Dakar, 11 nov (APS) – L’écrivaine franco-sénégalaise, Fatou Diome, a invité, mercredi, plusieurs lycéens d’un établissement dakarois à "garder l’idée d’un avenir positif", ajoutant que "le soleil ne brille pas que pour l’Amérique ou pour la France".
L’auteure de "La préférence nationale " (recueil de poèmes, 2001) et du roman "Le Ventre de l’Atlantique (2003) animait une rencontre littéraire avec des élèves du lycée Saïdou Nourou Tall de Dakar.
Ces échanges auxquels ont pris part une centaine de lycéens de seconde et de terminale de cet établissement scolaire se tiennent dans le cadre de la 15e édition de la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK) qui va s’ouvrir jeudi.
"Quand j’étais une bonne (fille de ménage) à Dakar ou en Gambie et que je disais que je veux être institutrice, tout le monde riait", raconte-t-elle aux lycéens, ajoutant : "Peut-être le prix Nobel de mathématiques est dans cette salle. Que savons-nous ? ".
L’écrivaine, née en 1968 à Niodior, dans la région de Fatick, à 120 km de Dakar, a appelé la centaine d’élèves venue l’écouter à ne "pas envier la vie en Europe".
"Je sais bien qu’il y a des gens qui se marient (aux Européens) pour des histoires d’argent ou de papier mais la vie en Europe, c’est parfois la galère", a-t-elle dit.
Docteur en philosophie et littérature, Fatou Diome a partagé avec les lycéens l’influence qu’a eue Mariama Ba (auteure d’"Une si longue lettre") sur elle et sa passion pour le journalisme.
"Je ne savais pas que j’allais devenir écrivain. Je voulais devenir journaliste comme Sokhna Dieng (ancienne journaliste à la télévision nationale sénégalaise) ou être professeure de français", a-t-elle confié.
L’écrivaine a également conseillé aux élèves de "ne pas se laisser impressionner par les grands mots de la littérature".
LE NIVEAU DES SOCIÉTÉS SE JAUGE AU TRAITEMENT RÉSERVÉ AUX PLUS FAIBLES
Dakar, 11 nov (APS) – L’écrivaine franco-sénégalaise, Fatou Diome, a affirmé mercredi que le niveau d’une société dépend de la manière dont celle-ci "traite ses enfants, ses femmes et ses malades".
"Je ne crois pas au machisme et c’est très africain. Le machisme est d’ailleurs plus africain qu’européen", a soutenu l’auteure de "La préférence nationale " (recueil de poèmes, 2001) et du roman "Le
Ventre de l’Atlantique (2003), lors d’une rencontre littéraire avec des lycéens à Dakar.
Elle animait une rencontre littéraire avec des élèves du lycée Saïdou Nourou Tall de Dakar dans le cadre de la 15e édition de la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK) qui va s’ouvrir jeudi.
Appelant à la tolérance et à la justice sociale, Fatou Diome a dit à la centaine de lycéens que "la douceur que vous donnez n’est pas une faiblesse, c’est une tendresse que vous recevrez en retour".
"Mon objectif en ce moment est de continuer à semer la paix et la fraternité", a-t-elle confié aux élèves, ajoutant qu’elle "rêve de construire des bibliothèques partout dans le monde en commençant par Niodior", dans les Îles du Saloum, où elle est née en 1968.
Docteur en philosophie et littérature, Fatou Diome a fait comprendre à son jeune auditoire que "la meilleure manière d’aider l’Afrique à progresser, c’est d’aider l’école, donc le savoir".
PLANS LOCAUX DE DÉVELOPPEMENT
PLAIDOYER POUR UNE INTÉGRATION DE LA PROBLÉMATIQUE CLIMAT
Ndangane Sambou, 11 nov (APS) - Les collectivités locales doivent de plus en plus penser à intégrer la problématique des changements climatiques dans leurs plans d’actions et programmes de développement, a plaidé mercredi à Ndangane Sambou, Djidiack Faye, directeur de l’Agence régional de développement (ARD) de Fatick.
’’Depuis plus de cinq ans, au niveau de la planification locale, à l’instar de toutes les actions, ou de programmes de développement, il est question de prendre en compte l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques’’, a-t-il dit.
Il présidait un atelier de deux jours sur la planification locale et le changement climatique organisé par la direction l’environnement
et des établissements classés en rapport avec l’ARD de Fatick et le PAFA.
Selon lui, ’’il est pertinent de prévoir dans ces documents des actions liées à ces questions de climat parce que les véritables actions d’adaptation aux changements climatique devront se passer au niveau des territoires’’..
’’Aujourd’hui , il s’agit d’évaluer l’utilisation et la maitrise de ces outils d’intégration des changements climatique en essayant d’évaluer au niveau de ces plans même, le contenu, le volume de ces actions d’adaptation aux changements climatique’’, a indiqué M. Faye.
’’La planification locale a un principe fort qui s’appelle la participation des populations. Ce sont les populations elles-mêmes qui priorisent les actions à mener après avoir fait le diagnostic. Il devient important d’intégrer les changements climatiques dans les des actions de planification’’, a t-i expliqué.
Le colonel Momar Talla Diagne, chef de la division régionale de l’environnement et des établissements classés de Kaolack, a pour sa part souligné qu’il est essentiel de préparer les collectivités locales.
M. Diagne estime qu’’il ’’est important que la dimension changement climatique soit vraiment prise en compte dans la planification’’.
’’La problématique des changements climatique est une réalité au Sénégal. Partout ailleurs, il y a dégradation des sols, dégradation des ressources forestières, salinisation, baisse des rendements agricoles, bref beaucoup de problèmes liés au climat’’, a déploré le chef de division régionale de l’environnement et des établissements de Kaoalck.
Il a aussi évoque un ’’un troisième élément’’ du contexte à savoir l’Acte 3 de la décentralisation qui ’’voudrait que l’on prenne en compte les changements climatique dans nos outils de planification’’.
LA CÉDÉAO PROPOSE À L’EUROPE UNE APPROCHE CONCERTÉE
La Valette, 11 nov (APS) – Le président Macky Sall a, au nom des 15 pays membres de la Cédéao, invité les dirigeants européens à avoir "une approche globale, durable et concertée" de la migration, pour "maîtriser" les flux de migrants, lors d’un sommet sur le sujet, mercredi, à La Valette (Malte).
