Dakar, 10 août (APS) - Les craintes relatives à une possible explosion des contaminations à la COVID-19 est un des sujets les plus en vue dans la livraison de lundi des quotidiens dont plusieurs s’intéressent également à la commémoration de la Journée nationale de l’arbre.
Les autorités sanitaires et politiques avaient prévenu quant à un possible regain des contaminations à la COVID-19 avec l’intensification des déplacements de populations en lien avec la Tabaski, la grande fête musulmane commémorée le 31 juillet dernier.
"Dégâts d’une Tabaski communautaire", note à ce sujet le quotidien Tribune, lequel accrédite ces craintes en rappelant que 266 contaminations dites communautaires ont été enregistrées au Sénégal en 4 jours pour 14 décès.
Moins de dix jours après la célébration de la grande fête musulmane, "le Sénégal connaît une explosion des contaminations. Entre autres raisons qui avaient poussé les autorités à remettre les mesures restrictives en place pour contrer le virus", souligne le journal.
"La Tabaski fait exploser la COVID-19", constate L’As. "Depuis la Tabaski, signale ce journal, on a noté une explosion des cas communautaires qui touche la quasi-totalité des régions avec comme point d’orgue près de 200 cas communautaires seulement en 48 heures".
La conséquence, c’est que la propagation du coronavirus "a atteint une vitesse de croisière" au Sénégal, où la transmission communautaire de la maladie "constitue une grande menace", "même si le taux de létalité reste encore faible".
"Plus de 10 régions infectées", note le journal Le Quotidien, lequel évoque en particulier "un dimanche noir’’ ce week-end "avec 113 cas communautaires recensés" à travers le territoire sénégalais.
"Ce record de personnes touchées via cette transmission montre une nouvelle fois la gravité de la situation qui risque d’échapper à tout contrôle si la chaîne de contamination n’est pas rompue dans les prochaines semaines", prévient le même journal.
L’Eglise, en ce qui la concerne, "demande aux fidèles de rester chez eux", rapporte Vox Populi, qui annonce qu’il n’y aura, par exemple, "pas de grand rassemblement pour la fête de l’Assomption du 15 août".
Le journal reprend en première page les extraits des termes d’un communiqué de la Conférence épiscopale du Sénégal : "Ce qui prime, c’est la vie et la santé des personnes qu’il ne faut pas mettre en danger".
Ce que retient L’Observateur au sujet de la situation actuelle de la pandémie, n’est pas pour rassurer, le journal estimant la bataille de la communication perdue par le président Macky Sall.
"De l’assouplissement à la levée des mesures de l’état d’urgence aux polémiques sur la fiabilité des tests ou des vrais chiffres de la propagation, la stratégie incohérente contre la COVID-19 n’a jamais aidé les populations à prendre la maladie au sérieux".
Surtout que "maintenant les propos du président de la République se trouvent "en totale contradiction avec ses adresses passées", selon L’Observateur.
Dans la rubrique divers de cette actualité liée à la COVID-19, Libération revient sur le viol présumé d’une malade par un volontaire de la Croix-Rouge, à l’hôtel Novotel de Dakar, où étaient suivis certains cas dits asymptomatiques.
Le journal parle d’une "déposition explosive" de la victime présumée dont elle cite des extraits des déclarations : "J’avais peur, personne ne pouvait m’entendre à cause des portes blindées. Je résistais mais…"
Dans ce contexte lourd d’inquiétudes, la Journée nationale de l’arbre est la bienvenue pour changer de l’actualité de la COVID-19 et apporte fraîcheur et espoir dans un contexte de chaleur hivernale.
"Macky en mode écolo", lors de la Journée nationale de l’arbre commémorée dimanche à Diamniadio, avec comme enjeu selon Kritik’ : "rehausser le niveau de couverture végétale du Sénégal qui, après de longues années de sécheresse, fait face à une déforestation inouïe".
"On ne parle presque plus de feux de brousse car dans une grande partie du pays, il n’y a plus de savane, encore moins de forêts", relève le même journal.
"Virage écologique", annonce Sud Quotidien, en allusion à une réforme du code de l’urbanisme et du code de construire annoncée par le chef de l’Etat à l’occasion de cette journée de commémoration de l’arbre.
Le Soleil précise qu’à la faveur de cette réforme, le permis de construire "sera assujetti à l’obligation de planter des arbres". "Plaidoyer de Macky pour des villes vertes", affiche le quotidien l’Info. Grand Place renchérit également à sa Une : "Le plan de Macky pour un Sénégal vert".
"Pour redonner un visage vert aux villes sénégalaises colonisées par le bâti, le président de la République, Macky Sall, prévoit d’inscrire dans les codes de la construction et de l’urbanisme une obligation de planter des arbres", indique le quotidien Enquête.
Le jeune Babacar Dia tué par balles aux États-Unis
Alors qu’on n’a pas encore fini de parler de l’incendie criminel qui a emporté Djibril Diol et sa famille aux Etats-Unis, un compatriote est encore tué au pays de l’Oncle Sam. Babacar Dia a été abattu par balles vers 17h, à Saint-Louis dans l’Etat de Missouri. La victime y vivait avec sa mère Awa Faye, une militante de première heure de l’Alliance pour la République qui avait accueilli Macky Sall en 2010. Le défunt était réputé sérieux.
