Réponse du berger à la bergère. Aïda Mbodji - qui se prévaut de son titre de présidente du groupe des Libéraux et démocrates à l'Assemblée nationale - a porté, hier, une vive réplique à Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire «Benno Bokk yaakar» (Bby).
La semaine dernière, Moustapha Diakhaté s’était fendu d’un communiqué, pour vilipender l'ancienne mairesse de Bambey et son groupe qui avaient perturbé le passage du gouvernement à l'Assemblée nationale.
«Il y a des comportements qui déshonorent leurs auteurs. En croyant abaisser la République du Sénégal, son Assemblée nationale, son gouvernement, ces députés indignes, profanateurs de l’Assemblée nationale, ne font que déshonorer le mandat électif qu’ils occupent», avait, en effet, dénoncé Moustapha Diakhaté.
Hier, à travers un communiqué, Aïda Mbodji n'a pas raté le président du groupe parlementaire de la majorité.
«Moustapha Diakhaté a habitué aux Sénégalais des communiqués abracadabrants qu’il publie tous azimuts. Il ne cesse de les rebuter. Dans le dernier où il voue aux gémonies ses collègues de l’opposition, parce que, simplement, ils défendent un droit légitime que leur confère la législation parlementaire - celui de se constituer en groupe parlementaire - il a atteint le comble de l’ignominie, oubliant ainsi que, quand on pointe l’index à quelqu’un, on replie aussi le pouce vers soi», assène la présidente du Conseil départemental de Bambey.
En réalité, poursuit-elle, «son écriture, déloyale, a révélé inconsciemment ce que lui, consciemment, ne voulait pas dévoiler, car elle en a dit plus loin qu’il ne le croyait, tant l’inconscient est bavard. C’est pour dire que, d’une part, ses grossièretés sont symptomatiques de sa véritable personnalité : un homme qui a l’insulte à la bouche. D’autre part, en continuant seul de soutenir Modou Diagne Fada - entre temps beaucoup de ses collègues députés de la mouvance présidentielle se sont rendus à l’évidence en encourageant la médiation - il se révèle comme le principal suppôt qui a engagé ce dernier dans cette funeste équipée».
A en croire Aïda Mbodji, «Moustapha Diakhaté joue son baroud d’honneur dans un combat, où il a déjà perdu la face».
Et de souligner : «Le groupe parlementaire que je dirige, l’invite, plutôt, à la sérénité, pour la promotion de l’État de droit et la préservation des valeurs fondamentales qui font la fierté de notre grande démocratie. Depuis 4 ans, le régime de Macky Sall, dont il perpétue la ringardise à l’Assemblée nationale, ne s’illustre que dans la violation des droits et des libertés des citoyens».
Elle en veut pour preuves : «Si ce ne sont pas des opposants ou des journalistes qui sont injustement emprisonnés, ce sont des députés qui subissent l’acharnement d’une majorité parlementaire aux abois».
«Honorable, il n’est jamais trop tard pour vous ressaisir, ce mot pourra sans doute vous y aider : le boutefeu de la sédition n’édifie à la longue qu’un effondrement», conclut Aïda Mbodji.
MACKY DESSERRE L'ETAU AUTOUR DU PDS...
POUR CREDIBILISER SES CONSULTATIONS SUR LA REVISION CONSTITUTIONNELLE
La libération, hier, d'Oumar Sarr et de deux jeunes du Parti démocratique sénégalais (Pds), participe à la décrispation de l'espace politique, aujourd'hui que le Président Macky Sall a engagé des consultations tous azimuts sur les réformes institutionnelles qu'il compte soumettre à la sanction du peuple sénégalais.
Arrêté pour faux et usage de faux, après qu'il a fait de graves accusations à l'endroit du Président Macky Sall, dans ce qu'il est convenu d'appeler l’affaire Lamine Diack, Oumar Sarr, Coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (Pds), a bénéficié, hier, d’une liberté conditionnelle.
Me El Hadji Amadou Sall, qui était poursuivi pour offense au chef de l’Etat, a été, pour sa part, condamné à trois mois de prison avec sursis.
Quelques heures avant, ce sont les jeunes libéraux, Victor Sadio Diouf et Ahmadou Bamba Bâ, qui ont été libérés par le juge dans l’affaire de l’incendie du bus de Dakar Dem Dikk. Après cette liberté provisoire, ils ont été accueillis par leur aîné, Toussaint Manga qui, lui aussi, a recouvré la liberté la semaine dernière, après 9 mois d’emprisonnement.
Est-ce à dire que ces libérations sont la résultante de la sortie de certains responsables du Pds qui avaient posé comme préalable à toute participation à des consultations avec le chef de l'Etat sur les réformes institutionnelles l'élargissement de prison de leurs détenus politiques ?
Toujours est-il que le Pds a bien accueilli la libération de son Coordonnateur national, Oumar Sarr, et celle de Victor Sadio Diouf et Ahmadou Bamba Bâ.
...Qui compte poursuivre la lutte pour la libération de Karim Wade
Selon le porte-parole des libéraux, c’est une victoire dans leur combat, non sans souligner que la lutte va continuer pour la libération de Karim Wade.
«La libération d’Oumar Sarr, comme celle de Victor Sadio Diouf, d'Ahmadou Bamba Bâ et d’autres détenus politiques du Parti démocratique sénégalais, doit être appréciée en termes de victoire de lutte démarrée depuis l’incarcération de Karim Wade. Même si le Pds ne jubile pas pour l’instant, il est dans son droit de se féliciter du comportement des juges. J’ai vu des juges qui ont dit le droit et qui estiment qu’il n’y a pas de matière à détenir en prison pendant 8 mois pour certains, 10 mois pour d’autres, quelques semaines pour le Secrétaire général adjoint du parti, sur la simple volonté du président de la République et de son parquet», déclare Babacar Gaye.
La voix du Pds d'inviter le Président Macky Sall et son régime d’arrêter de harceler les membres de son opposition.
«Parce que, aussi longtemps qu’il laissera en prison un membre du Parti démocratique sénégalais pour des causes politiques, le Pds va accentuer la lutte et va mettre la priorité sur cette lutte-là afin que le Sénégal reste un pays de droit. Le Président Macky Sall ne peut pas, après avoir reçu un pays correctement installé dans une dynamique de démocratie, de nous retourner à des siècles de lumière dans la tyrannie» avertit l'ancien président du défunt Conseil régional de Kaffrine.
Aujourd'hui, la question est de savoir, si le Pds va reconsidérer sa position par rapport à la volonté du président de la République de rencontrer ses responsables, dans le cadre des consultations qu'il a initiées sur les réformes institutionnelles, après les libérations intervenues, hier.
Cheik Béthio
Exit l’épisode douloureux du double meurtre de Madinatoul Salam. Cheikh Béthio demande une régularisation d’un terrain de 40 hectares. En atteste l’enquête de commodo incommodo parue dans la presse et faisant état d’une attribution d’un bail sur 40 hectares dans le domaine national à Darou dans la commune de Fandène (département de Thiès) à Cheikh Betho Thioune. En effet, la note à l’intention du public invite toute personne ayant un intérêt sur le site en question de se signaler au service compétent en vue d’un dédommagement éventuel, à compter du lundi 24 jusqu’au 1er février prochain. Passé huit jours, le processus sera relancé et la procédure de déclassification sera lancée en vue de l’établissement d’un contrat avec le guide des Thantacounes. Une demande de régularisation qui fait penser à un pas de plus vers le régime.
Victor Diouf libre
Après un an de détention préventive dans l’affaire d’association de malfaiteurs et d’incendie volontaire, le jeune responsable du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel), Victor Diour, a humé hier l’air de la liberté. Accusé d’avoir incendié un bus de DDD, il a bénéficié d’une liberté provisoire. Hier, c’est vers 21heuers 30 qu’il a quitté la prison du Cap Manuel en compagnie de ses «frères» de parti Toussaint Manga, Ségo Touré et de Abdoulaye Ba Nguer de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl). A son domicile sis à Ouakam, son père a accueilli la nouvelle avec beaucoup de dignité. Selon nos informations, lorsque Victor jouait à cache-cache avec les policiers, c’est son père qui l’a appelé pour lui demander de ne pas fuir. Ce qu’il a fait.
Khadim Bâ encore à Rebeuss
Son compère Cheikh Ahmadou Bamba Bâ Khadim a également bénéficié d’une liberté provisoire. Mais le fils de Assane Bâ a eu moins de chance, puisqu’il n’a pas retrouvé les siens le même jour. La procédure étant souvent complexe à Rebeuss, hier soir il était encore à la célèbre Mac, mais il devrait être libre aujourd’hui. En effet, suite au second renvoi de l’affaire au 22 mars prochain, la défense a plaidé la liberté provisoire. Une demande à laquelle le représentant du parquet ne s’était pas opposé, indiquant qu’il n’y a plus de risque de troubles à l’ordre public. Pour rappel, les libéraux ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt suite à l’incendie d’un bus de Dakar Dem Dikk, le 21 janvier 2015.
