Pour clôturer en apothéose et en beauté le 15e sommet de la Francophonie, le Grand Théâtre national, en partenariat avec le Théâtre Daniel Sorano, accueille la grande première de la pièce La légende du fusil. Une fresque dramatique de Masseye Niang, mise en scène par Mamadou Diop. Malgré l’engouement suscité par cette œuvre auprès du public, les comédiens peinent à être soutenus par leur tutelle.
Les tam-tams changent de rythme et la danse commence sous forme d’un ballet composé de guerriers et d’amazones. La joie est totale. Mais tout d’un coup, des coups de feu éclatent. Quelques danseurs tombent raides morts et des tirailleurs, dirigés par Mapathè, font irruption et tirent sur tout le monde. La scène est jonchée de cadavres.
Bour Fary (rôle joué par Lamine Ndiaye) se lève pour prendre son arme, mais est touché par un tirailleur, et tombe assis sur le trône. Le gouverneur et l’officier entrent et se retrouvent sur une scène pleine de cadavres et de tirailleurs. Latyr est arrêté par deux tirailleurs qui le tiennent devant Mapathè... La scène se déroule sur la grande salle du Grand Théâtre national.
Ce n’est pas encore le grand jour. Juste une répétition. Mais La légende du fusil, (texte de Masseye Niang) mise en scène par Mamadou Diop, attire déjà la curiosité de nombreux festivaliers venus assister au 15e sommet de la Francophonie. Ils épient les comédiens en représentation, avant de jurer ne jamais rater la soirée du dimanche prochain.
Les acteurs sont encore en pleine séance de répétition lundi dernier, pour planifier les derniers réglages et faire la mise en boîte. Sur scène, le texte poétique de Masseye Niang est mimé par de grands comédiens à l’instar de Lamine Ndiaye.
Mais il y a aussi de jeunes talents, sélectionnés sur des critères très stricts avec le concours du percutant metteur en scène Mamadou Diop.
L’homme veille au grain. Il veut un sans faute dimanche prochain sur la scène du Grand Théâtre. Et pour cela, rien n’est laissé au hasard. Tout, sinon presque, est travaillé et retravaillé. Dans les rangs des comédiens, la pression est énorme. Mais l’on veut clôturer le 15e sommet de la Francophonie en apothéose au Grand Théâtre et laisser de bons souvenirs dans les annales de l’histoire.
Et pour cela, des consignes fermes sont données pour relever le challenge. «Le ministre de la Culture sera présent aux côtés de nombreux invités d’honneur. Nous n’avons pas le droit de fléchir... Nous sommes prêts», confie un acteur, qui note toutefois que la seule chose qui les «préoccupe actuellement, c’est que la francophonie n’ait pas pris en charge leur participation à ce sommet, alors que de nombreux évènements d’environnement qui ne sont pas de la trempe de La légende du fusil ont été subventionnés».
Une belle œuvre non financée
Interpellé, le staff de préparation de cette fresque dramatique qui rappelle l’arrivée des Européens en Afrique, une période qui coïncide avec l’utilisation du fusil, n’ont pas voulu faire dans le déballage.
«C’est vrai qu’il y a un problème et que nous n’avons pas reçu de financement contrairement aux autres évènements culturels. Mais nous nous sommes ouverts au ministre ce matin (ndlr, hier) et il nous a promis de faire quelque chose... On attend de voir...», confie une source très au parfum des difficultés.
Une chose est sûre, rassure-t-on, La légende du fusil, cette pièce théâtrale tant attendue par les amateurs du 4e art sera jouée ce dimanche 30 novembre au Grand Théâtre. Une grande première ouverte à tout le public sur invitation.
LE PREMIER MINISTRE SALUE LA RICHESSE CULTURELLE DE LA FRANCOPHONIE
Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, accompagné de son homologue malien, Moussa Mara, de différentes autorités locales de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et de certains ministres étrangers, a inauguré le village de la Francophonie.
C’est vers 16 heures 30 que le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne est arrivé au Grand théâtre. Il était en compagnie de son homologue, Moussa Mara, Premier ministre du Mali, du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, de Mbagnick Ndiaye, ministre de la Culture et de la Communication, des ministres du Niger, de la Côte d’Ivoire, entre autres. Etaient également présents Ousmane Paye et Clément Duhaime, respectivement conseiller spécial du Sg et administrateur de l’Oif.
