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1 mai 2025
Éducation
NDIAROGNE, LE VILLAGE D'ANCIENS RÉFRACTAIRES À L'ISLAMISATION
Même si 170 ans après sa fondation par Samba Codou Niane, vers les années 1850, le village est peuplé maintenant à 100% de sérères musulmans. Ndiarogne a été créé suite à un refus de se soumettre à l’Islam
Le village de Ndiarogne, situé dans la contrée du Mbanj Fadjal, commune de Nguéniène, symbolise le refus que le peuple sérère opposait à toute idée d’islamisation forcée. Ce village a été fondé par Samba Codou Niane, vers les années 1850, suite à la mort de son père dans une guerre opposant le Bour Saloum à Maaba Diakhou Bâ. Ce dernier, sorti victorieux, voulait leur imposer l’Islam. Ces sérères ont quitté Saloum pour venir s’installer entre Joal et Fadjal.
Les Sérères étaient un peuple profondément animiste. Ils font partie des dernières ethnies à accepter l’islamisation. Avec l’arrivée de l’Islam au Sénégal par la vallée du Tekrur, beaucoup de royaumes ont été forcés à la pratique de cette religion avec la guerre sainte menée, par exemple, par El Hadji Oumar Tall et Maaba Diakhou Bâ. Ce dernier qui menait son djihad dans le centre du pays s’est, à plusieurs fois, confronté aux Sérères qui ne voulaient pas se convertir. Le village de Ndiarogne Wolof ,dans le Mbanj Fadjal, est l’un des symboles de la résistance armée du peuple sérère contre l’islamisation. Même si 170 ans après sa fondation par Samba Codou Niane, vers les années 1850, le village est peuplé maintenant à 100% de sérères musulmans. Ndiarogne a été créé suite à un refus de se soumettre à l’Islam.
Le village est situé à côté du baobab sacré de Fadjal sur la route entre Joal et Mbissel. Ndiarogne se trouve dans la commune de Nguéniène, département de Mbour. D’ailleurs, son chef du village, Ibrahima Ndiaye, indique que ce baobab est plus proche de Ndiarogne même si on l’attribue à Fadjal. Non loin de la route principale, c’est une piste sablonneuse qui mène à ce village cerné par une forêt de rôniers. La demeure du chef du village, Ibrahima Ndiaye, se trouve à l’autre bout du village. Sa concession est entourée de palissades réalisées avec des tiges de mil. Averti de notre visite par sa femme, le chef du village sort de son bâtiment en dur. Nous recevant avec la chaleur qu’on ne retrouve que dans ces villages, il nous invite à le suivre chez son oncle, Mamadou Niane, petit-fils du fondateur du village. Il admet que même en étant le chef du village, ce dernier a plus d’informations sur l’histoire de la localité et de son peuplement. Du haut de ses 50 ans, Ibrahima Ndiaye se dit relativement jeune pour évoquer ces sujets sans aviser son oncle. Il nous fait traverser la place publique où les jeunes, regroupés sous une hutte, conversent, assis sur de vieux troncs de rôniers.
Le chef du village nous installe sous un grand acacia, devant la maison de son oncle qui constitue la première habitation du village. Les premiers habitants de Ndiarogne sont des Sérères venus du Saloum qui ne voulaient pas être convertis de force par Maaba Diakhou Bâ. «Il y a eu une guerre entre Maaba Diakhou et le Bour Saloum. Cette bataille a été remportée par Maaba qui voulait obliger tous les habitants à se convertir à l’Islam. Nos ancêtres étaient des résistants Ceddos (guerriers animistes). Mon grand-père Samba Codou Niane a perdu son père, Ndiack Niane dans une bataille avec Maaba Diakhou Bâ. Ses fils ne voulaient pas se convertir à l’Islam et se sont exilés vers le Sine et ont marché jusqu’à Joal», explique M. Ndiaye qui a noté l’histoire de son village dans un vieux cahier. Arrivés à Joal, «et ne voulant dépendre de personne au risque de devoir quelque chose à autrui dans le futur», Samba Codou Niane et sa famille ont séjourné au bord de la plage refusant d’être hébergés par qui que ce soit. Selon le chef du village, après avoir passé plusieurs nuits à la plage, ils ont repéré le site de Ndiarogne, situé entre Fadjal et Fadiouth.
Arrivé avec une dizaine de ses frères, Samba Codou Niane a regroupé toute sa descendance à Ndiarogne. Il a su aussi protéger sa famille tout en poursuivant son mode de vie de Ceddo Sérère qu’il ne pouvait plus mener dans le Saloum, du fait de l’islamisation. «Notre village fait partie des plus anciens de la zone, mais nos ancêtres ont décidé de le protéger mystiquement. C’est pourquoi les nouveaux villages qui se sont installés au tour sont plus grands et plus ouverts à la modernité. On ne subissait aucune influence d’autorités étrangères. Même pour les projets d’infrastructures, les ancêtres proposaient qu’on les réalise à Fadjal, ce, rien que pour protéger la famille», confie le chef du village, Ibrahima Ndiaye.
Son oncle, actuel patriarche du village, Mamadou Niane, égrenant son chapelet acquiesce de la tête. Ce dernier confirme que c’est pour cela que jusqu’à une époque récente, le village n’était habité que par la descendance de Samba Codou Niane. Même les mariages externes à la communauté n’étaient pas permis. Selon les habitants qui vivent d’agriculture et d’élevage, c’est cette protection qui fait que le village de Ndiarogne exploite l’essentiel des terres de la zone.