Le Forum Civil
Le Forum Civil publie les résultats de l’Indice de perception de la corruption aujourd’hui. On en saura un peu si les différentes institutions créées par le régime de Macky Sall, pour lutter contre la corruption ont porté leurs fruits ou pas. Mahamadou Mbodji et Cie éclaireront l’opinion sur le degré de corruption de notre société. On saura maintenant si vraiment la corruption a reculé au Sénégal avec cette panoplie d’organes de lutte contre la corruption et la concussion. L’Indice de perception de la corruption (Ipc) mesure la grande corruption et permet de révéler sur une échelle de 0 à 100 les pays les plus corrompus, mais également ceux qui sont les moins, 0 étant le niveau le plus élevé et 100 le moins élevé.
Aida Mbodj réplique à Moustapha Diakhaté
Après Thierno Bocoum qui a adressé une incendiaire lettre ouverte à son collègue Moustapha Diakhaté, c’est au tour de Aïda Mbodj de descendre en flamme le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakar. Selon la présidente du Conseil départemental de Bambey, avec son dernier communiqué « Moustapha Diakhaté a atteint le comble de l’ignominie». A l’en croire, le président du Groupe parlementaire de la majorité a oublié que lorsqu’on pointe l’index à quelqu’un, on replie aussi le pouce vers soi. En d’autres termes, l’ancienne maire de Bambey lui demande de se regarder dans le miroir. Pour Aïda Mbodj, « ses grossièretés sont symptomatiques de sa véritable personnalité, c’est-à-dire un homme qui a l’insulte à la bouche ». Aussi, les communiqués incendiaires de Moustapha Diakhaté, aux yeux de Aïda Mbodj, ont fini de révéler qu’il est le principal suppôt qui a engagé Modou Diagne Fada dans cette «funeste équipée». Elle se dit convaincue que son collègue joue son baroud d’honneur dans un combat où il a déjà perdu la face. Il est invité plutôt à la sérénité pour la promotion de l’État de droit et la préservation des valeurs fondamentales qui font la fierté de notre grande démocratie. Pour la responsable libérale, le régime de Macky Sall s’illustre dans la violation des droits et des libertés des citoyens.
Fiesta chez Oumar Sarr
Après la levée du mandat de dépôt par le juge, Oumar Sarr a rejoint son domicile en fanfare en compagnie de Me El hadj Amadou Sall, Samuel Sarr, Mayoro Faye, Madické Niang. Nos radars ont également vu Aïda Mbodj. Visiblement très joyeuse, elle ne s’est empêchée de poster sur facebook une photo en live. De nombreux militants se sont joints aux libéraux pour célébrer la libération de leur mentor.
Mamadou Lamine Dianté
«On ne peut pas vous faire confiance (ministre de l’Education) car pendant que règne un calme précaire du fait des enseignants, vous vous adonnez à coeur-joie à des affectations intempestives, arbitraires et inopportunes d’enseignants, en violation d’un acquis syndical obtenu de haute lutte : «la gestion démocratique du personnel». Rien que pour tenter de réaliser un rêve que vous avez toujours caressé : «casser du syndicat et mettre au pas les enseignants», vous êtes prêt à pousser les élèves à investir la rue pour exiger leur droit de continuer avec leurs enseignants afin de garder intactes leurs chances de réussite. Nous n’avons qu’une revendication : «le respect de la parole donnée ».
Pierre Edouard Faye
Le talentueux journaliste et non moins rédacteur en chef de Walf Tv a officiellement quitté la «Radio de la jeunesse» . Pierre Edouard Faye na annoncé la nouvelle à ses amis et collaborateurs hier tout en remerciant tout le monde y compris son Pdg. Même s’il ne l’a pas dit, certaines indiscrétions l’annoncent déjà à Dtv. Quoi qu’il en soit, à «L’As», on lui souhaite pleins succès.
Dérapage de l’avocat général sur de la banlieue
Hier lors du process de Me El Hadji Amadou Sall, dans ses réquisitions, l’avocat général Mame Cor Ndour a dénoncé les propos tenus par le responsible libéral. Le représentant du parquet général a été d’autant plus consterné que le prévenu a tenu ses propos dans la banlieue, notamment à Guédiawaye. Dans cette partie de la capitale, indique M.Ndour, la population est analphabète et pourrait être influencée par ce type de discours. «Lorsqu’il tient de tels propos devant une population analphabète, celle-ci pourrait lui obéir», a indiqué l’avocat général. Des déclarations dénoncées par certains conseils de la défense dont Me Madické Niang qui estime que les habitants de la banlieue sont des personnes sérieuses qui ne sont pas animées d’instinct de violence. Abondant dans le même sens, Me Etienne Ndionne affirme que les populations de la banlieue ne sont pas des analphabètes. De plus, précise-t-il, « analphabète ne veut pas dire bête». A l’en croire, Me El Hadji Amadou Sall aurait pu tenir les mêmes propos aux Almadies ou ailleurs.
Mame Famew Camara primée
Première sur une liste de plusieurs dizaines de candidats venus d’horizons divers, notre compatriote Mame Famew Camara a remporté la première édition du prix Renaissance organisé par le Monument de la renaissance africaine, en direction de jeunes écrivains du continent. Mame Famew Camara avait présenté un recueil de poèmes intitulé : «Une flamme, une vie, une âme». Cet ouvrage préfacé par le président de l’Association des écrivains sénégalais, Alioune Badara Bèye, et qui a été édité en France par Harmattan Paris a ébloui le jury. La cérémonie de remise des prix est prévue le 1er février prochain.
Non reconnaissance du Gouvernement
La coalition Jubanti Sénégal est vraiment radicale. Mouth Bane et Cie qui pensent que le Président Macky Sall ne veut pas respecter sa promesse de réduire son mandat de 7 à 5 ans demandent purement et simplement la non reconnaissance du gouvernement. « Son engagement de réduire son mandat est comme une patate chaude que le Président, par un glissement tactique, renvoie au Conseil Constitutionnel et à l’Assemblée Nationale pour dégager ses responsabilités personnelles. Nous allons vers une rupture de confiance et du contrat social entre Macky Sall et le Peuple », disent-il. En guise de recommandation à l’opposition et à la société civile, «Jubanti Sénégal» propose la non reconnaissance du Gouvernement à partir du mois de février 2017, une large concertation citoyenne pour la mise en place d’un Conseil National de Transition (Cnt) en mars 2017 et la tenue d’une élection présidentielle anticipée en juin 2017.
Voleur de l’épouse de Pape Diop
Rendu célèbre dans l’affaire du vol de bijoux de l’épouse de l’ancien maire de Dakar Pape Diop, Hubert Dacosta peut humer l’air de la liberté après 18 mois de détention. Le jeune homme était poursuivi pour association de malfaiteurs, vol, faux et usage de faux en écritures privées de banque et de recel. Le juge a ordonné sa mise en liberté provisoire en attendant le délibéré le 9 février.
Bouba Ndour réclame 100 millions à Dakaractu.com»
Bouba Ndour a soldé ses comptes avec l’administrateur du site «Dakaractu.com», Serigne Diagne, hier, à la barre du Tribunal correctionnel. L’affaire sera vidée le 23 février par le juge. L’avocat du frère de Youssou Ndour a réclamé 100 millions FCFA en guise de dommages et intérêts. En effet, dans cette affaire, Bouba Ndour a été accusé d’avoir une relation avec la fille d’un haut gradé de la gendarmerie. Ce que le prévenu, Serigne Diagne, a confirmé à la barre.
Listes électorales
Même si l’on ne sait pas avec exactitude la date du prochain référendum, le calendrier républicain se poursuit normalement. Hier, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a rendu public un communiqué annonçant l’ouverture de la révision ordinaire des listes électorales. Au titre de l’année 2016, elle se déroulera du 1er Février au 31 Juillet 2016 et concerne «tous les citoyens non encore inscrits, notamment les jeunes qui auront 18 ans révolus le 31 Juillet 2016». Sont également concernés «les électeurs désireux de modifier leur inscription ou qui ont changé de statut c’est à dire les militaires ou les paramilitaires redevenus civils ou vice versa». Il est institué au moins une commission dans chaque commune.
LE SÉNÉGAL TOUJOURS À LA TRAÎNE
SENEPLUS DOCUMENT – Indice de perception de la corruption dans le monde - Voir l'intégralité du rapport 2015 ainsi que les commentaires et recommandations du Forum civil pour le Sénégal
(SenePlus.Com, Dakar) - Section sénégalaise de Transparency international, le Forum civil a publié ce mercredi le rapport 2015 de l’Indice de perception de la corruption (IPC). Avec 44 points sur 100, le Sénégal occupe la 61e place sur 168 pays dans le monde. Il arrive 8e au plan africain. Comparé à l’année dernière, ce résultat est un bond en avant au classement. Avec 43 points, le pays était précédemment 79e mondial, 10e africain. Mais il n’y a pas de quoi s’enflammer.
