Les images sont violentes. Le procédé lâche. Et malheureusement, selon l'ambassadeur du Sénégal en Tunisie, ce genre de scènes où des policiers tabassent des hommes de couleur sont devenues récurrentes. Ousmane Fall, le deuxième conseiller chargé des affaires consulaires, culturelles, et des relations avec les citoyens de l'ambassade de la République du Sénégal en Tunisie, en a fait l'amère expérience. Il a été passé à tabac par des policiers à l'aéroport de Tunis, jeudi dernier. Il a raconté par le menu son agression au site “espacemanager.com”.
Ce jeudi 2 juillet, il s'est rendu à l'aéroport accompagné de son garçon de 3 ans et de sa nièce, qui devaient retourner au Sénégal. Pour se rendre à l'aéroport Tunis-Carthage, ils ont pris un taxi. Arrivés à destination, il a payé le chauffeur et s'est dirigé vers la malle pour en sortir les bagages. Mais le taximan l'a rejoint et lui a réclamé de l'argent, alors qu'il avait déjà payé la somme affichée par le taximètre. Ousmane a refusé de donner plus.
Le taximan s'est alors dirigé vers un policier pour se plaindre. Il lui a dit que son client ne voulait pas le payer, en omettant de dire qu'il l'avait déjà été. Le policier lui a demandé de le suivre au poste. Le deuxième conseiller a accepté, en prenant soin de faire entrer les bagages et sa nièce dans l'enceinte de l'aéroport.
"Quand je suis retourné voir le policier, il n'était plus tout seul. Il avait appelé deux de ses collègues. À hauteur du café situé sur le hall supérieur du terminal, j'ai pris mon téléphone pour appeler ma nièce, l'agent de police me dit : "Vas-y, appelle ton ambassade".
Je lui répondis que je n'avais pas besoin d'appeler l'ambassade, parce que je suis de l'ambassade. Réponse à laquelle il a réagi par une première insulte. Jugeant que je ne descendais pas assez vite les escaliers - je tenais par la main mon garçon qui m'avait accompagné à l'aéroport -, l'agent de police (celui vêtu d'une chemise de couleur bleue), m'a pris par la ceinture pour me tirer violemment vers le bas des marches, entraînant ainsi mon petit garçon dans une chute brutale."
"Un jeune étudiant est arrivé portant mon fils dans ses bras"
"C'est en cherchant à me redresser que je reçus un coup de pied au tibia droit, suivi d'insultes, toujours de la part du même agent. Plusieurs autres policiers se sont alors précipités sur les lieux, s'ajoutant aux trois premiers, pour s'adonner aux exactions", a raconté le diplomate. Il a été traîné vers les locaux de la police, son enfant abandonné par les policiers sur les marches de l'escalier.
"Dès mon arrivée devant les locaux de la police judiciaire, j'ai reçu plusieurs coups et insultes, principalement de la part de trois agents de police particulièrement violents dont celui qui portait un gilet de police de couleur blanche, et d'un agent d'âge avancé vêtu d'une chemise de couleur vert clair". C'est là, a raconté Ousmane Fall, que son fils était absent.
"J'ai demandé de ses nouvelles, et quelqu'un m'a lancé : il est avec ton ami. Je me suis précipité vers la porte, en criant : quel ami ? Je suis arrivé seul à l'aéroport. L'officier de police portant un gilet blanc m'a donné un violent coup à la poitrine et ensuite plusieurs coups à la figure, pendant que j'étais maintenu par un autre très corpulent qui m'insultait. Malgré cela, j'ai demandé plusieurs fois qu'ils envoient quelqu'un chercher mon petit garçon, sinon j'irai moi-même. Seule réponse obtenue : il est avec ton ami", a-t-il ajouté.
"Un jeune étudiant est arrivé portant mon fils dans ses bras. C'est à lui que, discrètement, j'ai indiqué le numéro d'appel de Son Excellence Madame l'Ambassadeur du Sénégal à Tunis pour l'informer de la situation. Durant plus d'une heure de temps, je suis resté menotté dans une pièce, mon fils sur mes genoux. Pendant ce temps, mes pièces d'identité, à savoir ma carte d'identité diplomatique et ma carte d'accès à la zone sous-douane et quelques cartes de visite étaient aux mains des éléments de la police qui disaient vérifier mon identité, malgré la présence d'un fonctionnaire du Ministère des Affaires Étrangères qui est de permanence au bureau de protocole de l'aéroport. Au bout de deux heures, deux parmi ces mêmes agents sont venus me notifier que j'avais frappé et insulté un officier de police, pour ensuite me remettre mon téléphone et mon portefeuille.... et me dire que j'étais libre de partir. Jusqu'au moment où j'ai quitté les locaux de la police, aucun procès-verbal ne m'a été lu. Ils m'ont libéré aux environs de 19h40", dit-il.
Le Sénégal a saisi le ministère des Affaires étrangères de Tunis
Mais, si on en croit l'ambassadrice du Sénégal en Tunisie Khady Tall Diagne, jointe par la Rfm, le Sénégal ne compte pas en rester là. ‘'J'ai saisi par note verbale le ministère des Affaires étrangères de Tunis, pour que cette affaire soit tirée au clair, en collaboration avec les services des Affaires étrangères du Sénégal''. Mme Diagne ajoute avoir pris des photos de son collaborateur qui s'est présenté à elle en piteux état : la lèvre fendue, les habits déchirés et présentant plusieurs blessures.
"MON PLAN CONTRE LE CHÔMAGE"
Exclusif Enquête - ENTRETIEN AVEC LE PRÉSIDENT MACKY SALL
Après avoir pris part aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence où se croisent le gratin industriel français, les intellectuels, universitaires, hommes de médias, le Président Macky Sall n'avait pas le cœur à aborder avec nous les questions politiques. "On va parler de choses sérieuses. Parlons d'Economie !", propose-t-il avec fermeté, malgré les apparences. Regrettant au passage que les questions politiques, voire…politiciennes prennent le dessus sur l'Economie. Bien calfeutré dans sa cabine, parapheur sous la main, la mine du reste travaillée par la fatigue et la faim, le Président Macky Sall, dont l'avion, la Pointe de Sarène a décollé depuis deux heures, refuse dans un premier temps de se soumettre au rituel des questions/réponses, mais accepte, après forte insistance de notre part. Le chemin est ainsi bien balisé, avec comme fil d'Ariane, les questions économiques…
Quel est l'intérêt pour le Sénégal de ces Rencontres économiques tenues à Aix-En-Provence, du 3 au 5 juillet ?
D'abord, je voudrais remercier le cercle des économistes de France qui a bien voulu m'inviter à la cérémonie inaugurale des journées de rencontres économiques d'Aix-En-Provence. C'était la 15ème édition. Et la particularité de cette édition, c'est que les économistes devaient réfléchir sur la problématique de l'emploi. La question a été formulée de la façon suivante : "Et si l'emploi était la solution ?" L'emploi dans toute sa dimension. J'ai essayé dans mon adresse de partir un peu de la définition philosophique et de faire un rappel historique sur la problématique de l'emploi, sa compréhension à la fois philosophique et idéologique. Rappelez-vous du Capital, du Travail, des relations quasiment conflictuelles entre groupes, la lutte des classes pendant la société industrielle etc.