Au pas de charge, le Premier ministre a eu droit à un sketch des enfants sur la Francophonie. Mahammad Boun Abdallah Dionne a salué les troupes et les batteurs qui montraient une facette du Sénégal.
Ensuite, il s’est rendu dans les stands dédiées aux institutions dont ceux de l’Oif et des opérateurs, des Etats et gouvernements invités, des organisations internationales de même que des ministères et autres structures publiques du Sénégal.
En effet, le village, dans son architecture, prend en compte les préoccupations de la thématique du sommet. Il sera, pour l’essentiel, orienté vers le numérique au service du développement et de la diversité culturelle.
Ce village regroupe quatre zones : une réservée aux institutions (Sénégal et Oif), une aire dédiée à l’animation culturelle dont l’espace jeune, une autre aux expositions culturelles et un espace commercial.
À la fin de la visite, le ministre de la Cul- ture et de la Communication Mbagnick Ndiaye a dit sa joie d’accompagner le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne et son homologue du Mali pour voir les différentes expressions de la Francophonie.
« On se rend compte de la richesse et de la diversité que compte le peuple francophone », a- t-il dit après la visite. Il a soutenu que cette rencontre est tout à l’honneur du Sénégal et aussi « des produits et autres structures présents à Dakar qui œuvrent dans le développement ». « On voit que la Francophonie est également économique», a-t-il ajouté.
Sur la thématique du 15ème sommet « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement », le ministre est revenu sur les efforts du Sénégal pour donner plus d’importance à ces deux catégories de la population. Il a cité des projets et réalisations du président Macky Sall pour résorber le chômage des jeunes.
S’agissant des femmes, il a déclaré que ces dernières ont un rôle important à jouer surtout dans la recherche de la paix. « La Casamance est un bel exemple avec les femmes du bois sacré qui se sont investies et continuent de le faire pour une paix définitive ».
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, IBE NIANG ARDO
POMME DE DISCORDE
Il faut croire que pour Abdou Diouf, l'heure est venue de régler des comptes et tresser des lauriers à ses inconditionnels, peu importe l'indélicatesse qui va avec
Avec les bonnes feuilles de ses mémoires, l'ex-président Abdou Diouf a délibérément lancé un gros pavé dans la mare. Beaucoup de politiciens, et notamment de proches amis et anciens collaborateurs, éclaboussés, sont pris de colère et n'ont désormais qu'un désir : à défaut de pouvoir laver leur honneur, démontrer que tout ceci est œuvre d'un vicelard rancunier.
L'homme nous avait habitué à une autre image d'une vie tranquille comme un cours d'eau, plutôt qu'à une humeur agressive de fauteur de trouble. J'entends par ci par là évoquer le devoir de mémoire pour justifier les énoncés de son livre. Je rétorque que les mémoires ne sont pas des journaux personnels où, par principe, tous les détails du quotidien y sont repris.
À l'inverse les mémoires impliquent nécessairement d'opérer des choix sur ce qui est à retenir et ce, par rapport aux objectifs que l'auteur s'est assigné. Elles ne sont pas non plus œuvres d'historiens, loin s'en faut, elles sont souvent soigneusement manipulées à l'effet de reluire l'image de l'auteur.
Par conséquent devant la surprise causée par les mémoires d'Abdou Diouf et surtout le tollé soulevé dès la parution des bonnes feuilles, il est important de comprendre, et donc de rechercher derrière ce qu'il raconte, les réelles motivations de révélations surprenantes sans rapport avec le profil comportemental qui lui est unanimement connu.
Pourquoi quelqu'un qui s'est construit une culture appréciable de grand homme d'Etat, au fil d'une carrière de soixante ans, choisit-il au terme de sa vie professionnelle de verser gratuitement dans la turpitude ?
Qu'est-ce qui a bien pu motiver un homme, qui de toute sa vie a su faire preuve d'un peu trop de retenue, réputé d'une courtoisie à la limite de la révérence, à se rabaisser à révéler les détails de conversations qu'il aurait eues, sous le sceau du secret, avec des hommes d'Etat qui ne sont plus de ce bas monde ?
