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3 mai 2025
Éducation
C’EST LA BOURSE OU LA MAISON POUR LES ENFANTS
A l’école privée catholique Saint-Augustin de Thiès, un établissement d’excellence où sur 126 candidats au Cefe et à l’entrée en 6e, l’année dernière, les 125 ont réussi brillamment, soit un taux d’admission de 99,23%, les cours ont démarré timidement
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 13/11/2020
Tôt dans la matinée de ce jeudi, jour de rentrée des classes 2020-2021, la cour de l’école privée catholique Saint-Augustin de Thiès est bondée de monde. Mais nombre de parents d’élèves étaient dans le désarroi, n’ayant pas pu se conformer à l’exigence de l’administration de l’établissement de payer intégralement les mensualités de mars, avril et mai coïncidant avec la période de la pandémie du coronavirus, pour pouvoir faire réinscrire leurs enfants.
A l’école privée catholique Saint-Augustin de Thiès, un établissement d’excellence où sur 126 candidats au Cefe et à l’entrée en 6e , l’année dernière, les 125 ont réussi brillamment, soit un taux d’admission de 99,23%, les cours ont démarré timidement, ce jeudi 12 novembre 2020. Certains élèves sont dans les classes où les enseignants étaient tous présents. Plusieurs parents d’élèves n’ont pas encore payé les trois mensualités coïncidant avec le Covid-19. Du coup, plusieurs centaines de bulletins de notes n’ont pas encore été remis à leurs ayants droit.
Dans cet établissement, si certains parents d’élèves sont à couteaux tirés avec l’administration, d’autres, par contre, massés devant le bureau du directeur de l’établissement, prônent le dialogue pour une « issue heureuse ». Ils appellent à un compromis entre le deux parties. Emmanuel Gustave Faye, un parent d’élèves qui s’est déjà acquitté de ses arriérés, est dans la cour de l’école depuis 7 heures 50 minutes. Il raconte qu’« après la prière dirigée par Abbé Denis, suivie du discours du président de l’association des parents d’élèves, Louis Thomas, et du speech du directeur de l’établissement, Emmanuel Ndione, puis de l’exécution de l’hymne national, les élèves déjà inscrits ont regagné les classes.
Par contre, d’autres en ‘’situation irrégulière’’ déambulaient dans l’enceinte de l’établissement avec leurs parents ou tuteurs pour quelques réglages ». Notre interlocuteur nous confie que « mon fils a été admis au Cm2A, dans la classe de Mme Hélène Ndione, qui, elle, a déjà commencé à poser les actes avec ses élèves (Ndlr, une sorte de révision générale) ». A Saint-Augustin, le directeur d’école, Emmanuel Ndione, interpelé par certains parents d’élèves, se veut catégorique : « il faut payer l’intégralité des trois mensualités (mars, avril mai) coïncidant avec la pandémie du coronavirus ». A la question relative au sort réservé aux « enfants qui n’ont pas reçu tous les enseignements », il rétorque : « il y a des parents qui ont payé toute l’année, et pour ne pas les léser, l’école a pris la décision de demander à tout le monde de payer ».
Nombre de parents d’élèves de se demander, dès lors, « depuis quand l’école a-t-elle à prendre une décision pareille, imposant aux parents d’élèves de respecter les termes du contrat » ? Ils trouvent que « ce n’est pas légal ». Le plus grave, regrette le coordonnateur du mouvement des enseignants de Rewmi, Makhfou Faye, qui a son enfant au niveau dudit établissement, est que « si le parent ne paye pas il ne peut pas obtenir le bulletin de notes de son enfant ». Et de s’interroger : « ont-ils le droit d’empêcher aux parents d’accéder aux bulletins de leurs enfants simplement parce qu’ils n’ont pas payé les mensualités pour lesquelles les enfants n’ont pas reçu d’enseignements ? ». Aux yeux de beaucoup de responsables de familles, « ce n’est pas légal ».
Les autorités interpellées par les parents
beaucoup de parents d’élèves, trouvés dans la cour, ont convoqué la position du ministre de l’Education nationale qui a été très clair par rapport aux « principes règlementaires qui organisent les obligations civiles au Sénégal », selon lesquels d’ailleurs « les écoles privées sont des entreprises privées et qui, dans l’exercice, prennent des risques ». Ils pensent que « les parents qui interviennent dans ces écoles privées-là doivent avoir le droit, pour leurs enfants, de faire les neuf mois d’études. A défaut, ils ne doivent pas payer des mois pour lesquels leurs enfants n’ont pas reçu leurs enseignements ». Et même, soulignent-ils, « si, par extraordinaire, la pandémie du coronavirus est en fait à l’origine des perturbations, toute entreprise qui investit et gagne de l’argent prend des risques ».
Makhfou Faye se veut plus précis sur la question : « pourquoi les écoles privées n’ont-elles pas voulu prendre des risques ? Il y en a qui n’ont pas payé leurs enseignants et qui veulent imposer aux parents d’élèves de payer l’intégralité des mensualités. Ce n’est pas normal ! Par rapport aux textes réglementaires, le ministre de l’Education nationale a même invité les parents d’élèves qui ne sont pas d’accord à porter plainte » (Ndlr, M. Mamadou Talla a nié avoir jamais tenu de tels propos). Selon l’enseignant et parent d’élève, donc, « ce n’est pas normal qu’on impose aux parents de payer obligatoirement les trois mois de mensualité pour des cours qui n’ont pas été dispensés ». Il rappelle, pour convaincre, que « même au niveau de l’Etat il y a un principe qui a été édicté, l’Etat ne paye qu’après service rendu ».