Macky offre six millions à la famille Diol et promet de rapatrier les corps
Le président de la République, qui a exprimé sa compassion à la famille Diol dont les membres ont péri dans un incendie criminel à Denver aux EtatsUnis, a dépêché une délégation vendredi à Wakhinane. La délégation conduite par Moïse Sarr, Secrétaire d’Etat des Sénégalais de l’Extérieur, était composée de l’administrateur du FAISE, Nata Samb Mbacke, du député Abdou Diallo etc. D’après nos informations, le Président Macky Sall a offert 06 millions aux trois familles endeuillées par la perte cruelle de 5 de leurs membres. Mieux, en plus d’avoir envoyé le Consul général El hadj Ndao à Denver, a promis de faire rapatrier les corps dès qu’ils seront remis au patriarche de la famille sur place .
Aprosi distribue des masques
Le Directeur de l’Aprosi Momath Bâ reçoit demain à Diamniadio son ministre de tutelle Moustapha Diop, et celui de l’Enseignement Supérieur et ancien Directeur Général de l’Aprosi, Dr Cheikh Oumar Hanne. D’après Aly Fary Ndiaye, le Directeur de la communication et d’exploitation des sites industriels régionaux de l’Aprosi, Dr Cheikh Oumar Hanne, va recevoir des mains du ministre Moustapha Diop un lot important de masques dans les locaux du Pôle industriel en perspective de la réouverture universitaire. Par le passé, il avait octroyé des milliers de masques à d’autres ministères.
Le Président Macky Sall à Médina Baye
Le Président Macky Sall a conduit samedi une forte délégation à Kaolack pour présenter ses condoléances au Khalife de Médina Baye, à la suite du rappel à Dieu de Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niass, quatrième Khalife de Baye Niass. Installé à côté du nouveau Khalife, Cheikh Mahi Niass, le Président Macky Sall dira que Médina Baye est un lieu où le drapeau de l’Islam flotte très haut. A l’en croire, le foyer religieux de Médina Baye a une excellente réputation dans le monde et ses fidèles sont disséminés partout. Il a salué la mission de cet ardent foyer où sont formés des milliers de fidèles à l’adoration de leur Créateur. Occasion saisie par le chef de l’Etat pour prier aussi pour le repos de l’âme de Seyda Fatima Niass et Cheikh Mouhamed Moctar Niass rappelés récemment à Dieu. Quant au nouveau Khalife, Cheikh Mahi Niass, le chef de l’Etat prie qu’il marque de son empreinte son Califat. Cheikh Mahi Niass a remercié le Président Macky Sall pour le déplacement et pour tout ce qu’il a fait pour Médina Baye.
L’hôpital Principal suspend les cérémonies de levée de corps
Le directeur général de l’Hôpital Principal de Dakar a mis en exécution le souhait du président de la République de mettre fin aux cérémonies de levée de corps dans les structures sanitaires. Le médecin général Pr Mame Thierno Dieng a annoncé hier la fin des cérémonies de levée de corps à l’hôpital Principal de Dakar jusqu’à nouvel ordre. Intervenant sur la Rts, Pr Dieng souligne que cette mesure s’inscrit dans la stratégie de lutte contre la pandémie à coronavirus. Il s’agit ainsi de limiter la propagation du coronavirus sur l’ensemble du territoire national avec l’explosion des cas issus de la transmission communautaire.
Faussaires autour de l’Office du Bac
Des faussaires se font de l’argent au nom de l’Office du Baccalauréat. Le directeur de l’Office du Bac, Sossé Ndiaye, qui condamne alerte les usagers. A l’en croire, des individus non identifiés rôdent autour du siège de l’Office du Bac ou dans l’enceinte du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), et proposent un service payant pour le retrait de diplôme, d’attestation ou de relevés de notes du Bac. Sossé Ndiaye invite les bacheliers et autres usagers à éviter de s’attacher les services de ces faussaires. Il rappelle que l’Office du Bac a mis en place un dispositif pour faciliter le retrait de tout document, notamment depuis l’avènement de la pandémie à coronavirus. Les usagers n’ont plus besoin de se déplacer puisqu’un site web est en ligne. Le Directeur de l’Office du Bac promet de saisir la justice afin qu’on mette fin à cette arnaque.
405 cantines en fer, 488 cantines en dur…rasées à Sandaga
Après le succès du redéploiement des commerçants de Sandaga au Champ de courses, le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique, fait le bilan de l’opération. Les services du ministre Abdou Karim Fofana renseignent que les opérations de désencombrement du marché de Sandaga, les dimanche 02, lundi 03 et jeudi 06 août 2020, ont permis de collecter 120 tonnes d’ordures, 2,25 tonnes de bâches et 2579 m³ de gravats. Les bulldozers ont rasé 405 cantines en fer, 488 cantines en dur, 195 tonnes de fer, 640 tables en bois, 308 bancs en bois, 39 chaises en plastique et un magasin en dur de 42,5 m². Tous ces matériaux étaient installés sur une surface de 5 687 m² qui a été complément raclée.
And Gueusseum en rogne
L’Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS) And Gueusseum dénonce le comportement de certains membres du cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Pour le président de And Gueusseum, Mballo Dia Thiam, certaines autorités du ministère de la Santé et de l’Action Sociale prennent le cabinet dudit ministère comme un nid d’administration médicale de quelques parvenus, tel que fanfaronné par un clan de syndicalistes en désespoir de cause et dans un populisme vulgaire. Il fustige, en effet, ces actes qu’il assimile à une tentative de caporalisation et de médicalisation dudit ministère. Mballo Dia Thiam et ses camarades rappellent que le Cabinet ne saurait se résoudre à des logiques corporatistes et nombrilistes. Ils précisent à l’endroit du cabinet du ministre Abdoulaye Diouf Sarr qu’il ne s’agit pas de gérer la maladie mais plutôt de s’occuper de la santé des populations. Selon Mballo Dia Thiam, les membres du cabinet qui, paradoxalement, convoquent la gestion démocratique du personnel, devraient plutôt balayer devant leur porte. Le syndicaliste accuse les proches collaborateurs d’Abdoulaye Diouf Sarr d’avoir fait la promotion de tous leurs proches, sans légitimité aucune, dans les sphères les plus élevées et les plus stratégiques du ministère, en snobant les Préfets et Sous-préfets dans des redéploiements sans objet d’agents qui n’ont pas demandé à bouger.
