Les Sénégalais n’ont plus le goût à la lecture. La raison est peut-être à rechercher dans l’explosion des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pour corriger les rapports de plus en plus éloignés entre les Sénégalais et les livres, les centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC), 17 au total, sont pour le moment expérimentés à Thiès et à Kolda pour ressusciter un goût à la lecture.
Au stand aménagé pour eux au village de la francophonie au grand théâtre à Dakar, les agents de la division « Lecture publique » accueillent beaucoup de monde constitué d’un public relativement jeune. Amadou Ndiaye, Responsable de la division Lecture publique à la direction du livre et de la lecture, le confirme tout en expliquant que les centres de lecture et d’animation culturelle sont créés pour ressusciter le goût de la lecture chez les populations. «Nous recevons beaucoup de monde, mais c’est surtout un public jeune qui vient visiter l’exposition CLAC qui est en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie dans le cadre d’un programme national pour la promotion de la lecture publique », explique-t-il.
Estimant que le rapport des Sénégalais avec les livres a connu une baisse notoire, ce qui n’est pas encourageante à ses yeux, Amadou Ndiaye a essayé de proposer une solution. Selon lui, il faut qu’il y ait une synergie entre le ministère de la culture, celui de l’éducation et les parents. A son avis, le grand travail revient aux parents qui doivent apprendre à l’enfant à lire et à écrire dès le bas âge. « Si l’enfant ne lit pas quand il est petit, il ne lira jamais adulte. Et maintenant au fur et à mesure qu’il grandit nous essayons d’avoir un support de lecture adapté à son âge. Les plus jeunes lisent les bandes dessinées. C’est la littérature de jeunesse jusqu’aux ouvrages de fiction. Maintenant, c’est aux parents d’intéresser l’élève à fréquenter cette bibliothèque », soutient-il.
Pour se faire, il estime qu’il faut attirer l’enfant à fréquenter la bibliothèque en lui présentant des jeux de construction. L’initiative des CLACS consiste à trouver pour chaque cible un support de lecture adapté. « Aux enfants, ce sont les jeux et les bandes dessinés. L’enfant commence d’abord par lire les illustrations, ce qui l’attire. Ensuite des illustrations, il passe aux textes jusqu’à pouvoir lire une œuvre de fiction. C’est tout un programme », explique-t-il. Même s’il est vrai que l’enfant passe beaucoup de temps à l’école, Amadou Ndiaye a conseillé que « les parents s’arrangent à ce que les enfants puissent continuer l’école à la maison en trouvant des supports, des livres de lecture , mais aussi de faire l’effort de les acheter parce que l’école ne peut pas tout faire ». « C’est pourquoi d’ailleurs après l’école, on invite les enfants à aller fréquenter la bibliothèque pour compléter l’enseignement reçu », dit-il.
Les centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) sont conçus pour corriger le déséquilibre qu’il y avait dans l’accès à l’information entre le milieu rural et le milieu urbain. Ce sont des mini bibliothèques accessibles aux jeunes et à toutes les populations en milieu rural pour leur permettre de s’informer et se former. C’est un programme expérimenté dans la région de Thiès (8 Clacs) et dans la région de Kolda (9 clacs).
L’ambiance est au rendez-vous au troisième jour depuis l’ouverture du village du Sommet de la Francophonie où se tient la plupart des manifestations culturelles organisées dans le cadre de cet événement. Si les organisateurs se sont démenés pour veiller à la sécurité et à la bonne disposition des stands, tel n’est pas le cas pour la programmation des manifestations et la communication autour de ce rendez-vous.
Le Grand Théâtre national qui abrite le village du XVe Sommet de la Francophonie est l’attraction du moment, du moins pour le temps de cet événement qui attire toutes les attentions.
Des écoles s’organisent pour faire venir leurs élèves, des étudiants ainsi que des gens appartenant à différentes catégories de la société y font un tour le temps de visiter les stands. Mais aussi profiter de l’ambiance qui y règne avec les spectacles qui y sont organisés au fil des heures.
L’ambiance est bon enfant avec la musique qui est distillée de toute part. Cette bonne ambiance et la bonne mine qu’affichent les occupants des stands installés dans ce village peuvent donner l’impression que tout se déroule normalement.
