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28 avril 2024
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ATTIRER LES INVESTISSEURS AMÉRICAINS
Forum de Saint-Louis - Ouvrir une porte d'entrée, au Sénégal, pour le secteur privé américain - L'investisseur cherche avant tout un partenaire local - Entretien avec René Lake
Le patron de RSL Strategies, Rene Lake, est convaincu que l'investisseur américain n'est pas toujours ce partenaire arrogant qui vient pour imposer ses idées.
Au contraire, ce qu'il faut comprendre selon Lake, c'est que ce dernier a besoin de la validation locale qui est le gage de la viabilité de son projet.
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PAR L’ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP
CE VIEIL HOMME, NOTRE ENFANT…
Wade a desservi Karim, renforcé la cote de popularité de Macky tout en donnant de lui-même une image négative. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre la libération de son fils
Boubacar Boris Diop, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 24/03/2015
Des analystes pourtant peu suspects de passion partisane continuent à regretter que la Crei n’ait été apparemment réactivée que pour juger Karim Wade. Même si on peut leur reprocher de tenir pour quantité négligeable ses co-inculpés ou d’oublier trop vite les nombreux dossiers déjà instruits, leur trouble mérite la plus grande attention. Il nous rappelle qu’au Senegal l’autorité publique n’a jamais vraiment su quelle attitude adopter à l’égard des auteurs de crimes économiques. C’est peu de dire que ces derniers, du fait de leur forte capacité de redistribution, sont plus souvent admirés que stigmatisés.
Il se raconte du reste, sous forme de blague populaire, qu’à des détenus ordinaires se plaignant des faveurs accordées à ces prisonniers de luxe, un régisseur aurait répliqué, excédé : «Ecoutez, ce n’est pas pareil, vous, vous êtes des voleurs alors qu’eux ont détourné !» Cette complaisance à l’égard de ceux qui dilapident nos maigres ressources s’explique-t-elle par le fait que le même personnel politique se partage le pouvoir depuis l’Indépendance ? L’hypothèse peut être avancée sans risque.
Le plus fascinant, c’est que Me Abdoulaye Wade, alias le «pape du Sopi», a été élu, après une exceptionnelle mobilisation populaire, pour briser ce cercle vicieux de la gabegie et de l’impunité. Quel Sénégalais peut s’en souvenir aujourd’hui sans un formidable éclat de rire ? Sous son règne, le système est devenu complètement fou ! Dès ses premières heures au Palais, il déclare à Idrissa Seck, qui l’enregistre en secret– drôle de gens, n’est-ce pas ?- : «Nos problèmes d’argent sont désormais derrière nous», avant d’ajouter cette phrase hallucinante : «Même les gangsters savent s’en tenir a un strict code d’honneur quand vient l’heure de se partager le butin.»
Il n’est dès lors pas étonnant qu’au cours de ses deux mandats à la tête du pays, on ait eu l’impression d’un gigantesque foutoir financier. Bien des cadres ayant travaillé avec Me Wade, en particulier ceux qui venaient de la Gauche, n’étaient pas des corrompus, loin s’en faut. Mais ceux qui l’étaient ne se sont pas du tout gênés. Les affaires en tous genres– terrains, trafic de devises voire de drogue– ont sans cesse défrayé la chronique et des milliers de gens qui tiraient le diable par la queue, ont amassé en peu de temps une colossale fortune.
Dans un petit pays à l’élite aussi «compacte», tout finit par se savoir, même, et peut-être surtout, ce que les medias choisissent, pour diverses raisons, de taire. Et– ne soyons donc pas si oublieux– Karim Meissa Wade, à la tête de moult ministères stratégiques, était au centre de tout. La justice lui demande depuis juillet 2014 de justifier l’accroissement phénoménal de sa fortune à l’époque où son père était chef de l’Etat. Il n’en a pas été capable et cela lui a valu une peine ferme de six ans et une amende de 138 milliards de francs Cfa.
On peut certes entendre les critiques des ONG des Droits de l’homme qui voient dans la Crei une juridiction d’exception violant les normes du droit international mais on a aussi eu le sentiment que pour ses avocats leur client, lâché par certains de ses prête-noms et complices, confondu sur des points importants, était devenu indéfendable. On les a donc davantage entendus en conférence de presse qu’à la barre du tribunal qu’ils ont du reste finalement boycotté. Il est d’ailleurs difficile de savoir à quoi ont bien pu servir les avocats étrangers supposés plaider en faveur de Karim Wade.