De l’avis de Bakary Faye, chargé de programme au Forum civil, moins que le classement c’est le nombre de points qui compte. Et sur ce registre, souligne-t-il face à la presse, le Sénégal est loin du compte. Depuis 2012 sa progression est régulière (38, 41, 43 et 44 points en 2015), mais le pays se situe toujours en dessous de la note moyenne (50 points). Sans compter que si l’année dernière, il avait enregistré un bond de 2 points, cette année la progression n’est que d’une unité.
Les choses pourraient s'empirer lors des prochains classements. L'affaire Lamine Diack, l'ancien président de l'IAAF mis en examen dans le scandale de dopage et de corruption qui secoue le monde l'athlétisme et qui aurait reconnu avoir financé l'opposition sénégalaise en 2012, n'ayant pas été pris en compte dans le rapport 2015 et la traque des biens mal acquis, qui avait permis au Sénégal de gagner des points, ne connaissant pas de suite depuis la condamnation de Karim Wade pour six ans de prison.
Pour espérer améliorer sa note le Sénégal devra, de l'avis de Birahim Seck du Conseil d’administration du Forum civil, qui était aux côtés de Bakary Faye face à la presse, suivre les recommandations de la section sénégalaise de Transparency International. En plus des efforts déjà faits (OFNAC, loi sur la déclaration de patrimoine, etc.), le pays gagnerait, selon le Forum civil, à poursuivre la traque des biens mal acquis, à renforcer les pouvoirs de l’OFNAC, protéger les lanceurs d’alerte et sanctionner, positivement et négativement, les acteurs de la corruption...
L’IPC mesure la grande corruption dans le monde. Elle permet de révéler, sur une échelle de 0 à 100, les pays les plus corrompus, mais également ceux qui sont les moins, 0 étant le niveau le plus élevé et 100 le moins élevé.
SenePlus vous propose le rapport 2015 complet ainsi que les commentaires et recommandations du Forum Civil sur le Sénégal.
Cliquez sur SENEPLUS pour consulter l'intégralité du rapport 2015 de l'IPC.
DECLARATION DU FORUM CIVIL SUR L’INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION 2015
Introduction
Comme chaque année depuis 1995, Transparency International publie les résultats de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC). La corruption étant un phénomène complexe et souvent caché, l’IPC est un outil parmi d’autres qui veut aider à l’appréhender. Transparency International dispose d’autres instruments qui permettent de mieux connaitre la corruption dans le monde. Parmi ceux-ci, on peut citer le Baromètre Mondial de la Corruption, qui est un sondage d’opinion sur la petite corruption pratiquée au quotidien par les citoyens. L’on peut citer aussi l’Indice de Corruption des pays exportateurs qui étudie la corruption active pratiquée dans le cadre des transactions commerciales internationales et qui propose un classement des pays les plus riches ; il y a également, parmi les outils de TI, le Rapport mondial sur la corruption qui, chaque année, se focalise sur un thème ou un secteur d’activité précis (éducation, santé, marchés publics etc.).
Tous ces outils de mesure convergent vers le même objectif qui consiste à aider à mieux cerner la réalité de la corruption dans le monde et à susciter la volonté de l’Etat du secteur privé des médias et de la société civile à combattre plus efficacement le phénomène de la corruption.
Informations sur l’Indice de Perception de la Corruption (IPC)
L’IPC est un indice composite, utilisé pour mesurer la perception de la corruption passive, celle des agents publics qui perçoivent des pots de vin dans le secteur public et la classe politique dans différents pays du monde. L’IPC a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique sur l’état de la corruption et de susciter la volonté politique de lutter contre le phénomène. Ils visent aussi à stimuler la recherche scientifique.
Approche méthodologique
Le calcul de l’IPC est sous tendu par une démarche scientifique qui fait appel à des données collectées sur une période de seulement un an.
Pour se faire, la méthodologie est bâtie sur :
Une sélection des sources de données : dans le souci de faire preuve d’une véritable rigueur scientifique et dans l’obligation de se fier à la validité des données utilisées, celles-ci proviennent d’institutions professionnelles qui indiquent clairement leurs méthodes de collecte des données (Banque Africaine de Développement, Fondation Bertelsman 2015, Freedom House 2015, Forum économique mondial 2015, Economist Intelligence Unit 2015, Global Insigh 2014t, Transparency International, Rapport annuel sur la compétitivité 2015, Political and Economic Risk Consultancy 2015, Political Risk 2015, Evaluation des performances politiques et Institutionnelles des pays-Banque Mondia 2015 , Projet de justice mondial 2015). Ainsi les questions proposées doivent être explicites et correspondre à la perception du niveau de la corruption passive dans le secteur public et la classe politique d’un pays donné.
Les données doivent être comparables avec celles d’autres pays, et différenciées sur une échelle de quatre niveaux minimum, adaptable à l’échelle de l’IPC.
Calcul de l’IPC : chaque source établie sur une échelle où la note la plus basse correspond au plus bas niveau de corruption. Une fois l’échelle inversée, les notes sont standardisées en leur soustrayant la moyenne des données, puis en divisant le résultat par l’écart-type. L’ensemble des données ainsi obtenu est centré autour de 0 avec un écart-type de 0.5, les notes sont ensuite converties à l’échelle de l’IPC, qui va de 0 à 100 (0 correspond au plus haut niveau de corruption perçue, et 100 correspond au plus bas niveau de corruption perçue). Ainsi la note de chaque pays est calculée comme une moyenne des données réadaptées, issues d’au moins trois sources.
COMMENTAIRES
Tendance générale de la corruption selon transparency international (bureau Berlin)
L’année 2015 a démontré qu’en œuvrant ensemble, il est possible de gagner la bataille contre la corruption. Bien que la corruption sévisse encore dans le monde, l’indice de perception de la corruption de Transparency International a révélé qu’en 2015 le nombre de pays ayant réussi à améliorer leur score a été plus élevé que celui des pays où il a baissé.
Dans l’ensemble, deux tiers des 168 pays évalués pour l’indice 2015 obtiennent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (perçu comme fortement corrompu) à 100 (perçu comme très peu corrompu). Pourtant, dans des pays tels que le Guatemala, le Sri Lanka et le Ghana, les citoyens militant au sein de groupes et de manière individuelle ont lutté pour chasser les personnes corrompues, envoyant ainsi un message fort qui devrait encourager les autres à prendre des mesures décisives en 2016. « La corruption peut être éliminée si nous œuvrons tous ensemble. Pour éradiquer les abus de pouvoir et les pots-de-vin et faire la lumière sur les accords secrets, les citoyens doivent, ensemble, dire à leurs gouvernements que cela suffit.
« L’indice de perception de la corruption 2015 montre clairement que la corruption demeure un fléau partout dans le monde. Cependant, 2015 a également été une année où les citoyens sont encore une fois descendus dans la rue pour protester contre la corruption. Les populations à travers le monde ont envoyé un signal fort à leurs dirigeants, à savoir qu’il est grand temps de s’attaquer à la grande corruption », a déclaré José Ugaz, président de Transparency International.
La grande corruption est l’abus de pouvoir à un haut niveau qui profite à quelques-uns au détriment de la majorité et qui cause un préjudice grave à de nombreux particuliers et à la société. Elle reste souvent impunie.
Cette année, Transparency International appelle chaque personne à agir en votant sur unmaskthecorrupt.org. Nous voulons connaître les cas précis qui, aux yeux du grand public, méritent qu’un message soit envoyé de toute urgence indiquant que nous allons nous engager contre la grande corruption. Le Brésil est le pays qui a enregistré la plus forte baisse dans le classement de l’indice : il a chuté de 5 points et de 7 places et occupe à présent la 76e place. Suite aux révélations successives sur le scandale de Petrobras, le peuple brésilien est descendu dans la rue en 2015, et le début de la procédure judiciaire pourrait permettre au Brésil de mettre fin à la corruption.
Des succès en termes de lutte contre la corruption peuvent être consultés sur notre site Internet ici concernant la Mongolie, ici concernant le Guatemala et ici concernant les lanceurs d’alerte. Le site fait également état des exemples issus de notre réseau composé de plus de 100 sections.
Les résultats
L’indice porte sur les perceptions de corruption dans le secteur public dans 168 pays. Le Danemark occupe la première place pour la deuxième année consécutive, la Corée du Nord et la Somalie étant dernières avec 8 points chacune.
Les pays en tête de classement partagent des caractéristiques clés : des niveaux élevés de liberté de la presse ; un accès aux informations budgétaires permettant au public de savoir d’où vient l’argent et comment il est dépensé ; des niveaux élevés d’intégrité parmi les personnes au pouvoir ; et des systèmes judiciaires qui ne font pas de distinction entre les riches et les pauvres, et qui sont véritablement indépendants des autres organes de l'État. Outre le conflit et la guerre, une mauvaise gouvernance, la faiblesse des institutions publiques telles que la police et le système judiciaire, et un manque d’indépendance dans les médias caractérisent les pays les moins bien classés.
