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1 mai 2025
Éducation
ADJI BOUSSO DIENG
Elle sera la première femme noire à intégrer la prestigieuse école d’ingénierie et de sciences appliquées de l’Université de Princeton dans l’Etat du New Jersey, aux Etats-Unis.
Adji Bousso Dieng sera la première femme noire à intégrer la prestigieuse école d’ingénierie et de sciences appliquées de l’Université de Princeton (Princeton School of Engineering), dans l’Etat du New Jersey, aux Etats-Unis.
Selon le site de Forbes, visité par Emedia.sn, cette chercheuse sénégalaise a contribué au domaine de la Modélisation générative et est sur le point de devenir l’une des premières femmes noires professeur en informatique de l’Ivy League (groupe de huit universités privées du Nord-Est des États-Unis. Elles sont parmi les universités les plus anciennes), mais elle aide également les Africains en STEM (Science, Technologie, Engineering et Mathématiques) à raconter leur propre succès.
Adji Bousso Dieng, spécialisée en Intelligence artificielle, est actuellement chercheuse chez Google, travaille dans un domaine de l’intelligence artificielle appelé Modélisation générative. « Cela vous permet d’apprendre à partir des données sans avoir besoin de supervision », a-t-elle déclaré. « Les modèles génératifs ont de nombreuses applications dans le monde réel en ce qui concerne le traitement du langage naturel, la vision par ordinateur, les soins de santé, la robotique et dans une gamme de sciences », explique-t-elle.
En plus de cela, elle a lancé The Africa I Know (TAIK), une plate-forme qui présente les Africains qui ont eu des carrières réussies, afin de souligner comment les Africains tirent parti de la technologie pour résoudre les problèmes de développement - dans l’agriculture, la santé et l’éducation - et de raconter l’histoire de l’Afrique par les Africains.
« J’ai fondé TAIK pour dénicher les réussites de l’Afrique et de ses habitants et pour favoriser une conscience économique et sociale en Afrique », argumente-t-elle, ajoutant que les volontaires de TAIK sont un groupe de jeunes Africains enthousiastes, venant de toutes les régions du continent, proposant un contenu en anglais et en français.
La crise du COVID-19 a accéléré ses plans de lancement de sa plate-forme, parce que plusieurs pays africains ont adopté la technologie pour lutter contre le virus COVID-19, et avec succès, mais cela a été négligé dans les médias, estime-t-elle, dans les colonnes de Forbes.
Pour elle, « les réussites ne sont pas racontées : la majorité des gens ne savent pas grand-chose de l’Afrique et ont une vision négative du continent étant donné la façon dont il est décrit dans les médias ». De l’avis de notre brillante compatriote, la conséquence de ce biais, est que « cette vision négative de l’Afrique a des répercussions importantes sur l’Afrique et ses populations. »
Née à Kaolack, où elle a également grandi, Adji Bousso Dieng a pu bénéficier du système scolaire public dans sa région natale, car sa mère, même n’ayant pas terminé ses études au-delà du lycée, comprenait la valeur de l’éducation.
Après avoir remporté un concours organisé pour les filles africaines en STEM par la Fondation Pathfinder pour l’éducation et le développement, Adji Bousso a reçu une bourse pour étudier à l’étranger. Elle a poursuivi ses études en France et a obtenu un diplôme d’ingénieur de Telecom ParisTech en France et un Master en Statistique de l’Université Cornell, aux États-Unis.
Pour elle, il est très important d’avoir une représentation féminine noire dans le monde universitaire. « Je n’ai jamais eu de conférencier noir depuis que j’ai quitté le Sénégal, et encore moins une conférencière noire. J’ai appris à ne pas laisser cela me démotiver dans ma quête de connaissances... »
Inspirée par le théorème de statistique de Rao-Blackwell, alors qu’elle était étudiante en première année de doctorat à l’Université de Columbia, Adji Bousso Dieng se rappelle combien elle était excitée de découvrir que l’auteur dudit théorème était un Afro-américain, le premier à obtenir un poste à l’UC Berkeley et le premier à être intronisé à l’Académie nationale des sciences des États-Unis. « J’ai recherché qui étaient les auteurs du théorème et j’étais au-delà de l’extase en apprenant que (David) Blackwell était noir ! J’avais finalement trouvé un scientifique noir derrière l’un de ces théorèmes ! », s’extasie-t-elle.
« Il est important d’avoir des modèles, des modèles qui vous ressemblent et la représentation compte, car cela donne l’espoir et le courage de poursuivre ses efforts. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai créé TAIK, pour donner aux jeunes Africains des modèles de réussite qu’ils peuvent admirer. »
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FILS DE ... UNE TRAGÉDIE AFRICAINE ?
Baba Zoumanigui fait une analyse approfondie de l'attitude de ces enfants d'hommes politiques qui croient trop souvent tout se permettre car enivrés par les effluves de la célébrité
Invités de l'emission Niaccar de ITV, Baba Zoumanigui, Yaye Fatou Diagne ont fait une analyse très approfondie des comportements des fils de... devant Lala Ndiaye et le professeur Songué suite à l'article publié par l'écrivain Zoumanigui sur SenePlus.
Ci-dessous l'article
TRAGÉDIE DES FILS DE….
