À maturité, Sadio Mané est bien parti pour devenir une légende à Liverpool. Sauf si le Real Madrid entre dans la danse... Décryptage
Pourquoi est-il bancable ?
Depuis son arrivée à Liverpool en 2016, Sadio Mané est un tout autre joueur. Le sénégalais, dynamiteur de défense hors pair, est désormais solidement installé parmi les meilleurs joueurs de la planète. Champion d’Europe en titre avec Liverpool et vice-champion d’Afrique avec le sénégal, Sadio Mané empile les trophées depuis la saison dernière. La star africaine est presque même à la table de Lionel Messi puisqu’il s’est avéré un candidat très sérieux au dernier ballon d’Or ff. Pourtant, cette quatrième place au Bo a laissé un goût amer au joueur de 28 ans qui espérait succéder à George Weah, seul Africain titré en 1995 jusqu’à présent. Un goût amer tout comme le choix de son entraîneur, Jurgen Klopp, de se prononcer officiellement pour Virgil Van Dijk dans la course au trophée. Elément inamovible du trio infernal qu’il compose avec Mohamed Salah et Roberto Firmino, Sadio Mané pourrait un jour quitter Liverpool comme l’a récemment déclaré son compatriote Keita Baldé : «Je ne pense que Sadio Mané souhaite y rester toute sa vie»..
Quelle est sa valeur ?
Au prix fort, très fort... qui peut refroidir tous les prétendants. Lié jusqu’en juin 2023 avec Liverpool, Sadio Mané a vu sa valeur marchande au minimum tripler depuis sa signature chez les Reds en 2016 en provenance de Southampton pour 41 millions d’euros. Les champions d’Europe en titre ne sont pas vendeurs, mais en cas de négociation, la valorisation actuelle du joueur est estimée autour des 150 millions d’euros. C’est ce que peut espérer dans l’absolu l’actuel leader de Premier League...
Quel est son marché ?
Le Real Madrid ou quasiment rien d’autre... C’est le seul club qui ferait bouger le joueur de Liverpool. Entre Zinedine Zidane et le joueur, l’intérêt est réciproque. En effet, comme l’avait révélé il y a deux ans France football, ZZ voulait s’offrir les services de Sadio Mané avant son départ du club merengue. Le technicien français apprécie clairement l’international sénégalais. Mais pour ce genre de transaction, il faut que toutes les planètes soient alignées. En somme que toutes les conditions soient réunies sur le plan sportif, marketing et... politique. Les autres maigres pistes ? Un départ dans un autre club de PL est tout simplement inimaginable. Pour Liverpool, il est inconcevable de laisser partir sa star chez un concurrent direct. L’option PsG est peut-être à prendre avec un peu plus de considération. Mais juste un «chouia». Par un habile jeu de chaises musicales, le sénégalais a parfaitement le profil pour compenser un éventuel départ de Neymar ou Kylian Mbappé. Resterait à connaître la volonté de l’ancien Messin, dont le grand rêve est d’un jour porter le maillot du Real Madrid.
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LE SENEGAL, 3EME PAYS AFRICAIN EXPORTATEUR DE JOUEURS
Le Sénégal est le 17ème pays qui exporte le plus de joueurs dans le monde. Sur le plan africain, il reste à la troisième place derrière le Nigeria et le Ghana.
Le Sénégal est le 17ème pays qui exporte le plus de joueurs dans le monde. Sur le plan africain, il reste à la troisième place derrière le Nigeria et le Ghana. C’est ce que confirme le dernier rapport du Centre International d’Etude du Sport sur les pays exportateurs de football dans le monde (CIES).
Avec 230 jeunes dans le monde durant l’année civile 2019, le pays de la Téranga (hospitalité), leader dans le classement africain de la Fifa occupe la troisième place du continent. En Afrique, c’est le Nigeria qui est le principal exportateur avec 399 joueurs à l’étranger. Il est suivi du Ghana, avec 311 joueurs.
Le numéro 292 de la Lettre hebdomadaire de l’Observatoire du football classe les pays du monde entier selon le nombre de leurs représentants ayant joué à l’étranger pendant l’année civile 2019. L’Atlas des migrations élaboré par l’Observatoire du football CIES présente les principales destinations pour chaque origine.
Au total, 186 associations nationales avaient au moins un joueur expatrié dans les 141 ligues des 93 pays inclus dans l’échantillon. Cet outil exclusif révèle notamment que les cinq pays important le plus de joueurs ayant grandi en France sont l’Angleterre, la Belgique, Luxembourg, l’Italie et la Turquie. Le Portugal est la première destination pour les Brésiliens. Quid du Top 20 ? C’est le Brésil qui est en tête avec 1600 footballeurs exportés dont 74,6% actifs dans un championnat de première division.
En deuxième position vient la France avec 1027 joueurs à l’étranger, dont 74% présents dans un championnat de première division dans le monde durant l’année civile 2019. L’Argentine (972 joueurs) complète le podium et se classe troisième devant l’Angleterre (565) et l’Espagne (559), qui ferme la marche du top 5. Le Japon est le premier exportateur asiatique avec 161 joueurs à l’étranger.
DÉCÈS DE L’ANCIEN LUTTEUR MOR NGUER
L’ancien lutteur de l’écurie, Fass Mor Nguer, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche, à l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack
Kaolack, 19 avr (APS) - L’ancien lutteur de l’écurie, Fass Mor Nguer, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche, à l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack (centre), des suites d’une longue maladie, a appris l’APS de sa famille.
Mor Nguer est de la génération de Manga 2 et était un des lieutenants du tigre de Fass Mbaye Gueye. Il résidait depuis des années dans la capitale du Saloum.
Son enterrement est prévu dimanche matin à Touba, selon ses proches.