La liste des pays ayant enregistré les plus fortes baisses au cours des quatre dernières années comprend la Libye, l’Australie, le Brésil, l’Espagne et la Turquie. Parmi les pays ayant enregistré les plus fortes hausses figurent la Grèce, le Sénégal, et le Royaume-Uni. L’indice de perception de la corruption est élaboré à partir de l’opinion d’experts sur la corruption dans le secteur public. Les pays obtenant une note élevée disposent souvent d’une administration transparente permettant aux citoyens de demander des comptes à leurs responsables. À l’inverse, une mauvaise note est le signe d’un recours systématique à des pots-de-vin, de l’absence de sanctions en cas de corruption et d’une inadéquation entre les prestations de l’administration et les besoins de la population.
Au niveau du Sénégal
Au regard de ces résultats, le Sénégal a fait, cette année, une progression d’un point sur son score par rapport à l’année précédente. Malgré cette évolution, le Sénégal reste tout de même dans la zone rouge, c’est-à-dire en dessous du score de 50/100, la moyenne mondiale, même si l’on peut constater une progression lente mais continue depuis trois ans.
Toutefois dans cet indice, il y a lieu de préciser que le score obtenu est même beaucoup plus important que le classement. D’où l’objectif pour le Sénégal de sortir de la zone rouge, c’est-à-dire dépasser le score de 50/100. Ainsi, pour identifier les voies de renforcement de cette marche globale de notre pays vers l’intégrité, il importe de rapprocher ces résultats de ceux tirés du baromètre mondial de la corruption publié en juillet 2014. Pour rappel, le baromètre avait identifiée onze (11) institutions publiques et privées fortement touchées par la petite corruption que sont : Police, Partis Politiques, Système Judicaire, Fonction Publique, Parlement, Système De Santé, Système D’éducation, Medias, Secteur Prive, Communautés Religieuses, ONG, Armée.
Ce qui a permis cette évolution dans le classement, nous le devons à deux éléments :
1- ) Une volonté politique affichée de renforcer le dispositif de prévention et de lutte contre la corruption depuis l’avènement du régime actuel, notamment :
La création du ministère de la promotion de Bonne Gouvernance ;
L’adoption de lois qui renforcent le dispositif juridique (loi 2012 portant code de transparence, loi portant déclaration de patrimoine…)
La création de l’ofnac,
Le démarrage de la traque des biens mal acquis ;
Le travail effectué par les parlementaires surtout de l’APNAC
2-) La mise œuvre des stratégies du Forum Civil 2004-2010 et 2010-2015
Le forum civil a en effet fortement contribué au renforcement du dispositif prévention et de lutte contre la corruption mais aussi de sensibilisation des populations, notamment dans la mise en œuvre de nos stratégies 2004-2010 et 2010-2015.
Il est nécessaire de préciser à ce niveau que le classement Afrique ne prend pas en compte les pays du Maghreb qui selon la méthodologie de T.I sont intégrés dans le classement du moyen orient.
En outre, l’IPC ne prend pas en compte l’effet produit pas des évènements récents pour ne pas introduire des biais dans l’analyse. Ainsi pour ce qui nous concerne, les résultats de l’IPC ne prennent pas en considération les conséquences de l’affaire Lamine DIACK et les audits sur les marchés publics des années 2013-2014 qui correspondent aux années de gestion de l’actuel président.
A ce niveau, si des mesures énergiques ne sont pas prises pour redresser cette situation, ces éléments pourraient affecter le classement du Sénégal pour les prochaines éditions d l’IPC.
Malgré les résultats obtenus, il y’a encore des efforts à faire pour sortir de la zone rouge. Pour ce faire, il est important de formuler un certain nombre de recommandations.
RECOMMANDATIONS :
Le forum civil propose un plan concerté de sortie de la zone rouge de 5 ans (2016-2020). Ce plan doit être négocié entre le secteur privé, l’exécutif, le parlement, la justice, l’ofnac et la société civile et les médias.
Ce plan comprend trois axes :
Axe 1 : Compléter le dispositif juridique de prévention et de lutte contre la corruption, notamment en adoptant des lois sur l’accès à l’information (un travail consistant a été fait à ce niveau avec Article 19 et le Ministère de la promotion de la bonne gouvernance), la prévention des conflits d’intérêts, le financement partis politiques, la protection des lanceurs d’alerte et tout autre dispositif juridique pouvant renforcer cet axe. Des draft d’avant-projet de lois existent déjà, et sont sur la table du parlement.
Axe 2 : Travailler à changer le comportement des acteurs de la corruption pour plus d’intégrité. Notamment en mettant en œuvre des programmes d’éducation à la citoyenneté active
Axe 3 : procéder à des sanctions positives et négatives. Faire des sanctions positives pour célébrer l’intégrité et établir un ordre de distinction national sur la question. Faire des sanctions négatives notamment en luttant efficacement contre l’impunité. Il s’agira ici de poursuivre la traque des biens mal acquis et de renforcer les pouvoirs juridiques de l’OFNAC (surtout en matière d’enquête et d’investigation) et de l’amener à investiguer les différents rapports d’audit et à déclencher les procédures nécessaires.
La responsabilité de l’initiative d’un plan concerté incombe avant tout à l’Etat pour assurer, un meilleur résultat dans la lutte contre la corruption.
En attendant la définition d’un plan concerté, il est nécessaire pour améliorer les résultats du Sénégal, qu’une institution comme l’ofnac concentre principalement ses efforts à la lutte contre la corruption dans l’administration publique compte tenu de ses moyens financiers ; pour la raison simple que la loi lui a attribuée de telles prérogatives et ses moyens limités l’y contraignent. L’ofnac doit travailler à plus de synergie et de partage des responsabilités avec des acteurs de la société civile notamment surtout pour prendre en charge le volet sensibilisation, mobilisation des citoyens et la recherche dans la lutte contre la corruption.
Dans le même ordre d’idées, le Forum Civil recommande à l’Etat de poursuivre la procédure de répression de l’enrichissement illicite. De plus, la liste des 25 personnes, initialement citées par le procureur spécial doit être vidée.
Sur les audits des marchés publics et des concessions de service public, le Forum Civil recommande à l’Etat du Sénégal, à travers ses différents organes de contrôle (IGE, Cour des comptes, ARMP, OFNAC etc.) de privilégier l’audit technique et financier approfondi, notamment les projets et ouvrages importants ayant un impact considérable sur les finances publiques tels que : l’Autoroute Thies-Touba, l’Autoroute Dakar-Diamniodio, le Pôle Industriel de Diamniadio, le Building Administratif, l’Autoroute Mbour-Kaolack, l’avance de démarrage de la route Fatick-Kaolack, la Cité de l’Emergence, le Centre International de Diamniadio, UNIDAK2 de Diamniadio, l’attribution du Port de Bargny, les concessions de NECOTRANS.
Sur l’affaire Lamine DIACK, le Forum Civil réitère sa position de respect de la présomption d’innocence et des procédures en cours. Cependant, compte tenu de la gravité des révélations sur la question, et avec la nécessité plus actuelle du contrôle du financement des partis politiques, le Forum Civil recommande l’aménagement du code électoral, en attendant l’adoption d’une loi sur le financement des partis politiques, dans le sens du contrôle des dépenses électorales et l’obligation de la déclaration de patrimoine pour tous les candidats au moins 6 mois avant les élections.
Enfin, le Forum Civil recommande à l’Etat de procéder à un audit exhaustif sur les réserves financières et le patrimoine foncier des Institutions de protection sociale comme l’Institut de Prévoyance Retraite (IPRES) et la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) ainsi que toutes les transactions immobilières réalisées par la CDC et l’ARTP notamment celle de la construction du siège de l’organe de Régulation des Télécommunications et des postes.
L’heure est au combat systémique contre la corruption sous toutes ses formes, dans tous les secteurs et à tous les niveaux.
DAKAR SOUTIENT LE GOUVERNEMENT PALESTINIEN
’INTÉGRER DE LA PALESTINE DANS LES INSTANCES INTERNATIONALES
Dakar, 26 jan (APS) - Le Sénégal "encourage et soutient" le gouvernement palestinien dans sa stratégie visant à intégrer les organisations et conventions internationales, pour "une paix définitive avec Israël, sur la base du droit international et suivant une approche pacifique", a réaffirmé le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
Mankeur Ndiaye a renouvelé cette position, dans une déclaration au Conseil de sécurité de l’ONU, lors d’un débat public sur la situation au Moyen-Orient, indiquent ses services dans un communiqué transmis à l’APS.