Comme lui, nombre de parents d’élèves font remarquer que « si on regarde le code des obligations civiles et commerciales, on se rend vite compte que les écoles privées ne sont pas dans la légalité ». Histoire de dire que « ce n’est que pour des questions de solidarité que les parents n’ont pas hésité à payer ». De source proche du privé catholique de Thiès (La Direction de l’enseignement catholique de Thiès Didec), dirigée par Abbé Pierre Aye Ndione, l’Etat, dans son appui, n’aurait versé aux établissements bénéficiaires que les 50 % de leur manque à gagner.
DISCORDE AU COLLEGE HYACINTHE THIANDOUM
Les élèves ont repris jeudi le chemin de l’école. Hélas, l’année scolaire qui a commencé hier s’annonce mouvementée pour les parents d’élèves aux revenus faibles et dont les enfants fréquentent les écoles privées
L’école rouvre ses portes. Après plus de quatre mois sans études à cause du coronavirus, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que les élèves ont repris le chemin des classes. Hélas, dans certains établissements, la rentrée des classes, plutôt que d’être joyeuse, se fait plutôt sur fond d’une guerre entre parents d’élèves et déclarants responsables. Au centre de la discorde, l’exigence par ces derniers du paiement de trois lois de scolarité couvrant les mois de mars, avril et mai. Ce dont ne veulent pas entendre parler les parents d’élèves qui arguent qu’au cours de ces trois mois, leurs enfants sont restés à la maison et n’ont bénéficié d’aucune prestation… Exemple d’un établissement où le torchon brûle entre parents d’élèves et direction : le collège Hyacinthe Thiandoum de Grand-Yoff où les premiers ont manifesté leur courroux.
Les élèves ont repris, hier, le chemin de l’école. Hélas, l’année scolaire qui a commencé hier s’annonce mouvementée pour les parents d’élèves aux revenus faibles et dont les enfants fréquentent les écoles privées. Tous les parents qui n’avaient pas payé les mois de mars, avril, mai, juin et juillet sont obligés de bourse délier avant de pouvoir faire inscrire leurs enfants. C’est le cas par exemple au collège Hyacinthe Thiandoum. Dans la matinée de ce jeudi, jour d’ouverture des classes, le collège Hyacinthe Thiandoum reçoit élèves, parents et personnel de l’école. Les élèves discutent par groupes d’affinités, tout en respectant le port du masque. Dans le hall de l’établissement, des parents font la queue pour passer à la caisse afin de régulariser arriérés et inscriptions.
Malgré la chaleur excessive, le défilé de parents se poursuit dans l’établissement. Mais si les élèves sourient, ce n’est pas le cas pour les parents qui font plutôt grise mine. N’ayant pas le choix, les malheureux sont contraints de payer avant de voir leurs enfants acceptés de nouveau. Au bâtiment qui abrite le secrétariat et la direction du collège, c’est toute une panoplie de fournitures qui est exposée. Certains parents sont assis dans bureau du secrétaire en attente de voir le directeur. D’autres sont là pour s’assurer que leurs enfants sont bien en classe. « Patientez. Le directeur est pris. Il est en train de recevoir les parents d’élèves », dit la secrétaire à votre serviteur. Après plus d’une heure, sourire en coin, la secrétaire informe avec une exquise politesse au visiteur que le directeur est navré de ne pouvoir le recevoir. Le soleil est au zénith. L’école se vide de ses occupants. Quelques élèves trainent dans la cour. Mais le hall est toujours envahi. « Je suis heureux de retrouver mes camarades de classe que je n’ai pas vus depuis plusieurs mois», confie avec un large sourire un jeune collégien. Par contraste, c’est une mine d’enterrement qu’affiche une parente qui vient de régler ses arriérés, l’air contrarié. « J’ai payé les arriérés avant d’inscrire mon enfant. Il ne me restait qu’un mois que j’ai complété en venant l’inscrire », informe la dame. Un autre parent d’élève, la quarantaine, dit qu’il ne peut pas payer les arriérés en une seule tranche. C’est impossible. « Je paie par moratoire. L’Etat n’a aucune considération pour nous (parents d’élèves)qui emmenons notre progéniture dans le privé. C’est l’Etat qui a demandé d’arrêter les cours. Si maintenant les écoles privées nous exigent de payer des mois pour lesquels nos enfants n’ont pas étudié dans les normes, c’est à l’Etat de régler ça avec les directions de ces établissements. Personnellement, je ne peux pas payer tous ces mois en une seule tranche. Il faudra que la direction soit compréhensive », a-t-il dit.