Mais à côté de cette bonne ambiance, il y a véritablement un manque de communication sur le programme élaboré au sujet des activités culturelles qui rythment cet espace du Village de la Francophonie. Nombreux sont les festivaliers qui débarquent sur le site et qui n’arrivent pas à avoir de repères. Ils ne connaissent même pas le programme qui s’y déroule.
Certes au village de la Francophonie, des manifestations intéressantes sont prévues, mais il faut faire le tour du Grand Théâtre pour trouver le lieu où se déroulent les manifestations qu’on y organise. Aucune indication vers les lieux de rencontres ou de spectacles. Deux différents calendriers de programme circulent de mains en mains avec des heures différentes pour les mêmes planifications.
Sur les tableaux d’affichage rares sont ceux qui donnent des détails sur les événements prévus et le lieu dans lequel ils se déroulent. Certains organisateurs, pour palier à ce déficit de communication ou d’orientation, prennent tout de même le soin de le faire eux- mêmes.
C’est le cas du Forum France qui fait dans une des salles au 3éme étage, une démonstration sur le numérique au service de l’éducation destinée aux jeunes. Ici, les organisateurs sont organisés et arrivent tant bien que mal à accueillir la foule d’élèves qu’ils conduisent eux-mêmes dans la salle appropriée.
Ainsi pour amener les gens à s’intéresser à leur programme, deux organisatrices de cette manifestation prennent le soin d’écrire sur un bout de papier «Forum France : le numérique au service de l’éducation 3e étage» qu’elles ont affiché sur les tableaux du hall.
Cette situation donne une idée sur le nombre de manifestions qui sont prévues au Village de la Francophonie mais qui ne figurent pas sur le programme. D’ailleurs ce programme qui ne mentionne que les spectacles, se déroule sans un respect des heures indiquées.
Si l’on ne note pas des décalages horaires, l’on constate stupéfait que l’évènement au programme est renvoyé à un autre jour. En somme, trois jours après l’ouverture du village, le programme est fréquemment changé. N’est-ce pas encore une preuve palpable de la mauvaise préparation ou mauvaise organisation du XVe Sommet de la Francophonie ?
LES PAYS FRANCOPHONES INVITES A INVESTIR PLUS ET MIEUX DANS LA SANTE
Dakar, 26 nov 2014 (AFP) - Plusieurs responsables gouvernementaux et d'organisations internationales réunis mercredi à Dakar ont estimé que les pays francophones devaient investir plus et mieux dans la santé pour de meilleurs résultats dans ce secteur dans leur espace.
La crise Ebola "a jeté une lumière crue sur le débat que nous avons eu" de longue date "sur la nécessité d'avoir un système de santé performant", a déclaré Mamadou Diallo, directeur de l'Onusida pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
L'Onusida fait partie des co-organisateurs de la réunion avec le Sénégal, la France, l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi), Unitaid ainsi que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
L'Afrique de l'Ouest est en proie à la pire épidémie d'Ebola depuis 38 ans, avec près de 5.500 morts en onze mois essentiellement dans trois Etats: Liberia, Sierra Leone et Guinée.
Ce bilan inclut plus de 330 personnels de santé, aux effectifs déjà insuffisants dans une région elle-même peu équipée pour faire face à de telles crises.
Pour Mamadou Diallo, il faut "réfléchir au renforcement du système de santé, pas nécessairement en mettant des milliards dans le ciment, le béton" avec des infrastructures coûteuses et peu adaptées, "mais en investissant de façon beaucoup plus sérieuse dans le renforcement des ressources humaines".
Il a également évoqué "la création d'un système de collecte de données d'alerte et de veille" pour réagir rapidement en cas de crise comme celle d'Ebola, "la création d'un système de mutualisation des moyens des pays de la région afin de pouvoir faire face à ce type d'épidémie".
Il s'exprimait en présence de plusieurs responsables gouvernementaux, notamment du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Canada. La ministre béninoise de la Santé, Dorothée Kinde-Gazard, a notamment plaidé pour une "répartition judicieuse des personnels de santé".