Adhésion volontaire à l’Islam
Même si le fondateur du village fuyait l’islamisation, son fils Saliou Niane a décidé volontairement de se convertir à la religion musulmane avant sa mort. « Le premier chef du village, Saliou Niane, avait un ami qui faisait du commerce à Ngoyé Seko et a fini par s’installer là-bas. Il a été converti à l’Islam par un marabout de Thiamène de Tattaguine». Compte tenu des relations particulières qui liaient Saliou Niane à son ami, le fondateur du village a compris qu’il pouvait se convertir aussi car son ami était un homme juste qui ne s’engagerait pas dans cette voie s’il n’y voyait pas d’humanisme. «Il a demandé qu’on amène à Ndiarogne le marabout pour se convertir à l’Islam. En tant que responsable du village, il a invité tous ses frères et les membres de sa famille qui étaient sous sa responsabilité à se convertir à l’Islam. C’est ainsi que le village a accepté l’Islam à 100%», rappelle, avec une certaine fierté, le chef du village Ibrahima Niane. Il y voit un signe divin. Selon Ibrahima Ndiaye, le débit rapide, leur ancêtre Ndiack Niane est mort refusant de se convertir à l’Islam, son fils Samba Codou Niane s’est exilé au Sine pour ne pas se faire imposer cette religion, mais Dieu a voulu que Saliou Niane se soit converti volontairement. «Nos parents ceddos refusaient qu’on leur impose quoi que ce soit quitte à donner leur vie. Mais par la méthode douce, l’Islam a été accepté par eux et dans tout le Sine, le Saloum et le Baol», constate-t-il.
Malheureusement entre temps, Maaba Diakhou Bâ ne verra pas l’expansion de l’Islam dans le Sine parce qu’il a été tué par Bour Sine Coumba Ndofféne Famack Diouf, lors de la bataille de Somb en 1867. Du fait de cette islamisation, Ndiarogne, habités essentiellement de sérères, a commencé à adopter les mêmes pratiques que les musulmans. Avec ce nouveau mode de vie, l’appellation du village a évolué pour devenir Ndiarogne Wolof.
POUR UNE DEMOCRATISATION, UNE APPROPRIATION ET UNE MAITRISE DE L’OUTIL INFORMATIQUE
La commune de Nguéniène et le Groupe Magser (Magal Services) ont lancé le week-end la journée des «Vacances numériques» autour du thème «Approche par le numérique, la pédagogie du 21ème siècle».
La commune de Nguéniène et le Groupe Magser (Magal Services) ont lancé le week-end la journée des «Vacances numériques» autour du thème «Approche par le numérique, la pédagogie du 21ème siècle». La démocratisation et l’appropriation de l’outil informatique, sa maîtrise par tous, constituent les orientations et les objectifs fixés. Ainsi, le maire de la commune de Nguéniène, Maguette Ndao, le syndicaliste Saourou Sène, et le responsable de la Cellule d’information numérique du ministère de l’Education nationale (MEN) ont cautionné l’importance des Vacances numériques dans le but de former toutes les populations à l’accès à l’outil informatique. Le président directeur général de Magser, Aliou Dione, a expliqué la démarche visée à travers la mise en œuvre des Vacances numériques.
Au bout d’une démonstration d’une dizaine de minutes, des élèves, de l’élémentaire au moyen, ont fait part de leurs connaissances à travers la construction de savoir à partir de l’outil informatique et de l’internet. Ainsi, le représentant du ministre de l’Education nationale (MEN) et responsable de la Cellule informatique de ce département ministériel a cautionné la vulgarisation des Vacances numériques à l’échelle nationale. Par conséquent, il a dévoilé le processus de réformes dans lequel s’est inscrit le ministère de l’Education nationale. Pour illustrer ses propos, il s’est permis de revenir sur la nécessité de revoir certains curricula par rapport à la formation. A l’en croire, selon une étude, 85% des emplois de demain ne sont pas encore pourvus. A l’horizon 2030, de nouveaux métiers vont être créés. Pour Djibril Ndiaye, de la Cellule informatique du ministère de l’Education nationale, la pandémie de Covid-19 a montré les limites des enseignements dispensés dans les salles de cours. Le relais fait à travers l’enseignement à distance a montré ses preuves suite à la fermeture des salles de classe par respect des mesures sanitaires dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie. C’est pourquoi, informe-t-il, le MEN va dérouler un programme de formation et d’équipements des enseignants et des élèves connu sous le nom de «Programme de l’Enseignement à Distance». L’initiative va être déroulée avec le concours de l’Etat et celui des Collectivités territoriales et des parents d’élèves. Ainsi, il a appelle chaque acteur à s’impliquer dans la conception de formules simples pour la mise en œuvre de ce projet. Pour lui, faire supporter l’enseignement à distance par les parents d’élèves et l’Etat reste une nécessité impérieuse pour la réussite de cette démarche.
«L’ENNEMI DU SAVOIR DES TEMPS MODERNES EST LE TROP D’INFORMATIQUE»
Pour sa part, l’inspecteur Soumaré de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de Mbour 2, le thème des Vacances numériques montre le caractère incontournable de l’informatique dans la vie de tous les jours et surtout pour les techniciens de l’éducation. La mise en œuvre et la vulgarisation des Vacances numériques doivent être soutenues par une volonté politique, avec un ferme engagement des Collectivités territoriales. Il a fait une mise au point importante aux détracteurs de l’informatique et de l’internet dans l’enseignement à distance, la construction des savoirs, en évoquant ses aspects négatifs. Aux personnes soutenant que «tout n’est pas net dans le net» il a dira : «rien n’est net nulle part». En exemple, il a cité le couteau très prisé dans son utilisation à des fins domestiques (cuisine). Pourtant, le couteau, pour lui, est une arme blanche pouvant être utilisée pour commettre un crime. Il est sécurisé après son utilisation pour que personne n’en fasse un usage abusif. Selon l’expert de l’Education, l’ennemi du savoir des temps modernes est le trop d’informatique. Il a soutenu l’informatique, le numérique, une démocratisation du savoir et une appropriation de l’information en temps réel. L’inspecteur Soumaré a fait référence à André Malraux qui disait : «la culture n’existe pas pour que les gens jouent et dansent, mais pour que les gens participent au développement». Le même format est là pour l’internet, on surfe pour s’informer, pour construire le savoir et non pas un divertissement futile.