Selon cette source, M. Ndiaye "a salué les avancées enregistrées par l’Etat de Palestine sur le plan international, telles que sa reconnaissance par 136 pays, la présence, depuis le 30 septembre 2015, de son drapeau aux Nations unies ou encore l’adhésion en 2015 au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI)".
"Notre conviction est qu’une solution au conflit israélo-palestinien, sur la base de deux Etats, la Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, et Israël, vivant côte à côte, favoriserait une meilleure prise en charge des défis sécuritaires et socio-économiques qui se posent au Moyen-Orient, où le terrorisme et l’extrémisme violent progressent dangereusement au point de devenir une menace à la paix mondiale", a-t-il déclaré.
Selon Mankeur Ndiaye, le Sénégal, "fidèle à ses principes et orientations, continuera d’œuvrer, pour que le dialogue et la concertation soient privilégiés pour parvenir à une solution à deux Etats, notamment dans le cadre du Comité précité que notre pays s’honore de présider depuis sa création il y a quarante ans".
LA JUSTICE «APAISE» LA TENSION POLITIQUE
LIBERTE PROVISOIRE D’OUMAR SARR ET DES JEUNES LIBERAUX
Le secrétaire national adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr, est libre depuis hier, mardi 26 janvier, après avoir bénéficié d’une liberté provisoire. Au même moment, après Toussaint Manga, Sg de l’Ujtl et ses 8 autres compagnons, c’est au tour de Victor Sadio Diouf et cie, tous des jeunes libéraux du Meel, de profiter d’une liberté provisoire, hier. Entre autres arguments évoqués par les conseils des jeunes prévenus, la question de l’apaisement de la tension politique, ainsi que celle de la nullité des risques de trouble à l’ordre public. Le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, qui s’est réjoui de la mesure, a toutefois indiqué que la lutte continue pour la libération de tous les détenus du Pds.
L’étau se desserre peu à peu contre les militants du Pds. En effet, le secrétaire national adjoint du Pds, Oumar Sarr, hume l’air de la liberté provisoire (Lp) depuis hier, mardi 26 janvier. Visiblement, la demande de Lp introduite par les conseils du coordonnateur du Pds, le mardi 16 janvier dernier, a convaincu le juge. Ainsi donc, après une semaine d’attente de la réponse du juge, le député libéral, poursuivi pour «faux et usage de faux et diffusion de fausses nouvelles», a rejoint les siens, dans l’après-midi d’hier.
Un autre ouf de soulagement du Pds, surtout du coté de sa frange jeune, est à signaler aussi. En effet, après la mise en liberté provisoire du patron de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl), Toussaint Manga et ses 8 co-prévenus, le jeudi 14 janvier dernier, c’est au tour de Victor Sadio Diouf et Cheikh Ahmadou Bamba Ba, tous du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) de recouvrer la liberté. Le tribunal correctionnel de Dakar a accordé hier, mardi 26 janvier, la liberté provisoire aux deux jeunes libéraux, poursuivis pour l’incendie d’un bus de Dakar Dem Dikk, devant l’Ucad.
Comme arguments, les conseils des mis en cause ont pensé que la libération conditionnelle va contribuer à l’apaisement de la tension politique. Mieux, la défense a estimé que le risque de trouble à l’ordre public est nul et que la tension a baissé depuis lors. Cela, d’autant plus que, ont révélé les avocats, les faits qui leur sont reprochés remontent à 1 an pour l’un, Cheikh Ahmadou Bamba Ba arrêté le 21 janvier 2015, et un peu moins d’un an pour l’autre emprisonné le 6 février 2015, à savoir Victor Sadio Diouf. Autre argument, et pas des moindres, la défense a rappelé que ces deux étudiants n’ont jamais eu un passé pénal. Conséquence : le juge a accepté de leur livrer le ticket de sortie pour humer l’air de la liberté provisoire, après près d’une année de détention préventive. Toutefois, la date de comparution des jeunes libéraux a été repoussé jusqu’au 22 mars prochain. Ce qui est aussi le cas pour leurs camarades de l’Ujtl qui devront comparaitre ce 28 janvier prochain. Ainsi donc, à l’état actuel, la quasi-totalité des jeunes libéraux est hors de prison, même si leur sort n’est pas encore totalement scellé.
LE PDS APPLAUDIT DES DEUX MAINS ET AVERTIT...
Par le biais de son porte-parole, le Pds s’est félicité de la libération de ses membres. En effet, sur les ondes de la Rfm hier, Babacar Gaye a vivement salué le « comportement des juges qui ont dit le droit et qui estiment qu’il n’y a pas matière à détenir en prison pendant 8 mois pour certains et 10 mois pour d’autres, quelques semaines pour le Secrétaire national adjoint du Pds, sur la simple volonté du président de la République et de son parti». Pour lui, «il est temps que le gouvernement arrête d’arrêter les membres de son opposition». Pour autant, le Pds ne jubile pas. A en croire Babacar Gaye, «aussi longtemps qu’il restera un membre du Pds en prison pour des causes politiques, le Pds va accentuer la lutte et va mettre la priorité sur cette lutte-là afin que le Sénégal reste un pays de droit».
Pour rappel, Oumar Sarr a été arrêté le 21 décembre dernier après avoir signé un communiqué du Comité directeur du Pds qui traitait de l’affaire Lamine Diack. Le 23 du même mois, il a été placé sous mandat de dépôt pour «faux et usage de faux et diffusion de fausses nouvelles». Quant aux jeunes Victor Sadio Diouf et Cheikh Ahmadou Bamba Ba, ils ont été alpagués suite à l’incendie du bus de Dakar Dem Dikk, le 21 janvier dernier devant l’Ucad. Le premier cité, jeune militant libéral, responsable du Meel, a été arrêté quelques jours après par la police du Point E. Soupçonné d’être le cerveau de cet incendie, il a été déféré au parquet et placé sous mandat de dépôt. Son dossier a été confié au juge du 3e cabinet qui l’a inculpé d’incendie volontaire et destruction de biens appartenant à l’Etat. Quant à son codétenu, Ahmadou Bamba Bâ, fils d’Assane Bâ, ancien chef de cabinet de Farba Senghor, il a été arrêté un peu plus tôt, le 21 janvier 2015. C’est ce dernier qui avait désigné Victor Sadio Diouf comme étant le cerveau de ce forfait.
Oumar Sarr a bénéficié hier d’une liberté provisoire après un mois en prison. Le secrétaire général adjoint du Pds avait sorti un communiqué dans lequel il accusait le chef de l’Etat d’être venu au pouvoir «illicitement» en se basant sur les révélations du journal Le Monde dans l’affaire Lamine Diack.
Après 38 jours derrière les barreaux, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) a bénéficié hier d’une liberté provisoire. Oumar Sarr a été arrêté puis placé sous mandat de dépôt pour «faux et usage de faux» et «diffusion de fausses nouvelles» pour avoir signé un communiqué au vitriol contre Macky Sall après les révélations du journal Le Monde sur un financement supposé d’opposants sénégalais par l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack, mis en examen en France pour avoir fermé les yeux sur des cas de dopage d’athlètes russes en 2011.
En se basant sur les articles du journal français, le maire de Dagana accusait le Président Macky Sall d’être venu «illicitement» au pouvoir. L’ancien ministre d’Etat sous Wade avait été cueilli dans sa maison le 19 décembre dernier et placé sous mandat de dépôt deux jours plus tard.
Entendu dans le fond par le juge le 19 janvier dernier, le coordonnateur du Pds aurait assumé l’intégralité du document qu’il a signé au nom du Comité directeur de son parti. Sa mise en liberté provisoire était dans les tuyaux du Palais de justice depuis quelques jours puisque même le procureur ne s’y était pas opposé.
Cet élargissement de M. Sarr, transféré de Rebeuss à la prison du Cap manuel, coïncide avec la libération des responsables du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel), Victor Diouf, et Mouhamadou Bamba Ba dans la matinée. Ces deux jeunes du Pds étaient inculpés dans le cadre de l’incendie du bus de Dakar dem dikk en février 2015, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Ce vent de décrispation est-il une façon pour le pouvoir de répondre aux exigences du principal parti de l’opposition qui conditionne les concertations sur le projet de révision de la Constitution par la libération de ces «détenus politiques» ? Après Toussaint Manga, ses camarades jeunes et le numéro 2 du Pds, le cas Karim Wade reste une intégration.
IL EST HORS DE QUESTION D’ARRÊTER LA GRÈVE DE LA FAIM
Réaction des sortants de 2013 de la Fastef aux promesses du ministre de tutelle
Même s’il comprend la grève de la faim des professeurs non recrutés de la Fastef, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a appelé hier ces derniers, lors d’une visite, à cesser cette pratique afin d’entamer des négociations avec son département. Cependant, les grévistes doutent de sa sincérité et poursuivent leur mouvement d’humeur.
Désespérés, déçus, contrariés... Ils sont allongés dans une chambre très étroite et mal éclairée. C’est par cette triste manière que les professeurs non recrutés de la promotion 2013 de la Fastef (Faculté des sciences de l’éducation et de la formation) clament leur désespoir.
