La loi sur la légalisation de l’avortement en cas d’inceste ou de viol n’est pas encore parvenue à l’Assemblée nationale. Mais déjà, elle divise l’hémicycle. Si certains députés se disent prêts à la voter, d’autres opposent un niet catégorique à un tel dispositif qui, selon eux, est contraire aux "religions et valeurs du Sénégal".
Le député Imam Mbaye Niang, qui s’inscrit dans ce dernier groupe, explique que le gouvernement du Sénégal ne prendra jamais l’initiative de faire voter un tel projet de loi. Selon lui, "voter une loi sur l’avortement médicalisé, c’est ouvrir la voie à toutes sortes de dérives".
Interpellé sur le danger qu’un viol ou un acte incestueux, suivi de grossesse peut avoir sur la santé des victimes, le député estime qu’en pareil cas, il serait judicieux de procéder à une étude au cas par cas. Il explique : "S’il est avéré que la grossesse fait peser de réels dangers sur la santé de la maman mais surtout sur sa vie, il est préférable d’y mettre fin. Mais cela ne nécessite vraiment pas de voter une loi qui permet l’avortement, contraire à nos religions et à nos valeurs".
Un point de vue loin d’être partagé par Moustapha Diakhaté. Député et président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, ce dernier dit soutenir l’avortement médicalisé. Et il le défend en ces termes : "Il faut une loi qui admet l’avortement médicalisé au Sénégal. Cela permettra d’éviter aux filles et aux femmes victimes de viol ou de relations incestueuses suivi de grossesse, la prison ou le cimetière".
Il est primordial, selon le député de l’APR, que les pays s’acquittent de leurs engagements au plan international. Informant qu’une convention internationale est toujours au-dessus d’une loi nationale, M. Diakhaté demande au Sénégal de respecter la signature et la ratification du protocole de Maputo.
Il n’a pas manqué de lancer aux autorités politiques, députés, membres de la société civile, un appel pour un puissant plaidoyer autour de l’application, de l’avortement médicalisé. En attendant, la Task force, qui est un comité technique pluridisciplinaire composé de juristes, sociologues, médecins, sages-femmes, journalistes, religieux et universitaires, travaille d’arrachepied sur un projet de loi pour la légalisation de l’avortement médicalisé.
L’obstacle religieux
Le religieux est sans doute l’obstacle le plus loquace auquel les militants de l’avortement médicalisé doivent faire face. L’islam et le christianisme, religions les plus représentatives au Sénégal, bannissent le droit à l’avortement. Secrétaire général de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, Oustaz Dame Ndiaye explique que c’est puni par l’islam. Il soutient que "l’interruption d’une grossesse de plus de quatre mois est considérée comme un homicide. Lorsque quelqu’un met fin à une grossesse de plus de quatre mois, la religion musulmane préconise, à son encontre, la même peine infligée à un assassin : l’exécution".
L’islam fait cependant une distinction, selon la durée de la grossesse. C’est un débat d’école qui se pose à ce niveau. Certains estiment que l’avortement est considéré comme un homicide à partir de la fécondation. Pour d’autres, à moins de 4 mois de grossesse, on ne peut parler d’humain. Par conséquent, interrompre une grossesse à ce stade est considéré comme "Haram", illégal. "Tout avortement dont la porteuse enregistre une grossesse de moins de quatre mois est considéré comme haram par l’islam", rapportent les partisans de cette théorie dont Oustaz Ndiaye.
L’église catholique, elle, est plus catégorique. Elle considère la vie humaine comme "un don de Dieu". Partant de là, l’enfant est "un être vulnérable et innocent". Spécialiste de la morale chrétienne, Abbé Alphonse Seck se veut ferme : "même dans les cas les plus extrêmes d’inceste ou de viol, on n’a pas le droit d’avorter", dit l’homme d’église.
CE QU’EN DIT LA LOI
Quiconque par aliments, breuvage, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen, aura procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 20 mille à 100 mille francs Cfa.
Sera punie d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 20 mille à 100 mille francs Cfa, la femme qui se sera procurée l’avortement à elle-même ou aura tenté de se le procurer, ou qui aura consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet.
Code de déontologie des médecins
Selon le code de déontologie des médecins, l’avortement thérapeutique n’est possible que si cette intervention est le seul moyen susceptible de sauvegarder la vie de la mère. Lorsque la sauvegarde de la vie de la mère, gravement menacée, exige une intervention chirurgicale ou l’emploi d’une thérapeutique susceptible d’interrompre la grossesse, le médecin traitant où le chirurgien devra obligatoirement prendre l’avis de deux médecins consultants, dont l’un pris sur la liste des experts près du tribunal, qui, après examen et discussion, attesteront par écrit que la vie de la mère ne peut être sauvée qu’au moyen d’une telle thérapie.
LES FEMMES DE LA CNTS DEMANDENT UNE MEILLEURE REPRÉSENTATIVITE
Le Comité national des femmes travailleuses de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal a organisé une journée d’étude à la Bourse du travail mardi dernier. Il s’est agit d’analyser la place actuelle des femmes dans l’Intersyndicale pour mieux préparer un plan stratégique de développement du Comité national des femmes de la Cnts.
Cette journée d’étude du Comité national des femmes de la Cnts intervient après les conclusions de l’audit genre à la confédération en 2010. Trois ans après, le Comité national des femmes s’est réuni pour analyser et évaluer l’impact de l’audit genre dans la confédération nationale.