Mais je suis allé plus loin pour rappeler aux Européens que l'esclavage a été une forme de travail forcé ou de servage avec des gens se faisant passer pour des "seigneurs" pour faire travailler des hommes simplement sur la base d'une domination. Le travail, c'est aussi l'aspect religieux. Car, il y a une compréhension religieuse du travail. Et là, on fait un rappel de ce que Saint Benoît, qui est le père fondateur des Bénédictins, considérait, pour les moines, au-delà du travail théologique, qu'ils s'adonnent à un travail manuel pour vraiment répondre aux besoins et à la définition du moine. Donc, il fallait qu'ils travaillent la terre. Et également une référence au niveau des musulmans avec une parole prophétique, celle du prophète Mouhamed (PSL) qui a estimé que la meilleure nourriture que l'on pourrait avoir est celle qu'on avait acquise ou préparée avec ses propres mains. Que ce soit des fruits ou des produits de son agriculture etc.
Aujourd'hui, le travail ou le non-travail, le chômage donc, se posent dans nos sociétés avec les mutations industrielles très fortes. Le développement des machines, des ordinateurs fait que beaucoup d'emplois sont supprimés du fait de la productivité des machines, à cause aussi des gains qui sont recherchés. Vous voyez, on est devant une situation mondialisée très complexe, qui n'est pas spécifique à tel ou tel pays. Alors, par rapport à toutes ces situations, quelles doivent être aujourd'hui les tendances et que devons-nous faire pour que le machinisme, la modernité, la productivité ne prennent le dessus sur l'emploi ? Car, l'emploi doit assurer le bien-être. L'emploi doit assurer la dignité de la personne, l'épanouissement dans la construction de la nation et des États.
Tous les rapports ont montré que l'Afrique perd beaucoup d'argent. On parle même de 60 milliards de dollars en termes de flux de capitaux, d'impôts que certaines sociétés ne paient pas au juste prix. Est-ce qu'aujourd'hui vous allez mener le combat pour que ces entreprises paient correctement leurs impôts pour impacter sur les économies en Afrique ?
J'ai effectivement dit que si le Nord nous aidait à créer davantage d'emplois, compte tenu des liens historiques, nous pourrions retenir le maximum de jeunes chez nous. Puisque nous avons dans le domaine des technologies nouvelles, notamment dans le domaine du numérique, une bonne marge à prendre. Nous n'avons pas besoin de rattraper un gros retard dans ce domaine-là. Dans la révolution industrielle, nous avons eu un retard énorme. Mais pour la connaissance dans l'économie numérique, dans les TIC, l'Afrique peut très vite se rattraper. D'ailleurs l'Afrique est sur les mêmes starting blocks que les autres. Alors, il nous faut investir dans l'éducation, dans la formation. Investir dans une éducation orientée vers ces nouvelles technologies. C'est la raison pour laquelle je crois que les start-up, les incubateurs et aussi l'agriculture modernisée et mécanisée telle que nous la faisons aujourd'hui à travers les domaines communautaires mais aussi à travers nos politiques de renforcement de la productivité agricole doivent nous permettre, entre autres domaines, en plus de l'habitat, d'être des moteurs de création d'emplois et de croissance.
Vous avez été élu sur l'emploi au Sénégal, du moins cela ferait partie des motivations des électeurs. Que faites-vous pour trouver de l'emploi aux jeunes du Sénégal ?
Dire que j'ai été élu pour l'emploi, je réponds non. Je ne crois pas que ça soit seulement pour l'emploi, même si c'est un problème important. Mais je pense que tous les jours, le plus dur de mon temps est consacré à la création de richesses et à la création d'emplois. Cela veut dire que nous créons les conditions du développement de l'investissement à la fois public et privé. L'investissement public, en améliorant le cadre de gestion budgétaire, en mettant plus de ressources sur l'investissement qui génère plus d'emplois. Mais aussi en améliorant le climat des affaires et attirer davantage d'investissements privés. C'est par l'entreprise que l'on crée l'emploi. Donc ça, c'est mon obsession.
Mais aujourd'hui, cette obsession commence à donner les fruits puisque nous avons vu l'évolution des emplois tant publics que privés. Rien que sur le public, nous avons créé sur ces trois dernières années près de 60 mille emplois officiels. Cela veut dire que tout ce qui n'est pas signalé n'en fait pas partie. Et bien sûr l'emploi agricole n'est pas comptabilisé parce que nous n'avons pas des statistiques de ce point de vue. Donc, il faudra vraiment tout faire pour doper la part d'investissements et augmenter ainsi l'emploi des jeunes. Je suis optimiste quand on voit les projets qui sont aujourd'hui lancés et ceux qui vont démarrer incessamment.
Mardi, dans deux jours, je vais lancer le Programme d'urgence de développement communautaire. C'est un projet de plus de 100 milliards entièrement financé par l'État que le PNUD va réaliser et qui va satisfaire un peu les demandes du monde rural. Et c'est autant d'emplois locaux qui vont être créés. Nous avons aussi les grands chantiers. "Ila Touba" va démarrer. C'est quand même 120 kilomètres d'autoroute et une grande niche d'emplois. Nous avons tous les programmes de voiries, etc. Je ne vais pas y revenir dans les détails. Mais tout le monde peut comprendre que le PSE est aussi la réponse à l'emploi et surtout à l'emploi des jeunes. C'est aussi une réponse à l'auto-emploi qui est une dimension essentielle. L'engagement que j'ai pris et que je renouvelle, c'est que nous ferons le maximum possible pour qu'il y ait davantage d'emplois pour la jeunesse de notre pays.
La Chine, l'Allemagne, etc., ces grands pays qui tiennent l'économie mondiale ont misé sur le TPER, les PMI et les PME. Est-ce que dans votre politique, il est prévu d'encourager les PME et les PMI pour permettre de créer des emplois ?
Vous avez raison de dire que la force du tissu économique allemand, c'est les PME-PMI. En Allemagne, vous avez très peu de grandes compagnies, de grandes firmes. Il y en a mais c'est moins de 4% à 6% du patronat allemand. Donc nous ne devons pas négliger les petits entrepreneurs ou les entrepreneurs moyens. C'est ce que vous faites en tant que directeurs de journaux ou éditeurs de presse. Vous avez des entreprises de presse avec 10, 15, 20 emplois. Imaginez si on avait 100 mille Sénégalais comme ça. Ce qui n'est pas énorme. Si chacun prenait 10 emplois ou 20 emplois, c'est un million d'emplois.
Donc ce n'est pas dans des méga projets avec des milliards d'investissements qu'on va régler la question de l'emploi. Il faut faciliter l'épanouissement des PME, PMI. C'est la raison pour laquelle nous avons mis des instruments comme le FONGIP qui est un fonds de garantie qui intervient aujourd'hui dans beaucoup de secteurs, l'habitat, la microfinance, le financement de projets pour aider les micro-entrepreneurs à accéder aux crédits et à faire leurs activités. Dans le tourisme, vous avez également beaucoup de jeunes entrepreneurs ou des entrepreneurs moyens qui, avec des cabanons ou de petits hôtels ou de campements, peuvent également répondre aux besoins du tourisme mais aussi créer de l'emploi. Donc, c'est cette vision qu'il faut avoir. Ce n'est pas l'État qui va créer les emplois. L'État a quelques emplois de souveraineté, l'éducation, la santé, l'armée.
