeurs habilités à le faire sont partis à la retraite. Ce qui l’a poussé à adresser une lettre au président de la République et au ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour tirer la sonnette d’alarme. Dans la note parvenue à «L’As», il affiche sa crainte de voir la section Hicma fermer pour le 3ème cycle, dans les années à venir. « Ce qui est regrettable dans cette situation, c’est que l’école d’égyptologie de notre cher Cheikh Anta Diop est en train de s’éteindre inexorablement sans que des solutions applicables, réalistes et réalisables dans l’immédiat ne soient diligentées, ne serait-ce que pour sauver ce qui peut encore l’être», s’indigne Ndiana Faye qui ajoute que les professeurs Aboubacry Moussa Lam, Babacar Sall, Babacar Diop dit Bouba n’ont pu sauver ces étudiants aspirant à s’inscrire en thèse malgré leur disponibilité, leur expérience, leur charisme, leur dévotion et passion pour la recherche ; «d’autant que les dispositions en vigueur interdisent au professeur retraité de prendre de nouveaux doctorants», explique-t-il avant de renseigner dans la même veine que le professeur Malick Ndoye aussi partira bientôt à la retraite. Et ainsi, la section se retrouvera sans un professeur de rang A en activité normale.
Devant pareille situation, indique-t-il, seule l’instauration d’un éméritat adapté éviterait non seulement la fermeture de la section Hicma pour le 3ème cycle, mais permettrait aussi et surtout aux universités de retrouver leurs rangs de prestige dans les classements des universités africaines. «Car, avec le départ massif des professeurs de rang magistral à la retraite ces dernières années, nos établissements supérieurs publics se voient rattrapés par les universités de la sous région qui présentent plus de candidats au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames)».
Pourtant, souligne le coordonnateur du club, le président de la République semblait bien comprendre l’enjeu. «En effet, lors du conseil des ministres du 26 février 2020, il avait demandé au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ainsi qu’au Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) d’examiner les modalités d’instauration de l’éméritat pour résoudre les difficultés que rencontrent certains étudiants pour s’inscrire en thèse. Malheureusement, rien a été fait depuis lors», se désole Ndiana Faye, coordonnateur du Club des Antiquités du département d’histoire à l’Ucad.
MACKY VEUT ORIENTER 30% DES ELEVES ISSUS DU CYCLE FONDAMENTAL VERS LE SYSTEME PROFESSIONNEL
La question de la rentrée prochaine des classes s’est invitée hier, mercredi 07 octobre autour de la table de la traditionnelle réunion du Conseil des ministres
Le président de la République, Macky Sall a exprimé hier, mercredi 7 octobre lors de la réunion du Conseil des ministres sa volonté de voir 30% des élèves issus du cycle fondamental orientés vers le système professionnel. Abordant la question de la préparation de la rentrée prochaine des classes et de la consolidation des performances de notre système éducatif, le chef de l’Etat a, par ailleurs, souligné la nécessité d’évaluer l’exécution intégrale des onze (11) décisions consensuelles de transformation du système d’enseignement supérieur et de recherche prises en août 2013
L a question de la rentrée prochaine des classes s’est invitée hier, mercredi 07 octobre autour de la table de la traditionnelle réunion du Conseil des ministres. En effet, prenant la parole lors de cette rencontre tenue au Palais de la République, le président de la République, Macky Sall s’est, «félicité des résultats satisfaisants obtenus au Baccalauréat et au BFEM» après avoir «salué l’engagement remarquable de la communauté éducative, qui a permis de poursuivre les enseignements et apprentissages pour les élèves des classes d’examen durant la pandémie de la COVID – 19».
Poursuivant sa communication, il a ainsi «demandé au Gouvernement d’engager, sans délai, le processus d’orientation des nouveaux bacheliers dans les établissements d’enseignement supérieur». Sous ce rapport, il a notamment invité les ministres concernés par cette rentrée «à développer le numérique à l’école, à l’université et à orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique».
Par ailleurs, toujours concernant cette rencontrée prochaine des classes prévues cette année pour le mois de novembre, le Chef de l’Etat a, par ailleurs, souligné la nécessité d’évaluer l’exécution intégrale des onze (11) décisions consensuelles de transformation du système d’enseignement supérieur et de recherche prises en août 2013. Il a également signalé l’urgence de veiller à : l’actualisation de la carte scolaire par l’intégration de critères démographiques pertinents ; l’accélération de l’édification des centres de formation professionnelle prévus dans les départements».
Auparavant, à l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a, «adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, et à la Communauté Mouride, suite à la bonne organisation des célébrations de la 126ème édition du Grand Magal de Touba».
MACKY SALL DEMANDE DE METTRE L'ACCENT SUR LE NUMÉRIQUE À L'ÉCOLE
Le président demande l'orientation de 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 7 septembre 2020.
« Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 07 octobre 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha MBACKE, et à la Communauté Mouride, suite à la bonne organisation des célébrations de la 126 ème édition du Grand Magal de Touba.
Le Président de la République, abordant la question de la préparation de la rentrée officielle des classes et de la consolidation des performances de notre système éducatif, a réitéré sa reconnaissance, son soutien et ses encouragements aux enseignants du Sénégal, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Enseignant(e)s, ce 05 octobre.