L’informatique à l’école et dans les foyers
Aliou Dione, le Pdg de Magser Keur Bamba Digital Learning Academy, a rappelé l’importance de l’informatique à l’école et dans les foyers car, les citoyens d’aujourd’hui et de demain doivent maîtriser l’outil numérique. Le cadre familial est devenu aussi un espace digital à travers l’expression de divers types de média qui y sont utilisés. Selon lui, le numérique, l’informatique, est un enjeu capital pour les jeunes générations. Les futurs citoyens doivent avoir une imprégnation permanente pour ne pas perdre l’acquisition et l’appropriation des nouveaux concepts polymorphes dans une société en progression permanente. Pour le Pdg Dione, l’accompagnement des enseignements et des enfants va reposer sur des supports documentaires de base, des scénarii et des enseignements pour mieux les former et les outiller. Maguette Ndao, le maire de Nguéniène, est revenu sur le lancement des Journées numériques. Tout d’abord, il a fait référence à la Covid-19 ayant facilité l’optimisation de la réflexion dans divers domaines. Sa volonté est de voir les enfants du pays profiter des Vacances numériques, participant à la construction de leurs savoirs. Il compte mettre en avant un élan de solidarité et d’entraide pour universaliser cette formation à l’échelle des 25 localités de sa commune. Il a, en outre, salué la coopération avec le mouvement «Navétanes» versé dans la volonté de faire des activités de vacances autrement, en optant pour la sensibilisation et la formation, l’éducation, une priorité.
Saourou Sène du Saems pour des vacances numériques nationales
Saourou Sène, le Secrétaire général du SAEMS est revenu sur les limites de la science et de la technique à travers la gestion de la pandémie Covid-19 les défiant. A l’en croire, le développement repose en partie sur l’éducation, la formation et la recherche. Ces éléments sont du reste très importants dans la préparation des enfants à la vie. Selon lui, les enfants sont prioritaires en tout pour acquérir les connaissances et les savoirs devant participer à leur formation. Dans le cas contraire, le syndicaliste attire l’attention sur un fait : «si les enfants échouent cela va impacter sur leur avenir». Par conséquent, il a supporté le Groupe Magser dans son initiative de former les populations à la maîtrise de l’outil informatique, en jetant les bases de la formation de jeunes élèves d’une commune rurale. Il a eu une pensée pieuse pour Ousmane Tanor Dieng, un homme dévoué, toute sa vie, au service de la République et de son terroir. Selon Saourou Sène, les résultats du Bac 2020 justifient toute la pertinence de la mise en œuvre et de la vulgarisation de Vacances numériques à l’échelle nationale car les cours à distance, à partir de la radio et de la télévision qui ont fait leur preuve dans le renforcement des connaissances et la consolidation des savoirs. Il a réitéré l’élan de patriotisme de son syndicat, convaincu dès le mois de juin, de la nécessité de la reprise des cours. Il a rappelé la disponibilité de son syndicat, au service de l’école sénégalaise.
UNE NOUVELLE DE LOUIS CAMARA
ALLO, MONSIEUR LE MINISTRE
Alors, tous ensemble se tournent vers elle et improvisent en chœur un nouveau « taassou » endiablé : madame Keïta, Keïta Mandé Mory Xanaa xamuloo li xéw ? Maodo sunu yakar Maodo sunu mbër Moodi ministar bu bees bi !...
Lorsque le téléphone sonne, bruyant, intempestif, le tirant de sa torpeur, Maodo ne peut s’empêcher de lancer un juron avant d’étendre lourdement le bras pour décrocher l’appareil et mettre un terme à ses ronronnements aigus. On n’a vraiment pas idée d’appeler à cette heure de la matinée ! Il est presque midi, moment où tous les fonctionnaires Sénégalais sont vautrés dans une torpeur bovine, assommés par la chaleur torride et l’atmosphère d’étuve qui règnent en ce mois d’Août, en plein cœur de l’hivernage. « Allo ?... »
Interroge Maodo d’une voix pâteuse, maussade. Le téléphone grésille un petit moment, puis une voix au débit rapide saccade des phrases dont Maodo seul, l’oreille collée sur l’écouteur, peut saisir le sens.
En face de son bureau, sa collègue, Madame Keïta, « drianké » adipeuse dont les formes généreuses débordent amplement de la chaise où elle est afalée, ronfle doucement, un sourire béat sur les lèvres… Sans doute rêve t- elle du prochain « yendou »qu’elle va passer chez son amie et non moins cousine à plaisanterie Madame Coulibaly qui, comme elle, est adepte des plaisirs du palais et adore le mafé et le soupou kandia.
Plongée dans les bras de Morphée, madame Keïta ne peut donc voir l’étrange métamorphose de son collègue de bureau Maodo Kane dont les deux mains, cripées sur le téléphone, sont en proie à un tremblement nerveux et sont tellement agitées que l’on pourrait croire que l’appareil va bientôt leur échapper et tomber. Mais le plus étonnant, c’est la transformation qui s’opère progressivement sur le visage d’habitude lisse de Maodo.