L'expression "homme d'Etat" renvoie moins aux fonctions régaliennes d'un homme politique qu'à ses capacités d'incarner un personnage d'État au dessus des contingences partisanes, imbu d'une vie vertueuse avec pour seul souci l'intérêt commun.
Abdou Diouf, en choisissant, à l'heure de tirer sa révérence, d'éclabousser d'éminents hommes politiques qui ont autant que lui droit aux attributs d'homme d'État, sous le prétexte de publication de ses mémoires, ne remet-il pas en cause ses propres mérites ? Tout laisse penser que si.
Le doute sur son sens moral et sa maturité est soudainement devenu de bon aloi. La classe, la dignité et la noblesse, avec lesquelles un leader gagne l'estime et la confiance de tout un peuple qui le porte conséquemment à sa tête et lui permet d'accéder à ses intimes secrets, ne sont pas des valeurs sujettes à prescription à la fin de son mandat. Alors se vouer au terme de sa mission à un comportement antipodal est, dans nos mœurs, un procédé pour le moins malpropre.
Ce choix ne peut être dicté par des raisons objectives de servir le peuple ou un de ses composants dont les us sont contraires au procédé utilisé. Il faut croire que pour Diouf, l'heure est venue de régler des comptes et tresser des lauriers à ses inconditionnels, peu importe l'indélicatesse qui va avec.
Les défunts Senghor et Mamadou Dia étaient de grands hommes d'États, qui pour notre nation demeurent encore les références en la matière, grâce à leur charisme. Après cette bourde d'Abdou Diouf, qui de surcroît persiste et signe en nous apprenant qu'il aurait tu encore tellement de choses, ils détiendront encore longtemps cette palme d'hommes de valeurs, pour avoir su préserver notre patrimoine culturel de choses futiles.
En quoi nous raconter que Senghor, lui si distant de la vie politique sénégalaise après son retrait du pouvoir, aurait dit telle chose en secret sur Jean Collin ou que "Maodo" connu pour être devenu très spirituel depuis sa sortie de prison, aurait dit telle autre chose sur le président Diawara, peut-ils, plus de trente ans après, nous avancer ? À défaut, pour quel motif les immortaliser ? De quelle coutume se prévaut Abdou Diouf, ex-président de la République, pour potiner aux dépens de ses respectables ainés, qui de surcroit ne sont plus de ce monde ? Est-ce cela la marque de reconnaissance posthume réservée à son mentor Senghor, qui lui a tout donné ? Où sont passés sa réserve et sa courtoisie d'antan ?
L'homme est encore lucide, il ne peut pas avoir perdu ses repères, il est peut être motivé par cette peur existentielle de l'homme, d'être oublié. Ce qui lui apparait de l'ordre du possible quand il se compare à ses hommes d'État charismatiques.
De grâce Monsieur le Président, considérant ce titre qui vous est définitivement acquis, consolidez votre personnage d'homme d'État plutôt que de semer la discorde. Ne vous fourvoyez pas. Excusez-vous auprès de ceux que vous avez offensé. Retirez s'il le faut de vos mémoires ce qui dérange parce que le pire que vous pouvez nous faire c'est d'avoir à polluer notre espace médiatique, pour prouver ce que vous racontez, ou encore nous imposer des procédures judiciaires divertissantes.
Toute existence est remplie de hasards heureux et malheureux, d'imprévues utiles ou futiles, de catastrophes inexplicables souvent inoubliables que l'existant doit classer. Un choix s'impose selon le personnage et le reste doit entrer dans le chapitre de faits divers. Pour tous les faits divers de nos vies il appartient à des artistes comiques comme Koutia d'en faire une œuvre d'art et nous les vendre à travers les médias. Une sorte de recyclage de nos ordures psychologiques très utile au besoin de divertissement de la société.
Aujourd'hui qu'un autre ex-président nonagénaire, séditieux et encombrant, incite le peuple à l'insurrection depuis la place de l'Obélisque, nous avons besoin de voir en face en son pair, un homme plein de retenue et de bienséance pour ne pas avoir à y perdre l'équilibre de notre société.
