Le ministre de la Gouvernance locale a averti hier les maires qui soutiennent la grève des travailleurs municipaux. Voyant dans cet appui des relents «politiciens», Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué que l’Etat pourrait faire recours à des délégations spéciales aux collectivités qui n’assurent pas la «permanence et la continuité du service public».
Abdoulaye Diouf Sarr voit des relents «politiciens» dans l’appui de certains maires aux travailleurs des collectivités locales dans leur mot d’ordre de grève. Le ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire n’a particulièrement pas apprécié la fermeture de certaines mairies dont celle de la Médina du Socialiste Bamba Fall.
«Nous comprenons les travailleurs, mais ce que nous ne comprenons pas, c’est que certains maires puissent utiliser ce mouvement des travailleurs pour poser des actes antirépublicains. A ce niveau, il faut être clair, ce n’est ni une propriété personnelle ni privée. Elle ne doit pas souffrir d’activisme politicien, mais c’est quelque chose d’extrêmement sérieux», a pesté le maire de Yoff, hier lors du lancement de l’appel à projets du concept «Quartier, zéro déchet». De son point de vue, les mairies doivent «respecter le principe de la continuité et la permanence du service public».
Appelant Bamba Fall et Cie à «arrêter de confondre nos positions politiciennes avec notre attitude républicaine», le ministre menace : «Le maire possède un pouvoir conféré par l’Etat. Donc, la mairie ne lui appartient pas. Si un maire se permet de fermer la mairie et de mettre les clés dans sa poche, l’Etat a le droit de retirer ce qu’il lui avait conféré.» En filigrane, Abdoulaye Diouf Sarr semble vouloir user des délégations spéciales pour ces maires qui s’opposent au régime en place.
Par ailleurs, le ministre a donné son appréciation sur la proposition du maire de la Médina de ramener la charge des travailleurs des collectivités locales à la Ville de Dakar. Sur ce point, M. Sarr précise que cette question sera étudiée dans la grille d’ajustement proposée dans le cadre d’un processus d’évaluaion de l’Acte 3 de la décentralisation qui fera l’objet, dans les prochains jours, d’un Conseil interministériel.
«Si, à l’analyse de la grille d’évaluation, on constate qu’une telle proposition est intégrée, nous l’apprécierons, mais selon les formes et les modalités retenues par le gouvernement. Si nous estimons que c’est plus pertinent, de la manière la plus objective, nous le ferons», dit-il.
LES CONSEILLERS MUNICIPAUX DE L’APR CHARGENT L’INTERSYNDICALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES
«Cette grève de 3 jours n’a que des motivations politiques»
Le Collectif des conseillers municipaux républicains juge «inopportune» la grève de 3 jours observée par l’Intersyndicale des collectivités locales et qui a pris fin hier. Pour ces élus du parti présidentiel, si certaines mairies ont des difficultés pour payer le salaire de leurs employés, «cela n’est pas dû à l’Acte 3 de la décentralisation, mais à une gestion où les priorités sont reléguées au second plan».
Ce, expliquent-ils, d’autant que d’autres communes, «du fait d’une gestion efficiente, parviennent à faire face à leurs obligations, à leurs charges sociales». En conférence de presse hier, Mamadou Guèye, conseiller municipal à la mairie des Parcelles Assainies, et ses camarades estiment que cette grève n’a que des «motivations politiques».
Ces élus municipaux de l’Apr trouvent d’ailleurs «paradoxal» que l’Intersyndicale des collectivités locales critique l’Acte 3 alors que d’autres parmi leurs camarades s’en sont félicités.
«Le maire de Sicap Mermoz (Barthélemy Dias) a déclaré que le Sénégal n’a jamais eu une réforme aussi importante, opportune et pertinente eu égard aux recettes exceptionnelles de plus de 400 millions issues des actes d’urbanisme. A Dakar Plateau, l’Acte 3 a grandement impacté les recettes de la commune dont l’excédent budgétaire avoisine les 2 milliards», rappelle-t-on.
Les conseillers municipaux de l’Apr ajoutent que le paiement des salaires de l’administration locale incombe aux collectivités locales qui sont les employeurs et non à l’Etat qui, il n’empêche, leur vient en aide.
«A ce titre, le gouvernement a mobilisé 1 milliard 417 millions F Cfa en 2014 et 2 milliards 500 millions en 2015.» M. Guèye rejette en bloc les accusations selon lesquelles l’Etat aurait pris en charge les salaires des mairies dirigées par le camp présidentiel.
Excuses de Glez
Le sang des mourides n'a fait qu'un tour après la publication d'un dessin de Damien Glez, dessinateur-éditorialiste franco-burkinabè dans un article publié sur le site de Jeune Afrique qui parle de l'affaire Waly Seck. Une caricature à l'humour choquant contre le fondateur de la confrérie mouride qui a soulevé une véritable broncha à travers le monde chez tous les mourides. En attestent les réactions hostiles (voir plus loin) et violentes. Il faut cependant noter que le caricaturiste Damien Glez a, quelques heures après, changé son dessein y ôtant la célèbre photo de Cheikh Ahmadou Bamba qu'il y avait incrustrée pour tenter de la tourner en dérision. Il a aussi présenté ses excuses toujours dans le site de JA et sous l'article en question. Visez la suite…
Excuses de Glez (Bis)
Nous vous livrons in extenso la note faite à cet effet. "EDIT le 28/01 à 17h39 : Une première version de ce dessin intégrait une photo du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba. Compte tenu de l’incompréhension de nombreux lecteurs, nous avons préféré remplacer ce dernier par une personne anonyme en boubou traditionnel. Dans ce dessin, notre intention n’est pas de blesser qui que ce soit, et encore moins de porter atteinte à Cheikh Ahmadou Bamba, mais de dénoncer la bêtise de ceux qui ne font pas la différence entre un caftan et une robe, avec toutes les déductions faciles et infondées qui pourraient en découler. Une simple analogie humoristique avec l’'affaire Waly Seck', donc. Et nous présentons nos sincères excuses à tous ceux qui ont été choqués par la première version du dessin".
Qui est Damien Glez ?
Pour savoir qui se cache derrière le coup de crayon qui irrite la communauté mouride, nous avons pioché sur wikipedia. Signant parfois sous le pseudonyme de Rox, Glez né le 13 juin 1967, est un dessinateur de presse franco-burkinabè, parolier et scénariste de séries télévisuelles. Il est directeur de publication délégué de l'hebdomadaire satirique Journal du jeudi. Dessinateur-éditorialiste, il est également l’auteur du comic strip Divine comedy. Il est membre de la Fondation Cartooning for peace1. Les dessins de Damien Glez sont publiés régulièrement dans Le Journal du Jeudi (Burkina Faso), Vita Non Profit Magazine (Italie), Slate Afrique (France), afronline.org (Italie), World Policy Journal (États-Unis), The Africa report (Afrique), Jeune Afrique (France-Afrique), etc. Ils ont également été publiés dans de nombreux journaux français et étrangers (Le Monde, Libération (France) et publiés sur diverses chaînes télévisées (TV5 (France-Afrique), RTB (Burkina Faso), France 24, etc.). Ils ont en outre été utilisés par plusieurs maisons d'édition. Époux de la comédienne et réalisatrice burkinabé Aminata Diallo Glez, Damien Glez est scénariste, notamment des séries télévisées Trois hommes, un village, Trois femmes, un village et Super flics. Il rédige des articles pour la presse écrite. Il est auteur de textes de chansons, notamment pour Bil Aka Kora pour qui il a écrit Sofia, Arithmétique, Frères de mots ou encore Sibiri.
Plaintes
Selon Dakaractu, malgré la déclaration de Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre regrettant au nom du Khalife des Mourides la caricature de Cheikh Ahmadou Bamba par le site de "Jeune Afrique", les cœurs ne sont toujours pas apaisés au niveau de la cité religieuse de Touba. Pour Serigne Modou Sidi Mbacké Abdou Lahad, la riposte devra être à la hauteur de l'attaque." Nous avons décidé d'aller en guerre contre ce journal pour donner une leçon à tous ces détracteurs qui se préparent à saboter Touba!". Le Mbacké-Mbacké d'annoncer deux plaintes contre respectivement l'auteur de la caricature et contre le directeur de publication du journal incriminé. " Nous avons achevé les démarches nécessaires et nous allons traduire ces individus devant la justice. Nous ne permettrons pas que Serigne Touba soit l'objet de leurs dessins. Il est temps pour nous de faire face à ces exactions."
Ndamal Kajoor
Décidément, Mara Seck se plaît dans la banlieue ndakaroise. Dans le cadre de sa tournée politique, Ndamal Kajoor a, hier, encore sillonné le département de Pikine, où il a été chaleureusement accueilli par les populations. Dans la commune de Tivavouane Diacksao, il a visité le marché Diamaguene et les quartiers Diacksao walo, Diacksao 1, Lamsar, Diacksao 2. Dans la commune de Pikine Nord, le président de "Rewmi" et sa délégation ont visité le marché Zinc et les quartiers Marou khoudoss, Gueule-Tapée, Médina, Aïnoumane 2, mairie, Aînoumane 1, Nimzatt. Partout où il est passé, les populations lui lançaient : "Idy son nañu torop, geene ñu ci", "Idy ñune tan lañula ba pare". Lors de l’étape du marché zinc, les commerçants sont sortis en masse lui serrer la main et lui dire : "Idy nawna ñu la te soxla ñu sa xamxam bila Yalla diox".
Apr Koungheul
Les "apéristes" de Koungheul sont en phase avec SMS dans sa volonté de réduire la durée de son mandat de 7 à 5 ans. "Il l’avait dit, il l’a fait. (SMS) ne fait pas dans le ‘Wax waxeet’.C’est un homme de parole. Il n’est pas un pouvoiriste. En voulant organiser ce référendum, il veut impliquer tous les citoyens sénégalais, car il sait que l’intérêt général doit être en démocratie soumis à la discussion collective. Ainsi, il va écrire d’autres pages de gloire dans les annales de notre histoire politique", a confié à nos capteurs Alioune Badara Ly, responsable «apériste» dans ladite localité.
