Le maire de la Médina Bamba Fall positif à la covid-19
Il n’est pas apparu en public depuis un bon bout de temps. Le très actif maire de la Médina a été testé positif au coronavirus depuis une dizaine de jours. Des sources de «L’As» renseignent que Bamba Fall est interné à l’hôpital Principal de Dakar, mais son état de santé est stable. Cette information a failli échapper à nos radars. Contrairement aux autres acteurs politiques et autres autorités infectées par le coronavirus, l’édile de la Médina n’a pas jugé nécessaire d’informer le public de sa maladie.
Me Amadou Sall guéri de la Covid-19
L’ancien ministre de la Justice sous Me Abdoulaye Wade a chopé le coronavirus. Me Amadou Sall a été testé positif à la Covid-19 depuis quelques jours. C’est lui-même qui a donné l’information en annonçant en même temps sa guérison. A l’en croire, à la suite de deux tests négatifs, il a quitté l’hôpital, «le corps endolori certes mais bien soulagé du virus meurtrier». Rendant grâce à Dieu, l’avocat remercie du fond du cœur les médecins et tout le personnel soignant comme non soignant qui ont fait preuve d’abnégation, de patience, de compétence mais surtout de générosité.
Trois ministres de Gambie testés positifs à la Covid-19
Le coronavirus continue de se propager au sein du gouvernement gambien. Alors que les tests au coronavirus de la vice-présidente de Gambie sont revenus positifs et que le président de la République, Adama Barrow est en en quarantaine, trois ministres ont chopé le virus. La présidence de la République informe que le ministre des Finances et des Affaires Economiques, Mambureh Njie et son collègue du Pétrole et de l’Energie, Fafa Sanyang et celui de l’Agriculture, Amie Fabureh sont testés positifs à la Covid-19. Les autorités gambiennes rappellent le port obligatoire de masque, la fermeture temporaire des lieux publics non essentiels et l’interdiction des rassemblements publics.
Le Sytjust décrète encore 72 heures de grève
La paralysie des tribunaux se poursuit. Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) remet ça. Les travailleurs de la justice ont encore décrété un mouvement d’humeur de 72 heures renouvelables allant du lundi au mercredi. Le Syndicat estime que le garde des Sceaux démontre chaque jour à travers ses actes son manque de considération à l’Institution judiciaire. Ils dénoncent l’autorisation au Centre de Formation judiciaire (CFJ) d’assurer pendant dix jours l’initiation d’agents de l’administration pénitentiaire au métier de greffier pour mettre à la disposition des Juridictions des greffiers ad hoc en cas de grève du Sytjust. Par cet acte, indique le secrétaire général du Sytjust, Me Malick Sall a démontré qu’il est prêt à faire régresser les travailleurs de la Justice plus particulièrement les greffiers. Les travailleurs de la Justice considèrent cette initiation comme une farce grotesque destinée uniquement à payer des per diem. Puisque, à leurs yeux, une initiation sérieuse au métier de greffier requiert une durée de deux ans dont six mois de stage pratique. Ils sont convaincus que 38 matons «mal formés» ne pourront pas suppléer plus de 400 greffiers et plus de 800 acteurs administratifs de la Justice qui observent la grève. Le Sytjust rappelle que le recours au greffier ad hoc est autorisé uniquement en matière pénale. Le Sytjust promet de dénoncer toute illégalité, ainsi que ses auteurs et leurs complices.
Mort subite au stade Alassane Djigo
On en sait un peu plus sur l’identité de la personne morte subitement au stade Alassane Djigo à la veille de la Tabaski. Des sources de «L’As» renseignent que le défunt en question s’appelle Dominique Dacosta et il est âgé de 53 ans. Sa dépouille a été évacuée à l’hôpital Aristide le Dantec pour les besoins d’une autopsie par les sapeurs-pompiers après une réquisition de la Police de Pikine qui a ouvert une enquête.
Découverte macabre à Yeumbeul Sud
Un adolescent de 15 ans du nom de ElHadji B. a été retrouvé mort au quartier Babacar Ndiaye de Yeumbeul-Sud. Selon nos sources, le gamin d’origine gambienne vivait avec un de ses oncles O. Ka. Pour le moment, les causes exactes de ce décès restent inconnues même si d’aucuns disent que l’adolescent serait tombé des escaliers de leur maison avec un bidon rempli d’eau avant de se réfugier dans sa chambre pour y mourir. Nos sources ajoutent que le corps sans vie de la victime a été déposé à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff (Ex-Hoggy) pour les besoins de l’autopsie suite à une réquisition du poste de Police de Yeumbeul-Sud en charge de l’enquête.
Plus 150.000 moutons invendus dont 65 000 à Dakar
Les Sénégalais redoutaient le scénario de l’année passée à savoir une pénurie de moutons pour la tabaski. Cette année, le ministre de l’Elevage a réussi le pari d’approvisionner suffisamment de moutons le pays. Mais ce succès n’a pas fait que des heureux. De nombreux éleveurs sont dans le désarroi à cause de la mévente. Le Directeur de l’Elevage, faisant le bilan le lendemain de la Tabaski sur la Dtv a révélé que près de 150.000 moutons sont invendus. À Dakar, Dame Sow estime la mévente à environ 65.000 moutons. Toutefois, il promet que le ministère de l’Elevage va accompagner les éleveurs.
Macky Sall rend hommage à Mansour Kama
Le Président Macky Sall a rendu un hommage appuyé au président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Mansour Kama décédé hier, à l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. Avec la disparition de M. Kama, dit-il, le patronat, en particulier, et le Sénégal, en général perd une icône. Selon le président de la République, le Sénégal vient de perdre une icône du patronat, un militant du travail et du dialogue social. Homme de devoir et de raison, ajoute-t-il, Mansour Kama était un acteur clé du secteur privé national. Macky Sall présente ainsi ses condoléances à la famille du défunt, à la Cnes ainsi qu’au monde du travail.
Témoignage de Khalifa Sall
Restons avec le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) qui a fait l’objet de témoignages unanimes sur son patriotisme. L’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, s’incline pieusement devant la mémoire de son ami Mansour Kama, et souligne que ce dernier participe depuis plusieurs années à l’entreprise de construction nationale à travers la création d’emplois et la promotion du patriotisme économique. Selon Khalifa Sall, Mansour Kama aura aussi fortement contribué au renforcement de la démocratie en jouant un grand rôle dans l’élaboration du projet des Assises nationales et l’implication de la société civile dans le débat public.
L’agresseur du Pr Seydi à la barre aujourd’hui
L’ingénieur automobile exerçant en France, Amadou Ngom Guèye, fera face aujourd’hui aux magistrats du tribunal de Grande Instance de Dakar. Il est poursuivi pour menaces contre le Pr Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses du centre hospitalier universitaire de Fann. M. Guèye s’était défoulé sur le Pr Seydi qu’il avait croisé au cimetière de Yoff. Mais ce dernier qui était allé se recueillir sur la tombe de sa fille avait pris le soin de prendre le numéro d’immatriculation de la moto de son bourreau avant de déposer une plainte. AmadouNgom Guèye est aussitôt arrêté par la Sureté urbaine et présenté au procureur mercredi dernier avant d’être envoyé en prison.
Le Sénégal toujours indésirable dans l’espace Schengen
Malgré la menace de la réciprocité, les Sénégalais sont toujours indésirables dans l’espace Schengen à cause du coronavirus. Le Conseil de l’Europe n’a pas pris au sérieux les menaces du Sénégal en réexaminant le 30 juillet la liste des pays à l’égard desquels ses États membres devraient progressivement lever les restrictions de déplacement aux frontières extérieures. Le Sénégal est encore zappé de la liste des pays dont les citoyens sont autorisés à aller dans l’espace Schengen. Ainsi, le conseil a retenu une liste d’une dizaine de pays auxquels les restrictions de déplacement seront levées. Il s’agit de Australie, Canada,Géorgie,Japon, Maroc, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Corée du Sud, Thaïlande, Tunisie, Uruguay et la Chine sous réserve de confirmation de la réciprocité.
Trois voleurs de mouton tombent à la Seras
Trois voleurs ont été alpagués au foirail des petits ruminants de Dalifort communément appelé «Seras». Selon des sources «L’As», les 03 quidams, Aliou S., Sadibou S., et Ahmet S. ont été interpellés vers 03 heures du matin au moment où un calme plat y régnait. C’est à cet instant que les voleurs décident d’entrer en action pour accomplir leur forfait. Ils se pointent alors chez le vendeur de bétail Y. Sow faignant acheter un mouton. Trompant la vigilance de l’éleveur lors du marchandage, un des trois voleurs s’est emparé d’un mouton avant de disparaître ni vu, ni connu. Ils ont mis le mouton à bord d’une brouette pour le transporter. Constatant la disparition d’un mouton, Y. Sow se lance sur les pas de la bande qui a croisé un certain M. Ndiaye. Soupçonnant un vol, M. Ndiaye demande aux trois quidams où est-ce qu’ils ont acheté le mouton. C’est en ce moment précis que le propriétaire du mouton volé se signale. Les trois quidams sont alpagués et conduits au Commissariat de Pikine. Interrogés alors sur leurs agissements, Aliou, Sadibou et Ameth ont reconnu sans ambages les faits qui leur sont reprochés. Suffisant alors pour qu’ils soient placés en garde à vue pour ensuite être déférés au parquet pour vol en réunion de bétail commis la nuit.
Le Gouverneur Abou Tall visite les Clubs du Sénégal
En vue de partager sa vision avec les Lions du Sénégal, le Gouverneur du District 403 A1 a eu des séances de travail avec les Clubs de Dakar et de Thiès. D’après le communiqué parvenu à «L’As», lors de ces deux rencontres, «le Lion» Abou Tall a salué l’engagement des Clubs en faveur des valeurs «lionistiques». En effet, d’après la même source, les clubs de Dakar ont accueilli le Gouverneur les 23 et 24 juillet dans un hôtel de la place. Abou Tall a discuté des réalisations et projets des clubs. Il a aussi présenté le programme du président International ainsi que ses priorités pour l’année 2020. Le Gouverneur a invité les Lions du Sénégal à réaliser plus d’œuvres pour impacter beaucoup plus de personnes. La formation occupe une place de choix dans son programme ainsi que la gouvernance vertueuse. En raison de la crise sanitaire du Coronavirus, le Gouverneur a exhorté les Clubs à faire une œuvre Covid-19 avant le 31 décembre 2020. A Thiès, le Gouverneur et sa suite ont visité la pouponnière de la capitale du Rail
DÉCÈS DE LA JOURNALISTE REINE MARIE FAYE
La journaliste Reine Marie Faye, ancienne présentatrice de la RTS (publique), de Sud FM et Walf FM (privées), est décédée vendredi à Dakar, à l’âge de 68 ans, a appris l’APS auprès de sa famille.
Dakar, 31 juil (APS) – La journaliste Reine Marie Faye, ancienne présentatrice de la RTS (publique), de Sud FM et Walf FM (privées), est décédée vendredi à Dakar, à l’âge de 68 ans, a appris l’APS auprès de sa famille.