Elle a expliqué avoir visité un centre de santé rural au Bénin où "une sage-femme (...) fait 80 accouchements par mois", tandis que dans un centre urbain proche de la capitale, elles étaient six à effectuer le même nombre d'accouchements par mois.
"Je reconnais que l'Afrique a fait des efforts ces dix dernières années, mais nous pouvons faire mieux", a-t-elle dit. "On doit investir dans les systèmes même si on ne voit pas les résultats tout de suite", a souligné Diane Jacovella, ministre canadienne adjointe chargée notamment du Développement.
La ministre sénégalaise de la Santé, Awa Marie Coll Seck, a assuré que le thème de la réunion de mercredi :
"Engagement des femmes et des jeunes dans la santé", entrait dans la droite ligne de celui du sommet de l'Organisation internationale de la Francophone (OIF) prévu samedi et dimanche à Dakar avec pour thème : "Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement".
"Nous (y) portons un intérêt particulier", l'objectif étant d'arriver à "renforcer les systèmes de santé, impliquer les femmes et les jeunes en tant que leaders dans les questions de santé".
Selon le gouvernement sénégalais, plus de 35 chefs d'Etat et de gouvernement ont confirmé leur participation au sommet de l'OIF.
PRÊT POUR LA FRANCOPHONIE
Communiqué du conseil des ministres de ce mercredi 26 novembre : le chef de l’État estime que "toutes les dispositions sont prises" pour une bonne organisation du Sommet
Le Sénégal est prêt pour accueillir le 15e sommet de la Francophonie, prévu à Dakar les 29 et 30 novembre. Lors de la réunion du conseil des ministres de ce mercredi, informe le communiqué ayant sanctionné la rencontre, le chef de l’État a assuré "que toutes les dispositions sont prises pour assurer une parfaite organisation de cette manifestation d’envergure internationale".
La même source ajoute que Macky Sall "a invité les populations, notamment les acteurs économiques, la société civile, à participer activement, dans la pure tradition de la 'Téranga' sénégalaise, aux manifestations". Le Président "a (aussi) rendu un hommage mérité à Abdou Diouf, pour le travail remarquable accompli, durant 12 ans, à la tête de l’OIF".
COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU 26 NOVEMBRE 2014
Le Conseil des Ministres s’est réuni le mercredi 26 novembre 2014, au Palais de la République, sous la Présidence de Son Excellence, Monsieur Macky SALL, Président de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé, de nouveau, les félicitations et les encouragements de la Nation aux joueurs, à l’encadrement de l’équipe nationale de football et au Ministre des Sports, à la suite de la brillante qualification du Sénégal à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations.
Il a, ainsi, demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer les conditions d’une excellente participation de notre pays à cette compétition.
Il a, en outre, lancé un appel aux populations, pour une mobilisation sans faille autour des Lions du football, afin de les accompagner sur le chemin de la conquête victorieuse du titre continental.
Par ailleurs, le Président de la République a, également, exprimé ses félicitations appuyées aux lauréats du 17ème concours d’agrégation de médecine humaine, pharmacie, odontologie, médecine vétérinaire et production animale, au Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi qu’à l’ensemble des personnels d’encadrement et de recherche de la Faculté de Médecine, de Pharmacie, d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, de l’Ecole inter-états des Sciences et Médecine vétérinaires, des Unités de Formation et de Recherche (U.F.R) des Universités Gaston Berger de Saint-Louis, de Thiès et Assane SECK de Ziguinchor.
A cet égard, le Chef de l’Etat a salué ces résultats remarquables (34 admis sur 35 candidats présentés), ce qui confirme la qualité de notre système d’enseignement supérieur, permettant au Sénégal d’être en tête du classement des pays ayant présenté plus de vingt (20) candidats.
Abordant le point de sa communication relatif au xvème Sommet de la Francophonie que le Sénégal a l’honneur d'accueillir, le Président de la République a fait noter que toutes les dispositions sont prises pour assurer une parfaite organisation de cette manifestation d’envergure internationale.
Aussi, il a félicité tous les acteurs impliqués dans la préparation de cette rencontre et a invité les populations, notamment les acteurs économiques, la société civile, à participer activement, dans la pure tradition de la « téranga » sénégalaise, aux manifestations, en particulier au Forum économique Francophone prévu les 1er et 02 décembre 2014.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, rendu un hommage mérité à notre compatriote, le Président Abdou DIOUF, pour le travail remarquable accompli, durant 12 ans, à la tête de l’OIF.