Me Kaba et anti-homos
Ceux qui s'attendaient à une réaction du Garde des sceaux Me Sidiki Kaba sur la demande du Collectif "non à l'homosexualié" qui réclame sa démission, peuvent déchanter. Le ministre de la Justice du Sunugaal ne compte pas se prononcer sur cette question. Hier, lors d'une rencontre avec les avocats, il a consenti à dire : "ce qui est important c'est que le président de la République (SMS) a défini quelle est la position du (Sunugaal) lors de la visite du Président Obama. C'est cette position qui prévaut". Il ajoute que "tout ce qui excessif est insignifiant" avant d'évacuer la question en répondant à ses détracteurs : "Je ne vais pas m'étendre davantage sur cette question".
Corruption
Il ne confirme pas, mais il ne dément pas le rapport de Transparency international qui place le Sunugaal dans la zone rouge en matière de corruption. Interpellé sur cette question, hier, Sidiki Kaba a juste déclaré :'"Il y a la corruption dans sa réalité et l'indice de perception de la corruption. A cette date, il y a une progression dans la lutte contre la corruption. Ce qui explique que le Sunugaal ait gagné 8 places. Nous disons qu'il faut aller plus loin. La corruption est un fléau qu'il faut combattre, il met l'économie à terre, il menace l'environnement des affaires, il pénalise les honnêtes gens qui veulent travailler dans la transparence parce que ça se fait dans l'opacité". Selon lui, le gouvernement veut "lutter contre tout cela et c'est pour cela qu'il y a l'Ofnac. Nous avons créé la déclaration de patrimoine sans compter que le Doing business a salué les efforts du (Sunugaal)".
Grève générale
Les travailleurs des collectivités locales qui étaient en Assemblée générale, hier, ont tiré un bilan satisfaisant de leur grève générale de 72 heures qu’ils avaient décrétée pour amener les autorités à prendre en charge leurs revendications. A l’issue de leur rencontre, Sidya Ndiaye et ses camarades ont décidé de décréter à nouveau 72 heures de grève générale à partir de lundi prochain.
L'Oms inquiète de…
Après l’Afrique, l’Asie et le Pacifique, le Zika frappe le continent américain. Début 2016, ce sont 23 pays et territoires de la région qui sont confrontés au virus transmis par le moustique du genre Aedes comme le sont la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune. L'Organisation mondiale de la Santé (Oms) s'inquiète de la propagation du virus Zika qui a atteint maintenant des "proportions alarmantes". Parti du Brésil, il est maintenant présent sur l'ensemble du continent sud-américain, se propageant via les moustiques tigres. "On peut s'attendre à 3 à 4 millions de cas", a déclaré un haut responsable de l'Oms pour le continent américain, Marcos Espinal. L’OMS craint d'ailleurs "le manque d'immunité parmi la population vivant dans les régions nouvellement infectées" et "l'absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides". Une réunion consacrée au virus se tiendra d'ailleurs lundi 1er février, à Genève.
…La propagation alarmante…
Plusieurs pays du vieux continent viennent de découvrir des cas suspects. Parmi eux, les Antilles françaises, l'Italie, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suisse, les Pays-Bas et le Danemark. Ce mal, proche du virus de la dengue et du chikungunya, se transmet par piqûre d’un certain type de moustique, du genre Aedes, y compris par le représentant de l’espèce Aedes albopictus… mieux connu sous le nom de moustique tigre. Une fois contaminé, l’hôte peut contracter de la fièvre, des douleurs musculaires, ou des éruptions cutanées. Dans les cas les plus graves, des complications neurologiques ont aussi été observées. Les femmes enceintes et les personnes âgées doivent particulièrement faire attention. Ce virus, s’il est transmis à une femme enceinte, peut traverser le placenta et entraîner des malformations pour le bébé à naître. Principal risque : la microcéphalie.
…Du virus Zika
Il s’agit d’une diminution de la taille par rapport à l'âge (gestationnel ou à la naissance) de l'encéphale et donc du périmètre crânien (...) avec plus ou moins de lésions cérébrales", explique le professeur Jean-François Delfraissy, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). D'ailleurs qualifiant l’épidémie de "zika" sérieuse, la ministre de la Santé de France, Marisol Touraine, a demandé hier aux femmes françaises enceintes d’éviter de se rendre dans les zones concernées, notamment en outre-mer. Le virus Zika est arrivé depuis une semaine en Martinique et en Guyane et des premiers cas d’infection ont été recensés en Guadeloupe et à Saint-Martin. Le Brésil, premier touché, tente d'endiguer l'épidémie de Zika mais le nombre de nouveau-nés atteints de microphalies depuis l'apparition du virus a littéralement explosé. L'ensemble des pays du continent américain pourrait être touché, selon l'OMS. La France métropolitaine n'est pas non plus à l'abri.
TAS flingue…
Le ministre de l’Energie qui était, hier, à Mbane, dans le Walo, a répondu à Khaf Sall, maire de Ndakaaru qui avait dit, jeudi dernier, lors d’un Conseil municipal que c’est à l’Etat de payer l’éclairage public dans les communes. Cela, comme il s’y était engagé. Selon Thierno Alassane Sall, la Senelëndëm a son siège à Ndakaaru, dans le Plateau, mais elle n’est pas tout le temps là-bas. Car elle a des abonnés jusque dans les coins les plus reculés du pays. Pourtant, c’est à Ndakaaru qu’elle paie ses taxes et autres charges. "Donc, ces communes profitent de l’argent de tous les (Sunugaaliens) et bénéficient des efforts de la collectivité nationale. Quand on a un éclairage public qui fait dix mille fois la facture de la dame qu’on a vu tout à l’heure au village Sinthiou Malème qui dit qu’elle est la première à être abonnée et qu’elle paie 4 000 francs Cfa, quand on a des budgets de plusieurs milliards, c’est une provocation de dire qu’on ne veut pas payer", selon le ministre.
…Khaf Sall
Dans sa charge en règle contre le maire de Ndakaaru, le ministre de l’Energie de clame: "Quand on a le réseau de route le plus dense du pays, qu’on a aussi le réseau d’école le plus dense du pays et que pendant ce temps, ailleurs les gens cherchent à avoir des écoles et à se tirer des abris provisoires, qu’on a le moyen de pouvoir donner le lait à l’école, tout ça c’est bien. Mais il faut d’abord participer à l’effort de solidarité nationale et payer l’électricité qu’on doit à la (Senelëndën)". Pour Thierno Alassane Sall, "on ne peut pas dire oui, si on touche à la place de l’Indépendance, c’est ma place, je la garde, que l’Etat n’y touche pas. Par contre, ma facture d’électricité, je l’ai consommée, mais je la passe à l’Etat qu’il paie". Jugeant cela inacceptable, le ministre et non moins patron des cadres de l’Apr de mettre en garde : "(Senelëndëm) a été instruite de faire le nécessaire. Tous les abonnés qui ont des factures et qui ne paient pas, leur siège social d’abord sera coupé. Et elle fera des appels à tiers détenteur pour le reste. Parce que, c’est de la provocation. Mais on ne va pas couper l’éclairage public».
PARTI DEMOCRATIQUE SENEGALAIS : Fada annonce son départ du pds
Il n’y aura ni parricide encore moins d’infanticide dans la guerre larvée entre Abdoulaye Wade et son fils putatif, Modou Diagne Fada. Et pour cause, le chef des réformistes du Pds semble résolu à tracer une autre voie que celle de la confrontation pour poursuivre sa carrière politique. Comme Serigne Diop, Ousmane Ngom et autre Idrissa Seck qui avaient largué le Pds avant lui, Modou Diagne Fada va prochainement créer une formation politique. Le président du groupe parlementaire des « Libéraux et démocrates » a également annoncé, à l’occasion de l’émission « Sans Détour » de SenePlus.com qui sera diffusée ce dimanche, qu’il sera tête de liste, lors des élections législatives de 2017
MOUHAMADOU MBODJI, FORUM CIVIL : MOUHAMADOU MBODJI, FORUM CIVIL : «Eviter de légiférer sur l’existant et les ambitions personnelles ou partisanes»
Dans le droit positif sénégalais, les manquements à l’éthique ne sont pas sanctionner, alors que toutes les crises politiques, qui nous ont menées au bord du gouffre, sont parties de dysfonctionnement dans les comportements des acteurs. C’est du moins la conviction de Mouhamadou Mbodji du Forum civil, qui fait noter que toutes ces crises sont évitées, non pas par un socle institutionnel solide, mais plutôt par la résistance des citoyens. D’où, selon lui, la nécessité de ré-questionner le postulat qui dit que nous avons un socle institutionnel solide. Dans cet entretient exclusif accordé à Sud Quotidien, M. Mbodj est revenu sur beaucoup de questions qui méritent d’être posées dans ce débat sur la réforme des institutions, conformément aux nouvelles réformes, notamment le Pse, l’Acte III de la décentralisation, etc. Entretien
INCENDIE D’UN NAVIRE AU PORT AUTONOME DE DAKAR : Au moins 3 morts et 1 blessé
Trois morts et un blessé : c’est le bilan de l’incendie qui s’est déclaré dans un navire au niveau du Port autonome de Dakar hier, jeudi 28 janvier. « Il y a eu une explosion au niveau du navire de l’armée qui était destiné à la découpe. Ce qui a coûté la vie à trois personnes. Il y a eu aussi un blessé et une rescapée », a informé Hamid Sy, le chargé de la communication du Port autonome de Dakar qui s’exprimait sur les ondes de la Rfm.