Quand vous finissez ces secteurs, le reste, c'est vraiment marginal. Parce que les administrations utilisent très peu d'agents. Par conséquent, c'est vraiment l'auto-emploi, l'entrepreneuriat qu'il faut promouvoir. Je suis d'ailleurs heureux de saluer la dernière fois M. Tony Elumelu, grand homme du privé nigérian qui, à travers sa fondation, a mis 100 millions de dollars pour appuyer les jeunes entrepreneurs débutants. Récemment, il a sélectionné cinq Sénégalais, des jeunes qui ont des idées à qui la fondation donne 10 000 dollars, soit 5 à 6 millions, pour se lancer. Donc, on n'a pas besoin de gros capitaux pour débuter dans les affaires.
Si l'on regarde le parcours de tous les milliardaires du monde, on se rend compte que la plupart sont partis de rien. Ce n'est pas le volume des capitaux qui est important pour réussir mais la pertinence du projet et la volonté j'allais dire le volontarisme du porteur de projet. En ce qui concerne le cadre environnemental qui l'accompagne, l'État est tout à fait disposé, à travers le Conseil Présidentiel de l'Investissement, à travailler pour voir comment contourner les obstacles qui peuvent se dresser sur le chemin des start-up. Nous sommes déjà en train de nous pencher sur la dématérialisation, de lutter contre les tracasseries administratives et de faciliter les financements des activités économiques… Travaillons d'arrache-pied pour le développement des PME et PMI.
L'émergence, monsieur le Président, c'est également l'énergie, un secteur fondamental au développement de l'Afrique. Nous avons récemment vu monsieur Jean-Louis Borloo en parler un peu partout dans la presse et lors de rencontres de haut niveau… Qu'est-ce qu'on est aujourd'hui en droit d'attendre pour régler cette question essentielle ?
La question énergétique a aujourd'hui le vent en poupe car, pour la première fois, il y a un consensus mondial. Il nous faut œuvrer pour le développement du secteur énergétique et cela, tout particulièrement sur le continent africain car, il n'est pas normal que l'Afrique soit le continent où l'énergie est la plus chère au monde en plus d'être la plus difficile d'accès parce que, jusque-là, les solutions mises en place ne sont pas des solutions d'échelle. Le problème, c'est que chacun des 54 États que compte le continent essaye aujourd'hui d'avoir ses solutions propres pour générer de l'énergie… Donc, certains usent de gasoil, d'autres de kérosène, d'autres encore de fuel…
C'est rarement des barrages qui alimentent les centrales. Idem pour le gaz, qui est très peu utilisé… Il est temps que cela change et le G7 l'a compris car nous y avons porté ce combat. Aujourd'hui, nous allons vers la conférence de Paris sur le climat. Jean Louis Borloo est un homme très engagé qui pense qu'il est temps que nous saisissions l'opportunité de la Cap 21 pour crée, au niveau africain en tout cas, une institution ou une agence, peu importe, qui sera africaine, dirigée par les Africains et soit le réceptacle de ces ressources qui seront payées par les pays à la plus grosse empreinte en carbone. On estime que nous pourrons espérer capter en moyenne cinq milliards de dollars par an, une somme qui sera exclusivement consacrée à l'électrification du continent avec des énergies renouvelables. Ce projet, nous l'avons soutenu et l'Union africaine l'a endossé.
Ne serait-ce pas un projet utopique ?
Non, pas du tout. Nous sommes dans un monde globalisé où il y a des pollueurs qui sont les pays développés et, parmi eux, plus gros pollueurs encore : c'est la Chine, les USA et, plus généralement, les pays industrialisés. Ces derniers doivent, par solidarité, payer cette taxe sur le carbone en vertu du principe du pollueur-payeur car d'autres subissent les conséquences de leur pollution alors qu'ils ne polluent même pas du fait, parfois, de leur niveau de développement ou d'industrialisation qui ne le permet pas. Donc l'Afrique subit très concrètement les effets du changement climatique : du point de vue de l'environnement, il y a détérioration de nos écosystèmes. Nous le voyons avec la désertification des terres ou encore les inondations qui alternent avec des périodes de sécheresse…
Et cela alors que l'Afrique ne pollue pas ! Il est donc logique que nous bénéficiions de ce fonds d'adaptation qui nous permettra, au moins, de régler les questions de l'énergie et de l'éclairage. Je pense, enfin, qu'au delà de la conférence sur le climat, il y a d'autres initiatives dont on peut tirer parti. Nous avons, par exemple, celle de Power Africa, soutenue par le Président Obama qui veut injecter 26 milliards de dollars sur le continent… Et nous lui avons suggéré de faire converger cela en un seul et même projet global pour l'électrification de l'Afrique. On négocie également avec d'autres partenaires. Disons que ce qu'il reste à faire, c'est harmoniser tout ça et le mettre directement en chantier, ce que nous essayons de concrétiser via le NEPAD et l'Union africaine.
"L'ANGLETERRE À DÉCOUVERT LA QUALITÉ DES SÉNÉGALAIS"
PAPE DIOUF SUR LA RUÉE DES LIONS VERS LA PREMIER LEAGUE
Depuis quelques années, la Premier League anglaise est devenue une destination privilégiée pour les footballeurs sénégalais. Pour Pape Diouf, l'ancien président de l'Olympique de Marseille, c'est plutôt l'Angleterre qui est tombée sous le charme des footballeurs sénégalais.
"À vrai dire, il n'y a pas d'explication rationnelle à ce nouveau phénomène. peut-on pour autant parler de mode ? Je ne pense pas. même si les Anglais, de manière générale, aiment sacrifier à ça. Plus sûrement, je crois simplement que la premier League a découvert la qualité des joueurs sénégalais et que ces derniers sont de plus en plus regardés, surtout s'ils sont déjà en Europe. Les pionniers en la matière tels que El Hadji Diouf, Henri Camara, Salif Diao, Pape Bouba Diop et autres ont bien fait le métier. Sans doute, l'aspect financier est loin d'être négligeable. mais, outre le fait qu'on peut parfaitement comprendre qu'un joueur professionnel puisse y attacher de l'importance, il faut reconnaître que le football anglais est devenu le premier en Europe et que, y jouer, pour un acteur c'est quand-même valorisant. pour revenir sur le cas Idrissa Gana Guèye, je pense que, Aston villa a dû lui faire des propositions sur lesquelles l'OM ne pouvait pas s'aligner. Son club, Lille, a dû aussi trouver son compte dans la transaction. Cela dit, imaginons que, la saison prochaine, le garçon se montre nettement à son avantage. Il pourrait être la cible d'un grand club anglais, pourquoi pas un club du big four".
"CE QUI SE DIT SUR MON ENTRAINEUR ET MOI EST DÉNUÉ DE TOUTE VÉRITÉ"
Interpellé sur l’incident qu’il y aurait eu entre son entraîneur Peter Maes et lui, suite à son retard aux entraînements, Kara Mbodji minimise et parle de mésentente. Le sociétaire de Genk saisit la balle au rebond et parle de ses objectifs à l’orée de la prochaine saison. Il revient sur la première sortie de la l’équipe nationale face au Burundi (3-1), dans le cadre des éliminatoires de la CAN-2017
Kara, comment se passe la reprise avec genk ?
ça va, le début est difficile mais, on gère, tout se passe super bien. Je commence à retrouver le rythme.
Que s’est-il passé avec votre entraîneur peter Maes qui vous a manifesté son mécontentement ?
Depuis ce matin (hier), certains sites d’informations sénégalaises publient une mésentente supposée entre mon coach et mes dirigeants, suite à un retour tardif en belgique de ma part. mais, je tiens à dire que ceci est dénué de toute vérité. Je pense que les gens auraient dû vérifier l’information à mon niveau pour éviter de porter atteinte à mon image.