Malgré le gros cafouillage sur le compte de Singapour– un point, il faut le souligner, non pris en compte par le juge Henri-Grégoire Diop–, personne n’a été surpris par le verdict du 23 mars. Il n’y a pas lieu de se réjouir qu’une personne encore dans la force de l’âge soit obligée de rester quatre années en prison mais des dizaines de milliers d’autres Sénégalais purgent la même peine sans que cela n’émeuve personne.
L’avertissement vaut pour tous nos futurs chefs d’Etat. Ce qui arrive à Karim Wade doit leur faire comprendre qu’il est inadmissible et dangereux de détourner les suffrages populaires au profit de sa famille.
L’ex-président Wade, naguère tout-puissant, n’a rien pu faire pour sauver son fils. Il n’a même pas pu trouver un hôtel pour y organiser ce que le politologue Mbaye Thiam a appelé sur Sud FM «la dévolution paternelle du parti». Cela en dit long sur la brutalité de la chute de Wade. Il s’était pourtant montré si agressif à maintes reprises que le pays a eu de sérieuses craintes pour la sécurité des biens et des personnes le jour du verdict. A l’arrivée il y a eu plus de peur que de mal.
Me Wade, conscient de son faible pouvoir de nuisance ces temps-ci, s’y était sûrement attendu et c’est sans doute pour cela qu’il a fait de son fils le candidat du PDS à la présidentielle de 2017. Le projet, c’est de lui faire porter les habits de lumière du prisonnier politique, si populaire que le régime n’aura d’autre choix que de ne pas le maintenir en détention. Est-ce bien sérieux ? En vérité, cela s’appelle raisonner la tête à l’envers.
Tout d’abord, Karim Wade, qui n’a jamais remporté le moindre scrutin, est un binational. On le voit mal renoncer à son passeport français pour briguer les suffrages des électeurs sénégalais. Et au fait, dans quelle langue leur demanderait-il de voter pour lui ? C’est un point central que tout le monde semble avoir oublié. Sauf, probablement, l’intéressé lui-même et son père. Me Wade, qui a affronté tous les présidents, de Senghor à Macky Sall, sait bien ce qu’élection veut dire dans notre pays. Il serait étonnant qu’il entretienne au fond de lui-même la moindre illusion quant aux chances de son fils pour l’élection de 2017.
Il sait bien, pour le dire familièrement, que les carottes sont cuites.
Wade aura en effet tout essayé mais les appels du pied à l’armée n’ont pas eu plus d’écho que sa menace insolite de prendre le maquis. Et pour faire monter la tension, il ne s’est interdit aucune grossièreté à propos de la famille Sall. Ce faisant, il a desservi Karim Wade, renforcé la cote de popularité de Macky Sall tout en donnant de lui-même une image encore plus négative qu’à l’ordinaire. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre une cause, la dernière d’un vieux combattant, qui lui tient tant à cœur : la libération de son fils.
Une fin de parcours aussi douloureuse– il est des moments où le vieil homme suscite en effet une vague compassion– rappelle, toutes proportions gardées, celle d’Alboury Ndiaye. La tradition rapporte qu’au soir de sa vie, affamé et au bord de l’épuisement, le Bourba Djoloff fut obligé de voler une écuelle de lait dans l’arrière-cour d’une maison de Dosso, dans l’actuel Niger. Surpris par la propriétaire, il n’eut d’autre choix que de nier avec véhémence. En vain : un enfant l’avait vu en secret, qui témoigna contre lui. Il aurait alors déclaré à son griot : « J’ai été tout-puissant au Djoloff et voilà à quoi je suis réduit. Tout est perdu et je sais que ma fin est proche.»
Alboury Ndiaye, immortalisé entre autres par le dramaturge Cheik Aliou Ndao, a été peut-être le moins ambigu, le moins controversé de nos héros nationaux mais un cruel destin avait pris avantage sur le guerrier errant, panafricaniste avant la lettre. Du célèbre politicien libéral aussi, on peut dire, mais hélas pour de moins glorieuses raisons, que tout est perdu aujourd’hui, même l’honneur.
Il ne lui reste plus qu’à solliciter la clémence de celui dont il a dit tout récemment que jamais il ne serait au-dessus de Karim Wade. Peut-être s’exprimait-il ainsi en surestimant ses capacités à infléchir le cours de la justice. En homme qui a toujours cru au seul rapport de force, il est bien conscient d’être à la merci du régime de Sall. La surenchère verbale va rester de mise pendant quelque temps pour sauver les apparences mais il est très probable qu’il va bientôt jouer, en coulisses, la seule carte qui lui reste raisonnablement : solliciter la grâce présidentielle. Et si Macky Sall venait à céder aux pressions, l’on n’entendra probablement plus parler ni de l’homme Karim Wade ni encore moins du candidat sans peur et sans reproche. On peut supposer qu’il sera aussi oublié des Sénégalais que l’est à l’heure actuelle sa sœur. Le président pourrait être tenté de se montrer magnanime après avoir su se montrer ferme.