Ils n’ont pas de prénom
Ils usent du Nom de leur père ou grand-père
Qui, vaillant travailleur ou érudit de renommée
Vénéré pour son œuvre ou adulé pour sa fortune
Offre à des enfants indignes successeurs
Un Nom qu’ils portent fièrement « Fils de…... »
Les Fils de… souvent absents au forum du savoir
Introuvables au carrefour de l’action
Perdus dans un monde qui leur est étranger
Ouvrent les portes au seul Nom de leur père
La société africaine reconnaissante du Nom
Leur tend les bras par fidélité ou par respect
Et se montre généreuse et tolérante
En ouvrant ses mains et son cœur à des fils indignes
Au nom d’une continuité par le sang de vertus paternelles
Que des usurpateurs de Nom n’ont point hérité
On leur tolère tous les excès
Ils bravent tous les interdits
Autour d’eux se rallient naïfs profiteurs et jouisseurs
Que le Nom attire et leur sert de cotte de mailles
Pour s’affranchir du devoir et de la responsabilité
Les Fils de…. sont putrescents
Ils sentent l’argent des autres
Ils sentent la chair fraîche de leurs nuits charnelles
Ils sentent les effluves de l’alcool et des herbes nocives
Qui noient leur esprit dans un bain de chloroforme
Ils sont tout ce que l’Afrique de nos pères et de nos Dieux exècre
L’argent hérité ou volé instrument de jouissance
Un air impur qui pollue leur esprit
Et crée un nuage opaque
Dans lequel ils perdent toute lucidité
Leurs parents présents ou disparus
Souvent effrayés par l’horreur du film que joue leur progéniture
Souffrent en silence les sachant coupables
Mais pleurent leur innocence et invoquent la fatalité
Ils souffrent de leur Nom bafoué
Jeté aux orties par une presse et des réseaux déchaînés
Ils souffrent du sang indigne qui nourrit leurs veines
Et jette un doute sur la pureté de leur lignage
Ils souffrent des compromissions et des indignités
Qui les force à venir à genoux implorer une faveur ou un pardon
Ils souffrent d’un au-delà où il n’y a ni Roi ni Riche ni Élu
Et où seuls comptent les actes de chacun
Ils souffrent de se voir quitter cette terre
Laissant derrière eux des fils sans Nom
Ils souffrent du temps et de l’oubli
Qui auront effacé leur œuvre sur cette terre d’Afrique
Pendant que leurs descendants sans repères errent anonymes dans la cité
Les Fils de… vivent l’instant présent
Ils ne se reconnaissent ni dans le passé ni dans le futur
Ne connaissent ni leur histoire ni celle de leurs parents
Qui, partis de rien sont arrivés très loin très haut
Par le travail les sacrifices et les vertus
Imposent le respect par leur vécu et leur œuvre humaine ou sociale
Les Fils de…. sont ces prédateurs des palaces d’Afrique et d’Occident
Mais aussi les hôtes privilégiés des cours d’Orient
Pour y vivre les contes des mille et une nuits
Et forgent malgré eux tous les clichés négatifs
Qui nous mettent en colère
Ils ont le verbe haut
L’allure négligée débonnaire ou sophistiquée jusqu’au ridicule
Drapés d’une sensibilité à fleur de peau
Ils dépensent sans compter une fortune mal acquise
Et se nourrissent des verbes Avoir et Être le Fils de…
Ils entraînent dans leur descente aux enfers
Les fils et les filles d’honnêtes gens
Qui le temps d’une ultime soirée d’une tragédie programmée
Ont manqué de discernement et de caractère
Et finissent tous en faits divers
Comme le peuple des Fils de…personne
Afrique des valeurs de l’Homme et de la Dignité
Retiens tes enfants
Ils sont devenus fous
Réveille de leur mutisme leur cécité et leur surdité
Des parents égarés dans le tourbillon de la vie
Et donne aux Fils de….
Un Prénom dont ils seront dignes et Fiers
LE RECTEUR DE L'UCAD FAIT MACHINE ARRIERE
La pression de la Coordination des étudiants a porté ses fruits. Ces derniers avaient catégoriquement rejeté le plan de reprise proposé par Ahmadou Aly Mbaye
Le Recteur de l’université, Ahmadou Aly Mbaye, a rencontré hier la Coordination des étudiants de l’Université pour rediscuter du plan de reprise. A l’issue des concertations, un protocole d’accord a été signé avec les étudiants consistant à laisser les différentes facultés proposer leurs plans de reprise.
La pression de la Coordination des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar sur le Recteur a porté ses fruits. En effet, les étudiants avaient catégoriquement rejeté le plan de reprise proposé par le nouveau Recteur Ahmadou Aly Mbaye.
Ainsi, hier, lors d’une rencontre entre les deux parties, un protocole d’accord a été signé consistant à laisser les différentes facultés proposer leurs plans de reprise. «Les écoles et instituts, la Faculté de Médecine, de Pharmacie, d’Odontologie et Stomatologie ; la Faculté des Sciences de l’éducation et de la formation ; pour chacun de ces établissements, un plan de reprise concerté tenant compte des mesures sanitaires sera proposé», rapporte le protocole d’accord signé par le Recteur et les présidents des Amicales des facultés.
Pour la faculté des Lettres et Sciences Humaines, le document indique qu’elle peut entamer les évaluations avec tout le premier cycle en laissant le soin aux instances facultaires de faire la programmation adaptée à la situation. Mais aussi, poursuit la source, de prendre en compte, en accord avec étudiants, les spécificités des facultés». Concernant les facultés des sciences et techniques (fst) et des sciences juridiques et politiques (fsjp), dans le protocole d’accord, les autorités sont invitées à prendre en considération les prescriptions de l’Assemblée de l’Université et de faire les évaluations du premier cycle, tout en tenant en compte, ajoute la source, de la programmation des instances.