Lorsqu'on a eu dans sa vie le privilège d'être parmi moins d'une dizaine de personnes à avoir présidé aux destinées d'une douzaine de millions d'âmes, la meilleure chose à faire est de rendre grâce à Dieu et remercier le peuple qui vous a élu. Peut-on accéder à cette station de sagesse sans savoir faire bonne place à ses successeurs et s'effacer humblement ? Certes non ! Celui qui s'attend à tout avoir conformément à ce qu'il a voulu, tel qu'il l'a imaginé, ne remerciera jamais son Créateur.
Présent lors de la première projection du festival du Cinéma de Nioro du Rip jeudi dernier, Hugues Diaz directeur de la cinématographie annonce la création de syndicats pour valoriser davantage le 7e art. Dans cet entretien, il s’explique sur les lenteurs qui entourent le décaissement du fonds d’un milliard que le chef de l’Etat avait promis aux cinéastes. Hugues Diaz pointe du doigt les «lourdeurs de procédure» du ministère de l’Economie et des Finances.
Qu’est-ce qui motive votre déplacement à Nioro pour assister au festival Cinérip ?
D’abord nous nous inscrivons dans une politique très précise de territorialisation c’est-à-dire encourager la territorialisation des initiatives. Aujourd’hui, c’est un fils de Nioro du Rip (Thierno Diagne Ba) qui a initié le festival. Il en est à sa 3ème édition.
Donc nous sommes venus apporter le soutien de l’Etat du Sénégal. Aujourd’hui l’Etat ne peut pas tout faire. Les initiatives doivent être portées au niveau local d’abord. C’est comme cela que les grands pays de cinéma sont nés. Hollywood, puis encore au Maroc plus proche de nous. Chaque région ou localité a son festival local.
Alors c’est ce que nous voulons encourager pour que cet effet puisse être répliqué dans plusieurs lieux. Même si c’est dans des villages, nous venons apporter notre soutien matériel et pourquoi pas financier et cinématographique, en faisant venir des acteurs, des réalisateurs de cinéma.
En tout cas, nous sommes venus encourager des initiatives culturelles. C’est une démarche qui est chère à l’actuel ministre de la Culture qui, chaque semaine pendant les week- ends se trouve dans des localités, soit dans sa zone naturelle à Fatick ou dans d’autres zones pour encourager des initiatives culturel- les à la base.
Malgré ces initiatives, le 7 art rencontre toujours des difficultés...?
Il y a une reprise en main de ce qu’était le cinéma. Même au moment où le cinéma sénégalais rayonnait, cela se faisait dans des festivals. Or, les festivals seuls ne peuvent pas faire une cinématographie...
On était le pays pionnier dans le cinéma africain. On doublait le Maroc, l’Afrique du sud et presque tous les pays africains. Malheureusement on n’a pas su asseoir des unités de formation qui sont indispensables. Le Sénégal n’a jamais eu une école de formation aux métiers du cinéma. Alors qu’on avait de grands réalisateurs, de grands cinéastes. Les Sembène Ousmane, Djibril Diop Mambéty sont allés avec leur savoir.
On n’a pas su mettre une école pour assurer la formation continue des jeunes. L’autre problème est qu’on n’a pas su mettre des industries techniques : c’est une faiblesse dans la cinématographie. Aujourd’hui, notre préoccupation, c’est de mettre en place des industries techniques de production pour qu’un film qui se produit au Sénégal puisse être fait au Sénégal, au lieu d’aller au Maroc, en France comme c’est le cas aujourd’hui pour faire un long métrage. Les gens sont obligés pour faire un long métrage d’aller à l’étranger.
C’est une perte de ressources et d’argent. Le dernier problème, c’est qu’on n’a pas un secteur privé fort. Il y a un problème d’organisation des professionnels.
Il y a tellement d’associations que l’association faîtière des professionnels n’est plus forte. Ce n’est pas à l’Etat de régler ce problème-là. Aujourd’hui, on devait avoir des syndicats de cinéastes, de réalisateurs, de techniciens, de producteurs pour défendre leurs intérêts et revendiquer leurs droits.