Selon la présidente du Comité national des femmes de la Cnts, Fatou Bintou Yafa Mangara, beaucoup d’avancées ont été notées à la confédération en matière de parité et autres, mais il reste aussi quelques points à améliorer.
Par exemple au bureau fédéral, la parité est à 40%, ce qui est à saluer. Mais dans les syndicats professionnels et les entreprises, les problèmes des femmes ne sont pas entièrement pris en charge. Mme Mangara estime qu’il est temps que la prise en charge des femmes dans le milieu de travail devienne une réalité, parce que longtemps bafouée.
C’est pourquoi le comité national a tenu cette rencontre afin de faire un diagnostic à la base, c’est-à-dire dans les syndicats professionnels. Ainsi, tous les cas spécifiques et les manquements seront débattus au cours de cette rencontre afin de disposer d’une feuille de route pour la préparation dans 15 jours du plan stratégique de développement du Comité national des femmes de la Cnts.
Fatou Bintou Yafa Mangara et ses camarades demandent des changements dans les organisations syndicales. Elles prônent un nouveau syndicalisme qui tient compte des préoccupations des femmes avec une budgétisation genre.
Les femmes de la Cnts revendiquent une bonne représentativité des femmes travailleuses dans les instances de décision. De l’avis de Fatou Bintou Yafa Mangara, les femmes sont sous-représentées là où elles devraient être bien présentes, notamment au Conseil économique, social et environnemental, à l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale (Css).
Une situation que dénoncent les femmes travailleuses de la Cnts et qui interpellent les autorités. Au sortir de cette journée d’étude, le Comité national des femmes de la Cnts va rédiger une résolution qui sera remise au bureau fédéral pour son statut et son adoption.
Dakar, 25 déc (APS) – La conseillère technique N° 1 du ministère de la Femme, de l’Enfance et de la Famille, Oumou Khairy Niang, a salué jeudi, la prédominance des femmes à la 236ème Foire internationale de Dakar (FIDAK).
‘’Partout, nous avons vu des femmes qui sont majoritaires et qui gèrent les stands. Elles sont à la base de toutes les productions’’ , s’est-elle réjoui en visitant quelques la FIDAK lors de la journée dédiée à ce ministère.
‘’Nous avons constaté que du point de vue de la production, il y a beaucoup d’amélioration’’, a-t-elle ajouté devant les journalistes et la délégation qui l’accompagnait.
‘’Notre pays fait beaucoup de produits de qualité et cela se voit au niveau de cette FIDAK. Partout, nous avons vu des femmes qui sont majoritaires et qui gèrent les stands. Elles sont à la base de toutes ces productions’’, a fait noter Mme Niang.
‘’Les femmes des régions, a-t-elle poursuivi, nous ont dit que cette année on les a mises à l’étage, pas au pavillon vert comme auparavant. Elles se plaignent de la zone qui est un peu excentrée et disent ne pas recevoir beaucoup de visites et leurs produits ne marchent pas, d’autant plus que, la foire aussi c’est pour vendre’’.
A ce propos, elle a promis de rendre compte à son ministre de tutelle afin qu’elle puisse suggérer à son collègue du Commerce de prendre en compte cette revendication des femmes pour que la prochaine fois, elles soient dans ces zones accessibles.
‘’Elles sont dynamiques et méritent qu’on valorise davantage ce qu’elles font’’, a conclu Mme Niang.
La 23-ème FIDAK se tient jusqu’au 29 décembre sous le thème : L’Intégration régionale, levier clé de développement économique et social’’. La République fédérale du Nigéria est le pays invité d’honneur.
UNE FENÊTRE SUR DES VOIX DU VIOL
UN MÉDECIN POUR SAUVER LES FEMMES DE ANGÈLE DIABANG
Difficile d’écouter de douloureux cris de viol. C’est pourtant à cet exercice que convie dans son dernier long métrage la réalisatrice Angèle Diabang. Elle a suivi les femmes de la République Démocratique du Congo, en soin chez le Dr Denis Mukwege, pour raconter au monde l’horreur. Un médecin pour sauver les femmes est le cri du cœur d’une femme de cœur qui refuse de taire un crime perpétré sur toute une génération de femmes, de mères, de fillettes, d’enfants. Angèle Diabang fait résonner, images à l’appui, la voix de toutes ces femmes violentées. Un film poignant, insoutenable, qu’on ne peut finir de voir sans verser des larmes ou tout au moins avoir un sentiment de révolte.
Un médecin pour sauver les femmes : c’est le titre du dernier film de la réalisatrice Angèle Diabang. Un titre assez illustratif pour décrire cette œuvre assez poignante. Comme à l’accoutumé, la réalisatrice a réussi la prouesse de proposer une histoire touchante, un long métrage qui laissera des taches dans l’histoire, mais surtout qui plonge le cinéphile dans ce drame qui se déroule au Congo.
Quand on pénètre dans cet univers, celle des femmes violées du Congo, on en sort jamais indemne. Comme elles, Angèle Diabang garde les séquelles des douleurs qu’elle a filmées et gardées pour la postérité. C’est d’ailleurs sur cette douleur que ce long métrage débute. On découvre dès le début du générique des visages tristes de femmes violées.
Une tristesse qui se lit dans ces regards et qui témoigne de ce qu’ont pu vivre ses congolaises. Certes, jamais le cinéphile ne peut se faire une réelle idée du viol s’il ne l’a pas vécu. Mais pour lui faire toucher du doigt cette triste réalité, Angèle Diabang fait le pari d’utiliser un langage filmique cru.