Abordant le point de sa communication consacré à l’impératif de l’amélioration durable du cadre de vie, érigé au rang de priorité nationale, le Président de la République a demandé au Gouvernement de veiller au respect de la destination des espaces réservés, notamment aux infrastructures collectives (jardins publics, aires de détente et de jeu…), aux activités commerciales, à l’intégration de l’aménagement paysager dans les projets d’infrastructures routières, à la salubrité des espaces publics et à la bonne gestion des ordures ménagères.
Le Chef de l’Etat a, enfin, demandé, au Gouvernement, d’intensifier le développement du réseau d’assainissement (eaux usées et eaux pluviales) dans toutes les villes, et surtout d’accélérer l’exécution du programme d’assainissement de la Commune de Kaolack.
Au titre de son Agenda, le Président de la République a informé le Conseil de :
sa participation, en sa qualité de Président du Comité d'orientation du NEPAD, à Brisbane, au Sommet du G20 dont le thème portait sur la résilience des économies, la croissance et la création d'emplois ;
sa visite rendue le 21 novembre au Président Abdou Diouf, en prélude au Sommet de l'OIF, et sa participation le même jour à la cérémonie d'investiture du Président de la transition du Burkina Faso
sa visite officielle en Italie, marquée par les rencontres au Sommet qu’il a eues avec Sa Sainteté le Pape François au Saint siège et le Président du Conseil italien, Monsieur Matteo RENZI. Il a également participé à la Conférence sur le thème "Italie et Afrique: entre ethnologie et culture" et rencontré l'importante communauté sénégalaise vivant en Italie.
Evoquant les conditions des Sénégalais de l’extérieur, le Président de la République après avoir instruit le Gouvernement à prendre les mesures appropriées pour leur faciliter l’obtention de documents administratifs, a exprimé sa vive émotion suite au meurtre de notre compatriote Pape Mor THIAM aux Etats-Unis (Louisville -Kentucky) et manifeste sa solidarité à la famille du disparu.
Le Premier Ministre a présenté une communication sur les activités gouvernementales marquées par la commémoration du centenaire de la grande guerre, la rencontre de l’association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l’usage du français, la réunion technique tenue sur les projets du PSE et celle relative aux assises de la Francophonie qu’il a co-présidée avec son homologue du Mali.
Le Ministre auprès du Président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE) a présenté une communication portant sur le suivi de la mise en œuvre des activités du PSE.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le conseil a adopté :
Le projet de loi modifiant l’article 31 de loi 2014-09 du 20 février 2014 relative aux contrats de partenariat ;
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU SÉNÉGAL : LE SYSTÈME ÉDUCATIF MALADE
Flamme d'Afrique |
El Hadji Fallilou Fall |
Publication 26/11/2014
L’un des défis qui attend le Sénégal est la rédynamisation de son système éducatif. Le pays connaît d’énormes difficultés dans ce secteur.
Une fois n’est pas coutume. L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) s’est réveillée aujourd’hui sous le crépitement des pierres et des grenades lacrymogènes. Des étudiants ont affronté les forces de l’ordre pour demander l’augmentation de leurs bourses d’études. Cette revendication n’est pas un fait nouveau.
Depuis des années, les étudiants sont confrontés à des problèmes liés au paiement de leurs bourses. Cependant, les choses se sont aggravées avec la mort d’un étudiant tué par un policier, l’année dernière. L’Université avait frôlé une année blanche comme les années précédentes.
En effet, les problèmes des universités du Sénégal ne se limitent pas tout simplement au paiement des bourses. La grève des enseignants est récurrente dans le pays. Pour la plupart, ils réclament des indemnités liées au logement et l’amélioration de leurs conditions de travail. En 2012, l’année blanche a été évité de justesse. Après plusieurs mois d’arrêt des cours, les enseignements ont été bâclés pour que l’année scolaire soit valide.