Le Chef de l’Etat a, ensuite, salué l’engagement remarquable de la communauté éducative, particulièrement des enseignants, qui a permis de poursuivre les enseignements et apprentissages pour les élèves des classes d’examen durant la pandémie de la COVID - 19. Il s’est, à ce titre, félicité des résultats satisfaisants obtenus au Baccalauréat et au BFEM. Il a ainsi demandé au Gouvernement d’engager, sans délai, le processus d’orientation des nouveaux bacheliers dans les établissements d’enseignement supérieur.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, souligné la nécessité d’évaluer l’exécution intégrale des onze (11) décisions consensuelles de transformation du système d’enseignement supérieur et de recherche prises en août 2013. Il a également signalé l’urgence de veiller à : (i) l’actualisation de la carte scolaire par l’intégration de critères démographiques pertinents ; (ii) l’accélération de l’édification des centres de formation professionnelle prévus dans les départements.
Il a par ailleurs invité les ministres concernés à développer le numérique à l’école, à l’université et à orienter 30% des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique.
Le Président de la République a, en outre, invité les ministres en charge de l’Education et de la formation professionnelle à entamer la finalisation des préparatifs de la prochaine rentrée scolaire en impliquant toute la communauté éducative, notamment les partenaires sociaux.
Le Président de la République, au sujet de la protection sociale à travers l’accentuation de la lutte préventive contre le cancer, a invité le Ministre de la Santé à soutenir le déploiement national de l’initiative « Octobre Rose ». Il a rappelé la nécessité de poursuivre la gratuité de la chimiothérapie pour ce qui concerne les cancers féminins et insisté sur la nécessité de veiller, dans le Plan d’investissement Santé 2020 - 2024, au renforcement significatif des équipements de dépistage des cancers et de radiothérapie. Il a, dans cet élan, demandé au Gouvernement d’accélérer la construction du Centre National d’Oncologie, à Diamniadio, en relation avec la coopération coréenne.
Le Chef de l’Etat, au titre de la modernisation des systèmes de transport pour renforcer la sécurité des voyageurs, a invité le Ministre des transports terrestres à intensifier, dans le consensus avec les acteurs, la réalisation des programmes de renouvellement des véhicules actuels de transports urbains et interurbains de voyageurs et de fret.
Il a aussi demandé le démarrage du transport ferroviaire sur l’axe Dakar-Tamba, à travers la remise en état des voies et la construction d’un terminal à conteneurs à Tambacounda.
Le Président de la République a, dans cette dynamique, demandé au Ministre de l’Economie maritime d’asseoir avec le Secteur privé, une réflexion stratégique en vue du développement systématique de projets de transports maritimes et fluviaux intérieurs rentables, dans la sûreté et la sécurité. Il a, en même temps, indiqué l’impératif d’appliquer un schéma de gestion durable du nouveau Port de Foundioungne- Ndakhonga, ainsi que des infrastructures publiques déjà réceptionnées par l’Etat.
Le Chef de l’Etat, a au titre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, demandé aux Ministres concernés de finaliser la réflexion sur la modernisation du Système national de Retraite entamée lors de la dernière Conférence sociale de 2017. Il a, notamment, invité le Ministre du Travail à lui faire parvenir une évaluation de la « Mensualisation des Pensions ».
Le Président de la République a, aussi, invité le Ministre de la Solidarité nationale, à finaliser le cadre juridique consensuel portant création d’un Registre National Unique (RNU), référence de ciblage des programmes et actions de protection sociale.
Le Chef de l’Etat a, enfin, demandé au Ministre de l’Environnement, en relation avec les ministres en charge de l’Industrie et des Mines, de faire observer par les entreprises, les dispositions pertinentes du Code de l’Environnement, en particulier celles relatives à la police de l’eau, au traitement des déchets industriels et au respect des normes en matière de pollution de l’air.
Le Président a clos sa communication en informant le Conseil sur son agenda International.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République dans sa communication a rappelé les directives du Chef de l’Etat relatives à la nécessité de rendre opérationnelles les importantes infrastructures sportives et économiques déjà réalisées par l’Etat.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution du budget 2020 et le projet de loi de finances pour l’année 2021, intégrant l’amortissement de la dette publique, à l’instar des années antérieures et élevant le budget à 4589,15 milliards FCFA, contre 4215, 2 milliards CFA en 2020, soit une hausse de 8,9% en valeur relative..
Le Ministre de la santé et de l’Action social a fait le point sur la gestion de la pandémie de la COVID-19.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la situation de la pluviométrie, le suivi des cultures et l’exportation des produits horticoles.
Le Ministre de l’Eau et de l'Assainissement a fait le point sur les travaux de maintenance du réseau d’alimentation en eau potable.
Le Ministre, en charge du suivi du PSE a rendu compte de la réunion tenue avec le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, portant sur les réformes en vue dans le secteur de la santé.
Au titre des textes législatifs et réglementaires,
Le Conseil a examiné et adopté le projet de loi de finances pour l’année 2021. »