De fines ruelles de sueur l’ont brusquement recouvert, en dépit de la fraîcheur ambiante créée par le climatiseur, et des sortes de bourrelets se sont formés à sa surface comme s’il avait eu la chair de poule sous l’effet d’une subite allergie. Les ailes de son nez naturellement épaté se sont encore élargies et ses narines frémissent à toute vitesse ; prises d’un irrépressible tremblement, ses lèvres charnues frissonnent aussi imperceptiblement et ses yeux dilatés ressemblent à présent à une paire de grosses billes de verre.
Fait encore plus bizarre, ses cheveux se sont hérissés comme si un fantôme lui est apparu et sa voix devenue blanche, éraillée, émet avec difficulté des borborygmes plutôt que des paroles, adressées à son interlocuteur à l’autre bout du fil. Ce singulier ménage dure une bonne dizaine de minutes au bout desquelles la voix qui a appelé se tait.
Alors, Maodo raccroche, tremblant encore de tous ses membres. Visiblement ébranlé par ce qu’il vient d’entendre, il ressemble à un homme qui vient de recevoir une bonne décharge éméctrique, et n’eût été le papillotement incessant de ses cils, l’on jurerait que la foudre lui est tombé dessus. Soudain, sans raison ni mobile apparents, Maodo, bondit comme un diable hors de sa boite et, mû par un invisible ressort, se met à exécuter au beau milieu du bureau une danse endiablée qui ressemble à ce qui pourrait bien être le « bougarabou » des Diola, tout en poussant des cris suraigus. Il est dans un état d’excitation proche de l’hystérie…
Tirée brutalement de son sommeil par ce boucan inattendu, ùadame Keîta a quitté le monde de ses rêves gastronomiques et un mince filet de salive blanchâtre s’écoule le long de sa joue gauche tandis qu’elle écarquille ses yeux rouges de sommeil, croyant être victime d’une hallucination. Quant à Maodo, sa danse est de plus en plus frénétique et ponctuée de cris perçants où se mêlent, à parts égales le triomphe et la, joie… « Mais ?!... Maodo ?!... Qu’est-ce que c’est ça ?!... Li lu mu doon ?!... » S’écrie Madame Keïta à la fois interloquée et effrayée, pensant sans doute que Maodo est victime d’une subite crise de démence…
Mais pour toute réponse Maodo accélère le rythme de la danse et passe du « bougarabou » au plus débridé « sabar », improvisant au passage une chansonnette sans queue ni tête sur un air connu de « taassou ». Avant même que madame Keïta n’ait eu le temps de reprendre ses esprits ou de se poser d’autres questions, quatre ou cinq de leurs collègues des bureaux voisins déboulent en chantant, dansant et battant des mains et forment un cercle autour de Maodo qui continue à faire se contorsionner son grand corps dégingandé dans tous les sens. La pauvre Madame Keïta qui n’y comprend plus rien et ne peut néanmoins se résoudre à croire que tous ses collègues ont sombré en même temps dans la folie, se met alors à crier de toutes ses cordes vocales avec son accent Bambara très prononcé : « Mais enfin !... Yeen, wax leen ma lu xew¹ !... »
Alors, tous ensemble se tournent vers elle et improvisent en chœur un nouveau « taassou » endiablé : madame Keïta, Keïta Mandé Mory Xanaa xamuloo li xéw ? Maodo sunu yakar Maodo sunu mbër Moodi ministar bu bees bi !... (Madame Kéïta, Keïta Mandé Mory Vous n’êtes donc pas au courant de la nouvelle? Maodo notre espoir Maodo notre champion Est le tout nouveau ministre) Puis, ils se mettent à taper des mains, à faire du tamtam sur les tables du bureau, reprenant en choeur les couplets improvisés tour à tour par les uns et les autres. « Hé Djigui hèrè ! Allah Mansa ! Comment est-ce possible !... Maodo ?!... Ministre ?!... Mais où avez-vous appris cela ?!... « Mais Mme Keïta, où étiez vous ?!... Vous n’avez donc pas écouté la radio tout à l’heure ?!... le communiqué est passé trois fois aux informations de midi ! ». « Par décret présidentiel, monsieur Maodo Kane, greffier en chef au tribunal de Keur Massar, matricule 234 658/Z en service au ministère de la justice est nommé Ministre de la sécurité sociale et de la qualité de la vie en remplacement de Monsieur Moussa Diol appelé à d’autres fonctions. Le présent décret prend effet à partir de son adoption par l’Assemblée nationale… »
Alors là, Mme Keïta ne peut s’empêcher de laisser éclater toute sa joie. S’extrayant de sa chaise avec une souplesse que l’on n’aurait jamais pu lui soupçonner, elle fait une pirouette et deux entrechats avant de se jeter dans les bras de Maodo qui manque se retrouver par terre. « Hé Allah !... Maodo !... Quelle grande joie !... Quel honneur pour nous tous !... » Et de sa voix puissante, elle entonne en Bambara un chant de louanges en l’honneur de Maodo qui, submergé par l’émotion, craque et se met à verser des torrents de larmes… ministre !... ministre de la Republique !... Il ne parvient pas à y croire… Et pourtant, c’est vrai, absolument vrai : la preuve vivante en est la présence de ses collègues de bureau qui, en apprenant la nouvelle par la radio, ont accouru comme un seul homme pour lui témoigner toute leur solidarité fraternelle.