En plus de cela, s’ajoutent les difficultés que rencontre les étudiants pour assister au cours. Ce problème touche plus l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est plus récurrent à la faculté de Droit dont les amphithéâtres ne peuvent pas contenir le nombre d’étudiants. Certains s’assoient par terre. Les plus chanceux viennent à 5 h du matin pour avoir une place. Face à cette situation, il est difficile au professeur de tenir son cours convenablement. Il n’est pas donné à tous les étudiants qui n’ont pas compris de poser des questions. Le fait est plus remarqué en première année. Plus de mille étudiants peuvent assister à un cours dans une salle.
A côté des difficultés précitées se greffe le problème du logement au sein du campus. Le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) n’exerce aucun contrôle sur les chambres des étudiants. Il baisse même les yeux face à la promiscuité. De chambres sont habitées par 7 voire 8 personnes. Or elles ne doivent contenir que deux étudiants. Les constructions ne tiennent pas en compte les personnes vivant avec un handicap. Même si elles habitent au rez-de-chaussée des pavillons, l’architecture des toilettes ne leur est pas adaptée. C’est le même cas dans les salles de cours et les restaurants.
Plus grave, l’Université manque de professeurs. Les étudiants ont d’énormes difficultés pour trouver un encadreur pour la réalisation de leurs mémoires en Master. La faculté des Lettres et Sciences humaines en souffre le plus. Le recrutement de nouveaux enseignants figurent même dans la plateforme revendicative du Syndicat des Enseignants Autonomes du Sénégal (Saes).
L’Organisation internationale de la francophonie (Oif) doit donc se donner la priorité de régler les problèmes d’éducation dans ses pays membres. Il est bon de tenir des réunions et des rencontres internationales mais il est nécessaire de centrer le débat sur l’essentiel. L’éducation est un levier important pour le développement.
LE SÉNÉGAL NE GAGNE QUE DU «BUZZ»
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE
Flamme d'Afrique |
El Hadji Fallilou Fall |
Publication 26/11/2014
Le Sénégal va abriter le XVème sommet de la francophonie du 29 au 30 prochains. Le ministre des affaires étrangères du pays, Mankeur Ndiaye a apporté une réponse aux Sénégalais sceptiques sur la pertinence de l’Organisation de la francophonie (OIF).
Au moment où tout le monde s’attarde sur l’utilité de la tenue d’un sommet de la francophonie au Sénégal, le gouvernement sénégalais a donné sa version. En conférence de presse, hier, le ministre des affaires du pays Mankeur Ndiaye a parlé des attentes de son pays par rapport au sommet.
« Le Sénégal aura l’occasion d’être le centre d’attraction du monde pendant au moins une semaine. Notre pays aura toute l’attention du monde. Les images du Sénégal défileront dans toutes les chaines de télévisions de la planète. Parce qu’il y a des chefs d’Etats extrêmement importants qui se déplacent vers notre pays. Le pays sera le centre de gravité du monde. De grandes autorités vont y séjourner pendant 3 à 4 jours », a déclaré Mankeur Ndiaye.
Il répondait ainsi à une question d’un journaliste qui l’a interpelé sur ce que le sommet va changer sur le vécu des Sénégalais. L’inquiétude de ce journaliste est symbolisée par Lamine Ara, trésorier de l’Association des couturiers du Sénégal. Ce dernier s’est senti offusqué parce qu’on lui a demandé 10 mille F Cfa pour exposer ses articles dans le stand qui est réservé aux stylistes, au village de la francophonie. « Si c’était un sommet qui a été conçu pour défendre une de nos langues nationales, j’aurais participé financièrement. Mais la francophonie ! Je ne donne rien pour la francophonie. C’est aux organisateurs de me payer. Si c’était la ‘’wolofophonie’’ (une langue locale sénégalaise qu’il a franchisé), je pourrais comprendre », a-t-il dit, en faisant éclater de rire ses amis.
Cependant le Sénégal compte donner une nouvelle orientation à la francophonie. C’est au pays de Senghor que revient la présidence de l’Organisation de la francophonie (Oif) jusqu’en 2016, date du prochain sommet. « La situation que vivent les femmes et les jeunes a fait ressentir à l’organisation le besoin de revoir sa politique. Elle va désormais s’accentuer sur la dimension économique de la francophonie afin de créer les conditions d’une coopération dynamique au sein de notre espace. Cela va permettre à tout un chacun de tirer profit du potentiel que représentent les 67 Etats francophones », a noté le ministre.