And Gueusseum en rogne (bis)
Restons avec l’Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS) qui demande au ministère de la Santé et de l’Action Sociale d’arrêter ce cirque qu’ils jugent arbitraire et inacceptable. Les camarades de Mballo Dia Thiam en appellent ainsi à plus de solidarité en lieu et place de procès inutiles, face à cet ennemi mortel commun contre lequel des batailles ont été perdues à cause d’un état-major qui a proposé au ministre de la Santé et de l’Action Sociale toutes les stratégies appliquées avec des fortunes diverses. Par ailleurs, And Gueusseum réitère son soutien au Sytjust. Mballo Dia Thiam répond favorablement à l’appel de l’UNSAS pour la bataille imminente de la centrale syndicale en soutien au Sytjust.
Pété enregistre son premier cas
Le coronavirus se propage dans le département de Podor. Après le district sanitaire de Podor, celui de Pété vient d’enregistrer son premier cas importé. Il s’agit d’un jeune d’une trentaine d’années, venu de Saint-Louis. Le médecin chef du district, Dr Ndiaye, a confirmé hier les résultats du test du jeune homme. A en croire le médecin, c’est de retour de voyage qu’il a senti les symptômes de la Covid-19 avant de se diriger au centre de santé où des prélèvements ont été effectués. Les tests ont été confirmés par le laboratoire installé à Matam plus proche de Pété. Ses contacts ont été recensés et mis en quarantaine. Le malade est transféré au centre de traitement des épidémies (CTE) de Saint-Louis où il est admis.
Ndioum n’est pas épargné par la pandémie
Jusque-là épargnée, la commune de Ndioum a enregistré ses deux premiers cas de covid-19. La première personne concernée est une dame âgée de 70 ans, malheureusement décédée à l’hôpital de Saint-Louis. Son test post mortem était revenu positif. Une autre proche de la défunte a à son tour chopé le virus. La nouvelle a été confirmée ce dimanche. Il s’agit également d’une femme, habitant le quartier Ndioum Walo. Selon les dernières informations, la patiente a été transférée à Saint Louis pour sa prise en charge. Il faut souligner que le président du Conseil départemental de Podor a remis un lot de matériel sanitaire aux districts sanitaires de Pété, Podor et à l’hôpital de Ndioum. Le matériel est composé de thermo flashs, masques, gels hydro-alcooliques et de lave-mains. Son geste a été magnifié par les autorités de ces structures sanitaires. A les en croire, c’est la troisième fois que le président de l’institution vient au secours des structures sanitaires du département en cette période de pandémie.
Mor Ngom et Cie jouent la carte de la sensibilisation
Examinant la situation nationale, marquée pour l’essentiel par la pandémie de Covid-19 qui affecte le Sénégal depuis le 02 mars 2020, le SEP/BBY a noté la propagation inquiétante de la Covid-19, avec un nombre élevé des patients et des décès. De même, il a relevé pour le déplorer le non-respect des mesures barrières par beaucoup de nos compatriotes. Ainsi, au regard des conséquences économiques et sociales de cette pandémie sur le pays, le SEP/BBY estime qu’il est impératif d’accroître la sensibilisation des populations notamment des jeunes afin d’engager une dynamique communautaire seule susceptible de limiter l’extension de la maladie. Dans ce sens, il invite l’ensemble des parties prenantes de la Coalition BBY à impliquer davantage toutes leurs militantes et tous leurs militants dans la campagne d’information et de sensibilisation partout à travers le territoire national. Constatant qu’à l’heure actuelle, les essais cliniques en cours dans le monde n’ont pas encore produit un traitement efficace contre la Covid-19, le SEP/BBY rappelle le nécessaire respect des mesures préventives pour se protéger et protéger la communauté notamment les personnes âgées. C’est pourquoi le SEP/BBY salue les mesures prises par le chef de l’état et par suite le Ministre de l’intérieur. Ces mesures pertinentes et opportunes au vue de l’évaluation de la pandémie qui a été faite jeudi 6 Aout méritent d’être comprises, acceptées et appliquées par toute la population en vue de mettre un terme à la propagation de la maladie. Dans ce sens, appréciant à sa juste mesure le rôle inestimable de la presse dans la lutte contre la pandémie actuelle, le SEP/BBY réitère ses félicitations à l’ensemble des professionnels des médias et les exhorte à être le relais des mesures prises par les pouvoirs publiques et le personnel de santé.
par Pepessou
LE RETOUR DU MONSTRE
A moins de considérer qu'un religieux ne doit pas être affecté par une telle maladie, on ne voit pas en quoi il y aurait anomalie à ce qu'un journal parle de l'infection d'un homme public, très médiatique de surcroît
Ah ! Cela faisait longtemps que ce monstre-là n'avait pas montré son visage. Enfin, pas de façon aussi hideuse, puisque çà et là, quelques incidents de moindre envergure ont quand même émaillé la vie de la presse ces dernières années. Personne ne le réclamait pour autant ! Depuis la fameuse attaque de partisans du PDS qui avaient saccagé les locaux des quotidiens "L'AS" et ‘’24H Chrono’’, les attaques-vendetta de locaux de presse n'étaient plus du paysage médiatique sénégalais. C'était en août 2008.