Après moult négociations avec le gouvernement sans issue, l’ultime moyen pour eux est de faire la grève de la faim. Il est 11 heures du matin : dans cette chambre, une vingtaine d’individus dorment sur des matelas allongés au sol.
Lorsque le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, franchit la porte pour s’enquérir de leur situation, certains, la mine heureuse, commencent à scruter l’odyssée, d’autres, sans lueur d’espoir, se retroussent leur pagne pour poursuivre leur sommeil.
Chagriné dès son premier constat, le ministre lâche d’un ton gonflé d’amertume : «Je comprends que vous puissiez être désespérés. Mais je pense que le moyen de lutte que vous avez n’est pas approprié.» Le coordonnateur du Collectif des grévistes, à peine réveillé, s’approche de Serigne Mbaye Thiam et lui fait comprendre que 253 personnes vivent cette situation.
Dans cette atmosphère chargée de tristesse, le ministre témoigne de sa bonne foi devant la presse : «Nous vous appelons à la négociation. L’année dernière, je vous ai expliqué qu’il n y avait pas un droit absolu pour ceux qui font la formation payante à être recrutés automatiquement au niveau de l’enseignement. Donc, chaque fois dans les disciplines qui sont les vôtres (langues, histoire et géographie), qu’on a un besoin dans le système éducatif, vous serez recrutés en priorité en fonction des postes budgétaires qu’on aura attribués au ministère de l’Education nationale.»
Dans la foulée, M. Thiam appelle les grévistes à faire confiance car, dit le ministre, «il y a 2 ans, 93 d’entre vous ont été recrutés et l’année dernière sur un effectif de 717,il y a eu 368 qui ont été recrutés». «Aujourd’hui, il y a un problème de recensement des enseignants qui se passe dans toutes les académies. Si c’est terminé et qu’il nous soit remontés des besoins dans les disciplines qui vous concernent, nous allons vous recruter», tente-t-il de convaincre.
Doutes sur la sincérité du ministre
Aussitôt dit, le ministre n’aura pas le temps d’écouter les propos du leader des professeurs grévistes qui va botter en touche ces assurances. Alphousseyni Diédhiou doute de la «sincérité» de Serigne Mbaye Thiam.
Il assène : «Il parle de dialogue, nous sommes d’accord. Mais encore que ça soit sincère parce qu’on ne peut pas continuer à s’asseoir autour d’une table et que le gouvernement ne prenne pas ses responsabilités. Ils doivent respecter leur parole. Chaque fois, ce sont des promesses.»
Pour ce collectif, «il est hors de question d’arrêter la grève de la faim».
LE DANGER
Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste
Abdou Mbaye et Birame Faye |
Publication 27/01/2016
Le Parti socialiste est très surveillé dans ses activités et ses positions stratégiques. Son porte-parole n’en est pas moins conscient. Abdoulaye Wilane parle dans cet entretien de la candidature socialiste à la prochaine Présidentielle, du projet de réforme de la Constitution et surtout de la nouvelle posture de son Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng.
Le Secrétaire général du Ps conjugue désormais au passé, sa volonté de ne plus se présenter à l’élection présidentielle. Comment appréciez-vous cette position ?
Nous avons dans le paysage politique sénégalais, dans le passé comme dans le présent, des hommes qui se sont présentés à plusieurs élections et qui n’ont pas pu gagner parce qu’ils n’étaient peut-être pas convaincants et n’avaient pas les moyens de gagner. Alors, nous sommes à l’étape de la réflexion. Mais Abdoulaye Wade a commencé à être candidat à partir 1978. Ce n’est qu’en 2000 qu’il a été élu.
Et comment ? Ce n’est pas comme Senghor, ni comme Abdou Diouf. Il y a des hommes politiques qui n’ont jamais gagné une élection. N’a-t-on pas prêté à Karim Wade des ambitions en 2009, à Dakar ? Il y a des hommes politiques qui n’ont jamais été candidats à une élection. Si l’on prend l’exemple de la France, François Hollande n’a jamais été ministre. Il n’a jamais occupé une fonction de Directeur général ou national.
Pourtant, il est aujourd’hui le président de la République. Ségolène Royal, en 2008, était candidate face à Nicolas Sarkozy et cela ne l’a pas empêchée pas de revenir en 2012. Alors, je reconnais au Parti socialiste le droit d’analyser librement les défis auxquels il est confronté. Ensuite, si Ousmane Tanor Dieng a été amené par le parti à faire ce qu’il n’aurait pas voulu faire, il n’y a pas de problème.
Ce n’est que du mérite. Il arrive parfois qu’un porte-parole défende bec et ongles des choses qui n’ont rien à voir avec sa propre conviction parce qu’ils l’ont convaincu. Pour moi, ce n’est pas si simple, ni évident. La politique, c’est la délicatesse.
Aujourd’hui, des observateurs présentent le Ps comme une formation attractive qui a le potentiel pour rivaliser avec le régime de Macky Sall. Ne risque-t-il pas de décevoir en ne proposant pas le candidat le plus attendu en 2017 ?
D’abord, je ne suis pas sûr que le Parti socialiste soit devenu plus attractif. Disons que la situation du pays est telle que l’on évoque la possibilité d’une alternance incarnée par un Socialiste. Si c’est parce que les idées agitées, proposées et développées par le Ps sont intéressantes et pénètrent les masses, cela peut être intéressant. Mais si c’est parce qu’il faut absolument que l’on fabrique quelque chose, quelqu’un qu’on met en opposition à un Président ou à un système, je considère que c’est du positionnement.
Et cela ne m’intéresse pas. C’est d’autant plus pertinent que les partis membres de Benno siggil senegaal, après l’élection de 2007 qu’on a boycottée, avaient inventé la trouvaille des Assises nationales dans le cadre du dialogue citoyen. On n’était pas dans les institutions. On est allés à la rencontre du pays de manière inclusive.
Depuis lors, on parle beaucoup d’inclusion à tous les niveaux. Nous avons inventé ce forum des Assises nationales qui a pratiquement débouché sur une offre programmatique, sur une vision, sur un projet de société.
Qu’est-ce qu’on a vu en 2012 ? A la faveur de positionnements, des querelles de personnes au sein de Benno siggil senegaal, il y a eu une vision autre qui a été promue. Je veux dire que, si nous voulons que le Parti socialiste gagne, quelle que soit la date du rendez-vous électoral, il faut d’abord que l’on se souvienne de plusieurs choses.
Premièrement, il semble être clair aujourd’hui, au Sénégal, qu’un candidat de parti politique, à lui tout seul, ne peut pas gagner d’élections. Il faut construire des alliances et des coalitions. Cela veut dire qu’avant que le candidat ne cherche à convaincre plusieurs rangs politiques, il doit convaincre dans son parti jusqu’à ce qu’il y ait égalité, unité et cohésion.
Ce candidat doit être l’incarnation des idées de son parti. Il faudra que le candidat ou la candidate puissent être connu et reconnu dans le pays. Il faut qu’il aille dialoguer avec le pays dans le cadre d’une précampagne. Sans quoi, si l’on vous fait croire que vous êtes l’alternative, l’espoir du parti, vous pouvez vous tromper.
En tout cas, aucun membre du Parti socialiste ne vous dira qu’en 2007, on n’espérait pas que Ousmane Tanor Dieng gagne. On croyait qu’il allait être le premier, tant du point de vue de notre offre programmatique que des mobilisations qu’on enregistrait dans nos meetings. En 2012, c’était aussi la même chose.
Au finish, nous n’étions même pas en deuxième position mais troisième. Alors, je vous dis que rien ne vaut l’expérience. Je fais partie des plus jeunes membres d’un Bureau politique et je pense avoir beaucoup appris de 1998 à 2014. Je pense qu’une élection ne se gagnera pas parce que des chroniqueurs, des agitateurs vous font croire que vous êtes l’espoir, vous êtes l’alternative. Non !
A qui faites-vous allusion ?
Je ne fais allusion à personne. Je réponds à votre question.
Votre camarade Serigne Mbaye Thiam a déclaré que le Ps ne devrait pas présenter un candidat par orgueil. Est-ce qu’on peut envisager une prochaine élection présidentielle sans un candidat socialiste ?
C’est son droit de penser ainsi. Et c’est même loyal qu’il l’ait dit sans se fâcher. Il a eu le courage et l’honnêteté de sortir son point de vue et de le défendre. Tous ceux qui suivent cet homme politique pourraient le comprendre. Il est dans un gouvernement, dans une mouvance à laquelle son parti prend part à la réflexion programmatique. Nous avons tous reconnu avoir donné notre point de vue sur le Plan Sénégal émergent (Pse). Nous sommes en partenariat. Jusqu’en 2012, le Président Macky Sall était un candidat de Macky2012.