L’envolée impériale de madame Keïta a eu pour autre effet de faire cesser la bamboula et de faire reprendre leur sérieux aux collègues du nouvel élu de la nation. L’un après l’autre, ils s’approchent de Maodo pour le féliciter chaleureusement, le gratifier d’accolades appuyées et de bourrades amicales : “ Waw goor way! Felicitations Maodo ! Tu l’as bien mérité après tout !... » Puis, après un bref et dernier taassou, chacun regagne son bureau, le sourire aux lèvres, l’air satisfait, convaincu qu’avec la nomination de Maodo, l’heure de la promotion a également sonné pour eux…
Leurs collègues partis, Maodo se retrouva seul avec madame Keita comme cela se passe depuis quinze ans qu’ils travaillent ensemble dans ce bureau des greffes du ministère de la justice. Des larmes de bonheur coulent encore le long de ses joues mangées par une barbe d’au moins trois jours et il continue à marmonner des paroles décousues, sous l’effet du choc que lui a causé l’incroyable nouvelle.
Visiblement émue elle aussi, Madame Keîta a posé ses mains sur son opulente poitrine recouverte des broderies chatoyantes de son grand boubou en « cuup » malien. Comme elle a l’habitude de le faire lorsqu’on lui annonce une bonne nouvelle, elle a sorti de son sac à main en peau de crocodile un parfum de qualité dont elle s’asperge abondamment, embaumant du même coup tout le bureau. Elle regarde son collègue d’un air béat et une petite moue d’étonnement mêlée d’admiration se dessine sur sa bouche épaissie par le rouge à lèvres.
(À suivre…) dans notre édition du mardi 22 septembre
DÉMARRAGE SANS COUAC DE L’EXAMEN À LOUGA
Le chef de l’exécutif régional s’exprimait au terme d’une tournée dans les centres d’examen du lycée franco-arabe public de Louga, du CEM Modou Awa Balla Mbacké et du Lycée de la commune de Nguidilé.
Nguidilé (Louga), 14 sept (APS) - Quelque 7780 candidats dont 4680 filles ont démarré, lundi, les épreuves du Brevet de fin d’études élémentaires (BFEM) sans couac concernant le respect du protocole sanitaire et académique dans la région de Louga, a assuré le gouverneur, El Hadji Bouya Amar.
"Nous avons visité trois centres au niveau du chef-lieu de région et de manière globale et au niveau des autres départements, tout se passe bien. On ne nous a pas signalé de difficultés et nous avons un sentiment positif par rapport au déroulement du BFEM", a-t-il dit.
Le chef de l’exécutif régional s’exprimait au terme d’une tournée dans les centres d’examen du lycée franco-arabe public de Louga, du CEM Modou Awa Balla Mbacké et du Lycée de la commune de Nguidilé.
"Nous sommes à la dernière étape, la première a été le Certificat de fin d’études élémentaires qui était la plus difficile vu le volume du personnel engagé et d’apprenants puis il y a eu le Baccalauréat", a-t-il dit.
Selon lui, "le protocole sanitaire se déroule bien et c’est une grande importance vu la crise sanitaire actuelle dans laquelle nous sommes".
"Avant de régler les questions académiques, il faut régler les questions sanitaires et tous les intrants ont été mis en œuvre par l’Etat et nous sommes dans la phase application", a-t-il soutenu
Le gouverneur Amar a invité les acteurs du système éducatif à éviter de tomber dans "la routine" au risque "de baisser la garde et créer des difficultés".
Concernant le volet académique, a-t-il assuré, "il n’y a pas de souci, le personnel enseignant est engagé’’, espérant terminer dans de "très bonnes conditions".
Les représentants de syndicats et de l’Association des parents d’élèves au niveau départemental se sont réjouis "de la bonne organisation de l’examen". Ils ont toutefois invité les surveillants à être vigilants par rapport au port du masque chez les candidats.
Les candidats interrogés à l’issue des épreuves de français ont tous jugé abordables les sujets portant sur la protection de l’environnement et le roman "Une si longue lettre" de Mariama Bâ.
Les candidats au BFEM dans la région sont répartis dans 59 centres dont 26 dans le département de Louga, 19 à Linguère et 14 à Kébémer. Au total, 650 correcteurs et présidents de jurys ont été mobilisés.
Le département de Louga a présenté cette année 3519 candidats dont 2146 filles. Il est suivi de Linguère avec 2437 candidats dont 1469 filles et Kébémer 1824 candidats dont 1065 filles.
DES RESULTATS, MILLE QUESTIONNEMENTS
La covid-19 n’aura pas trop impacté sur le Baccalauréat 2020. Même si les élèves sont restés près de trois mois sans aller à l’école, le taux de réussite de cette année a paradoxalement connu une hausse par rapport à l’année dernière.
Awa JUNIOR NDOYE, CODOU FALL ET AMSATOU GANO |
Publication 14/09/2020
La covid-19 n’aura pas trop impacté sur le Baccalauréat 2020. Même si les élèves sont restés près de trois mois sans aller à l’école, le taux de réussite de cette année a paradoxalement connu une hausse par rapport à l’année dernière. Ce qui pousse les syndicalistes à s’interroger.
Selon l’Office du Bac, le taux de réussite du Baccalauréat de cette année a atteint 23% contre 15% l’année dernière, d’après les premiers résultats du premier tour. Des chiffres qui ont fini par surprendre certains d’autant plus qu’avec la fermeture des écoles au mois de mars dernier, beaucoup d’observateurs pensaient que les résultats du Bac 2020 allaient être catastrophiques. Que nenni ! Malgré une année tumultueuse, les résultats ont connu un record sans précédent par rapport à l’année 2019.