CERTAINS MAIRES ACCUSES DE SOUTIEN AUX TRAVAILLEURS GREVISTES : Diouf SARR brandit son sabre
Le ministre de la Gouvernance locale a averti hier les maires qui soutiennent la grève des travailleurs municipaux. Voyant dans cet appui des relents «politiciens», Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué que l’Etat pourrait faire recours à des délégations spéciales aux collectivités qui n’assurent pas la «permanence et la continuité du service public»
INCENDIE DU BATEAU DELTA SHIPPING : 7 morts au Port de Dakar
Le navire Delta Shipping a pris feu hier, aux alentours de 12h au quai de pêche du môle 10. On compte parmi les 10 victimes 7 morts (Six Sénégalais et un Ghanéen) et 3 blessés
REDUCTION DU MANDAT PRESIDENTIEL : Macky tient à son Avis
Soit l’avis du Conseil constitutionnel est favorable à sa volonté de s’appliquer le quinquennat, soit il a décidé de prendre ses responsabilités dans tous les cas. C’est la lecture que l’on peut faire de la confirmation, par le Président Sall à L’Express, de la tenue du référendum en 2016 dont la date précise sera connue «dans les prochains jours», mais aussi de la Présidentielle en 2017.
MARCHE DU CENTRE DE VISITE TECHNIQUE DE DIAMNIADIO : Veritas contrôle tout
Le centre de visite technique de vehicules de Hann reçoit chaque jour plus de 1 000 véhicules, dépassant ainsi ses capacités d’accueil. Face à cette situation, les autorités ont décidé d’installer un deuxième centre à Diamniadio. Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Mansour Elimane Kane, et le vice- président du groupe Bureau Veritas ont signé hier, un avenant à la convention relative à la gestion de l’activité contrôle technique des véhicules automobiles et des ouvrages y afférant.
MACKY FIXE LA DATE
"Il y aura bien en 2016 un référendum ; puis un scrutin présidentiel au début de 2017" - Grâce pour Karim : "Pas à l’ordre du jour" - L’affaire Lamine Diack : "Je décèle une volonté de salir ma réputation"…
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 28/01/2016
Macky Sall serait-il assuré de la victoire du "Oui" pour la réduction de son mandat de 7 ans à 5 ans lors du référendum dont "la date précise" sera annoncée "dans les prochains jours" ? En tout cas il annonce, formel, que la prochaine présidentielle se tiendra "au début de 2017". Pas en 2019.
Fin du suspense
La bronca de ses partisans hostiles à la réforme n’y fera rien. Macky Sall n’a pas l’intention d’aller au bout de son septennat. Il assure qu’il respectera son engagement de convertir son mandat en quinquennat. Avec, espère-t-il, la bénédiction du peuple. "Il y aura bien en 2016 un référendum constitutionnel, dont je donnerai la date précise dans les prochains jours ; puis un scrutin présidentiel au début de 2017", tranche le chef de l’État dans un entretien accordé au magazine français L’Express.
C’est la première fois que Macky Sall se montre aussi catégorique à propos de la réduction de son mandat et de la date de la remise en compétition de son fauteuil.
Entre les deux tours de la présidentielle de 2012, qu’il remportera devant son prédécesseur, Abdoulaye Wade, il avait promis de rogner deux ans sur son mandat. Une promesse convertie en engagement mainte fois réitéré après son accession au pouvoir. Aboutissant à son inscription dans son projet de réforme constitutionnelle rendu public ces derniers jours et comportant 15 points.
Dans ce sens, le président de la République a recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, en attendant celui du conseil constitutionnel. Mais depuis la publication de l’avant-projet de réforme, l’avis des cinq sages est scruté avec passion. Sera-t-il conforme ou simplement consultatif ? Le débat fait rage.
En annonçant formellement que la prochaine présidentielle aura lieu au début de l’an prochain, Macky Sall semble couper l’herbe sous les pieds de ceux qui le soupçonnent d’entretenir le flou dans le dessein de sonder l’opinion en vue d’un éventuel manquement à sa parole. À l’en croire rien ne l’empêchera de soumettre au peuple ses réformes, notamment la réduction de son mandat. Et sur ce point, il paraît persuadé que le "oui" l'emportera.
Mais l’important est ailleurs, selon le chef de l’État. "Ce qui importe, c’est moins le calendrier que l’ampleur de la réforme visant à renforcer la démocratie sénégalaise et à moderniser nos institutions, assure-t-il. Elle porte certes sur la durée du mandat, mais aussi sur le plafonnement à 75 ans de l’âge des candidats. De même, je tiens à élargir les pouvoirs du Conseil constitutionnel, dont deux des membres seront désignés sur proposition du président de l’Assemblée nationale, prérogative réservée jusqu’alors au chef de l’Etat. Je veux donner en outre aux députés une nouvelle vocation : en plus de légiférer et de contrôler l’action du gouvernement, ils évalueront les politiques publiques."
Karim Wade, Lamine Diack…
Une prérogative qu'il n'entend pas lâcher par contre, celle de gracier des prisonniers. Condamné à six ans de prison dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Karim Wade n’est pas près d’en profiter. "La question n’est pas encore à l’ordre du jour", coupe sèchement Macky Sall à la suite du journaliste de L’Express qui lui demandait si l’ancien ministre d’État pourrait être gracié.
Embrayant sur l’affaire du supposé financement de l’opposition en 2012 par l’argent de la corruption, le chef de l’État assure : "Ma campagne ne saurait être concernée sous quelque forme que ce soit par un financement occulte, lié à Lamine Diack ou à tout autre personnage. En 2008, lorsque j’ai fondé l’APR, je suis reparti de zéro. J’ai sillonné ce pays durant trois ans et demi sans moyens substantiels."
Il y a quelques semaines, le journal Le Monde avait révélé le contenus de procès verbaux d’audition de Lamine Diack, l’ancien président de l’IAAF, mis en examen pour corruption passive, blanchiment aggravé et corruption, dans le cadre du scandale de dopage qui secoue l’athlétisme. Dans un article publié sur son site, le quotidien français affirmait que Diack avait déclaré aux enquêteurs avoir financé la campagne de Macky Sall lors de la présidentielle de 2012.
Une information démentie du côté de la Présidence et de l’état-major de l’APR. Plus tard, invoquant une erreur, Le Monde rétropédala en assurant que l’ancien patron de l’athlétisme n’avait jamais tenu de telles accusations contre le président de la République. Qu’il a juste déclaré avoir financé l’opposition à Abdoulaye Wade et la société civile.
Malgré tout, le chef de l’État est persuadé que cette affaire cache mal des intentions fumeuses. Il accuse, sans citer de noms : "Je décèle chez ceux qui tentent d’exploiter cette affaire une volonté de salir à tout prix ma réputation. Ils ont recruté à Paris une agence de communication qui passe son temps à dénigrer le pouvoir sénégalais par le biais de mensonges fabriqués de toutes pièces."
"Naufrage de la Libye"
Évoquant la menace terroriste qui plane sur la sous-région avec les attentats de Bamako et de Ouagadougou, Macky Sall indique que le Sénégal est sur ses gardes. Cependant, il souligne que les différents pays concernés doivent affiner leurs moyens de défense et privilégier la coopération.
Il dit : "Aucun pays au monde, Sénégal compris, n’est à l’abri. Sans entrer dans les détails, sachez que tout ce qui doit être mis en œuvre pour combattre ce fléau l’a été et le sera. S’agissant de la dimension préventive, le renseignement humain apparaît capital, plus encore que la surveillance technologique. Or il a souvent fait défaut. De plus, nous devons adapter rapidement nos armées à une menace de nature asymétrique à laquelle elles ne sont pas préparées. Dans l’espace Cedeao, on observe la mise en place de forces spéciales, une mobilité accrue et des échanges d’informations entre les polices frontalières."
De l’avis du président de la République, si l’Afrique est si exposée au jihadisme, c’est surtout à cause du "naufrage de la Libye". "Des gens sont venus régler un problème et en ont créé mille, avant de nous abandonner", martèle-t-il. Et pour ne rien n’arranger, souligne-t-il, "le Sénégal n’a pas été associé, en février 2014, à la création du G5 du Sahel, outil de coordination réunissant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad...".
"C’est une incohérence, assène Macky Sall. On ne peut pas engager la lutte contre le terrorisme au Sahel sans le Sénégal. C’est d’ailleurs à Dakar que les Nations unies ont installé leur dispositif en la matière. Mais nous ne nous battons pas pour des fauteuils. L’essentiel, c’est que nous apportions notre contribution au G5, fût-ce en qualité d’observateur."
A défaut de l’adoption de la loi sur le financement des partis politiques, le Forum civil demande à l'État d’aménager le Code électoral. Afin que les dépenses électorales puissent être contrôlées et que les candidats à la Présidentielle puissent déclarer leur patrimoine.
L'utilisation de sommes faramineuses dans les campagnes électorales au Sénégal est une question qui préoccupe au plus haut point le Forum civil.
Pour Mouhamadou Mbodji et ses camarades, «les révélations graves» sur l’affaire Lamine Diack, ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme amateur (Iaaf), nécessite un contrôle des dépenses électorales et une publication de patrimoine de toute personne désirant briguer le suffrage des Sénégalais.
«Le Forum civil recommande l’aménagement du Code électoral en attendant l’adoption d’une loi sur le financement des partis politiques, dans le sens du contrôle des dépenses électorales et de l’obligation de la déclaration de patrimoine des candidats, 6 mois avant les élections», a déclaré, hier, Birahim Seck, en marge de la publication par ledit Forum de l’indice de perception de la corruption de Transparency international.
Maintenant, reste à savoir quel accueil les partis politiques vont réserver à cette proposition du Forum civil allant dans le sens d'une plus grande transparence dans l'utilisation de fonds dans les campagnes électorales.
En outre, le Forum civil, toujours par la voix de Birahim Seck, a annoncé la préparation d’un panel spécifique pour étudier les 15 points proposés par le président de la République, Macky Sall, dans le projet de réforme constitutionnelle qui comporte notamment la fameuse question de la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans.