C’est le langage de la vérité. Et pour cela, les mots du commentateur comme celui des interviewés s’enchaînent dans une description qui force la curiosité. «Les vagins sont devenus un champ de bataille où s’affrontent les groupes armés... Ce qui se passe au Congo est une complicité coupable», narre-t-on.
Et pour pallier cela, le docteur Denis Mukwege, après une longue période d’exile, est revenu au bercail «reconstruire les femmes». A l’image, Denis Mukwege est accueilli en héros. Acclamé sur des kilomètres par une foule en liesse, notamment des femmes en pleurs qui se jettent dans ses bras. L’on devine aisément qu’au Congo, il est un «messie».
Ces femmes lui offrent des fleurs, toutes sortes de cadeaux pour saluer son retour et son courage... En réalité, depuis plus de quinze ans, ce gynécologue-obstétricien opère les femmes victimes de sévices sexuels dans l’hôpital de Panzi, dans l’est du pays.
Là-bas, des groupes armés s’affrontent depuis une vingtaine d’années pour piller les ressources de la très riche province du SudKivu. Et ces rebelles utilisent le viol comme une arme de guerre.
Angèle Diabang, pour montrer les conséquences de ces crimes, offre à voir à visage découvert les confessions de nombreuses de ces femmes aujourd’hui en traitement à Panzi. Elles sont enfants, jeunes filles, personnes d’âge mûr ou encore vieilles femmes.
Les victimes
Annie-Françoise 17 ans, Regina 23 ans, Barhakomerva 46 ans. Toutes sans exception ont pour dénominateur commun, «un viol parfois collectif commis par un ou des hommes armés». Bien qu’elles marchent difficilement à cause des sévices qui leur ont été infligés, elles racontent l’horreur. Comme pour l’exorciser.
Recroquevillée contre un mur, Annie-Françoise, 17 ans, triture un châle rose. Les yeux baissés comme pour fuir le jugement du monde, elle se raconte : «Tout mon entourage me déteste parce j’ai été violée. Ça s’est passé sur le chemin de l’école, par des militaires...
Malheureusement, je suis restée en vie. Je me suis résignée. Si seulement j’avais eu la possibilité de mourir...» Barhakomerva, 46 ans, mime a une assistante sociale la façon dont quatre hommes, «en tenue militaire», l’ont forcée, brutalisée.
Avant de s’effondrer en larmes. «A l’exception d’une seule, toutes ont voulu témoigner à visage découvert pour que le monde entier se rende compte de ce qui se passe au Kivu», explique Angèle Diabang.
Un sujet pénible
La réalisatrice confie qu’à plusieurs reprises, lors du tournage, il a fallu poser la caméra face à ces récits glaçants. Certaines femmes, à peine sorties de Panzi, se font de nouveau violer. Elles décrivent la double peine en plus du viol, la façon dont la société les juge, les montres du doigt. Comment elles sont rejetées, abandonnées par leur famille et leur communauté. D’autres sont contaminées par le sida. Aline, 16 ans, ne «pense pas avoir la force d’aimer (son) enfant».
Enceinte de quelques mois seulement, elle confesse face à l’écran et sans sourciller : «Je ne pense pas avoir la force d’aimer l’enfant que je porte.»
Des images et propos qui choquent les cinéphiles. Qui les choquent plus encore lorsqu’ils apprennent dans le film le viol commis sur un enfant de 18 mois. En réalité, Un médecin pour sauver les femmes, loin d’être un portrait glorieux du Dr Mukwege, dévoile le travail qu’il réalise au quotidien à l’hôpital de Panzi.
Non seulement la réalisatrice réussit à décrocher les témoignages de ces femmes violées, mais pénètre aussi dans l’univers des médecins, assistants sociaux et psychologues pour révéler que dans ce lieu mythique, tout le monde panse ses blessures, ses plaies d’une manière assez touchante.
L’une des assistantes sociales l’avoue : «Quand je regarde ces femmes, je suis choquée. C’est difficile, c’est insupportable... Parfois, j’arrête d’écouter leurs récits pour ne pas craquer devant elles... Je suis incapable de pleurer sur leur sort... D’ailleurs ma thérapie, je la trouve chez ces femmes.»
Interpellée sur sa démarche, Angèle Diabang, qui a versé encore des larmes le soir de la projection presse plusieurs mois après le tournage du film explique : «J’aurais pu faire un film sur un docteur super puissant, sur l’excellent chirurgien ou l’homme qui, au lieu de rester tranquillement en
éxil, choisit de revenir et d’hypothéquer sa vie en étant constamment sous protection. Mais ça aurait été trop facile. Le meilleur moyen de parler de lui est de montrer son travail auprès des femmes, comment il les aide à regagner leur dignité, à prendre leur destin en main.» Effectivement, c’est ce qui ressort de ce chef-d’œuvre filmique.
La réalisatrice est allée jusqu’à filmer les hommes en blouse en pleine salle de reconstitution de vagin. Mais elle ne laisse pas le cinéphile sur ces tristes images.
Elle montre également que malgré le silence des Etats, de l’Onu, du monde, ces femmes violées avancent résolument vers un «Congo meilleur». Pour cela, le long métrage s’achève sur une belle note de réinsertion de ces dames qui ont connu «l’injustice de la vie». Angèle Diabang les montre dans les ateliers de réinsertion sociale : couture, tissage...