Au niveau de l’école, c’est payer ou rentrer à la maison ! Ou bien aller voir ailleurs. Fournitures dans un sac, cette parente confie avoir été contrainte de payer avant d’inscrire ses enfants. « J’ai payé les arriérés avant la rentrée. Car ils avaient même refusé de nous remettre les bulletins. Voilà pourquoi j’ai réglé avant les inscriptions », indique la dame. Pour une autre, l’école refuse d’accueillir son enfant qui est pourtant là depuis 2015. « Mon problème est que j’ai trouvé les classes pleines. Ils ont refusé de l’inscrire. Alors que mon enfant étudie ici depuis 2015. C’est du n’importe quoi ! Ils n’ont aucune pitié pour les gens. Pensent-ils que c’est facile de trouver une somme pareille ? », se désole la dame, furieuse et désespérée. Au collège Hyacinthe Thiandoum, le personnel et la direction refusent de répondre aux questions des journalistes...
LE GOUVERNEUR EN APPELLE A LA RESPONSABILITE DES PARENTS
Le Gouverneur de la région a présidé hier, jeudi 12 octobre, la traditionnelle tournée de la rentrée scolaire en visitant quelques écoles où il a constaté beaucoup d’absences chez les élèves
Le Gouverneur de la région a présidé hier, jeudi 12 octobre, la traditionnelle tournée de la rentrée scolaire en visitant quelques écoles où il a constaté beaucoup d’absences chez les élèves. Alioune Aïdara Niang en appelle à la responsabilité des parents d’élèves pour qu’ils s’assurent que leurs enfants portent leurs masques en venant à l’école. Selon lui, le respect des gestes barrières doit être toujours de vigueur pour que l’école ne soit pas un foyer de propagation de la pandémie de la Covid-19.
“Toutes les dispositions ont été prises par les autorités académiques de la région de SaintLouis afin d’une bonne rentrée des classes au niveau de tous les établissements scolaires situés sur le territoire régional”, pour reprendre les propos du Gouverneur de Saint-Louis qui a présidé hier, jeudi 12 octobre, la traditionnelle tournée des écoles à l’occasion de la rentrée des classes. Alioune Aïdara Niang s’est réjoui du bon déroulement de la rentrée des classes 2020 dans cette région, après “une période de fermeture des écoles” à cause de la pandémie de la Covid-19.
La délégation s’est rendue au Lycée Cheikh Oumar Foutiyou Tall ex-Faidherbe, au CEM Samba Ndiémé Sow de Ndar Toute et à l’école Notre Dame de Lourdes de Sor. “Partout où nous sommes allés, l’ensemble des dispositifs sanitaires liés au protocole sanitaire pour le respect des gestes barrières, du port de masque, du lavage des mains avec de l’eau et du savon et de la distanciation physique, ont été respectés, et cela doit continuer sans relâche”, a lancé le Gouverneur Niang aux autorités de l’éducation. Il n’a pas manqué de magnifier l’implication des partenaires sociaux, des acteurs de l’éducation, des parents d’élèves ainsi que des syndicats des enseignants. “C’est pour moi également l’occasion de remercier l’ensemble des partenaires qui ont accompagné l’État dans cette ouverture des classes en mettant à la disposition de l’Inspection d’Académie de Saint-Louis, beaucoup de matériels, de lavoirs, de gels hydro-alcooliques, de masques, pour que les gestes barrières soient une réalité dans ces écoles”, a-t-il ajouté.
Alioune Aïdara Niang a toutefois déploré la faible présence des élèves à l’ou verture des classes, tout en lançant un appel aux parents d’élèves afin qu’ils laissent leurs enfants venir rapidement à l’école. Il a signalé que “les autorités sont en première ligne ».
Selon lui, les autorités scolaires doivent œuvrer à assurer la protection des enfants au niveau des établissements scolaires. Et le Gouverneur Niang de rappeler également que la famille a une grande responsabilité à jouer dans le protocole sanitaire parce qu’elle a l’obligation de veiller et suivre les enfants quand ils quitteront les maisons pour se rendre à l’école. “ Les parents ont le devoir de vérifier le port de masques, afin que les mesures prises par les autorités sanitaires soient bien suivies et que “l’école ne soit pas un foyer de propagation du virus”, a-t-il conclu tout en priant pour que cette pandémie soit éradiquée de manière définitive dans le pays.
LE MINISTRE ENGAGE LA MÉDIATION
Le ministère de l’Éducation nationale est décidé à mener la médiation entre les parents d’élèves et les écoles privées.
Le ministère de l’Éducation nationale est décidé à mener la médiation entre les parents d’élèves et les écoles privées. L’assurance est donnée par Mamadou Talla, le ministre de l’Éducation nationale, à l’issue de sa traditionnelle visite de supervision de rentrée scolaire effectuée ce jeudi, 12 novembre.
Concernant ce contentieux, au groupe scolaire Dior, par exemple, des parents d’élèves refusent de payer les trois mois. "Par rapport à ces écoles, ce qu’il faut dire, c’est que j’ai lu il y a deux ou trois jours que le ministère de l’Éducation nationale aurait demandé aux parents de porter plainte, rectifie la tutelle. Comme vous le savez le ministère depuis qu’on est là est dans une dynamique de dialogue et non de confrontation. Cette rencontre qu’on dit n’a jamais eu lieu. Beaucoup d’écoles privées et d’organisations ont eu à travailler ensemble, et des accords ont été trouvés. Il en reste encore. Nous allons continuer avec les associations des parents d’élèves dans ces écoles privées, les établissements continueront également comme ils l’ont dit par rapport aux accords qu’ils ont signés, pour trouver un terrain d’entente."