En effet, après l’apparition des premiers cas de covid-19 au Sénégal, le gouvernement avait ordonné la fermeture des écoles afin de limiter la propagation de la maladie. D’aucuns pensaient déjà à une éventuelle année blanche à cause de la perturbation notée cette année jusqu’à la reprise des cours le 25 juin dernier après le fiasco de la rentrée du 2 juin. Ce qui a poussé certains syndicalistes à se poser la question de savoir comment les élèves ont pu avoir un taux de réussite aussi élevé malgré la suspension des cours depuis 6 mois ? « Les résultats au Bac sont excellents cette année en cette période de pandémie au cours de laquelle notre école a connu trois mois et demie de fermeture, une grève des enseignants ayant duré deux mois et un retard de démarrage d’un mois malgré le slogan creux «ubbi Tey, Jang Tey». La moyenne du taux de réussite des deux dernières décennies est de 35% mais cette génération 2020, va battre tous les records d’excellence depuis que le Baccalauréat existe au Sénégal. Au vu des premières tendances, le Sénégal va franchir pour la première fois la barre des 50% de taux de réussite au Bac malgré tous les problèmes liés au contexte», a déclaré le secrétaire général du Cusems, Dame Mbodj.
«CE QUI S’EST PASSE EST UNE VERITABLE MASCARADE QUE NOUS DEVONS TOUS DENONCER»
Allant plus loin, le syndicaliste accuse le gouvernement. «Ce qui s’est passé n’est ni plus, ni moins qu’une manœuvre sordide au sommet de l’Etat pour faire passer les élèves massivement afin de masquer la réalité. Les résultats de cette année ne reflètent pas le niveau réel des candidats. Ce qui s’est passé est une véritable mascarade que nous devons tous dénoncer avec la dernière énergie. Le Bac sénégalais est un diplôme sérieux, normé et respecté dans le monde entier, par conséquent personne ne doit le dévaloriser », martèle le syndicaliste.
Sur le même ordre d’idées, il avance que les épreuves étaient très abordables pour un examen aussi sérieux que le Baccalauréat. «Les épreuves étaient trop faciles. La pilule est trop amère pour nous la faire avaler. Ils ont rabaissé les standards et c’est ce qui explique ce grand bond réalisé. A cela, il faut ajouter qu’à la reprise du 25 juin, les programmes ont été allégés à travers une note circulaire signée par le Ministre de l’Education et datée du 22 Juin 2020», fustige Dame Mbodj. Le secrétaire général du Cusems n’a pas aussi manqué de s’en prendre au ministre de l’Education. «Cette génération a été sacrifiée par les mesures malheureuses prises par des autorités incompétentes et sans scrupule. Je l’ai toujours dit, l’actuel ministre de l’éducation (Mamadou Talla, Ndlr) va enfoncer notre système d’enseignement dans le gouffre. Il n’a ni l’étoffe, ni l’épaisseur nécessaire pour diriger le département de l’éducation et de la formation. C’est un champion du pilotage à vue car, la robe de ministre est trop grande pour lui», a laissé entendre Dame Mbodj. Toutefois, à l’en croire, les enseignants examinateurs ont corrigé correctement les copies comme ils le font chaque année mais «ce sont les épreuves données par l’Office du Bac qui étaient trop faciles comparées aux années précédentes et je rappelle que le Directeur de ladite structure qui a la responsabilité de l’organisation technique et pédagogique du Bac n’est pas désigné par ses pairs mais, il est nommé par le Président de la République ».
«PERSONNE NE PEUT SALIR LA CREDIBILITE DE CET EXAMEN»
Pour sa part, le secrétaire général du Saems (Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire), Saourou Sène prend le contre-pied du secrétaire général du Cusems. Selon lui, les bons résultats relèvent d’un encadrement rapproché. «Je crois que cette année malgré la pandémie de la Covid-19, 2020 est une année qui a bénéficié d’un encadrement très rapproché. D’abord, au niveau familial et au niveau des enseignants, notamment ceux qui détenaient des classes d’examen. Dans la mesure où les enseignants ont ouvert des groupes Whatsapp dès que la pandémie a été déclarée pour travailler à distance avec leurs élèves. Et, je crois fortement que cet encadrement en a joué un rôle», a soutenu Saourou Sène. Mieux, dit-il, «l’autre élément que nous pouvons convoquer, c’est que les parents d’élèves qui sont conscients des enjeux compte-tenu qu’ils savaient que leurs enfants ne sont pas de contact direct avec leurs enseignants, ont engagé des répétiteurs à la maison. Il s’y ajoute maintenant le formidable élan de mobilisation des enseignants lorsqu’on a décidé de la reprise le 25 juin. Avec cette reprise, il faut reconnaître que sur 3.500.000 élèves, il y’a que les 550.000 (en classes d’examen) qui sont retournés à l’école. Donc, à ce niveau-là, l’enseignant a un nombre très réduit à gérer. Cet encadrement rapproché avec les élèves et cet engouement autour des classes d’examen uniquement devraient donner un résultat satisfaisant», a expliqué le secrétaire général du Saems.
Selon Saourou Sène, nul ne peut salir la crédibilité du Baccalauréat car toutes les normes établies ont été respectées. «Nous ne sommes pas seulement basés sur les résultats du premier semestre. Donc, impossible de les considérer comme des bacheliers d’un semestre. Il faut rappeler qu’on ne délivre pas le baccalauréat pour le simple plaisir de le faire. L’éducation est une affaire très sérieuse. Et ces résultats qui sont obtenus, que personne ne soutient la thèse selon laquelle, les épreuves étaient faciles. Les épreuves qui ont été données sont des épreuves du Baccalauréat conformément aux règles et par conséquent personne ne peut salir la crédibilité de cet examen, il est aussi crédible que les examens précédents».