Car à Panzi, l’on répare aussi ces vies abîmées par les travaux domestiques, la culture, les jeux de société, la religion... Et l’on se dit finalement que la vie mérite d’être vécue.
"JE FAIS PARTIE DE CEUX-LÀ QUI SONT ANIMÉS PAR UN ESPRIT DE LEADERSHIP"
Lauréate du concours Great entrepreneur 2014, Amy Mbengue, creuse lentement son sillon. Directrice d’une entreprise innovante, cette âme bien née de 29 ans prouve que la valeur ne dépend point du nombre d’années. Amy Mbengue est titulaire d’un BTS en action commerciale à l’école des professions immobilières et commerciales (EPICOM), une licence en économie gestion mention administration et gestion des entreprises, et un Master en Marketing à l’Université Montpellier 1 RICHTER. Elle a également effectué un séjour linguistique en Caroline du Nord à Durham Community College, NC USA, mais également des formations axées sur les services à l’environnement, les différents types de pollution, le traitement des déchets…Dans cet entretien, elle parle de la création de son entreprise, des difficultés rencontrées et de ses ambitions.
Quelles sont les activités de votre entreprise ECOBAG ?
ECOBAG SÉNÉGAL est une unité de revalorisation de déchets plastiques qui promeut un système économique et industriel sobre : l’économie circulaire basée sur l’éco conception des produits et services. Elle se présente en 2 phases. D’abord, une phase de collecte et de transformation des déchets plastiques (durs) en broyats ou granulés commercialisés au niveau des industries du plastique.
Ensuite, une phase de développement qui tend vers la production de produits finis tels que ; des mobiliers urbains (bancs publics), des sacs biodégradables, des mobiliers de jardins, des séparateurs, des balises, et vers la transformation de toute autre matière recyclable à l’exemple du papier, des pneus, du métal…
Par ailleurs, est prévue la mise en place d’ plan de communication axé sur la sensibilisation des populations aux gestes éco citoyens et responsables, la mise en place d’un réseau de collecte sélectif au niveau des écoles, quartiers/ ménages (en développant des partenariats publics privés, et avec les collectivités locales), hôtels ; restaurants, ce qui permet d’ introduire la culture du tri des déchets, l’acceptation par les populations des produits issus du recyclage. Ainsi, l’innovation procède à l’évolution des modes de vie, et ouvre une voie en faveur du développement durable.
La compagnie répond ainsi à un besoin clairement identifié qu’est la problématique de la gestion des déchets et leur revalorisation en y apportant des solutions concrètes et tangibles. Il vise ainsi à valoriser les déchets plastiques grâce à une démarche participative intelligente qui influera positivement sur les méthodes de gestion des déchets au niveau national.
Quand est-ce que vous avez créé cette entreprise ?
La structure a été créée en 2011.
Comment avez-vous monté votre affaire ?
Les individus sont nés avec des traits de caractère qui diffèrent l’un de l’autre. Certains sont faits pour être juristes, d’autres artistes, d’autres pour le vagabondage, d’autres sont des entrepreneurs. Je fais partie de ceux-là qui sont animés par un esprit de leadership. Depuis toute petite, j’ai été toujours très déterminée et entreprenante. La question n’est pas de savoir, si entreprendre est bon pour nous, mais si on est bon pour entreprendre et sans nul doute, mon tempérament m’y a toujours prédestiné.
Etant étudiante, j’ai toujours été très débrouillarde. Je faisais déjà mon petit commerce sur la base de petites économies collectées en travaillant l’été…
Je profitais ainsi des périodes de vacances pour voyager et m’approvisionner en marchandises que je revendais sur place, à paris et au Sénégal. C’est ainsi que durant toute la durée de mon séjour en France, mon objectif a toujours été de rentrer au Sénégal à la fin de mes études afin de concrétiser une idée de projet que j’ai longuement mûrie relative à la création d’une unité industrielle de revalorisation de déchets parce qu’ayant une forte préoccupation environnementale, mais également consciente de la menace que ces derniers représentent sur notre environnement et des potentialités économiques qu’ils peuvent engendrer.
Au Sénégal, la gestion des déchets constitue un véritable fléau. La pollution visuelle et physique des déchets choque tout un chacun ; de même que l’émergence des nouveaux modes de consommations (sachets plastiques d’eau, tasses de café…), Face à cette situation et à l’urgence qui s’impose, des solutions de sensibilisation et de mise en place de procédés intermédiaires de développement de l’industrie privée de la revalorisation des déchets étaient à mon avis incontournable.
C’est pourquoi ECOBAG SÉNÉGAL est un projet innovant qui vient répondre et donner des solutions adéquates et durables à ce fléau, contribuer de manière significative à la réduction des quantités de déchets à éliminer par enfouissement et par incinération, et participer de manière significative au développement économique et social de notre pays, à la protection de l’environnement et la création d’emplois.
C’est pourquoi, dès mon retour au Sénégal, j’ai entamé des démarches allant dans le sens d’obtenir un accompagnement technique et financier que j’ai trouvé auprès du PAISD (programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement) dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Sénégal et la France, à travers une subvention et auprès du Ministère des sénégalais de l’extérieur notamment le fonds FAISE; Les appuis de ces différents acteurs m’ont permis de créer mon entreprise.
Quel est le montant de votre investissement ?