Formé à la Masia (académie du FC Barcelone), Keita Baldé Diao a explosé en Italie sous les couleurs de la Lazio Rome (D1). Aujourd’hui sous les couleurs de l’As Monaco (D1 France), l’international sénégalais n’exclut pas un retour en Espagne où vivent ses parents. Dans un entretien accordé à «AS», le joueur de 25 ans a affirmé son souhait de retourner au Barça, 9 ans après son départ de la Catalogne. Il est également revenu sur son quotidien avec le confinement, son passage en Italie, ses années de jeunesse, la rumeur Sadio Mané au Real Madrid, mais aussi son choix de défendre les couleurs de l’équipe nationale du Sénégal.
AS : Comment vivez-vous cette période de confinement?
Je viens de terminer l'entraînement. J'essaie de le prendre de la meilleure façon possible. C'est surréaliste, car personne n'y est habitué. Ici, les gens respectent très bien les règles imposées. Nous devons donc rester à la maison, faire des exercices.
Keita Baldé : Il vous arrive-t-il de quitter souvent la maison?
Je ne sors que pour aller au supermarché ou à la pharmacie. Je m'entraîne ici à la maison. Et en bas dans le garage, je fais des exercices de vitesse.
A quoi ressemble une journée en confinement?
Nous faisons des ateliers quand nous voulons. Ils nous envoient les exercices du lendemain. C’est très bien expliqué tous les soirs et je le fais toujours le matin. Nous avons un GPS connecté au mobile et ils surveillent l'intensité de nos activités.
Sentez-vous la solitude en ces moments?
Non, je suis en couple. Je suis avec mon fils de cinq mois et ma copine. Mes parents sont à Barcelone. Ils ne quittent pas la maison. Et pour le moment, tout le monde va bien.
Les clubs ont demandé aux joueurs de diminuer leurs salaires. Est-ce le cas à Monaco?
Pour le moment, nous avons réduit nos salaires de 30%.Tous les joueurs se sont rencontrés et nous avons décidé de faire ce geste. Le président l'a compris et nous a remerciés.
Pensez-vous que cet arrêt est profitable à certains clubs ?
Cette pause nous a tous blessés. Nous étions de bonne humeur avec le nouvel entraîneur. Maintenant, cette pause a tout changé. Mais nous ne sommes pas les seuls. Tous les clubs vont le sentir.
Les vacances de cette année sont menacées. Il vous arrive t-il d’y penser ?
Je ne sais même pas quoi penser. C'est spécial. Ils veulent finir la saison et cela devrait se faire, une fois que la maladie sera vaincue. Mais à l’heure actuelle, je ne sais pas ce qui sera fait.
Vous avez connu le derby de Rome avec deux buts lors de la victoire contre la Roma. Comment aviez-vous vécu ce moment?
C'est un sentiment unique. En plus, mon dernier derby à Rome avait coïncidé avec le dernier derby de Francesco Totti. Ce fut un moment spécial dans ma carrière.
Comment est le public de la Lazio?
Avec moi, il a été très bon. Les fans ont bien pris soin de moi. Je suis sorti de leur centre et j'ai explosé, même étant jeune. Je les respecte beaucoup et ils me le rendent bien.
Racontez-nous votre passage à l'Inter Milan.
C'est la beauté du football. Laissez de bons souvenirs et vous serez respecté. L'Inter a été une expérience courte, mais intense, avec beaucoup d'émotions. J'ai marqué le but qui avait qualifié l'équipe pour la Ligue des champions. C'était unique.
Derby de Rome ou de Milan, lequel vous préférez?
Celui de Rome est plus intense. Les gens jouent avec le cœur. C'est unique. Celui de Milan est plus glamour, car ce sont les deux grands en Italie, en comptant également la Juventus. C'est le derby de classe. Chacun a ses propres choses spéciales.
Vous êtes né en Espagne et vous avez opté pour le Sénégal. Pourquoi ce choix ?
J'ai décidé de jouer au Sénégal à cause des racines de mes parents. Je l’ai fait pour voir le sourire de mes parents, pour qu'ils se sentent plus fiers de moi. C’était le rêve de ma famille. Et c’est l'une des meilleures décisions que je n’ai jamais prises. Je n'ai jamais douté. Et chaque jour, je suis plus heureux. Rendre tant de gens heureux est une fierté.
Comment jugez-vous l’évolution de l’équipe nationale du Sénégal ?
Nous avons une grande génération, avec des jeunes talentueux. Nous sommes une grande équipe en Afrique et nous n'envions personne. Il faudra travailler pour que l'équipe nationale puisse ailler le plus loin possible dans les compétitions à venir.
Qu’est-ce que cela vous fait de jouer avec Sadio Mané ?
C'est un grand frère et il mérite le meilleur. Il est humble et personne ne lui a rien donné. Il mérite d'être là où il est aujourd'hui.
Pensez-vous qu’il va quitter Liverpool?
Pour vous dire la vérité, nous n'avons pas parlé de football. Je sais qu’il est très bien là-bas. L'entraîneur l'aime beaucoup. Quelque chose de très attirant doit lui venir pour qu’il quitte Liverpool. Il a beaucoup donné à ce club. Il y a peu d'équipes comme Liverpool.
Le Real Madrid est-elle la bonne équipe pour lui?
Cela dépend de beaucoup de choses. Je ne sais pas quelle est sa décision. Dans un an ou deux, il voudra peut-être changer. Et je ne pense pas qu'il veut être là toute sa vie. C'est un garçon intelligent et il sait ce qui est bon pour lui. Et il sait ce qu'il doit faire. Mais pour ce qui est de Madrid, de nombreux noms sont avancés.
Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l'académie des jeunes de Barcelone?
Je garde de très bons souvenirs. J’étais encore jeune et ça s'est très bien passé pour moi. J'ai eu une excellente formation au sein de cette académie. J’avais des coéquipiers comme Bellerín (Arsenal), Marc Navarro (Leganés), Grimaldo (Benfica), Samper (Vissel Kobe), Iniesta (Vissel Kobe). Que de très bons joueurs.
Souhaitez-vous évoluer un jour en Liga espagnole ?
C'est l'un de mes souhaits. J'ai pu jouer à l'Académie des jeunes du Barça. Et c'est l'un des meilleurs championnats au monde. J’aimerais bien y jouer un jour.