Que s’est-il passé alors ?
J’étais en sélection pour le match contre le burundi pendant plus d’une dizaine de jours. et, le règlement me permet de prendre quelques jours de plus pour me reposer. C’est ce que j’ai fait. Alors, mon club Genk, ayant pris des vacances avant que la convocation n’arrive, n’a pas informé le staff technique de ma situation. ensuite, il y a eu un changement presque total du staff technique. Les dirigeants ont complètement oublié d’informer le coach. naturellement, ce dernier n’a pas compris mon absence lors de la reprise. C’est après qu’il a été informé de ma situation. À mon arrivée, lui-même m’a confirmé qu’il n’était pas informé au préalable. et il m’a présenté ses excuses.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour cette saison ?
mes objectifs ne changent pas. Ils restent les mêmes depuis le début de ma carrière. À savoir, rejoindre un club qui joue les premiers rôles sur le plan européen, recevoir des distinctions qui honorent tout bon joueur et hisser mon pays dans les podiums des joutes mondiales. mais, pour arriver à tout cela, je suis bien conscient qu’il faut beaucoup de travail et je ménagerai aucun plus effort pour atteindre ces objectifs.
Les observateurs pensent que l’angleterre est un bon championnat pour vous. Qu’en pensez-vous ?
oui, j’avoue que bon nombre d’observateurs me prédisent une belle carrière dans le championnat anglais qui, j’avoue, ne me déplaît pas. et, franchement, y jouer me permettra de franchir un palier important dans la réalisation de mes objectifs personnels et professionnels.
L’angleterre est devenue la nouvelle destination des Sénégalais. Qu’est-ce qui explique cela ?
Je dirai tout simplement pour deux choses. L’Angleterre fait partie des meilleurs championnats pour ne pas dire le meilleur au monde. Le Sénégalais, de nature, est ambitieux et vise loin. C’est certainement les raisons de cette ruée vers l’Angleterre. Sur le plan personnel, tous les joueurs rêvent d’évoluer dans un championnat comme la premier League. L’aspect financier y est aussi pour quelque chose, surtout quand on sait que la carrière d’un footballeur est très courte. tout le monde essaie de faire le maximum d’économies durant sa carrière pour préparer sa reconversion. parce que la fin de la carrière arrive souvent de façon brutale.
Après la première victoire du Sénégal face au Burundi, pouvons-nous dire que la qualification à la prochaine caN est acquise ?
C’est avec conviction que nous avons joué et gagné le match contre le burundi. Cette victoire nous permet d’être premiers de notre groupe. maintenant, dire que la qualification est assurée après cette sortie initiale, c’est prématuré à mon avis. Il nous reste énormément de matchs et des déplacements qui s’annoncent difficiles. en football, il faut attendre la fin de la partie pour crier victoire. Cela dit, nous allons prendre tous les matchs au sérieux comme nous l’avons toujours fait. nous continuerons à donner le maximum de nous-mêmes sur le terrain. Ce, pour chaque fois arracher la victoire tout en respectant les adversaires.
Contre le Burundi, on a noté beaucoup d’hésitations dans la défense sénégalaise…
Je n’appellerai pas ça de l’hésitation. Face au burundi, nous avons fait un match correct dans l’ensemble. Il ne faut surtout pas oublier que tous les joueurs étaient en vacances. et, comme vous le savez, jouer à cette période est souvent difficile. mais, sur cette question, tout ce que je puis vous dire, c’est que nous sommes conscients qu’il reste du travail à faire sur le plan collectif. L’entraîneur s’y attèlera et nous montrerons un autre visage lors des prochains matchs. nous ferons de meilleures prestations que face au burundi.
Me El Hadji Diouf s’est défoulé sur le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse qui, selon lui, gère de manière opaque l’institution parlementaire en refusant tout audit de la part des corps de contrôle de l’État. Pour l’avocat, le Parlement est le siège de l’injustice et de la discrimination. Dans cet entretien qu’il a accordé à «L’As», le député non inscrit propose le changement tous les ans du bureau et du président de l’Assemblée nationale pour redonner aux «députés mendiants» leur dignité. Il prend la défense de Me Wade face à la fronde de Modou Diagne Fada qui est à ses yeux plus pressé qu’Idrissa Seck.
Vous avez toujours soutenu que le mandat du président de l’Assemblée nationale doit être renouvelé au même titre que celui des autres membres du bureau (1 an) depuis la dernière législature. Pourquoi cette position ?
Les gens se trompent de bonne foi par rapport au mandat du président de l’Assemblée nationale. On a tendance à faire la confusion entre le président de l’Assemblée nationale et l’institution. L’institution, ce n’est pas le président de l’Assemblée, mais l’Assemblée nationale c'est-àdire les 150 députés. Les députés ont besoin juste d’un président du bureau pour travailler.
Est-ce que ce n’est pas le fait qu’il soit la deuxième personnalité de l’État…
Le président de l’Assemblée nationale n’est pas la deuxième personnalité de l’État, mais le Parlement. Si le chef de l’État est empêché, le président du Parlement assure l’intérim et s’il est empêché à son tour, il revient au 1er vice-président de diriger le pays ainsi de suite. En effet, l’Assemblée nationale doit assurer l’intérim en cas de vacance de poste du président de la République. La thèse de la stabilité évoquée est nulle. On avait remplacé l’ancien président Youssou Diagne par Pape Diop en cours de mandat. On avait remplacé Macky Sall en plein mandat par Mamadou Seck et il n’y a pas eu d’instabilité. Comment on peut déstabiliser l’Assemblée nationale avec le changement du président ? Le président de l’Assemblée nationale a une seule voix.
L’Assemblée nationale échappe aux corps de contrôle. pourquoi une telle situation alors que l’institution utilise l’argent du contribuable ?
L’Assemblée nationale est une nébuleuse. Elle refuse toute inspection de l’Ige, de la Cour des comptes, l’Armp, etc. C’est le bordel à l’Assemblée. Pourtant, on n’a écrit nulle part qu’on ne doit pas auditer l’Assemblée nationale. Les dirigeants de l’Assemblée nationale trichent et ne veulent pas être contrôlés. C’est une violation de la loi. L’Assemblée nationale a tapé sur la table pour intimider les corps de contrôle. Pourtant, l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) avait tapé sur la table pour dire qu’elle n’a pas de zone interdite. Regardez mon bureau-là, on l’a remplacé par un autre bureau plus neuf. J’avais un bureau neuf, des fauteuils neufs, et on les a remplacés et je ne sais pas où ils les ont amenés. Pourquoi commander ce dont on n’a pas besoin ? Est-ce qu’on a besoin de ce marché. On ne consulte jamais les députés. Une institution où il y a l’esclavage, c’est l’Assemblée nationale. Tout se passe entre le président et les questeurs. Les marchés sont donnés à n’importe qui. Et dans quelles conditions ? Par appel d’offres ou de gré à gré ? On ne sait pas. La Commission de contrôle ne contrôle jamais et pourtant elle devait dresser un rapport tous les trois mois. Lorsque Thierno Bocoum, alors président de la Commission contrôle et comptabilité, avait voulu en savoir plus, on l’a débarqué immédiatement. Les députés ne savent pas ou passe l’argent qu’ils votent. C’est l’opacité totale. La gestion de l’Assemblée nationale est nébuleuse, opaque.