Les découvertes de pétrole et de gaz qui se succèdent au Sunugaal font monter le chef de l'Etat au créneau. En conseil des ministres, hier, SMS qui a certainement en tête la fameuse "malédiction de l'or noir" (l'exploitation du pétrole est souvent très déstabilisatrice pour les petits Etats) a donné des instructions pour dégager un cadre global de gestion de ces opportunités et certainement ne pas se faire surprendre. En effet, renseigne le communiqué du Conseil des ministres, SMS a demandé au Premier ministre Momo Dionne de "prendre toutes les dispositions pour la mise en place d’un environnement propice à l’exploitation, la valorisation et l’optimisation des impacts socio-économiques de ces gisements de gaz et pétrole, en termes de création d’emplois, de mise en place d’infrastructures et de développement de compétences de niveau international".
…L'exploitation de l'or noir
Il faut noter que SMS s'est particulièrement réjoui de "la découverte, par Petrosen et Kosmos Energy, d’un important gisement de gaz naturel au puits Geumbeul 1, dans la partie nord du permis Saint-Louis Offshore Profond". Il souligne qu'"après celle de Cairn Energy, au large de Sangomar, cette deuxième découverte significative est le plus important gisement en Afrique de l’Ouest, car étant constitué d’une large structure répartie de part et d’autre de la frontière entre le (Sunugaal) et la (Naaritanie), avec des réserves estimées à 450 milliards de m3". SMS n'a pas de doute que "ces découvertes qui confirment le potentiel du bassin sédimentaire du Sénégal, contribuent au renforcement du renouveau industriel engagé par le Gouvernement à travers le Pse".
Clins d'œil à…
Restons au Conseil des ministres pour souligner que SMS a fait un clin d'œil aux jeunes en se penchant sur sa politique de jeunesse, rappelant "la priorité majeure qu’il accorde, dans le cadre du Pse, à l'éducation, la formation professionnelle, l’apprentissage, l'insertion économique et sociale des jeunes, à leur épanouissement, dans le respect de nos valeurs culturelles fondamentales et l’impératif de mettre en œuvre des actions concertées, pour promouvoir leur autonomisation et responsabilisation". C'est pourquoi il a demandé au gouvernement de "développer le dialogue permanent avec les mouvements de jeunesse, d’accorder une priorité à la réhabilitation de la vie associative, en engageant la rénovation du Conseil national de la Jeunesse tout comme celle du Service civique national".
…La jeunesse
Il souhaite que cela se fasse à travers "des missions renforcées en matière d'insertion socio-économique, de renforcement de la culture civique et de promotion de l’emploi durable". Il a aussi insisté sur "l'urgence de mettre en œuvre les nouvelles dispositions du Code du travail, relatives au contrat de stage, la nouvelle convention Etat-Employeur, qui doit intégrer l'engagement continu et soutenu du secteur privé, le Projet du mobilier national et le volet «emploi des jeunes» de «Promovilles». Dans le même sillage, considérant 2016 comme l'année de la jeunesse et de l'emploi des jeunes, il a invité le Pm à "procéder, dans le cadre d’une réunion interministérielle, à l’évaluation des dispositifs publics dédiés à l’emploi des jeunes, en prélude au Conseil présidentiel sur la jeunesse".
…Yeux doux aux…
Pour finir, SMS a, également, fait des yeux doux aux acteurs du monde culturel sunugaalien. Il a jugé "impératif de finaliser, dans les meilleurs délais, les projets en cours, notamment la Société des droits d’auteurs et des droits voisins (Sodav), de veiller à la promotion dans les ordres nationaux des artistes et hommes de lettres, et au développement d’un système de protection sociale spécial pour les artistes, intégrant l'assurance maladie et la retraite". Par ailleurs, parlant de "la promotion du Sunugaal, comme un pôle culturel international de référence surtout pour la relance du tourisme", SMS "en sa qualité de Premier protecteur des arts, des lettres et des artistes, salue la contribution remarquable de ces derniers au rayonnement international ainsi qu’au développement économique et social du pays".
…Acteurs culturels
Il a ainsi invité le gouvernement à "promouvoir davantage les arts et la culture, à élaborer un agenda culturel national et international consensuel, à veiller au développement et au financement adéquat des industries culturelles, ainsi qu’à la qualité de la création, des productions et prestations artistiques". Il souhaite que toutes les diligences requises soient prises "pour la réalisation d'une Ecole nationale des arts modernes et pour assurer, à travers des statuts adaptés, une gestion optimale des infrastructures, sites et monuments culturels".
Mesures
Notons que le Conseil a adopté le pojet de loi portant création des Centres régionaux des oeuvres universitaires sociales (Crous) de Thiès, de Bambey, et de Ziguinchor qui va alléger le fardeau du Centre des œuvres universitaires de Ndakaaru (Coud) qui gérait mes campus de ces trois universités. Il a aussi été adopté le projet de décret fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Autorité du Waqf. Pour finir avec le Conseil des ministres, place maintenant aux mesures individuelles. L’Ambassadeur Paul Badji est le nouveau Secrétaire exécutif du Secrétariat permanent sénégalo-gambien, en remplacement de l'ambassadeur Doudou Salla Diop.
Marchand…
Un marchand ambulant de 29 ans, répondant au nom d’Abdou Lahat Sine a été jugé, hier, pour meurtre devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Ndakaaru. Un meurtre perpétré sur la personne d’Omar Sow. Revenant sur les faits, Abdou Lahat a expliqué que c’est en septembre 2009, en plein mois de Ramadan, qu’il avait envoyé un petit garçon pour qu’il lui achète de la cigarette. Comme ce dernier avait refusé, il l’a insulté. C’est là qu’est intervenu Omar Sow qui lui a dit de ne plus insulter le petit. Une première bagarre a éclaté entre les deux à Petersen où ils se trouvaient. Abdou Lahat a, par la suite, proposé à Omar de le suivre à la corniche pour en découdre. Lors de la bagarre, l’accusé a précisé qu’il avait le dessus quand Omar a sorti un couteau qu’il a arraché pour le lui planter au cœur. Omar étant touché, a gravi les rochers pour prendre un taxi.
…Meurtrier
Lahat dit être alors revenu au marché pour prévenir de la blessure qu’il avait infligée à Omar Sow. C’est deux jours après qu’il a su le décès de son protagoniste et qu’il a été arrêté. Sauf qu’il est ressorti de l’enquête qu’après la bagarre, Lahat s’apprêtait à fuir en Gambie quand il a été arrêté. Ce qu’il a nié affirmant que les bagages qu’il détenait lors de son arrestation étaient la marchandise qu’il vendait. Répondant aux propos du président, Abdou Lahat a confié qu’il buvait de l’alcool et fumait du chanvre et que c’est quand il a été arrêté qu’il s’est mis à fumer de la cigarette. L’Avocat général ayant requis une peine de 10 ans de travaux forcés, a été suivi par la Chambre criminelle qui a condamné Abdou Lahat Sine à cette peine. Et cela, en dépit de la plaidoirie de son avocat qui a estimé que son client n’a fait que se défendre et devant bénéficier de l’excuse de provocation.
Procès Gbagbo
Le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre Charles Blé Goudé s’ouvre jeudi devant la Cour pénale internationale (Cpi). Quatre chefs de crimes contre l'humanité ont été retenus à l'encontre de Laurent Gbagbo, 70 ans, et de Charles Blé Goudé, 44 ans. Ils sont passibles de la prison à vie. Plus de 100 témoins vont défiler à la barre de ce procès en commun. Pour sa part, rapporte Reuters, Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale (CPI), a promis mercredi de faire "jaillir la vérité", à la veille de l'ouverture du procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, poursuivis pour crimes contre l'humanité. L'ex-chef de l'Etat (2000-2010), qui a refusé de céder le pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de 2010 remportée par Alassane Ouattara, est accusé d'être à l'origine de la brève guerre civile qui a fait 3.000 morts.
Taubira démissionne…
La garde des Sceaux Christiane Taubira a remis, hier mercredi 27 janvier, sa démission au président de la République François Hollande, qui l'a acceptée. Le président français et Christiane Taubira "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale en commission des Lois", explique l'Elysée dans un communiqué. Christiane Taubira a répété récemment son opposition au projet, porté par le chef de l'Etat, de déchéance de la nationalité des personnes condamnées pour des actes terroristes. Christiane Taubira était donc opposée à la déchéance, et contrairement à plusieurs ministres, elle l’avait dit publiquement, à plusieurs reprises. Elle avait même cru que le Président renonçait à la mesure, elle l’avait dit à Alger avant d’être démentie le lendemain.
…Pour rester fidèle…
Un premier camouflet, qu’elle avait accepté sans broncher publiquement. Second camouflet ensuite, quand il avait été décidé que ce serait le Premier ministre et non pas elle, la ministre de la Justice, qui conduirait la révision constitutionnelle à l'Assemblée. Christiane Taubira s'était emmurée dans le silence. Beaucoup de ses proches, politiquement, ne comprenaient pas son attitude. D'autres l'accusaient même de renoncer à ses valeurs pour conserver son ministère. Christiane Taubira a donc mis fin à cette schizophrénie en démissionnant. - "Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur ; je choisis d'être fidèle à mes engagements, à mes combats. Fidèle à nous, tel que je vous comprends", a-t-elle ajouté multipliant les tweets.
…A ses convictions
"Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit" ; "Fière. La Justice a gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s'y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue" ; "Être libre ce n'est pas contester pour le plaisir, c'est se confronter soi-même à sa propre éthique", balance-t-elle. François Hollande a nommé le député socialiste Jean-Jacques Urvoas pour la remplacer, a annoncé la présidence de la République. Proche de Manuel Valls, il est l'actuel président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale. Il était à ce titre chargé d'une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité. Il "portera, aux côtés du Premier ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale", indique l'Elysée.
Plainte
Le régime en place compte bien transformer cette affaire de comptes à Paris abritant les 74 milliards du différend entre 3W et Ngorsi en épine dans la botte du président de Rewmi. Abdoulaye Fall, directeur de cabinet du ministre de la Jeunesse, de de l'Emploi et de la construction citoyenne a rallié Paris où il compte porter plainte contre Ngorsi auprès du Parquet de Paris sur l’affaire de ces 74 milliards de francs. En attendant, il a été reçu par l'association Sherpa de l'avocat William Bourdon, une association qui est le cauchemar des dirigeants africains et qui a été à l'origine de plusieurs procédures en France contre des dirigeants africains et des membres de leurs familles biologique ou politiques pour biens mal acquis. Me Bourdon & Cie ne manqueront certainement pas de vouloir épingler deux trophées (Ngorsi et 3W) à leur tableau de chasse d'autant plus d'ailleurs que l'avocat a été conseil de l'Etat dans le dossier de Rimka pour enrichissement illicite. Si le politicien Abdoulaye Fall n'arrive pas à faire passer sa plainte, il pourra certainement compter sur les traqueurs de pilleurs de deniers publics pour l'aider à faire mousser son affaire.