Le président en exercice de la Cédéao a aussi appelé les chefs d’Etat et de gouvernement des pays d’Afrique et d’Europe à "favoriser une prospérité partagée pour arriver à une meilleure maîtrise des flux migratoires".
La concertation sur les politiques migratoires est une nécessité, vu "les particularités entre l’Europe et l’Afrique", a ajouté Macky Sall dans une allocution donnée au nom de ses pairs de la Cédéao.
Les "sacrifices communs", "la coopération intense qui nous lie", "la proximité" et "le brassage biologique" sont des facteurs qui "obligent" Africains et Européens à avoir "approche concertée" sur la migration, a-t-il souligné en présence de nombreux chefs d’Etat d’Afrique et d’Europe.
Au sommet sur la migration organisée par la Commission européenne ont participé aussi, côté africain, les présidents Ali Bongo (Gabon), Idriss Déby (Tchad), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Thomas Yayi Boni (Bénin), Michel Kafando (Burkina Faso), parmi d’autres.
L’Europe est représentée par des dirigeants de pays membres de l’Union européenne (UE) et d’autres Etats d’Europe invités : le président François Hollande (France), la chancelière Angela Merkel (Allemagne), les Premiers ministres David Cameron (Royaume-Uni) et Alexis Tsipras (Grèce), entre autres.
"Une fin en soi"
Macky Sall a par ailleurs loué "les efforts de l’Europe pour accueillir des réfugiés forcés de quitter leur pays à cause de la guerre".
La migration n’était pas "une fin en soi" pour l’Afrique de l’Ouest, a-t-il souligné, faisant valoir que les pays de la Cédéao ont "besoin de toutes [leurs] forces et de toutes [leurs] intelligences".
En évoquant le sort des nombreux migrants noyés en mer en tentant de rejoindre d’autres pays ou continents, le président en exercice de la Cédéao a invité ses pairs d’Europe et d’Afrique à opposer à "l’appel illusoire du grand large" (la mer ou l’océan, Ndlr) le développement de projets économiques capables de fixer les potentiels candidats à la migration dans leur pays.
Il a donné l’exemple du projet "Terres fermes" qu’envisage de dérouler son gouvernement, pour employer "des millions de jeunes dans l’exploitation de domaines agricoles".
Faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base (santé, éduction, etc.) est également de nature à réglementer la migration et à éradiquer "l’émigration clandestine", selon Macky Sall.
Le sommet de Malte sur la migration prendra fin jeudi. Il sera ponctué d’une séance de travail des dirigeants africains et européens prévue juste après l’ouverture du sommet et de "rencontres bilatérales".
Au second jour du sommet, jeudi, à 9h (8h GMT), la Commission de l’UE va lancer un "fonds fiduciaire", qui sera alimenté par ses 28 membres, pour faire face à l’afflux de migrants en situation irrégulière provenant d’Afrique.
NIGERIA : LES MINISTRES CLÉS DU GOUVERNEMENT BUHARI
Abuja, 11 nov 2015 (AFP) - Voici les ministres clés du nouveau gouvernement du Nigeria, nommés mercredi par le président Muhammadu Buhari, plus de cinq mois après sa prise de fonction:
- Kemi Adeosun (Finances) -
Agée de 48 ans, Kemi Adeosun est née et a grandi à Londres, où elle a étudié l'économie et les finances publiques avant de devenir cadre supérieur dans le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers.
Comptable de formation, elle était en charge jusque récemment des finances de l'Etat d'Ogun (sud-ouest du Nigeria), dont elle a redressé les finances publiques. Auparavant, elle a été directrice générale de la banque d'investissement nigériane Chapel Hill Denham.
Si elle n'a pas la notoriété de son prédécesseur Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne directrice générale de la Banque mondiale, Mme Adeosun a la réputation d'être une réformiste ainsi que très intègre, une qualité essentielle aux yeux du président Buhari. Elle aura pour tâche la remise en route d'une économie minée par sa dépendance du pétrole et la chute des prix du brut.
- Emmanuel Ibe Kachikwu (Pétrole, adjoint à M. Buhari) -
Ibe Kachikwu, 58 ans, a été nommé patron de la grande compagnie pétrolière publique NNPC en août par le président Buhari, qui l'a chargé de refondre le groupe, notoirement gangrené par la corruption.
L'avocat, formé à la prestigieuse université américaine de Harvard et ancien vice-président opérationnel d'Exxon-Mobil Afrique, était considéré comme un candidat évident pour le poste de secrétaire d'Etat au Pétrole suite à la prise en charge de ce portefeuille clé par le président Buhari lui-même.
Quelques mois après sa nomination, Ibe Kachikwu a déjà pris des mesures drastiques pour lutter contre la corruption au sein de la NNPC en ordonnant un audit complet des comptes et du personnel ainsi que, pour la première fois, la publication des recettes du pétrole. Il s'est engagé à rendre la NNPC transparente et responsable et a d'ores et déjà remercié plusieurs cadres supérieurs. "Les choses ont été mal faites et doivent être faites différemment", a-t-il déclaré récemment.
- Muhammad Mansur Dan-Ali (Défense) -
Le général Muhammad Mansur Dan-Ali, 56 ans, originaire de l'Etat de Zamfara (nord-ouest), est un militaire de carrière qui a occupé des postes importants dans l'armée du Nigeria.
Il a également été à la tête d'un bataillon nigérian participant à la mission de l'Onu au Soudan, ainsi qu'instructeur à l'Académie de la Défense à Abuja.
A la retraite depuis 2013, il mènera la lutte contre Boko Haram, dont l'insurrection a fait plus de 17.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2009. Le président Buhari a chargé l'armée d'y mettre fin d'ici la fin de l'année.
- Abdulrahman Dambazau (Intérieur) -
Le général à la retraite Abdulrahman Bello Dambazau, 61 ans, a été chef d'état-major de l'armée sous l'ancien président Umaru Yar'Adua de 2008 à 2010 et était pressenti pour le portefeuille de la Défense qui lui a finalement échappé.