Peut-on s’attendre à un retour au FC Barcelone?
Bonne question, hein. Si Gerard Piqué devient président du club, je reviendrai. Cela dépend des circonstances. Je ne dirais pas non pour l'instant. Je ne te mentirais pas. J'y penserais et peut-être plus tard, je dirai non.
Comment Robert Moreno gère t-il le vestiaire de Monaco?
Il est venu avec des idées claires. Il a relancé un 4-3-3 et a utilisé chacun à sa place. De plus, il est «classe Barça». Et nous sommes très à l'aise avec lui.
Quels sont vos objectifs pour le reste de la saison?
Dans la situation que nous vivons, je n'ose pas me mouiller. Je pense que si la Ligue décide de la reprise du championnat, nous ne devrions pas nous fixer d'objectifs. Il faudra tout simplement jouer et à la fin, nous ferons le calcul.
Quelle est votre relation avec Cesc Fábregas, également un produit de La Masia ?
J'apprécie vraiment Cesc. Nous avons beaucoup de liens. Je pense que le Barça ne s’est pas bien comporté avec lui, car il est allé en Angleterre à 16 ans. Il a grandi à Arsenal, gagnant beaucoup de choses avec ce club. Et lorsque Barcelone est revenu à la charge, le club avait déjà les trois meilleurs milieux de terrain du monde (Xavi, Busquets et Iniesta). Il est revenu au club, mais a fini par rejoindre Chelsea. Il est maintenant ici à Monaco avec nous. C’est un exemple pour tout le monde.
On parle de Lautaro Martinez au Barça. Pensez-vous qu’il va quitter l’Inter?
J'aime beaucoup Lautaro. Il a joué avec moi l'année dernière et c’est joueur que j’apprécie énormément. Il est rapide et je le vois très loin dans sa carrière. Je vois qu'il est difficile pour l'Inter de le laisser partir. Mais je pense que le Barça devrait essayer de le faire signer. Mais ce sera compliqué, car l’Inter est dans une logique de bâtir une équipe pour tenter de prendre le titre à la Juventus.
Pourquoi les grands joueurs africains ont parfois des difficultés à convaincre quand ils jouent avec l'équipe nationale?
Il y a des choses qui vous limitent comme le terrain de jeu, l'organisation de l'équipe. Ce n'est pas facile. Si vous êtes habitué à l'Europe, il y a beaucoup de choses à prendre en compte. C’est notamment le ballon, la chaleur, le système
QUAND DES SENEGALAISES BRISENT LES TABOUS
L’arbitrage, jadis chasse gardée des hommes, peut se conjuguer désormais au féminin au Sénégal ; et les filles gambadent sur les pelouses derrière les hommes et les dames en «culottes courtes».
L’arbitrage, jadis chasse gardée des hommes, peut se conjuguer désormais au féminin au Sénégal ; et les filles gambadent sur les pelouses derrière les hommes et les dames en «culottes courtes». De Fatou Gaye à Florence Biagui, en passant par Ndèye Fatou Sèye, Fadouma Dia et Fatou Thioune, elles sont de plus en plus nombreuses sur les pelouses. Mais la place qu’elles sont en train de conquérir ne leur a été pas donnée sur un plateau d’argent. Au contraire ! Elles ont franchi le cap en brisant des barrières de discrimination, avec une grande force de caractère qui les a aidées à imposer le respect.
«lorsque je devais arbitrer la première finale de la Ligue professionnelle opposant la Linguère de Saint-Louis et le Casa Sports, en 2009, tout le monde disait que le président de la Commission centrale des arbitre avait pris des risques en me désignant. En plus, nous étions un quatuor féminin. Jusqu’à l’échauffement, le jour du match, certains ont continué à contester le choix», confie Fadouma Dia. Du temps a passé.
L’ancienne arbitre internationale a fait du chemin. Devenant même, depuis 2017, inspectrice et assesseure à la Confédération africaine de football (Caf). Le sexisme et la misogynie qu’elle a vécus lors de ce Linguère-Casa n’est plus qu’un mauvais souvenir qui la fait même sourire.
La discrimination, les stéréotypes n’ont pas trop duré. «A la fin du match, la Linguère a gagné (aux tirs au but, Ndlr). Le lendemain, tous les joueurs ont parlé de moi et la Radio télévision sénégalaise (RTS) a fait un portrait de moi. Feu Bocandé m’a aussi félicité», se rappelle t-elle. Aujourd’hui, après dix ans à courir sur les terrains, Fadouma Dia continue le combat pour une plus grande féminisation du monde du ballon rond. Elles sont désormais 150 femmes qui ont intégré le milieu soit par «amour», ou parce que «convaincues par d’autres», selon le président de la Commission centrale des arbitres, Amadou François Guèye qui cherchent ainsi à faire voler en éclat les barrières du milieu de l’arbitrage. Certaines sont même allées loin et se sont installées sur la scène continentale. L’une d’elles, Fatou Thioune, également sergent de l’Armée sénégalaise, rappelle : «J’ai arbitré mon premier match international en 2013, lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique féminine. C’était Maroc-Algérie.
Mon baptême du feu. Ce n’était pas facile, mais je me suis donnée à fond. J’ai montré aux gens que je sais faire ce qu’on m’a demandé. J’ai fait un bon match.» Les difficultés ne manquent pas par moment. Mais dans l’arbitrage féminin, on a compris que s’imposer sur un terrain de foot, c’est d’abord une question de personnalité.
Pour Fadouma Dia, c’est même «la principale astuce pour s’en sortir. L’arbitrage, c’est le domaine où la personnalité s’exprime à fond. Quand tu es arbitre, tu es le maitre du terrain. C’est à toi de t’imposer. La dernière décision te revient». L’exercice n’est pas facile. Face aux stéréotypes qui tombent des gradins, elles sont exposées et parfois atteintes dans leur personnalité. Du genre «Retourne à côté de ton mari et de tes enfants, ici ce n’est pas ta place». Ou encore «C’est une femme ! Elle ne peut connaître les lois du hors jeu !». «En tant que femmes, on est parfois exposées, mais ça ne peut pas nous décourager. C’est le métier qu’on a choisi. Quand on a du caractère, on arrive à faire fi de tout cela et imposer notre autorité. A faire les matchs correctement », explique Fatou Thioune.