Les faits qui ont touché, il y a quelques jours, le quotidien "Les Echos", sont venus nous rappeler que le monstre ne disparaît jamais définitivement. Pour Cheikh Oumar Ndao, le patron des ‘’Echos’’, le mois d'août a une amère saveur. En août 2008, il était le rédacteur en chef de "L'AS" dirigé alors par Thierno Talla et sauvagement attaqué dans la soirée du 17.
La révélation faite par les journalistes du quotidien "Les Échos" de l'infection au coronavirus et de l'internement à l'hôpital Principal de Serigne Moustapha Sy, sort-elle du strict cadre de la liberté d'informer ? Pour le moins, le marabout, responsable moral du Dahira des Moustarchidines, est un personnage public dont les tonitruants propos déchirent régulièrement l'espace médiatique. L'une de ses dernières sorties, celle du 11 juillet dernier à Tivaouane, n'a pas dérogé à la règle : le président Macky Sall et son régime et bien d'autres sujets ont suscité ses diatribes.
Mais cette sortie est d'autant plus intéressante à souligner qu'elle a été l'occasion de propos sur la bien actuelle situation pandémique. Le guide des Moustarchidines qui a souligné, à cette occasion, que certains se demandent si que "le coronavirus est un soldat envoyé par Dieu pour régler des comptes" et rappelé, haut et fort, son opposition à la fermeture des mosquées. À écouter son discours, il est difficile de ne pas penser aux thèses complotistes.
Last but not least - c'est un détail important - en plein contexte de lutte contre le corona, il a n'a pas rechigné à organiser une manifestation d'envergure, rassemblant des milliers de fidèles talibés dans la capitale de la Tidianya au Sénégal. Quoi alors de plus normal que sa sérologie puisse intéresser le public au point d'être divulguée par les médias ?
Loin de la cachotterie et de la stigmatisation du début, les célébrités jouent désormais la transparence. Bon nombre d'entre elles prennent plutôt les devants, en révélant leur infection au coronavirus, vite relayée par la presse, qu'elles l'aient souhaitée ou pas. A moins de considérer qu'un religieux ne doit pas être affecté par une telle maladie, on ne voit pas en quoi il y aurait anomalie à ce qu'un journal parle de l'infection d'un homme public, très médiatique de surcroît.
Bien entendu, au lendemain du saccage des locaux du journal "Les Echos", les réactions ont été unanimes à condamner cette vendetta. "À chaque fois qu’il y a agression contre les journalistes, les auteurs de ces barbaries refusent en fait à la presse le droit d’informer. La presse est intimidée pour ne pas exercer sa liberté d’informer", souligne le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CDEPS) qui rappelle les incidents demeurés impunis et survenus à la station RFM de Mbacké, avec le directeur de publication de ‘’Waa Grand Place’’ et à la chaîne 7TV.
Mais la déclaration diffusée par l'Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) est en soi un modèle de franc soutien, comme pour le CDEPS et le Synpics, mais de maladresse aussi, malheureusement. Comment indiquer dans un communiqué de presse, pour justifier la liberté d'informer des ‘’Echos’’, que la nouvelle de l'infection du marabout a été "confirmée par des autorités de l'établissement sanitaire" dont on peut douter fort qu'elles aient compétence et légitimité pour communiquer sur l'identité de leurs patients et leur dossier médical ? A la limite, c'est balancer sa source, si tant est qu'elle est réellement à l'origine de la nouvelle.
Que la presse cherche et trouve une info qui l'intéresse et l'exploite, cela est tout à fait normal, mais vouloir légitimer la diffusion d'une telle information parce qu'elle a été confirmée par des gens qui n'avaient pas vocation à la donner, cela pose problème. Les organisations faîtières des médias gagneraient d'ailleurs à veiller plus attentivement au contenu de leurs communiqués de presse qui semblent souffrir, quelquefois, de problèmes… d'écriture.
Quant à l'Etat, il est évident qu'il ne peut prévenir de tels actes en postant un policier ou un gendarme devant chaque journal, mais il a la possibilité et le devoir de les décourager en les réprimant sévèrement. Il n'y a aucune raison de penser que les auteurs de tels faits ne seront pas traqués, identifiés et arrêtés rapidement, d'autant plus qu'une organisation a ouvertement revendiqué l'attaque. C'est un impératif de la démocratie ! Les yeux fermés sur des précédents, certes moins graves, mais tout de même constitutifs d'atteinte à la liberté de la presse, ont pu conduire à une telle agression qui nous ramène à 2008.
Tabaski, la quinzaine d'après... - Après la fête, place à bien d'autres soucis. Près de cinq mois après l'apparition du premier cas de Covid-19 au Sénégal, la célébration de la Tabaski de cette année était bien particulière. Avec une très sensible question en toile de fond : dans quelle mesure impactera-t-elle l'épidémie ? Retenez-bien une date ou plus exactement une période : celle du 15 août et la semaine qui la suivra. Ce ne sera pas pour la traditionnelle fiesta à polémiques sur la plage de l'Hydrobase à Saint-Louis ou les ‘’nguels’’ (fêtes sérères) de la Petite Côte, mais bien pour les incidences sanitaires de cette célébration religieuse. Y aura-t-il une explosion de cas de Covid-19 du fait de la grande migration qui l'aura accompagnée et du brassage de populations provenant de l'épicentre qu'est Dakar, allant dans toutes aux quatre coins du pays ? L'appel du ministre de la Santé, via les médias, à ne pas se déplacer à cette occasion, témoigne des grandes appréhensions des autorités sanitaires.