Mais ce militaire formé aux Etats-Unis détient également des diplômes en justice pénale, relations internationales et criminologie, des domaines d'expertise précieux pour l'Intérieur.
Il a été professeur de criminologie à mi-temps à la faculté de droit de l'Université Ahmadu Bello à Zaria, dans l'Etat de Kaduna, la plus grande du pays et la deuxième du continent, et a écrit plusieurs ouvrages.
M. Dambazau était militaire d'active lorsque Muhammadu Buhari était à la tête d'une junte dans les années 1980. Il dirigeait le comité en charge de la sécurité du parti Congress for Progressive Change quand le général Buhari était son candidat à la présidentielle en 2011.
Il a également été en charge du renseignement et de la sécurité pour le Congrès progressiste (APC), qui gouverne aujourd'hui le pays au niveau fédéral.
- Geoffrey Onyeama (Affaires étrangères) -
Agé de 59 ans, Geoffrey Onyeama est diplômé en sciences politiques de l'Université de Columbia, à New York, et en droit de la London School of Economics et de l'Université de Cambridge.
Titulaire du barreau au Royaume-Uni et au Nigeria, il a, de 1986 à 1996, exercé en tant qu'avocat d'affaires spécialiste de la propriété intellectuelle, travaillant notamment avec l'ONU sur le développement en Afrique.
Visé par une par une enquête menée par l’Agence mondiale antidopage au sujet d’un “système de corruption, de chantage et d’extorsion de fonds d’athlètes dopés russes et turcs”, Papa Massata Diack fait face à une énième affaire de justice.
Dans le milieu des affaires, le nom de Papa Massata Diack semble désormais lié aux scandales et à la justice. Ces 15 dernières années, le fils de Lamine Diack a souvent été cité dans des dossiers de ce genre. Le dernier coup du sort date d’il y a une semaine.
Papa Massata et son frère Khalil sont visés par une enquête menée par l’Agence mondiale antidopage (AMA) au sujet d’un “système de corruption, de chantage et d’extorsion de fonds d’athlètes dopés russes et turcs”. Les conclusions des experts de l’AMA précisent que l’argent de la corruption aurait été transféré à Singapour, où une entreprise nommée Black Tidings aurait servi de société-écran.
Cette même société, qui appartiendrait à un associé de Papa Massata Diack, “aurait servi à rembourser la marathonienne Liliya Shobukhova, qui menaçait soudainement de tout dévoiler”.
C’est en fait la deuxième fois de l’année que Massata Diack fait face à de telles révélations. En décembre 2014, des journaux britanniques l’ont accusé d’avoir demandé 5 millions de dollars au Qatar dans le cadre de l’organisation des championnats du monde par l’Association internationale des fédérations d'athlétisme (Iaaf) en 2017.
“Je tiens à remercier chacun d’entre vous pour votre soutien, alors que je fais face à des allégations que je réfute absolument”, avait-il démenti. Cet épisode l’a d’ailleurs contraint à démissionner. “En tant que consultant en marketing de l’Iaaf, j’ai passé plusieurs années à contribuer au développement de l’athlétisme et je suis préoccupé par l’impact que ces allégations pourraient avoir sur ce sport. J’ai donc pris la décision de me retirer temporairement de mon poste afin de laisser la Commission d’éthique indépendante de l’Iaaf faire ses enquêtes”, s’est-il résolu.
L’homme avait même essayé de donner des éléments pour se disculper : “J’ai travaillé en étroite collaboration avec Dentus, l’un des plus grands groupes de publicité dans le monde, et notre relation d’affaires a été basée sur la transparence et l’intégrité. Comment pourrais-je faire quelque chose susceptible de compromettre mon partenariat avec Dentsu ou les autres marques, les Fédérations, les diffuseurs ou les gouvernements, comme le disent certains médias ? Comment pourrais-je courir le risque de perdre tout ce que j’ai pu bâtir durant toute ma carrière ?”
Avec épopée 2002 des Lions
Si toutes ces accusations sont avérées, Papa Massata Diack risque la prison. Ce qui signifierait pour lui un retour dans le milieu carcéral. Car l’homme y a déjà fait un tour. En mars 2005, le patron de Pamodzi Consulting a été inculpé pour abus de confiance et pour faux et usage de faux dans les comptes financiers de l’opération Coupe du monde puis incarcéré en même temps que Oumar Ndiaye, ancien directeur administratif de la FSF, et Bounama Dièye, ancien premier vice-président de la FSF chargé de l'administration.
Ils étaient tous deux membres du Comité Foot 2002, en charge de l'organisation de la participation sénégalaise à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) et à la Coupe du monde. Impliqués dans “la gestion des retombées de cette épopée 2002 des Lions, ces trois messieurs auraient eu le tort de cumuler des frais de mission et de primes de qualification et des frais d'hébergement et de restauration excessifs lors du Mondial Corée du Sud-Japon.
Massata Diack a bénéficié plus tard d’une liberté provisoire contre le versement d’une caution de 100 millions F Cfa. Le montant équivalent au préjudice subi dans l’affaire.
Toutefois, les geôles ont encore rappelé le patron de Pamodzi Consulting en octobre 2014. Cette fois, c’était en dehors de ses affaires. Il a été gardé à vue avant d'être libéré provisoirement. Papa Massata Diack avait ouvert le feu sur deux ressortissants guinéens qui squattaient devant chez lui, à la cité Biagui.
Il avait visé les jambes et les Guinéens s’étaient retrouvés à l'Hôpital Général de Grand Yoff. Tout était parti du refus des deux hommes de quitter les lieux, arguant que c’était du domaine public. A la Gendarmerie de Ouakam, Massata avait déclaré avoir d’abord fait des “tirs de sommation”.
Massata Diack, l’opposé du père
Le patron de Pamodzi est loin d’être le fils de son père. Quand Lamine Diack affirmait ne pas avoir eu de jeunesse, Papa Massata, lui, a croqué la vie à pleines dents. En vrai “boy Dakar” ! Mais l’homme âgé aujourd’hui de 51 ans a fait son chemin pour être mondialement connu. Diplômé de l’Institut Franco-américain de Management de Paris (1986-1989), il a pu intégrer l’Iaaf que son père Lamine Diack a dirigée de 1999 à août 2015. “Je me sens heureux d’avoir contribué au développement de l’athlétisme mondial en tant que consultant en marketing à l’Iaaf.