Mme Faye, à la retraite depuis plusieurs années, fut d’abord téléspeakerine à la RTS. Elle a ensuite travaillé comme présentatrice pour Radio Sénégal - la branche radio de la RTS - avant d’être employée par la radio Sud FM, où elle présentait le journal en wolof.
La journaliste a également été présentatrice du groupe Walfadjri.
Reine Marie Faye fait partie de l’équipe qui a auditionné les premiers présentateurs du journal en wolof et les animateurs de Walf FM, radio fondée vers la fin des années 90, se souvient son confrère Jean Meissa Diop.
‘’Ce qui caractérisait son expérience dans le journalisme en langues nationales, c’était son wolof pas académique ni banal non plus’’, ajoute Diop dans un entretien à l’APS.
L’ancien chef du service Culture du quotidien Walfadjri - devenu WalfQuotidien – rappelle que Reine Marie Faye a pratiqué le théâtre, ‘’avec un célèbre rôle dans la série dramatique ’Yadikone’’’.
‘’Elle avait le rôle d’une indicatrice de police, chargée de piéger et de confondre un avorteur illégal, un garçon de salle clandestin’’, a-t-il témoigné.
Informaticienne de formation, Mme Faye a fait une ‘’reconversion réussie’’ dans le journalisme, se rappelle Jean Meissa Diop. ‘’Sa belle voix lui a valu de signer des spots mémorables. Sa voix était reconnaissable entre mille.’’
ABDOUL AZIZ DIOP OU L’ HISTOIRE D’UNE PROMOTION-SANCTION
Tout jeune reporter, il entendait être un journaliste indépendant, impertinent et irrévérencieux dans le Sénégal des années 70. Mais c’est sans compter la susceptibilité et la frilosité du président Senghor
Journaliste de formation, Abdoul Aziz Diop a eu une carrière fabuleuse parce que très tôt consacré correspondant de l’Office de radiodiffusion télévision sénégalaise (ORTS) à l’étranger. Tout jeune reporter, il entendait être un journaliste indépendant, impertinent et irrévérencieux dans le Sénégal des années 70. Mais c’est sans compter la susceptibilité et la frilosité du président Senghor qui, au faîte de son pouvoir, voire de sa gloire, n’était pas prêt à tolérer un certain niveau d’impertinence. Face à la fougue d’Abdoul Aziz, «Léo Le Poète», pense devoir trouver une parade. Une solution qui arrange tout le monde. C’est ainsi qu’Abdoul Aziz sera nommé correspondant de l’ORTS (ancêtre de la RTS) en Allemagne alors qu’il n’avait pratiquement qu’un an d’expérience. Cette promotion à la forte saveur de sanction, Abdoul Aziz saura l’exploiter judicieusement à son avantage. En effet, après trois ans à son poste, il rend le tablier de l’ORTS et enfile le manteau de la Deutsche Welle, la radio allemande, où il y officiera pendant plus de quatre décennies. Quoique parfaitement intégré et surtout époux d’une Allemande depuis bientôt 50 ans, il n’a jamais demandé la nationalité, preuve de son attachement au Sénégal. Également artiste, Abdoul Aziz est musicien, écrivain et peintre. La retraite actée, c’est à ces passions qu’il se consacre désormais.
Jeune «révolutionnaire », fraîchement diplômé de l’école de journalisme Maisons-Laffitte (France), une référence d’alors, Abdoul-Aziz Diop commence sa carrière dans l’année 70 à l’Office de radiodiffusion télévision sénégalaise (ORTS), actuelle Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS). Très vite, il va se révéler être une épine dans le pied du président Senghor. Ce dernier ne pouvant tolérer de s’encombrer d’un «journaliste emmerdeur», pense devoir vite trouver une solution, mais une solution douce qui arrange les deux parties : l’emmerdeur et l’emmerdé. C’est alors que Senghor tourne ses méninges et sort une idée de génie. Il s’agit d’«exiler» Abdoul Aziz Diop en Allemagne comme correspondant de l'ORTS.
Pour un jeune reporter, frais, fougueux et sans grande expérience, c’était une énorme promotion. Et Abdoul Aziz ne crache pas dessus. Dans la foulée, il fait ses valises et embarquement immédiat pour Cologne avec l’espoir de rentrer après deux ans au maximum. En terre germanique, bien que correspondant de l'ORTS, très tôt, Aziz «flirte» avec la radio publique allemande, la Deutsche Welle (DW) en collaborant comme pigiste. Le temps passant, entre les «deux dames», ORTS d’une part et la DW d’autre part, son cœur balance. Et un choix s’impose. C’est alors qu’il décide de lier son destin avec la Deutsche Welle, l’heureuse élue de son cœur. Il va ainsi entamer une belle histoire et très longue carrière avec cette radio internationale jusqu'à la retraite en 2014. Une belle manière de profiter d'une sanction, finalement, enviable que le président Senghor a bien voulu lui infliger pour sa langue un peu trop pendue. Puisque c’est son désir imparable de ne pas demander l’autorisation pour parler et le refus de recevoir l’injonction de se taire ou même de parler d’une certaine manière qui lui ont valu cette «promotion-sanction».
D’ailleurs avant l’Allemagne, sa première «promotion sanction» fut son affectation à Ziguinchor. Là-bas aussi, au lieu de vivre son éloignement comme une sanction, il a profité pour s’enrichir culturellement et spirituellement alors qu’il était rentré de sa formation de France, il y avait peu de temps. «J’étais un jeune ambitieux qui avait pour objectif de pousser le métier vers le haut, notamment la radio. C’est là où j’ai commencé à avoir de problèmes. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas duré à Dakar, on m’a affecté (jeté) à Ziguinchor. Je croyais que c’était une punition. Mais une fois à Casamance, j’ai trouvé là-bas des Hommes bien, intègres et pieux, à tel point que je ne voulais plus retourner à Dakar. Après, on m’a fait revenir à Dakar et j’ai continué à faire ce que je faisais. C’était trop aux yeux du gouvernement. On a dû me chercher une sorte de poste. C’est comme ça que je suis venu en Allemagne», expliquait en mars dernier Abdoul Aziz sur la chaine Emigré Tv.
«J’étais un révolutionnaire. C’est notre génération qui était comme ça», ajoute Aziz. Entre jeune révolutionnaire et un régime de parti unique difficile pour les deux parties d'accorder leurs violons. «Il faut reconnaître que dans les années marquant le début des indépendances, les autorités étaient très soucieuses du respect des Institutions qu’à leur avis, la Presse et les journalistes leur devaient. Cette attitude cavalière des ‘’autorités’’ a créé très vite une ‘’distance ‘’ entre les deux camps et pendant longtemps, rangé la presse parmi l’opposition», analyse le journaliste Mbaye Sidy Mbaye. Il est utile de rappeler que Senghor malgré sa méfiance vis-à-vis de la presse surprend parfois son monde.
Le maraboutisme à la radio : Senghor calme les ardeurs de son ministre
L'intrépide Abdoul Aziz s’autorisait le traitement de quelques sujets sensibles sous le régime du président Senghor. Il se rappelle cette émission qu’il animait sur le thème « Croyez-vous au maraboutisme ? » Dans le micro-trottoir de l'émission, d'aucuns estimaient qu’ils ont de bonnes raisons de croire aux marabouts parce que même le président Senghor pendant les élections se rend chez les marabouts pour chercher leur concours. Le ministre de la communication d’alors Daouda Sow, dans tous ses états déboule dans le studio et les réprimande copieusement. Erreur ! Senghor, plutôt satisfait va prendre le contrepied du ministre zélateur presque au même moment. « On a fait passer cette bande à la radio. Et ça a fait un gros scandale. À l’époque notre ministre était Daouda Sow. Il était venu tout furieux nous réprimander. Mais au même moment, Senghor a téléphoné à la radio pour dire qu’il a suivi l’émission et que c’était intéressant. Cette émission, je pense qu’on l’a fait passer dix fois grâce à Senghor qui avait un esprit de dépassement». Pour ce sujet, Senghor n'avait pas de problème. Mais globalement Abdoul Aziz Diop est une brebis incontrôlable et imprévisible, il fallait qu'il aille ailleurs faire ses soubresauts.
Senghor définitivement débarrassé d’un trouble-fête
Promu correspondant, Abdoul Aziz admet qu’il n’était pas particulièrement «le plus intelligent ou le plus compétent» pour mériter une consécration aussi précoce que prestigieuse. Mais en revanche, il était «certainement le plus emmerdant» de tous. En effet, au temps des partis uniques, aucun régime en Afrique ne pouvait tolérer un journaliste avec une certaine liberté de ton. Tout compte fait, le jeune journaliste d’alors a su exploiter cet éloignement. D’ailleurs, Abdoul Aziz reconnait le prestige rattaché à ce poste de correspondant à l'étranger surtout pour son âge. «Pour un jeune journaliste qu’on nommait immédiatement correspondant, c’était une promotion extraordinaire dans la carrière de journaliste». Sauf que dans son cas précis, ce n'était pas gratuit et désintéressé.
Mais sa nomination relevait plutôt d'une stratégie méticuleusement pensée, une méthode savamment planifiée pour appâter et éloigner un journaliste politiquement encombrant, professionnellement impertinent, un peu trop libre et insoumis. En somme, une manière douce d'écarter «un chien de garde» pour se préserver des aboiements assourdissants. Abdoul Aziz se fait plus précis sur les motifs inavoués de sa nomination : «Ce qui me valait cette promotion n’était pas mon mérite. Je n’étais pas plus intelligent ou plus méritant que mes autres collègues. Peut-être j’étais le plus emmerdant. Donc, il fallait un peu m’isoler pour avoir un peu la paix», plaisante-t-il.
Travaillant à Bonn et résidant à Cologne, quand Abdoul Aziz arrivait en Cologne, en 1973, il n’y avait qu’une dizaine d’Africains et le Sénégal comptait environ 3 millions d’habitants. Aujourd’hui c’est une bonne colonie qu’on rencontre dans cette ville allemande. Mamadou Diop Decroix, le camarade de promo à la Fac d'Abdoul Aziz n’est pas surpris par les manœuvres de Senghor pour éloigner le journaliste. Par ailleurs, il trouve l’expression de «promotion-sanction» très juste pour traduire la nomination de son ancien camarade de lutte avec qui il était très proche au département de philosophie. «La notion de promotion-sanction est appropriée puisqu'il (Abdoul Aziz Diop) était brillant et en même temps invivable pour les chefs qu'il empêchait de tourner en rond. Donc on l'éloigne tout en l'incitant à accepter ce qui, somme toute, était une bonne opportunité pour un jeune de son âge», explique l’ancien ministre.
De l’ORTS à la Deutsche Welle
En découvrant la Deutsche Welle, Abdoul Aziz Diop n’a pas quitté son poste de correspondant de manière précipitée. Tout en assurant sa mission pour l’ORTS, il a continué à faire des piges pour la DW. Stratégiquement, il fallait assurer pour quelques années la mission pour laquelle il était en Allemagne. Mais très vite, du collaborateur, le jeune reporter passera à agent de la DW. «Quand j’ai démissionné, j’avais déjà un pied dedans (Ndlr : à la DW). Donc il ne me restait plus qu’à ramener l’autre pied pour continuer», se rappelle-t-il sur un ton comique. Trois ans ont suffi pour qu’il renonce à son poste de correspondant pour l'ORTS. Pour le régime de Senghor, c’est du pain béni. Tant qu’Abdoul Aziz reste loin du Sénégal et ne peut jouer à l'empêcheur de tourner en rond au Sénégal, cette démission est plutôt une bonne nouvelle. Dont acte.