Deux semaines après la Tabaski, si cette fête ne fait pas trop de casse, l'on pourra être optimiste sur le devenir de l'épidémie au Sénégal. Mais si elle sert d'effet multiplicateur à grande vitesse à la contagion, alors bonjour les dégâts et l'hypothèque sur de grands événements religieux à venir : le Magal et le Gamou notamment. Là dé, ça c'est une autre affaire... plus délicate encore pour l'Etat sénégalais.
PS : 1/ Les mesures de renforcement des gestes barrières dont la mise en œuvre est annoncée pour démarrer aujourd'hui, témoignent des angoisses des autorités. Tout ce qui se profle à l'horizon comme risques était pourtant bien prévisible. Espérons que ce n'est pas déjà trop tard !
2/ Faut-il raser Sandaga ? Puisque la presse est le champ d'un débat permanent sur le sujet, j'émets ici un avis qui vaut ce qu'il vaut : OUI, il faut en finir avec ce bâtiment de 1935 qui n'était rien d'autre qu'un marché pour indigènes à l'origine. N'oublions pas que sa fermeture, à partir de 2013, était liée aux énormes risques sécuritaires qu'il posait déjà. A reconstruire à l'identique ou pas, on ne pourra pas faire l'économie de casser cette ‘’bringuebalante’’ vieillerie.
Au fait, un patrimoine pour qui ? Des nostalgiques de quoi ?
MACKY SALL NE PASSE PAS LA CAP
La Coordination des Associations de Presse (CAP) est surprise par les déclarations du chef de l’Etat qui juge alarmiste la couverture médiatique de la Covid-19
La Coordination des Associations de Presse (CAP) est surprise par les déclarations du chef de l’Etat Macky Sall qui juge alarmiste la couverture médiatique de la Covid-19. Selon la Cap, la presse s’attendait à des remerciements de la part du Président, eu égard au rôle décisif qu’elle a joué dans la lutte contre la pandémie.
«Non, Monsieur le Président, la presse n’invente pas de chiffres sur le nombre de contaminés ou de morts ! » C’est la réponse cinglante que les journalistes, par le biais de la CAP, ont apportée au président de la République qui accuse la presse d’être trop alarmiste dans la couverture de la maladie de la Covid-19. La Cap se dit surprise par les déclarations du chef de l’Etat et préfère croire qu’il s’est trompé de cible ou de pays. «En effet, depuis le début de la pandémie, les médias se sont imposé un mot d’ordre allant même jusqu’à s’appliquer l’autocensure, juste pour jouer leur partition dans ‘’l’effort de guerre’’». D’autant que rappelle la Cap, toutes les entités de la presse ont fait plus de la communication et de la sensibilisation.
Par conséquent, la structure trouve inappropriés les reproches du chef de l’Etat à l’encontre des journalistes qui méritent une certaine reconnaissance. Ce, d’autant que «la presse n’invente pas le nombre de contaminés ou de morts. Elle s’en tient juste aux déclarations des autorités du ministère de la Santé qui sont diffusées en direct régulièrement sur toutes les chaînes, radios et sites sans contrepartie». Sidérée par cette critique malencontreuse du Président, la Cap déclare : «Malgré tous ces efforts, la presse est encore royalement ignorée dans la distribution des fonds de la force Covid-19.
Le monde de la culture et les autres secteurs sont ils plus méritants? Et pourtant, depuis le déclenchement de la pandémie, les médias font partie des maillons de l’activité économique qui fonctionnent à plein régime. Les charges d’exploitation sont restées et ont même triplé pour certaines entreprises alors que les recettes ont fondu comme du beurre au soleil. Dans cette lutte contre la Covid-19, la presse est aussi engagée que les autres. Elle est le troisième chaînon après le personnel médical et les forces de sécurité».
UNE PRESSE MEPRISEE PAR LE GOUVERNEMENT
Par ailleurs, la CAP s’est offusquée du mépris et des brimades du gouvernement à l’endroit de ses membres. «Les locaux du journal «Les Échos» ont été saccagés et jusque-là, aucun ministre n’a effectué le déplacement sur place», se désole-t-elle avant d’égrener d’autres griefs : «Depuis plus de six ans, notre Maison de la presse est confisquée sans possibilité de concertations ou de dialogue pour trouver une solution. Pire encore, toutes les initiatives de réformes consolidantes de notre secteur sont bloquées, sabotées ou retardées. Depuis trois ans, le Code de la presse est en mode stand-by parce que l’Etat ne trouve aucun intérêt à adopter et faire voter les textes d’application.» La Cap rappelle aussi que la loi sur la publicité est devenue une chimère. Pendant ce temps, elle estime que les acteurs de la presse avaient consenti à une nouvelle Convention collective dont l’application aurait pu hypothéquer la survie de beaucoup d’entreprises de presse. Reconnaissant qu’il puisse y avoir des failles dans la couverture médiatique de la Covid-19 parce que toute œuvre humaine est perfectible, la Cap considère qu’il «est tout aussi important que la première institution de ce pays accorde plus d’égard à un secteur qui est l’agonie».
Une délégation du Nigeria au Palais
La délégation du Président nigérian Muhammadou Buhari qui a pris part aux obsèques du khalife général de Médina Baye, Cheikh Ahmed Tidiane Niasse, a été reçue hier par le Président Macky Sall. Le Directeur de Nigerian National Petrolum Corporation, Mele Kyari, qui a dirigé la délégation, a transmis le message de condoléances du Président Muhammadou Buhari à son homologue sénégalais.