Poursuivant, Talla ajoute : "toujours est-il qu’ils ont eu l’instruction de donner à l’élève les éléments qui concernent les bulletins. C’est un bien immatériel qui appartient à l’éducation nationale, le certificat de scolarité, le livret scolaire. L’Éducation nationale qui a eu son rôle de dialogue, de concertation, avec les partenaires sociaux, le fera également avec les écoles qu’elles soient publiques ou privées".
Durant sa supervision, le ministre a visité les cours secondaires Birago Diop, le CEM John Fitzgerald Kennedy, et l’école élémentaire Caserne Samba Diéry Diallo. Où il a constaté, pour s’en réjouir, l’effectivité du concept "Ouby tey jang tey’’, (démarrage des cours dès le premier jour). Le protocole sanitaire, surtout le port du masque et le lavage des mains, est respecté.
«C’EST A L’ECOLE QUE LES ELEVES SONT EN SECURITE»
Dans cet entretien accordé à « L’As », Mohamed Moustapha Diagne, le directeur de la formation et de la communication du ministère de l'éducation nationale, rassure les parents que leurs enfants seront plus en sécurité dans les écoles que nulle autre part
Les élèves retrouvent le chemin de l’école ce matin après plus de six mois de vacances dus à la Covid-19. Une rentrée bien particulière qui intervient dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Face à la crainte des parents d’élèves de voir une seconde vague de contaminations avec la reprise des classes, le ministère de l’éducation nationale en collaboration avec celui de la Santé a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer une bonne sécurité sanitaire à l’ensemble des personnels de l’éducation.
Dans cet entretien accordé à « L’As », Mohamed Moustapha Diagne, le directeur de la formation et de la communication du ministère de l'éducation nationale, rassure les parents que leurs enfants seront plus en sécurité dans les écoles que nulle part ailleurs.
«L’As» : Cette année scolaire va se dérouler dans un contexte particulier avec la Covid-19. il s'y ajoute que les enseignants se signalent déjà pour réclamer l'application du protocole d’accord signé avec l'état. Ne risque-t-on pas de vivre des perturbations d'ordre sanitaire et social ?
Pour la gestion de la Covid, le ministère de l’Education nationale a pris toutes les dispositions en relation avec celui de la Santé. Elle a élaboré un nouveau protocole sanitaire qui a été révisé, vu l’évolution de la pandémie. Aujourd’hui, les cas sont en train de baisser et le chef de l’Etat a ouvert le pays à toutes les activités. Dans ce nouveau protocole, le port du masque reste obligatoire pour les élèves de tous les cycles sauf pour le préscolaire. Ensuite, le dispositif de lavage des mains est mis dans toutes les écoles et établissements. Le lavage des mains reste donc obligatoire. Pendant la reprise de juin dernier, nous avions 551.000 élèves. Cette fois-ci c’est 4.000.000 élèves. Et comme nous voulons accueillir tous les élèves dans les écoles, il est clair que nous ne pouvons pas nous limiter à des classes de 20, ce n’est pas possible. Ce qui est recommandé, c’est que dans les classes les apprenants s’asseyent à deux par table tant que c’est possible. Mais que personne ne soit surpris si nous voyons les élèves s’asseoir trois par table. Donc, les conditions changent d’une école à une autre. A la limite, on peut même dire que c’est à l’école que les élèves sont en sécurité. Donc, le minimum de protocole sera respecté et le ministère a déjà acheminé le matériel dans toutes les écoles et dans tous les établissements du Sénégal. Pour ce qui est du protocole, les gens ont tendance à soutenir que l’Etat n’a rien fait. Le protocole c’est 33 points, et l’Etat a pris en charge les 32. Il y a trois ou quatre points qui sont extrêmement importants. Le premier, c’est la formation. Et sur cette question, l’Etat a énormément fait. 18.000 instituteurs adjoints ont été formés. Tous les titulaires de diplômes spéciaux ont été formés par la Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation (FASTEF) ou l'École Nationale Supérieure d'Enseignement Technique et Professionnelle (ENSETP). Les instituteurs adjoints sont formés par les centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFP). Les maîtres d’éducation physique sont formés par le Centre national d'éducation populaire et sportive (Cneps). Les animateurs polyvalents des cases des tout-petits sont formés par les CFT. Donc l’Etat a presque évacué toutes ces questions. Sans compter les mises en position de stage. Pour ce qui est des questions relatives aux lenteurs administratives, chaque mois les enseignants qui étaient contractuels deviennent fonctionnaires décisionnaires, chaque mois des enseignants reçoivent des millions de rappel, chaque jour des actes d’intégration, de validation, de reclassement sont pris par la fonction publique. Et des mises en solde sont opérées chaque jour. Tout cela représente plus de 250 milliards. Donc dire que l’Etat n’a rien fait relève un peu d’analyses qui sont hasardeuses. N’oublions pas que le chef de l’Etat a fait passer l’indemnité de logement de 60.000 à 100.000 F CFA et rien que 41.000 par mois pour chaque enseignant, c’est 3.000.000.000 par mois. Maintenant le seul point qui reste demeure la rémunération et la motivation des agents de l’Etat. Parce que les enseignants disent que d’autres fonctionnaires qui sont de même corps sont mieux payés qu’eux. C’est vrai qu’il y a des disparités qui ont été confortées par les études sur le traitement salarial des agents de l’Etat. Mais pour résoudre cette question, il va falloir que l’Etat augmente les salaires des enseignants à hauteur de 200.000 ou de 300.000 FCFA. Pour le moment, cela n'est pas envisageable. Néanmoins nous allons continuer les discussions.