C’est la somme dont vont bénéficier sous peu les acteurs de la culture urbaine, en particulier ceux du mouvement hip-hop. Ces 300 millions constituent désormais un fonds pour les rappeurs et vont participer à la professionnalisation du milieu. Mais certains y voient déjà un acte politique tandis que d’autres se lavent déjà les mains de toutes combines politiques.
L’annonce a été faite hier lors d’un point de presse organisé par les rappeurs, Simon, Awadi, Fou Malade entre autres. Invités au Palais pour déjeuner le weekend dernier sous l’initiative de Youssou Ndour, les représentants de la culture urbaine sénégalaise ont passé leur cahier de doléances au chef de l’Etat, qui a par la suite fait une annonce «énorme», selon Awadi.
A cet effet, il a promis de mettre à la disposition des cultures urbaines, la somme de 300 millions de francs Cfa. Ce qui est, pour Awadi, un fait nouveau dans l’histoire de la culture sénégalaise. Car, «cette décision est sans précédent et va permettre au mouvement hip-hop de se réunir peut-être».
Pour lui, la somme d’1 milliard de F Cfa serait même plus légitime. Aziz Dieng, conseiller technique au ministère de la Culture, embouche la même trompette affirmant : «Vous pouvez avoir plus que ça car les rappeurs se sont affirmés avec un dynamisme extraordinaire.» Il rappelle d’ailleurs que le Sénégal est la première puissance hip-hop de l’Afrique.
A en croire Awadi, cet argent doit pouvoir les fédérer et entraîner une unité de groupe. «C’est grâce à notre maturité, notre sens de l’organisation, qu’on a eu ce fonds. On ne va pas se limiter à 300 millions, mais il faut qu’on arrive à avoir 500 ou même 1 milliard. Car la communauté hip-hop est large et compte de nombreuses personnes. Donc pour moi, un milliard serait légitime. Sauf que c’est à nous de montrer que le mouvement a grandi», lance-t-il à l’endroit de ses pairs rappeurs.
Il explique également que même s’il n’y a pas encore une association qui va s’occuper de ce fonds, il faudrait savoir que les 300 millions appartiennent à tout le monde et tous ceux qui seront structurés vont en bénéficier.
Pour Fou Malade, cette promesse est le fruit d’une «longue sédimentation». «On ne s’est pas réveillés un beau jour pour qu’on nous offre ces 300 millions. C’est par rapport à la reconnaissance de l’efficacité du mouvement hip-hop au-delà, de la musique et de la danse. Le hip-hop agit sur les consciences et agit sur les populations, il alerte par ailleurs l’opinion», s’est félicité Malal Talla.
«Les gens ont l’habitude de dire aux rappeurs qu’ils ne font que réclamer des droits. Mais au-delà de ça, on a besoin d’argent pour pouvoir avancer», avoue-Fou Malade, qui rappelle tout de même qu’ils ne sont qu’à l’étape de promesse et que ce fonds n’est pas encore disponible. «Qu’à cela ne tienne. Nous nous devons de communiquer pour que cela soit effectif, car on est habitués aux promesses non tenues», dit le rappeur.
Sur ce point précisément, le ministre-conseiller Youssou Ndour les rassure. «Le Président, quand il donne son accord, il le fera. On ne va plus parler de promesse mais nous allons vers la faisabilité de la chose. L’Etat est lent. Mais ce n’est pas de sa faute, c’est le système et on doit le décoincer», a dit Youssou Ndour.
«Je suis acteur culturel avant d’être ministre. Donc je ne vais pas déléguer ma responsabilité, je vais l’assumer comme vous le faites. Notre démarche tend à faire évoluer notre politique culturelle et aider les Sénégalais, qui sont acteurs dans ce domaine-là, à réussir», a-t-il laissé entendre. Et il n’est sûrement pas le seul à croire à la promesse du Président. Le rappeur Simon appuie : «Nous savons que si le Président parle, il va le faire.»
Quid de la gestion de ce fonds ? Simon informe qu’il ne va être entre les mains de qui que ce soit. «Il sera géré par un comité qui va répondre en fonction des dossiers ou entre les mains du ministre de la Culture», a-t-il souhaité.
Un fonds politique ou non ?
Awadi a tenu à bien préciser que le fait qu’ils aient bénéficié de cette somme ne relève d’aucun critère politique. «Il n’y a aucune condition politique, le Président n’a parlé de politique à aucun moment au cours de ce déjeuner. Et c’est ce qui rend ce geste encore plus généreux. Ce n’est pas parce qu’on nous a donné de l’argent qu’on va faire la campagne de qui que soit.
Nous ne sommes pas naïfs, on est assez mûrs pour ne pas être utilisés pour la politique. On a eu cet acquis par le pur hasard», a expliqué l’auteur de Présidents d’Afrique. Un avis que ne partage pas Fou Malade qui a tenu à reformuler à sa façon, ces déclarations de Didier Awadi.
«Nous sommes des acteurs politiques et ce que nous faisons est forcément lié à la politique. Nous sommes un mouvement hiphop et le Hip-hop en tant que tel est défini comme un acte social et qui parle d’acte social, parle de politique. Notre musique parle de politique et quand on parle de politique, on parle forcément d’argent. Parce que l’argent permet de résoudre un certain nombre de problèmes», a mentionné Fou Malade pour qui, c’est l’argent des Sénégalais qui est restitué aux Sénégalais et va permettre en outre de professionnaliser le milieu.
Malal Talla ajoute : «Je travaille avec l’Etat, donc n’ayons pas peur de rencontrer le président de la République. C’est parce que les ministres qu’on a eu à rencontrer n’ont pas donné des réponses effectives et efficaces à nos requêtes, qu’on a parlé au président. Il ne faut pas que nous acceptions d’être isolés, nous devons aller vers l’Etat pour exiger ce qui nous revient de droit», a-t-il martelé.
Décidément, la Gambie constitue une véritable plaie dans le dos du Sénégal. Figurez-vous qu’elle rechigne encore à remettre Modou Fall alias Boy Djinné depuis son interpellation dimanche dernier, aux pandores de la Section de recherches qui sont en Gambie depuis lors à se tourner les pouces. Dans le cadre de la coopération policière, le Sénégal a fait parvenir à la Gambie le mandat d’arrêt lancé contre le fugitif qui fait foi en l’espèce et demande que Boy Djinné soit remis aux forces de l’ordre sous la supervision de Interpol et conformément au droit international. Le dernier mot revient à l’Attorney général qui semble faire du chichi.
Les représailles de Jammeh (bis)
Restons avec Boy Djinné pour dire que s’il est encore dans les geôles gambiennes, c’est à cause des caprices du régime de Yaya Jammeh. Selon des sources sécuritaires en effet, la décision de retarder son transfert à Dakar est prise en représailles contre le Sénégal qui avait refusé de rapatrier l’opposant gambien Cheikh Sidiya Bayo lorsque que ce dernier avait clairement revendiqué le putsch manqué contre Yaya Jammeh. Bayo étant de nationalité française, le Sénégal avait préféré l’expulser que de le remettre à la Gambie où une mort certaine l’attendait. Naturellement, le Sénégal a invoqué le droit international pour battre en brèche les arguments du boucher de Kanilaï, puisque pour le cas de Boy Djinné, il s’agit d’un délit de droit commun. En l’espèce, le protocole de la Cedeao fait obligation à la Gambie de procéder au rapatriement du détenu ou à la remise par police. Le Sénégal, ayant actionné les bureaux Interpol Abidjan et Lyon, garde espoir que la Gambie va accéder à sa demande avant vendredi prochain.
Toussaint Manga et Cie à la barre !
Après avoir bénéficié d’une liberté provisoire, Toussaint Manga fera face aujourd’hui au juge du Tribunal correctionnel dans l’affaire de rassemblement illicite et de dégradation de biens appartenant à l’Etat. Le patron de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) ainsi que ses coprévenus qui sont également en liberté (Cheikh Sène, Serigne Mbacké, Abou Thiam, Ousseynou Ngom, Abdourahmane Ly et Moussa Mané) et Fatou Ndao qui ferme la liste des prévenus et qui a été placée sous contrôle judiciaire vont comparaître aujourd’hui. Lors de l’audience de renvoi, la dame n’avait pas comparu, ainsi que les témoins cités dans l’affaire. Il appartient au parquet de mener les diligences nécessaires pour les faire comparaitre, à défaut d’un troisième renvoi. Pour rappel, Toussaint Manga et ses camarades ont été interpellés suite aux manifestations qui ont découlé de la condamnation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Pendant près de dix mois, les jeunes libéraux ont été incarcérés.
Paul Badji casé
Exit Doudou Salla Diop ! L’ancien Ambassadeur du Sénégal en France, le vétéran Paul Badji est nommé Secrétaire exécutif du Secrétariat permanent sénégalogambien, en remplacement Doudou Salla Diop qui va faire valoir ses droits à une pension de retraite. Par ailleurs l’administrateur civil Mbaye Diop est nommé Secrétaire général de l’Ecole nationale d’Administration (Ena), en remplacement de Mouhamed Mahmoud Diop, devenu directeur de la Fonction publique.