L’investissement s’élève environ à 25.00.000, équivalant à la moitié du coût global du projet pour la réalisation de la 1ère phase.
Avez-vous fait recours à un prêt ?
A l’occasion de la soutenance du projet, un représentant du ministère des Sénégalais de l’Extérieur est toujours présent dans le comité, c’est ainsi qu’ils sont tombés eux aussi sous le charme en jugeant que c’est un projet qui suscite beaucoup d’intérêts. J’ai donc soumis un dossier de candidature et bénéficié d’un financement de leur part au bout de quelques mois.
Quelle structure vous a financé et quel est le montant du crédit accordé ?
Il s’agit du ministère des sénégalais de l’extérieur notamment à travers le fonds FAISE, pour un montant de 5 millions FCFA.
Le système bancaire au Sénégal vous semble-t-il adapté aux besoins des Pme de manière générale?
Non, de manière générale. L’accès aux financements est soumis à de nombreuses contraintes. Les démarches sont très longues, les taux d’intérêt souvent élevés, les garanties lourdes. Ainsi, je suggère très humblement que les administrations publiques et institutions financières s’efforcent d’adapter leurs services aux difficultés rencontrées, en prenant en compte les besoins spécifiques des pme/pmi de manière générale.
Avez-vous rencontré des difficultés relatives à votre statut de femme-chef d’entreprise ?
Je répondrai par un grand OUI !!! Comme vous pouvez vous en douter, ça n’a pas toujours été facile. Jai dû faire face à de nombreuses difficultés liées au fait que sois une femme que je me garderais de citer par pudeur… De plus, vouloir évoluer dans un métier que l’on qualifierait "d’hommes" n’est pas facile. Certains le perçoivent bien d’autres non. Certains ont du mal à concevoir d’être dirigé par une jeune femme qui pour la plupart du temps a l’âge de leur jeune sœur ou fille…
Je vous assure qu’il arrive des moments où on a envie de tout laisser tomber ; mais heureusement que j’ai l’appui de mes parents de mes proches, de gens qui croient en moi que je ne décevrais pour rien au monde ; surtout de ma très chère maman qui est une brave femme à qui je dois cet équilibre moral et familial qui n’a ménagé aucun effort pour que ce projet soit une totale réussite. Je continuerai donc à me battre car Steve Jobs disait à propos des entrepreneurs : "je suis convaincu qu’à peu près la moitié de ce qui sépare les entrepreneurs qui réussissent de ceux qui ne réussissent pas est la simple persévérance".
Quelles sont les difficultés rencontrées dans vos activités ?
De manière générale, les obstacles ont été très nombreux. Les difficultés rencontrées dans les activités sont essentiellement des difficultés inhérentes à la création et au lancement d’une entreprise tels que : l’accès au foncier, les longues et interminables démarches auprès de l’administration publique et des institutions financières, l’accès aux financements, le besoin en financement non couvert, les discriminations liées à la question du genre, la recherche de partenaires, en gros des moyens techniques et financiers, mais à toutes ces difficultés, j’oppose ma volonté à aller de l’avant car la réussite est bout de l’effort.
Quelle est votre clientèle ?
Dans cette 1ère phase du projet, la clientèle est essentiellement constituée des industriels du plastique (entreprises de production : roto moulage, chaussures), car ils utilisent dans leur cycle de production entre 75 à 80% de matière recyclée pour 20 à 25% de matière vierge… Mais dans un futur proche inchaAllah, j’espère que le portefeuille client sera beaucoup plus large à savoir l’Etat, les collectivités locales, les cimenteries, les ménages, les grandes surfaces, les entreprises de construction, les hôtels, les restaurants, les banques, les éditeurs, les pharmacies, bref dans beaucoup d’autres secteurs d’activités.
LE MAIRE BAMBA FALL «DESOLE» PARENTS, ENSEIGNANTS ET CIE
MESURE D’EXPULSION DES 150 FILLES DU CETF DE LA MEDINA
A la suite à la sommation adressée par la mairie de Médina à la directrice du Centre d’enseignement technique féminin (Cetf) de Gueule Tapée/Médina, relativement à la mesure d’expulsion dudit centre au plus tard ce 31 décembre, parents d’élèves, élèves et professeurs sont dans l’émoi et la consternation. En assemblée générale organisée hier, jeudi 18 décembre, ils ont demandé la clémence de l’édile de la localité, Bamba Fall, non sans réclamer plus de considération de la part de leur ministère de tutelle.
Le corps professoral, tout comme les parents d’élèves et élèves du Centre d’enseignement technique féminin (Cetf) de Gueule Tapée/Médina ne savent plus à quel saint se vouer, suite à la sommation qu’ils ont reçue du maire de la localité pour vider les lieux avant ce 31 décembre. Banderoles et pancartes en mains, rubans rouges au niveau du front, ils ont ouvertement réclamé la poursuite de l’année scolaire dans lesdits locaux en attendant de trouver de nouvelles salles de classe. En assemblée générale tenue hier, jeudi 18 décembre dans le centre en question, sis à l’ancienne mairie de Médina, ces acteurs ont tenu à informer l’opinion sur la gravité de la situation au Cetf.