S’agissant la faculté des Sciences économiques et de gestion (faseg), le document invite ladite faculté à finaliser les examens du Master 1 de l’année académique 2018/2019 et de préparer un plan de reprise en tenant compte des spécificités de la faculté. Le document renseigne par ailleurs que les plans de reprise et emplois du temps des établissements seront publiés plus tard le dimanche prochain 6 septembre.
252 CANDIDATS AU BAC TECHNIQUE À DIOURBEL
Le centre a enregistré 8 absences pour ce premier jour d’examen
Quelque 252 candidats ont démarré ce lundi les épreuves du baccalauréat technique au lycée technique Ahmadou Bamba de Diourbel (LTAB), a indiqué le chef de centre, El Hadji Bara Sow.
’’Au niveau du centre, nous avons 260 candidats avec quatre séries (T1, T2, G, STEG) qui composent. Il y a 125 garçons et 135 filles inscrits. Pour la série T1, ils sont 27 candidats ; en série T2, ils sont 37 ; en série G, ils sont 62. Pour la série STEG (science et technique de l’économie et de la gestion), ils sont 134 candidats’’, a-t-il déclaré à la presse.
Le centre a enregistré 8 absences pour ce premier jour d’examen.
’’Sur les 260, il y a 7 absents constatés à 8 heures mais on vient d’avoir une élève qui est malade qui vient de quitter pour aller se faire consulter à l’hôpital. Si elle ne revient pas, cela va faire 8 absents (3 garçons et 5 filles). Au final, il y a 252 candidats qui planchent sur les épreuves’’, a dit El Hadji Bara Sow.
’’Souvent, le bac technique se déroule sur une douzaine de jours. On va faire au moins 5 jours de théorie. Ce qui allonge surtout le bac technique, ce sont les travaux pratiques qui se font au niveau des ateliers et les épreuves se font de manière individuelle’’, a-t-il relevé.
Pour ce premier jour, les candidats des séries T1 et T2 composent en mathématiques, ceux de la série G font économie et la série STEG planche sur l’économie spéciale, a détaillé El Hadji Bara Sow.
Le Centre de Diourbel, composé d’un seul jury, accueille les candidats du lycée technique Ahmadou Bamba, l’institut privé Albaraka de Diourbel, l’école privée Fallou Gallas et les écoles privées de Mbacké, selon M. Sow par ailleurs, proviseur du LTAB.
L’examen du baccalauréat technique se déroule dans le respect des mesures barrières dans le contexte de pandémie de Covid-19.
’’Toutes les dispositions ont été prises. Il y a un personnel qui a été choisi pour gérer le protocole sanitaire’’, a souligné le chef de centre.
Il a salué la décision de l’office du bac de payer une indemnité pour la gestion du personnel mis en place pour faire respecter le protocole sanitaire pendant toute la durée des examens.
’’L’office du bac a initié une feuille de paiement pour prendre en charge ce personnel qui va gérer le protocole sanitaire à l’entrée et à la sortie pour que les candidats puissent respecter les mesures barrières’’, a-t-il fait savoir.
Le candidat Ahmed Saloum Fall sorti vers 10h 20mn pour se ’’dégourdir les jambes’’ a jugé ’’abordables’’ les épreuves de mathématique qui durent 4 heures de temps.
’’Les épreuves sont pour le moment abordables. On a traité des épreuves similaires en classe et je pense que la majeure partie [des candidats] pourra s’en sortir aujourd’hui. On est optimiste pour le reste des épreuves’’, a-t-il déclaré.
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LES VOIES D'UN SYSTÈME ÉDUCATIF ENDOGÈNE
Retour sur la conférence virtuelle animée ce week-end par Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf et Fatou Sow Sarr, déclinant les contours d'une école axée sur des valeurs sénégalaises
En prélude au Magal, l’Université Cheikh Ahmadou Bamba organise une série de webinaires animée par des personnalités de haut niveau. Le premier panel virtuel a réuni, samedi dernier, les professeurs Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf et Fatou Sow Sarr. Ces derniers ont démontré la manière de doter le Sénégal d’un système d’éducation endogène en se fondant sur l’éthique et les valeurs sénégalaises.
Samedi dernier, lors de la conférence virtuelle, le Pr Souleymane Bachir Diagne a ouvert les débats en se prononçant sur l’éthique du développement et du progrès. Ainsi, il est largement revenu sur l’exemple du mouridisme dont la philosophie, dit-il, n’est ni statique encore moins nostalgique.
«C’est une philosophie du mouvement. C’est un soufisme de l’affirmation de soi, de l’action et de la confrontation avec la réalité du monde. Plutôt que l’évasion dans la contemplation et l’extinction», a soutenu Monsieur Diagne. Selon lui, il ne s’agit pas de s’éteindre, mais de prendre conscience de celui que l’on est et de réaliser des attributs seigneuriaux. «Autrement dit, au lieu de s’abîmer dans l’océan de la divinité, vous réalisez en vous-même des attributs seigneuriaux. C’est dans ces conditions qu’on est en mesure d’agir dans le monde, de transformer son monde et ce faisant, de se transformer soi-même», a-t-il expliqué.