Sans réclamer le titre de chefs de ménages, un rôle qu’elles remplissent au sens propre du terme, les femmes entrepreneurs de l’espace francophone émergent progressivement.
Elle est assise sur une natte sous son stand. A sa droite, un tabouret vide. Elle porte des verres fumés. Tout de noir vêtu, Fatoumata Zara Kandadjigui, est couturière et teinturière malienne. Elle est l’une des représentes du Réseau des femmes dudit pays au XVe Sommet de la francophonie Dakar 2014. Comme elle, des femmes entrepreneurs de l’Afrique francophone y brille, ce mardi, par leur présence massive.
Cette participation massive est due à leur émergence économique. Ce qui contribue à lutter contre la pauvreté, alléger considérablement les charges des époux. Mme Keïta Fatoumata Zara Kandadjigui exerce cette profession depuis 24 ans. Elle gagne deux fois le salaire mensuel d’un fonctionnaire de l’Etat malien. « J’ai un bénéfice d’environ 500 000 FCAF le mois. Ce qui m’a permis de construire ma propre maison, acheter les trousseaux de toutes mes filles, payer les frais de scolarité de mes enfants », lance-t-elle, en regardant le ciel qui depuis un moment darde ses rayons. Une réussite encadrée.
Son organisation bénéficie souvent de soutiens financier, matériel et en formation d’Organisations non gouvernementale. Celles-ci ciblent en grande partie les transformatrices de produits locaux. Ceux-ci (miel, pain de singe, fonio précuit, manioc, piment assaisonné…) sont étalés sur des tables. Moins chers, ils marchent par rapport au basin et bogolan maliens.
A cinq marche de son stand, une femme joviale danse au milieu de divers articles faits à l’aide de wax maliens, béninois… Elle est souriante, décontractée. Kengne Colette, artisane et exposante sénégalaise, présente fièrement sa robe (un ensemble avec rajout de joute, une broderie sénégalaise au niveau de la poitrine). « Attendez-moi je vais répondre à cette cliente », supplie la jeune dame de 45 ans. Que voudriez-vous, madame ?
Elisabeth, une résidente au Sénégal, après quelques discussions sur la provenance du tissu et son mode fabrication, achète un sac à main. « J’aime les produits locaux. Nous devons consommer local pour que vivent les artisans », justifie-t-elle. Un wax de couleur verte suffit pour la donne un air d’élégance. Une invite au consommer local pour que vive l’artisanat.
Le cinéma sénégalais vient encore d’être honoré. Et c’est encore des femmes qui sont à l’honneur. En effet, le film documentaire «Une simple parole» de Khady et Mariama Sylla a remporté le «Diversity Award» du Women's International Film and Television Showcase (Wifts) d’Hollywood, ) Los Angeles). L’information est livrée par le producteur à travers un communiqué parvenu à notre rédaction.
Le prix sera remis le 6 décembre prochain, lors d'une cérémonie dénommée International Visionary Awards, qui aura lieu à Hollywood, renseigne Guiss Guiss Communication, une maison de production sénégalaise qui précise que le «Diversity Award» est un prix attribué aux femmes qui s'illustrent dans le domaine du cinéma et de la télévision par leur créativité, leur originalité et leur combativité. Chaque année, les organisateurs de cet événement honorent des femmes exceptionnelles, qui continuent à relever des défis dans leurs domaines respectifs.
«Nous recherchons des personnes remarquables, connues ou méconnues, qui ont fait la différence dans leurs communautés respectives et qui méritent d'être reconnues et félicitées pour leurs efforts extraordinaires et leur impact positif sur notre société», disent les organisateurs dont les explications sont reprises dans le communiqué diffusé par Guiss Guiss Communication. «Une simple parole» est la dernière œuvre de la cinéaste et écrivaine Khady Sylla, décédée le 8 octobre 2013, en co- réalisation avec sa soeur, la cinéaste et productrice Mariama Sylla. Cependant, ce film est présenté comme un testament de Khady Sylla, avec comme personnages principaux les deux réalisatrices et leur grandmère Penda Diogo Sarr.