En outre, je suis fier d’être le premier Africain à faire carrière dans le marketing sportif mondial. J’ai représenté plus de 55 clients dont Coca-Cola, Exxon mobil, Vodacom, Fujitsu, Panini, Société générale et Adidas dans le football, le tennis, le judo, les courses de chevaux, l’escrime et l’athlétisme. Je suis encore plus fier de ce que j’ai réalisé avec succès et dans la transparence”, se glorifie celui qui se dit spécialiste en Commerce et développement international. “Ma carrière a coïncidé́ avec des changements importants dans l’économie mondiale, avait-il fait remarquer. Je voyais les choses sous un angle différent.”
Comme les accusations des journaux britanniques. “La question est de savoir pourquoi ces allégations sont faites au moment même de changement politique à la tête de l’Iaaf. N’y a-t-il pas, derrière toutes ces allégations contre ma personne, une tentative de saper l’integrité d’un homme qui a consacré sa vie entière à la promotion de l’universalité de l’athlétisme et qui va laisser un héritage solide à son successeur (...) ? s’est-il interrogé.
Pour ceux qui me reprochent d’être le fils du président Lamine Diack, je leur dis qu’effectivement, c’est mon père, un homme pour qui j’ai beaucoup d'admiration parce qu’il est l’un des premiers Africains à diriger un organisme sportif mondial. (...) Il est mon père, mais au cours de notre relation professionnelle, il ne m’a jamais fait de faveurs.”
Aujourd’hui, le pater et le fils vont devoir encore se serrer les coudes pour se sortir de cette situation après les enquêtes sur “le système de corruption, de chantage et d’extorsion de fonds d’athlètes dopés russes et turcs” dans lequel ils seraient impliqués.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
CHAMBRE DE COMBINES
Macky Sall, qui a tant souffert des manœuvres et intrigues à l’Assemblée nationale, dirige une coalition qui ramène la démocratie parlementaire au ras de pâquerettes
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 11/11/2015
De tout temps, les élus du peuple n’ont jamais joué pleinement le rôle que leurs mandants attendent d’eux : animer la vie démocratique par le débat contradictoire, contrôler l’action gouvernementale en toute indépendance sans subir la pesanteur ou l’influence du camp auquel on appartient. Au contraire, on a transformé l’Assemblée nationale, lieu de reddition des comptes en un lieu de règlement de comptes entre députés d’un même clan ou d’anéantissement de la minorité parlementaire.
Le jour où Senghor a liquidé Dia
En décembre 1962, le président Léopold Sédar Senghor exécute politiquement Mamadou Dia, chef du Conseil gouvernemental, accusé de fomenter un putsch, en instrumentalisant les députés godillots qui n’hésitent pas à voter une motion de censure contre le gouvernement. Le tort de Mamadou Dia, c’est d’avoir refusé, dans un contexte d’austérité, l’augmentation injustifiée du salaire des fonctionnaires et des députés.
Son programme économique et social, qui doit promouvoir le premier plan de développement économique et social du Sénégal nouvellement indépendant, n’a pas reçu l’onction de la métropole bailleresse soucieuse de protéger localement ses compatriotes propriétaires des maisons de commerce privées de Bordeaux et de Marseille. De même que certaines autorités religieuses et coutumières grands producteurs d’arachide et certains politiciens véreux qui voient en ce programme la perte d’une certaine emprise monopolistique sur la production et la commercialisation arachidière au profit des structures coopératives réunissant les paysans petits producteurs. Il fallait une politique mutationnelle qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement. De ce fait, les paysans producteurs réunis au sein des coopératives seraient associés aux prises de décisions sur la commercialisation de leur production.
Dia étant ainsi devenu un danger pour les intérêts des Français, il faut l’éliminer pour que les bailleurs de la métropole libèrent les crédits qui devaient financer le programme de développement revu et corrigé du Sénégal. C’est ainsi que Léopold Sédar Senghor profite de l’absence du chef du gouvernement du pays pour inciter les députés à voter les augmentations de leurs salaires. Une telle initiative courrouce le président qui, à son retour, entame un bras de fer avec les députés pour annuler une telle mesure dont la prérogative décisionnelle revient au parti. Ces députés restent inflexibles et décident de voter une motion de censure pour faire tomber le gouvernement Dia.
La situation de confusion subséquente avec la présence des forces de la Garde républicaine à l’Assemblée nationale permet à Senghor d’accuser Dia de tenter un coup d’Etat et de se débarrasser de lui définitivement comme le lui ont dicté les maîtres français. Dia, stoïque, purge une peine carcérale de 14 ans avec 4 de ses ministres.
Habib Thiam et Daouda Sow victimes de Collin
Cette même Assemblée, sous le règne du président Abdou Diouf, sera manipulée par le superpuissant Jean Collin pour anéantir ses camarades de parti. Il faut préciser que, dans le dessein d’affaiblir l’opposition d’alors, le président Abdou Diouf avait instauré aux législatives de 1983 la règle des 15% pour obtenir un groupe parlementaire. C’est ainsi que le parti d’Abdoulaye Wade qui avait obtenu 8 députés sur 120 ne dispose pas de groupe. Et le Ps règne en maître à l’Assemblée sans opposition parlementaire.
En 1984, Habib Thiam est victime des manœuvres, sur fond d’un contentieux des années 70, de Jean Collin qui a «marrionnettisé» une bande de députés socialistes sous sa coupe pour pousser aux orties l’alors président de l’institution parlementaire. Le même procédé est utilisé par la même personne en décembre 1988 pour se défaire de Daouda Sow successeur d’Habib Thiam au perchoir. Son crime : avoir demandé, après des élections législatives catastrophiques, un nouvel organigramme du Ps qui écarterait Jean Collin de sa position de numéro 2 officieux du parti.