Joueur de l’Asc Pikine, Chérif Diallo trouve que les femmes veillent toujours à prendre leurs distances dans un terrain. «Elles ne veulent pas se familiariser avec les hommes. Elles pensent que nous allons en profiter pour leur manquer de respect. C’est pourquoi elles sont rigoureuses et fortes sur un terrain». Refuser la familiarité, c’est un moyen d’élever des murs qui instaurent le respect. Entraineur adjoint de l’Us Ouakam, Demba Bâ s’habitue ainsi à voir des femmes diriger son équipe. Pour lui, il n’y a rien de plus normal. «En un moment, les femmes étaient rangées dans une catégorie à part. Hors du football. Mais il y a une évolution.
L’arbitrage est un métier. Si la femme n’a pas de caractère, elle ne peut l’exercer. Maintenant que le milieu leur est ouvert, on se rend compte qu’elles font un bon travail. Je n’ai aucun doute dessus», laisse-t-il entendre.
L’HONNEUR DU SIFFLET SENEGALAIS
L’arbitrage au féminin continue de faire son bonhomme de chemin. Aujourd’hui, toutes les compétitions sportives sont à l’arrêt à cause de la pandémie du Covid-19, mais chaque week-end, elles descendaient sur le terrain, désignées par la Commission centrale des arbitres (Cca) pour officier dans les différents terrains du Sénégal. De la Ligue 1 au National. «L’arbitrage féminin a évolué. Il fut un temps où cela s’arrêtait à Dakar et à Saint-Louis. Maintenant, dans toutes les régions, on compte des filles ou des femmes qui sont dans l’arbitrage et qui ont un très bon niveau. Dont des internationales qui viennent des régions de l’intérieur du pays. Il y a quelques années, c’était inimaginable», souligne le président de la Cca, Amadou François Guèye. Après avoir tenu le haut du pavé au niveau national, les arbitres sénégalaises se sont frayées un chemin au niveau international. On les retrouve dans les grandes compétitions.
Fadouma Dia, par exemple, a fait les Jeux africains en 2007 (Algérie), les Jeux olympiques de 2008 (Pékin), la Coupe d’Afrique en Guinée Equatoriale (2008), mais aussi le Mondial féminin U20 en 2012 (Japon), sans compter la Coupe d’Afrique des Nations féminine de football en 2010 (Afrique du Sud). Mieux, c’est elle qui a «sifflé» la finale Nigéria-Guinée Equatoriale lors de cette compétition.
Fatou Thioune affiche aussi une belle carte, entre les matchs de la Caf et de la Fifa. «L’arbitrage des femmes se passe très bien. La preuve, il n’y a pas une seule compétition africaine où nos femmes ne sont pas désignées. Ça prouve la bonne santé de l’arbitrage sénégalais, particulièrement chez les femmes», indique le président de la Cca. Les femmes font désormais partie intégrante de l’arbitrage sénégalais après avoir surmonté un tas d’obstacles. Et pour l’ancienne arbitre internationale Fadouma Dia, leur avancée est irrésistible : «J’ai une très grande satisfaction parce qu’au début, nous n’étions pas nombreuses. Et là, on a non seulement un nombre important d’arbitres femmes, mais je vois que la relève est bien assurée. Je leur demande juste de persévérer». Fatou Thioune, non plus, ne cache pas sa satisfaction à l’endroit de ses sœurs. «On a commencé à intégrer les filles dans les matchs des hommes et cela montre que nous sommes en train de faire un excellent travail. C’est une fierté», lance t-elle. C’est pour dire que les femmes font aussi l’histoire du football sénégalais. Même si les stéréotypes n’ont plus la peau dure.
Sept internationales sur 150
Au rayon des arbitres femmes, on en 150 femmes en activité au Sénégal. Dont 7 internationales (3 centrales et 4 assistantes). Le président de la Commission centrale des arbitres, Amadou François Guèye, souligne que ce nombre devrait s’améliorer encore. «Ce n’est pas définitif. Nous venons de terminer les examens et d’autres femmes vont se joindre à cette liste». Des arbitres dont la qualité s’améliore et qui commencent à intégrer le gotha international du sifflet. Une reconnaissance qui montre leur qualité indiscutable. Cela peut cependant s’améliorer, car «c’est la Caf et la Fifa qui gèrent le choix des arbitres pour les matchs internationaux. Mais, les femmes font beaucoup de matchs locaux dans tous les championnats». Aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue 2 et les championnats amateurs. Une arbitre comme Fadouma Dia s’est imposée sur le plan international et alignée toutes les compétitions, allant des Jeux africains à la Can, voire la Coupe du monde féminine de football.
LES ETATS-UNIS VONT-ILS REBATTRE LES CARTES DU MONDIAL 2022 ?
En estimant que l’attribution de la prochaine Coupe du monde au Qatar a été entachée d’irrégularités, la justice américaine met une nouvelle fois sous pression la Fédération internationale de football
A 84 ans, Sepp Blatter reste un redoutable communicant. Mercredi 15 avril, l’ex-président suisse de la Fédération internationale de football (FIFA) a suggéré, dans le magazine allemand Bild, que les Etats-Unis pourraient organiser la Coupe du monde 2022 à la place du Qatar, « au lieu [d’organiser] l’édition 2026 ». Le pays avait été battu dans les urnes (14 voix contre 8) par l’émirat lors du vote d’attribution du tournoi en décembre 2010.
La déclaration de M. Blatter survient alors que le département de la justice américaine (DoJ) a accusé, pour la première fois, des dirigeants de la FIFA d’avoir reçu des pots-de-vin pour voter en faveur de la Russie et du Qatar, pays hôtes des Mondiaux 2018 et 2022. Dans un acte d’accusation publié le 6 avril, le procureur fédéral de Brooklyn estime – sans préciser la provenance des fonds – que le Brésilien Ricardo Teixeira, le Paraguayen Nicolas Leoz et l’Argentin Julio Grondona ont été corrompus pour apporter leur suffrage à l’émirat. Le Qatar a démenti « fermement les allégations contenues dans ces documents ».