Qu’adviendrait-il des Bibo Bourgi et autres Mamadou Pouye, condamnées en même temps que Karim ? La question n’est pas simple car une libération générale ferait désordre dans l’opinion.
Quoi qu’il arrive, gardons-nous de jeter trop vite la pierre à Me Abdoulaye Wade. Ce quasi centenaire au regard perdu, si tragiquement solitaire, c’est nous-mêmes qui l’avons librement enfanté dans l’allégresse générale il y a une quinzaine d’années. Au-delà du sort personnel de son fils, c’est de cela que nous devrons nous souvenir demain et après-demain.
Enlevés le 3 mai dernier à Kaïlou (Ziguinchor) par une faction du mouvement indépendantiste MFDC et emmenés au plus profond de la forêt casamançaise, les démineurs otages font part, pour la première fois, de leurs conditions de détention et exposent leur vœu ardent de rejoindre «le plus tôt possible» leurs familles respectives. Dans la forêt, ils pratiquent la chasse et la pêche. Le journaliste et Reporter d'Image Christian Thiam de SenePlus.Com s'est entretenu avec les otages et plusieurs chefs militaires du MFDC dont César Atoute Badiate. Dans les toutes premières minutes de la vidéo, César Atoute Badiate s'exprime en diola mais les réactions des otages sont toutes en français.
Le voyage est long pour accéder au cantonnement militaire. Après plusieurs heures de conduite, il faut encore plusieurs kilomètres à pied pour accéder à la zone d’influence de César Atoute Badiate au fin fond de la forêt de Casamance. Un fief qui se «trouve bel et bien en territoire sénégalais», comme nous le précise le reporter de SenePlus.Com Christian Thiam qui a effectué ce voyage avec Jean Michel Mathiam un employé de la société sud-africaine Mechem pour qui travaillaient les otages.
Au plus profond de cette forêt, ils sont faits otages depuis le 3 mai 2013, loin de leurs familles, de leurs proches et de leur environnement social habituel. Cet enlèvement porte la signature d'une des factions séparatistes du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC) dirigé par César Atoute Badiate.
Depuis que la vie de ces démineurs a basculé, personne ne les avait vu, ni entendu s'exprimer publiquement.
Assis sur des bancs en plein milieu de la forêt, les otages de César Atoute Badiate semblent en bonne forme physique. Pour la première fois, ils ont eu l’occasion de faire part de leurs conditions de vie et leur vœu ardent de retrouver leurs familles respectives.
Tout s’est passé sous l’œil vigilant du chef d’Etat-major du maquis César Atoute Badiate. C’est lui en premier qui prend la parole et s’exprime dans sa langue maternelle, le joola. Fixant droit la caméra, par moments, il expliqué les circonstances de sa rencontre avec Christian Thiam ainsi que l’objet de la visite de ce dernier dans le maquis.
A la suite, du général maquisard, c’est Charles Coly un des otages qui prend la parole. Serein, il confesse que depuis leur enlèvement, ses compagnons et lui n’ont été victimes d’aucune forme de maltraitance, ni de terreur de la part de leurs ravisseurs. En d’autres termes, ils ont été bien traités. Charles parle même de liberté de circuler dans les environs immédiats alors même qu’ils sont retenus comme otages.
«On est libre ici, on se déplace comme on veut»
«Depuis que nous avons été arrêtés, nous n’avons eu aucun problème. On a un peu marché, et cela c’est normal », a-t-il dit. Poursuivant son propos, Charles explique également que même la nourriture n’a jamais été un problème pour eux. «Nous allons à la pêche et à la chasse. On se déplace comme on veut », a-t-il souligné en tentant de se débarrasser des insectes de la brousse qui bourdonnent dans ses oreilles. Personne dans le maquis n’a jamais pointé une arme sur un otage pour lui ordonner d’exécuter une action, assure Charles.
En revanche, ce qui reste pénible et insupportable pour eux, c’est la séparation d’avec leurs familles respectives. «Le seul problème que nous avons, dit-il, c’est qu’on n’a pas nos familles». Doucouré, qui semble le plus jeune des otages qui ont fait face à la caméra, ne semble pas apprécier le propos très apaisants tenu par son collègue Charles.
