SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
4 mai 2025
Sports
KEITA, LE BALDÉ POMPIER
Revenu cet été sur la pointe des pieds de son prêt à l'Inter, le sénégalais semble enfin trouver sa juste place à l'ASM, dans l'intimité du vestiaire comme sur le terrain. Ni crack, ni arnaque : et si Keita Baldé était avant tout un bon soldat ?
So Foot |
CHRIS DIAMANTAIRE |
Publication 15/01/2020
Ça n'est parfois qu'une affaire de mauvais pied. Celui sur lequel la relation entre Keita Baldé et le club du Rocher est parti il y a deux ans et demi. Celui aussi qui aurait peut-être fait de lui un héros dimanche au Parc des Princes si, au bout d'un contre qui n'aurait su être plus parfait dans sa verticalité, l'attaquant monégasque n'avait pas trouvé Keylor Navas pour lui boucher l'horizon. Entre l'ancien Laziale et l'ASM, il y a donc d'abord eu ce détournement de destin, ce mariage de promesses qu'on ne sait tenir. Un joueur fantasmé que l'on attire pour se consoler d'un envol précipité (Mbappé), un tremplin espéré vers un top club : c'était là le contrat bancal d'un transfert bankable qui devait purger les frustrations des uns et des autres. La fameuse relation « pansement » qui finit par décevoir tout le monde.
Nouveau Nabil
De sa première saison sur le Rocher demeure cette sensation étrange d'un joueur qui n'aura pas failli dans les moments clés sans pour autant dégager une réelle empreinte visuelle, manquant là l'occasion de s'ouvrir le chemin des cœurs. À défaut, il avait su remplir correctement sa feuille de stats (8 buts et 11 passes décisives en 33 matchs), écartant la tentation de le qualifier de véritable échec. Un entre-deux également brouillé par son rôle sur le terrain : baladé de gauche à droite, c'est finalement peut-être lors de ses rares apparitions dans l'axe qu'il avait dégagé la plus forte impression. En déficit d'explosivité sur les premiers mètres et décevant dans l'élimination sur les ailes, il avait fait montre de toutes ses qualités dos au but en tant qu'avant-centre, grâce à son jeu en appui aussi physique que subtil. Un prêt tiède à l'Inter plus tard, est-il devenu un autre joueur ? Pas vraiment.
Moins virevoltant que Gelson Martins, moins élégant que Golovin, moins intelligent – dans le jeu – que Ben Yedder, il n'est aujourd'hui qu'un rouage du néo-collectif monégasque, assez éloigné du crack espéré il y a quelques années. Mais c'est bien là la différence avec sa première saison en rouge et blanc : il est passé de cette individualité déconnectée aux coups d'éclat ponctuels à ce lien précieux pour l'équipe. Dimanche, au Parc des Princes, faisant de son profil hybride une force, on l'a ainsi vu combiner aussi bien avec Ballo-Touré – en net progrès – qu'avec Golovin ou Ben Yedder, défendre avec la même ardeur en second attaquant comme en milieu gauche et afficher son enthousiasme communicatif en interview d'après-match. Une évolution – toutes proportions gardées tant les attentes et les montants n'étaient pas les mêmes – qui rappelle celle de Nabil Dirar à une époque pas si lointaine, passé du statut de soliste caractériel à celui de soldat de caractère.
Compatible
Cela résulte-t-il d'une évolution du joueur et de l'homme ou plutôt d'un changement de perception extérieure ? Sans doute un peu des deux. Il est en tout cas difficile d'imputer la douce métamorphose à la simple arrivée de Robert Moreno, tant le visage fédérateur affiché par l'enfant de la Masia se fait ressentir au sein du groupe depuis le début de saison, quand bien même il jouait peu. Mais la venue de l'entraîneur espagnol hypertrophie forcément la motivation de l'international sénégalais : « Quand il arrive une chose nouvelle dans la vie, pas seulement dans le foot, je pense que ça crée beaucoup d'enthousiasme et de force. (...) On a bien compris ses idées. Ce style est facile pour moi, car j'ai fait ma formation à Barcelone. C'est toujours la même façon de jouer. On touche beaucoup le ballon et on doit être patients pour chercher les espaces. »
Contre le Paris Saint-Germain, ce mercredi soir au stade Louis-II, les espaces à trouver et à combler devraient malgré tout être plus nombreux que les ballons touchés. Il faudra encore une fois courir et se battre pour espérer vaincre plus fort que soi. Et s'il faut aussi briller pour cela, peut-être le fantassin saura-t-il devenir un instant le fantastique qu'il aurait dû être.
«LE PLUS DUR RESTE A VENIR»
Vainqueur samedi de l'AS Douanes (1-0), Teungueth FC a consolidé son fauteuil de leader du championnat (1er, 13 pts). Mais pour le coach Youssouph Dabo, il est encore tôt pour faire des calculs.
Teungueth FC a profité de la 5ème journée de la Ligue 1 sénégalaise pour s'emparer seul de la première place du classement. Vainqueur de l'AS Doaunes (1-0), le club rufisquois compte désormais (13 pts), juste devant Dakar SacréCoeur (2ème, 10 pts+4) et l’AS Douanes (3ème, 10 pts+4).