Décès de Cheikh Mouhamadou Moctar Niass
Deux fils d’El Hadji Ibrahima Niass dit Baye Niass sont rappelés à Dieu au cours d’une même semaine. Un coup dur pour la communauté Niassène. Le lendemain de l’inhumation du défunt khalife général de Médina Baye, Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niass, son frère est rappelé à Dieu. Cheikh Mouhamadou Moctar Niass est décédé hier vendredi à Dakar des suites d’un accident cardiovasculaire, selon la famille. Aussitôt, la dépouille de Cheikh Mouhamadou Moctar Niass a été transportée à Kaolack pour son inhumation dans l’après-midi. Une foule immense a accompagné le défunt à sa dernière demeure. Cheikh Mouhamadou Moctar Niass quitte ce bas monde à l’âge de 74 ans.
Les agresseurs de «Les Échos» en instruction
Les membres de la bande qui a saccagé le siège du journal «Les Échos» ont passé leur première nuit en prison. Après un retour de parquet, les six jeunes ont été présentés hier au procureur de la République qui a transmis le dossier au doyen des juges d’instruction. Après un face-àface, le juge Samba Sall a inculpé les membres de la bande pour association de malfaiteurs et destruction de biens appartenant à autrui. Ils vont patienter en prison au moins six mois en attendant que le doyen des juges instruise le dossier.
Dg défenseurs de Macky
Macky Sall doit regretter d’avoir promu certains jeunes à des postes de direction après sa réélection. Jadis très présents sur les réseaux sociaux , dans les médias, certains sont désormais introuvables, inaudibles ou même s’ils font des sorties c’est pour défendre leur propre image. Heureusement, certains jeunes à l’image du Dg du Cosec, Mamadou Ndione, de celui de la Sicap MamadouKassé ou encore duDg du Cgis Khafor Touré etc continuent de vendre les réalisations du chef de l’Etat. Enfin, à quand remonte le dernier point de presse de la cellule de communication de Benno Bokk Yakaar ?
Maison de la Presse Babacar Touré
Comme il l’avait promis lors de la cérémonie de présentation de condoléances à Ngaparou auprès de la famille éplorée, le Président Macky Sall a immortalisé le Président fondateur du Groupe Sud Communication. Macky Sall a pris un décret pour baptiser la Maison de la Presse, établissement public à caractère industriel et commercial, au nom de Babacar Touré. Désormais, on dit : «Maison de la Presse Babacar Touré».
La meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 reçue par le chef de l’Etat
Diary Sow continue de prouver qu’elle mérite le titre de meilleure élève du Sénégal. Elle s’est inscrite sur le tableau des écrivains du Sénégal. Et hier, elle a présenté au Président Macky Sall qui l’a reçue en audience son premier roman intitulé : «Sous le visage d’un ange». D’ailleurs, la cérémonie de dédicace de l’ouvrage se tient ce samedi sous la présidence d’honneur de Abdou Latif Coulibaly, ministre porte-parole de la Présidence de la République. Diary Sow a remercié le Président Macky Sall pour avoir bâti un système éducatif qui a permis aux jeunes comme elle de se performer. Meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019, Diary Sow est présentement étudiante en première année prépa scientifique au lycée Louis le Grand de Paris.
La Police a interpellé 2 886 individus en juillet
La Direction de la Sécurité Publique (Dsp) a livré hier les statistiques de la délinquance et de la criminalité du mois de juillet 2020. Des opérations menées sur l’ensemble du territoire national ont permis l’interpellation, pour diverses infractions, de 2 886 individus dont 16 de nationalités étrangères. Ainsi, 334 individus ont été appréhendés pour vol, recel, abus de confiance, détournement, escroquerie, 150 pour infractions au code des drogues, 109 pour atteintes aux personnes (homicides, accidents, tentatives de meurtre, coups et blessures volontaires, violences à ascendant, viol, attentat à la pudeur, 164 pour atteinte à la paix publique, 380 pour ivresse publique manifeste et 1 848 pour vérification d’identité. Et dans la lutte contre le grand banditisme, les limiers ont démantelé 07 bandes dont 06 pour association de malfaiteurs et vol en réunion avec violence commis la nuit et un qui s’activait dans le trafic d’armes à feu à Touba avec une saisie de 105 armes dont 21 de fabrication artisanale, 72 fusils et 12 pistolets automatiques. Il faut noter également, selon la Police, que le mois de juillet est marqué par 04 cas d’atteintes à l’intégrité physique ayant entraîné mort d’hommes. Ainsi, 03 cas ont été élucidés par la Police.
Tendance baissière de la criminalité depuis janvier
Restons avec la Direction de la Sécurité Publique qui fait une fine analyse de la criminalité. D’après le communiqué parvenu à «L’As», l’examen de l’évolution de la criminalité montre une tendance baissière depuis le mois de janvier 2020 avec un taux d’élucidation de plus de 98% pour des crimes généralement de nature passionnelle et domestique. Toutefois, des opérations de sécurisation classique, d’envergure, et spécifiques du genre «Samm Sounou Karangué» ont été organisées à Touba et Mbacké pour non seulement lutter contre le sentiment d’insécurité, mais également prévenir l’insécurité réelle par une présence policière dissuasive, renforcée notamment durant la période de la tabaski avec comme effet une maîtrise de la délinquance. Ainsi, plusieurs personnes ont été interpellées en détention de faux billets de banque d’une valeur de 18 700 000 F CFA. Pour sa part, l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) a démantelé plusieurs groupes criminels durant le mois de juillet 2020. Elle a saisi 97,150 kilogrammes de chanvre indien et 49 personnes ont été déférées au parquet dont 32 pour trafic.