Rappelant que Cheikh Ahmadou Bamba, comme les autres grands leaders religieux, ont développé leurs enseignements pendant la période coloniale, il souligne que leur première mission était de construire une personnalité africaine pour notre région, une personnalité sénégalaise qui soit hors d’atteinte de tout ce que le colonialisme pouvait avoir de corrosif. Donc, il s’est agi, selon lui, de construire des humains accomplis, des humains qui soient en mesure de transformer leur monde et de se transformer eux-mêmes. «Leur enseignement était donc principalement orienté vers l’éthique. Parce que c’est avec l’éthique qu’on construit une personnalité. C’est notre responsabilité à nous de faire en sorte de réaliser ces valeurs en nous et de nous immerger dans ces valeurs éthiques», a préconisé Pr Souleymane Bachir Diagne. Prenant la parole, le Pr Mamadou Diouf a tout simplement indiqué que l’une des grandes réponses à la crise de l’éducation au Sénégal se trouve dans le projet de Serigne Mame Mor Mbacké. C’est-à-dire une réflexion qui permettrait de se poser les vraies questions relatives à l’organisation de l’enseignement et aux questions qui nous préoccupent aujourd’hui : Un système éducatif endogène. A l’en croire, cette tradition pédagogique a été développée par Serigne Mourtada Mbacké à côté de la tradition plus économique et politique qui est celle de la création d’une communauté. «On la retrouve de façon prégnante chez Serigne Abdoul Ahad Mbacké », dit-il.
MAMADOU DIOUF S’ELEVE CONTRE AMADOU HAMPATHE BA…
Parlant par ailleurs du progrès, le Pr Diouf a convoqué un texte de Cheikh Hamidou Kane titré: «Comme si nous nous étions donné rendez-vous». Dans ce texte, la question qui se pose est celle de l’inscription de l’Afrique dans le temps du monde, le sens du progrès et des sciences. A en croire le Professeur Diouf, l’auteur essaye de faire comprendre qu’en fait, nos traditions sont contre le progrès. «Nous n’avons pas une idée du progrès, parce que nous avons un passé qui est mythifié. Nous retournons tout le temps au passé », a-t-il expliqué. Monsieur Diouf dit s’élever toujours contre Amadou Hampathé Ba qui dit : «Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». «C’est une pensée conservatrice, rétrograde. Oui les vieillards ont leur rôle important dans la société, mais on ne peut pas penser rétroactivement, en regardant derrière. Il faut penser vers l’avant. C’est en cela que la règle de génération comme celle relative au genre sont des règles qui bloquent la société», affirme-t-il. Auparavant, il avait rappelé que les traditions sénégambiennes reposent sur deux règles. «Il s’agit de la règle de la génération –quand on est le plus jeune, on ne peut avoir la vérité-. Ensuite vient la règle du genre -quand on est une femme, on ne peut pas avoir raison», explique-t-il.
FATOU SOW SARR : «L’ISLAM EST JUSTE UN BEL ALIBI POUR RELEGUER LES FEMMES AU SECOND PLAN»
Quant au professeur Fatou Sow Sarr, elle a abordé la question des femmes dans la transmission des valeurs islamiques. Elle s’interroge d’ailleurs sur la rupture du processus qui avait permis d’avoir autant de femmes érudites dans l’histoire de notre religion. «Qu’est-ce qui s’est passé pour que les femmes soient effacées de la sorte», s’est-elle interrogée. Surtout que, dit-elle, des figures religieuses féminines érudites ont existé par le passé. Elle cite au passage Sokhna Astou Walo, Mame Diara Bousso, Sokhna Maimounatoul Mbacké, Sokhna Mai Mbacké, etc. «Pendant qu’il y a cette rupture, on voit l’apparition de femmes prédicatrices sur l’espace social sénégalais. Mais dans cet espace, nous voyons surtout des femmes qui appartiennent à l’islam alternatif, c’est-à-dire le fondamentalisme religieux, au moment où les autres femmes de l’islam confrérique sont confinées dans les daara et à l’ombre», relève-t-elle avant d’ajouter que ce choc va contribuer à des clivages de plus en plus importants. «Les femmes, à mon avis, devraient bien analyser ces mutations et regarder laquelle de ces conceptions opposées est la plus à même de favoriser les conditions de leur épanouissement», a-t-elle souligné.
En ce qui concerne par ailleurs la présence des femmes dans l’espace public, Fatou Sow Sarr soutient que l’islam n’a jamais interdit l’accès des femmes à l’espace public. Mais aujourd’hui, au fur et à mesure, les femmes sont reléguées au second plan, regrette-telle. «Comme on est dans l’espace mouride, je demande toujours à Cheikh Abdoul Ahad Gaindé Fatma comment il se fait que ce soit des hommes qui sont en avant tout le temps. On ne voit pas les femmes alors que ce sont elles qui ont institué cette manifestation. Je ne comprends pas pourquoi cette récupération des hommes. Nous sommes dans un système qui maintient la femme dans les liens de la domination. Il y a une volonté d’exclusion des femmes de l’espace de décision et de gouvernance. Je pense qu’il faut revoir la philosophie derrière. Souvent, l’islam est juste un bel alibi pour reléguer les femmes au second plan», tranche Pr Fatou Sow Sarr.
QUELS SONT LES ROMANS AFRICAINS A SUIVRE?
La rentrée littéraire d'automne 2020 est lancée, avec un total de 511 titres à retrouver chez vos libraires.
La rentrée littéraire d'automne 2020 est lancée, avec un total de 511 titres à retrouver chez vos libraires. Parmi eux, France 24 vous propose une sélection des auteurs africains ou d'origine africaine les plus en vue.
Avec 511 nouveaux romans disponibles pour cette rentrée littéraire, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Pour vous guider dans les rayons des librairies, France 24 met en lumière les auteurs africains ou d'origine africaine à ne pas manquer. Entre valeurs sûres et petits nouveaux, le continent est exploré sous toutes ses coutures à travers ces livres.