En cinq matchs disputés, Teungueth n'a connu le moindre revers (4 victoires, 1 nul, 7 buts marqués, aucun encaissé). Des statistiques qui commencent déjà à placer le club du président Babacar Ndiaye comme un sérieux candidat pour le titre. Un costume que l'entraîneur de l'équipe ne veut pas pour le moment endosser. «Nous ne somme qu'au début du championnat. Il faut continuer à travailler. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Maintenant, le plus dur reste à venir. Plus nous avancerons dans le temps, plus les matchs deviendront plus difficiles », a fait savoir Youssouph Dabo, en marge de cette 5ème journée.
Jusque-là imperturbable, Teungueth n'a laissé de points que contre l'US Gorée (0-0). Une belle dynamique que le technicien souhaite garder. « Il faudra se préparer davantage, ne pas se relâcher. Tout le monde doit garder sa concentration au maximum possible. Pour le championnat, il nous reste encore 21 matchs. Et je pense que c'est énorme comme calendrier », estime celui qui est également sélectionneur des U20 du Sénégal.
Après cinq journées, Youssouph Dabo a pu mesurer des avancées dans certains domaines. « Nous devons tout faire pour être au niveau de ce qui se fait de mieux ailleurs, même si nous n'avons pas les mêmes moyens financiers. En ce qui concerne les moyens humains, nous avons ce qu'il faut. L'expertise locale est très bonne. Nous devons continuer le travail pour améliorer notre football, d'une manière globale. Si les stades de qualité et le public dans les gradins font défaut, le coach de Teungueth FC souligne tout de même des points positifs, notamment dans le jeu. « Par rapport aux équipes que nous avons eu à jouer, je pense qu'il y a un bon niveau. Il y a une nette amélioration du niveau technique. Même si ce n'est pas constant, nous voyons du jeu.
Personnellement, j'ai constaté une amélioration, tant sur le plan technique que tactique. Cela veut dire tout simplement que tout le monde travaille bien. Nous devons continuer ainsi car nous sommes les acteurs principaux de ce football. Si nous voulons avoir un football attractif, il nous faudra travailler davantage », a-t-il ajouté.
LA CAN 2021 SE JOUERA FINALEMENT EN JANVIER
Les autorités camerounaises et la Confédération africaine de football (CAF) se sont mis d’accord sur un éventuel changement de dates, ce 15 janvier 2020 à Yaoundé, officiellement en raison de la saison des pluies dans cette région du continent
La prochaine phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021) devrait finalement lieu au Cameroun du 9 janvier au 6 février plutôt qu’en juin/juillet. Les autorités camerounaises et la Confédération africaine de football (CAF) se sont mis d’accord sur un éventuel changement de dates, ce 15 janvier 2020 à Yaoundé, officiellement en raison de la saison des pluies dans cette région du continent.
Retour à la case départ. Sauf grande surprise, la CANdevrait se disputer à nouveau lors de sa période de prédilection, en janvier/février, dès 2021, après une Coupe d’Afrique des nations organisée pour la première fois en juin/juillet, en 2019 en Égypte, vont annoncer la Confédération africaine de football (CAF) et les autorités camerounaises, ce 15 janvier 2020. Vraisemblablement du 9 janvier au 6 février.
Ce changement doit encore être évoqué lors de la prochaine réunion du Comité exécutif de la CAF, qui devrait avoir lieu en marge de la Coupe d’Afrique de futsal (28 janvier au 7 février à Laayoune).
Les conditions climatiques mises en avant
Officiellement, ce choix est dicté par les conditions météorologiques « en été » au Cameroun. Cette décision pourrait d'ailleurs également être reconduite pour les CAN 2023 (Côte d’Ivoire) et CAN 2025 (Guinée), dans la mesure où c’est également la saison des pluies dans une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, à cette période de l’année. Mais il n’a absolument pas été question des deux phases finales suivantes, à Yaoundé.
En introduction d’une réunion CAF-Cameroun, ce mercredi, le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) a sous-entendu que la période était peu propice pour jouer au football. « Sur toute l’étendue du territoire, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, […] la période de juin à septembre – je parle sous le contrôle du directeur de la météorologie […] – correspond à la grande saison des pluies, a souligné le Professeur Narcisse Mouelle Kombi. À Douala, par exemple, durant cette période, il pleut quotidiennement ».
Une demi-surprise
Ce probable retour en arrière est une demi-surprise. Quelques semaines plus tôt, le président de la CAF, Ahmad, avait mis en avant un problème de météo. « En Afrique, l’été au nord du continent n’a rien à voir avec l’été au sud, a notamment rappelé le Malgache, lors d’une interview accordée à RFI. Il faudrait que quelqu’un vérifie ma déclaration au symposium de Rabat au moment où nous avions annoncé une CAN à 24 équipes en juillet. J’ai toujours dit que nous devions être flexibles par rapport à la météo ».
Le patron du foot africain s’est en tout cas montré satisfait des préparatifs pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2020, du 4 au 25 avril), un tournoi réservé aux joueurs locaux, ainsi que pour la CAN 2021. « Je suis convaincu du fait que le peuple camerounais vivra cette Coupe d’Afrique dans une ferveur populaire exceptionnelle parce que la passion du football qui existe dans ce pays est unique, incomparable, inimitable, a-t-il débuté. Concernant les différents chantiers de la CAN 2021, je peux vous dire que la tendance est à l’optimisme. […] Je termine en continuant à vous encourager vivement sur cette voie positive de la bonne préparation, en vous assurant du soutien continuel de la Confédération africaine de football ».