D’aucuns disent que vous avez un problème personnel avec Moustapha Niasse. Vous le confirmer…
Moustapha Niasse, je l’aime bien. Je n’ai pas de problème avec lui. Chaque fois que je le critique, c’est parce que je dois le faire. Je n’ai pas le droit de nourrir une haine contre un être humain surtout un grand-frère comme Moustapha Niasse que j’ai accompagné lors de la campagne présidentielle et que j’ai amené àl’Assemblée nationale. Actuellement, ce sont des gens qui n’ont pas battu campagne qui sont avec lui dans le bureau de l’Assemblée. Ce sont des usurpateurs. Me El Hadji Diouf et Katy Cissé Wane (directrice de campagne du candidat de Bss) ont tout donné à Niasse. Aujourd’hui, nous sommes les plus marginalisés. On envoie des députés analphabètes en mission où ils ne peuvent même pas prendre la parole. On a envoyé au Parlement de la Francophonie des députés qui ne savent pas lire. Les meilleurs députés, les esprits les plus brillants sont écartés. On peut citer Me El Hadji Diouf, Mamadou Lamine Diallo, Me Aïssata Tall Sall, Cheikh Diop Dionne. Ils sont écartés au profil d’individus gnares prompts à applaudir et exécuter des ordres. Comment peut-on avoir une Assemblée nationale de rupture alors que la crème intellectuelle est écartée ?
On a l’impression que vous vous sentez trahi par Moustapha Niasse …
Non. À l’Assemblée nationale, je ne suis pas dans le groupe Bby dont les membres manquent de générosité politique et parlementaire. Ce sont de pauvres affamés qui mangent avec les jambes, les mains… Ils sont pressés de tout avaler et font du «jiiro». Récemment, Moustapha Cissé Lô a dit qu’ils ne vont pas permettre aux autres députés de créer des groupes parlementaires pour s’enrichir.
Vous dénoncez souvent une discrimination contre certains députés. En quoi consiste cette discrimination ?
Il y a une grave discrimination entre les députés. On crée des députés sous-développés et complexés face à des députés qui ont tout. Les membres du bureau ont un salaire de 2 millions, 1000 litres d’essence et deux voitures. Les présidents de commission ont à peu près les mêmes avantages. Les députés simples perçoivent 1,3 million Fcfa et 250 litres d’essence, même s’ils habitent à Kédougou. Et quand un député est membre du bureau et qu’il habite en face de l’hémicycle, il a 1000 litres d’essence. On ne tient pas compte de la distance. La discrimination est totale et les frustrations nombreuses. Il y a des députés qui sont obligés de mendier du carburant et de l‘argent aux autres députés. On voit des députés mendiants et des députés bourgeois ; des députés qui gèrent des milliards et qui ne rendent pas compte. Notre Assemblée nationale est le siège de l’injustice. Le rapport de force est trop favorable à la majorité qui foule au pied la décence républicaine, démocratique, parlementaire avec ses lois scélérates qui constituent une honte pour notre pays qui est une vitrine de la démocratie. Les Sénégalais doivent avoir très mal.
Pour beaucoup d’observateurs, la loi sur la modification du règlement intérieur de l’Assemblée vise le ps. Qu’en pensez-vous ?
L’intelligence humaine permet de conclure à cette hypothèse. Mais, je ne serai pas plus royaliste que le roi, compte tenu du comportement du Ps. Au Ps, les manœuvres et l’hypocrisie continuent. On sait que cette loi est prise pour les empêcher de constituer un autre groupe parlementaire, mais ils ferment les yeux pour dire qu’ils ne sont pas visés. Ils manoeuvrent pour conserver les avantages du gouvernement et du bureau de l’Assemblée nationale avant la présidentielle.
On accuse le président d’avoir corrompu Fada et Cie pour diviser le pds. Que vous inspire ces accusations?
Je pense que Modou Diagne Fada devait jurer la main sur le Coran s’il n’a rien à se reprocher. Pour rassurer son camp, il devait demander à Wade un exemplaire du Coran et lui dire : «je suis musulman et mouride comme vous, et je jure devant Dieu et les hommes que je n’ai jamais pris l’argent de Macky Sall pour diviser le Pds». Cela aurait apaisé et rassuré tout le monde au lieu de créer la confusion et de s’attaquer à Farba Senghor. Je ne soupçonne pas Macky Sall de corrompre Fada, mais je sais que Fada est ambitieux et pressé. Il est beaucoup plus pressé que Idrissa Seck. J’aurai applaudi des deux mains si, lorsque Wade était au pouvoir, Fada avait dit qu’il est vieux et qu’il doit aller se reposer. Wade avait forcé sa troisième candidature et s’il avait gagné en 2012, il serait là jusqu’en 2019. C’est maintenant qu’il n’est plus ministre et que Me Wade n’est plus au pouvoir, que Fada demande à Wade de partir. Il n’aurait jamais dit cela à Wade lorsqu’il était au pouvoir. C’est cela qui me gène. Fada n’a pas été juste avec Me Abdoulaye Wade. Il lui a fait trop mal. Wade est trahi par des gens à qui il a tout donné. Wade a tout fait pour eux à 100%. Sans Wade, que seraient devenus ces gens-là ? Mais de petits agents, de petits commerçants ! Aujourd’hui, ils disent qu’ils doivent être président de la République. S’ils n’avaient pas été ministres, ils n’auraient pas eu des bases. Ils n’ont pas de bases, ce sont des bases de Wade.
Selon vous, pourquoi les dirigeants de partis sont réticents à instaurer la démocratie interne dans les formations ?
Tout dépend de la configuration de chaque parti. Le Pds appartient à Wade. Les textes autorisent Wade à nommer les membres du secrétariat. Et ils ont adhéré en connaissance de cause et accepté les statuts qui régissent le Pds. Wade n’a pas violé, ni usurpé des textes. Aujourd’hui, il a choisi un nouveau secrétariat. Et j’ai entendu les partisans de Fada critiquer la composition de ce secrétariat. C’est de la trahison. Ils l’ont toujours accepté. Mais, maintenant que Me Wade n’est plus au pouvoir et qu’il traverse de durs moments, on l’abandonne. Et on cherche à le diaboliser et le briser. Ce n’est ni juste, ni élégant. Le problème de démocratie, c’est dans tous les partis. Est-ce qu’il y a la démocratie à l’Apr , au Ps, au Ptt ? Il n’y a pas de démocratie totale dans les partis. Cela est dû à la naissance, au développement et à la maturité des partis au Sénégal. Par exemple, Macky Sall a quitté l’Assemblée nationale pour créer son parti. Wade a créé le Pds. Donc, il y a forcément un chef de parti et ses collaborateurs. Lorsque Gackou a créé une fronde au sein de l’Afp, il a été viré par «Dieu le père» Notre collègue Aissatou Sabara de l’Afp, qui était députée de la Cedeao, aime tellement Niasse qu’elle le onsidère comme son père, mais on lui reproche d’être proche de Gackou parce que ce dernier est son frère. Elle ne peut abandonner ni l’un ni l’autre. Elle a été sanctionnée et elle a perdu son poste de députée de la Cedeao au profit d’une autre dame plus proche de Niasse.
Malgré votre suspension par l’ordre des avocats, vous continuez de plaider. Est-ce une manière de défier le Bâtonnat
Je continue de plaider parce qu’une décision frappée d’appel est suspendue. Je n’ai même pas encore fait appel, parce qu’on ne m’a pas encore notifié la décision du Bâtonnat. Je suis théoriquement suspendu, mais je plaide tous les jours parce que la suspension n’est pas entrée en vigueur.