Cet événement, 7e du genre, est une occasion de remettre chaque année des prix dans plusieurs sections : meilleure réalisatrice, prix du jury, meilleure musique de film, meilleure actrice, meilleure scénariste, etc. Pour cette année, des Awards récompensent d'autres réalisatrices, telles que la Norvégienne Mona Friis Bertheussen pour son documentaire «Two Sisters», la Polonaise Jolanta Dylewska, auteur de «Sous la ville», entre autres. Cet événement compte aussi rendre un grand hommage à la célèbre actrice hollywoodienne Susan Oliver (décédée en 1990) pour «l'ensemble de sa carrière».
DES SITES HISTORIQUES LIVRES A EUX-MEMES
LE TATA DE MABA DIAKHOU BA ET LES MEGALITHIQUES DE SINE NGAYENNE
Fatou NDIAYE (Envoyée spéciale à Nioro du Rip) |
Publication 26/11/2014
Le tata de Maba Diakhou Ba et les mégalithes de Sine Ngayenne font partie du riche patrimoine du Nioro. Ces édifices bien que classés patrimoine national et mondial ne sont pas bien entretenus. Compte rendu d’une visite organisée dans le cadre de la troisième édition du festival Ciné Rip.
Les sites mégalithiques de Sine Ngayenne, patrimoine mondial en détresse
Bien que classé patrimoine de l’humanité, le site des mégalithes de Sine Ngayenne n’a pas de faveur particulière due à son statut. Hormis la clôture des lieux, la délimitation des tombeaux par de grosses pierres rouges et une petite chambre qui sert de musée, rien d’autre n’est visible sur les lieux à part de hautes herbes et des baobabs.
Le sort du conservateur, El Hadji Guèye, n’est lui non plus pas des plus enviables. Son salaire n’est que de 20000 F Cfa, et il est quand même resté 9 mois sans percevoir son argent. Pourtant, raconte-t-il, l’Etat s’était engagé à lui verser un salaire mensuel… « Après que le site a été classé patrimoine de l’Unesco et après son inauguration par le ministre de la Culture et de la Francophonie, Serigne Modou Bousso Lèye. En 2008, l’Etat s’était engagé à (lui) verser un salaire à chaque fin de mois ». De cet espoir il ne reste que désolation. El Hadji Guèye, la cinquantaine, traine une main enflée, un fardeau qu’il est obligé d’allier à ses travaux champêtres, son moyen de survie. S’il travaille encore pour le site, c’est parce qu’il est attaché aux mégalithes.
Le site des mégalithes de Sine Ngayenne, classé patrimoine de l’Unesco, aurait fonctionné sur environ deux millénaires et demi, soit près de 3000 ans avant J.C. Il abrite des tombes dont la plus célèbre est appelée « la tombe du roi ». Les mégalithes de Sine Ngayenne sont des vestiges qui ont souvent étonné les visiteurs qui les ont examinés, parce que savamment taillés et érigés sous forme de cercles ou autres alignements. Le périmètre du site est estimé à un millier de mètres. Sine Ngayenne est le plus grand site mégalithique du Sénégal avec 52 cercles inventoriés. Trois cercles ont été fouillés par G. Thilmans et C. Descamps, portant les numéros 32, 25 et 28. La fouille des cercles mégalithiques a permis de constater une opposition entre les inhumations centrales profondes et les inhumations périphériques superficielles. La disposition des corps est souvent anarchique, même si on constate certaines constances comme l’hyperflexion des jambes ou la position en losange, pieds joints et genoux écartés. L’inhumation collective et simultanée des cercles mégalithiques fait penser à des sacrifices humains. Les corps sont jetés dans une fosse circulaire, membres supérieurs et inférieurs apparemment liés.
Sine Ngayenne, après un voyage pénible
Rallier les sites mégalithiques de Sine Ngayenne est un véritable parcours du combattant. A seulement 21 km de la ville de Nioro, il faut deux tours d’horloge pour accéder au site. Les véhicules assurant la desserte entre Sine Ngayenne, les villages environnants et Nioro, arpentent un goudron crevassé. Une voie du reste meilleure que la piste sablonneuse qui dicte sa loi aux moyens de locomotion qui « dansent » suivant son rythme.