Après le recul du Ps aux législatives de 1988 avec un score 103 députés soit 8 de moins qu’en 1983 et une percée de l’opposition qui obtient 17 députés soit 9 de plus que la précédente législature, Daouda Sow, alors président de l’Assemblée nationale et tête de liste PS aux législatives de 1988, suggère une réforme du bureau politique. Il propose le rétablissement d’une hiérarchie au sein du parti, afin que lui, le secrétaire chargé de la vie politique, occupe officiellement le poste de numéro deux pour donner les nouvelles orientations du bureau politique.
Jean Collin, alors secrétaire national chargé des règlements des conflits et numéro 2 officieux du parti, sent la mise à l’écart rampante et réagit contre son futur tombeur. Soixante députés acquis à sa cause accusent en novembre 1988 le président Sow de mal gérer les fonds spéciaux de l’Assemblée et bloquent le fonctionnement de l’institution parlementaire. Las de cette situation, Sow quitte le perchoir le 6 décembre 1988 en conservant son mandat de député contrairement à Habib Thiam qui avait tout rendu. Des députés de la majorité, sous les ordres du tout-puissant Jean Collin venaient en l’espace de 5 ans d’enterrer politiquement deux présidents de l’Assemblée issus de leurs rangs.
Le sabre de Wade
Ces intrigues et manœuvres ont refait surface sous le règne d’Abdoulaye Wade quand Youssou Diagne, premier président de l’Assemblée de la première alternance démocratique, est contraint à la démission le 12 juin 2002, après avoir perdu les locales dans son fief de Ngaparou. Six ans après, l’alors président de la 11e législature, Macky Sall, accusé d’avoir voulu auditionner le fils du président de la République, patron de l’Anoci, est sacrifié sur l’autel de la haine vindicative et des jeux de positionnement de ses frères ennemis de parti. Pourtant la lettre convoquant Karim Wade pour audition à l’Assemblée porte la signature du président de la Commission des Finances Mamadou Seck, futur occupant du perchoir.
Le 24 octobre Khoureychi Thiam, député à l’Assemblée nationale exige au cours d’une conférence de presse la destitution de Macky Sall de son poste de n°2 du parti et de celui du président de l’Assemblée nationale. Ainsi les députés libéraux décident d’initier une révision constitutionnelle en votant un projet de loi visant la réduction du mandat du président de l’Assemblée à un an renouvelable.
Là aussi, peine perdue puisqu’ils se heurtent un corset juridique. La loi ne peut rétroagir à cet effet. Les dispositions de l’article 8 du règlement intérieur de l’Assemblée sont formelles : «le président est élu pour la durée de la législature». Un écueil juridique complété par l’article 62 de la Constitution qui stipule que «le règlement intérieur de l’Assemblée nationale détermine la composition, les règles de fonctionnement du bureau ainsi que les pouvoirs et prérogatives de son président qui est élu pour la durée de la législature».
De ce fait, la seule voie qui s’offre aux contempteurs de Macky Sall reste la dissolution de l’Assemblée comme le stipule l’article 87 de la Constitution qui «ne peut intervenir durant les deux premières années de législature».
Pour dépouiller Macky Sall de son pouvoir constitutionnel de remplacer le Président en cas d’empêchement ou de décès, le mercredi 23 juin 2008, le congrès (réunissant Sénat et Assemblée nationale) est convoqué par décret présidentiel pour voter le règlement intérieur qui donne la prééminence de la Chambre haute sur la Chambre basse. Ainsi le Président du Sénat Pape Diop et ses huit vice-présidents nommés deviennent les supérieurs hiérarchiques du Président de l’Assemblée nationale élu.
Loi Sada Ndiaye
Mais déjà quelques jours avant cette convocation, la procédure de réforme du mandat du Président de l’Assemblée nationale est déjà enclenchée depuis les officines du palais présidentiel. Sada Ndiaye dépose une proposition de loi qui va anéantir à terme ce dernier. Examinée en commission des lois et votée par une majorité écrasante le 9 octobre, la proposition de loi n°56/2008 portant modification de l’article 62, alinéa 1 de la Constitution, et permettant désormais au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale de déterminer «la composition, les règles de fonctionnement du bureau ainsi que les pouvoirs, prérogatives et durée du mandat de son Président», est votée le vendredi 10 tard dans la soirée par 95 députés pour, 15 contre et aucune abstention.
Le texte amendé du désormais article 62 de la Constitution, en son article 2, stipule que «les dispositions de la présente loi constitutionnelle s’appliquent aux mandats en cours des Présidents de chaque Assemblée» et que «la présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat».
Mais le nec plus ultra de ces tripatouillages textuels est cette résolution dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule que si 38 députés présentent une pétition et que c’est voté à la majorité absolue, c’est-à-dire 76, cela peut faire choir le président de l’Assemblée ou n’importe quel membre du Bureau.
Les 10 et 11 octobre, l’Assemblée nationale et le Sénat adoptent la proposition de loi Sada Ndiaye. Le président de la République, Abdoulaye Wade, promulgue, le 21 octobre, la loi 2008-67 relative à la modification de l’article 62 de la Constitution visant la réduction du mandat en cours du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an. Mais le sort de Macky n’est pas encore scellé puisque l’autre loi portant elle, modification de l’article 15 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et requérant l’avis du Conseil constitutionnel, n’est pas encore promulguée.
En effet, l’article 62 modifié de la Constitution stipule que «les règlements intérieurs des Assemblées ne peuvent être promulgués si le Conseil constitutionnel, obligatoirement saisi par le président de la République, ne les a déclarés conformes à la Constitution». La bombe n’a été que retardée puisque les Sages ont déclaré cette loi conforme à la Constitution du Sénégal en leur séance du 30 octobre. Désormais, la destitution de Macky Sall est irréversible.
Doudou Wade et le groupe libéral et démocratique adoptent le 9 novembre avec une large majorité une résolution qui met fin aux fonctions du président de l'Assemblée nationale, Macky Sall. Ladite résolution a été adoptée par 111 voix pour et 22 contre. Ce dernier, ayant appréhendé qu’on ne veut plus de lui au sein du PDS démissionne subséquemment le même jour du PDS en rendant tous ses mandats électifs (député, maire).