Policiers ripoux
En voilà deux policiers qui risquent gros quand on connaît l’intransigeance du Directeur général de la Police nationale (Dgpn) Oumar Maal. Un de nos radars a filmé une scène insolite hier dans le populeux quartier de Rebeuss. Précisément sur la rue Belfort X Mangin. Pour ceux qui ne sont pas des «boys Dakar», c’est l’artère qui passe derrière le stade Assane Diouf et qui va de l’avenue El hadj Malick Sy à la rue Mangin en face de la muraille de la prison centrale appelée «100m2 ». C’est dans cette sorte de souricière très fréquentée, surtout par les taxis, que deux fonctionnaires de police ont jeté leurs filets pour soutirer de l’argent aux chauffards véreux. Eneffet, pour éviter les bouchons sur la Corniche, beaucoup d’automobilistes empruntent la rue Belfort pour rejoindre la Corniche ou l’avenue Blaise Diagne.
Policiers ripoux (bis)
Deux jeunes policiers dont l’un en civil, portant un t-shirt noir avec une inscription en anglais (Off the Wall), ont systématiquement ciblé les taxis qui ont emprunté cette rue, sous le regard incrédule de notre caméra. Mais ils n’ont à aucun moment délivré d’attestation aux chauffeurs contrôlés en infraction, se contentant de se faire remettre sans gêne un pauvre billet de banque. L’attitude des deux fonctionnaires de police frisait même la désinvolture. Alors que le policier en uniforme arrêtait à tour de bras les taxis, son acolyte en civil assis à côté d’un jeune «bana bana» guinéen, encaissait. Les taxi ayant à leur bord un ou des clients sont les plus visés. Et pour cause ! Parce que s’ils refusent de s’exécuter, ce sont les clients qui leur mettent la pression. Pendant une heure, notre caméra a filmé en plein coeur de notre capitale ce racket en règle.
Fatou Kane «Belle-Chondriaque»
L’ancienne journaliste Fatou Kane a organisé un point de presse avant-hier, pour la projection de son nouveau film «Belle- Chondriaque». Après un passage dans les médias sénégalais, elle a rejoint le monde cinématographique. A 27 ans déjà, elle ompte trois films dont le dernier est actuellement en post-production. «Belle–Chondriaque», qui est son deuxième film raconte l’histoire d’Olivia. Une jeune fille d’une vingtaine d’années, qui mène une vie libre. Elle est émancipée sur tous les plans de sa vie, et particulièrement sur le plan affectif et sexuel. Profitant des opportunités de rencontres que lui offre la technologie numérique, elle multiplie les rencontres, mais se heurte à une hypochondrie chronique. Aussi, chacune de ses rencontres d’un soir n’aboutit qu’à un échec et elle se heurte à la crainte d’attraper une maladie sexuellement transmissible comme l’herpès, une hépatite ou pire le SIDA. C’est sur ces entrefaites qu’elle rend compte systématiquement de ses expériences à ses amies qui ont du mal à saisir son malaise, son mal-être.
Fatou Kane «Belle-Chondriaque»
Toutefois, parlant de ses projets futurs, la réalisatrice Fatou Kane présentera à la sélection du festival de Cannes et au festival de Clermont Ferrand son troisième film produit par Olivier Schatz «Interdit de Famille», tourné au mois d’octobre 2015. Ce troisième court-métrage, d’une durée approximative de 12 minutes met en scène un duo formé par une mère célibataire et son fils. Tous les deux vivent une relation exclusive. Ainsi, ne voulant pas que sa maman ait une autre personne dans sa vie, le fils élaborera un stratagème afin que le projet de sa mère n’aboutisse pas. Il aime sa maman, mais cet amour exclusif ne tolère aucun intrus. Par ailleurs, un long métrage ayant pour thème la encontre amoureuse du rêve et de la réalité, est prévu par la journaliste. En concluant, Fatou Kane a déclaré qu’elle a l’ambition de tourner au deuxième trimestre 2016 un documentaire au Sénégal, qui aura pour thème principal la virginité de la femme dans tous ses aspects. Les interdits, les tabous, mais également la valeur conférée à cet état initial et passager.
Feuilleton Idy-Wade
Le feuilleton «Lui et Moi» qui avait défrayé la chronique au lendemain de l’arrestation de Idrissa Seck est en train de se jouer à nouveau. Cette fois, c’est le pouvoir de Macky Sall qui arbitre. Le chef de Cabinet de Mame Mbaye Niang, ministre de la Jeunesse, Abdoulaye Fall est à Paris depuis quelques jours pour porter plainte contre Idrissa Seck et lui demander de fournir des explications sur les 74 milliards FCFA qui seraient la pomme de discorde entre lui et Me Wade. Acteur politique à Thiès, Abdoulaye Fall aurait saisi l’avocat William Bourdon de la célèbre Ong Sherpa qui avait mené la vie dure à certains chefs d’Etat africains.
Dialogue avec les mouvements de Jeunesses
Faisant de 2016 l'année de la jeunesse et de l'emploi des jeunes, le président de la République a plaidé longuement, hier en Conseil des ministres, en faveur des jeunes. A ce propos, il demande au Gouvernement de développer le dialogue permanent avec les mouvements de jeunesse, d’accorder une priorité à la réhabilitation de la vie associative. Ainsi, Macky Sall a demandé la rénovation du Conseil national de la Jeunesse et du Service civique national, avec des missions renforcées en matière d'insertion socio-économique, de renforcement de la culture civique et de promotion de l’emploi durable. Dans le même sillage, le Président insiste sur l'urgence de mettre en oeuvre les nouvelles dispositions du Code du travail, relatives au contrat de stage, la nouvelle convention Etat-Employeur. A l’en croire, cette convention doit intégrer l'engagement continu et soutenu du secteur privé, le Projet du mobilier national et le volet «emploi des jeunes» de «Promovilles».
Emploi des Jeunes
Le président de la République est décidé à réduire le chômage des jeunes comme il l’avait promis lors de la campagne présidentielle de 2012. Ainsi, il a demandé hier lors du conseil des ministres, au chef du gouvernement de procéder, dans le cadre d’une réunion interministérielle, à l’évaluation des dispositifs publics dédiés à l’emploi des jeunes, en prélude au Conseil présidentiel sur la Jeunesse.
Dédicaces du livre hommage au Pr Sémou Pathé Guèye
La cérémonie de dédicaces du livre hommage à feu Sémou Pathé Guèye a enregistré la présence de grands universitaires et des membres de sa famille qui ont tenu à rendre un grand hommage au défunt philosophe. Il y avait aussi d’éminents professeurs comme Lilian Kesteloot, Babacar Diop, l’ancien recteur de l’Ucad Abdou Salam Sall ainsi que ses anciens collègues du département de philosophie comme Ousseynou Kane, Thierno Diop et le Pr Magueye Kassé. Ses compagnons politiques, notamment le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Maguette Thiam, Ibrahima Sène, le folliste Landing Savané n’ont pas été en reste. Tous les intervenants ont salué son engagement et son dévouement pour la formation d’une élite africaine consciente des enjeux de notre monde.
Sénégal, un pôle culturel international
Macky Sall veut faire du Sénégal un pôle culturel international de référence surtout pour la relance du tourisme. Il a salué la contribution de ces deux secteurs au rayonnement international, ainsi qu’au développement économique et social du pays. C’est la raison pour laquelle le président Macky Sall appelle le Gouvernement à promouvoir davantage les arts et la culture. Ce, en élaborant un agenda culturel national et international consensuel, mais aussi en veillant au développement et au financement adéquat des industries culturelles, ainsi qu’à la qualité de la création, des productions et prestations artistiques. Le gouvernement est invité également à prendre les mesures idoines pour la construction d'une Ecole nationale des Arts modernes afin d’assurer une gestion optimale des infrastructures, sites et monuments culturels.
Thierno Alassane Sall
Après la région de Louga du 28 au 30 janvier, le ministre de l’Energie et du Développement des Energies renouvelables, effectue une visite de travail dans la région de Saint Louis en vue d’évaluer l’état d’avancement des travaux et les besoins réels en matière d’électrification rurale conformément à la vision du Président Macky Sall telle que déclinée dans le Plan Sénégal Emergent. Thierno Alassane Sall se rendra tour à tour dans les Communes de Mbane (département de Dagana); de Dodel (Ile à Morphile); de Ndiayene Pendao et de Merry (département de Podor) ainsi que dans les villages de Diaglé et de Soubalo
L’ancienne ministre libérale résiste aux sirènes du pouvoir. Et d’autres forces politiques. Ngoné Ndoye, annoncée moult fois aux côtés de Macky Sall, préfère gérer son association Femmes, enfants, migrations et développement communautaire (Femidec). Elle parle de l’Acte 3, du Haut conseil des collectivités territoriales, des deux députés devant revenir aux Sénégalais de l’extérieur, de la libération de Oumar Sarr et de son espoir de voir Karim Wade le suivre hors des ténèbres de la prison.
Vous avez dit à l’émission Grand jury de la Rfm : «Je ne suis ni à l’Apr ni au Pds.» Alors, vous êtes où ?
Je suis à la maison et à la disposition de mon pays. Je préside une association dénommée Femmes, enfants, migrations et développement communautaire (Femidec) qui travaille dans les domaines concernant la femme, qui s’occupe de toutes les questions de prise en charge sociale des enfants, du droit des enfants migrants, des enfants nés sur le territoire d’origine comme ceux nés dans le pays d’accueil.
Femidec s’intéresse aussi au retour des émigrés et surtout à l’ancrage des populations pour éviter l’émigration clandestine et ramener tous les Sénégalais dans leur localité de départ.
Donc, vous ne retournerez jamais au Pds et vous n’irez jamais à l’Apr ?
C’est vous qui utilisez le mot jamais, ce n’est pas moi. Je ne suis pas restée au Pds parce que j’ai eu une blessure. Je ne suis pas à l’Apr parce que je ne vois pas l’utilité de quitter une formation pour une autre. Même si, pour moi, le Pds et l’Apr sont des partis libéraux, donc de la même famille. Je suis une femme politique par essence, par ses actions, par sa vie, par son esprit. Je reste donc à œuvrer avec d’autres canaux pour le mieux-être des populations.
Aujourd’hui, est-ce qu’on peut s’attendre à voir Ngoné Ndoye lancer son mouvement politique ?