Des changements incessants
Cette décision constitue en tout cas un nouvel épisode de l’incroyable roman-feuilleton de la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun. En septembre 2014, la CAF, alors présidée par le Camerounais Issa Hayatou, avait attribué l’organisation de la CAN 2019 au pays de Samuel Eto’o. Il était alors question d’une compétition à 16 équipes en janvier/février. Mais en juillet 2017, la nouvelle direction de la CAF avait décidé que la CAN se disputerait désormais avec 24 sélections en juin/juillet.
Les Camerounais avaient accepté ce changement majeur dans le cahier des charges. Mais, trop en retard dans les préparatifs, ils s’étaient vu retirer l’organisation de la CAN 2019 et attribuer celle de la CAN 2021 à la place. Un tournoi qui devait donc initialement se dérouler en juin/juillet… Une période à laquelle, il y aura en outre la toute nouvelle Coupe du monde des clubs imaginée par la Fédération internationale de football (FIFA).
L’AFRIQUE RETIENT SON SOUFFLE !
Les dates de la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 seront connues ce mercredi 15 janvier, à l’issue d’une réunion entre une délégation de la CAF conduite par son Président, Ahmad et les autorités camerounaises.
Les dates de la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 seront connues ce mercredi 15 janvier, à l’issue d’une réunion entre une délégation de la CAF conduite par son Président, Ahmad et les autorités camerounaises. Mais après, la décision de Fifa d’organiser sous une nouvelle formule la Coupe du monde des clubs du 17 juin au 4 juillet, au lieu du mois de décembre, il y a de fortes chances que la CAF revienne à la case de départ (janvier-février). Pour sauver la face, les conditions météorologiques sont déjà mises en avant.
La Coupe d’Afrique des nations (CAN) est la seule compétition d’une instance faîtière dans le monde dont les dates ne sont toujours pas connues. Après les cafouillages tous azimuts, sur la période, la périodicité, avec des termes que ne sont compréhensibles que le président de la CAF, le Malgache, Ahmad, notamment les «glissements 2021-2023-2025», la météo, les confusions entre l’été et l’hiver et enfin, la dernière trouvaille qu’est la «flexibilité», le CAF devrait enfin livrer les dates de la tenue de sa compétition la plus lucrative et la plus populaire.
Ou du moins, si on en croit encore au patron du football africain dont la délégation est arrivée à Yaoundé lundi dernier. Elle y restera jusqu’à demain jeudi 16 janvier au matin, au lendemain d’une réunion avec les autorités camerounaises, à l’issue de laquelle les dates de la phase finale seront dévoilées.
Vers un retour à la case de départ
Face à la pression des clubs employeurs, la nouvelle équipe dirigeante du football africain avait pris une décision historique (moins réfléchie) de faire jouer la CAN aux mois de juin et juillet (et non en été, précision importante) à l’issue d’un symposium de la CAF les 18 et 19 juillet 2017 au palais des Congrès de Skhirat, banlieue de Rabat (Maroc). Avec un passage immédiat de 16 à 24 équipes dès la CAN 2019 déjà octroyée au Cameroun selon un cahier de charges clair, net et limpide. La suite est connue. Finalement c’est l’Egypte qui sera le pays hôte de cette nouvelle CAN à 24.
Ahmad et son équipe qui ont fait preuve de cécité sur les conditions climatiques dans certains pays africains en juin et juillet, - une raison qui avait d’ailleurs fait qu’Issa Hayatou a toujours freiné des quatre fers sur le changement de la période -, croient tenir le bon bout. Mais c’était sans compter avec le caractère mercantiliste qui entoure le football moderne. Ou encore cette guerre larvée entre la Fifa et l’Uefa.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que la lucrative ligue des champions mais aussi la nouvelle ligue des nations initiée par l’UEFA n’est pas du goût de la Fifa qui veut selon certaines indiscrétions, contrarier la puissance financière de l’instance du football continental européen. L’argent est le nerf de la guerre. Surtout dans le football.
Et si certains peuvent penser que Gianni Infantino n’est pas un grand technicien du football, il reste selon Vincent Chaudel (Vice-président de Sport et Citoyenneté) «un bon joueur d’échecs».
Voilà pourquoi, la FIFA a entériné, le 24 octobre de l’an dernier, une nouvelle formule de la Coupe du monde des clubs, qui se déroulera désormais du 17 juin au 4 juillet, au lieu du mois de décembre.
Un coup de Jarnac qui chamboule totalement et complètement les prévisions de Ahmad et de son équipe. Déjà sous tutelle, de la FIFA, avec la désignation de Fatma Samoura comme déléguée générale pour l’Afrique, il ne reste plus à la CAF d’Ahmad que de tourner casaque en revenant à la case de départ, qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
LE PROCÈS DE LAMINE DIACK RENVOYÉ POUR PROBLÈMES DE PROCÉDURE
Cette décision s'explique notamment par le fait que le Sénégal a fait parvenir très récemment des actes d'enquête, qui avaient été demandés par les juges d'instruction en 2016, et auxquels Dakar n'avait jusque-là jamais répondu
Le procès de Lamine Diack, l'ancien président de la Fédération internationale, s'est ouvert lundi par une demande immédiate de renvoi, présentée par le parquet national financier. Celle-ci a été acceptée.