Macky n’a pas retenu la leçon
Sous le règne de Macky Sall, l’Assemblée nationale a été utilisée comme instrument pour faire chanter politiquement Moustapha Niasse. A chaque renouvellement du bureau (avant le retour au quinquennat), des supputations sur une possible éviction du leader de l’AFP étaient en l’air. On se souvient de ces propos de Maître Oumar Youm qui déclarait à la 2STV en août 2013 : «On ne va pas se suicider en mettant à la disposition d’une personne, qui n’est pas avec nous, qui ne partage pas nos rêves, un pouvoir qui lui permet de cohabiter de manière heurtée avec le chef de l’Etat. S’il était un des nôtres, le problème ne se serait pas posé.»
Mais quand Niasse a déclaré officiellement que Macky Sall est le candidat de l’Afp à la prochaine présidentielle, le perchoir lui est assuré jusqu’en 2017.
Voilà qu’aujourd’hui, le président de la République, qui a tant souffert de ces manœuvres et intrigues de la place Soweto, dirige une coalition qui ramène la démocratie parlementaire au ras de pâquerettes. La première loi scélérate et liberticide votée sous la 12e législature, le 29 juin 2015, c’est celle relative à la constitution d’un groupe parlementaire sur la base de 1/10 alors qu’Abdoulaye Wade l’avait ramené à 10 députés en 2000. La seconde est la tenue en bride des députés dans leur groupe d’origine au risque de grossir le rang des non-inscrits.
Aujourd’hui, après la proposition de loi scélérate n°13/2015, la 12e législature s’illustre tristement par l’éviction du groupe parlementaire libéral démocrate légalement constitué.
Notre pays a connu des convulsions dans la vie parlementaire à deux reprises remarquables concernant l’autorité des partis sur les députés issus de leurs rangs. Ce qu’on a appelé les événements de 1962 et qui a abouti à un changement de régime après le tumulte de l’arrestation et de l’emprisonnement du chef du gouvernement, un des deux chefs du parti au pouvoir d’alors, constituait une crise majeure.
Le chef du gouvernement, face à une motion de censure élaborée par un groupe de députés appartenant à son propre parti, exigeait que son parti se prononçât d’abord avant l’examen de la motion de censure par l’Assemblée nationale.
L’Assemblée voulut suivre le calendrier régulier à la suite du dépôt d’une motion de censure. Le président du Conseil, chef du gouvernement, objet de la motion de censure et chef de la gestion du parti au pouvoir, ordonna la fermeture de l’Assemblée et les députés décidés de suivre leur calendrier, se réunirent chez le président de l’Assemblée nationale et votèrent la motion de censure. La crise institutionnelle s’approfondit par l’arrestation, sur ordre du président de la République, du président du Conseil de gouvernement.
Comme ce rappel permet de le voir, il y avait là une crise des institutions dans le cadre d’un régime parlementaire qui n’avait prévu aucun mécanisme pour régler sans violence cette crise au sommet de l’Etat. Le rapport des forces au sein du parti au pouvoir, résolut le problème en faveur du président de la République, chef du parti au pouvoir.
Les violences qu’il y a eu à l’Assemblée nationale, ces jours-ci, fort heureusement, n’ont ni le sens, ni les dimensions des événements de 1962. Un groupe parlementaire, celui de l’opposition, a des problèmes liés à l’autorité du parti dont sont issus les députés le composant et au renouvellement de la liste de ces députés. Dans la phase des violences physiques et verbales et comme pour mettre l’huile sur le feu, le parti en question paraît avoir choisi la voie de l’autoritarisme et de l’exclusion.
Mais son autorité se heurte à la réalité de la voie du renouvellement des listes des groupes parlementaires définie par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ce texte de loi réduit la liberté d’affiliation ou de création d’un nouveau groupe, une fois qu’il a déjà choisi de s’affilier et appartient à un groupe.
Les problèmes internes à un parti ne devraient pas gêner cet effort pour réduire les mouvements de transhumance. Il y a exigence démocratique de respecter l’Assemblée nationale, en tant qu’institution de la République. Un parti peut certes ambitionner, c’est son devoir, d’y avoir des élus et d’y faire la loi par les voies démocratiques, le nombre de députés et la maîtrise du Règlement intérieur. Cette loi peut fixer à sa convenance le nombre de députés composant un groupe parlementaire. Une telle option politique est conçue dans l’amont du travail parlementaire de débat et de formalisation de l’option.
Mais l’autorité des partis sur les élus issus de leurs rangs n’est pas celle de maître à esclave. Elle est fondée d’abord sur l’éducation politique des militants politiques. Ceux d’entre eux qui ont la chance d’être choisis par leur parti pour être candidats à une élection, se battent ensemble avec leurs camarades, certains disent leurs frères, mettant l’accent sur la qualité nécessaire du compagnonnage, pour obtenir des résultats susceptibles de leur donner de la visibilité et même un pouvoir important au sein d’une assemblée d’élus. Elle peut être actuellement, soit un conseil municipal, soit un conseil départemental, soit l’Assemblée nationale.
La formation politique qui est venue s’ajouter à celle que dispensait la Case de l’homme dans nos traditions d’éducation est une tâche qu’exécutent les partis, tout autant que le militant politique personnellement ; il est très aidé aujourd’hui par les nouveaux moyens d’information et de communication.
Cette formation est aussi bien morale que scientifique. Elle commence au foyer familial et se consolide par l’idéologie, d’option ou d’enracinement ; ses valeurs sont le dévouement à la famille, le sens du sacrifice, la foi religieuse, d’autres comme le jom, valeur de synthèse qui comprend aussi bien le sens de l’honneur que le courage qui fait endurer avec sérénité toutes les épreuves qui jalonnent le chemin de la vie.
Les partis ont pour domaine d’action visible et de tâche d’honneur cette formation et, par conséquent la réalisation, par les valeurs incarnées, de la qualité d’hommes et de femmes attendue des élus. Il n’en faut pas moins en effet pour maîtriser un programme politique (vision et mesures pratiques) susceptible d’apporter du bien à notre pays par la rupture des racines de l’inertie, pour le cheminement résolu vers l’émergence et le développement
L’Assemblée nationale est le lieu où dialoguent les projets de sociétés dans la diversité figurée par ce qu’en montre la représentation nationale. Des députés y élaborent des décisions, les lois votées qui orientent et corrigent l’action politique nationale, étant eux-mêmes des acteurs nationaux à la sensibilité politique fondée sur leur culture évoquée ci-dessus. L’Assemblée est par nature un espace de débat pour des décisions légalement communes. Le député, homme ou femme, travaille sur la base de son éducation et de sa culture politique.