L'état a su bien gérer la reprise de juin dernier avec seulement des classes d'examen. Avez-vous vraiment les moyens pour cette grande rentrée de garantir l'hygiène et la santé de millions d'élèves et de milliers d'enseignants surtout que les établissements scolaires pour la plupart manquent de tout?
Même avant la pandémie, à chaque rentrée des classes, le ministère de l’Education nationale organisait la semaine de la propreté avec les collectivités territoriales et l’administration territoriale. Et cette année, on a renforcé ce dispositif là même si on n'a pas organisé la semaine de la propreté. On a mis en place dans toutes les académies des comités régionaux de gestion de la reprise ? Ce comité gère la désinfection, le nettoiement des écoles, etc. A cela s’ajoute le fait que, les directeurs d’école, les chefs d’établissements nettoient leur école, chaque année. Seulement cette activité a été renforcée cette année par l’Etat à cause de cette pandémie. Donc, que les parents nous fassent confiance, parce que le ministère est en train de prendre toutes les dispositions pour que les cours se déroulent dans l’hygiène, dans la sécurité et dans la santé pour les élèves, les enseignants et pour le personnel administratif.
Les parents d'élèves et les écoles privées ne parlent pas actuellement le même langage. Aujourd'hui qu'est-ce que le ministère de l'éducation nationale compte faire pour apaiser la tension ?
Je voudrais d’abord préciser que les informations faisant état que le ministère de l’Education aurait demandé aux parents d’élèves de porter plainte sont infondées. Le ministère n’a jamais demandé aux parents d’élèves de porter plainte. Mamadou Talla a toujours demeuré dans une ligne de consensus entre les deux parties. Les parents ont été impactés, les écoles privées ont été impactés, donc il faudrait que les deux se retrouvent. Le ministère de l’Education nationale peut fermer une école si les enseignants n'ont pas le profil, ou si le programme enseigné n’est pas le programme officiel. Aussi le ministère de l’Education peut fermer une école si les bâtiments menacent ruine. Mais il n’a pas de texte réglementaire sur lequel il peut se fonder pour arbitrer sur un différend commercial. Parce que le déclarant responsable rend un service, le parent d’élève achète un service. Donc s’ils ont un contentieux, il faut qu’ils se parlent comme ils l’ont fait avant d’établir le contrat. Donc ils peuvent se trouver autour d’une table pour le bien de l’enfant. Maintenant la précision de taille est qu'aucune école privée ne peut retenir le bulletin d’un élève ou le certificat de scolarité ou un quelconque document administratif. Si l’élève demande un document administratif, l’école privée doit le lui remettre sans contrepartie. Les Inspections d’académie, les inspecteurs de l’éducation et de la formation sont tenus de veiller à l’application de cette soumission-là.
L'année scolaire ne risque telle pas d’être perturbée avec les enseignants qui s'agitent déjà ?
Je ne crois pas en tout cas. En tout cas, le ministre de l'Éducation nationale est dans une dynamique consensuelle. Tout ce que nous faisons, tous les documents de politiques que nous élaborons aujourd’hui, toutes les initiatives de réformes nous le faisons avec les partenaires, les syndicats, les associations de parents d’élèves, les organisations de la société civile. Je pense donc que si nous restons dans cette dynamique-là, nous pouvons régler les problèmes sans aller dans des postures de conflits. Les syndicats du G7 sont assez conscients et pour permettre au président de la République de dérouler son plan de reprise, il serait bon que ce pays se trouve dans un climat apaisé. A commencer par l’école, le gouvernement a beaucoup fait et le protocole est dynamique. En tout cas nous appelons encore les gens patriotiques, les syndicats surtout ceux du G7 qui sont les syndicats majoritaires pour dire que nous sommes encore dans un contexte de pandémie et que l’Etat a fait énormément d’effort pour les enseignants et ça tout le monde peut l’attester. On devrait donc continuer cette année à ne pas aller dans le sens de déposer des préavis de grève ou de déclencher des mots d’ordre de grève. Vraiment c’est l’appel que je lance au ministre de l’Education nationale qui reçoit régulièrement les syndicats du G7. Pour qu’ensemble, nous réglons et traitons presque tous les problèmes liés à l’éducation et qu’il assure également le portage des autres problématiques pour les autres ministères.
LES ENSEIGNANTS ALERTENT SUR LES GERMES D’UNE RENTREE AGITEE
Doit-on s’inquiéter d’une rentrée des classes mouvementée ! Les enseignants en veulent au gouvernement de n’avoir pas honoré ses engagements résultant du protocole d’accord signé en avril 2018 et non respecté
L’état peine à satisfaire le protocole d’accord signé en avril 2018 avec les enseignants. Et cela peut être un frein au bon déroulement de la rentrée. Les syndicats, joints par «L’AS», ont rappelé au gouvernement ses engagements, non sans avertir que le non-respect pourrait engendrer des troubles au cours de l’année scolaire. En outre, ils ont émis des doutes sur le dispositif sanitaire établi par les autorités de l’éducation.