Et il a tenu à marquer son désaccord, en prenant la parole : «On tient ici des discours pour dire que tout va bien… Mais on sera mieux chez nous», rétorque Doucouré, très ému avec une voix grinçante et empreinte d’émotion. «C’est bien beau de dire oui on n’a pas de problème. Mais nous, nous voulons rentrer chez nous le plus rapidement possible», a poursuivi l’otage.
«C’est très dur de vivre ici »
Gilbert Tendeng corroborant les propos de Charles, se dit persuadé qu’ils n’auront pas de problème. Seulement, reconnait-il «c’est dur de vive ici». Gilbert Tendeng se préoccupe du sort qui leur sera réservé après leur libération du point de vue professionnel. En effet, il craint qu’après leur libération, leurs familles respectives les déconseillent de continuer à travailler comme démineurs pour la société sud-africaine Mechem, parce que cette activité sera perçue comme une activité bien trop risquée.
Pour rappel, ils étaient douze démineurs travaillant pour la société sud-africaine Mechem, à être enlevés par la faction séparatiste du MFDC de César Atoute Badiate. Ils exécutaient tranquillement leur tâche ce 3 mai au soir dans le village de Kaïlou, (département de Ziguinchor), quand les rebelles ont fait irruption et les ont kidnappés.
Le général Badiate qui a commandité ce rapt estime que le gouvernement du Sénégal n’a pas respecter son engagement à arrêter le déminage dans les zones que le chef rebelle considère comme zone contrôlée par le mouvement rebelle.
Le 28 mai 3 femmes faisant partie des 12 démineurs ont été libérées pour des raisons humanitaires après une médiation des autorités de Bissau, de la Croix Rouge, le groupe de réflexion pour la recherche de la paix en Casamance, entre autres acteurs.
Mais auparavant le chef de l’Etat, Macky Sall avait commis, ce que plusieurs observateurs de la vie politique sénégalais avaient considéré comme "une maladresse" en affirmant dans une série d’entretien accordé à l’AFP que les « otages seront libérés », et que ce n’était «pas un problème». Ainsi, le président Sall en minimisant cet enlèvement a peut-être donné l'occasion aux ravisseurs de faire monter les enchères, ajoutent des analystes interrogés par SenePlus.Com.
Depuis 1982 la Casamance, sud Sénégal, fait face à une rébellion indépendantiste qui entrave le développement économique de cette région dû à l’insécurité : braquages, enlèvements, et autres assassinats.
TRADUCTION DES PROPOS DE CÉSAR ATOUTE BADIATE, AU DÉBUT DE LA VIDÉO
"Charles, bonjour à toi et à tes amis. Comme vous le savez, d’habitude nous effectuons des voyages. Et Dieu a fait qu’au cours de notre dernier voyage, avant hier, nous avons eu l’occasion de rencontrer ce monsieur qui voulait voir dans quelles conditions vous vivez.
Il faut dire que cela fait un moment qu'il souhaitait vous rencontrer mais nous avions estimé que n’aviez pas un assez bon moral pour que nous puissions donner une suite favorable à cette demande. Nous avions donc préféré reporter cette rencontre.
Mais comme maintenant vous êtes un peu plus habitués aux conditions de vie ici, j'ai pensé que cette fois-ci, il n'y avait aucun obstacle à ce que vous le rencontriez aujourd'hui. "
SENEGAL-RUSSIE : VERS UN NOUVEAU DEPART POUR LA COOPERATION BILATERALE
Moscou a attiré l'attention sur les intentions du nouveau dirigeant sénégalais de mener des réformes, notamment celles qui concernent les relations avec les principaux partenaires étrangers.
Les Sénégalais ont élu, le 24 mars, un nouveau président qui incarne pour eux l'espoir d'une politique juste, d'un changement significatif. Pour le peuple du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye représente une nouvelle page de l'histoire du pays. La communauté internationale a également réagi à l'élection du nouveau président sénégalais. Pour certains, la politique de Faye signifie l'abandon de relations traditionnelles confortables ; pour d'autres, il s'agit d'une occasion de promouvoir la coopération.
La Fédération de Russie a une vision positive du développement futur des relations avec le Sénégal. Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères russe, s'est déclarée convaincue que sous la direction de M. Faye, les relations entre Moscou et Dakar atteindront un nouveau niveau.
« Nous sommes convaincus qu'avec le nouveau président, la coopération mutuellement bénéfique entre la Russie et le Sénégal continuera à se développer progressivement et à atteindre un nouveau niveau », a déclaré Mme Zakharova. La diplomate a souligné que la Russie entretient des relations traditionnellement amicales avec le Sénégal. À la fin de l'année dernière, le Sénégal s'est classé au premier rang des pays d'Afrique subsaharienne pour ce qui est du chiffre d'affaires commercial avec la Russie, qui a atteint près de 1,5 milliard de dollars.