RANDGOLD MISE SUR LE PROJET HYDROÉLECTRIQUE DE SAMBANGALOU
Pour développer et exploiter le gisement de Massawa, situé à 85 km, au Nord-est de la commune de Kédougou, dans l’arrondissement de Sabodala, la compagnie Randgold compte beaucoup sur le barrage hydroélectrique de Sambangalou, un démembrement du projet énergie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg).
Depuis plusieurs années, Randgold intervient dans le site aurifère de Massawa, un des gisements les plus importants du Sénégal. Mais jusqu’à présent, ce bloc de ressources reste à être développé et exploité. En effet, explique le directeur général de Randgold Sénégal, Mohamed David Mbaye, c’est un gisement réfractaire, c’est-à-dire, on ne parvient pas à récupérer l’or à plus de 80, 85%. La récupération est inférieure à 30%.
L’or est inclus dans ce qu’on appelle de l’arsénopyrite. Et pour le libérer, il faudrait oxyder l’arsénopyrite. Il s’agit, selon M Mbaye, d’un procédé coûteux et qui requiert beaucoup d’énergie à bas prix. Et si Randgold utilise les mêmes procédés que Sabodala gold operations ou d’autres compagnies minières, notamment le générateur, le gisement ne serait pas rentable.
Et il ne sert à rien de développer un gisement qui n’est pas profitable, ni aux populations ni au gouvernement, encore moins à la société.
Pour permettre à ce gisement de se développer dans les plus brefs délais, la compagnie minière mise sur le projet hydroélectrique du barrage de Sambangalou qui devrait démarrer au plus tard en 2018. C’est du moins ce qu’a indiqué M. Mbaye la semaine dernière lors d’une visite de presse. Ce barrage fait partie du projet énergie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie.
Les teneurs aurifères aujourd’hui au Sénégal, c’est 1,5 g, 2 g par tonne de roche broyée. «Massawa, c’est 2,7 g par tonne de roche broyée. C’est la meilleure teneur aujourd’hui au Sénégal», soutient Mohamed David Mbaye. Le site couvre en termes de ressources 3 millions 360 mille onces d’or avec des réserves exploitables estimées à plus de 2 millions d’onces.
Pour le développement du gisement de Massawa jusqu’à 70%, la compagnie veut construire une mine à ciel ouvert une fois que les moyens seront réunis. Maintenant, il n’est pas exclu qu’elle choisisse de faire une mine sous-terraine puisque l’or se situe jusqu’à 650 mètres en vertical sous terre.
Pour le moment, la compagnie entend travailler sur ses autres permis d’exploration au Sénégal. Car, dira le M. Mbaye, «on croit au potentiel minier que regorge la fenêtre de la zone Kédougou-Kéniéba». Les recherches se font sur le Birimien, un terrain que le Sénégal partage avec le Mali.
En termes d’investissements, la compagnie a dépensé 34,5 milliards de francs Cfa. Et jusque-là, aucun gramme n’a été sorti de terre. Sur les 36 employés permanant dont dispose la compagnie, les 67% sont de la région de Kédougou et les 33% des autres localités, voire du pays surtout pour les géologues.
Pour les ouvriers, la priorité est donnée aux populations des villages environnant à 70, 75%. La présence de la compagnie a également un impact sur l’économie. A preuve, de 2010 à 2014, elle a dépensé au niveau du marché local 550 millions 484 mille 275 de francs Cfa dans l’achat de produits divers.
Au moment où le chef de l’Etat prône une gestion sobre, vertueuse et rationnelle, c’est la bamboula au Centre des OEuvres Universitaires de Dakar (Coud). De huit services, la structure est passée à une trentaine. Ce qui implique plus de dotations en carburant et d’indemnités de chef. Résultat des courses, jusqu’à hier lundi 6 juillet, les salaires ne sont pas tombés.
Les finances battent de l’aile au Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud). Fait inédit, selon nos sources, jusqu’à hier les salaires de juin n’étaient pas encore payés. Pendant ce temps, une vingtaine de services a été créée, impactant considérablement sur le budget. Un repreneur à qui le Coud doit 70 millions de Fcfa menace de lui couper les vivres et de fermer son restaurant. Si l’on se fie aux explications de nos sources, avant le régime de Macky Sall, il y avait 8 services au Coud. Le service du Budget, l’Agence comptable, le service de l’entretien et de la construction, le service de l’approvisionnement, le service de la comptabilité des matières, le service du personnel, le service de l’animation culturelle et sportive, le service médical et le service social.
Actuellement, ces anciens services sont devenus des départements et une trentaine de sousservices a été créée. Il existe deux services médicaux, un pour le personnel et un autre pour les étudiants. Idem pour le service social. Le service du personnel a été éclaté en deux services, celui du personnel temporaire et du personnel permanent. Par ailleurs, il y a d’un côté le service de l’aménagement du cadre de vie et de l’autre le service d’hygiène et de la salubrité. Il y a aussi les services de la gestion des statistiques et du développement, des affaires juridiques, du centre de formation, de la gestion et de la promotion de la restauration express (ce dernier n’a pas encore commencé à fonctionner), des infrastructures de restaurant (alors qu’il existe une comptabilité des matières), etc.
Pour chacun des ces services, il est dégagé une dotation en carburant de 100 000 Fcfa et une indemnité de chef de 130 000 Fcfa. Ce qui impacte forcément sur le budget. Dans la restauration, le Coud a une facture d’un milliard Fcfa environ qu’il ne peut pas honorer. Joint au téléphone hier, le directeur du Coud Cheikh Oumar Hann a soutenu : « en toute honnêteté, rien n’est exact dans ce qui vous a été raconté. Pour plus de détails, vous pouvez vous rapprocher du service de communication parce que je ne vais pas répondre à ceux qui sont à l’interne et qui ne maîtrisent pas la situation. Les syndicalistes sont plus habilités pour vous répondre ». Pour les services, il explique que la structuration a été décidée lors d’un séminaire.
Le Coud gère 4 000 agents. Seuls deux ou trois services ont été créés. Des départements ont été supprimés. Cheikh Oumar Hann précise que c’est une situation qu’il a héritée.
Thierno Bocoum est connu au sein de l’hémicycle pour ses prises de paroles tranchées. Mais à la lecture du livre «Un père à l’assaut de la douleur», une œuvre dont la cérémonie de dédicace s’est tenue samedi dernier dans les locaux de la maison d’édition L’harmattan, l’on découvre un auteur mais aussi et surtout un père apaisé, lénifié, et décidé à partager son histoire pour dit-il : «prémunir les parents qui sont dans le même cas, afin que ceux-ci ne souffrent plus qu’il n’en faut».
Au regard de l’assistance composée essentiellement d’élites de la classe politique réunie à la salle de conférence des éditions L’harmattan, l’on pourrait se croire dans un meeting politique. Mais il n’en est rien. Il s’agit d’une cérémonie de dédicace du livre de l’honorable député Thierno Bocoum. C’est ce qui rassemble tout ce beau monde. L’auteur dans son premier ouvrage raconte en effet les péripéties de la mort de son fils, avec une plume digne des grands noms de la littérature.
Il partage un récit très douloureux qui peut heurter des cœurs assez sensibles, mais aussi apaiser des cœurs meurtris par une telle douleur. L’ouvrage offre une plongée dans le désarroi d’un père qui a perdu son enfant. Vieux Bokray Bocoum était un enfant âgé de deux ans et demi.