Par ailleurs, les autorités américaines accusent le Trinidadien Jack Warner d’avoir perçu 5 millions de dollars pour voter pour la Russie et évoquent un intermédiaire décrit comme« un proche conseiller du président de la FIFA », à savoir… Sepp Blatter. Ces nouveaux éléments semblent avoir poussé l’octogénaire à prendre la parole et mettre ainsi sous pression son successeur, Gianni Infantino, avec lequel il est en conflit ouvert, et la FIFA.
« Un rappel à l’ordre très sévère des Etats-Unis »
Cinq ans après le coup de filet anticorruption initié en mai 2015 par la justice américaine, à l’hôtel Baur du lac de Zurich, qui l’a conduit à abdiquer, M. Blatter ne prend pas à la légère ce « rappel à l’ordre très sévère des Etats-Unis ». « Le Qatar est devenu le protégé du président actuel de la FIFA, déclare-t-il au Monde. Gianni doit mal dormir en ce moment. »
Laisse-t-il entendre que la justice américaine pourrait, dans les mois à venir, contraindre la FIFA à remettre en cause l’attribution du Mondial 2022 pour faits de corruption ? M. Blatter se garde de rappeler que c’est lui qui a incité, en 2008, l’émir du Qatar à être candidat à l’attribution du tournoi. Comme s’il anticipait de futurs griefs émanant de New York, le Suisse se targue d’avoir « défendu les Etats-Unis jusqu’au bout, discuté avec Obama la veille du scrutin » et « toujours eu pour stratégie d’avoir un plan B ».
Selon l’un de ses anciens proches, l’ex-président de la FIFA aurait déjà évoqué devant les dirigeants de Coca-Cola, l’un des sponsors de la fédération, avant le Mondial brésilien de 2014, la possibilité de retirer au Qatar l’organisation du Mondial 2022, « de manière opportuniste » et sans avoir réellement cherché un plan B.
M. Blatter aurait aussi abordé cette question du remplacement de l’émirat lors de sa rencontre, en 2012, avec le magnat australo-américain Rupert Murdoch, propriétaire du groupe télévisuel Fox. « Je ne me rappelle pas le contenu de cet entretien avec M. Murdoch. Il aurait été trop tôt pour parler déjà de la Coupe du monde 2022 en 2012 mais… la mémoire », dit M. Blatter.
« J’espère de tout mon cœur que c’est le calme avant la tempête », confie, à propos de l’acte d’accusation du DoJ, l’homme d’affaires australien Jaimie Fuller, cofondateur du groupe de pression New FIFA Now. « Le DoJ a toujours eu les Mondiaux 2018 et 2022 dans sa ligne de mire et il a fallu du temps pour rassembler des éléments », ajoute un fin observateur de la FIFA.
La FIFA rappelle son « statut de victime »
En novembre 2014, les autorités américaines ont accueilli avec scepticisme les conclusions de l’enquête interne de la FIFA sur l’attribution controversée des deux Mondiaux. L’Allemand Hans-Joachim Eckert, coprésident du comité d’éthique de la fédération, avait estimé que des comportements « douteux » ne pouvaient pas être qualifiés de faits de corruption et n’étaient « pas de nature à compromettre l’intégrité du processus d’attribution » des Mondiaux 2018 et 2022.
M. Eckert avait réalisé une synthèse d’un rapport d’enquête fait par l’ex-procureur américain Michael Garcia, longtemps gardé secret, puis publié par la FIFA en 2017. En décembre 2014, M. Garcia avait claqué la porte de la FIFA, contestant « la lecture incomplète et erronée » faite de son rapport par M. Eckert.
« Dans son rapport, M. Garcia a dit qu’il n’y avait pas de preuves de malversations. Il avait l’appui des Etats-Unis, sa femme travaille à la CIA, donc s’il avait pu obtenir des choses, il les aurait mises dans son rapport, observe M. Blatter. Je ne doute pas qu’il a fait un travail en profondeur. »
Après la parution de l’acte d’accusation du DoJ, la FIFA a rappelé son « statut de victime » dans le cadre des procédures ouvertes par les autorités américaines. Après la tornade judiciaire de 2015, l’instance avait confié la défense de ses intérêts au cabinet d’avocats californien Quinn Emanuel. La mission de ce cabinet terminée, la FIFA est-elle plus vulnérable dans ce contexte sensible, comme le suggèrent plusieurs sources ?
Les annonces de la justice américaine interviennent alors que le procureur général suisse Michael Lauber est fragilisé. Ce dernier, qui était censé prêter main-forte aux Etats-Unis dans le cadre des procédures liées à la FIFA depuis 2015, a été dessaisi de ces enquêtes par le Tribunal pénal fédéral et sanctionné par l’Autorité de surveillance du parquet helvétique en raison de ses rencontres informelles, en 2016 et 2017, avec Gianni Infantino.
La justice française suit attentivement les nouveaux rebondissements de l’affaire aux Etats-Unis. En novembre 2019, au terme de plus de trois ans d’enquête préliminaire sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, le Parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour « corruption privée », « association de malfaiteurs », « trafic d’influence et recel de trafic d’influence ».
LE CIO ET «TOKYO 2020» DEFINISSENT UN NOUVEAU CADRE
Après le report des Jeux Olympiques et Paralympiques 2020, le CIO et Tokyo sont convenus d’un nouveau cadre qui régira les préparatifs des deux grands rendez-vous
Après le report des Jeux Olympiques et Paralympiques 2020, le CIO et Tokyo sont convenus d’un nouveau cadre qui régira les préparatifs des deux grands rendez-vous. Il s’articulera autour de la planification et l’établissement d’une nouvelle feuille de route mais aussi des ressources et priorités qui seront alignées en conséquence
L e comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo (Tokyo 2020) et le Comité International Olympique (CIO) se sont convenus d’un nouveau cadre qui régira les préparatifs des Jeux reportés en 2021 en raison de la crise sanitaire du Covid 19.