Le Sénégalais Lamine Diack, l'ancien président de la Fédération internationale (IAAF), et son entourage, soupçonnés d'être au coeur d'un système de corruption pour couvrir des cas de dopage d'athlètes russes, étaient jugés par la 32e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris depuis ce lundi.
Mais leur procès a débuté par un premier rebondissement. Le parquet national financier a en effet demandé un renvoi immédiat, en raison de problèmes de procédure. La demande a été acceptée, et le procès renvoyé au moins jusqu'au mois de juin.
Cette décision s'explique notamment par le fait que le Sénégal a fait parvenir très récemment des actes d'enquête, qui avaient été demandés par les juges d'instruction en 2016, et auxquels Dakar n'avait jusque-là jamais répondu.
Une audition de Papa Massata Diack
Parmi ces éléments, figure une audition de Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, l'ancien puissant conseiller marketing de l'IAAF, réfugié au Sénégal depuis le début des investigations, et qui n'a jamais répondu à la justice française. Lui aussi devait être jugé à partir de lundi en son absence.
« Ces pièces, nous les avons reçues physiquement ce matin [...] Nous n'avons pas pu les étudier », ni les communiquer aux autres parties, a constaté Arnaud de Laguiche, l'un des procureurs financiers, en montrant aux juges une lourde pile de dossiers. « Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n'existaient pas », a-t-il ajouté.
Eric Russo, l'autre procureur financier présent à l'audience, a soulevé un second problème procédural, dans le mandat d'arrêt international qui avait été décerné par la justice française contre Papa Massata Diack.
Diack risque dix ans de prison
À 86 ans, Lamine Diack, qui a régné sur l'IAAF de 1999 à 2015, doit répondre des délits de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Il risque jusqu'à dix ans de prison et une lourde amende. Arrivé au bras d'un proche lundi en milieu de journée, il n'a pas fait de déclaration aux journalistes, en rentrant dans la salle d'audience.
Rose-Marie Hunault, la présidente de la 32e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, a émis l'hypothèse que le procès se déroule désormais du 3 au 22 juin prochain.
C’EST LE MOMENT DE VÉRITÉ
Ce lundi s’ouvre à Paris le procès de corruption présumée à l’IAAF dans lequel est impliqué Lamine Diack et son fils, Pape Massata. Ce dernier qui sera jugé par défaut a brisé le silence.
Ce lundi s’ouvre à Paris le procès de corruption présumée à l’IAAF dans lequel est impliqué Lamine Diack et son fils, Pape Massata. Ce dernier qui sera jugé par défaut a brisé le silence.
Pape Massata Diack s’est prononcé sur les ondes de Iradio (90.3). « Je suis serein et je pense que le droit sera dit. On sera défendu par nos avocats. Je suis sous contrôle judiciaire depuis 2016. Je suis citoyen sénégalais et j’ai toujours contesté la compétence des juridictions françaises dans cette affaire », a expliqué Pape Massata Diack.
Celui-ci est resté quatre ans son voir son père Lamine Diack qui, dans le cadre de cette affaire, est assigné à résidence, à Paris. Aujourd’hui, il a nostalgie de son père.
« On aurait bien voulu qu’il soit au Sénégal en train de bien vivre sa retraite et que l’enquête se fasse dans la sérénité. C’est tout ce qui a manqué dans cette affaire. Cette enquête a fonctionné sous le principe de la présomption de culpabilité, tout en violant les droits de la défense. C’est une enquête à ciel ouvert. On a subi cela durant quatre ans. Donc, c’est le moment de la vérité. Il faudra apporter les preuves de toutes les allégations faites par des articles de presse un peu partout dans le monde. C’est un moment de la vérité », a soutenu Pape Massata Diack.
A la question de savoir si le fait qu’il soit resté au Sénégal ne réduit pas ses chances de gagner ce procès, il rétorque : « en droit pénal, les débats sont contradictoires. C’est une nouvelle instruction. Le procès va se dérouler devant des avocats aguerris qui vont demander aux accusateurs de cette cabale anglo-saxonne et française de sortir leurs preuves. Mon absence n’aura pas d’inconvénients sur ce procès », a rassuré Diack qui a profité de l’occasion pour remercier tous ceux qui les soutiennent dans cette épreuve.
«CE QUE J’AI RESSENTI QUAND SADIO MANE A REÇU LE BALLON D’OR»
Aliou Cissé est comblé par la distinction de Sadio Mané comme meilleur joueur africain de 2019.
Aliou Cissé est comblé par la distinction de Sadio Mané comme meilleur joueur africain de 2019. Présent samedi dernier à Pire dans le cadre d’une finale de l’Odcav, le sélectionneur des «lions» a exprimé toute sa fierté de voir le natif de Bambaly sur le toit de l’Afrique.
Venu le weekend dernier à Pire assister à la finale de football de la zone de l’Organisme départemental de coordination des activités de vacances (Odcav) dont Mamadou Ndoye Bane, Président du mouvement Walu Pire était le parrain, Aliou Cissé s’est prononcé sur le ballon d’Or que vient de décrocher Sadio Mané. Sur les sentiments éprouvés à cette occasion, Aliou Cissé affiche sa fierté. «Au-delà de cette situation plus qu’heureuse, je suis comblé pour avoir joué avec des talents consacrés ballon d’or comme El Hadji Diouf en équipe nationale et Ronaldinhio au Paris Saint-Germain. Aujourd’hui, je suis l’entraîneur d’un ballon d’or.