Doit-on s’inquiéter d’une rentrée des classes mouvementée ! Quoi qu’il en soit, les enseignants prendront le gouvernement pour responsable. Ils lui en veulent de n’avoir pas honoré ses engagements résultant du protocole d’accord signé en avril 2018 et non respecté par le gouvernement.
Selon le Secrétaire général du CUSEMS, Abdoulaye Ndoye, il faudrait impérativement satisfaire les doléances consignées lors de nos dernières négociations. Il s’agit entre autres de régler les lenteurs administratives, les failles du système de rémunération qui a révélé ses limites, la surimposition sur les salaires, etc. Monsieur Ndoye de marteler que ces revendications essentielles sont arrivées à échéance. Il indique que le non-respect de ces revendications pourrait conduire à d’éventuelles troubles au cours de l’année scolaire.
Selon le SG du CUSEMS, les enseignants ont déjà joué leur partition dans cette crise et que la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Abondant dans le même sens, le Secrétaire général du Saemes, Saourou Sène, demande au gouvernement d’aller vers un monitoring du protocole et de respecter les points qui y sont consignés. Parce que, souligne-t-il, les enseignants méritent une reconnaissance sociale et politique. Saourou Sène à propos du dispositif sanitaire : «Toutes les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée scolaire» Par ailleurs, en ce qui concerne le protocole sanitaire établi par le gouvernement, les syndicats enseignants ne se sont pas montrés rassurés.
Le SG du CUSEMS estime que les enseignants se plieront au protocole sanitaire mis en place par les experts, non sans constater des manquements liés au manque d’eau et d’hygiène dans certaines écoles. Quant au SG du Saems, il est plus catégorique.
A l’en croire, toutes les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée scolaire. «Il faudrait que le nettoyage systématique des établissements scolaires soit visible pour prétendre à une rentrée scolaire. Le gouvernement et les collectivités locales doivent travailler la main dans la main », préconise Saourou Sène.
Ainsi, ajoute-t-il, toutes les dispositions de sécurité doivent être mises en place pour permettre aux élèves de travailler dans une atmosphère paisible. Il pense qu’il faut une révision du protocole sanitaire. Car, soutient-il, il ne peut être le même que celui instauré au mois de juin. Il informe que lors de la reprise en juin qui concernait uniquement les classes d’examen, l’Etat avait à gérer 551 000 élèves alors que pour cette rentrée en cours, il aura en face 4 millions d’élèves et d’enseignants.
Ainsi donc, sans une évolution du dispositif sanitaire, la gestion des effectifs sera difficile, soutient Monsieur Sène. Quant à Abdoulaye Ndoye, il attire en outre l’attention sur le fait qu’il reste encore du travail à faire pour les élèves des classes intermédiaires. Avant de déplorer le manque criard d’enseignants dans les établissements.
Sans compter que dans certaines localités, les sinistrés des inondations occupent encore les salles de classe ou même des classes qui baignent dans l’eau. Monsieur Ndoye affirme aussi que les abris provisoires doivent être éradiqués. Il a aussi signalé que les élèves s’inscrivent avec parcimonie alors que la rentrée est prévue aujourd’hui.
En définitive, il relève entre autres inquiétudes concernant les classes pléthoriques le déficit d’enseignants qualifiés, les problèmes d’hygiène et d’eau courante ... à résoudre au plus vite.
LES PARENTS D’ELEVES PRIS EN OTAGE, L’ETAT SE DEBINE
La rentrée scolaire prévue aujourd’hui, Sud quotidien a effectué une immersion dans quelques écoles privées et est parti à la rencontre des parents d’élèves pour s’enquérir des modalités d’inscription pour la nouvelle année 2020-2021.
Pour limiter la propagation de la pandémie à Covid-19 au Sénégal, le président de la République, Macky Sall, avait pris la décision de fermer les écoles depuis le mois de mars dernier. Cela étant fait, les élèves sont restés à la maison pendant les trois derniers mois de l’année scolaire sans aller à l’école. Mais, des écoles privées obligent les parents d’élèves à s’acquitter des trois mois de vacances forcées pour cause de Covid-19. La rentrée scolaire prévue aujourd’hui, Sud quotidien a effectué une immersion dans quelques écoles privées et est parti à la rencontre des parents d’élèves pour s’enquérir des modalités d’inscription pour la nouvelle année 2020-2021.
Il est 12h, mercredi 11 novembre à l’école « Les F…» de Dakar, quartier Sipres 2, des enseignants palabrent sous un arbre autour d’une théière, des va-et-vient incessants de parents d’élèves venus pour inscrire leurs enfants se font aussi remarquer. Parmi ces parents d’élèves, Madame Seck venue pour inscrire son enfant. Reçu d’inscription et bulletin de note à la main, Madame Seck nous fait savoir qu’elle a été obligée de payer les frais de scolarité des mois où son enfant est resté à la maison, à cause de Covid-19.
Déplorant le fait qu’elle qualifie à la limite d’arnaque, elle pointe un doigt accusateur vers l’Etat qui avait amené les élèves en vacances. « Dans cette situation de bras de fer entre parents d’élèves et responsables d’écoles privées, c’est nous, les parents, qui risquons de perdre la bataille donc mieux vaut ne pas aller en guerre. Certes, c’est anormal, l’école vend le savoir à nos enfants et actuellement, la marchandise n’a pas été livrée. On ne paye pas un service qui n’a pas été effectué.