Ceux qui ont l'habitude
- Alain Mabanckou, "Rumeurs d'Amérique" (Plon)
Dans son treizième roman, l'écrivain franco-congolais raconte les États-Unis, où il enseigne depuis le début des années 2000. Professeur titulaire de littérature francophone à UCLA, il ausculte ce nouveau monde qui l'entoure. Entre l'opulence de Santa Monica, l'âpre condition des minorités de Los Angeles, le désespoir des agglomérations environnantes, mais également l'enthousiasme d'une population qui porte encore en elle le rêve américain, il dessine le portrait d'une autre Amérique.
- Yasmina Khadra, "Le sel de tous les oublis" (Julliard)
Auteur à succès traduit dans le monde entier, ancien officier de l'armée algérienne au parcours hors norme, l'écrivain Yasmina Khadra explore cette fois-ci l'après guerre d'Algérie. Dans son nouveau roman, il raconte la vie d'Adem Naït-Gacem, un instituteur sans histoires dans un village de la région de Blida en 1963. L'univers de cet homme s'écroule le jour où sa femme claque la porte. Il quitte alors tout pour partir sur les chemins.
- Faïza Guene, "La discrétion" (Plon)
Entrée en littérature à l'âge de 19 ans, Faïza Guène ne cesse depuis de confirmer son talent. À 35 ans, elle signe déjà son sixième roman. Dans "La discrétion", elle retrace le destin de trois générations d'immigrés nord-africains, entre l'Algérie et la France. L'histoire suit Yamina, une femme algérienne, depuis son petit village situé près de la frontière marocaine jusqu'à la Seine-Saint-Denis: "Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n'est-ce pas une autre façon de résister ? Mais la colère, même réprimée, se transmet l'air de rien".
- Sindiwe Magona, "Mère à mère" (Mémoire d'encrier)
Grand roman de l’apartheid publié en 1998, il est pour la première fois traduit en français. Sindiwe Magona signe un récit bouleversant sous forme de lettre. L’Afrique du Sud y est racontée toute en nuances, complexité et passion. L'auteur se met dans la peau de sa voisine, une femme dont le fils a tué une jeune Américaine venue travailler bénévolement pour les premières élections libres en Afrique du Sud. La mère du meurtrier s'adresse directement à la mère de la victime : "Mon fils a tué votre fille".
Première lauréate du Prix Orange du livre en Afrique pour son roman "Munyal, les larmes de la patience", cet ouvrage paraît en France dans une nouvelle édition et sous un nouveau titre. L'écrivaine camerounaise brise les tabous et mêle le destin de trois femmes : celui de Ramla, 17 ans, arrachée à son amour pour être mariée de force avec Alhadji Issa, un homme riche et déjà marié. Hindou, sa sœur du même âge, est contrainte d'épouser Moubarak, son cousin, alcoolique, drogué et violent. Quant à Safira, 35 ans, la première épouse d'Alhadji Issa, elle voit d'un très mauvais œil l'arrivée dans son foyer de la jeune Ramla, qu'elle veut voir répudiée.
- Marc Alexandre Oho Bambe, "Les lumières d'Oujda" (Calmann Levy)
Autant poète, écrivain, slameur que voyageur, le Camerounais sort un second roman. Ce passionné des mots, lauréat du prix Paul Verlaine de l'Académie française, s'intéresse au sort d'un migrant rapatrié après avoir tenté de rejoindre l'Italie. Le narrateur s’engage au sein d’une association qui lutte pour éviter les départs "vers les cimetières de sable et d’eau". Il rencontre, à Oujda, au Maroc, le père Antoine et Imane, nouant avec eux un lien indéfectible.
- Fiston Mwanza Mujila, "La danse du Vilain" (Métailié)
Avec son premier roman, "Tram 83", l'auteur congolais a connu le succès et récolté de nombreux prix. Il revient avec une nouvelle histoire entre trafic de pierres précieuses et boîtes de nuit frénétiques, entre l'Angola, en pleine guerre civile, et un Zaïre au bord de l'explosion. Sanza, exaspéré par la vie familiale, quitte ses parents et rejoint le Parvis de la Poste, où vivent d’autres gamins de la rue. Commence la "dolce vita", larcins petits et grands, ciné avec Ngungi, l’enfant-sorcier, et voyages en avion vers l’infra-monde.
Ceux qui débutent
- Fatima Daas, "La petite dernière" (Notabilia)
À 25 ans, elle frappe fort avec son premier livre. Elle est la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. "Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi", écrit-elle.
- Roukiata Ouedraogo, "Du miel sous les galettes" (Slatikine & Cie)
Comédienne et humoriste d'origine burkinabè, elle se dévoile sous une nouvelle étiquette. Ce premier récit se veut avant tout personnel. L'artiste tient la chronique douce du drame qui a bouleversé son enfance. Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l'injustice qui les frappe avec l'arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère, une femme restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes.
- Hella Feki, "Noces de jasmin" (Lattes)
Professeure de lettres et formatrice, elle a grandi en Tunisie. Dans son premier roman, elle revient sur la révolution de 2011. Les journaux sont censurés, les informations se diffusent sur Internet et un murmure parcourt la Tunisie : la rue gronde. Mehdi, un jeune journaliste, tourne en rond dans sa cellule, sans savoir ce qu’il va devenir. Dehors, Essia s’inquiète de la disparition de Mehdi, son nouvel amour. Elle part à Sfax, sa ville d’origine, pour tenter de le retrouver.