« Nous respectons le choix souverain du peuple sénégalais. Il est évident que les Sénégalais placent en ce dirigeant leurs espoirs d'un avenir meilleur, de changements positifs dans les domaines politique, socio-économique et humanitaire », a poursuivi la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères russe.
Moscou a attiré l'attention sur les intentions du nouveau dirigeant sénégalais de mener des réformes, notamment celles qui concernent les relations avec les principaux partenaires étrangers, y compris les pays de l'UE. « Les tendances au changement radical gagnent du terrain en Afrique. Les Africains prennent leur destin en main avec plus d'assurance, ils abandonnent le passé post-colonial, ils déclarent avec confiance que leur avenir est celui de pays souverains et indépendants, de pays libres, et de telles aspirations méritent tout le soutien possible », a déclaré Maria Zakharova.
Il convient de noter que Bassirou Diomaye Faye a déjà commencé à concrétiser ses promesses électorales. Lors d'une rencontre avec le président du Conseil européen à Dakar, le président sénégalais a fait part de son intention de réviser les accords de pêche, ainsi que les contrats pétroliers et gaziers avec l'UE.
Selon le président russe Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique, les relations entre la Russie et le Sénégal ont un grand avenir. Les deux pays peuvent obtenir des succès significatifs dans le domaine commercial, ainsi que dans l'exploitation minière, l'extraction d'hydrocarbures, l'agriculture, la pêche et la science.
LES INQUIETUDES DU NOUVEAU PRESIDENT, BASSIROU DIOMAYE FAYE
Il avait annoncé après son investiture, devoir renégocier tous les contrats de pêche et de l’exploitation pétrolière signés par son prédécesseur Macky Sall.
Ce 22 avril 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, investi le 2 Avril, a reçu en audience Charles Michel, président du Conseil européen. Cette première rencontre a été marquée par un échange sur la nouvelle collaboration entre le Sénégal et l’Europe.
Le président du Sénégal a réitéré son souhait de « réviser » le partenariat entre Dakar et ses partenaires. « La coopération est dense et multiforme ; mais ensemble, nous voulons un partenariat repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel », a exprimé Bassirou Diomaye Faye au cours de sa prise de parole.
La nouvelle forme de partenariat souhaitée par le président de la République doit être adaptée aux nouvelles réalités. « Un partenariat adapté aux mutations et capable de soutenir la dynamique novatrice que nous voulons insuffler à nos relations », a-t-il martelé.
Il sied de rappeler que le président Bassirou Diomaye Faye avait annoncé après son investiture, devoir renégocier tous les contrats de pêche et de l’exploitation pétrolière signés par son prédécesseur Macky Sall. Cette promesse a été largement saluée par le peuple sénégalais qui vit de cette activité ruinée par la surexploitation des compagnies étrangères.
Il convient d’évoquer à titre d'exemple, le cas des pêcheurs qui lançaient des cris d’alarmes pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale du risque de la pauvreté qu’ils encourent et de la détérioration des conditions de vie, tandis que d’autres entreprises profitent de la richesse du pays.
« Notre avenir est devenue incertaine, dans le passé lorsque nous partions en mer le soir, le lendemain nous revenons avec une cargaison importante des poissons, aujourd’hui nous passons autant des jours dans l’eau pour une récolte insignifiante. Le nouveau gouvernement doit vite réagir pour arrêter les mains étrangères qui exploitent notre unique source de revenue », s’inquiète Aboubacar Sissoko, pêcheur du port de Dakar.
Le Sénégal tente de concrétiser la promesse faite à la population de la réévaluation des accords de pêche avec les pays occidentaux, étant donné que les ressources halieutiques, qui font vivre plusieurs familles sénégalaises, s’amenuisent.
En outre, le chef d’Etat a souligné la nécessité de développer le secteur des ressources primaires pour assurer la sécurité alimentaire et tendre vers l’autosuffisance. Pour lui, les priorités de son gouvernement « s’articulent autour d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire – agriculture, élevage et pêche – mais aussi le renforcement des infrastructures économiques, telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier ».
Il est important que le gouvernement sénégalais réponde aux attentes de la population et prenne des mesures concrètes pour restaurer la souveraineté économique du Sénégal en entamant une révision des contrats avec l'Union européenne.