Très attachant et très complice de son père. Un soir, alors que ce dernier était en route pour un séminaire, Thierno reçoit un appel de sa mère l’informant que Vieux (ainsi l’appelait ses parents) avait disparu. Le père rebroussa chemin pour Thiès.
En cours de route, les interrogations légitimes d’un père de famille ne le quittèrent pas une seconde : la maman n’essaie-t-elle pas de lui cacher quelque chose ? Qu’est ce qui s’est réellement passé ? Il n’aura les réponses à ces interrogations que des heures plus tard.
Une fois à Thiès, raconte l’auteur, il entama avec ses proches des recherches pour retrouver son fils qui, «si ce n’était pas à cause de son séminaire, n’aurait probablement pas disparu». C’est en effet, à la demande de la grandmère de Vieux que Thierno a volontairement prolongé le séjour de sa famille vu qu’il allait être loin de celle-ci pendant trois jours pour les besoins d’un séminaire.
Aujourd’hui, que des regrets... Mais en bon musulman, le narrateur dit n’avoir jamais douté qu’il reverrait son fils un jour (mais dans quel état ?). Il informe dans son ouvrage qu’après avoir fait la ronde des radios pour déposer des communiqués, il reçut un appel d’une station de radio qui lui signi fie qu’on a retrouvé son fils. Ne pouvant pas contenir sa joie, Thierno Bocoum accourt sur les lieux (à la station de Radio) où il appela l’homme qui était censé avoir retrouvé l’enfant.
Mais c’est un chef de quartier qui lui répondra au bout du fil. Ce fut une erreur. Ce chef de quartier avait lui-même appelé pour signaler une disparition. Thierno abattu, commença dès lors à s’interroger sur la capacité de survie de son fils de deux ans et demi qui ne sait que prononcer quelques mots.
Puis, vient le moment où on lui annonce qu’on a retrouvé le corps sans vie de son enfant. Vieux était tombé dans la fosse septique de la maison voisine. Thierno culpabilise. Il se dit «depuis tout le temps que nous cherchons Vieux, il était là sous nos yeux en train de se démêler pour survivre»...
Une leçon de vie
Aujourd’hui, ce «père à l’assaut de la douleur», pense qu’il faut absolument tirer une leçon de cette histoire tragique. C’est pour cela et surement pour définitivement faire le deuil qu’il a écrit ce livre. «Mettez-vous à l’idée que l’enfant ne vous appartient pas. Et ne soyons pas naïfs de croire que nous sommes à l’abri du malheur. Bien que ne le souhaitant à personne de vivre un tel drame, je veux que ce livre soit pour les parents une pédagogie afin de se préparer à cette éventualité» a mentionné Thierno Bocoum qui dit avoir fait le deuil de son enfant.
D’ailleurs insiste-t-il, c’est ce qui explique le décalage entre la parution de ce livre de 130 pages, divisé en deux parties, 7 mois après les évènements qui y sont relatés et sa séance de dédicace. «Il me fallait du temps pour faire le deuil» a insisté l’auteur. Cette cérémonie a également été l’occasion de voir réunis dans une même salle les responsables du Pds, du Rewmi, de l’Afp, de l’Apr ... bref des acteurs politiques de notre pays.
Tous s’étaient retrouvés dans une ambiance empreinte de convivialité. C’est à constater en définitive que la plume de Thierno Bocoum a réussi à unir ne serait-ce qu’un instant toute la classe politique. C’est en tout cas, ce dont rêve bon nombre de Sénégalais, qui ne rate pas l’occasion de dire que la culture est un langage de paix et d’amour et qu’elle réussit toujours là où les politiques échouent.
LE RECOURS EN ANNULATION VISANT LE RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE EN VEDETTE
"L’opposition passe à l’offensive", "dix-neuf députés mettent la pression sur les +cinq sages+", "saisine des +cinq sages+", "la bataille de l’opposition parlementaire
atterrit au Conseil constitutionnel", etc.
Ces titres font ce mardi les manchettes des quotidiens, dont certains traitent en priorité la démarche entreprise par certains députés visant à emmener le Conseil constitutionnel à déclarer "anticonstitutionnelle" ou "non conforme à la Constitution" la récente modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Cette modification votée par l’hémicycle la semaine dernière fait passer de 10 à 15 le nombre de députés requis pour constituer un groupe parlementaire. Elle a suscité beaucoup de controverses au sein de l’hémicycle.
Ceux qui ont saisi le Conseil constitutionnel disent avoir "appris avec stupéfaction les résultats proclamés lors du vote de la proposition de loi modifiant la loi (…) portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale", rapporte Walfadjri.
Les résultats publiés après le vote des députés font état de 142 voix favorables à la modification de cette loi, de quatre abstenions et autant de voix opposées à cette modification. L’Assemblée nationale compte 150 députés.
"Près de 45 députés n’ont pas pris part au vote. Si l’on ajoute à cet effectif ceux qui (…) ont voté contre la loi, nous dépassons de loin la cinquantaine de députés, soit plus du tiers de l’effectif du Parlement. (…) Nous voici donc bien loin des 142 voix pour, quatre contre et quatre abstentions", c’est-à-dire "les résultats proclamés", font valoir les députés ayant saisi "les cinq sages", autrement dit, les membres du Conseil constitutionnel, rapporte Walfadjri.
L’Observateur, comme d’autres journaux, publie la liste
des députés ayant déposé le recours en annulation auprès de cette institution. Parmi eux figurent Thierno Bocoum, Mamadou Diop Decroix, Modou Fada Diagne, Oumar Sarr N° 2, Mamadou Lamine Diallo, El Hadji Diouf, Aïssata Tall Sall et Abdoulaye Baldé.
Leur démarche fait croire à ce journal que "les rideaux ne sont pas encore tombés sur le vote de la proposition de loi portant
modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale".
Le Témoin Quotidien constate que "le combat contre
la proposition de loi (…) continue". Il signale que le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a été "saisi" avant le Conseil constitutionnel, en vue de l’annulation de cette modification controversée.
"Les députés mettent la pression sur les +cinq sages+", titre La Tribune, qui évoque "un mauvais compte". "Le compte n’était pas bon", ajoute-t-il faisant allusion aux résultats du vote des députés, après l’examen de la loi, à l’Assemblée nationale.
Rewmi Quotidien signale que le recours déposé au Conseil constitutionnel l’a été par des députés issus de l’opposition et certains de leurs collègues élus au nom de la majorité présidentielle.
"Cette démarche a pour but d’annuler ces nouvelles dispositions qui
régissent le fonctionnement du parlement", a expliqué Thierno Bocoum au journal Le Quotidien.
Le journal Enquête signale que même Moustapha Diakhaté,
le président du groupe BBY (majorité) à l’Assemblée nationale, "reconnaît l’existence d’une erreur dans le décompte" des voix. Mais M. Diakhaté "estime que cette méprise n’est pas de mauvaise foi", rapporte le même journal.
TOUS POUR UN
Les maires des communes de Dakar solidaires d'Alioune Ndoye de Dakar-Plateau, convoqué ce mercredi par la Sûreté urbaine
Les maires de Dakar se mobilisent pour aller ensemble répondre à la convocation du maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, par la Sureté urbaine (Su), demain, à 15h 30. En marge d’un «ndogu», ils ont prévenu que les intimidations et les manoeuvres ne passeront pas et que personne ne pourrait les dévier de leur trajectoire, c’està- dire améliorer le quotidien des populations.