A l’issue de leur réunion tenu hier, jeudi 16 avril par conférence téléphonique, en présence du président de Tokyo 2020, Mori Yoshiro, et de son directeur général, Muto Toshiro, le président de la commission de coordination du CIO, John Coates et le directeur exécutif des Jeux Olympiques du CIO, Christophe Dubi, se sont convenus dans le volet de la gouvernance, des éléments de planification ainsi que du nouveau feuille de route.
Rappelant les principes, le communiqué du CIO précise que «les éléments clés de la planification pour 2021 devraient reproduire le plan de livraison des Jeux existant pour 2020».
En s'appuyant sur l'Agenda olympique 2020, le CIO, le Comité international paralympique (IPC) et toutes les parties prenantes des Mouvements olympique et paralympique, en collaboration avec les partenaires japonais, y compris le comité d'organisation de Tokyo 2020, étudieront toutes les possibilités d'optimiser et de rationaliser les niveaux de service des Jeux et de réduire les coûts engendrés par le report de la manifestation. Un certain nombre de mesures concernant l'impact potentiel de la COVID-19 seront intégrées dans le plan de livraison des Jeux pour 2021».
Pour le calendrier, le comité olympique informe que les détails de la planification des Jeux de Tokyo 2020 en 2021 sont examinés ce mois-ci en vue d’établir une nouvelle feuille de route pour les Jeux d’ici à mai 2020, afin d’aligner ensuite les ressources et les priorités en conséquence.
LES LUTTEURS SÉNÉGALAIS SUR LE MARCHÉ DU MMA
Les frontières de l’art martial national ont été repoussées en décembre dernier lorsque Oumar Kane, dit «Reug Reug», a étalé Sofiane Boukichou après une salve d’uppercuts
Le Temps |
Romuald Gadegbeku |
Publication 16/04/2020
Les arts martiaux mixtes (MMA) et l’UFC, leur organisation la plus en vue, attirent toujours plus dans l’octogone des combattants de tous pays et de toutes disciplines. Au Sénégal, ils séduisent les pratiquants d’une lutte ancestrale riche en traditions mais en perte de vitesse économique.
De Mbour à Pikine. Des plages de Dakar à sa banlieue, les gamins qui s’entraînent à la lutte sénégalaise rêvent désormais de l’autre côté de l’Atlantique. Les frontières de l’art martial national ont été repoussées en décembre dernier lorsque Oumar Kane, dit «Reug Reug», a étalé Sofiane Boukichou après une salve d’uppercuts. C’était à Dakar lors du Ares Fighting Championship, un gala d'arts martiaux mixtes (MMA) où Reug Reug, 27 ans, 1 m 96, 120 kilos, recyclait ses savoirs de lutteur appris à Thiaroye.
Le MMA est, à la différence de la lutte, une discipline qui mélange plusieurs techniques de combat. Et autorise coups de poing, pied, genou et coude, ainsi que les coups au sol, et les soumissions, le tout dans une cage en forme d’octogone. «Je suis un combattant, je veux me mesurer aux meilleurs. Avec la mondialisation, il faut s’ouvrir à toutes les disciplines, et le MMA, c’est le top, à tous points de vue», clame Oumar Kane. Depuis sa victoire, disponible en Mondovision sur l’UFC Fight Pass (le service de streaming de l’UFC), son nom provoque une frénésie labiale dans le milieu. Notamment aux Etats-Unis, qui se sont découvert un intérêt soudain pour les lutteurs sénégalais.
La réciproque est vraie. Fernand Lopez, organisateur de l’événement dakarois, l’a observé de près: «J’ai accueilli des combattants sénégalais lors de l’event, quasiment tous les lutteurs s’intéressent au MMA aujourd’hui, mais c’est un autre monde, il y a une différence de culture entre les deux sports…» Cette différence crée un fossé entre les générations: si la discipline passionne la jeunesse, les gardiens du temple du Comité national de gestion de la lutte (CNG) la voient d’un moins bon œil. Organisée sous forme de fédération, l’instance a pour objectif d’encadrer la pratique et de sauvegarder le patrimoine culturel qu’elle porte. «Le MMA n’existe pas en tant que discipline sportive au Sénégal, pose calmement Thierno Kâ, directeur de la communication de la fédération. Comme Reug Reug, beaucoup s’y essaient mais il y a peu de risques que le MMA supplante la lutte. Un sport où l’on peut frapper un adversaire à terre, ça ne m’intéresse pas.»
Un folklore devenu spectacle
«Il y a quarante ans, les lutteurs étaient bien plus techniques que ceux d’aujourd’hui», poursuit Thierno Kâ. C’est sa manière de dire que «c’était mieux avant». «Avant», c’était depuis le XIVe ou le XVe siècle une lutte sénégalaise comme art des terroirs. Les guerriers imprégnés de safara (eau bénite) avaient pour charge de protéger les anciens du village dans des combats précédés de prières, de sacrifices mystiques et de musique folklorique, où les trophées étaient une épouse, des victuailles parfois, et le plus souvent l’honneur d’avoir défendu sa terre. «Un sport identitaire», résume Dominique Chevé, chercheuse en anthropologie à l’Université d’Aix-Marseille, qui a écrit et dirigé des bouquins sur le sujet. «De par les tenues ou les techniques des lutteurs, on savait s’ils étaient wolofs, sérères ou diolas.»
Plus tard, dans les années 1920, la lutte devient un spectacle sportif, pour le plus grand bonheur des colons, et des poches de Maurice Jacquin, un producteur de cinéma qui met sur pied les combats devenus payants au cinéma El Malick à Dakar. Déjà, la violence fait fureur. On y popularise le Lamb, c’est-à-dire la lutte avec coups portés, qui coexiste avec l’école du Mbapatt (lutte sans frappe) traditionnel. Le premier remporte les suffrages auprès des fans et ancre le sport dans la modernité. Dans les années 1990, les promoteurs qui organisent les combats se multiplient. Pour juguler leur influence, le CNG est créé en 1994. La lutte devient «le sport national».