En effet, il faut rappeler qu’après la fermeture des écoles, le ministère de l’Education Nationale avait voulu relever le défi de la continuité pédagogique face à la covid-19. A cet effet, il avait lancé l’initiative : «Apprendre à la maison» qui permettait l’enseignement à distance même si certains ont dénoncé des défaillances techniques et un manque de connexion Internet. Mieux, certaines chaines de télévisions étaient aussi allées dans ce sens en faisant des cours avec des enseignants sur des plateaux. Toutefois, actuellement toutes les pensées sont focalisées sur les résultats du Bac mais qu’en serait-il des orientations de ces bacheliers dans les universités publiques ? Cette question aussi mérite d’être posée. Chaque année des nouveaux bacheliers se lamentent à cause des retards d’orientation dans les universités quand on sait que l’Etat a pris la décision de ne plus envoyer des bacheliers dans les écoles privées
UN TAUX DE RÉUSSITE DE 42,37% À KAFFRINE
Au total, 722 garçons (45,13%) et 494 filles (38,90%) sont admis au baccalauréat dans la région
Kaffrine, 13 sept (APS) - La région de Kaffrine (centre) a enregistré un taux de réussite de 42, 37 % au baccalauréat, une progression de 8, 66 points par rapport à 2019, a indiqué l’inspecteur d’académie Aboubacry Sadikh Niang.
‘’Cette année, 1.216 candidats sur les 2.870 présentés par l’académie de Kaffrine ont réussi à l’examen du baccalauréat. Donc, la région de Kaffrine a enregistré un taux de réussite de 42, 37 % contre 33, 71 % en 2019’’, a-t-il notamment confié à des journalistes.
‘’Nous avons 556 admis au premier tour et 660 au second. Cela fait un total de 1.216 admis dans la région de Kaffrine. Les performances du baccalauréat ont positivement évolué passant de 33.71% à 42.37% soit un bond de 8.66 points entre 2019 et 2020 ‘’, a-t-il ainsi fait valoir.
‘’Au total, 722 garçons (45,13%) et 494 filles (38,90%) sont admis au baccalauréat dans la région de Kaffrine’’, a détaillé Aboubacry Sadikh Niang.
Pour ce qui concerne les mentions elles passent de 59 à 81 dont une Très bien en S2 en la personne de Abdourahmane Sy du lycée Yoro Penda Sy de Nganda, dans le département de Kaffrine, s’est encore réjoui l’IA de Kaffrine.
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DJAÏLI AMADOU AMAL, LE COMBAT D'UNE FEMME AFRICAINE
L'auteure camerounaise parle de son nouveau roman doublement primé, “Les impatientes”, publié chez Emmanuelle Collas. Son ouvrage présente ces femmes qui n’en peuvent plus qu’on leur réponde “sois patiente” lorsqu’elles s’indignent face aux injustices
L'auteure camerounaise Djaïli Amadou-Amal vient nous parler de son nouveau roman doublement primé, “Les impatientes”, publié chez Emmanuelle Collas. Son ouvrage nous présente ces femmes qui n’en peuvent plus qu’on leur réponde “sois patiente” lorsqu’elles s’indignent face aux injustices qu’elles subissent.
Découvrez son portrait par Gaël Legras.
LES ETUDIANTS POURSUIVENT LEUR MARCHE
L’étudiant de l’UBG, évacué à l’hôpital suite à un malaise en participant à la marche, de Saint-Louis à Dakar, entamée hier vendredi par ses camarades, se porte mieux. Ses camarades continuent le trajet.
L’étudiant de l’UBG, évacué à l’hôpital suite à un malaise en participant à la marche, de Saint-Louis à Dakar, entamée hier vendredi par ses camarades, se porte mieux. C’est le président de la Coordination des étudiants de Saint-Louis qui a donné de ses nouvelles. Contacté par iRadio, Omar Cherif Diallo, en pleine marche, révèle que son camarade va mieux.
« Ce sont ses jambes qui ont lâché. Mais il y a eu plus de peur que de mal. Je me suis entretenu tout à l’heure avec lui », a-t-il fait savoir à l’antenne. À l’en croire, il y a des autorités qui les rejoignent de temps à temps pour s’enquérir de leur situation. Mais « rien de sérieux » qui pourrait leur faire abandonner leur projet n’a été retenu.
Ces étudiants qui ont décidé de braver la distance d’environ 270 kilomètres qui sépare la cité universitaire de Sanar au siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sis à Dakar, protestent contre le plan de reprise des cours que les autorités de l’UGB ont mis en place. Pour eux, le processus de la mise en place de ce plan n’a pas été inclusif.
« La proposition qu’ils (responsables de l’UGB) ont faite n’est pas du tout commode. Elle n’est pas réalisable. On note plusieurs problèmes flagrants dans leur proposition. Par exemple, au niveau de l’UFR de Droit, un semestre doit se faire sur 14 semaines, contrairement aux 4 semaines indiquées », déplore M. Diallo qui invite l’administration de l’UGB à la table de négociation.
« Nous demandons le dialogue. Mais depuis 10 jours, il n’y a aucune volonté de l’administration à aller à la table de discussion », signale-t-il. Toutefois, le ministre l’Enseignement supérieur est disposé à les recevoir. Mais le cadre n’est pas encore défini.