Même si Abdoul Aziz reste modeste, sa compétence est aussi un fait. Journaliste politique, il s’est pendant longtemps occupé de «Politique occidentale» envers l'Afrique à la Deutsche Welle. À l’époque, des profils de journalistes comme le sien étaient considérés comme les «meilleurs connaisseurs de la politique occidentale». Officiellement, Abdoul Aziz est journaliste politique, mais dans sa carrière, il n’a laissé presqu’aucun desk en rade au sein du service francophone de la Deutsche Welle. Polyvalent, il est passé de la Culture, à l’Économie et au Sport. En 2012, il était encore responsable du desk Sports de la DW. Au total, il aura capitalisé 47 ans à la DW et à juste raison. «Je sais que son travail était bien apprécié par les responsables de la chaîne, sinon ils ne l’auraient pas gardé si longtemps car Aziz a quasiment fait toute sa carrière à la DW jusqu'à la retraite», estime Djadji Touré qui a pris le relais pour l’ORTS quand Abdoul Aziz a rejoint la DW.
Le journaliste Mbaye Sidy Mbaye a rencontré Abdoul Aziz Diop en Allemagne et se souvient des valeurs dont est porteur son confrère. «Aziz était un journaliste aguerri aux règles d’éthique et de déontologie de notre profession. On s’est connu en Allemagne, à la Deutsche Welle. Un homme très ouvert aux innovations en matière de liberté des journalistes, de leurs droits d’assumer la responsabilité au nom des "personnes". C’est une notion qui est née dans les années 40-45 et qui a renforcé le pouvoir de l’opinion publiques».
Un face à face avec Abdou Diouf qui fait l'effet d'une bombe dans le pays
Abdoul Aziz Diop se rappelle cet entretien tendu qu’il a eu avec le président Abdou Diouf en direct à la télé lors des élections de 1988 pour le compte de la DW et qui «avait retenti comme une bombe dans ce pays». Il s’agit d’un entretien sans concession où Abdoul Aziz récusait l’incarcération d’Abdoulaye Wade et dénonçait la flagrance d’une injustice. Une prise de position claire et nette de ce journaliste ô combien révolutionnaire. «Bien que je ne sois pas membre du PDS, j’étais en discussion très, très vive avec le président Abdou Diouf pour la libération de Abdoulaye Wade parce qu’il n’y avait aucune raison de l’arrêter», se souvient-il. D’ailleurs, il se rappelle avoir été le premier à évoquer l’idée d’un gouvernement d’union nationale au Sénégal à cette époque précise.
Bientôt 50 ans passés en Allemagne, Abdoul Aziz Diop explique pourtant que son projet à l‘époque ne fut nullement de s’incruster au pays de Johann von Goethe. «Puisque, dit-il, toute ma volonté était de travailler pour le Sénégal» et surtout de lutter pour «la liberté de la presse qui a été l’une des raisons pratiquement de mon exil». Ça, c’était le vœu. Mais l’amour étant parfois capable de chambouler des projets les plus obsédants, cela a dû changer les plans du journaliste. Ce n’est pas pour autant qu’il s’est déconnecté du pays, surtout pas de son Saint-Louis natal. Aziz Diop tient à la terre de ses ancêtres comme à la prunelle de ses yeux. Il a voyagé dans nombre de pays à travers le monde, visité beaucoup de villes. Mais son Saint-Louis natal demeure sa ville de cœur. Cette ville l'habite même s'il a aussi son cœur au pays de Konrad Adenauer.
Cette Allemande qui conquis le cœur du journaliste
Arrivé en Allemagne, Abdoul Aziz Diop s’est très tôt remarié avec une native avec qui ils forment un couple exemplaire et fusionnel. Un amour fort qui a transcendé les années et les différences culturelles. Le couple germano-sénégalais a eu trois enfants et des petits enfants. L’épouse allemande d’Abdoul Aziz a généreusement éduqué ses autres enfants issus de son premier mariage au Sénégal qui l’avaient rejoint en Allemagne. En famille, Abdoul Aziz Diop est un papa modèle, diplomate et négociateur. Avec ses enfants, c’est la grande amitié, une complicité à toute épreuve et une expression sans tabou dans le respect mutuel. À la question de savoir quel type de papa il est, il répond en souriant «Si je fais confiance à mes enfants, je ne sais pas s’ils voulaient me truander ou pas, il semble que je suis un excellent papa», rapporte-t-il sur un ton humoristique. Mais une chose est sûre, Abdoul Aziz est d’abord «un ami» pour eux.
Par exemple, quand, il rentre à Dakar, il sort avec l’une de ses filles. «Nous sommes sortis deux ou trois nuits. Mais personne ne voulait croire que c’était ma fille. Nous sommes allés en boîte, allés ici et là prendre un pot. Notre dialogue est sincère et l’échange se fait dans le respect avec un langage très libre. Je suis comme ça avec tous mes enfants», assure-t-il. En plus d’être bon papa, Abdoul Aziz Diop est loyal en amitié. Il dit porter toujours ses amis de jeunesse dans son cœur sans distinction aucune, quel que soit ce qu’ils sont devenus socialement ou qu’ils ont accompli professionnellement. «Pour moi, ils sont tous égaux et je les porte dans mon cœur avec la même passion», affirme-t-il «J’ai toujours adoré tous mes amis et je respecte beaucoup mes amis de jeunesse parce que nous avons partagé quelque chose de très, très beau. D’ailleurs, je ne fais que leur courir après. Je crois qu’autant que je suis un bon père de famille, je suis un bon ami», insiste-t-il. Abdoul Aziz a compris que donner de l’amour participe aussi, dans une certaine mesure, de son bonheur.
La philosophie du bonheur selon Abdoul Aziz Diop
Affable et très prévenant, Abdoul Aziz est un homme attentionné au regard bienveillant. Svelte et de teint clair, ses cheveux grisonnants portent le poids des âges. Le regard de ce Saint-louisien bon teint suffit pour mettre en confiance ses interlocuteurs. C’est tout débordant d’émotion qu’il nous accueillait en 2012, chez lui à Yoff. Il était si ému qu’il avait du mal à s’installer confortablement dans le fauteuil, le dos très loin du dossier. Ce n’est pas pour autant qu’il se sépare de sa pipe après s’être excusé de fumer. Pour Abdoul Aziz, il fallait à tout prix mettre à l’aise ses hôtes. Le journaliste Djadji Touré connaît bien l’homme qu’il a remplacé à la Deutsche Welle pour l’ORTS : «Aziz c’est un grand cœur, un vrai «domou Ndar» avec la sensibilité, l’urbanité mais aussi la témérité», nous confie Djadji Touré avec qui il a «des relations familiales par alliance».
Abdoul Aziz Diop est un homme heureux parce que sa philosophie de la vie est simple et le bonheur pour lui, c’est facilement atteignable. «L’idée du bonheur pour moi, c’est d’être d’accord avec soi-même. Si on est d’accord avec soi-même, je crois qu’on peut être heureux». L’argent c’est bien, mais trop d’argent, c’est problématique. À son avis, il est absurde de passer sa vie à thésauriser car rien ne vaut la paix. Or si vous avez trop d’argent, ce qui risque de vous manquer cruellement c’est la paix que l’argent ne peut acheter outre mesure. «Si vous avez beaucoup d’argent, vous n’avez que des soucis d’argent. Vous n’avez pas la paix. Quand vous dormez, vous pensez à l’argent, quand vous rêvez, vous ne pensez qu’à l’argent ainsi de suite», estime Aziz. In fine, il est important de savoir apprécier le peu que l’on possède. «Avec le peu, je peux vivre honnêtement, vivre heureux et ne pas me donner des préoccupations qui me chargent moralement jusqu’à m’exclure un peu du véritable sens de la vie», analyse Abdoul Aziz.
Passion, parcours et regard sur le journalisme aujourd’hui
Né en 1948 à Saint-Louis, Abdoul Aziz est ancien pensionnaire du lycée Blanchot et a été ancien élève du ministre Amadou Makara Mbow. Étudiant en philosophie, avec Mamadou Diop Decroix, c’est en deuxième année d’études qu’il passe avec succès le concours de journalisme organisé, à l’époque, à l’échelle continentale. Reçu à ce concours, il rejoint La Maisons-Laffitte (France). À ce titre, Abdoul Aziz est de la même génération et de la même formation que Sokhna Dieng, Abdou Bane Ndongo. D’autres comme Malick Gueye, Abdoulaye Fofana Junior étaient admis dans les centres de production de la même institution. La formation terminée, rentré au pays, Abdoul Aziz rêvait d’une presse libre, indépendante et respectueuse de l’éthique et de la déontologie. C’était une période de brouillement politique où la jeunesse avait soif de changement, voire de chamboulement politique, sociale et idéologique.
«Cette génération de soixante-huitards ce sont des combattants. Partout où ils sont, ils se battent contre l'injustice et contre la médiocrité. Aziz était en pointe sur ce front contre l'injustice et contre la médiocrité», se remémore Mamadou Diop Decroix qui a lui-même fait les frais du régime Senghor parce qu’«exclu de l'université et enrôlé dans l'armée jusqu'en 1972». Il entre clandestinement en politique et perd de vue Abdoul Aziz Diop alors qu’ils étaient «de vrais copains» au département de philo. C’est dans ce contexte que Abdoul Aziz trouve l’opportunité d’aller se former en France en journalisme.
Le journalisme, trop sérieux pour rester aux seules mains des journalistes
Une presse libre et indépendante, c’était le vœu des journalistes de la génération d’Abdoul Aziz. «Notre but c’était qu’il y ait ce qui existe aujourd’hui. Vous êtes heureux actuellement», se réjouit Abdoul Aziz Diop. Il se «satisfait» aujourd'hui de la floraison des titres au Sénégal et de la liberté dont jouissent les journalistes. Puisque quand, lui quittait le Sénégal, l’ORTS radio et le quotidien «Le Soleil» étaient seuls médias du pays. Mieux, il n’était «pas donné de parler ou d’écrire», en toute liberté comme c’est le cas aujourd’hui. C’était un seul discours, lisse, commode et en phase avec le régime Senghor. D’ailleurs, c’est en voulant passer outre que lui s’est retrouvé en Allemagne par la force des choses. «J’ai fait partie de ceux qui œuvraient pour le développement du pays parce que j’étais à la radio et à la radio c’est du sérieux. On a essayé d’apporter notre savoir-faire. Aujourd’hui, quand j’attends parler de liberté de presse, j’ai envie de rire. Parce qu’on était les premiers militants de cette cause», affirme Abdoul Aziz.