LE SELS AUTHENTIQUE PARLE D’UNE DECISION IMPERTINENTE ET MENACE DE PERTURBER LA PROCHAINE RENTREE
A quelques mois de la rentrée scolaire, de gros nuages planent sur le déroulement des cours. A l’origine de cette situation, la décision du ministre de l’Education Nationale d’attribuer les premières classes de l’élémentaires aux maitres titulaires du Cap
A travers une note datée du 26 aout 2020, le ministère de l’Education Nationale a pris une mesure portant attribution des premières classes au niveau de l’élémentaires (CI, CP et CE1) uniquement aux maîtres titulaires du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP). Cette décision est impertinente, selon le Secrétaire général du Sels Authentique qui estime qu’elle n’est basée sur aucun fondement scientifique. D’ailleurs, Abdou Faty et ses collègues menacent de paralyser la prochaine rentrée scolaire.
A quelques mois de la rentrée scolaire, de gros nuages planent sur le déroulement des cours. A l’origine de cette situation, la décision du ministre de l’Education Nationale d’attribuer les premières classes de l’élémentaires aux maitres titulaires du Cap.
En effet, Mamadou Talla a recommandé aux inspecteurs d’académie et aux inspecteurs de l’Education et de la Formation de confier les classes de CI, CP et CE1 exclusivement aux maîtres titulaires du Cap. Une décision que Abdou Faty et ses camarades jugent impertinente, parce qu’elle n’est basée sur aucun fondement scientifique. «Il n’y a pas une étude ou une enquête qui montre que les enseignants détenteurs de CAP sont plus expérimentés que les enseignants détenteurs Certificat Elémentaire d’Aptitude Pédagogiques (CEAP). Nous dénonçons cette circulaire qui stipule que dorénavant seuls les instructrices et instructeurs détenteurs de CAP ont le droit d’avoir les classes d’acquisitions, c’est à dire les classes de CI, CE1, CM1. Nous la rejetons avec la dernière énergie», clament les membres du SELS Authentique.
Abdou Faty et ses camarades trouvent cela inadmissible. «Ceux qui ont poussé le ministre à prendre cette mesure sont extrêmement loin de la réalité des enseignements d’apprentissages. C’est même manquer de respect inspecteurs d’académies, aux inspecteurs départementaux et aux directeurs d’écoles qui connaissent bien leurs enseignants. Il n’y a jamais eu de stigmatisation au niveau de l’école élémentaire et nous ne l’accepterons pas», martèle le secrétaire général du Sels Authentique.
Pour lui, il n’y a jamais de différence entre ceux qui ont le CAP et le CEAP au niveau de l’élémentaire. Pour faire face à cette décision qu’il juge impertinente, éviter la stigmatisation sur certains camarades et ne pas semer la zizanie au niveau du système éducatif, le syndicaliste soutient que tous les enseignants seront mobilisés en début d’année. «Cette décision est inacceptable et nous le rejetons fermement. Nous ferons face à la décision en début d’année. Naturellement, des préavis de grèves vont être posés. Nous ferons tout pour que cette circulaire ne puisse pas prospérer dans le circuit éducatif» annonce-t-il.
Enfin, le Sels authentique dégage toute responsabilité quant à l’opérationnalisation de cette circulaire impopulaire et manifeste toute sa colère contre le ministère de l’Education nationale, le département des Finances et celui de la Fonction Publique.
L’UCAD ROUVRE SES PORTES MALGRE LES CONTESTATIONS
Malgré l’appel à une reprise en masse de la coordination de l’amicale des étudiants de l’Ucad, les autorités universitaires campent sur une politique de reprise graduelle et bimodale.
Malgré l’appel à une reprise en masse de la coordination de l’amicale des étudiants de l’Ucad, les autorités universitaires campent sur une politique de reprise graduelle et bimodale. Il s’agit d’un plan de rotation de 78 500 étudiants, par cohortes et par niveaux, aussi bien au campus social que pédagogique, jusqu’au 31 décembre 2020.
En dépit des derniers soulèvements de la coordination de l’amicale des étudiants s’opposant sans ambages à la reprise graduelle proposée par les autoritaires universitaires, le recteur de l’Ucad, Ahmadou Aly Mbaye, lors d’une conférence de presse tenue hier, vendredi 28 août a réitéré la politique de reprise graduelle des cours en présentiel. «Du 1er septembre au 15 octobre, pour les étudiants de la Licence 3 et du Master 1, cette première cohorte constitue un effectif de 19 517 étudiants. Du 15 octobre au 15 novembre, les étudiants de la Licence 2 et en Master 2, soit une deuxième cohorte d’un effectif de 20 348 étudiants. Du 15 novembre au 31 décembre, pour les étudiants en Licence 1 qui composent la troisième et dernière cohorte avec un effectif de 31 700 étudiants», a soutenu M. Mbaye.
Aussi, en ce qui concerne les écoles et instituts, les enseignements-apprentissages, la reprise des cours en présentiel se dérouleront suivant un plan de reprise qui s’adaptera au mieux à leur situation. Non sans préciser que des aménagements spécifiques sont également prévus au sein de chaque établissement dans le respect du cadrage général du plan et les enseignements à distance se poursuivent pour tous les étudiants à tous les niveaux, en attendant leur programmation en présentiel. «Il est proposé, pour assurer l’accès aux enseignements à tous les étudiants, la diffusion et/ou la mise en ligne de toutes les activités menées dans les amphis et salles de Travaux Dirigés. Les étudiants qui ne désirent pas reprendre les cours, quelle qu'en soit la raison, auront accès aux enseignements, dans un souci d’équité», fait savoir M. Mbaye.