Peut-être y envoie-t-on assez souvent des citoyens sans beaucoup de préparation pour y être utiles par les compétences attendues d’un député. Cependant la nation peut dire : mes enfants ne savent peut-être pas encore bien nager mais je les jette à l’eau ; l’action ne saurait attendre. Et à chaque législature il y a une composition d’une certaine qualité de l’Assemblée nationale. Il est souhaitable que, quelle que soit cette composition, tout député, comme tout élu local, soit en mesure de contribuer à produire la qualité qui va fonder et guider l’action pratique de la gouvernance nationale.
Mais il y a les perturbations qui nuisent au travail des députés en y introduisant des délais, des lenteurs inutiles, en exacerbant les malentendus nés de manière diverse, notamment des écarts pris par rapport à la règle à laquelle tout le monde doit se soumettre. L’Assemblée nationale crée de la qualité, avance dans son travail par le dialogue qui n’est pas le pugilat, par le consensus ou la décision démocratiquement concertée.
La concertation entre les députés, quelle que soit la diversité des sensibilités, est légale, souhaitable, le plus souvent efficace. La règle cependant, est que dans ce travail, il n’y ait pas d’instruction extérieure visible, lourdement attentatoire à la liberté du député. Les députés doivent être considérés comme assez grands pour apprécier, reculer d’une position après réflexion, faire avancer en votant intelligemment. L’Assemblée nationale doit être le lieu de dialogue des lumières éclairantes.
Est-ce que les partis, par volonté de guidance politique, peuvent s’en sentir frustrés ? Ils n’ont alors qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Au moment de jeter leurs candidats élus dans ce travail, ils doivent comprendre que l’espace d’exercice de leur autorité demeure leur siège et lieu de la formation continue de leurs cadres.
Leur autorité ne peut entrer dans l’Assemblée nationale que par la mémoire que les députés issus de leurs rangs ou de leur projet politique de parti. Les députés doivent avoir assez de liberté de conception et d’action pour pouvoir élaborer en collaboration démocratique avec la différence que constituent d’autres députés, issus d’autres partis, des consensus et décisions démocratiquement concertés.
Ces réflexions ne signifient pas que les images de désordre à l’Assemblée en ce début de l’année parlementaire 2015-2016, ne méritent pas des remarques et rappels à l’ordre adressés à l’autorité des partis sur les députés issus de leurs rangs, de même d’ailleurs que des éclaircissements à opposer à des avis de nos concitoyens si vigoureusement exprimés sur la vie de l’Assemblée nationale. Beaucoup de choses ont été dites.
Certes l’opposition est dans son rôle lorsqu’elle essaye de faire peur en proclamant qu’elle va bloquer les opérations de renouvellement des instances de travail avant les plénières à l’Hémicycle. En fait, il n’y a eu de problème que dans un groupe parlementaire, celui de l’opposition.
Et, en réalité, un parti qui a assez de députés ou qui doit solliciter d’autres élus pour former un groupe parlementaire, fait effectuer les démarches nécessaires pour permettre à ce groupe potentiel d’arriver à l’Assemblée avec des décisions concertées sur son organisation en tant que groupe. S’il s’agit, comme c’est le cas en ce début de nouvelle année parlementaire, de renouveler une liste de groupe constituée depuis la première année de la législature, à la même démarche s’ajoute le dépôt de la liste par le président de groupe.
C’est dire que, faute d’une gestion de qualité des rapports entre un parti et les élus issus de ses rangs, l’opposition s’est créé un problème et doit le résoudre sans s’en prendre à qui que ce soit en dehors de son parti. Si l’on ne veut plus d’un président de groupe, il y a des voies démocratiques, internes à la force politique concernée, pour trouver une solution et en informer l’Assemblée nationale par ce même président de groupe. L’Assemblée, qui n’est pas un tuteur des partis, ne gère que la conformité au Règlement intérieur.
Pourquoi affirmer que le président dont le groupe a des problèmes a un mentor qui en veut à son parti et l’utilise pour exécuter ce qui lui nuirait comme à son parti, c’est-à-dire l’affaiblissement ou la fin du groupe ? Objectivement, il y a mauvais procès quand on veut mêler le chef de l’Etat à ce problème : l’intérêt du Président Macky Sall, très bien élu quatrième Président du Sénégal, est dans une plus belle image de démocratie sénégalaise, avec un groupe parlementaire de l’opposition, plutôt que dans ce qui ressemble à une démocratie de parti unique de fait.
Et où pense-t-on que le Président Macky Sall trouverait le temps de s’occuper des problèmes d’un groupe parlementaire de l’opposition ? Si une mauvaise gestion de l’autorité de parti a provoqué la révolte d’un président de groupe et créé la situation de camarades concurrents qui revendiquent le même fauteuil, c’est à elle de trouver la solution pour dépasser cette brouille entre frères de parti. La rigueur froide des textes du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale est telle que les invectives, les mauvais procès n’ont aucune efficacité. Les accusations politiciennes ont leurs limites. Il est raisonnable de s’en convaincre et aider le groupe à régler son problème.
De toute façon, l’Assemblée nationale n’a pas le droit de ralentir son travail en attente d’une solution à un problème qu’elle n’a pas créé. Il n’y a pas crise de l’Institution, il y a un problème dans un groupe qui doit travailler jusqu’à nouvelle situation, celle du problème réglé. Il ne peut pas demander : attendez que nous résolvions notre problème et ensuite nous travaillerons après cette solution ? Non ! Ce ne serait pas responsable. L’Assemblée nationale doit continuer son travail.
Des citoyens s’énervent et disent qu’il faut dissoudre l’Assemblée nationale. Pour quel motif ? Des députés d’un groupe qui se sont mal conduits ne peuvent constituer un motif de dissolution de l’Assemblée nationale. Les excès de langage n’aideront pas ceux qui, jusqu’ici, ont choisi la force et l’exclusion, à revenir sur la voie de l’efficacité, c’est-à-dire le dépassement et le dialogue.