Au deuxième tour, tous les candidats qui étaient contre Abdoulaye Wade avaient appelé à voter pour lui. On n’avait pas le temps de parler programme sauf avec les «Assisards». Macky Sall a été amené à parapher la Charte de bonne gouvernance et à prendre certains engagements.
Devenu président de la République, en étant au contact avec la réalité du pouvoir, en tenant compte des documents et perspectives qu’il avait trouvés sur place, il a reformulé la perspective nationale à travers le Pse qui, quel que soit alpha, est projeté en 2035.
Ce qui veut dire que, même si Macky Sall fait deux mandats, on continuera à parler du Pse. De ce point de vue, s’il est honnête, il ne peut pas dire autre chose. Mais cela n’engage que sa personne. Ce qui engage le parti, c’est ce qui sera issu de nos délibérations, mais aussi des échanges qu’on aura avec les forces vives de la Nation. Il (Serigne Mbaye Thiam) n’est pas le seul à avoir un point de vue. Au niveau où j’en suis, il m’arrive d’être saisi par des camarades qui parlent de perspectives diverses.
Barthélemy Dias a dit que le Ps ne sera pas comptable du bilan de Macky, vous vous dites que votre parti sera comptable mais pas responsable. Votre Secrétaire général dit qu’il partage le bilan du Président Sall. Aujourd’hui, quelle est la position qui vaille au Ps?
Ce qui importe et l’emporte sur tout, c’est ce que Ousmane Tanor Dieng a dit. Nous assumons totalement le bilan du Président Macky Sall. Le Secrétaire général engage le parti. Je rends compte de la position du parti.
Les autres donnent leurs points de vue. M. Barthélemy Dias ne pourra pas vous dire qu’il n’est pas responsable de ce que les députés de Benno bokk yaakaar font à l’Assemblée nationale. Ce serait d’ailleurs incompréhensible. Je suis dans la coalition Benno bokk yaakaar et j’assume ce qu’elle fait. Je suis un partenaire.
Ousmane Tanor Dieng a dit que le Ps n’a pas les mêmes points de vue que le Président Sall sur les réformes institutionnelles. Quels sont les points que vous ne partagez pas ?
D’abord, permettez-moi de rappeler qu’en matière de réformes constitutionnelles, la référence n’est pas les Assises nationales. Elle doit être les conclusions de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri). Encore que, pour les conclusions de la Cnri, le Président Macky Sall avait eu le courage et l’honnêteté intellectuelle de dire aux membres de la Cnri qu’il n’attendait pas d’eux un projet de constitution. Ils ont été généreux et perspicace en lui proposant leurs conclusions avec un avant-projet de constitution à la clé.
Si la référence était les Assises nationales, le Peuple sénégalais allait élire un candidat qui adossait et assumait ses conclusions. Mais ils ont élu quelqu’un qui était favorable au cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti, qui n’était pas pour un régime parlementaire, qui disait qu’il n’allait pas proposer une nouvelle constitution. Donc, les choses sont claires. Devenu Président, Macky Sall avait pris et réaffirmé un engagement. Ça l’engage au plan moral et éthique.
Mais comme dans ce pays les gens ont du mal à se hisser au-dessus de la mêlée, il est difficile de voir un homme politique prendre ses responsabilités. Le vrai problème est aussi que le débat politique est pauvre au Sénégal. Lorsqu’un candidat à la Présidentielle fait une promesse, il doit réfléchir et la confronter à la réalité et aux réalités. Qu’il s’agisse de questions économiques ou de tous ordres, pour faire une promesse, il faut l’avoir étudiée et confrontée à l’avis des experts. Sans quoi, vous allez vous heurter aux problèmes que nous avons.
Vouloir n’est pas forcément pouvoir. Là, c’est Abdoulaye Wilane qui parle. J’ai toujours dit que je ne voyais pas comment le Président Macky Sall peut organiser une élection présidentielle en 2017, sans qu’il ne démissionne. Premièrement, la loi ne dispose que pour l’avenir. Deuxièmement, en termes de jurisprudence, lorsqu’on a révisé la Constitution en 2001, l’effet rétroactif n’était pas possible.
Qu’un référendum puisse permettre à un candidat élu et en exercice d’écourter son mandat est un danger. Parce que demain, quelqu’un peut être élu avec une écrasante majorité et se lever pour dire qu’il veut augmenter la durée de son mandat pour être Président à vie. Ce sera un précédant fâcheux et dangereux. Cet avis n’engage que Abdoulaye Wilane, l’homme politique.
Maintenant, le Président Macky Sall a bien fait d’inscrire cette question dans son paquet de réformes. Nous semblons tous dire qu’être républicain, c’est respecter la séparation des pouvoirs, les institutions et leurs décisions souveraines et bien fondées. Nous espérons qu’il n’y aura pas de perspective fâcheuse pour notre pays. En tout état de cause, le Président Macky Sall a pris l’initiative de réviser la Constitution. C’est lui qui est chargé de définir la politique de la Nation.
Maintenant, dans la vie, il n’y a pas de génération qui puisse assujettir à ces choix les générations futures. Personnellement, j’aurais souhaité que la Présidence de Macky Sall nous donne l’occasion de réformer la Constitution pour se doter d’une nouvelle qui survivra à toutes les alternances. C’est une très bonne chose d’avoir une Constitution qui n’a jamais été suspendue depuis 1960, mais on peut faire mieux.
Parlant de constitution qui survivra au temps, est-ce le cas avec les réformes proposées par le Président Sall ?
Personnellement, sur la base des projections que je fais sur l’avenir du Sénégal, du projet de société pour lequel je me bats en tant qu’homme politique, je pense que ce qui correspondrait le mieux à notre génie politique, dans un contexte de coalition, de leadership éclaté, même en religion, c’est un régime parlementaire. Il faut que le président de la République soit moins responsabilisé dans les tâches quotidiennes et que le gouvernement soit dissocié du président de la République.
De plus, il sera en situation de responsabilité devant l’Assemblée nationale. Que cette dernière puisse aussi avoir une influence sur le gouvernement. C’est vrai qu’il y a des risques mais le risque zéro n’existe pas en politique. Les conseils municipaux fonctionnent de cette manière. Le maire est l’émanation du Conseil municipal. Vous allez voir demain que les conseils municipaux vont perdre des prérogatives au profit des conseils de quartier.
Si demain, nous devons avoir l’Union africaine, il faut qu’on ait une Constitution qui intègre toutes ses perspectives. Je ne veux pas aller très vite en besogne. Je veux simplement dire que nous trouvons saint et moralement acceptable que Macky Sall ait envisagé de faire ce qu’il avait promis, à travers le projet de révision qu’il propose. Maintenant, je pense qu’il y a d’autres questions qui se trouvent dans la Constitution qu’on devait pouvoir remettre en cause.
Par exemple, le fait que le président de la République puisse être chef de parti. Je pense que ce n’est pas mauvais de faire comme en France d’autant que le Parti socialiste l’envisageait. La réforme que Abdou Diouf avait faite pour faire de Ousmane Tanor Dieng le Premier secrétaire du parti entrait dans cette dynamique. En 2000, Abdou Diouf avait dit que s’il est réélu, il n’allait plus être chef du parti. Tanor a promis cela en 2007 et 2012.
En France, François Hollande n’est pas le chef du parti, mais il reçoit de manière officielle ou informelle, les responsables politiques, les élus de son parti. Il a des rencontres périodiques avec le Premier secrétaire de son parti. La même chose fut notée lorsque Nicolas Sarkozy était président de la République. Donc, on peut bien le faire au Sénégal et cela correspond le plus à nos réalités parce que, si l’on attaque le Secrétaire général de votre parti, on attaquera du coup le président de la République.
Lorsque celui qui vous attaquera, sera attaqué à la justice, on pensera que c’est un règlement de comptes politique. C’est ce qui est arrivé avec Omar Sarr qu’il faut redouter tout en condamnant les propos et la démarche parce que, quand même, la politique suppose un certain nombre de limites, de responsabilités, de la tenue et de la retenue. Personnellement, je pense qu’il faut qu’il y ait une Constitution qui régisse cela. Il y a des problèmes sur lesquels, je ne suis pas d’accord.
Par contre, je suis d’accord sur la consécration de l’élection des députés pour les étrangers à eux dédiés. Je souhaite, cependant, qu’on l’encadre parce que ceux qui sont aux Etats-Unis n’ont pas les mêmes problèmes que ceux qui sont en Europe, en Asie ou en Afrique. Je pense que plus qu’une 15ème région, on devrait s’organiser pour que les Sénégalais qui sont partout dans le monde puissent être représentés par des députés.
Sur les candidatures indépendantes, là aussi, en même temps qu’on parle de la modernisation des partis politiques, je veux une modernisation et un financement des partis dans le cadre de la moralisation de la vie politique et de l’assainissement des mœurs politiques. Je veux aussi qu’il y ait un consensus. Je suis pour qu’on fasse en sorte que nous n’ayons pas une multiplication des candidatures indépendantes parce que si vous avez 200 candidats indépendants dans une commune contre 4 partis ou coalitions de partis, cela peut poser problème.