Selon Alassane Seck, président du collectif des parents d’élèves, le Cetf est dans une situation précaire d’attente d’un nouveau centre depuis neuf ans. Sos la pression depuis lors de la mairie de la Médina qui réclame son bâtiment, et face à l’inertie du ministère de tutelle, M. Seck a trouvé qu’il est temps que «des mesures urgentes soient prises afin de parer au plus pressé». Pour lui, il n’est pas question d’arrêter la formation de ces jeunes filles en pleine année scolaire. Pis, il a déploré l’attitude du ministère de la Formation professionnelle, géré par Mamadou Talla, qui n’a pas donné de suite à la demande d’audience qui lui a été adressée depuis le 17 novembre dernier.
Embouchant la même trompette, Mariama Sylla, une parente d’élève qui a loué l’utilité du Cetf, a estimé qu’il n’est pas question de jouer avec l’avenir de ces jeunes filles (au total 150 filles et 3 garçons), tout en demandant la clémence à Bamba Fall, édile de la commune. Elle en outre souhaité qu’au retour des fêtes de fin d’année, leurs enfants ne soient dans la rue, mais plutôt dans les classes.
Pour rappel, la Directrice du Cetf a reçu, depuis 2009, plusieurs sommations et mises en demeure de la part de l’autorité communale pour faire sortir le centre de l’ancienne mairie. Des menaces qui n’ont jamais été mises à exécution grâce aux multiples interventions du ministère de tutelle. Cette nouvelle sommation, reçue depuis le 27octobre dernier, risque de mettre dans la rue 150 filles et 3 garçons, sans oublier les 27 enseignants encadreurs du Cetf.
Miss Afrique du Sud, Rolene Strauss, une étudiante en médecine de 22 ans, a été désignée dimanche 14 décembre à Londres Miss Monde 2014, parmi 121 jeunes femmes venues des quatre coins du globe.
LE PLAIDOYER DU CLVF ET DE L’AJS
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, AVORTEMENT MÉDICALISÉ
A l’occasion de la célébration de la journée des droits de l’Homme, la présidente du comité de lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF) et la présidente de l’Association des juristes sénégalaises ont fait un plaidoyer en faveur de l’éradication des violences faites aux femmes et à la légalisation de l’avortement médicalisé.
Non à l’impunité. C’est le cri du cœur lancé par Mme Penda Seck Diouf, présidente du comité de lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF). Selon elle, "les violences faites aux femmes et aux filles constituent la plus grande violation des droits humains". Et malgré l’importance de l’arsenal juridique de ce pays, les auteurs de ces violences jouissent souvent d’une impunité, fustige-t-elle. "Nous ne nous plaignons pas à ce niveau, mais l’impunité est toujours là. Il faut que les lois soient appliquées et de manière effective", plaide la présidente.
Outre l’application de la loi, Mme Diouf demande à l’Etat de traduire la volonté politique en acte concret, en octroyant 1% du budget à la lutte contre les violences faites aux femmes. "L’Etat s’est engagé à l’élimination des violences, à l’horizon 2015. Nous sommes à la porte de 2015, alors nous voudrions des actes", demande-t-elle. Le CLVF sollicite aussi la mise en place d’un observatoire sur les violences faites aux femmes. Ledit observatoire sera, d’après la présidente, "un cadre de collecte des données, mais aussi de dialogue et de réorientation des politiques et programmes pour mesurer l’impact de tous ces programmes mis en œuvre".
Au-delà de ces sollicitations, le CLVF préconise l’officialisation des langues nationales pour l’accès des femmes à la justice. Selon Mme Diouf, la complexité du langage est le premier obstacle à la justice pour les femmes. "On rend justice dans une langue que les populations ne comprennent pas. Déjà les intellectuels ont des difficultés à décoder le langage juridique à fortiori un analphabète. Cela pose problème. Donc, l’officialisation des langues nationales est extrêmement importante, aussi bien que la vulgarisation des textes", a martelé la présidente.
L’AJS demande la suspension de la loi sur l’avortement
Quant à la présidente de l’association des juristes sénégalaises (AJS), elle a fait un plaidoyer sur l’avortement médicalisé. Pour sauver la vie des femmes et leur éviter la prison, Fatou Kiné Camara demande que "la loi sur l’avortement et qui date de 1933 avant la colonisation soit suspendue". Très alarmiste, elle a révélé que "l’avortement est une pandémie silencieuse, car il tue chaque année 47 000 femmes dans le monde". Comme tous les fléaux, l’Afrique paie le plus lourd tribut. 68% de ces victimes vivent en Afrique subsaharienne, car les avortements sont faits dans des conditions sanitaires très mauvaises.
Fatou Kiné Camara de dire : "Si on tient à respecter la vie des femmes et ne pas les envoyer en prison, il faut légaliser l’avortement médicalisé". Elle rappelle aussi que l’Etat a signé le protocole de Maputo qui dit qu’en cas d’inceste, de viol, d’agression sexuelle, lorsque la grossesse porte atteinte à la santé mentale et physique de la victime, l’avortement est autorisé. "Comment dans ce cas l’Etat peut-il utiliser sa force, sa puissance pour écraser les faibles", demande-t-elle.
A l’annonce de son départ de la 2STV, l’année dernière, nombreux étaient ceux qui la suppléaient de rester pour l’immense plaisir immense, dont elle seule avait le secret. Awa Traoré de son vrai nom devenue Éva Tra Diagne a su convaincre en image et en verbe un audimat très critique et suiveur. Son absence de l’écran pour un "moment" aura été bien remarquée sur la 2STV, la chaîne qui l’aura fait découvrir aux sénégalais. En effet, c’est le grand retour pour la "grande royale" qui compte apporter du sang vraiment chaud et très neuf à l’écran. Des concepts d’émission, Éva en à la pelle et compte les mettre au plaisir de ses admirateurs et admiratrices. Entre deux murs, elle s’est livrée au tutoiement de GRAND-PLACE. Echanges agréables.