La voie honorable pour dépasser cette situation est d’abord de l’apprécier à sa juste dimension. Il n’y a pas une structure qui ne peut pas fonctionner à l’Assemblée nationale. L’humeur de ceux qui ne sont pas satisfaits du mauvais spectacle, à juste raison d’ailleurs, présenté par les membres d’un groupe, ne peut pas constituer le motif de dissolution de l’Assemblée nationale. Il n’y a ni crise, ni blocage de l’Institution parlementaire.
Au moment où Orange et Tigo enregistraient des pertes dans le secteur mobile lors des mois de juillet, août et septembre, Expresso a affiché une croissance de 8,24%. L’opérateur soudanais talonne désormais dans ce classement toujours dominé par l’opérateur historique, Orange.
Dans sa bataille à distance qu’il mène face Orange et Tigo, l’opérateur Expresso a profité des mois de juillet, août et septembre pour marquer des points dans le domaine du secteur mobile. Dans le rapport trimestriel de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), présenté hier par le Directeur général de la boîte, Abdou Karim Sall, il y est mentionné que l’augmentation du parc des lignes de téléphonie mobile est portée au cours de ce trimestre par Expresso qui a enregistré une croissance de 8,24%.
Durant la même période, Orange et Tigo perdaient respectivement 1,06% et 1,81% de leur parc. Ce bond de l’opérateur soudanais ne remet toutefois pas en cause le leadership de Orange. Dans ce secteur mobile, le marché est toujours dominé par l’opérateur historique qui se taille la part du lion avec 55,68%. Il devance Tigo qui enregistre 22,84% qui lui-même est de plus en plus talonné par Expresso (21,30%) dans un secteur essentiellement dominé par le prépayé 99,30%.
Sur l’internet, l’Artp a répertorié, durant ce trimestre, 7 millions 348 mille 487 usagers, soit un taux de croissance de 1,3%. «C’est un marché qui est en pleine expansion grâce au développement de l’internet mobile avec les licences 2G et 3G qui occupent 94,28% du parc», souligne le rapport.
Dans ce secteur, le parc Adsl s’élève à 101 mille 677 abonnés, soit une baisse de 0,92% par rapport au trimestre précédent. Le taux de pénétration en nette progression s’établit à 54,40%. Au classement des parts du marché, Orange domine largement les débats avec une occupation estimée à 67,07%, tandis que Tigo et Expresso s’octroient respectivement 23,27% et 9,66%.
Presque la même tendance est observée dans le secteur de l’internet mobile où l’opérateur historique affiche également sa suprématie avec 66,33% des parts du marché. Il est suivi par Tigo qui enregistre 24,41% et Expresso qui ferme la marche avec 9,26%.
Des défis dans l’utilisation des licences 2G et 3G
Enfin, dans le domaine du fixe où seuls la Sonatel et Expresso sont présents, le marché est dominé par le premier opérateur. Et très largement. Car la Sonatel s’empare de 93,7% des parts du marché global. D’ailleurs, cet opérateur est le seul à intervenir sur le segment professionnel. Cependant, le secteur du fixe a connu une baisse de 0,7% par rapport au trimestre précédent.
Par ailleurs en publiant ce rapport, l’Artp a voulu mesurer la capacité des opérateurs à utiliser les licences 2G et 3G. Mais d’après de la directeur de l’Autorité de régulation, les défis persistent. «Nous constatons que beaucoup de choses restent à faire pour assurer une couverture acceptable pour les populations», regrette Abdou Karim Sall.
Qui promet : «Nous allons y travailler en rapport avec les opérateurs, c’est-à-dire Orange, Tigo et Expresso pour avoir une nette amélioration dans la couverture des réseaux mobiles.» Disposant d’outils performants capables de mesurer la qualité de service, l’Artp démarre sa campagne à Dakar. Après la capitale, les 13 autres régions suivront.
MACKY SALL VA DÉFENDRE UNE PLATEFORME DE LA CÉDÉAO
La Valette, 11 nov (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), va défendre "la dignité" des migrants au sommet de Malte sur la migration, au nom des 15 pays membres, a annoncé mercredi le président de la commission de l’organisation régionale, Kadré Désiré Ouédraogo.
"Nous sommes venus lui faire le point des préparatifs de notre région pour cette importante réunion sur la migration. En tant que président de la Cédéao, il est le porte-parole de la région Afrique de l’Ouest", a expliqué M. Ouédraogo à des journalistes, à la fin d’une audience avec le président Sall.
"Nous l’avons informé des réunions ministérielles organisées à Dakar pour une plateforme des pays de la Cédéao à cette conférence" sur la migration, a-t-il ajouté.
Les délégués des pays de la Cédéao vont appeler ceux de 28 Etats membres de l’Union européenne à garantir la dignité des migrants, selon Kadré Désiré Ouédraogo.
"Je laisse au président en exercice le soin de dévoiler cette position commune des pays de la Cédéao", a-t-il répondu à la question de savoir quelle était cette position à défendre par l’Afrique de l’Ouest au sommet de deux jours prévu à partir de 17h30 (16h30 GMT) à La Valette, la capitale de Malte.
"Je peux simplement vous dire qu’elle (la plateforme en question, Ndlr) est relative à la garantie de la sécurité et au respect de la dignité des migrants", a ajouté le fonctionnaire burkinabè de la Cédéao.
Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une trentaine de pays africains et des 28 de l’Union européenne (UE) sont attendus au sommet de deux jours sur la migration, à partir de cet après-midi.
En plus de la séance de travail des dirigeants africains et européens prévue juste après l’ouverture du sommet, des "rencontres bilatérales" sont prévues ce mercredi.
Sont invités à ce sommet de l’Union européenne, des chefs d’Etat et de gouvernement de pays africains d’origine ou de transit des migrants à destination de l’Europe.
Au second jour du sommet, jeudi, à 9h (8h GMT), la Commission de l’UE va lancer un "fonds fiduciaire", qui sera alimenté par ses 28 membres, pour faire face à l’afflux de migrants en situation irrégulière provenant d’Afrique.