Les jeunes cinéastes se plaignent souvent d’être laissés en rade par l’Etat. Que fait l’Etat à ce niveau ?
Aujourd’hui, il y a un renverse- ment de la situation. Il faut le reconnaître. Les jeunes sont beaucoup soutenus par l’Etat. Moi en tout cas, depuis que je suis à la tête de la Cinématographie, je verrouille beaucoup avec les anciens.
On donne la chance aux jeunes. On les pousse à produire. Le Fespaco dernier, a vu le triomphe de la jeunesse avec Moly Kane, Khadidjatou Pouye, Alain Gomis qui se sont illustrés dans leurs différentes catégories.
Les cinéastes dénoncent les lenteurs qui entourent le décaissement du fonds d’un milliard que le Président Macky Sall leur avait promis. Où en est la procédure?
Ecoutez, c’est un processus. Vous savez le fonds que le Président nous a donné, on n’y a touché aucun franc. C’est vrai, il y a des lourdeurs administratives qui ne disent pas leurs noms au niveau du ministère de l’Economie et des Finances. Les fonds publics sont tellement bien sécurisés qu’on ne les utilise pas n’importe comment.
Nous avons anticipé dans tout. Mais le problème reste les lourdeurs de procédure au niveau du ministère susmentionné. Nous sommes les premiers à avoir anticipé. Lorsque le Président a dit : «Je vous donne le milliard». Dès le mois qui a suivi, nous avons mis en place le comité de gestion en 2013.
On a lancé les appels à projets en septembre 2013 pour terminer en mars 2014. Aujourd’hui, les commissions sont en train d’examiner les différents projets qui sont au nombre de 81, sans recours à un franc du milliard qu’on nous a donné. C’est pour vous dire combien la Direction est préoccupée au même titre que ces jeunes cinéastes qui disent que c’est lent.
Il faut comprendre que c’est un processus nouveau que nous mettons en place avec toutes les exigences du ministère de l’Economie et des Finances, du Code des marchés, des procédures draconiennes que nous-mêmes administrateurs du cinéma sénégalais avons du mal à comprendre.
Le ministre de la Culture fait tout pour que cet argent puisse aller dans les projets de films. Je signale que parmi les 81 projets, plus de 80% sont des jeunes. Pour le fonds, le blocage ce n’est pas nous.
MACKY VOTE LE CODE DE LA PRESSE
EN VUE DE "CONSACRER LA DÉPÉNALISATION" ET RÉGULER "L’INFORMATION SUR L’INTERNET"
Dakar, 22 nov (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, a souligné, samedi, l’urgence de voter le nouveau Code de la presse proposé par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication, pour "consacrer définitivement la dépénalisation des délits de presse", mais également réguler "l’information sur l’Internet".
‘’J’ai politiquement informé notre groupe parlementaire que nous souhaitons reprendre ce Code de la presse et le faire adopter en définitive. Il n’ y a pas de péril dès lors qu’il n’existe pas de journaliste en prison pour des délits de presse’’, a-t-il dit, samedi, lors de la clôture des 43èmes Assises de l’Union internationale de la presse francophone (AIPF).
Au fond, '’on gagnerait à avoir un code de la presse puisque de toute façon il n’y a pas de journaliste en prison et il y en aura pas’’, a-t-il expliqué.
Le projet de Code de la presse, élaboré depuis plusieurs années, est au niveau de l’Assemblée nationale. Le Groupe parlementaire de la majorité a été invité à reprendre le document pour le voter, afin de consacrer la dépénalisation des délits de presse.
Pour le chef de l’Etat, il n’y a pas de problème de liberté d’expression au Sénégal pour les journalistes qui viennent d’installer un tribunal des pairs.
''Lors de l’installation du Tribunal des pairs, j’avais dit que, désormais, si nous avons des reproches à faire à des journalistes, on va s’adresser à cette instance', a-t-il rappelé aux participants.
Il a invité le président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le député Djbril War, présent dans la salle, à aider le gouvernement à faire aboutir le vote du projet du nouveau Code de la presse.
Il a également souhaité que la Convention collective qui régit les professionnels de la communication soit renouvelée dans le cadre de ce code de la presse pour une amélioration globale des conditions de travail des journalistes.