Mais sur un autre plan, Abdoul Aziz reste dubitatif sur la pratique du métier au Sénégal. «À lire parfois le contenu de certains collègues, on relève énormément d’insuffisances», regrette-t-il. À son avis, ces insuffisances pourraient relever des failles de la formation. Mais en même temps, l’école ne peut pas non plus tout donner. Le journaliste doit sans cesse se former. D’ailleurs, le doyen sénégalais de la DW est pour une suppression de «l’école réelle de journalisme». Pour lui, ce n’est pas inintéressant d’ouvrir la profession à des professionnels d’autres secteurs. En d’autres termes, il serait pertinent que de plus en plus, tout journaliste, ait une autre formation dans un domaine quelconque en plus des techniques professionnelles qu’il peut acquérir à l’école de journalisme. «Je ne suis pas partisan d’une école réelle. Je suis favorable à ce qu’un juriste, un médecin ou qu’un instituteur fasse du journalisme. Qu’on ait quelque chose en main pour apprendre ensuite les techniques de l’information», argue-t-il.
Toutefois, Abdoul Aziz Diop ne perd pas de vue le fait que ce soit «plus complexe» aujourd’hui parce que tout simplement c’est «toute une science, la communication avec pas mal de disciplines». In fine, aller à l’école pour certaines disciplines dérivées oui, mais y aller pour du journalisme exclusivement, «je ne crois pas que l’école soit nécessaire», conclut-il. Professionnel aguerri, Abdoul Aziz a reçu et formé des générations de stagiaires africains, notamment sénégalais au service francophone de la DW pendant des années. Son conseil à leur endroit a toujours été «lire, lire, lire et lire». Il n’y a pas de secret pour être bon dans ce métier. Internet existe certes, mais ne suffit pas. Et pour que ses conseils soient mis en application et suivis d’effets, Abdoul Aziz ne manque pas d’offrir des œuvres à ses interlocuteurs. À son avis, le manque de documentation peut-être une des causes des lacunes notées chez la nouvelle génération. Abdoul Aziz a aimé le journalisme, mais sa vie n’est pas faite que du journalisme. Il a ses passions pour exprimer et partager ses émotions. Au commencement était l’art...
Vie littéraire et artistique
Journaliste, Abdoul Aziz Diop est aussi écrivain, musicien et peintre. Un artiste multidimensionnel en somme. Son premier livre «L’ailleurs et l’illusion» paru en 1983 au NEA porte sur l’émigration. Dix ans plus tard, il sort «Prisonniers de la vie» qui rassemble ses souvenirs d’enfance à Saint-Louis, «Prison d’Europe» en 2011, a eu le 3è Prix des lycées et collèges du Sénégal. Ce roman retrace l'itinéraire de Michael, un Africain incarcéré dans une prison allemande, accusé de supercherie et de violences conjugales. «L’obsession du bonheur» est en cours de finalisation compte non tenu des nombreux «brouillons» en attente dans les tiroirs. Passionné de «création musicale», en 1997, Aziz avait sorti une cassette intitulée «Ndar». «J’écris des chansons en wolof car avant d’être journaliste, j’ai été musicien. Je chantais et jouais de la guitare et je me suis formé au Star Jazz de Saint-Louis». Également attiré par la peinture, c’est l’expression artistique qu’il a le moins pratiqué. Tant mieux puisque le «’virus de la peinture' a été retransmis à quelques-uns de ses enfants tout comme la musique», expliquait-il dans le quotidien Le Soleil en 2014.
Retraité depuis 2014, malgré son attachement pour le Sénégal, Abdoul Aziz ne compte pas commettre la maladresse de rentrer au Sénégal et laisser son épouse en Allemagne. Dans sa vision des choses, cela relèverait de l’ingratitude. «Ce n’est pas très reconnaissant de profiter d’un peu trop de ma liberté pour dire : ‘’maintenant je suis en retraite, je vais aller dans mon pays, je vais rester six mois ou sept mois là-bas et te laisser seule ici’’. Ce n’est pas correct», estime-t-il. Toutefois, il avait prévu de multiplier «si c’est possible les va-et-vient».
Attaché à sa culture sénégalaise, Abdoul Aziz s’est aussi enrichi de quelques valeurs germaniques comme le culte du travail. La société allemande m’a beaucoup marqué ; elle m’a donné le sens de la ponctualité, de la franchise, de la conscience au travail quitte à y laisser ma vie». En près de 50 ans de service, Aziz ne s’est absenté que 2 fois au boulot parce que là-bas, même malades, les gens ne s’absentent pas aussi facilement. Ce qui pour lui tranche avec les habitudes au Sénégal ou ailleurs.
Abdoul Aziz tel un ambassadeur du Sénégal ?
Abdoul Aziz est probablement le premier Sénégalais arrivé en Cologne en 1973. Sa profession aidant, il a sans conteste réussi à trisser sa toile en termes de relations et de réseautage. Etant donné son grand coeur, il ne s'abstient pas d'aider ses compatriotes qui ont quelques petits soucis d'ordre administratif ou autres. En tout cas sur la toile, des internautes qui connaissent l’homme témoignent. «Ce monsieur Diop est une pilonne de la fierté sénégalaise et il pesait beaucoup plus lourd que notre ambassadeur à Bonn. Son assistance aux Sénégalais en Allemagne est sans borne», commente un internaute qui se fait appeler Clin D’Œil. «Généreux de cœur et d'esprit, patient et pédagogue accompli. Aziz Diop est multidimensionnel. C'est la source à laquelle on ne se privera jamais assez d'étancher notre soif inextinguible de connaissance. Reste longtemps encore parmi nous », dit pour sa part un certain Pappur_Meradiop. Un troisième internaute est plutôt surpris quand Abdoul Aziz Diop dit n’avoir pas été confronté au racisme pendant tout ce temps en Allemagne. «il faut avoir une drôle de chance à moins d'être" aveugle». En effet, Abdoul dit n'avoir été victime de racisme à proprement parlé, mais convient que la discrimination existe.
Nous avions interviewé et dressé le profil très léger de Moulay Abdel Aziz, le nom d’antenne d’Aboul Aziz en 2012 lors de son bref passage à Dakar pour la célébration des 50 ans de la section française de la Deutsche Welle. Le profil avait été publié dans Le Pays au Quotidien et le Sénégalais.net. Abdoul Aziz profitait de ce retour pour passer l’une de ses rares Tabaski à Saint-Louis «après 40 ans de non tabaski» en Allemagne. Puisque là-bas, le jour de la Tabaski est «une journée comme une autre, à part prier et se recueillir», contrairement à la convivialité et le partage dont on peut jouir au Sénégal. Ce texte alors très maigre en infos, a été profondément réactualisé et mieux documenté, notamment avec des témoignages les propos récent du personnage dans un entretien sur Emigré Tv.
Puisque désormais "Domou Ndar" est définitivement libéré de ses charges à la Deutsche Welle, il peut revenir tranquillement fêter, fin de ce mois de juillet, une Tabaski en paix dans l’intimité familiale, renouer avec les senteurs et les saveurs de Ndar, sa «cité éternelle».
par Pepessou
DE QUOI GASSAMA SERAIT-IL COUPABLE ?
Les avocats des prévenus, dans l'affaire dite de la dame de Sacré-Cœur, sont-ils atteints du syndrome de Peter Pan, en voulant ériger une bulle qui mettrait leurs clients hors du champ du vrai débat ?
Les avocats des prévenus, dans l'affaire dite de la dame de Sacré-Cœur, sont-ils atteints du syndrome de Peter Pan, en voulant ériger une bulle qui mettrait leurs clients hors du champ du vrai débat ? Sachant que leurs clients sont dans un sacré pétrin qui les amènera à passer plus que la Tabaski en prison, ils n'ont rien trouvé de mieux que de s'en prendre au directeur d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama.
Son ‘’crime’’ : avoir diffusé sur les réseaux sociaux la vidéo montrant les sévices infligés à la dame accusée de vol. Kekh kekh..., rigolons-en ! Que la famille de la dame, affligée par ces images, eût préféré leur non-divulgation et ne jamais les voir sur la toile, on aurait pu comprendre sa volonté de se prévaloir du droit à l'image. Mais que les avocats des suspects de faits délictuels s'en prennent au défenseur des Droits de l'homme qu'est Gassama, on en boyaute ! Nul ne plaidant par procuration, donc ne pouvant parler au nom de la dame victime, c'est pour le compte de leurs clients prévenus dans l'affaire qu'ils reprochent à Gassama d'avoir mis sur la place publique les images incriminées.
La question est de savoir dans quelle mesure une personne peut-elle se prévaloir d'un droit à l'image pour empêcher ou dénoncer la diffusion de scènes filmées ou photographiées et dans lesquelles elle est impliquée ? En le faisant, que cherche-t-elle vraiment : à défendre son honorabilité (ou ce qu'il en reste) ou empêcher la production de preuves des crimes ou délits qu'elle aurait commis ? Il est évident que sans la diffusion sur les réseaux sociaux, comme évoqué dans ces pages, la semaine dernière, l'affaire de la dame de Sacré-Cœur n'aurait pas eu la même ampleur.
SE PREVALOIR DE... - ... Récemment, sur le web, a été racontée l'histoire d'un jeune homosexuel banni et en errance sur une plage de Dakar. Les premières nuits où il a été chassé de son domicile familial, il explique avoir vécu une agression et, pire, avoir été violé par... trois gaillards. Qui en parle ? Personne ! Qui est-ce qui en était informé ? Personne ! Sauf, seuls les protagonistes, dont la victime, auteur du récit. Ce viol aurait-il été filmé par un témoin et lâché sur les réseaux sociaux, la chronique en eût été défrayée pour le moins ? Pas de témoins, pas de preuves, les criminels courent toujours librement.
Revenons-en aux faits de Sacré-Cœur. Il sera intéressant de savoir comment les juges vont trancher cette affaire, une fois qu'elle se retrouvera au tribunal. En attendant, rappelons que la protection du droit à l'image, qui est considéré comme un droit fondamental, admet quelques limites. "Sont considérées notamment comme licites et exemptes d'autorisation, les images diffusées qui répondent au besoin de l'information du public (fait d'actualité, phénomène de société, fait divers tragique, catastrophe nationale ou internationale", à condition que les images diffusées aient un rapport avec l'information véhiculée (Source agoravox.fr).
Les faits diffusés par le représentant d'Amnesty International sortent-ils de cette jurisprudence ? Non, manifestement ! Il y a lieu de relever, d'une part, que cette vidéo filmée par des témoins des atrocités circulait largement sous cape sur les réseaux sociaux, avant même que Gassama ne portât le débat sur la place publique. D'autre part, il existe plusieurs versions diffusées dont certaines qui floutent, fort heureusement, le corps et le visage de la dame. Laquelle est attribuable à Gassama ? En tout état de cause, le partage de la vidéo, quelle qu'en soit la motivation, aurait dû être précédé par le floutage de la dame. Sa personne en serait mieux respectée.
In fine, en diffusant de telles images sur les réseaux sociaux, Seydi Gassama enfonce certes ses auteurs, mais, et c'est sans doute cela son objectif principal, il contribue à décourager la répétition de tels faits attentatoires à la dignité humaine en général et féminine en particulier. Rappelons-le aux auteurs des faits incriminés, si besoin en est : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude !
TOUT A COUP, BT : Certains lecteurs ont fait à Pépessou l'ultime flatterie de penser que derrière ce pseudo se cachait la plume de Babacar Touré. Que non ! Bab's l'Eléphant... ou BT pour les "gars de Sud", avait une stature imposante et une plume savante et bien trempée qui ne font pas partie des prétentions de Pépessou. Dans la presse sénégalaise, son parcours en avait fait un pachyderme qui s'est affaissé, tout à coup, ex abrupto, un certain dimanche, alors que personne ne s'y attendait.
Sa vie de journaliste aura été, en grande partie, celle d'un grand combattant pour le développement de la presse, la sauvegarde de sa liberté et des valeurs démocratiques au Sénégal. Parmi les moments les plus épiques de l'existence du groupe Sud Communication qu'il laisse derrière lui, il y a eu la forte opposition à Me Wade et son régime dont il fut pourtant un des proches à une certaine époque. Mécontent de la liberté de ton de certaines des ouailles de Sud, Babacar Touré fut alors combattu, jusqu'à l'esseulement, par le pouvoir de Wade qui voulait à tout prix la perte de son groupe de presse.
Comment évoquer l'essor des médias privés au Sénégal sans parler de son challenge fou avec sa bande de copains, au milieu des années 80, de lancer un hebdomadaire, ‘’Sud Hebdo’’, qui deviendra plus tard parmi les journaux de référence et donnera naissance à un groupe de presse parmi les plus influents du pays ? Ou encore Sud FM, qui devint, en 1992, la première radio privée sénégalaise. Il y eut aussi, LCA - La Chaîne Africaine, disparue depuis - première expérience de télé privée du Sénégal à vocation panafricaine, obligée de se baser à Paris d'abord et en Gambie ensuite, faute d'autorisation d'émettre depuis Dakar.
Journaliste devenu homme d'affaires, il était un influent conseiller de plusieurs chefs d'Etat de la sous-région, mais avait l'humilité et la discrétion pour étendard au point de refuser médailles et hommages. De BT, on aurait pu dire, il fit comme il put. Il fit courageusement et généreusement, pourra-t-on retenir. Avec Sidy Lamine Niasse, disparu il y a plus d'un an, il fait partie des figures marquantes de l'essor de la presse privée au Sénégal.
Qu'il repose en paix auprès des élus de Dieu !
Par Ibrahima BAKHOUM
BABACAR SOUS TERRE, LA PRESSE PERD SON EMBLEME
Maison de la Presse Babacar Touré. Cette fois Mbaye, tu ne pourras ni décliner ni même faire attendre. C’est comme si le président Macky Sall prenait une petite revanche
Maison de la Presse Babacar Touré. Cette fois Mbaye, tu ne pourras ni décliner ni même faire attendre. C’est comme si le président Macky Sall prenait une petite revanche.
En 2012, le Chef de l’Etat avait dû s’y prendre par deux fois avant de te convaincre d’accepter la Présidence du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel. On est en septembre. Ceux qui suivaient le dossier savent que, même la composition du Collège du CNRA avait pris un temps plus long que d’ordinaire. Tu avais demandé et obtenu que les futurs Conseillers fussent politiquement peu ou pas du tout marqués. Surtout pas du tout partisans. Logique, Macky te laissa le choix de la désignation des membres de ton équipe. Et tu t’abstins de copinage. Certains de tes futurs collaborateurs ne t’avaient jamais rencontré et il y en avait dont tu ne découvris le visage que le jour où, dans une prise de parole publique au King Fahd Palace, le Chef de l’Etat t’a lancé un « oui, Monsieur le Président, j’ai validé votre liste ». Voilà pour la petite histoire. Ceux qui un moment, ruèrent dans les brancards de la dénonciation avaient tout faux, estimant que le Président de la République venait de donner « à un concurrent », des droits de vie et de mort sur les autres éditeurs. On pouvait les comprendre. Le Groupe Sud dont tu étais jusqu’alors le PDG, avait déjà sa radio. Une première comme investissement privé dans la chaine de valeur de la Communication audiovisuelle au Sénégal. Là encore, tu t’illustras en pionnier.
Acteur des médias, tu avais tout ton mandat durant à la tête du CNRA, mis l’accent sur la pédagogie et le contact direct avec les éditeurs, même et surtout ceux qui à travers des programmes, se rendaient coupables de sorties de pistes éthique et déontologique. Pour une stricte observance de la loi, tu n’avais non plus jamais voulu te laisser prendre en défaut. Ton successeur a trouvé la tradition dans la maison ; il est resté dans la continuité. Vous avez en commun d’être des journalistes.
REUSSIR LA TRANSITION
Arrivé au terme de ta mission en 2018, tu t’es abstenu de retourner immédiatement à tes fonctions éditoriales. L’élégance républicaine t’avait éloigné des pages de Sud. Parce que devenu régulateur, tu avais choisi de ne jamais être juge et partie. Même si concernant la publication phare du groupe tu ne t’étais pas laissé aller à l’indifférence, tu avais fait le pari de ne jamais te laisser surprendre à prendre parti pour le quotidien dont tu proposas le titre de l’ancêtre, Sud magazine. C’était un jour de 1985. Le petit cercle de cinq confrères des quatrième, sixième et septième promotions du CESTI réunis chez toi à HAMO 1 avait tellement rêvé de panafricanisme et de libération et/ou liberté pour les peuples du Sud, que ta proposition de nom pour ce que nous allions créer, avait tout de suite obtenu l’adhésion des quatre autres. Une dizaine d’années plus tard, tu parlas de Sud comme d’une « galaxie éclatée », parce que quelques uns de ceux qui avaient été là aux premières heures ou venus plus tard, s’étaient ouvert d’autres pistes entreprenariales, sans jamais rompre avec la famille. Fairplay et grand Seigneur comme on ne peut plus, tu avais accompagné financièrement l’initiative du premier des quatre, parti faire cavalier seul. Pendant ce temps, sous ton influence, ton entregent, ton portefeuille relationnel qui débordait largement les frontières de notre pays, SUD renforçait sa place dans la construction d’une opinion publique de plus en plus regardante sur la gouvernance publique. C’était le projet.
L’emblème aux « 3 lettres d’or » avait réussi une initiative inédite. Tu t’es souvent plu à le dire dans des moments de plaisanterie : ce qui est devenu aujourd’hui le Groupe Multimédia Sud Communication était au départ, un produit-passe temps pour de jeunes journalistes ayant chacun un port d’attache professionnel avec salaire relativement correct. Abdoulaye Ndiaga Sylla, Sidy Gaye et Ibrahima Fall étaient encore au quotidien gouvernemental Le Soleil, où tu fis stage es qualités étudiant au CESTI. La fréquentation Ecole-milieu du travail avait pu vous faire tisser des rapports de confiance mutuelle en la valeur professionnelle de chacun. Plus tard, vous rattrapa le besoin incompressible d’expression plurielle et de libération éditoriale. Il vous fallut pouvoir pratiquer le journalisme tel que vous l’aviez appris, ce que ne pouvaient pas toujours permettre les médias dits d’Etat. Parmi ces derniers l’Agence de Presse Sénégalaise. Là aussi tu as été stagiaire.
ET LE SOLEIL PERDIT DE BRILLANTES PLUMES
Le besoin d’indépendance comme en rêve tout jeune journaliste avait été si souvent manifeste dans les attitudes de tes confrères et futurs co-fondateurs de Sud, que nul ne fut surpris par la démission de Sylla, Fall et Gaye. Le Soleil venait de perdre de bons analystes et versa à l’entreprise de Presse en gestation, de redoutables polémistes. Aussi, beaucoup y compris dans le milieu professionnel, ne donnèrent-ils pas cher d’un compagnonnage durable entre fortes têtes. Tu savais tout cela. Il y avait respect des différences et tu es parvenu, en bon meneur d’hommes, à créer un esprit d’entreprise en capitalisant sur les contradictions, les atouts et le tempérament de chacun.
De ton poste à ENDA, où ton assistante Mame Fatou Fall s’occupait de dactylographier tes premiers textes destinés à ce qui va devenir SUD Magazine, tu coordonnais déjà le contenu du premier numéro de la publication, à l’origine trimestrielle. La Une fut consacrée, en février 1986, à l’éminent Pr Cheikh Anta Diop. Le projet panafricaniste prenait déjà forme. La plateforme démocratique n’a plus jamais quitté l’espace public dont tu devins une figure, des plus illustres, des plus emblématiques.
Un éditorial signé Babacar Touré emballait tout ce que le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest d’alors avaient comme intellectuels et personnalités politiques de premier plan. Ainsi Sud Magazine d’abord, Sud Hebdo ensuite, le quotidien et la radio FM successivement, ont réussi à donner un autre nouveau visage à la presse papier et à la radio, dans un pays pas vierge d’initiatives privées, mais pour des expériences qui, dans le secteur, ont fait long feu.
Les titres qui suivirent la naissance de Sud hebdo complétèrent le tableau de la bien nommée « bande des quatre », ou encore les « 4 Mousquetaires ». Walfadjri, le Cafard Libéré et le Témoin arrivaient sur le marché.
En toi Babacar, les hommes et femmes des médias, les universitaires d’ici et d’ailleurs venaient de découvrir un maître, un militant du journalisme. La profession s’en trouvait rapidement rendue plus attractive, et des jeunes sortis d’Ecoles ou se faisant encadrer sur le tas et le tard pour certains, ne rêvaient que de cette profession où la liberté d’expression côtoyait et se renforçait du devoir assumé de responsabilité. Sud passé quotidien en 1993, la radio Sud FM ouverte l’année suivante, en 1994, tu eus l’idée de donner de la chance à ceux dont le concours très sélectif du Cesti pouvait briser le rêve de devenir Journaliste ou Communicant.
ASSURER LA FORMATION POUR PRESERVER LA RELEVE
L’explosion médiatique que tu voyais venir appelait davantage de personnels bien préparés aux fonctions sociales d’information par voie de Presse. Et naquit en 1996, l’Institut Supérieur des Sciences de l’Information et de la Communication (ISSIC), dont la seule évocation renvoyait à Abdou Latif Coulibaly devenu plus tard, figure emblématique du journalisme d’investigation. « L’Ecole de Latif » s’était fait un nom, une enseigne dans l’Enseignement Supérieur. Une décennie venait alors de s’écouler depuis le matin où, fouettés par le vent frisquet des mois de décembre, nous faisions le pied de gru devant le hangar, à cette heure encore fermé, de l’ADP. Je cherchai les mots pour te distraire autrement, vu ton humeur du moment. Tu venais de te demander pourquoi il y avait si peu d’engagés (nous n’étions que deux en vérité), pour assurer la manutention de la publication, au Km 2,5 Boulevard du Centenaire. Sud Magazine avait ses locaux à la rue de Bayeux en centre-ville. Une petite pièce au fond d’une cour, après que nous avions un temps durant, quasi squaté le salon de Mme Touré, chez toi en proche banlieue de Dakar. Tu avais aussi relevé à cet instant, que nous avions été les principaux rédacteurs des articles de l’édition dont nous étions invités à aller enlever le tirage. La Messagerie qui distribuait tout ce qui était publications de qualité au Sénégal, faisait l’essentiel de son chiffre d’affaires avec les journaux français et la presse africaine de Paris. Le Titre Sud faisait encore ses petits pas dans le monde des médias qui comptent. Pour te calmer ce matin donc, je t’ai sorti quelques mots dont je n’avais moi-même, pas mesuré la portée prémonitoire.