100 millions de francs CFA par combat
La décennie suivante verra l’arrivée de son immense star: Mouhamed Ndao, dit «Tyson», qui distribue les «pains» autant qu’il encaisse des cachets allant jusqu’à 100 millions de francs CFA (600 000 dollars) par combat. A cette époque, Orange est l’un des sponsors principaux des compétitions. Le statut social du lutteur est rehaussé, les politiques n’hésitent plus à s’afficher à leurs côtés. Les idoles naissent en même temps que leurs fidèles qui, dans les écuries de lutte, chassent le rêve de s’en sortir. «Si les rituels avant les combats persistaient, on observe dans les années 2000 que la lutte était rentrée quand même dans une logique commerciale et mainstream, analyse Dominique Chevé. Un exemple, lors des combats, le rap ou les musiques modernes concurrencent maintenant la musique traditionnelle.»
Comme «Tyson», les lutteurs qui réussissent aujourd’hui peuvent s’enrichir bien plus que leurs prédécesseurs, qui voyaient l’argent irriguer une multitude d’acteurs et se contentaient du reste. «Malgré l’engouement de la jeunesse, il y a toujours beaucoup d’appelés pour peu d’élus», prévient Dominique Chevé. En 2018, le CNG recensait 164 écuries de lutte, et près de 4000 lutteurs. Moins d’une dizaine atteignent le million de CFA (1500 euros) en une saison. «Les sponsors sont bien moins généreux que lors des années 2000, ils ont atteint leurs objectifs et sont partis», avance Thierno Kâ. En 2017, la lutte sénégalaise a connu une année blanche, sans grand combat, faute de sponsors. C’est sur cette terre fertile mais asséchée que le MMA croît à toute vitesse.
Lutte ou UFC, que choisir?
«Je vois depuis 2012, et mon arrivée au Sénégal, le potentiel énorme en termes de futurs professionnels ou de futurs champions. Le MMA rallie tout ça, et peut permettre de créer une économie qui nous permettrait d’être indépendants», argue Léa Buet, Franco-Sénégalaise, fondatrice d’Adjimé MMA Events, structure organisant des combats et souhaitant développer la pratique au pays. Face à un CNG peu enthousiaste, c’est au niveau privé que la discipline se développe. «Les lutteurs vont vers ce sport, sûrement parce qu’ils se disent qu’il y a plus de sous à se faire», souffle Thierno Kâ. Les plus jeunes y trouvent aussi de l’espoir d’y suivre les anciens lutteurs reconvertis – Bombardier, Wouly, Pathé Boye ou Reug Reug – dans un pays où le salaire moyen est inférieur à 150 euros.
Les nouvelles têtes d’affiche africaines de l’UFC (la plus importante organisation de MMA américaine), les Nigérians Israel Adesanya et Kamaru Usman, ou le Camerounais Francis Ngannou, alimentent cet espoir. Et Fernand Lopez de rappeler que les lutteurs sénégalais ont les atouts pour séduire les organisations américaines: «Ils sont en recherche dans la catégorie poids lourds et auront forcément un œil sur les lutteurs sénégalais qui, pour les plus connus, sont des lourds.» Au Sénégal, le manque d’infrastructures, la baisse des dotations ont mis la lutte en danger, offrant ses pratiquants au marché.
Ces dernières années, le sport a perdu de son attractivité économique comme de sa puissance folklorique. «L’objectif ultime demeure de faire de la lutte africaine un sport olympique», espère Thierno Kâ. L’olympisme pourrait lui permettre une renaissance. En attendant, entré dans la cage du MMA, le lutteur sénégalais a quitté son univers très codifié pour atteindre sa plénitude d’être libéral.
EL HADJ DIOUF S’ATTEND A UNE ANNEE BLANCHE
Invité dans Radio Foot International, El Hadj Ousseynou Diouf a parlé de la vie sans football au Sénégal ainsi que des mesures prises comme l’état d’urgence et le couvre-feu.
Invité dans Radio Foot International, El Hadj Ousseynou Diouf a parlé de la vie sans football au Sénégal ainsi que des mesures prises comme l’état d’urgence et le couvre-feu. Occasion saisie par la légende du football sénégalais pour parler d’un probable sacre de son ancienne équipe Liverpool mais aussi de Pape Diouf, celui qu’il appelait Mr Parfait
Il n’est pas envisageable de continuer les compétitions cette saison. C’est l’avis d’El Hadj Diouf invité aujourd’hui dans Radio Foot International. La solution serait donc d’arrêter le football partout et de déclarer une année blanche. « Pour moi, cela me semble impossible. Continuer le championnat après plusieurs semaines de rupture et revenir avec une bonne forme physique n’est pas évident. Il faut accepter cette situation, c’est le bon Dieu qui l’a voulu ainsi. Il faut se préparer à faire une année blanche comme il en existe parfois à l’école. Préparer un autre mercato et une autre saison » explique Diouf qui doute de la tenue d’une CAN en janvier 2021, d’autant plus que les 3e et 4e journées sont reportées. Cela va de même pour la Premier League où Liverpool attend son sacre depuis 30 ans. Pour El Hadj Diouf, d’autres clubs comme RC Lens sont proches de la montée (2e en Ligue 2). « Pour Liverpool qui a attendu très longtemps, il faut savoir que personne ne se bat pour lui empêcher de l’être. Seulement là, mathématiquement, personne n’est champion. Les gens se focalisent sur Liverpool mais moi je suis sur Lens qui a loupé 4 fois la montée (L1). C’est dur pour tout le monde mais ça doit être une saison blanche. Personne ne passe en classe supérieure. »
« On a un seul match à jouer : c’est de dégager le coronavirus »
L’ancien international sénégalais a également salué les actions des sportifs sénégalais qui font actuellement des dons à la population. La vie avec cette pandémie est basée selon lui sur le partage et à l’union des forces. « On a un seul match à jouer, on a une seule équipe et un seul but à marquer : c’est de dégager le coronavirus. C’est le monde du partage. On doit apprendre à vivre ensemble et partager. Il y’a plus important que le business et le football. Certes, le football nous manque. Mais il faudra vivre avec.