C’est le moment de rendre encore grâce à Dieu tout en demandant à Sadio Mané de viser encore plus haut. En effet, il a le devoir de continuer à briller avec son club de Liverpool et l’équipe du Sénégal. Evidemment, il s’agit d’un chemin long et difficile. Mais l’essentiel est qu’il sache qu’il ne doit pas s’arrêter à ce seul ballon d’or. Partout où il joue dans le monde, tous les regards se tournent vers lui, pour attendre ses performances. C’est une lourde charge qu’il doit prendre en considération. Cette distinction est aussi une fierté nationale. Si Sadio Mané est choisi comme le numéro un en Afrique, ce geste va également à l’endroit de toute une nation», a indiqué Aliou Cissé.
De l’avis de Aliou Cissé, l’équipe nationale du Sénégal a aujourd’hui un groupe qui recèle d’énormes potentialités, sans compter le réservoir de joueurs en attente. Il estime que chacun de ces joueurs peut valablement porter l’ambition d’emprunter le chemin tracé par El Hadji Diouf, entretenu par Sadio Mané. Mais pour lui, cela demande de la détermination, un travail sans relâche, mais aussi beaucoup de sacrifices comme du reste Sadio Mané l’a montré à travers son professionnalisme, son sérieux, ses performances. Selon le sélectionneur national, tout joueur voulant accéder à certaines performances dans le football moderne, doit verser à fond et avec sérieux, dans les entraînements invisibles, c’est-à-dire ceux qui sont menés seuls, en dehors du cadre formel des séances conduites par le staff technique. «C’est une façon de prendre ses propres responsabilités, de travailler davantage pour accroître ses performances». Et il estime que c’est que Sadio Mané est en train de montrer. A ses yeux, cela doit servir d’exemple à tous les footballeurs sénégalais et même de l’Afrique.
LA CAN 2021 ET LE MONDIAL 2022
Aliou Cissé renseigne que les échéances de 2021 sont bien prises en compte dans le contrat le liant à la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) comme du reste la coupe du monde. Rappelant que les éliminatoires vont commencer à partir du mois de mars, il estime que tout sera mis en œuvre pour atteindre les objectifs de qualification à la CAN 2021 et à la Coupe du monde 2022.
Le sélectionneur national des Lions du Sénégal était l’invité de son ami Mamadou Ndoye Bane à Pire, pour la deuxième finale consécutive. Président du mouvement Wallu Pire, Ndoye Bane considère Aliou Cissé comme une référence pour la jeunesse. C’est pourquoi, il lui a personnellement dédié cet évènement qu’il a honoré par sa présence.
Selon l’animateur à la Rfm, Aliou Cissé est le meilleur entraîneur du Sénégal puisqu’il a hissé le football national à un niveau jamais atteint. Makhète Djité, président de l’Odcav de Tivaouane, a déploré le manque d’infrastructures sportives dans le département.
A cet effet, il interpellé le président de la République, le ministre des Sports et toutes les autorités locales. Selon lui, Tivaouane mérite même un stade de niveau international, pouvant accueillir des matchs de l’équipe nationale. «Un bon stade impacte forcément sur la qualité du jeu. Et si Tivaouane n’a aujourd’hui aucun représentant en ligue professionnelle, c’est à cause de ce manque criant d’infrastructures», argue Makhète Djité.
LE TEUNGUETH FC CONFORTE SON FAUTEUIL
Teungueth Fc a conforté sa place de leader de la Ligue 1 en sortant vainqueur du duel qui l’a opposé ce samedi 11 janvier, à l’As Douanes, son dauphin et non moins co-leader (10 points).
Teungueth Fc a conforté sa place de leader de la Ligue 1 en sortant vainqueur du duel qui l’a opposé ce samedi 11 janvier, à l’As Douanes, son dauphin et non moins co-leader (10 points). A l’issue de cette 5ème journée, les Rufisquois (13 points) sont désormais talonnés par l’équipe de Dakar Sacré-Cœur qui a remporté hier, dimanche 12 janvier, le choc des Académiciens contre Diambars (0-1). Au bas du tableau, c’est encore l’US Gorée qui ferme la marche du classement après une nouvelle défaite concédée devant le Jaraaf.
En s’imposant (1-0) face à l’AS Douanes, ce samedi, dans le duel des leaders, Teungueth FC a conforté sa place de leader à l’issue de la cinquième journée disputée ce week-end. Avec 13 points, les Rufisquois préservent ainsi leur invincibilité et relèguent à trois longueurs leur suivant immédiat. Cette place de dauphin est désormais occupée par Dakar Sacré-Cœur (2e ; 10 points) qui a remporté en déplacement (1-2) le duel des Académiciens qui l’a opposé à Diambars (5e ; 7 points). Les Académiciens dakarois sont talonnées par les Gabelous qui restent cependant sur le podium avec le même nombre de points (3e ; 10 points).