LE SUCCES AU-DELA DES ESPERANCES
« Arrivera un jour, te dis-je, où dans ce pays, personne ne pourra parler de Journalisme sans y associer ton nom ». On était en 1986. Et depuis, je ne sais combien de fois je t’ai rappelé cette prédiction, question de te dire que j’avais vu juste. Ce qui est arrivé est très largement au-delà de ce que je croyais voir venir. La réponse que tu me servis sur le moment est encore fraiche dans ma mémoire. « Tu penses que je travaille pour la gloriole » ?, me lanças-tu, histoire de me signifier que ton rêve n’était pas de célébrité ni de vedettariat. Tu n’avais pas vu venir, car te voilà largement auréolé de gloire. La preuve irréfutable en est administrée par le torrent d’éloges qui coulent dans tous les médias du pays et hors du Sénégal, depuis l’annonce de ton retrait définitif de la scène, dimanche 25 juillet 2020.
Après le professionnel, nous nous économisons relativement à ce qui fait que j’ai souvent parlé de toi comme d’une sécurité sociale ambulante. Ta main n’a jamais quitté ta poche. Des milliers de familles dans ce pays et ailleurs peuvent en témoigner. Il y a quelque trois semaines encore, je te le répétait après un appel de ton collaborateur et homme de confiance Ousmane NDIAYE, qui ne se signalait jamais sans la bonne nouvelle : « le grand m’a demandé de t’envoyer … » Le lendemain du dernier message de ce même Ousmane, tu m’annonçais être sur le chemin de chez ton médecin. Optimiste comme j’eus souvent raison de l’être, j’attendais le jour que j’espérais évident et proche, où tu me dirais comme de précédentes fois, « Ok B... tout va bien je suis à Ngaparou ». Je te voyais te sortir de la maladie. Erreur ; on t’a sorti de chez le toubib. L’imposant gabarit avait refroidi. Adieu Mbaye. Mes condoléances à ta famille, à Ndèye Fatou ta fille qui dut si souvent, les samedis après 13 h, sommeiller seule à la devanture de son Ecole maternelle. Là, attendait la gamine, que vienne la chercher le papa occupé à cogiter sur le menu d’une revue à la prochaine parution improbable, parce qu’il fallait aux fondateurs se cotiser pour aller à l’imprimerie. Ces condoléances vont à tous les tiens, aux frères et sœurs, à la maman de Ndèye Fatou qui eut un moment à imaginer un « club des épouses dont les maris rentrent tard ». C’était au début de Sud quotidien avec des bouclages tirant en longueur, tous les soirs. Illustration d’un paradoxe car certains jours, il s’y passait une ambiance exactement comme on ne pouvait imaginer se comporter, ces « mécontents » et/ou « rebelles », présumés hostiles à l’ordre établi. Se représentait-on ces journalistes comme une faune d’individus incapables de plaisanteries, de moments d’évasion joyeuse même sur le lieu de travail ?
UN TON PAS AU GOÛT DES AMIS
Vu de l’extérieur et victime d’un imaginaire qui accompagna ses fondateurs mais surtout alimenté par le physique de celui qui passait devant, Sud était une affaire de gens austères, voire prétentieux… opposés au Pouvoir. Le président Abdou Diouf et son Premier ministre Habib Thiam étaient pourtant tous deux du cercle de ceux dont on pouvait dire que Babacar avait l’écoute. De ces deux plus hautes personnalités de la République, on peut imaginer que tu connaissais l’office, la table le jardin et peut-être un bout d’arrière-cour. Ce qui n’avait aucune incidence sur la politique éditoriale de Sud. Tu avais tenu à garder tes amis à distance pendant que les journalistes s’occupaient à « informer juste et vrai ». La maison n’était pas à un paradoxe près. Au lendemain de ton départ pour le voyage sans retour, Mamadou Amat parlait encore de ton sens de l’humour. Lui Yamatélé imbattable sur ce registre, sait de quoi il parle.
Outre vos relations personnelles, il anima pour Sud hebdo, une célèbre chronique au titre de critique télé. Un redoutable observateur qui troublait le sommeil des agents d’antenne et présentateurs du JT de l’alors unique chaine au Sénégal. Cela lui valut ce pseudonyme de Yamatélé, que lui attribuèrent les cibles de ces mises au point. C’était en référence au petit bonhomme du dessin animé qui portait toujours son poste partout, sur l’épaule. Tu n’eus pas tort de lui ouvrir les pages de la publication, creuset de diversités d’opinions et de talents, le tout au service d’un journalisme loin des règlements de compte personnels et de la propagande ; que celle-ci soit assumée ou déguisée. Amat qui était à l’APS savait qu’il arrivait à la rédaction de s’animer d’anecdotes et de blagues entre reporters qui se vouaient un égal et mutuel respect. Et chacun parmi les déjà anciens de la Rédaction qui se rajeunissait, avait une étiquette. Celle-ci renvoyait à son style ou à des expressions qui se retrouvaient souvent dans ses textes.
Sidy Gaye le chroniqueur économique était sur des « Boulevards », quand Ibrahima Fall, « petit chef » chroniqueur politique et militant de gauche, décortiquait ses « Vulgates » devant un Abdoulaye Ndiaga Sylla incarnant la sagesse et la combativité syndicale. Il avait été secrétaire général du Synpics, et à ce titre négociateur à tes côtés, de la Convention Collective de 1991.
Loin du syndicat et exclusivement pour Sud, et plus d’une fois, il t’est arrivé d’être mis en minorité dans une mesure à prendre. Pour ne pas lâcher prise, tu faisais remettre la discussion à plus tard, le temps d’aligner Sylla, sur ton point de vue.
A la reprise, on disait rarement non à Ndiaga. Et tu gagnais. Je t’ai souvent rappelé ces épisodes du parcours de Sud. Dans la bonne humeur. Certains autres jours, tout prenait des allures de grand place joyeuse, A tel point qu’on pouvait craindre pour l’heure du bouclage. Mais les femmes et hommes préposés au traitement des menus avaient la main. Une fois les informations recoupées, vérifiées et consolidées, sortir du texte entrait dans l’ordinaire d’un journal normal. C’était aussi Sud.
ILS ETAIENT LA AUSSI
Babacar, je sais qu’il y a de ces personnes qui nous quittés et dont tu ne supporterais que leur nom et apport ne soient pas rappelés quand on parle des débuts de Sud. Comme des humains, nous avions déjà en projet de revisiter tout cela au 35 ème anniversaire, en 2021. Parmi eux, Mansour Niang Niamagne qui conçut et accompagna la charte graphique du magazine depuis Hamo1. Paul Nejem de l’imprimerie Saint Paul que tu te plaisais à appeler Petit Paul. Il avait été un complice des premières heures. Et Sud Magazine pouvait espérer paraître, même si l’enveloppe commençait à révéler une solvabilité peu évidente de celui qui signait les bons de commande, toi Babacar, en l’occurrence. Mais Paul et toi saviez manoeuver dans une mutuelle confiance. Il t’a devancé auprès du Créateur SWT depuis des années. Paix à son âme, lui qui dès le début, crut en des jeunes certes volontaires et engagés mais si peu prêts financièrement. Tu étais crédible, cela suffisait au fournisseur. Tu ne t’en étais pas arrêté à trouver les moyens de faire imprimer Sud Magazine. Tu eus l’idée de faire sponsoriser le projet jeune, par l’ancien Président du Sénégal. Léopold Sédar Senghor n’était plus aux affaires mais tu obtins un rendez-vous aux Dents de la Mer, sa résidence privée. Il te proposa de lui présenter un projet de Lettre qu’il signa après t’avoir assuré que Sud Magazine était agréable à lire. « Le ton est bon », voilà ses mots. ?
Babacar Touré, la Presse sénégalaise et celle ouest africaine francophone notamment, te doivent d’avoir connu un essor qui n’est, depuis lors, plus jamais remis en question. Partout naissent des Titres privés avec plus ou moins de chance de longévité. La démocratie s’en est trouvée à l’ordre du jour dans tous les pays de la sous région, même si les multiples soubresauts peuvent laisser une impression d’impréparation, telle que voulue et cultivée par des Pouvoirs politiques multi décennaux. Ce qu’il serait extrêmement dangereux de défendre, c’est l’idée que rien ne peut se faire contre les projets dictatoriaux. La Presse pourra assumer et poursuivre ses fonctions de vigie de la démocratie, si chacun de tes héritiers professionnels s’emploie à préserver et vivifier le legs.
ILS ONT SAUVE LA DEMOCRATIE
Tu as déjà reçu en son temps, des confidences sur comment la presse privée, Sud notamment, avait gêné et fait renoncer à un projet de liquidation de l’opposition sénégalaise. On sortait d’élections troubles en 1988. Et dans les cercles huppés de l’establishment on n’en revenait pas. La question était pour les décideurs, de savoir d’où sortaient donc ces journalistes inconnus aux tableaux des fils de, neveux de, frère de... C’est vrai qu’un coup d’œil sur les pièces d’état civil pouvait intriguer un peu plus. Entre 145 à 150 km voire davantage au sud ou à l’ouest de la capitale comme lieu de naissance, pour des perturbateurs de l’ordre établi par la puissance étatique, cela s’expliquait difficilement. Tout politiquement engagé que tu fusses, on ne pouvait te classer au niveau social de cet autre révolutionnaire, fils de Dakar né à Niamey et tué à la prison de Gorée en 1973. Comme Oumar Blondin Diop, tu fis tes humanités à l’école de la gauche radicale. Ce que tu en as gardé a fait de toi l’homme d’une immense générosité dont le talent professionnel et le combat démocratique sont salués partout. Politiquement cultivé, journalistiquement aguerri, l’histoire bientôt tri décennal de Sud a révélé en toi un grand homme intègre, digne et bon. Ton nom se prononce encore avoir bonheur et fierté dans les couloirs du CNRA dont tu as proposé au chef de l’Etat de nommer à la présidence, un autre Babacar, alors que tu terminais ton mandat. Et conseiller de l’ombre tu le restas pour aider à aplanir les rapports entre le Régulateur de l’Audiovisuel et des éditeurs qui s’essayaient à la sortie de route.
PRENDS TA MAISON ET REPOSE EN PAIX
On n’aura jamais tout dit te concernant, post mortem. Et comme tu sus allier vision, professionnalisme, rigueur et sociabilité, nous allons faire comme tu aimais recommander. Faire ou dire chaque chose en son temps, mais le faire ou le dire quand on aura fini de s’assurer que nul ne s’engagera sur une piste aventureuse du fait des seuls écrits d’un journaliste. A chaque étape son sujet. De quelques étapes de la marche des Sud-produits et de ta gouvernance de la Régulation de l’Audiovisuel, nous parlerons une prochaine fois avec le soutien d’autres acteurs au sein du Groupe et de l’institution. Repose en Paix Mbaye. Mais ton nom figurera sur tous les communiqués, cartons d’invitation ou supports publicitaires portant sur toutes activités et manifestions à tenir dans ou pas loin du majestueux immeuble qui trône sur la rue 5 angle Corniche, à Dakar. Une consécration décidée par le président Macky Sall et mérité incontestablement par l’incontournable Babacar Touré, lorsqu’il s’agit d’honorer la presse. Nous savons ce que nous avons perdu. L’ancien enseignant au Cesti, formateur de la plupart d’entre notre génération, ancien fonctionnaire de l’Unesco à Paris et Dakar a eu le mot juste.