Par Oumar Diallo
par Jean-Hervé Jézéquel
UN SÉISME SÉNÉGALAIS, DES RÉPILIQUES OUEST-AFRICAINES
Dans cette région polarisée, l’élection de Diomaye ouvre la perspective d’une troisième voie. La région en quête de nouveaux modèles suivra la manière dont ce pouvoir saura ou non incarner un changement désiré partout ailleurs
Il y a encore quelques semaines l’Afrique de l’Ouest, en particulier les pays de la zone francophone, semblait engluée dans l’opposition entre deux styles de régime politique. D’un côté, des systèmes à façade démocratique dirigés par des élites vieillissantes ayant capturé durablement le pouvoir et souvent incapables de répondre au profond désir de changement des nouvelles générations. De l’autre côté, des régimes militaires imposés à l’issue de putschs peu sanglants ayant largement – mais pas entièrement – balayées les anciennes élites dirigeantes. Ces nouveaux dirigeants militaires ont suscité un vent d‘espoir assez inédit auprès d’une partie des populations, leur bilan est pourtant jusqu’ici assez maigre. L’aura dont ils bénéficient pourrait s‘effriter d’autant que ces pouvoirs s’engagent volontiers dans une répression brutale de toute opposition.
Deux impasses, une troisième voie
Le fossé entre ces deux types de régime, démocraties usées d’un côté et autoritarismes militaires de l’autre, s’est élargi ces derniers mois. En aout 2023, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a brandi la menace d‘une intervention armée pour faire entendre raison aux putschistes qui venaient de renverser le président Mohamed Bazoum à Niamey. La Cedeao n’a finalement pas osé traduire ses menaces en actes mais, en réaction, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont créé en septembre, leur propre union des « régimes kaki », l’Alliance des États du Sahel (AES). En janvier 2024, ils ont unilatéralement et simultanément annoncé leur retrait « sans délai » de la Cedeao.
Dans cette région polarisée, où les systèmes politiques oscillent entre Charybde et Scylla, l’élection du président Bassirou Diomaye Faye au Sénégal ouvre la perspective presque inespérée d’une troisième voie. Après avoir frôlé un ultime et dangereux déraillement en janvier, la démocratie sénégalaise a non seulement résisté, mais également démontré qu’un processus électoral libre, aux résultats que nul ne songe aujourd’hui contester, peut répondre à la profonde aspiration au changement.
Lors de l’investiture du président Diomaye Faye, le 2 avril 2024, la salle a certes applaudi les représentants des régimes militaires et largement boudé les représentants des autres pays ouest-africains. Il ne faut pourtant pas s’y tromper : l’élection de Diomaye Faye renvoie dos à dos les deux impasses que sont les démocraties usées et les autoritarismes militaires. Elle indique une troisième voie dans laquelle une démocratie peut incarner le changement à condition de s’appuyer sur une mobilisation forte des citoyens sur l’espace civique, des institutions politiques consolidées et surtout un processus électoral véritablement libre et transparent.
Tout reste encore à faire
Évidemment, cette troisième voie n’est encore qu’un espoir. Pouvoir rajeuni ne rime pas forcément avec progressisme systémique comme l’atteste la composition d‘un gouvernement sénégalais qui compte fort peu de femmes. Le chemin du changement est également semé d’embûches et l’échec reste possible. Après avoir fait d’aussi nombreuses promesses à la jeunesse, le désenchantement serait alors terrible. Tout reste encore à faire pour le nouveau président, son premier ministre et leur premier gouvernement. Les sénégalais auront sans nul doute les yeux braqués sur eux.
Au-delà, c’est toute la région en quête de nouveaux modèles qui suivra la manière dont ce pouvoir issu des urnes saura ou non incarner un changement désiré partout ailleurs. Les dossiers de dimension nationale ou régionale sont nombreux sur le bureau du nouveau président : lutte effective contre la corruption, partage des ressources et rénovation du lien avec les citoyens, sortie du franc CFA et adoption d‘une nouvelle monnaie, recomposition des partenariats, etc. Il y aura, à n’en pas douter, des moments difficiles et des choix tendus.
La gestion délicate de la crise provoquée par le retrait des pays de l’AES de la Cedeao est l’un des premiers grands dossiers sur lequel la diplomatie sénégalaise est attendue. Le président Diomaye Faye a déjà annoncé son ambition de jouer les médiateurs pour ramener les trois pays sahéliens dans le giron de la Cedeao. Une organisation régionale qu’il faudra sans doute également réformer pour qu’elle fonctionne et reflète mieux les aspirations des citoyens ouest-africains. Après plusieurs mois de confrontation entre la Cédéao et l’AES, c’est un positionnement habile qui, s’il réussit, donnera toute son importance à la diplomatie sénégalaise à un moment clé de l’histoire de la sous-région.