L’As Pikine qui était en bonne posture pour se hisser sur le podium a dû, elle, se contenter hier, dimanche à Alassane Djigo, du point du nul (1-1) face à Génération Foot (7e, 7 points). Un résultat qui place les promus Pikinois, jusque là, invaincus, à la 4e place (9 points).
Après une entame en petit trop, le Jaraaf a, de son côté, réussi, à faire un pas décisif pour retrouver le peloton de tête qui le fuit depuis l’entame du champion. Les «Vert et Blanc» sont revenus de leur déplacement à Mbao avec une courte victoire devant l’Us Gorée qu’il a battu sur la plus petite des marques (1-0).
Mais, ce succès est tout aussi précieux car, il permet au Jaraaf de gagner 5 places en quittant la 10e place pour la 6e place (7 points) à égalité avec Diambars (5e ; 7 points) et Mbour Petite Coté. Les Pélicans mbourois auront aussi réussi l’une des meilleures opérations de la cinquième journée en allant arracher une courte victoire (0-1) sur la pelouse des Ziguinchorois du Casa Sport (11e, 6 points).
Avec ce précieux succès, ils doublent du coup leur adversaire pour occuper la 8ème place du classement (6 points). En déplacement chez les promus de CNEPS de Thiès ( 13e , 3 points), l’équipe de Niary Tally (9e, 6 points) a été contrainte au match nul (1-1).
Au bas du tableau, le Stade de Mbour, a, pour sa part décrocher à domicile sa première victoire en dominant (1-1) le Ndiambour de Louga (10e, 6 points). Quant au «Insulaires», ils restent encore confinés à la place de lanterne rouge du championnat avec un petit point (14e ; 1 point).
Résultats 5ème journée
Samedi 10 janvier
Stade Caroline Faye :
16h30 : Stade de Mbour–Ndiambour : (2-0)
Stade de Mbao :
16h30 : Us Gorée–Jaraaf : (1-0)
Stade Amadou Barry:
16h30 DSC–Diambars: (2-1)
Au stade Lat Dior
18h: CNEPS–NGB : (1-1)
Au stade Ibrahima Boye de Ndiarème :
à 17h : AS Douanes–Teungueth FC : (0-1)
Dimanche 12 janvier à 16h30
Stade Aline Sitoé Diatta
Casa Sports – Mbour PC : (0-2)
Au stade Alassane Djigo
A 17h : AS Pikine – Génération Foot (1-1)
PROCÈS LAMINE DIACK, UN DOSSIER MONSTRE
Près de 4 ans d’enquête, des dizaines de kilos de documents, des heures d’auditions, 3 mandats d’arrêt, 3 contrôles judiciaires et, une première, plus de 2 millions d’euros soutirés à des athlètes russes pour effacer leurs contrôles anti-dopage positifs
Près de 4 ans d’enquête, des dizaines de kilos de documents, des heures d’auditions, 3 mandats d’arrêt, 3 contrôles judiciaires (interdiction de sortie du territoire), des dizaines de millions d’euros de détournés des caisses de l’IAAF, des sponsors de l’athlétisme et, une première, plus de 2 millions d’euros soutirés à des athlètes russes pour effacer leurs contrôles anti-dopage positifs. C’est ce monstre judiciaire que l’on va ausculter à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. C’est par cet exploit que le célèbre juge Renaud Van Ruymbeke tire sa révérence à la justice française et part en retraite. Repères.
Le péché de gourmandise. C’est souvent ce qui perd les organisations criminelles les mieux organisées. C’est une fois de plus la question qu’a dû se poser le juge Van Ruymbeke en signant son ordonnance de renvoi, lui le spécialiste des affaires financières. Papa Massata Diack et son ami Me Habib Cissé avaient-ils vraiment besoin de demander, via leur fédération, à sept top athlètes russes, entre 2011 et 2014, de verser en tout 2,9 millions d’euros pour une « FP » (Full Protection), une assurance que leur contrôle anti-dopage positif ne serait pas révélé, qu’ils pourraient continuer à gagner des médailles tout en se dopant ?
L'affaire Diack, un procès tentaculaire
Sans doute non, car la Russie avait été bien généreuse avec l’IAAF (la fédération internationale d’athlétisme), avec la famille Diack, celle du président, avec ses proches et même avec certains responsables de la fédération à l’époque. Mais c’est cette avidité qui a provoqué un événement improbable le 24 février 2014. Andrei Baranov, un agent sportif, révèle au directeur des courses de l’IAAF que la star du marathon des années 2010, Lilya Shobukova, a dû payer 450 000 euros à la fédération russe pour ne pas être suspendue pour dopage.
En décembre 2014, le journaliste de la chaîne allemande ARD, Hajo Seppelt diffusait une enquête révélant publiquement une partie de ces faits et surtout un dopage généralisé dans l’athlétisme russe. Dans la foulée, l’Agence Mondiale Anti-Dopage diligentait une enquête sur la base de témoignages d’un couple d’athlètes réfugiés aux États-Unis, les Stépanov. En 2015, l’AMA avait amassé suffisamment d’éléments pour les signaler au Parquet National Financier Français qui ouvrait une enquête préliminaire le 1er octobre de l’année, car le siège de l’IAAF à Monaco dépend de la juridiction française.