GRAND-PLACE : Éva, qu’es-tu devenue, après ton départ de la télé ?
ÉVA TRA : Je suis restée moi même dans le style, dans l’esprit et le comportement. Le tout fait ÉVATRA. Cette Éva Tra, cette jeune dame qui vit sa vie, tranquille, entre la mode et la télé ; qui est née à Dakar, a grandi entre Fass, Gueule-Tapée et la Médina. Cette jeune fille qui a étudié entre Baudelaire pour sa préscolaire, Maurice Delafosse et Lamine Guèye, pour un cursus très simple. J’ai dû arrêter mes études en première pour faire une formation en stylisme chez "Maman" Collé Ardo Sow.
T’as eu une base solide apparemment et t’as choisi d’arrêter tes études ? Pourquoi ? T’as dû faire face à tes parents. Non ?
J’ai dû arrêter mes études parce que j’étais très passionnée par la mode, la coiffure, les tissus, les épingles et les chiffons. D’ailleurs, une anecdote. Mon père m’a dit au final : "j’aurais préféré avoir une fille juriste, écrivaine, mais puisque ton choix est porté sur le chiffon, bon vent" (Rire). Grande fut sa surprise quand il a vu ma première création, il n’en revenait pas et m’a tout de suite accordé sa bénédiction. Du tout alors… entre un père enseignant, littéraire, "senghorien" bon teint, une mère traditionnelle, mais très ouverte, qui tenait à l’avenir de ses enfants, ce n’était pas facile.
Ton départ de la télévision a surpris plus d’un. Comment tu as vécu cette situation et qu’en ont pensé tes proches, ton mari, ta famille ?
C’était juste une simple suspension d’activité le temps de favoriser, de consolider d’autres projets qui étaient déjà en cours. Et présentement j’ose dire que cela s’est avéré salutaire. Alhamdoulilah… Quant à ma famille, il faut dire que les avis étaient partagés. Mais tout est bien qui fini bien. Ce break, j’en avais besoin.
Aujourd’hui, on parle de ton probable retour à la télé. Est-ce vrai? Et si tu reprends service, ce sera toujours pour la 2STV ou pour une nouvelle chaîne ?
J’irai là où le vent m’emportera ; le vent…(rires). J’irais à la télé qui voudra de mes prestations. Là où je serai tranquille, là ou j’aimerais être. Comme le dit l’adage, la direction du vent pas celui qui ne sait pas où il va. Par contre, par rapport à moi, à ma nature, je saurai dans mon choix intégrer les critères favorisant mon évolution dans la boîte que j’aurai á choisir.
Quels sont les mets que tu nous prépare pour ta reprise ?
Aaah ! Affaire à suivre "lepnako bamu feegn" (je garde le secret).
Il est dit que les célébrités femmes ne restent pas longtemps dans leur ménage. Que dis-tu de cela? Et quels conseils donnerais-tu pour résister à cette tendance ?
Grand, tu sais, il ne faut pas oublier que ces célébrités, hommes comme femmes sont tout d’abord des personnes capables d’avoir des "chichis", des "bobos", des ennuis et qui mènent la vie comme tous, assujettis aux facettes tantôt "nekh" agréable), tantôt "nakhari" (désagréable) et qui sont inhérentes à notre quotidien. Quand on est convaincu de son choix, on l’assume et assumer son choix, c’est tout faire pour le rendre agréable, vivant, etc. Et tout faire pour l’éloigner de toute connotation matérielle parce que d’aucuns pensent déjà que célébrité rime avec narcissisme, chiffre, calcul et folie. C’est tout faux. Quant à cette tendance, je préfère noter constat à la place : comme nous sommes éducateurs, pour nous, tendance s’inscrit dans le parfait.
Éva Tra, est-ce une marque ?
Les 2 mots collés constituent la marque. Ce qui nous conduit à parler de Bamanan Style qui est ma maison de création. Bamanan, c’est un mot bambara qui signifie bambara (quelqu’un qui refuse). Le style Bamanan existe, on a même des masques qui portent ce nom, avec des antiquaires qui te le diront. Raison pour laquelle, il m’arrive de travailler avec les signes Bamanan, très différents des écritures chinoises qu’on a tendance à mettre sur nos habits, ne connaissant pas la signification. Les signes Bamanan (les Dogons) existent et parlent. Pour ceux qui sont curieux, ils peuvent faire des recherches sur la culture des Dogons.
Ta création semble s’ouvrir à l’extérieur ?
Ma création est ouverte à toutes les cultures africaines, car moi je crois au panafricanisme et au respect de toutes les cultures. Je suis à chÉval entre trois cultures : un père guinéen, une mère malienne, moi sénégalaise, enfin africaine. Tu vois un peu l’Afrique que je symbolise. À travers l’habillement qui est un langage à lui tout seul, qui démontre son appartenance ethnique ou religieuse et parfois, transmet un message. L’Afrique étant toujours à la mode – c’est ma conviction – c’est ma façon à moi d’assumer mon africanité.
Quels ont été les moments les plus forts de tes débuts dans le stylisme ?