Des gagnants et des perdants
Dans les mois à venir, les partenaires internationaux du Sénégal ne devront pas se tromper non plus : le changement n’est pas simple, il aura ses gagnants et ses perdants. Il s’accompagnera d’une bonne dose d’incertitudes. De trop nombreux partenaires ont privilégié ces dernières années l’impératif de sécurité et de stabilité dans une région en soif de renouvellement. Cela les a souvent conduits à préserver des ordres politiques pourtant honnis et, dès lors, à subir une grande partie du discrédit qui frappait ces régimes. La perspective d’une troisième voie devrait aussi inspirer ces partenaires internationaux à adopter de nouvelles approches au Sénégal et dans le reste de la région, des approches qui ne conçoivent plus le Sahel et plus largement l’Afrique de l’Ouest comme une litanie de risques, mais comme une série d’opportunités.
Même si le futur de la sous-région reste incertain, la bouffée d’espoir offerte par la démocratie sénégalaise reste particulièrement bienvenue. Dans la région, les occasions de se réjouir des dynamiques politiques ont été plutôt rares ces dernières années.
Jean-Hervé Jézéquel est directeur du projet Sahel à l’International Crisis Group (ICG).
KHADY DIENE GAYE RÉAFFIRME L’ENGAGEMENT DE L’ETAT À ACCOMPAGNER LE CINÉMA ET L’AUDIOVISUEL
Elle a salué le choix des organisateurs du festival Films femmes Afrique de décentraliser les activités, sur la période du 5 au 10 mai, dans huit régions du pays. Un fait qui prouve, selon elle, que l’équité ne sera pas simplement un slogan.
La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a réitéré, l’engagement de l’Etat à accompagner toutes les initiatives qui développent le cinéma et l’audiovisuel au Sénégal et en Afrique.
‘’Je voudrais vous redire notre engagement d’accompagner votre initiative et toutes celles similaires qui développent le cinéma et l’audiovisuel, à travers le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica)’’, a-t-elle dit.
Mme Gaye s’exprimait vendredi à l’ouverture de la 6e édition du festival Films femmes Afrique (FFA).
Accompagnée du secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bacary Sarr, elle a salué la pertinence du festival ‘’Films femmes Afrique’’.
Elle a également reconnu les ‘’avancées notables, reconnues et saluées dans le monde’’, obtenues par le Sénégal dans ce secteur.
S’agissant du thème choisi pour cette édition, ‘’Urgences climatiques et paix’’, la ministre a estimé qu’il met ‘’le doigt sur des préoccupations d’une actualité qui concernent toutes les parties du globe et l’avenir de l’humanité’’.
‘’ (…) le monde court un danger réel dont les effets annonciateurs défraient la chronique. Agissons ensemble pour arrêter le monstre hideux qui cherche les failles pour anéantir la plus belle création de Dieu’’, a-t-elle appelé.
Khady Diène Gaye a aussi salué le choix des organisateurs de décentraliser les activités du festival, sur la période du 5 au 10 mai, dans huit régions du pays. ” Un fait qui prouve, selon elle, que ‘’l’équité ne sera pas simplement un slogan’’.
‘’L’équité ne sera pas simplement un slogan, mais une réalité qui honore chacun et chacune qui aspire à la connaissance d’un monde nouveau’’, a-t-elle fait valoir, exprimant son intérêt pour le programme du festival dédié à la formation des réalisatrices.
Selon elle cette formation est ‘’une manière d’assurer l’emploi avant l’employabilité’’ pour ces dames.
Le festival a démarré par le film ‘’Goodbye Julia’’ du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, devant un public venu nombreux. Un film qui décrit le racisme entre sudistes et nordistes au Soudan mais aussi la séparation entre chrétiens et musulmans.
Ce film de deux heures, sélectionné au dernier festival de Cannes en 2023, montre un Soudan déchiré.
MINISTRES ET SECRÉTAIRES D’ETAT REÇOIVENT LEUR FEUILLE DE ROUTE
À travers cette séance de cadrage, d’imprégnation et de méthode, le président Bassirou Diomaye Faye veut plus d’efficacité dans l’action du gouvernement.
Le chef de l’Etat Son Excellence Bassirou Diomaye Faye a présidé, samedi, un séminaire gouvernemental sur l’importance des fonctions confiées aux ministres et secrétaires généraux. Lors de son discours d’ouverture, le président de la République a rappelé aux ministres les piliers de l’exercice qui fondent leur mission.
Le président de la République voit ainsi ses instructions matérialisées. À travers cette séance de cadrage, d’imprégnation et de méthode, le président Bassirou Diomaye Faye veut plus d’efficacité dans l’action du gouvernement.