Diomansi Bombote assimile ta disparition à une « amputation ». Elle est incurable parce que le membre séparé du corps n’est jamais remplaçable à l’identique de l’originel. Tu me confiais, pas plus tard que l’année dernière, que tu étais « un être des eaux ». Te voici désormais majestueusement face à la mer, avec vue imprenable sur l’Océan Atlantique. Cette fois, Mbaye je te le redis, impossible d’opposer au Conseil des ministres ta célèbre adresse à Diouf. A Macky et pour cette distinction, tu ne pourras pas dire « Non Monsieur le Président ! ».
La DIC arrête une bande de braqueurs dirigée par un ex cadre de la police
La Division des Investigations Criminelles (DIC) a mis fin aux agissements d’une bande de malfaiteurs dirigée par un ex-cadre radié de la Police. Les éléments de la Dic avaient engagé des investigations à la suite d’une plainte d’un ressortissant chinois. Le magasin de ce dernier, sis aux allées du Centenaire, avait fait l’objet d’un braquage, le 21 juillet 2020, en plein jour, par des individus. Le chef du bureau des relations publiques de la Police précise toutefois que contrairement aux informations diffusées à travers les réseaux sociaux et dans certains organes de presse, au lieu de 96 000 000 FCFA, c’est une somme de 70 000 000 FCFA qui a été emportée par les malfaiteurs en plus de téléphones portables Iphone, Xmax et des Power Bank. A l’en croire, les investigations en cours de la Dic ont, pour le moment, permis l’interpellation du cerveau de la bande qui est un ex-agent radié des cadres de Police et un de ses acolytes.
Renforcement des contrôles techniques des camions
Un camion dont le conducteur a perdu le contrôle a tué récemment trois personnes à Yoff Apexy 2 à côté du centre aéré BCEAO. Ce qui remet en cause la fiabilité des visites techniques des véhicules. En conseil des ministres hier, le président de la République a abordé la problématique. Revenant sur l’application de la règlementation sur la circulation des gros-porteurs, il a requis auprès du ministre des Transports terrestres, du ministre de l’Intérieur et du ministre des Forces Armées, le renforcement systématique des contrôles techniques de la circulation des camions et autres gros-porteurs, en particulier dans les centres urbains et périurbains.
Deux pédés condamnés à un mois de prison
Les homosexuels Cheikh Tidiane Ndiaye et Adama Diop ont comparu hier, devant le prétoire du Tribunal de Grande instance de Dakar pour «acte contre nature». Ils ont été surpris par la police en train d’entretenir de relations sexuelles à la plage Anse Bernard. Ils ont reconnu sans ambages être des homosexuels mais nient avoir entretenu des rapports sexuels à la plage. Interrogé en premier, Cheikh Tidiane Ndiaye déclare être homosexuel depuis belle lurette. Sans gêne, il indique qu’Adama Diop est son «petit ami». A l’en croire, ils s’étaient donné rendez-vous à la plage Anse Bernard. Un limier les a surpris à la plage nus mais, ditil, «on n’est pas passé à l’acte». Abondant dans le même sens, Adama Diop dira qu’ils étaient sortis pour prendre de l’air. Selon lui, ils discutaient comme tout couple mais ils n’ont pas eu des rapports sexuels. Interpellé sur les trois bouteilles de liquide de massage scellées dont l’une contient un liquide qui facilite la pénétration, Adama Diop argue qu’il s’agit d’une huile de massage qu’il s’est procuré pour s’en servir après la baignade à la mer. Selon le parquet, le policier a surpris les prévenus dans un cabanon en train de s’adonner à l’acte contre nature. Estimant que les faits sont constants, il a requis 2 ans ferme. La défense, Me Khoureychi Ba doute de la pénétration sexuelle et demande la disqualification des faits en outrage publique à la pudeur. Les homosexuels ont écopé un mois de prison ferme. ,
Mort tragique de l’étudiant Idrissa Lam en Russie
Idrissa Alfouseynou Lam, inscrit dans une université russe en Relations internationales, a été mortellement fauché par un train le jeudi 23 juillet entre 07h et 8h. Selon le président de l’Ong Horizon Sans Frontière, il n’a pas survécu à ses blessures. L’étudiant est décédé ce lundi 27 juillet à 14h 25. Originaire de la région de Matam, il laisse derrière lui une famille effondrée et une veuve résidant à Usine. La famille de cet étudiant âgé 25 ans réclame la lumière sur les circonstances du drame. Ainsi le frère de la victime demande l’ouverture d’une enquête et lance un appel au président de la République pour le rapatriement de la dépouille mortelel.
Le Sytjust poursuit sa grève
Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) maintient la cadence. Les travailleurs de la justice sont plus que jamais déterminés dans la lutte pour la satisfaction de leur plateforme revendicative. Le syndicat en mouvement d’humeur depuis un mois, décrète encore un mot d’ordre de grève de 24 heures renouvelables couvrant le jeudi 30 juillet 2020. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Systjust lance un appel au Gouvernement pour qu’il arrête « les dérives du ministre de la Justice, Me Malick Sall qui tente de remettre en cause les droits acquis des travailleurs de la Justice générés par des décrets dûment signés par le président de la République et par un protocole d’accord signé par le Gouvernement et le syndicat, le 17 octobre 2018 ». Depuis plus d’un mois, ils sont grève. Reste à voir s’ils ont reçu leur salaire du mois dernier
… Macky Sall gracie 674 détenus
Le chef de l’Etat n’a pas dérogé à la règle. Il a gracié hier, 674 détenus qui vont passer la fête de Tabaski avec leurs familles, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution. Il offre ainsi à certains condamnés définitifs une chance de resocialisation et de passer les fêtes avec leurs familles. Toutefois, le ministère de la Justice précise que ces personnes libérées sont minutieusement sélectionnées parmi les délinquants primaires, des condamnés présentant des gages de réadaptation sociale, des personnes âgées de plus de 65 ans, de grands malades et des mineurs», ajoute le texte.
Les sermons des Imams de Guinaw rails Sud axés sur la Covid-19
Les imams de la Commune de Guinaw rails Sud ont décidé d’axer une partie de leurs sermons de la prière de Tabaski sur la Covid-19. L’imam Dame Ndiaye explique cette décision par le relâchement des populations, notamment le non-respect de gestes barrières. L’édile de Guinaw rails Sud, Abdoulaye Diop a profité de la cérémonie de remise de secours à près de 200 familles pour cette grande fête religieuse, pour exprimer son adhésion à la décision des imams.
Série de décès à Pikine
Deux décès ont été enregistrés hier à Pikine dans des conditions suspectes. Le premier se nomme Ibra Ng. Il a été retrouvé mort dans sa chambre à Yeumbeul-Nord en état de décomposition avancée. Le corps sans vie a été par la suite inhumé sur place par les sapeurs-pompiers en collaboration avec la famille, sur ordre des autorités judiciaires, après le constat de la Police. La chambre a été désinfectée. Le second décès a eu lieu hier, en début de soirée à Pikine, près du stade. Nos sources renseignent qu’il s’agit d’un homme dont on ignore l’identité pour le moment. Il est subitement tombé en marchant avant de décéder sur le coup. Une mort subite qui a intrigué les passants.
Lamine DIOM, nouveau vérificateur général
L’Inspection générale d’Etat change de patron. C’est désormais, Lamine Diom qui dirige l’Inspection générale d’Etat. Il a été nommé par le président de la République hier, lors de la réunion de conseil des ministres. Lamine Diom remplace ainsi François Collin qui est admis à la retraite. Par ailleurs, le chef de l’Etat a nommé également l’inspecteur de l’Enseignement élémentaire, Sacoura Guèye, au poste de Directeur de l’Institut national d’Education et de Formation des jeunes aveugles (INEFJA) au ministère de l’Education nationale.
Colère des travailleurs de la Satrec
Les travailleurs de la Satrec vont une fois de plus passer une triste fête de Tabaski à cause du non-paiement de leurs salaires, à en croire nos sources. Ils n’ont pas encore reçu leurs avances Tabaski. Nos interlocuteurs informent que le Directeur général, Chaouki Haidous a donné 21 000 FCFA à chaque travailleur au dépôt des produits finis et au garage mécanicien. Les autres sont tout simplement zappés. Ce qui choque les travailleurs, c’est que la Satrec a chargé un camion bondé de moutons pour un montant qui dépasse les 10 millions qu’elle va offrir à d’autres personnes à Kaolack.
Abdou Karim Sall et le maire de Mbao soldent leurs comptent devant la justice
Le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, par ailleurs responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr), et son adversaire, le maire de Mbao, Ablaye Pouye alias « Obama » soldent leurs comptes devant dame justice. Des sources de «L’As» renseignent que le ministre Abdou Karim Sall a servi une citation directe à quatre militants proches du maire de Mbao pour injures sur sa page Facebook et menaces de mort. Il s’agit de Fatou Salma Guèye, Moussa Seck, Libasse Pouye et Dior Sarr. D’ailleurs, nos sources précisent que le procès qui était prévu avant-hier au tribunal de Pikine a été renvoyé jusqu’au 25 août 2020.
Le Baobab, Balla Sidibé est tombé
Le monde des arts a perdu le talentueux Balla Sidibé du mythique orchestre Baobab. Il est décédé hier à la suite d’une courte maladie. Pour le ministre de la Culture Abdoulaye Diop, c’est un baobab du mythique orchestre Baobab qui est tombé. Au nom des populations de Sédhiou et de celui du président de la République, Abdoulaye Diop présente à ses familles biologique et musicale et à l’ensemble du peuple sénégalais ses condoléances.
Décès de El Hadji Hamidou Diallo
Un grand combattant pour la cause des insuffisants rénaux est parti à jamais. Le président du mouvement des insuffisants rénaux, El Hadji Hamidou Diallo, est décédé hier, à Dakar. Ses camarades promettent de porter le flambeau pour l’amélioration de leur prise en charge médicale.
Le président Adama Barrow en quarantaine
La pandémie de la Covid-19 affecte de hautes autorités gambiennes. La présidence de la République de Gambie informe que le président Adama Barrow a été en contact avec la vice-présidente, Dr Isatou Touray qui est testée positive à la covid-19. Par mesure de prudence, le chef de l’Etat Adama Barrow s’est auto confiné immédiatement pour une durée de deux semaines
par Makhtar Diouf
AVEC BABACAR (MBAYE) TOURÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Lors de notre dernière rencontre, il me propose devant sa fille, de coécrire avec moi un livre. Je lui donne mon accord et lui demande, comme l’idée vient de lui, de choisir le thème. Un projet qui ne verra pas le jour
Lorsque j’apprends la nouvelle ce lundi à 6h 30 sur sa radio Sud Fm, ma première pensée va vers sa fille étudiante en compagnie de qui il est venu me rendre visite à la maison, il y a quelques mois. Comme il le faisait chaque année. C’est la dernière fois qu’on s’est vu, mais nous sommes restés en correspondance.