Tantôt heurtées par les arbres qui bordent les voies sablonneuses, les voitures se perdent dans ce décor, impitoyable pour les pneus. La piste latéritique en profite pour imposer sa couleur rouge aux arbres et aux passagers blottis dans un véhicule dont on ressent vivement les moindres mouvements. Les voies presque identiques font perdre le nord au «GPS » ou au guide, qui se vantait pourtant de sa maitrise de la zone. S’engouffrant péniblement dans une piste latéritique, la voiture dépasse les villages de Pakane, Senthiou Mamou Ndary, Keur Ibrahima Touré. En ces lieux, le décor est le même.
Des amas de foins d’arachides attendent les mains vigoureuses des hommes, des femmes de tout âge, qui assiettes en main séparent les graines d’arachides du foin. Les bambins, eux, sont laissés à eux-mêmes et pieds nus, à la merci des épines. On croise aussi parfois des femmes qui reviennent des champs, leur charge sur la tête. Des cases en toit de chaume, entourées de palissades servent de domiciles, des branches d’arbres transformées en bancs accueillent des personnes âgées qui se réfugient à l’ombre des arbres pour se protéger des rayons du soleil. Le vrombissement de la voiture pousse les enfants hors des maisons.
Le Tata de Maba Diakhou Ba dans l’oubli
Le tata de Maba Diakhou Ba, patrimoine national est en ruine. Des différentes bâtisses il ne reste quasiment que des débris qui ont su tenir tête au temps. Le lieu niché près de la place publique de Nioro est devenu le point de retrouvailles des animaux en divagation. La saison des pluies favorisant le développement des herbes sauvages, serpents et autres reptiles ont fait des restes des murs leur refuge. La seule place du legs de l’Almamy du Rip, encore fréquentée est la mosquée dont un de ses petits-fils Ndiogou Ba, révèle qu’elle a été réhabilitée à trois reprises par les descendants du guide. A défaut d’un musée, les souvenirs de Maba Diakhou Ba, ses objets personnels ainsi que son armement ont été conservés dans son village natal. Seuls ses canons de guerres sont gardés à Nioro par un de ses petits-fils, Ndiogou Ba.
150M2 DE PURE INNOVATION TECHNOLOGIQUE AU SERVICE DE LA CULTURE
C’est hier, au Village de la Francophonie du Grand théâtre, que la coopération française présentait son stand baptisé "Pavillon France" et entièrement destiné à présenter les derniers outils numériques imaginés pour booster l’éducation et l’emploi des jeunes au Sénégal.
En marge du sommet de la francophonie se tient, à partir de ce lundi, un "Village de la francophonie" auquel participe, en toute logique, l’Ambassade de France à Dakar. C’est donc conjointement avec l’inauguration, hier, dudit village par le Premier ministre de la République du Sénégal, que s’est officiellement ouvert au public le "Pavillon France", tenu par la coopération française.
Vaste de 150 m2, cet espace regorge d’innovations technologiques implantées sur place afin de répondre à l’orientation thématique de cette année, qui est "le numérique au service du développement et de la diversité culturelle". En tout, ces outils numériques développés au service de l’éducation et de l’emploi vont permettre aux animateurs du pavillon de donner plus de visibilité à une nouvelle approche de l’institution : celle d’une Francophonie économique.
Pour ce faire, la coopération française fait appel à 14 de ses acteurs les plus importants dans les services qu’elle souhaite mettre en avant... Parmi eux, des structures comme Campus France, l’Institut Français, l’Agence française de Développement ou encore l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).
Tous les acteurs suscités disposant, bien évidemment, d’un espace dédié au sein du pavillon afin de promouvoir le travail de ladite coopération en faveur de la jeunesse et de l’emploi au Sénégal.
En marge de la mise en place de ces stands, un " forum pour l’employabilité des jeunes" a été mis en place par les services de l’Ambassade pour donner l’opportunité à 100 étudiants de bénéficier d’un coaching éclair (sur 3 jours) leur permettant éventuellement de trouver un emploi dans l’un des entreprises participant au dit programme.