L'UGB EN ROGNE
Les étudiants de l'Université Gaston Berger ont décidé de suspendre hier, vendredi, leur mot d'ordre de grève mais maintiennent leur plan d'action en luttant autrement
Les étudiants de l'Université Gaston Berger ont décidé de suspendre hier, vendredi, leur mot d'ordre de grève mais maintiennent leur plan d'action en luttant autrement. Ils ont ainsi entamé une marche pacifique de l'UGB au Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation où ils menacent d'observer une grève de la faim si jamais la tutelle refuserait de les recevoir ou les écouter.
Après une dizaine de jours de cessation de toute activité pédagogique et de journées sans tickets, voilà que les étudiants viennent de suspendre leur mot d'ordre. « Pour rappel, depuis quelques temps, les enseignements devaient commencer à l'UGB de Saint-Louis, mais jusqu'à présent, tel n'est pas le cas parce qu’un plan de reprise graduelle a été proposé par l'Assemblée de l'Université et que les étudiants avaient rejeté. Nous croyons fermement que ce plan de reprise n'est pas réalisable à l'UGB de Saint-Louis", a martelé Oumar Chérif Diallo, Président de Séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis.
Selon lui, il était temps de lutter autrement en suspendant certes leur mot d'ordre de grève mais tout en maintenant leur plan d'action. Il s'agit à travers celui-ci d'entamer hier, vendredi, une marche pacifique jusqu'aux locaux du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. " Nous avons usé de tous les moyens pacifiques mais l'administration est restée sus sa position et menace d'invalider l'année académique. Aujourd'hui, nous avons suspendu notre mot d'ordre pour permettre aux étudiants qui sont dans la première cohorte et qui font partie aussi de la proposition que nous avons faite, à savoir de retourner vers les amphis théâtres. À côté de cela, nous allons entamer ce jour une marche pacifique jusqu'aux locaux de notre tutelle à Dakar parce que nos autorités universitaires locales ont décidé de ne pas dialoguer avec nous", a soutenu Oumar Chérif Diallo qui a également tenu à faire savoir que les étudiants de l'UGB n'hésiteront pas à observer sur place une grève de la faim jusqu'au gain de cause.
LES ETUDIANTS DU PRIVE MENACENT D’INVESTIR LES RUES
Pendant que les étudiants orientés dans les universités publiques regagnent les amphithéâtres pour terminer l’année, leurs camarades orientés par l’Etat dans des instituts privés, s’interrogent encore sur leur sort.
Le Cercle des Etudiants Orientés dans le Privé (CEOP) menace d’envahir les rues si l’Etat ne répond pas immédiatement à ses doléances. En effet, ces étudiants exigent du gouvernement et du ministère de l’Enseignement supérieur le report de la date des examens du BTS, prévus ce 28 septembre, et le paiement des bourses sociales.
Pendant que les étudiants orientés dans les universités publiques regagnent les amphithéâtres pour terminer l’année, leurs camarades orientés par l’Etat dans des instituts privés, s’interrogent encore sur leur sort. En sit-in hier, vendredi 11 septembre, ils ont exprimé leur mécontentement envers les autorités étatiques. En effet, les étudiants orientés dans le privé exigent du gouvernement le report de la date des examens du BTS, prévue ce 28 septembre.
Selon eux, ils n’ont pas encore terminé leur programme car les cours sont plus ou moins entrecoupés par une longue pause due à la pandémie de la Covid19. «Les autorités étatiques nous imposent de faire les examens du BTS, ce 28 septembre. Alors que nous avons passé neuf (9) mois vingt (20) jours sans faire cours. Vu que l’année dernière les chefs d’établissement nous ont fait quitter les écoles pendant trois (3) mois vingt (20) jours. Ce, pour demander à l’Etat de respecter ses engagements et de payer la dette contractée dans les établissements privés. Sans compter les 6 mois de vacances dues à la situation pandémique que vit le pays actuellement. Alors que pour subir l’examen du BTS, la formation doit durer deux ans.
A cet effet, nous exigeons le report immédiat de la date des examens. Et nous interpelons directement le chef de l’Etat et le ministère de la tutelle (ministre de l’Enseignent supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ndlr) de réagir dans les plus brefs délais», tonne Babacar Sall, le coordonnateur du Collectif des étudiants orientés dans le groupe. Mieux, ils menacent d’envahir les rues si les autorités compétentes n’apportent pas une réponse à leurs revendications. «Nous sommes sortis aujourd’hui pour exprimer notre mécontentement pacifiquement. Mais d’ici deux (2) jours, si nous n’avons de réponse de la part des autorités, nous allons manifester, barrer la route pour réclamer ce qui nous revient de droit», prévient le porte-parole des étudiants orientés par l’Etat dans les instituts privés.
Et de poursuivre : «nous constatons un manque de considération et de respect de la part du ministère de l’Enseignement supérieur. Étant donné que nous n’avons pas encore reçus nos bourses sociales, au moment où les étudiants orientés dans les universités publiques perçoivent leur bourse mensuellement».
A noter que les étudiants ont essayé d’entamer des négociations avec les hautes autorités, mais en vain. Ainsi, ils dénoncent le silence de ces autorités face à leurs doléances. «Nous avons organisé, le jeudi passé, un sit-in à Diamnadio, devant le ministère de l’Enseignement supérieur, dans le but dans les informer. Mais jusqu’à présent, ils sont restés dans leur mutisme total. Aussi, une lettre a été envoyée à Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée national. Nous avons même été reçus par Cheikh Ba, directeur de cabinet de la président du Conseil économique, social et environnemental (Cese)», martèle le coordonnateur des étudiants orientés dans le privé.