L’Etat devait nous épauler mais le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, nous demande d’assigner ces écoles en justice. C’est irresponsable de sa part. S’il veut réellement intervenir en faveur des parents d’élèves, il n’a qu’à interdire à ses écoles les réclamations de ses trois mois de vacances par un communiqué et mettre une commission de contrôle là-dessus. C’est plus facile que de demander aux parents d’élèves de porter plainte, connaissant bien notre pays. On ne peut pas entamer un procès dont la date de la fin nous sera inconnue. Ça revient à dire oui je vais sacrifier mes enfants ».
Et Mme Seck de poursuivre : « Jamais, je ne sacrifierai mes enfants. Ces établissements privées jouent sur les sentiments des parents sachant qu’ils se soucient de l’avenir de leurs enfants. Raison pour laquelle on les amène dans les meilleures écoles privées pour assurer leur éducation», martèle la dame Seck. Elles sont nombreuses, des écoles privées du genre à imposer aux parents d’élèves le paiement des trois mois de scolarité, suivant la suspension des cours par L’Etat, en mars dernier.
Pour beaucoup, d’acteurs de l’école, il s’agit d’un véritable coup fourré, à la rigueur d’une arnaque contre les parents d’élèves. Et cela, d’autant que l’Etat du Sénégal dans le cadre du Fonds Covid-19 a débloqué 03 milliards de F CFa pour soutenir du privé impactées par la crise née de la pandémie. L’argent encaissé, les écoles privées ont affiché leur «voracité» en imposant aux parents d’élèves de payer les mois d’avril, de mars et de juin sans services rendus.
Suffisant pour faire sortir de leurs gonds les associations consuméristes qui ont dénoncé un « chantage » des écoles privées contre les parents d’élèves. Sollicité pour faire valoir ses responsabilités en tant que patron de l’éducation au Sénégal, le ministre de l’éducation nationale, Mamadou Talla, qui a rencontré avant-hier les parents d’élèves, leur avait demandé… d’assigner ces écoles en justice car elles seraient en faute. Entretemps, les écoles privées persistent et signent au grand dam de parents d’élèves obligés de se plier à la mesure, à contrecœur, par souci de ne pas voir leurs enfants en marge du système.
LA DISTANCIATION PHYSIQUE, UNE PREOCCUPATION POUR L’ADMINISTRATION
Selon le corps enseignant, aucun élève ne sera admis sans masque au sein des établissements scolaires. Toutefois, avec le nombre pléthorique d’élèves et le déficit de tables-bancs, la distanciation physique risque d’être impossible à respecter
Une rentrée générale des classes en contexte de Covid-19 : voilà ce que va vivre l’école sénégalaise en ce jour de jeudi 12 novembre. Et malgré le recul de la maladie, les mesures barrières restent toujours d’actualité dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
Selon le corps enseignant, aucun élève ne sera admis sans masque au sein des établissements scolaires. Toutefois, avec le nombre pléthorique d’élèves et le déficit de tables-bancs, la distanciation physique risque d’être impossible à respecter, selon un membre de l’administration du collège Sacré-cœur de Dakar.
Si les enseignants se sont habitués avec certaines des mesures barrières comme le port de masques, l’utilisation du gel hydro alcoolique, le lavage des mains dans la lutte contre le coronavirus, le respect de la distanciation physique demeure une préoccupation majeure. Avec l’ouverture de toutes les classes, cette donne devient à la limite impossible. Cependant, malgré cette préoccupation d’aller vers une année sans enregistrer de cas de Covid-19 au sein des écoles, l’administration tente de se mettre aux normes. Dans plusieurs écoles, la désinfection des lieux s’est déjà fait et des instructions fermes données pour le respect du port de masques pour les élèves.
Selon un des enseignants au collège privé catholique sacré cœur : « c’est une première de gérer autant d’élèves en cette période de pandémie. Il sera très difficile pour nous de faire respecter la distanciation physique. Les enfants ont l’habitude de se mêler entre eux et aujourd’hui, leur dire de se tenir tranquille va être un exercice difficile ». Pour cet enseignant qui a préféré garder l’anonymat, toutes les dispositions sont prêtes pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions d’étude. Et de poursuivre : « lors de la reprise des cours pour l’année écoulée, on n’avait que des élèves en classes d’examen. La situation était gérable par le nombre d’élèves, l’espace et il s’y ajoute qu’il y avait plusieurs enseignants pour surveiller les enfants».
Dans plusieurs écoles visitées, Sainte Bernadette, Saldia ou encore Madieye Sall, des dispositifs sont installées à l’entrée et dans les cours des écoles et les services de nettoyage renforcés. « Nous avons reçu l’ordre de ne laisser passer aucun élève qui ne porte pas de masque, il ne sera pas admis à l’école. L’administration est ferme sur ce point et si on n’exécute pas cette décision, on risque d’être sanctionné et même licencié » a souligné le vigile Moussa Ndiaye du cours privé Madièye Sall.
4 MILLIONS D’ELEVES ET 97 000 ENSEIGNANTS DE RETOUR
Nous y sommes ! Ce jeudi 12 novembre, les élèves regagnent les classes.