La Direction de la Police Judiciaire a arrêté 94 personnes
Dans le même sillage, les éléments de la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) ont mis la main sur 94 personnes pour diverses infractions dont 13 de nationalités étrangères. Ainsi 26 personnes sont poursuivies pour crimes et délits contre la chose publique, 36 pour crimes et délits contre les particuliers, 23 pour infractions aux TIC et 09 pour infractions au code des drogues. Par ailleurs, la Compagnie de Circulation étend ses tentacules. Dans le but de mailler le pays, la Compagnie de Circulation est dotée désormais d’une compétence territoriale dont l’objectif est d’améliorer la mobilité urbaine. Il faut souligner aussi que la police a obtenu des résultats probants dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Exécutant les nouvelles orientations présidentielles, notamment le port obligatoire de masque, la lutte contre les rassemblements dans les lieux de loisirs etc., la Police a interpellé 10 110 personnes durant le mois de juillet 2020, pour non-respect du port de masque.
Un accident de la route fait deux morts à Ziguinchor
Deux personnes sont mortes et cinq autres blessées dans un accident de la route survenu vendredi soir à Djibélor, dans la région de Ziguinchor (sud), a appris «l’APS» de source sécuritaire. Un véhicule de transport en commun roulant à vive allure a violemment heurté un camion immobilisé au bord de la route. Une source hospitalière a fait état de cinq blessés dont certains sont dans un état critique.
Le taux de létalité de Diourbel dépasse le double du taux national
La région de Diourbel, avec 45 décès causés par la covid-19, a un taux de létalité de 7%, plus que le double du taux de létalité national, a indiqué vendredi son médecin-chef, Mamadou Dieng. Il a souligné lors d’une réunion du comité régional de gestion des épidémies que la létalité de la région de Diourbel est de 7%, soit plus que le double du niveau national. Selon lui, le taux de létalité, qui indique l’ampleur de la mortalité de la covid-19, est de 2,7% pour le Sénégal. Il a confié à l’Aps que depuis l’apparition du premier cas importé de covid-19 dans la région de Diourbel, le 11 mars, 683 contaminations et 45 décès ont été recensés dans le territoire régional. 175 patients, soit 84,18% des personnes infectées, ont guéri de la covid-19 dans la région. Les hommes représentent 59% des cas de covid-19 recensés, et les femmes 41%, a-t-il précisé, faisant remarquer qu’il y a plus de patients chez les hommes parce que ces derniers se déplacent plus souvent que les femmes. Diourbel est la troisième région la plus touchée par la pandémie de coronavirus, juste derrière Thiès (1068 cas), qui est largement dépassée par Dakar (7844 cas).
Thierno Bocoum relève les incohérences de Macky Sall
L’ancien député se demande ce que finalement veut le président de la République qui reproche à la presse d’alarmer les populations. Selon le président du mouvement AGIR, le Président Macky Sall fait montre d’une incohérence. Le chef de l’Etat qui avait dit que «l’heure est grave» au moment où le Sénégal n’avait recensé aucun mort, est revenu dire que «la situation n’est guère inconfortable» au moment où le Sénégal enregistre plus de 200 décès liés à la covid-19. A l’en croire, on ne peut pas à la fois alarmer et rassurer en direction d’une même cible sur un même sujet. Il pense qu’il est mieux d’alarmer pour pousser nos compatriotes à se ressaisir. Il est contradictoire, aux yeux de Thierno Bocoum, de tenir des propos rassurants et espérer voir les populations respecter les gestes barrières. Selon l’ancien parlementaire, si l’Etat est incapable d’imposer son autorité pour le respect des mesures barrières et le port systématique de masque, le reflet alarmant de la situation peut développer des réflexes d’autodéfense et d’autoprotection de la part de certains récalcitrants. Ainsi, ils auront peur pour eux et pour leur famille. Il ajoute qu’on ne peut pas se permettre de rassurer quand rien n’est rassurant ni dans la gestion, ni dans l’évolution de la pandémie.
DUEL AU SOMMET POUR LA DIRECTION DU CESTI
Depuis le 31 juillet, date de clôture de la liste des candidats, la bataille de la direction du Cesti oppose Cousson Traoré Sall, directrice sortante à Mamadou Ndiaye, directeur des études. Focus sur les programmes des deux candidats
Ibrahima Ba et Mamadou Oumar Kamara |
Publication 07/08/2020
C’est un duel au sommet pour la direction du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), la prestigieuse école sénégalaise, créée en 1965, qui forme des journalistes de plusieurs pays. Depuis le 31 juillet, date de clôture de la liste des candidats, la bataille de la direction du Cesti oppose Cousson Traoré Sall, directrice sortante à Mamadou Ndiaye, directeur des études de l’école de formation de journalistes. Dans cette opposition de visions, d’intérêts, nous vous proposons un focus sur les programmes des deux candidats.
Cousson Traoré Sall, candidate à sa propre succession
A la tête de la direction du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) depuis 2017, Cousson Traoré Sall compte briguer un second mandat afin de poursuivre ses projets. Elle a dévoilé son programme pour les trois prochaines années.
La course pour la direction du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) est lancée depuis le 14 juillet, date de la publication de l’appel à candidatures pour l’élection du Directeur de cette prestigieuse école de formation en Journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. A quelques jours de la clôture de la liste des candidats, fixée au 31 juillet 2020, la directrice sortante, Cousson Traoré Sall, a décidé de briguer un second mandat après avoir exercé un premier de 3 ans (2017-2020).