Peut-être pas un mouvement politique. Mais il faut s’attendre à ce que je puisse conduire ou accompagner une liste indépendante pour les Législatives. Je suis de plus en plus convaincue qu’il nous faut au Parlement, une liste neutre qui ne soit arrimée à aucun parti structuré et qui soit le réceptacle de beaucoup de personnes qui ont besoin d’une relecture des lois ou d’un recadrage de programme républicain, laïc et institutionnel et en conformité avec notre religion et notre culture. Il faut aider les Sénégalais à recadrer ce qu’ils sont en train de vivre et qu’ils ne comprennent pas.
Qu’est-ce qu’ils sont en train de vivre ?
Aujourd’hui, il y a la question d’homosexualité qui est brandie, la laïcité qui ne dit pas son nom, tous ces guides religieux qui ont des problèmes avec les Daaras (écoles coraniques), les talibés, leurs marabouts, etc., qui ont des difficultés pour mettre en corrélation ces lois islamiques et les lois républicaines. Nos institutions nous viennent surtout de l’extérieur sans aucune dose culturelle africaine. Toutes ces femmes sans voix se sont battues pour arriver à la parité et être dans les instances de décision.
Ce que je voudrais, c’est qu’on remette sur la table tout ce programme, y compris le code de la famille, celui du travail, tout ce qu’on a pu voter à l’Assemblée nationale. Nous ne sommes pas obligés d’être régis par cette mondialisation où nous n’avons point notre parole.
En réalité, nous avons fait la République sans les guides religieux. Ce qui fait que cela ne marche plus et cela ne peut pas marcher. On nous disait que Senghor allait dans les mosquées écouter les sermons.
Est-ce la dernière marche contre les homosexuels réprimée qui vous le fait dire ?
Lorsqu’on a commencé à faire tomber nos dogmes, nos mythes, nos valeurs, à réduire à néant ce à quoi nous croyons, je me suis dit qu’on est en train de préparer quelque chose. Ce qui me choque, c’est lorsqu’on a commencé à assimiler les serigne daara (marabouts) à des pédophiles, des violeurs. Même si c’est vrai, ce n’est même pas une goutte d’eau. Je ne dis pas que c’est bien, au contraire. C’était tout de même une cabale et cela doit faire réfléchir.
Nous commençons à avoir un libertinage plutôt qu’une liberté. La manière dont s’habillent nos jeunes choque tout le monde. Que ce soient des jeunes garçons efféminés ou des jeunes filles complètement nues avec des jumbax out et presque toutes les parties en l’air, cela est choquant et ne nous ressemble pas.
A qui la faute pour vous ?
La famille a été absente parce que les parents vont au travail, choisissent de s’isoler dans des appartements, alors que nous sommes une famille africaine sociale. C’est ce qui a créé l’exode rural, au détriment de l’agriculture, de l’élevage, etc.
Donc, c’est tout un processus qui a été programmé, élaboré, fait exprès par un système à revoir et à remodeler. Aujourd’hui, quelqu’un peut venir dans un quartier y habiter, vaquer à ses occupations, sans être identifié. On ne sait pas d’où il vient, comment il vit et c’est bonjour le terrorisme, le banditisme et les dégâts.
Voulez-vous dire qu’avec les habitudes peu prudentes des Sénégalais, notre pays est menacé par le terrorisme?
J’ai une conception du terrorisme qui n’est pas forcément la vôtre. Je pense que le terrorisme dans le monde est le résultat de frustrations, d’ingérence dans l’affaire des autres. Le terrorisme nous vient, dit-on, d’un islamisme radical qui peut choquer par certains comportements dont j’ai parlé.
Il est resté en notre sein, nous en tant que population, nous devons en prendre garde parce que justement les gens se sont efforcés à mettre certains Sénégalais au-dessus d’autres. Certains vivent mieux pendant que d’autres triment et se fatiguent.
Les inégalités aussi sont une source du terrorisme...
Pour moi, il y a plusieurs types de frustrations et de terrorismes. Au Sénégal, c’est le terrorisme qui ressemble un peu à l’attaque de Charlie Hebdo et au Bataclan, etc. c’est de cela que nos autorités parlent. Ce terrorisme n’est pas à nos portes parce que c’est une réponse qu’on a servie à des Occidentaux qui ont participé ou participent encore à une guerre qui n’est pas la leur.
Sauf qu’ils ne tuent pas que des Occidentaux maintenant...
J’ai pris un exemple précis. Et justement, à mon avis, ces attaques sont une réponse à l’action de la France en Syrie. Je peux me tromper mais c’est ma conviction. Et donc ils ont dit : «Vous avez lancé des drones et amené des avions. Nous aussi, nous allons vous faire mal avec nos moyens.» Si maintenant le Sénégal pense qu’il est en danger à cause de cela, c’est parce qu’il veut se mettre tout seul dans cette affaire.
Mais le Sénégal n’a même pas les moyens de combattre ce terrorisme. Il y a des personnes qui circulent librement dans nos sociétés, qui parlent à nos enfants, nos sœurs, nos imams et qui parfois offrent même des mosquées. C’est cela qui devrait plutôt nous inquiéter.
L’Etat surveille certains sermons de nos imams, comme l’avait annoncé le président de la République...
Cela, c’est le rôle des Républiques islamiques. Le Sénégal n’en est pas une. Voilà pourquoi je suggère qu’on revisite les lois qui nous régissent. Le Sénégal est à un moment de brainstorming pour ne pas perdre son identité culturelle, sa foi, ne pas se laisser emporter par cette vague de mondialisation qui ne dit pas son nom.
Pour vous, nous sommes embarqués par les Occidentaux dans cette lutte contre le terrorisme ?
Nous sommes emportés par tous ceux qui nous fournissent des informations. Nous consommons des informations préparées et livrées ?
C’est le cas aussi quand des terroristes attaquent le Mali, ou le Burkina il y a quelques jours ?
Il y a des attentats dans des hôtels où on a ciblé généralement des personnes qui étaient de couleur différente.
Ils tuent aussi des musulmans et des noirs...
Je pense qu’il y a un déséquilibre mondial qu’il faut réajuster. Je reviens à cette question parce que j’y crois. Le Sénégal est un havre de paix. Nous avons un legs à préserver. Quand on parle de «niane (prières de nos ancêtres et guides)», ce n’est pas la fatiha. Mais un comportement, un savoir-être, une manière d’exister.
Nous avons su, depuis l’aube des temps, vivre avec nos différences et nous réussissons à mettre tout le monde à l’aise. Nous pouvons continuer ainsi à être assez vigilants, à ne pas choquer, à ne pas stigmatiser. L’important, c’est qu’aucun terroriste ne peut réussir au Sénégal s’il n’y a pas des complices.
Donc, battons-nous pour que nos enfants, nous-mêmes les familles ne soyons pas des complices. Ceux qui ont en charge de gérer le pays n’ont qu’à s’occuper des questions de Sécurité nationale. Nous autres, notre rôle c’est d’alerter, de veiller, mais de ne pas stigmatiser.
Parlons des migrations. Est-ce que les jeunes que l’Occident refuse d’accueillir représentent une menace pour le terrorisme ?
Je vous ai parlé de frustrations. On accuse l’Occident de beaucoup de maux et j’ai utilisé le mot «ingérence». Si aujourd’hui nous connaissons toute cette ruée par la Lybie vers l’Europe, c’est parce que Kadhafi est tombé. Et pourquoi est-il tombé ? Parce qu’il y a l’ingérence des Occidentaux.
Aujourd’hui, il y a toute cette ruée d’Arabes provenant de la Syrie vers l’Europe. Si aujourd’hui les Africains noirs ont décidé de braver le désert du Sahara pour aller en Europe, continuent de briser les barrières, c’est parce qu’ils sont convaincus que dans nos politiques intérieures, tous les capitaux sont détenus par l’Occident et qu’ils n’ont aucune chance de trouver un emploi.
C’est une frustration profonde chez les jeunes. Il faut rester vigilant, savoir communiquer et gérer cette frange de la population qui est aujourd’hui très au fait des nouvelles technologies, donc de potentielles victimes. On peut les enrôler par la religion ou par cet engagement populiste.
Et donc il revient à chaque pays de mener des politiques pour ramener la sérénité dans nos berges, cultiver l’espoir pour ces jeunes et les inciter à venir travailler plutôt que de se battre avec le terrorisme par les armes. Cela passera par la redistribution des ressources, le respect de l’autre.
Revenons à la politique. La presse avait fait état de votre probable transhumance vers l’Apr et Fekké ma ci boolé, le mouvement de Youssou Ndour. Expliquez-nous ?
(Rires) Ce serait dangereux pour une femme comme moi, qui a fait de la politique depuis l’âge de 15 ans et qui a vraiment rampé... (elle ne poursuit pas). Il est très rare de voir une personne partir de la base pour arriver au sommet.
La majorité des personnes, qui aujourd’hui font de la politique, sont parachutées par des postes et ont dû retourner pour chercher une base politique. En revanche, moi j’ai commencé par le bas de l’échelle. Ce qu’on ne comprendrait pas, c’est que personne ne vienne me solliciter.
C’est-à-dire ?
Après la défaite du Président Wade avec qui je travaillais, si j’avais des difficultés et que personne ne soit venu me voir pour me demander de travailler avec lui, c’est cela qui devait créer des problèmes. On dirait que c’est parce qu’elle a très mal travaillé. C’est normal que les gens viennent me voir.
Sont-ils nombreux, ceux qui sont venus vous voir ?
Bien sûr, beaucoup sont venus me voir. Presque tous.
Même le Président Macky Sall ?
Oui, j’ai dit au président de la République que j’étais blessée. En fait, quand il m’a appelée, c’était juste au début de mes problèmes avec Wade. Je lui ai dit que je préfère aller panser mes blessures. Wade m’a tout donné. Avec lui, j’ai occupé tous les postes. Il m’a permis d’exercer le pouvoir et de me former. S’il y a un problème avec lui, je ne peux pas courir tout de suite et dire que je m’en vais. Il fallait que j’attende ce qui allait se passer. C’est justement durant cette période que j’ai commencé à étudier la situation politique.