« Les attentes des populations sont grandes et nous leur avons promu une rupture, c’est-à-dire une transformation systémique en profondeur assumée. Celle-ci doit commencer par l méthode de travail au sein de l’exécutif et plus particulièrement au sein du gouvernement », fait savoir le chef de l’Etat aux membres du gouvernement.
À cet effet, il dit attendre donc de ce séminaire gouvernemental, de permettre au nouveau régime de disposer des connaissances fondamentales et des principaux outils, leviers et normes devant permettre de piloter, de diriger, de conduire, de gérer, en un mot de manager avec efficacité et efficience les départements ministériels qui les ont été confiés.
Les fonctions gouvernementales sont importantes. Elles reposent sur des piliers fondamentaux que le président Bassirou Diomaye Faye a rappelé à ses ministres., à savoir l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence.
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LEURS TERRAINS EMPORTÉS PAR LA VDN 3, DES TRAVAILLEURS DE LA POSTE INTERPELLENT LE PRÉSIDENT FAYE
La Coopérative d’Habitat And Tabax Kër (CHATAK) regroupant les travailleurs de La Poste lourdement impactée par le Projet de construction de la Voie de Dégagement Nord (VDN 3) a tenu ce samedi une Assemblée Générale sur son site situé au Lac Rose.
iGFM - (Dakar) La Coopérative d’Habitat And Tabax Kër (CHATAK) regroupant les travailleurs de La Poste lourdement impactée par le Projet de construction de la Voie de Dégagement Nord (VDN 3) a tenu ce samedi une Assemblée Générale sur son site situé au Lac Rose. Ces travailleurs ont livré aux nouvelles autorités de l’Etat un cri de détresse pour attirer leur attention sur les bouleversements crées par ce projet.
Selon le président de la coopérative M. Samba Yombé Mbodj, "la Chatak est une coopérative d’habitat créée en 2012 sous l’impulsion du SNTPT et l’accompagnement de la Direction Générale de La Poste. Cette Coopérative constituée essentiellement de Postiers est une réponse à la problématique de l’accès à la propriété foncière et un outil de promotion du logement social pour les travailleurs. Depuis sa mise sur pied, la coopérative a comme ambition et slogan « un postier un toit ». Aujourd’hui, la Chatak a acquis deux sites et attribué 550 parcelles aux travailleurs de la Poste".
C’est suite au communiqué de presse de la Préfecture de Rufisque en date du 13 octobre 2024 et les passages signalés sur les sites de la coopérative des délégations de la Commission Départementale de Recensement et d’Evaluation des Impenses (C.D.R.E.I) présidée par le Préfet du Département de Rufisque que le Bureau de la Chatak a entrepris des échanges épistolaires avec les Autorités administratives.
De ces échanges et des plans de nos sites superposés avec le dernier tracé de la VDN reçus des services de AGEROUTE, il est clairement établi que les deux sites de la Coopérative sont lourdement impactés. Il est important de signaler que le tracé initial de la VDN ne passait pas sur nos sites. En effet, des choix ont déjà été faits sur d’autres sites avant le nôtre. Nous ignorons les véritables motifs et fondements de ces changements de tracés et doutons de leur objectivité. Nous restons persuadés et convaincus que nos sites ont fait l’objet d’un ciblage prémédité.
L’arrêt des chantiers en cours par les autorités administratives a brisé le rêve légitime de plus de 500 attributaires dont des retraités. Ce Projet de construction de la VDN remet en cause 12 années d’économies et de sacrifices des vaillants Postiers déjà éprouvés par les difficultés de La Poste. La volonté et le courage des travailleurs de la Poste de s’affranchir du coût exorbitant du loyer est ainsi compromis par le Projet de la DVN.
Face à cette situation la Chatak : appelle ses membres à la solidarité et à la mobilisation pour la défense de leurs droits et la préservation de leur dû ; plaide auprès des partenaires financiers de l’Etat engagés dans ce Projet de construction de la VDN pour une prise en charge correcte des conséquences sociales, économiques et financières de plus de 500 ménages constitués de travailleurs de La Poste ; interpelle le nouveau Gouvernement et particulièrement les départements ministériels en charge du logement, des domaines et des routes à explorer les possibilité d’un contournement de nos sites à défaut garantir une gestion collégiale de ce dossier en tenant compte des lourds désagréments des populations impactées ; et lance un appel solennel à Son Excellence le Président de la République Monsieur Bassirou Diomaye Faye à ne pas signer le décret de cessibilité relatif au Projet de construction de la VDN sans un examen approfondi de ce dossier et une réparation préalable des préjudices subis par les populations impactées.