Mail confidentiel et financement obscur
Les événements s’accélèrent alors. À la surprise générale, le 1er novembre 2015, Lamine Diack, Président de l’IAAF, membre influent du CIO, est interpellé dans sa chambre de l’hôtel Sheraton de Roissy, son passeport confisqué, comme son ordinateur portable qui révélera bien des secrets aux enquêteurs. L’affaire était grosse, c’était un scandale international qui secouait le sport depuis un an, elle devient politico-financière. Dans son ordinateur, les enquêteurs tombent sur un mail intitulé "strictement confidentiel" de son fils Papa Massata Diack. C’est pratiquement la clé de l’affaire. Ce mail fait état du rôle que les russes auraient joué dans les élections sénégalaises en 2010 et 2011.
Lamine Diack reconnait en audition devant le juge, que le Président de la fédération russe, Valentin Balakhnichev a servi d’intermédiaire et échangé des services. "Balakhnichev faisait partie de l’équipe Poutine, reconnait Lamine Diack, et à ce moment-là il y avait des problèmes de suspensions d’athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Moi il fallait que je gagne Dakar. Nous nous sommes entendus. La Russie a financé... C’est Papa Massata Diack qui s’est occupé du financement avec Valentin Balakhnichev. Je n’ai jamais rencontré M. Poutine pour cela. Je ne sais pas si cette information lui est remontée". Le Président sortant du Sénégal Wade sera battu, tout comme son fils aux municipales de Dakar. Tout cela grâce à l’argent russe que Lamine Diack a fourni à Macky Sall, l’actuel président.
Dopage et billets verts
En contre-partie, l’IAAF doit stopper l’hécatombe qui s’annonce dans les rangs russes. Le passeport biologique instauré en 2011 donne ses premiers résultats. Les données sanguines de nombreux athlètes du pays sont anormales et révèlent des pratiques dopantes. Ceci s’ajoute à des échantillons d’urines empruntés à d’autres, puisque les échantillons ADN ne correspondent pas. En tout, il faut régler 23 cas, c’est à dire faire traîner 23 dossiers, avant les jeux de Londres 2012 et les championnats du monde de Moscou en 2013. Pour cela, il faut convaincre le Dr Gabriel Dollé, patron de l’anti-dopage à l’IAAF. Une réputation d’incorruptible et pourtant il va céder, assez facilement, aux demandes de son président et de son conseiller juridique, avocat au barreau de Paris, Me Habib Cissé. Devant le juge Van Ruymbeke, Dollé reconnait son implication qu’il résume ainsi "j’ai fait le faux pas de ma vie". Et il va s’évertuer à "ralentir le processus de sanction".
Le ralentir mais pas le stopper, c’est bien là tout le problème. En juillet 2013 cet étouffement de cas positifs passe mal en interne auprès de certains cadres IAAF, comme le juriste Huw Roberts qui présente plusieurs fois sa démission avant de partir pour de bon en 2014. Thomas Capdevielle, bras droit juridique de Dollé, trépignera beaucoup mais n’aura jamais l’idée de crier trop fort et surtout pas de démissionner. Il a sans doute eu raison, il est aujourd’hui directeur-adjoint de l’unité intégrité de l’IAAF. Est-il facile pour lui de convaincre un repenti de parler ? Enfin d’autres grognent, en 2013, mais avalent le tube à essai russe, parfois avec un peu de liquide pour faire passer, comme le Dr Pierre-Yves Garnier, chargé du passeport biologique, à raison de 10 000€ ; ou Nick Davies, le secrétaire général adjoint de l’IAAF, pour 30 000 €. Dollé lui se satisfera d’une enveloppe de 50 000€ pour couvrir la magouille. Des cacahuètes au regard des sommes brassées par ailleurs, entendez par Papa Massata Diack.
Lui c’est autre chose. Depuis le début des années 2000, entré à l’IAAF dans l’ombre de son père-président, il ventile des millions. Rémunéré par la fédération 1200$/jour comme consultant en marketing, l’enquête va mettre au jour un système de détournement de fonds ou plutôt de pillage de l’IAAF, si vaste, qu’il est encore aujourd’hui difficile d’en estimer l’étendue. Un contrat cependant montre l’ampleur des fonds captés par celui qu’on appelle par ses initiales, PMD : le contrat VTB, du nom de cette banque d’état… russe. Entre 2007 et 2011, sur injonction de Moscou qui veut obtenir l’organisation des championnats du monde, la banque sponsorise l’athlétisme à hauteur de 29,4 millions $. Il n’en rentrera que 19,6 dans les caisses de l’IAAF. Les presque 10 millions manquants arrivant sur le compte de Pamodzi Sports Consulting, la société de PMD, qui, rémunéré par l’IAAF pour trouver des sponsors, prenait aussi une commission (30% sur ce coup) quand il en signait, avec "l’appui constant et éclairé de son père", conclut le juge Van Ruymbeke dans son ordonnance de renvoi.
Papa Massata Diack absent de l'audience
Cette ordonnance, tout au long de ses 90 pages, égrène toutes les turpitudes sportivo-financières possibles et pas encore imaginées. De Monaco à Moscou, de Moscou à Dakar, l’instruction nous entraîne à Singapour à la découverte du compte en banque de la société Black Tiding, également propriété de PMD. Celle-ci va nous emmener vers Tokyo, Rio, le golfe, les JO, la coupe du monde de football. Recevant et distribuant des fonds des candidatures olympiques, elle aurait servi à acheter des voix, notamment sur le continent africain, ou Diack père est influent. Cela concerne d’autres enquêtes.