Par ailleurs, «au lieu d’avoir 71 000 étudiants ou plus, nous aurons au maximum 19 000 étudiants sur les 45 jours. Ce qui va désengorger de manière substantielle nos restaurants. Mais, à côté de ce nombre, il y aura un dispositif d'accompagnement, d'encadrement afin de respecter les mesures barrières. Au niveau de la restauration, nous avions décidé de l'utilisation des thermo flashs car, nous avons toujours devant nos portes des gens qui ont des difficultés à manier ces appareils», précise Ahmadou Aly Mbaye.
Et sur l’aspect médical de souligner : «Nous avons donnés des instructions pour que le service médical soit outillé aussi bien dans sa pharmacie que dans l’équipement et nous pensons qu'avant le 1er septembre, ce matériel sera disponible. Un protocole de fonctionnement qui prend en charge tous les aspects même les aspects liés au fonctionnement du personnel. Et ce protocole de fonctionnement nous l’avons soumis aux autorités et nous pensons que d’ici mardi, nous serons prêts pour reprendre service convenablement».
LE G20 TAPE DU POING ET ENVISAGE DE TENIR UN SIT-IN
Le ton est donné et le déconfinement syndical est acté ! Le groupe syndical du G20 dans un communiqué que nous avons eu copie, dénonce une condition de travail « préoccupante et insoutenable » des enseignants
Le ton est donné et le déconfinement syndical est acté ! Le groupe syndical du G20 dans un communiqué que nous avons eu copie, dénonce une condition de travail « préoccupante et insoutenable » des enseignants. Et malgré plusieurs actions et mouvements des organisations syndicales et autres collectifs, le gouvernement de Macky Sall « affiche du mépris » affirme le G20 à l’adresse des enseignant(es), et rassure avec le ton ne pas baisser pavillon jusqu’à ce que gain de cause soit obtenu. D’ailleurs, ladite organisation syndicale dénonçant avec la dernière énergie la lenteur et même l’oubli manifeste du ministère de la fonction publique relativement à plusieurs requêtes formulées par les enseignants, envisage «en prélude d’autres actions plus importantes », de tenir «un Sit In au niveau du ministère de la fonction publique».
L’organisation syndicale du G20, ne compte pas se plier face au «mutisme» du gouvernement relativement à plusieurs requêtes touchant les conditions de travail des enseignant(es). «La situation des enseignant(es) est de plus en plus préoccupante, elle est tout simplement insoutenable», liton dans un communiqué parvenu à la Rédaction. Et de poursuivre : « Malgré les actions et mouvements d’humeur des organisations syndicales et autres collectifs, les abus et le calvaire des enseignant(es) continuent et s’empirent davantage affectant gravement la dignité de ces honnêtes femmes et hommes qui ne réclament pourtant que de meilleures conditions de vie et de travail ». Ces acteurs insubstituables, constituant le cœur de notre éducation sont tout simplement, fait savoir le G20, «chosifiés à souhait, plongés dans le désarroi, le désenchantement et le mépris affiché par les gouvernements qui sont succédé, les enseignant-e-s ne comprennent plus, ce qui ne cesse de les arriver ».
En effet, selon cet syndicat, les louanges du ministre de l’éducation par rapport aux conditions de travail des enseignants n’est rien d’autre que de long couplet de folklore qui cache le calvaire qu’endure nos enseignant(es). «Aujourd’hui encore les lenteurs exagérées, inexplicables et récurrentes sont érigées en principe normal à travers de production des actes par le Ministère de la Fonction publique», dénonce le G20. Et de révéler dans le même sillage que «les enseignant-e-s continuent de courir pendant des mois ou des années derrière un numéro de projet ou de ce «précieux» acte d’Intégration, de validation, de reclassement, d’avancement, entre autres». Non sans soutenir que «c’est ce qui explique le taux élevé des rappels de toute nature dus aux vaillants enseignant(es). Et comme si cela ne suffit pas, ces rappels sont l’objet d’une surimposition inédite et inacceptable».
Ainsi, noyés et étouffés par « des lenteurs administratives à la surimposition des rappels et des salaires » déclare le G20, les enseignants, poursuit ledit communiqué, «ont l’impression d’assister à une opération coordonnée, savamment organisée, planifiée et entretenue par les Ministères de la fonction publique et celui des finances et du Budget contre les enseignants». Aussi, s’ajoute selon le G20, «la question du système de rémunération disparate, injuste et injustifié des agents de la Fonction publique dont les enseignant(es) sont les plus grands perdants, qui ne semble guère préoccuper le gouvernement ; les injustices multiformes que subissent les enseignants décisionnaires en raison du Décret n° 74-347 du 12 avril 1974 fixant le régime spécial applicable aux Agents non-fonctionnaires de l’État ; l’octroi, de manière discriminatoire par l’État du Sénégal de la retraite à 65 ans à une catégorie de travailleurs alors que les raisons évoquées dans l’exposé des motifs pour justifier ce Décret, sont aussi valables pour les enseignant(es) et le gel du prêt DMC qui perdure, marque un autre coup dur pour ces soldats du savoir, ces formateurs de la citoyenneté et de la conscience humaine».
CHANGEMENT DE PARADIGME !
À cet effet, ladite organisation syndicale « exige » du gouvernement, « la fin des lenteurs dans la production des actes relatifs à la carrière et à la mobilité sociale des enseignants et le retour à la normalité ; la diligence du paiement et la résorption du gap des rappels dus aux enseignant(es) (validation, intégration, avancement, reclassement, entre autres) et l’arrêt immédiat de la surimposition sur les revenus et les salaires des enseignants ; le respect des engagements sur la question de l’habitat (délivrance des attestations collectives à Dakar-Ziguinchor et viabilisation des parcelles de l’Intérieur pour le G10, et octroi des parcelles dans les régions de Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor au G8) ».