Ma première rencontre rapprochée avec lui a lieu au milieu des années 1980 dans un avion qui nous amène à Cotonou pour une conférence. C’est en plein vol qu’il vient vers moi pour se présenter et me dire qu’il a été mon étudiant au département de Sciences économiques de l’Ucad et qu’il est maintenant dans le journalisme. Il est en compagnie de mon ami Mbaye Sidy Mbaye.
Lorsqu’il lance le journal Sud-Hebdo dans cette masure qui leur sert de local au centre - ville à la rue Raffenel (actuelle rue Joseph Gomis), avec son escouade de talentueux et téméraires jeunes intellectuels-journalistes comme Abdoulaye Ndiaga Sylla, Alain Agboton, Ibrahima Fall, Vieux Savané, Abdou Latif Coulibaly, Sidy Gaye … je fais partie des premiers à les accompagner, à les encourager. Je les ai suivis dans leur audacieuse aventure jusqu’à la création de la radio Sud-Fm et du quotidien Sud où j’envoie pour publication tous mes articles d’intervention sur l’actualité.
Depuis lors, une solide amitié entre nous. Il me rend visite au moins une fois chaque année. Lorsque je lui dis que je ne sors pas beaucoup, il me rétorque que lui non plus ne sort pas beaucoup, ayant jeté ses bases à Ngaparou, et d’ajouter : « Sortir d’ailleurs pour aller où ? ».
Il m’appelait toujours ‘’Grand’’ au téléphone, et ‘’Grand frère’’ au courrier. Dans le dernier email que je lui envoie le 21 mai 2020, je le taquine en ces termes : ‘’Babacar le confiné’’. Il me fait cette réponse : Salam, grand frère. Le covid m’a empêché d’effectuer mon Ziar du Ramadan. Il veut me dire qu’il respecte la recommandation ‘’Restez chez vous’’ pour éviter la diffusion du virus.
C’est lors de notre dernière rencontre qu’il me propose devant sa fille, de coécrire avec moi un livre. Je lui donne mon accord et lui demande, comme l’idée vient de lui, de choisir le thème. Un projet qui ne verra pas le jour.
Je n’ai pas pu aller à la levée de corps, ayant reçu la visite de cet indésirable que certains appellent ‘’migraine’’. Je suis resté à la maison avec un exemplaire du Coran pour lui faire tout ce que recommande l’Islam à l’intention des chers disparus. Je me joins naturellement à tous les hommages mérités et sincères qui lui ont été rendus.
Au décès de sa compatriote, la grande romancière George Sand en 1876, Victor Hugo a ses mots : Je pleure une morte. Je salue une immortelle. Nombreux sont ceux qui, sans l’exprimer, ont murmuré des propos semblables dans leurs cœurs à l’endroit de Babacar Mbaye Touré. Mais lui qui n’avait rien d’un rabat-joie, plutôt farceur, avec son goût pour la plaisanterie, il aurait sûrement souhaité que personne ne soit triste à l’occasion de son rappel à Dieu.
Dans mon ordinateur figurent deux adresses email qui ne seront plus mis à contribution, mais qui ne seront pas effacés : babacarsud@yahoo.fr et mbayeture@gmail.com.
par Mamadou Amat
MON HOMMAGE À KADER ET À BABACAR
EXCLUSIF SENEPLUS - Grands professionnels aimés et respectés, reposez en paix. Vous pouvez, car je peux vous certifier que pour vous au moins, les hommages qui vous ont été rendus sont vraiment sincères. Ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde...
Voilà que Babacar Touré tire sa révérence alors que je n’ai même pas fini de pleurer mon aîné et ami Kader Diop, ce très grand agencier comme moi [attention, le « comme moi » ici s’applique juste à « agencier » et pas forcément au reste], qui vient de partir sur la pointe des pieds rejoindre sa douce et inséparable moitié. Les témoignages ont été nombreux et unanimes sur les qualités tant humaines, morales que professionnelles de cet ancien ténor de Radio-Sénégal de la grande époque ainsi que de la respectable Agence France presse (AFP), dont il a dirigé le bureau dakarois de nombreuses années avant de prendre sa retraite. Une retraite très active puisqu’il l’a mise à profit pour donner des cours de journalisme dans certains instituts de la place. Mais surtout une retraite d’où la tiré Alpha Abdallah Sall [autre illustre disparu], alors à la tête du syndicat dont il cherchait à compléter la superstructure par la mise en place d’un Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie dans les médias (Cred), qui a aujourd’hui muté [tel un virus] en l’actuel Cored. Avec Kader, qui en était le président, et Mbaye Sidy Mbaye, le porte-parole, j’étais un des membres sur qui ces deux esclavagistes comptaient le plus souvent pour la rédaction des communiqués que la structure publiait périodiquement. Restant effacé aux yeux de l’extérieur, mais très efficace pour nous de l’intérieur, Kader, fidèle à son tempérament de bosseur de l’ombre, donnait la fausse impression d’avoir abdiqué au profit du porte-parole qui, par ses nombreuses sorties dans les médias, ne faisait qu’accomplir, et bien assurer et assumer, sa fonction de porte-voix, de vitrine. Deux très grands professionnels qui, pour avoir bossé ensemble à Radio-Sénégal, s’entendaient comme larrons en foire. Je vois d’ici Mbaye Sidy me menacer du doigt pour l’avoir traité de larron. LOL, ou plutôt MDR pour ceux dont l’anglais est bancal. Avec « Grand Kédeur », comme je l’appelais avec un accent anglais pas du tout bancal, l’on comprend aisément l’expression « forcer le respect ». Qui que vous soyez, quels que soient vos rang et fonctions, Kader ne se gênait jamais de vous livrer le fond de sa pensée, même s’il savait que vous ne seriez pas content. La franchise et la vérité, voilà les deux éléments de son credo. Mais bon, tout ce qui devait être su de Kader a été dit et écrit, de fort belle manière, par ceux et celles qui lui ont rendu, avant moi, ces hommages bien mérités auxquels il a eu droit dans les médias. Et dans les cœurs.
A présent, passons à Babacar Touré, dont je fus l’un des compagnons de route au tout début de la belle et extraordinaire aventure du groupe Sud. Je me souviens de ce soir de l’an de grâce 1985 où, en compagnie d’Abdoulaye Ndiaga Sylla, il est passé à la maison pour s’accorder avec moi sur le rôle qui devait être le mien dans l’animation de Sud-Magazine, le mensuel des débuts qui allait donner naissance à tout ce qui est là aujourd’hui. Travaillant déjà à temps plein pour l’APS comme chef du service des reportages, j’optai pour les pages détente, jouant les verbicrucistes par la création de grilles de mon cru et imaginant des jeux de culture générale en questions/réponses… Mais j’ai fait la connaissance de B.T. bien plus tôt que ça. Et, histoire de rigoler un peu, je l'appelais « mon apprenti ». En effet, c'est moi qui fus le premier à encadrer l’étudiant de première année du Cesti lors du stage qu'il vint effectuer, durant les vacances 1978, au bureau régional de l'APS à Thiès. Absolument ! Bien qu'il fût mon aînée de quelques années, Babacar est entré au Cesti au moment où j'en sortais. Frais émoulu de l'école des Canadiens et des Français, j'assurais l'intérim du chef du bureau de Thiès avec, derrière la tête, l'idée de contribuer à valoriser l'information régionale, alors parent pauvre de l'actualité nationale. Admis en stage d’été à l'agence nationale, Babacar demanda à effectuer celui-ci à mes côtés, qui plus est dans la ville de notre enfance... Ce furent des moments mémorables pour lui comme pour moi. Et nous nous plaisions, par la suite, à ressasser les très bons moments passés ensemble, mais surtout les nombreux reportages que nous réalisâmes alors sur la pêche à Kayar, Potou, Fass-Boye ou le tourisme sur la petite Côte, notamment au Club Aldiana et à Saly Portudal, encore en grande partie en chantier et dans une zone en plein boom touristique.
Sous des dehors apparemment farouches, Babacar dissimulait un énorme sens de l'humour, ce qui faisait de nos rencontres à tous les deux ou de nos entretiens téléphoniques des moments d'inextinguibles fous rires et de grand bonheur. Avec son sens de la répartie et son esprit d’à-propos, Babacar n’était jamais pris au dépourvu. Au lancement de Sud-Hebdo, qui paraissait alors deux fois par mois avant de devenir vraiment hebdomadaire, c’est lui qui me suggéra l’idée d’animer une rubrique sur la télévision, un défi pas très évident au départ, mais que je me fis fort de relever en livrant une lecture très personnelle de la façon dont certaines émissions de la télé nationale étaient conduites. Quatre années durant, entre 1987 et 1991, Yamatélé [le sobriquet qui me désignait du fait que je gobais quasiment tout ce qui passait sur la lucarne imagique] publiait chaque jeudi une chronique très suivie par le public et par les agents de l’ORTS. A ce propos, Babacar m’a un jour servi une réponse qui nous a encore fait rire à gorge déployée tous les deux, il y a quelque temps, quand je lui ai rappelé le sondage qu’il avait commandé et qui faisait de la chronique de Yamatélé et des éditos de Babacar Touré les deux lectures préférées du public. Du tac au tac, il me fit la réponse suivante : « Toi tu écris chaque semaine et moi, seulement quand l’actualité le commande. Tu me fais de la concurrence déloyale ! »
Tenez, voici une anecdote où s’illustrent en même temps Kader et Babacar. Le premier nommé venait de se voir attribuer le Prix Pierre Mille du meilleur reportage, décerné par le Syndicat de la presse française d'Outre-mer et destiné à récompenser un journaliste de la presse écrite ou audiovisuelle francophone. Très fier de Kader et inspiré par cette récompense, je décidai de créer le Prix Yamatélé Pile pour distinguer le premier présentateur du journal télévisé de l’ORTS qui réussirait à tenir pile-poil dans le créneau 20h30-21h00. Quand Ibrahima Souleymane Ndiaye réussit la prouesse, Babacar Touré s’amusa beaucoup de mon idée et ordonna au comptable de me remettre la somme nécessaire à l’achat et à la gravure d’un trophée en forme de coupe du monde ! Comme je n’avais pas trop froid aux yeux à l’époque, je suis allé personnellement à la rédaction du journal télévisé remettre le trophée à Ibrahima S. Ndiaye, ce dans une atmosphère sympathique, bon enfant et hilarante. A noter, pour finir, que je ne me souviens pas avoir une seule fois entendu Babacar Touré m’appeler autrement que par le sobriquet « Amo », déclinant ainsi la première des trois premières personnes du verbe aimer conjugué en latin : Amo, Amas, Amat…
Kader Diop et Babacar Touré, grands professionnels aimés et respectés, reposez en paix. Vous pouvez, car je peux vous certifier que pour vous au moins, les hommages qui vous ont été rendus sont vraiment sincères. Ce qui n’est pas forcément le cas pour tout le monde...