Malheureusement, nous n’aurons pas l’occasion de croiser, ni d’entendre Papa Massata Diack à une audience à partir de ce lundi 13 janvier, au palais de justice de Paris. Lui-même doit sans aucun doute regretter la capitale où il avait ses habitudes, notamment chez trois boutiques de luxe où il a acheté pour plus 1,7 millions € de montres et bijoux, dont au moins une Cartier que l’on a retrouvé au bras d’une nièce du roi du Maroc. Mais non, depuis 2015, PMD est terré à Dakar, couvert par l’Etat sénégalais du président Macky Sall, qui sait ce qu’il doit à la famille Diack. La justice sénégalaise a refusé toute collaboration à son homologue français, que ce soit pour extrader PMD, où pour ouvrir les portes des banques locales, notamment la Société Générale de Dakar, qui renferme pourtant encore de nombreux transferts d’argent.
Lamine Diack, Me Habib Cissé et le Dr Gabriel Dollé seront donc les seuls sur le banc des prévenus. PMD, Valentin Balakhnichev, et l’entraîneur russe Alexeï Melnikov, eux, présentent un mot d’excuse majeur qui a la forme d’un des doigts de la main quand on le tend.
LAMINE DIACK, CACIQUE DU SPORT MONDIAL RATTRAPÉ PAR LES AFFAIRES
Le premier président non-européen de l'IAAF de 1999 à 2015, homme politique d'envergure (maire de Dakar de 1978 à 1980, parlementaire de 1978 à 1993), a vu son bilan et sa réputation ternis par l'accumulation des accusations ces dernières années
Le Sénégalais Lamine Diack, qui comparaît à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris, a régné durant 16 ans à la tête de l'athlétisme mondial avant d'être rattrapé par les scandales et devenir le symbole de l'affairisme qui a gangréné la fédération internationale (IAAF).
Le premier président non-européen de l'instance de 1999 à 2015, homme politique d'envergure dans son pays (maire de Dakar de 1978 à 1980, parlementaire de 1978 à 1993), a vu son bilan et sa réputation ternis par l'accumulation des accusations ces dernières années. Considéré comme l'un des acteurs clés d'un système de corruption visant à couvrir des cas de dopage en Russie, il est poursuivi pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.
Il a aussi été mis en examen pour corruption passive dans l'enquête sur l'attribution des Jeux olympiques de Rio (2016), de Tokyo (2020) et des Mondiaux d'athlétisme 2017.
Une terrible chute pour l'ex-dirigeant, aujourd'hui âgé de 86 ans et qui aimait à rappeler du temps de sa splendeur qu'il avait eu «plusieurs vies».
Sauteur en longueur sous le maillot de l'équipe de France, puis joueur de football -sa passion- et Directeur Technique National de l'équipe du Sénégal après l'indépendance de 1960 (entre 1964 et 1968), Lamine Diack a ensuite mené de pair des carrières prolifiques en politique et de dirigeant sportif national puis international.
Il a ainsi été président du Comité national olympique sénégalais, maire de Dakar, parlementaire et vice-président de la fédération internationale d'athlétisme avant de prendre les rênes de l'instance par acclamations en décembre 1999 à la mort de l'Italien Primo Nebiolo.
- Culture de la corruption -
Mais il aura fallu la fin de ses quatre mandats pour qu'apparaissent au grand jour les soupçons d'une culture de la corruption bien ancrée, avec des ramifications familiales, son fis Papa Massata, réfugié à Dakar, étant lui aussi jugé à Paris pour corruption et blanchiment en bande organisée.
De quoi écorner et décrédibiliser son action au sommet de l'IAAF. Interrogé sur ces affaires lors de sa conférence de presse d'adieu au congrès de Pékin en août 2015, Lamine Diack s'était d'ailleurs emporté, bredouillant explications et justifications qui n'en étaient pas. Aucun de ses voisins, dont son successeur Sebastian Coe, visiblement gênés, n'était intervenu pour sa défense.
«Il laisse une image pas très reluisante pour l'athlétisme, a jugé auprès de l'AFP Bernard Amsalem, ancien président de la Fédération française (2001-2016) et ex-membre du Conseil de la Fédération internationale (2011-2019). Le fonctionnement était très opaque et je pense qu'il a été dépassé par les évènements. Il n'aurait jamais dû confier tant de responsabilités à son fils. D'autres ne l'auraient pas fait. C'est clair qu'il n'a rien contrôlé et que tout cela lui a complètement échappé.»
Une ex-salariée, entendue par la police dans l'enquête, avait eu de son côté cette phrase cruelle pour le vieux lion: «Je pense que Lamine Diack s'est pris pour Robin des Bois, prendre l'argent des dopés pour sauver les Sénégalais, mais cela n'engage que moi».
Malgré le terrible boulet de la corruption, Diack pouvait pourtant se flatter d'avoir mondialisé le premier sport olympique. Sur le plan comptable, les recettes de télévision et de sponsoring se sont ainsi élevées en 15 ans à plus d'un milliard d'euros. Un legs largement écorné par le boulet des affaires, qui ont causé la perte d'importants sponsors à l'IAAF.