Nous y sommes ! Ce jeudi 12 novembre, les élèves regagnent les classes. Ce, après une longue période d’interruption des cours due à la pandémie de Covid-19 qui n’a pas encore disparu. Dans ce contexte, le gouvernement a pris des mesures pour permettre une reprise sereine et sécurisée des cours pour les quatre millions d’élèves et les 97 000 enseignants attendus à l’école. Mais plusieurs défis sont encore à relever pour la stabilité de l’année scolaire.
Ils sont quatre millions d’élèves à devoir reprendre le chemin de l’école, ce jeudi 12 novembre, après la prérentrée des enseignants, il y a une semaine. Cette rentrée scolaire se tient dans un contexte particulier et hors commun à cause de la pandémie de Covid-19 en cours. Elle suit également une année scolaire académique 2019-2020 fortement perturbée à cause d’une interruption de sept mois depuis le 14 mars, suite à l’apparition de la pandémie du nouveau coronavirus dans le pays afin de limiter sa propagation. Seuls les élèves en classe d’examen au nombre de 551 000 ont eu une courte reprise le 25 juin dernier pour se préparer et passer les épreuves.
Avec quatre millions d’élèves pour cette nouvelle année scolaire, le respect des mesures barrières pour contrer la maladie dans l’espace scolaire semble être un véritable défi pour le gouvernement afin d’assurer un bon déroulement des cours. Car, même si la tendance baissière de l’épidémie se poursuit au Sénégal avec 22 patients sous traitement (bilan du ministère de la Santé et de l’Action Sociale hier, mercredi 11 novembre), la vigilance reste de mise pour éviter tout rebond de la maladie. Sur cela, le gouvernement a pris des mesures pour assurer la protection des élèves et du personnel enseignant. Sous ce rapport, il a élaboré une nouvelle note d’orientation et un nouveau protocole sanitaire pour les élèves et les 97 000 enseignants attendus à l’école. Avec la nouvelle note d’orientation, l’Etat fait savoir que « la rentrée se fera dans le respect des mesures barrières préconisées dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 ».
Toutefois, les syndicalistes ont alerté sur les manquements dans le protocole sanitaire notamment l’effectif à ne pas dépasser dans une salle de classe quand on sait que certaines classes reçoivent jusqu’à 80 élèves.
Des craintes se posent ainsi sur le respect des mesures barrières. Pour cause, selon des syndicalistes, l’application de toutes les mesures édictées dans le premier protocole sanitaire qui n’avait concerné que 551000 élèves, « n’a pas eu lieu ». Mais surtout que, « le réseau scolaire comporte entre 20 à 30% des établissements qui n’ont pas de point d’eau et de latrines (RNSE 2019) », a fait savoir le secrétaire général du Sudes, Amadou Diaouné.
Mieux, le gouvernement doit également régler la question des abris provisoires. Autre particularité de la nouvelle année scolaire, c’est le rattrapage d’un mois pour les classes intermédiaires annoncé par le ministère de l’Education. Même si, avec la fermeture des écoles, le gouvernement ainsi que certaines écoles privées avaient développé des plateformes d’enseignement à distance, pour Amadou Diaouné : « avec un seul mois incertain de cours, les élèves des classes intermédiaires de 2019-2020 sont sacrifiés sous l’autel de la pandémie».
Parmi les problématiques de la nouvelle année scolaire, il y a également le bras de fer entre les parents d’élèves et les écoles privées qui exigent le paiement des mois d’avril, de mai et de juin. A ce sujet, le différend est loin d’être terminé puisque le ministère de l’Education « conseille » aux parents d’élèves de porter plainte. Par ailleurs, il précise que c’est le ministère du Travail qui intervient dans ce genre de conflit.
Pour rappel, le Président Macky Sall avait annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires le 14 mars dernier dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Une première reprise des cours qui était initialement prévue le 2 juin dernier, avait été reportée à la dernière minute après des cas confirmés de Covid-19 au sein du corps enseignant à Ziguinchor jusqu’au 25 juin.
RENTRÉE DES CLASSES POUR QUATRE MILLIONS D’ÉLÈVES CE JEUDI
Quatre millions d’élèves et 97 000 enseignants reprennent le chemin de l’école ce jeudi après une longue période d’interruption des cours due à la pandémie du nouveau coronavirus.
Dakar, 12 nov (APS) – Quatre millions d’élèves et 97 000 enseignants reprennent le chemin de l’école ce jeudi après une longue période d’interruption des cours due à la pandémie du nouveau coronavirus.
Dans le cadre de cette rentrée, le ministre de l’Education Mamadou Tall visite ce matin les établissements scolaires suivants : Cours secondaire Birago Diop, CEM J. F. Kennedy, École élémentaire Caserne Samba Diéry Diallo.
Un point de presse est prévu à la dernière étape de cette traditionnelle de rentrée.
’’Le ministère de l’Education a pris toutes les dispositions pour que tout ce qui est masques, gels, dispositifs de lavage des mains soit disponible dans les écoles’’, a assuré dans un entretien avec le quotidien Enquête, Moustapha Diagne, directeur de la formation et de la communication au ministère de l’Education.
’’On peut considérer que 98% du matériel est déjà sur place. D’ici les 48h, le matériel restant sera disposé au niveau des autres établissements du Sénégal’’, a-t-il dit.