A l’heure du bilan, Mme Sall peut s’enorgueillir d’avoir été à l’origine de plusieurs réalisations. Parmi celles-ci, la mise en place d’un « meilleur cadre de travail avec l’électrification, sur fonds propres, du nouveau bâtiment du Cesti, conformément à la recommandation du Conseil d’établissement lors de sa dernière rencontre, et l’installation de climatiseurs, de tableaux et de vidéos projecteurs ». S’y ajoute la reprise « intégrale de l’étanchéité du bâtiment, aux mois d’août et septembre 2019 ». La directrice sortante dit également avoir dirigé les travaux d’aménagement d’un espace vert devant le nouveau bâtiment pour améliorer le cadre de vie de l’école. Sur le plan pédagogique, le Cesti s’est ouvert au monde extérieur en développant la formation continue avec le Fonds d’appui de l’État à la presse, en partenariat avec le ministère de la Communication, le Cdeps et le Synpics. « Le Cesti organise, sur demande, des sessions de formation « à la carte » destinées aux professionnels dans le domaine du journalisme mais aussi de la communication. « Le Cesti a réussi à terminer la formation d’une centaine de journalistes béninois à Cotonou, après une pause de quatre ans », explique Mme Sall dans un document de présentation de bilan et de perspectives. Outre cela, de « nouveaux modules ont été introduits dans la formation des journalistes pour répondre aux exigences et aux spécificités de l’environnement médiatique».
Perspectives
Les activités pédagogiques avec l’Ong Oxfam America, la formation en « journalisme de solution » avec l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) font partie des acquis de l’établissement ces dernières années. Une fois réélue pour un second mandat à la direction du Cesti, Cousson Sall Traoré compte poursuivre cette dynamique axée sur la politique de création de nouvelles filières professionnelles et de modernisation des équipements pédagogiques. Elle propose la mise en place de Licences professionnelles en journalisme scientifique, en journalisme culturel ou en journalisme de sport ; mais aussi en multimédia qui prendra en charge le web journalisme enseigné au Cesti depuis 2007, en journalisme mobile ou en journalisme de bases de données (database journalism).
Dans son programme, cette enseignante au Cesti depuis décembre 2000 compte aussi travailler à l’introduction des langues nationales dans la formation, en partenariat avec la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales, de l’enseignement à distance, à la sauvegarde des archives de l’école à travers sa numérisation, au renforcement des partenariats stratégiques…
Mamadou Ndiaye, le challenger féru de changement
Le 17 juillet 2020, Mamadou Ndiaye a rendu officielle sa candidature à la direction du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti). Dans son programme intitulé «Une nouvelle dynamique pour faire gagner le Cesti», il ambitionne de redorer l’image d’excellence de l’école et d’épouser les exigences des mutations actuelles.
Mamadou Ndiaye, directeur des études du Cesti depuis 2017, brigue la direction de l’école de journalisme de l’Ucad, occupée depuis cette date par Cousson Traoré Sall. Cette dernière s’est aussi déclarée pour un second mandat, à la suite de son challenger. « Face aux conflits récurrents qui secouent notre institut depuis 2 ans, j’ai pensé modestement pouvoir servir de recours pour rassembler la famille du Cesti. Il faut tous les segments et les diplômés pour faire face aux défis liés à un environnement concurrentiel et aux nouveaux enjeux de la formation des journalistes, consécutifs aux transformations disruptives occasionnées par les technologies. Il nous faut donc nous rassembler et élargir le cercle de réflexion. Ce qui nous a manqué ces trois dernières années», explique M. Ndiaye, qui place «la concertation et la négociation» au cœur de son projet.
Dans son programme pédagogique, il a l’ambition de matérialiser les projets de la Licence professionnelle en production audiovisuelle et de celle en communication, du Master en journalisme économique et de celui en journalisme de sport. Il a aussi le projet de création de Masters en journalisme numérique et en journalisme culturel. Il est aussi question de mettre en place la formation à distance. Mamadou Ndiaye estime que le Cesti peut s’inspirer du contrat de performance de l’Ucad et des recommandations de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, en plus de l’expérience de sa participation à la Télévision numérique des Savoirs-Afrique (Tns-A).
Interdisciplinarité et collaborations
Le docteur en Sciences de l’information et de la communication envisage, en plus des relations du Cesti avec les entreprises de presse, l’ouverture au secteur privé et aux organisations de la société civile. Cette démarche vise notamment l’insertion professionnelle des étudiants dans la vie active et la mise œuvre de son programme de formation. Comme premier jalon dans ce sentier, Mamadou Ndiaye prévoit de s’appuyer sur un « Service de la stratégie et des relations avec les entreprises » dont les missions sont de développer des partenariats avec le secteur productif et d’élaborer un travail de veille sur les besoins et attentes des entreprises. Le second jalon consistera à accompagner les étudiants souhaitant devenir auto-entrepreneurs ou travailleurs indépendants à travers des formations et orientations spécifiques.
Pour la recherche, le candidat Mamadou Ndiaye compte relancer les publications « qui font la vitrine du Cesti ». La mobilité des enseignants et des étudiants sera effective dans le cadre de conventions avec des écoles membres du Réseau mondial francophone des centres de formation et écoles en journalisme, en plus du renforcement de la documentation et l’accès aux dernières publications et aux productions scientifiques payables en ligne. M. Ndiaye prévoit également la création d’un cadre de loisirs et de restauration ainsi que le renouvellement du parc informatique et des outils de production. Il augure, par ailleurs, l’instauration de nouvelles pratiques, « telle la tenue annuelle d’une conférence budgétaire à l’interne pour évaluer les besoins de tous les services ».