Mon défilé avec Promo Import. Mais, aussi, quand une amie m’a invité à présenter une collection au Méridien, pour son agence de voyage. C’était la première fois. C’était inoubliable et c’est à partir de ce moment que j’ai compris que seul le travail paye. Et j’y crois. Instruit ou non instruit, riche ou pauvre, il faut travailler. Et chaque jour est important dans notre vie. Alors, les temps forts, finalement, c’est chaque jour que Dieu nous donne. Al hamdulillah.
Éva, tu es à mi-chemin entre ton boulot de styliste et la télévision. Comment lies-tu les deux ?
Très difficile. Mais, quand on aime ce que l’on fait, avec un peu de courage et d’abnégation, on y arrive : je crois profondément au travail. Je te le répète, il faut toujours bosser. Figure-toi, il m’arrive de quitter les ateliers à minuit ou à des heures plus tardives, parce que simplement, tout le monde sait et les femmes ne me démentiront pas, le marché est saturé. Donc, il faut beaucoup créer, avoir un style différent, original, être compétitif, avoir sa propre griffe, pour mieux maintenir sa place. C’est après mon travail que je fonce à la maison, pour m’occuper de ma famille.
Tu sembles bien organisée. C’est une nature chez toi, la méthode ?
Je suis sûre que sans organisation et méthode, on ne s’en sortira jamais ; mais, il faut dire que je suis bien entourée par ma famille, mon mari qui me soutient à merveil ; mes amis qui me soutiennent sans limite et qui n’hésitent pas à même venir me prendre mes outils de travail pour me demander de rentrer (elle rigole).
Tu disais qu’elles étaient toutes belles, les femmes. Qu’est-ce qui fait la beauté d’une femme, selon toi ?
C’est un tout. Ce sont, d’abord, les valeurs et vertus, parce qu’on ne peut pas parler de beauté sans parler d’éducation. Une femme doit être naturelle, bien éduquée, rester elle-même, assumer sa féminité de A à Z. C’est cela le comportement de tous les instants avant la beauté physique. Sans cela, on ne peut pas parler de beauté. La beauté d’une femme, c’est un ensemble.
Éva, est-ce que les Sénégalais s’habillent bien ?
Oui ! Les Sénégalais ont beaucoup de goût. Ils sont raffinés.
Comment doit-on s’habiller selon toi ?
Il faut s’habiller selon sa stature, son physique et ses goûts. Cependant, il est important de tenir en compte la sensibilité des valeurs et des codes sociaux des gens autour de nous. C’est important. Se faire rejeter à cause d’un style vestimentaire, c’est moche. Il faut souvent penser aux autres, car même si l’habit ne fait pas le moine, on reconnaît toujours le moine par son habit.
Éva, on taquine nos autorités. Est-ce qu’ils sont à la mode ?
Tout d’abord, elles n’ont pas à suivre la mode ; car la mode peut ne pas être de leur temps. Je précise déjà que je n’ai pas de leçon à leur donner. Mais, je sais simplement qu’une autorité n’est pas une star… qui est censée faire rêver ; alors que l’autorité doit être en phase avec l’image de son pays. Cela ne voudrait pas dire casser son style, parce que le style est aussi important.
Les costumes portés par nos ministres et autres célébrités... Tu trouves qu’ils sont "in" ?
"In" ou "out" (rires aux éclats !), l’essentiel, c’est d’avoir un style. Je les regarde rarement. Mais, ils doivent rester sobres, sans être fantaisistes ; surtout pas d’extravagance.
Éva, c’est qui ta clientèle ?
Ma clientèle, ce sont les gens de culture, les femmes classiques et sobres.
Un mot sur la télé… qui t’a montré au monde entier, la 2STV ?
La 2Stv m’a beaucoup apporté… Chaque week-end, par le biais de l’émission "Elle sont toutes belles", j’avais une nouvelle amie, des gens m’aiment, me côtoient, les belles dames, les grands-mères, les jeunes, les grands-pères, tout le monde me témoigne sa sympathie. Je leur dois beaucoup.
PLUS DE 1.000 FEMMES SUBISSENT DES VIOLENCES SEXUELLES CHAQUE ANNÉE
Dakar, 7 déc (APS) - Plus de 1.000 femmes subissent des violences sexuelles chaque année au Sénégal, a révélé, samedi à Dakar, la présidente de la commission droits des femmes de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), Soukeyna Diallo.
‘’Chaque année au Sénégal, il y a plus de 1.000 femmes qui sont victimes de violences sexuelles’’, a-t-elle notamment dit, soulignant que ‘’ces chiffres ont été recensés à la fois dans les boutiques de droits de l'AJS de Pikine et de la Médina et es antennes de toutes les régions du Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF).
Soukeyna Diallo s’exprimait en marge d’un forum dont le thème portait sur ‘’les violences basées sur le genre : une préoccupation majeure des populations’’. Cette rencontre a été organisée par l’Association des journalistes contre le viol et les abus sexuels, en partenariat avec l’AJS et une association dénommée ‘’les amazones des Parcelles Assainies’’.
Mme Diallo a soutenu que les violences basées sur le genre touchent à la fois les hommes et les femmes mais ‘’les femmes plus que les hommes’’.
Selon elle, ‘’il faut accentuer les actions de sensibilisations pour que les gens prennent conscience du danger lié à l’exercice de cette violence’’.
‘’Ce forum est l’occasion de parler aux populations des différents types de violences qui existent qu’elles soient physiques, psychologiques et même économiques’’, a-t-elle indiqué.