Se rapprocher de ses proches et de Dieu. On voyait des choses atroces dans le football. Là on ne parle plus de racisme, des supporters qui se lancent des projectiles… Là on se rend compte qu’il y’a des choses plus importantes ». Avant d’ajouter : « l’association des anciens joueurs a fait un don à la Fédération sénégalaise de football. Ma femme a fait des dons, est partie dans son quartier pour distribuer des masques et du savon. Je remercie les personnes qui m’ont contacté via ma fondation. Ici en Afrique, ce n’est pas comme en Europe, on vit au jour le jour, c’est difficile de confiner des gens qui n’ont rien à la maison. Mais il faut féliciter les Sénégalais, qui ont tous compris ce que nous vivions alors qu’ils n’avaient jamais connu l’état d’urgence »
« Je l’appelais Mr Parfait parce que… »
Le Golden Boy est revenu sur son témoignage envers Feu Pape Diouf décédé des suites de la contamination du virus. Un témoignage émouvant où il raconte les discours poignants de Mr Parfait. « Pape Diouf dans n’importe quel domaine où il entrait, il obtenait des résultats positifs. Il était journaliste sportif à la base puis l’agent, les affaires ont marché. La politique aussi parce que même s’il ne voulait pas en parler, aujourd’hui je peux témoigner que Pape Diouf a aidé des personnes à devenir Président de la République en France et on parlait de la Mairie de Marseille. Il avait les mots pour chaque situation.
Me concernant, j’avais pris une décision, celle de ne jamais jouer pour l’équipe nationale du Sénégal parce que j’ai été viré à l’age de 15 ans et donc je refusais de porter ce maillot. Et quand Pape Diouf est venu me voir à l’époque j’étais à Rennes, il a su trouvé les bons mots pour me faire revenir sur ma décision en me disant que la meilleure chose qui peut m’arriver dans ma carrière est de jouer pour le Sénégal et c’est la meilleure chose qui m’est arrivé. » Encore un témoignage qui démontre la belle complicité qu’avaient les joueurs de la génération 2002 avec Pape Diouf.
UN FREIN AU RECRUTEMENT DE KALIDOU KOULIBALY
Si Thiago Silva venait à accepter cette prolongation de contrat, cela va constituer une menace quant à l’arrivée de Kalidou Koulibaly dont le club francilien voudrait s’attacher les services.
Lamine Mandiang DIEDHIOU avec le10sport |
Publication 16/04/2020
Selon des informations du site français le10sport, le PSG a transmis une proposition à son défenseur et capitaine, Thiago Silva, dont le contrat arrive à expiration au mois de juin. S’il venait à accepter cette prolongation de contrat, cela va constituer une menace quant à l’arrivée de Kalidou Koulibaly dont le club francilien voudrait s’attacher les services.
Alors que le monde du football est dans l’impasse avec la propagation du Coronavirus qui a stoppé toutes les compétitions sportives, les clubs ne s’abstiennent toutefois pas à penser à l’avenir. L’heure est aux rumeurs et autres supputations sur le prochain mercato estival qui risque d’ailleurs d’être grandement perturbé par le Covid-19. Malgré tout, les offres ne manquent pas et un international sénégalais est plus que jamais courtisé par de grosses écuries d’Europe.
Où finira Kalidou Koulibaly ? Courtisé un peu partout en Europe, le meilleur défenseur de Serie A lors de la saison dernière devrait vraisemblablement ne pas rester du côté du San Paolo l’été prochain. Real Madrid, Manchester United, Manchester City, Paris SG sont entre autres les clubs qui courtisent le capitaine de l’équipe nationale du Sénégal. Mais parmi tous ces clubs, le PSG semble avoir une longueur d’avance sur les autres.
Le club de la capitale française, notamment son directeur sportif Leonardo, aurait fait du Sénégalais sa piste prioritaire pour succéder au défenseur brésilien même si les solutions ne manquent au sein du club (Marquinhos, Thiago Silva, Kimpembe, Abdoul Diallo, Thilo Kehrer). Un de ses solutions pourrait d’ailleurs être un facteur bloquant à la venue de Kalidou Koulibaly.
En effet, selon une information exclusive du site français le10sport.com, le PSG a dégainé une offre à l’attention du clan Thiago Silva. Une proposition dans laquelle on retrouve une année de contrat supplémentaire permettant au Brésilien de poursuivre avec Paris jusqu’en juin 2021. De son côté, O Monstro aimerait avoir deux ans de plus et non une seule année. Les négociations devraient donc se poursuivre mais cette offre parisienne montre bien un changement et une prise de position forte : Un avenir est possible pour Thiago Silva à Paris.
Le prix du transfert de KK poserait problème au PSG
Si jamais les deux parties ne parvenaient à trouver d’accord, Leonardo a identifié plusieurs profils susceptibles de convenir au PSG pour le poste de défenseur central. A Naples, Kalidou Koulibaly plaît énormément. Mais le prix d’un transfert du Sénégalais, et sa frilosité à l’égard du projet parisien, ne permettent pas d’être optimiste pour cette piste.
Positionné sur Gabriel (LOSC), Paris est désormais loin d’Everton, qui tient la corde (avec Arsenal et Leicester). Samuel Umtiti, en pleine interrogation au Barça, fait partie des profils surveillés par Paris mais la relation entre les deux clubs n’est pas évidente depuis le transfert de Neymar. Des dossiers compliqués qui incitent Leonardo à envisager une prolongation de Thiago Silva. De plus, en interne, des garçons comme Neymar et Marquinhos poussent ouvertement pour leur compatriote. Et quand des tauliers du vestiaire montent au créneau, généralement, les dirigeants sont à l’écoute…