À ce rythme, les maires de Dakar n’auront pas le temps de travailler. Après l’accalmie sur ce qui convient d’appeler le contentieux entre Barthélémy Dias et les régies publicitaires qui avait occasionné l’interpellation de 6 personnes, c’est au tour du maire de Dakar Plateau d’être convoqué par la police. En effet, Selon le maire de Dieuppeul Derklé, Cheikh Guèye, qui a porté la parole de ses collègues de Dakar, Alioune Ndoye est convoqué par la Sureté urbaine (Su), mercredi prochain, à 15h 30. Ce qui est inacceptable selon lui, même si pour le moment ils ignorent le motif de la convocation. «En tant que démembrement de l’État, nous avons essayé chaque fois que de besoin de travailler en relation avec l’administration. Nous ne pouvons pas comprendre dans l’exercice de notre fonction qu’on soit chaque fois interpellé ou convoqué. Cela nous semble inacceptable dans un pays de droit. C’est pourquoi, nous lançons un appel à l’opinion nationale et internationale. Cette fois-ci, nous allons ensemble répondre à la convocation. Cela ne passera pas», peste Cheikh Guèye. Qui rappelle qu’ils ont été investis par les populations pour contribuer à assurer leur bien-être. Il met ainsi en garde ceux qui seront derrière cette convocation. «Rien ne pourra nous dévier de cette trajectoire. Il faut que force reste à la loi. Et la loi, c’est qu’on accorde une considération aux maires, qu’on les accompagne pour leur permettre d’exercer de la façon la plus républicaine leur fonction de maire. Nous ne connaissons pas la raison, mais peu importe les raisons, nous considérons que c’est inélégant et inacceptable. Et nous soupçonnons des intimidations et des manoeuvres, mais cela ne passera pas», menace le maire de Dieuppeul/Derklé.
Soupçonnant que la convocation de Alioune Ndoye soit liée au déguerpissement des marchands ambulants, il précise : «on ne convoque pas un maire comme un voleur de poulet. La police est partie prenante de l’administration et nous autres maires nous sommes des démembrements de l’État. À ce titre, il y a un minimum de respect, d’élégance et de courtoisie surtout que nous travaillons ensemble pour le bien-être des populations. C’est parce que nous sommes des Républicains que nous irons répondre à la convocation, mais cela ne changera en rien notre volonté de servir les populations ».
L’édile de Dieuppeul se demande à qui le prochain tour après Barthélémy Dias et Alioune Ndoye ? «On joue à quoi ? C’est quoi cette théâtralisation ? Qu’on arrête. Nous sommes élus pour travailler et qu’on nous laisse travailler à défaut de nous accompagner», fulmine encore Cheikh Guèye. Il prévient qu’ils ne feront pas moins de ce qu’ils avaient l’habitude de faire en ce qui concerne le désencombrement de la voie publique. «La loi donne cette mission au maire et nous ne pouvons pas accepter l’encombrement de la voie publique. Dans un pays qui se respecte, le désencombrement doit être une affaire de tous. Je rappelle chaque fois que nous ferons des opérations de désencombrement de la voie publique, nous saisirons les autorités compétentes en la matière. Et à défaut de leur accompagnement nous prendrons toutes nos responsabilités parce que nous voulons donner une belle image de la capitale, changer le visage de Dakar et rien ne nous empêchera de le faire», dit-il en présence de ses collègues de Dakar.
ALIOUNE NDOYE : «POURTANT, C’EST LE PRÉFET QUI AVAIT ORDONNÉ LE DÉSENCOMBREMENT, MAIS…»
Pour sa part, le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, rappelle que la responsabilité de la police appartient au maire, mais pas au Préfet ou Sous- préfet. Ce que le maire du Plateau ne comprend pas dans cette affaire, c’est qu’il a agi sur instruction du Préfet et fait comme s’il s’agissait d’une initiative personnelle. «Je rappelle que le Préfet de Dakar nous avait saisi par courrier du 23 avril pour une visite de reconnaissance. Le 8 mai, la visite a été effectuée et une autre par la suite ; un avis de la commission nous a été servi par l’intermédiaire du Sous-préfet. Dans la lettre, on nous ordonne de mener des opérations de désencombrement. On organise tout ensemble, maintenant ils se retirent. Mais que Dieu soit loué parce que nous avons la documentation et tout est filmé», se désole Alioune Ndoye. Pour le maire de la Médina, la convocation de Alioune Ndoye est intrigante parce qu’elle survient le lendemain de sa sortie dans la presse pour prendre position dans le compagnonnage entre le Parti socialiste (Ps) et l’Alliance pour la République (Apr).
BRAS DE FER AVEC LES MAIRES DE DAKAR : Des régies publicitaires commencent à se régulariser
On commence à lâcher du lest. Si certains propriétaires de régies publicitaires sont déterminés à aller jusqu’au bout dans leur bras de fer avec les maires de Dakar, d’autres ont fait machine arrière. Certains maires de Dakar qui avaient envoyés des mises en demeure de 72h aux régies publicitaires pour qu’elles se régularisent ou enlèvent leurs panneaux, ont commencé à recevoir des lettres afin d’entamer les formalités. La révélation a été faite, hier, par les maires de Dakar en marge de leur «ndogu» sur invitation du maire de Mermoz/Sacré-Coeur, Barthélemy Dias. «Pour ce qui est de la mise en demeure de 72h des régies publicitaires, nous sommes en train d’évaluer. Car après notre conférence de presse, beaucoup de régies nous ont écrit. Voilà des lettres datées par exemple du 1er et du 2 juillet pour déclaration de taxes publicitaires, des demandes d’autorisation d’installation de panneaux publicitaires. Si nous n’avons pas agi après les 72h, c’est parce que nous sommes en train d’évaluer. On commence à savoir qui est propriétaire de quoi», soutient le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye. Et ils ne demandent pas mieux, selon Alioune Ndoye qui prévient les récalcitrants. «S’ils ne se mettent pas en règle, nous appliquerons la loi. Et une installation irrégulière sur la voie publique, je pense que c’est de l’encombrement. Certains ont commencé à payer, mais d’autres ont envoyé des lettres qui montrent qu’ils ne sont pas en règle. Après l’évaluation, nous allons nous organiser de façon concertée pour enlever les installations irrégulières. Il fallait donc leur donner un délai et ce qui est fait pour se couvrir du point de vue de la loi». Le premier magistrat du Plateau se dit surpris de recevoir des lettres de propriétaires de régies qui demandent une autorisation d’installation de panneaux publicitaires alors que les panneaux sont installés depuis longtemps. «Il a fallu donc qu’on fasse une conférence de presse pour qu’ils se signalent. Je suis outré de voir des responsables défendre les régies», s’indigne-t-il.
À souligner qu’il y avait à ce «ndogu» Jean Baptiste Diouf de Grand- Dakar, Bamba Fall de la Médina, Madiop Diop de Grand-Yoff, Santy Agne des Sicap Liberté, Cheikh Guèye de Dieuppeul/Derklé, le maire de Fann/Point E, Mamoudou Wane 1er adjoint au maire des Parcelles Assainies, Barthélemy Dias de Mermoz/Sacré Coeur, Me Demba Siré Bathily, entre autres. Faisant allusion, par ailleurs, au patron D-Médias sans le citer nommément, Barthélémy Dias révèle qu’il y a une demi-dizaine de régies dont il est propriétaire. Ce qui est une violation, selon l’édile de Sacré Coeur/Mermoz, des textes de l’Ohada qui n’autorisent que trois entreprises par personne. C’est cette situation qui explique, selon lui, la pertinence de sa saisine de l’Ofnac.