Il faudrait qu’on fasse attention avec les candidatures indépendantes parce qu’elles peuvent être ethniques, «tarikhale», religieuses, etc. Une constitution ne s’élabore pas à la faveur des modes. Les candidatures indépendantes jusqu’ici, n’ont pas révélé ce que cela porte comme germe et facteur dangereux. Vous avez entendu le pouvoir de l’argent. On nous dit qu’en 2012, des hommes et des femmes étaient allés voir une personnalité publique pour lui demander d’être le candidat à la transition.
Si vous parlez de Lamine Diack, il est un Socialiste. N’est-ce pas ?
Non ! Il l’a été. Je veux être franc. C’est un père, un ami pour moi. Je suis totalement solidaire de lui. En vérité, je dois dire qu’il a cessé d’être militant et responsable du Ps depuis que sa maison a été brûlée et cela date de très longtemps. Les gens avaient même pensé qu’il était parmi les membres du Conseil des sages. Il avait arrêté de faire la politique, parce que la façon de faire la politique au Sénégal le dégoûtait.
Maintenant, il a gardé des amitiés, des relations avec les membres du Ps et d’autres partis politiques. C’est constant et c’est vrai. C’est quelqu’un que je continue toujours de regarder d’en haut. Je ne changerai pas parce que simplement il y a ces péripéties. Ce qui s’est passé avec quelqu’un comme ça, peut demain se passer avec quelqu’un qui a été financé par des intégristes, des djihadistes, des lobbies dont les valeurs et les références n’ont rien à voir avec notre histoire et notre Nation.
Aujourd’hui, dans le paysage politique et médiatique, il faut avoir le courage de le dire : nous avons des radios, des télévisions et des groupes de presse qui s’identifient à des tarikha. Et si nous ne faisons pas attention, demain, l’inculture, la légèreté ou même l’irresponsabilité peuvent amener des hommes ou des femmes, qui animent ces groupes de presse, à faire dans des choses qui vont remettre en cause la cohésion de notre pays.
C’est pourquoi, dans ce contexte où le Sénégal s’engage dans une lutte contre le terrorisme comme cela se manifeste ailleurs, il faut faire très attention aux phénomènes de mode. Vous avez vu avec l’histoire des sacs et des accoutrements, comme c’est charrié aujourd’hui. C’est du pain béni pour ceux qui peuvent avoir des velléités de combats religieux dans ce pays. On commence par les sacs, les «pinws» (pantalons serrés), la couleur des habits qu’on porte.
Demain, on va s’adresser aux jeunes filles en leur disant que vous n’avez plus le droit de porter certains habits. J’invite la classe politique, les leaders religieux à faire très attention parce qu’il y a des gens mal intentionnés, encagoulés qui ont d’autres visées. Ils peuvent essayer de faire fortune à travers ces occasions. C’est extrêmement important que le Président persévère dans la concertation.
Nous devons lui reconnaître ce qui lui revient de droit, ce qui revient à l’Assemblée nationale, mais aussi au Conseil constitutionnel. A la lumière de ce que nous avons appris, consulter n’est pas une mauvaise chose, se concerter n’est pas dangereux. Ce n’est pas aussi signe de faiblesse.
Au contraire, c’est même signe d’intelligence parce que la démocratie n’est pas faite pour les médiocres. Quand on est bon et qu’on sait utiliser les mécanismes de la démocratie, on s’améliore. En tout cas, personnellement, je pense qu’il faut consulter les forces vives. Il faut discuter avec toutes les forces vives pour savoir quelles sont les attentes et même jusqu’au jour du référendum. Même une Constitution est faite pour être discutée.
C’est ça ma position, indépendamment de la position du Parti socialiste qui sera portée à l’attention du Président parce que je sais que, non seulement il en rend compte à Ousmane Tanor Dieng, il envisage de recevoir Benno ak Tanor et même le Parti socialiste. C’est un problème de calendrier qui se pose mais c’était envisagé. Il n’a pas pu le faire mais j’espère que cela arrivera.
Que vaut la signature sans réserve de la Charte de bonne gouvernance issue des Assises nationales par le candidat Macky Sall ?
Attendez, ça c’est la charte. Elle est un cadre global. Il a paraphé la charte. Autrement dit, c’est un cadre macro. Dans ce cas, vous prenez ce qui est possible. En politique, il faut savoir avancer étape par étape. Quand vous confondez vitesse et précipitation, vous vous cassez la cheville parce que vous risquez de méconnaître les réalités physiques du terrain. La vie politique est une course de fond qui est différente de la course de vitesse. Il faut savoir démarrer la course et la terminer sans grand dommage.
Dans sa dernière sortie sur Rfm, Tanor Dieng a évoqué votre nom en indiquant les éventuels candidats à la candidature du Ps. Comment appréciez-vous cela ?
Le Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, a indiqué qu’il y a des gens qui veulent que je sois candidat. Je considère qu’une telle information exprimée par la première personnalité de notre parti pourrait être importante. C’est vrai que l’ambition est le moteur de la vie même de l’histoire. Lorsqu’on entre en politique, on y entre avec des idées, des valeurs, un projet ou une ambition pour son pays.
Personnellement, je voudrais remercier Ousmane Tanor Dieng pour le simple fait qu’en parlant de candidature, il ait parlé de ma modeste personne. Je considère que le maire de Kaffrine n’est pas seulement à l’honneur ; c’est toute ma commune, toute ma région, toute ma génération qui sont à l’honneur. J’ai bien entendu ce qu’il a dit et ceux qui le disent et le souhaitent.
D’abord, ceux qui sont de Kaffrine, ceux qui ont fait avec moi les lycées, les universités et même tous ceux que je rencontre dans la vie de tous les jours qui m’encouragent et m’exhortent à me mettre dans la posture de quelqu’un qui, demain, peut diriger le Parti socialiste ou le Sénégal.
Mais, je n’en fais pas une fixation. J’ai cela comme perspective, comme ambition mais pas comme règle de conduite. Ce que je veux dire, c’est que je reste humble, lucide. Je garde les pieds sur terre et je continue à penser que celui qui est le mieux placé dans toute la classe politique, le plus à même d’incarner l’unité du parti, sa cohésion, sa mise en orbite pour les batailles futures, c’est Ousmane Tanor Dieng.
Le protocole d’accord sera bientôt finalisé. C’est l’assurance donnée par le ministère de la Gouvernance locale, répondant ainsi à l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales qui, entre autres revendications, souhaitent l’application du protocole d’accord signé avec l’Etat.
Suite la grève de 72 h décrétée par l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales, le ministère de tutelle a réagi. En effet, dans un communiqué qui nous est parvenu, le ministère de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire reconnaît que des « difficultés » ont été certes enregistrées dans le fonctionnement de certaines collectivités locales. Mais l’Etat, sensible à la situation des travailleurs, a pris des « mesures idoines » afin d’apporter des solutions à cette crise.
Revenant sur le protocole d’accord mis sur la table par l’Intersyndicale, le ministère précise qu’il a déjà reçu l’approbation de certains ministères et qu’il sera finalisé après « la validation de l’étude relative à l’incidence financière de la mise en place de la fonction publique locale ».
Rappelant les difficultés « inhérentes » au phasage de l’Acte 3, notamment les difficultés de paiement de salaires notées dans la première phase, le ministère signale que des « dotations exceptionnelles » ont été mises en place par l’Etat pour aider les collectivités locales en difficulté à prendre en charge les salaires des travailleurs.
C’est pourquoi, en 2014, 417 millions de FCfa ont été débloqués par l’Etat pour régler les arriérés de paiement de salaires du personnel des anciennes régions de Dakar, Diourbel et Kolda.
Pour les 42 départements ainsi que les villes et les communes de la région de Dakar, la somme de 1 milliard de FCfa leur a été répartie. En outre, une dotation complémentaire de 2,5 milliards de FCfa a été dégagée, l’année dernière, pour le règlement des arriérés de salaires et certaines autres charges de fonctionnement.
Ces différentes mesures ont été prises, selon le ministère en conformité avec les directives du président de la République qui a invité le gouvernement à « tout faire pour le maintien des emplois et la sécurisation des salaires des agents des collectivités locales ».
Seulement, le ministère estime que les difficultés notées dans le paiement des salaires pouvaient être « sensiblement atténuées » si, à coté de la prise en charge des salaires des agents permanents, des sommes importantes n’étaient pas affectées par certaines collectivités locales aux émoluments d’agents temporaires ou à des dépenses facultatives.
Enfin, pour ce qui concerne les problèmes liés aux cotisations à l’Ipres, au paiement des indemnités de départ à la retraite et à la prise en charge médicale des travailleurs, le ministère en charge de la Gouvernance locale estime qu’il appartient collectivités locales de s’acquitter desdites obligations.