Et d’ajouter dans la même foulée, « le reversement des MEPS dans le corps des PCEMSG ; la mise à disposition de manuels scolaires en langue arabe et en Éducation religieuse ; l’éradication des abris provisoires ; le respect des principes de la gestion démocratique des personnels enseignants ; l’évaluation du curriculum de l’école de base, audit du PAQUET et du FAEC ; le paiement des rappels aux 2/3 sur la validation pour les fonctionnaires ; l’augmentation du budget de l’Éducation Préscolaire de 1 à 5% ; le dégel irréversible du prêt DMC ; la modification du Décret n° 74- 347 du 12 avril 1974 fixant le régime spécial applicable aux Agents non-fonctionnaires de l’État en vue de permettre aux enseignants décisionnaires de conserver 40% de leur ancienneté pour le reclassement et mettre fin aux nombreuses injustices qu’ils subissent et la fin des bassins de corrections et des anticipés de Philosophie ». Non sans souligner qu’il « urge d’ouvrir des échanges inclusifs sur la retraite à 65 ans et des négociations sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique ».
SIT-IN DEVANT LE MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE
Après avoir relevé des coquilles graves dans l’organisation des examens de fin d’année, tel que le Cfee, le G20 «met en garde les services du ministère de l’Éducation nationale contre toutes récidives des graves dysfonctionnements constatées au Bfem et au Baccalauréat». Aussi, sans autre forme de procès ladite organisation syndicale a décidé dans le but de «faire face à l’arbitraire et l’injustice que subissent les enseignant(es), les syndicats membres du G20, en prélude à d’autres actions plus importantes, organiseront dans les tous prochains jours, un sit-in au Ministère de fonction pour exiger du gouvernement». Et de préciser qu’un tel mouvement s’inscrit dans le cadre de mettre «fin des lenteurs dans la production des actes par la Fonction publique, fin des surimpositions des rappels et des salaires par le Ministère des Finances, fin au mutisme sur la modification du Décret n°74-347 du 12 avril 1974 et aussi sur l’ouverture de négociations inclusives sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique, entre autres »
DAKAR DOIT DAVANTAGE S’ORIENTER VERS LES BRICS
Le Sénégal se trouve plus que par le passé dans l’obligation de diversifier sa coopération en vue notamment de profiter des opportunités d’investissement et de coopération commerciale et technologique estime Souleymane Astou Diagne.
Dakar, 28 août (APS) - Le Sénégal, compte tenu des effets du coronavirus, se trouve plus que par le passé dans l’obligation de diversifier sa coopération en vue notamment de profiter des opportunités d’investissement et de coopération commerciale et technologique offertes par les (BRICS), par exemple, estime l’universitaire sénégalais Souleymane Astou Diagne.
"Avec la crise sanitaire liée à la COVID19, il est impératif pour le Sénégal, de diversifier la coopération qui se faisait naturellement avec les puissances traditionnelles (USA, UE, etc.)’’, a constaté M. Diagne, économiste et maître de conférences à l’Université Alioune Diop de Bambey (centre).
Le groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), "représente aujourd’hui une nouvelle opportunité en termes d’investissements, en termes de coopération commerciale et technologique", a-t-il indiqué dans un entretien avec l’APS.
Selon l’universitaire, cela "doit pousser les décideurs publics sénégalais à voir dans quelle mesure, il est probable, possible de nouer des contrats commerciaux économiques, financiers avec ces pays qui ont aujourd’hui suffisamment de poids".
Les BRICS constituent désormais un groupe "extrêmement important" dans l’économie mondiale, les pays concernés représentant "un quart du Produit intérieur brut (PIB) mondial et 42% de la population mondiale", a fait valoir Souleymane Astou Diagne.
"Aujourd’hui, rien ne peut se décider dans la gouvernance de la mondialisation sans leur appui. Le rapprochement des pays pauvres du groupe BRICS est plus qu’important, pour préserver leurs intérêts dans les instances de décision des enjeux économiques du monde, dans un contexte de COVID19", a-t-il estimé.
"Nous devons nous inspirer de ce modèle parce que dans la mondialisation, il faut que les pays puissent se regrouper dans de grands ensembles parce que si vous êtes individuels dans cette guerre économique, vous serez largement battus, ni vos positions ni vos intérêts ne seront préservés", a-t-il dit.
La pandémie de la COVID-19 a prouvé que le poids et la présence des BRICS dans cette crise économique, a dit l’économiste sénégalais. Souleymane Astou Diagne de signaler qu’en juin dernier, les BRICS, à travers leur nouvelle banque, "New Development Bank", a octroyé 1 milliard de dollars US à l’Afrique du Sud, pour permettre à ce pays membre fortement touché par la COVID19 de faire face aux besoins urgents de son économie mais aussi au coronavirus.
Selon lui, la crise sanitaire mondiale liée à la COVID19 "a montré effectivement" que les BRICS sont certes "touchés, mais ont réaffirmé leur engagement à peser davantage sur les règles économiques internationales".
"Nous Tiers-monde, étant des pays de la périphérie au niveau mondial, avons tout intérêt à nous approcher de ce modèle parce que nous sommes marginalisés. L’essentiel des décisions qui se prennent au niveau international sont faites sur la base des intérêts des Occidentaux’’, lesquels selon lui "ne prennent pas suffisamment compte des besoins réels des économies du Tiers monde".
"C’est la raison pour laquelle dans le Tiers-monde, il doit y avoir de nouveaux ensembles qui doivent naître pour peser davantage sur la définition des règles de la mondialisation", a estimé Souleymane Astou Diagne.