Avec des organisations religieuses et communautaires, des associations d’artisans et de transporteurs, je me suis rendu compte que mon rôle n’était plus dans les partis politiques, d’avoir un poste et l’exercer. Ma mission était plutôt de redresser la barre parce que je voyais que les choses changeaient parce que les hommes politiques qui avaient de la valeur, de l’éthique et qui étaient respectés, ont commencé à changer de comportement.
Sur les plateaux de télés, ils ont commencé à se crêper les chignons et à se traiter de tous les noms d’oiseaux. Les autres sont entrés dans cette brèche pour les discréditer aux yeux de l’opinion. J’ai vu que la Société civile qui, normalement, devait être un arbitre et devait accompagner tous les processus de développement, a commencé à vouloir exercer le pouvoir.
L’actuelle ou l’ancienne Société civile ?
Je parle d’une certaine Société civile. Je ne veux jeter la pierre à qui que ce soit ; je souhaite que les choses aillent bien. J’ai vu également que certaines populations restent toujours sur leur faim en criant tout le temps : «Nous avons aidé à votre élection mais nos problèmes restent entiers.»
Donc, cela veut dire qu’il y a un problème de prise en charge de certaines questions ou il y a un problème de communication entre les décideurs et ceux pour qui, ils prennent des décisions. En somme, j’ai choisi mon camp. C’est celui de pouvoir me prononcer sur des questions importantes à chaque fois que de besoin mais en ayant de parti que le Sénégal.
C’est ce que disent tous les politiciens...
Je suis d’accord. Mais je demande à Dieu de vous donner une très longue vie pour pouvoir comprendre ce que je dis. C’est sincère en moi. Dans mon engagement politique, Dieu m’a aidée. J’ai exercé le pouvoir. Mais la plupart du temps, j’ai accompagné des populations sans avoir un quelconque poste. Et je continue de travailler avec elles.
Voulez-vous dire que vous êtes déçue par ceux qui combattaient Wade au nom de la Société civile et qui exercent aujourd’hui le pouvoir ?
Ce n’est pas que je suis déçue. Vous savez, il y a certains mots qui choquent pour rien. Le Sénégal est un et indivisible et a besoin de tous ses fils, hommes politiques et Société civile d’alors, d’aujourd’hui et de demain. C’est pourquoi je suis contre le concept de «Nouveau type de Sénégalais», mais je le prendrais avec toute sa valeur, son histoire et sa culture,...
Donc vous êtes contre le concept du «Nouveau type de Sénégalais» défendu par le mouvement Y’en a marre ?
J’aurais mieux aimé que nous soyons dans l’authenticité du Sénégalais, l’ancien avec son ancrage culturel.
Mais ce mouvement promeut des valeurs...
C’est tout ce que je veux dire. Dès lors qu’on parle de «nouveau type», c’est comme si l’ancien était mauvais. J’aurais souhaité qu’on harmonise les termes que nous utilisons. Ils doivent tenir compte de cet ancien Sénégalais.
Tous ont une expérience, un savoir, une détermination et ont envie que le Sénégal aille de l’avant. C’est pourquoi, je suis contre le fait de dire que les gens du Pds ne sont pas utiles, ce sont des voleurs et les autres sont bien. Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas possible ! Je me tue à dire au Président Sall de tout faire pour entrer en contact avec le Président Wade afin qu’on décrispe l’atmosphère politique.
Il est heureux qu’il ait compris ce message que j’avais déjà lancé il y a quelques jours (Ndlr: lors de l’émission Grand jury de la Rfm), puisque Oumar Sarr a été libéré tous comme des jeunes du Pds qui étaient en prison. Je remercie et félicite très chaleureusement le chef de l’Etat pour cette décrispation.
C’est dans la stabilité et la sérénité qu’on peut développer ce pays. Espérons que Karim Wade sera le prochain à recouvrer la liberté. Le Président peut le faire car il en a les prérogatives.
Vous dites que vous avez de l’expérience et que vous êtes au service du Sénégal, si on vous propose un poste, allez-vous l’accepter ?
D’abord, je ne cherche pas de postes. En réalité, je servirai mieux mon pays en étant libre. Ce qu’il faut éviter, c’est de prendre des postes et de tomber dans des travers d’administration, d’exclusion, de vouloir signer un document, d’être dans des travers de jalousie.
Ce sont des choses qui vont vous retarder. Et moi je suis à l’aise dans cette posture. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons réaliser sans être dans un gouvernement. Alors, le président de la République gagnerait à pouvoir fructifier tous ces Sénégalais valeureux et à ne pas en faire des membres de son parti, de son gouvernement,...
Ce ne sera plus désormais possible. Wade l’a dit : aucun candidat ne sera plus élu à plus de 25% parce qu’il y a tellement de personnes, de courants, de partis, d’associations, et chacun va obtenir quelque chose.
Vous voulez dire que Macky Sall n’aura pas 25% lors de la prochaine Présidentielle ?
Non, ce n’est pas ce que je veux dire. Ses 25% l’ont amené au Palais. C’était largement suffisant. C’est pour vous dire que c’est simplement ce qu’il faut parce que tout le reste est un additif de coalitions. Macky Sall n’ira pas seul mais avec une coalition. Donc, s’il conserve ses 25%, il pourra compter sur la coalition qui va le maintenir au pouvoir.
En tant qu’ancienne sénatrice, le Haut conseil des collectivités territoriales serait-il un «Sénat bis» comme certains le pensent ?
Pourquoi vous dites «territoriales» et non «locales» ?
C’est le Président qui le dit dans son projet de réformes...
Voilà pourquoi je ne suis pas d’accord avec l’Acte 3 de la décentralisation qui ne rend pas le pouvoir aux populations. Cette réforme renforce plutôt les pouvoirs de l’Etat. Les collectivités territoriales sont une administration territoriale. C’est revenir au centralisme d’Etat. Et cela me choque. J’avais dit qu’il fallait qu’on reporte les élections locales. Je n’y ai pas participé par principe.
Je vous ai dit que tout ce que j’ai fait, vous aurez le temps de voir que c’est par principe que je le défends. Vous ne pouviez pas aller aux élections avec l’Acte3 tel que conçu. Ils ont été aux élections locales avec l’Acte 3 et le résultat est connu. Aujourd’hui, ce qui crée des problèmes au Président à Dakar, c’est Taxawu Dakar qui a profité des frustrations nées de l’Acte 3.
Vous insinuez que c’est Khalifa Sall, parce que c’est lui qui dirigeait Taxawu Dakar ?
Je ne personnalise pas le débat. Si Taxawu Dakar existe aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu des manquements dans l’Acte 3 qui ont créé des frustrations jusqu’à ce que les gens se barricadent parce qu’il y a des difficultés avec le personnel communal et son administration qui devait être le premier partenaire de cette réforme. L’Etat central a dû payer toute l’année dernière, les salaires des personnels et ce n’était pas prévu.
Les collectivités ainsi créées ne peuvent pas supporter car, elles n’ont pas assez de ressources pour le faire. Pis, ce qui me gêne, c’est que l’Etat se substitue aux collectivités locales. Un Etat ne construit pas des logements sociaux. Dans tous les pays du monde, ce sont les maires qui construisent des Hlm parce que ce sont eux qui savent qui est dans le besoin social. Cela leur permet d’ailleurs de renflouer leurs caisses.
Revenons au Haut conseil des collectivités territoriales.
Dans l’Acte 3, dites-vous bien que c’est une départementalisation puisque les régions n’existent plus en tant qu’entité ou collectivité locale. Mais, elles sont remplacées par des Pôles régionaux qui seront régis par une autorité. C’est-à-dire, tout ce qu’on a donné aux populations comme pouvoir décentralisé est récupéré au niveau régional par l’autorité centrale.
Je vous ai dit que l’Acte 3 n’est qu’un retour à l’Etat central. Ce sont ces pôles régionaux où on mettra un fonctionnaire de l’Etat qui sera lui-même sous les ordres du président de la République. Pour répondre à votre question, ce futur Haut conseil des collectivités territoriales ou sénat va, fort heureusement, permettre aux élus au moins d’avoir une tribune pour s’exprimer.
C’est en cela que le Haut conseil est important. Puisqu’on leur a pris les régions, il faut qu’on leur redonne la parole. Je pense qu’ils vont se battre à ce niveau-là pour qu’on puisse, au niveau des pôles régionaux, mettre un conseil d’élus plutôt que de mettre un seul fonctionnaire qui va diriger.
C’est un sénat ?
Ça peut-être un sénat, et je vous rappelle que je ne suis pas contre un sénat. En tout cas, c’est important que les élus aient une chambre. Ils sont l’émanation de la base, de la population. On parle de cumul de fonctions, mais pour moi, député-maire ou sénateur-maire, cela ne fait pas partie des cumuls de fonctions, encore moins être membre de ce Haut conseil et maire, parce que c’est la suite logique de l’existence même des conseils locaux.
Les deux députés réservés à la Diaspora, qu’est-ce que vous en pensez en tant qu’ancienne ministre des Sénégalais de l’extérieur ?
Ils avaient déjà des députés qui étaient sur les listes des différents partis parce que chaque parti avait la latitude de mettre sur ses listes des députés issus des Sénégalais de l’extérieur. Si aujourd’hui on met directement des députés qui vont aller en quête de suffrages, c’est une bonne décision, mais qui est plus politique qu’autre chose.
La nouveauté, c’est que les candidats vont devoir battre campagne. Cependant, si on les met d’office sur la liste nationale, c’est plus sûr. Mais si, par extraordinaire, on les battait, le parti perdrait toute forme de représentation des Sénégalais de l’extérieur à l’Hémicycle.
Vous voulez parler du mode de désignation des députés de l’extérieur ?
Oui, parce que c’est cela qui peut créer des problèmes. S’ils ne sont élus que par leurs confrères, quelque part, il n’y aurait pas de représentation. L’un dans l’autre, je pense que c’est un risque qu’il faut prendre, c’est la démocratie.