Pour le chef de l’Etat, la question de la carte nationale de presse reste également une question de fond qu’il faut régler, puisque ‘’l’exercice du métier de journaliste doit être défendue par les journalistes, pour éviter que tous ceux qui sont recalés quelque part s’immiscent dans leur profession, sans formation ni aucune pratique’’.
‘’Les journalistes doivent défendre leur métier, c’est à ce moment seulement qu’on peut améliorer de manière sensible les conditions d’exercice du métier’’, a-t-il insisté, devant un auditoire de journalistes francophones.
Il faut aussi que les journalistes règlent les problèmes d’abus dans leur corporation, puisque des gens s’invitent dans la profession et l’utilisent comme un moyen de chantage pour des motivations politique et économique. Toutes choses qui font qu'il y a lieu de mieux s’organiser, a-t-il souligné.
Le chef de l’Etat a promis d’accompagner la presse au Sénégal qui continue d’être une presse libre et de qualité.
En lieu et place du discours d’usage pour clôturer les travaux des 43èmes Assises de l’UPF axées sur le thème ‘’Jeunes face au numérique’’, le président Macky Sall a accepté de se prêter à la formule de questions-réponses avec trois journalistes choisis d’avance par le comité de l’UIPF avant la cérémonie.
La question de la régulation de l'information sur le net a été également au cœur des échanges entre le chef de l'Etat et les quelques journalistes triés sur le volet par l'UIPF.
''Derrière l’anonymat du clavier, parfois on détruit des vies. N’importe qui peut se lever pour créer un événement et susciter un débat sur la page de commentaires avec tous les abus possibles'', a-t-il fait observer.
Les questions de l’information des jeunes avec la révolution numérique, la question de la transition au Burkina Faso et la liberté d’expression au Sénégal avec le projet de code de la presse, ont été au centre des échanges entre le chef de l’Etat et les journalistes francophones.
Dakar, 20 nov (APS) - Le Premier ministre, Mahammed Dionne, a exhorté jeudi la presse à faire preuve de plus de responsabilité dans le traitement de l’information et à s’approprier "intelligemment" les effets bénéfiques des nouvelles technologies.
L’enjeu majeur, a-t-il affirmé, est de s’approprier ‘’intelligemment les effets bénéfiques qu’offrent ces nouvelles technologies pour les articuler à nos valeurs sociales''.
''Réussir cette symbiose nous ouvrirait une voie médiane qui nous permettrait d’être au diapason du progrès technique, tout en nous préservant du diktat des plus forts’’, a souligné M. Dionne en présidant à Dakar, la cérémonie d’ouverture des 43èmes assises de la presse francophone, une rencontre internationale intitulée ‘’Jeunes et médias : les défis du numérique’’.
Il a fait remarquer que les 43-èmes assises de la presse francophone dépassent cette année le rituel classique d’une cérémonie protocolaire en ce sens qu’elles se tiennent à la veille du 15-ème Sommet de la francophonie, prévu à Dakar les 29 et 30 novembre.
‘’Cela ne relève point du hasard, mais démontre l’importance que le Sénégal attache au développement de la presse francophone’’, a ajouté le chef du gouvernement, estimant qu’au-delà de ce choix stratégique et cohérent, le thème retenu démontre de façon remarquable l’importance de ces assises, du fait de leur pertinence.
‘’Le droit à l’information constitue de nos jours l’un des piliers les plus importants de tout système démocratique. L’enjeu majeur est d’assurer à la jeunesse, la possibilité d’être bien informée. Cela veut dire pouvoir choisir dans une presse plurielle la source d’informations qui convient le mieux à ses aspirations et espérances’’, a-t-il expliqué.
Il a souligné que le développement fulgurant des nouvelles technologies de l’information, qui a engendré la prolifération des sites, offre à la jeunesse, une panoplie de choix.
Toutefois, a-t-il déclaré, ‘’cette révolution technologie a complètement bouleversé les fondements même des médias avec des effets pervers qui pourraient influer sur le comportement de la jeunesse [...]’’.
Ainsi, le Sénégal, à l’image de toute l’Afrique, inaugurera l’ère de la télévision numérique qui occasionnera, sans nul doute, des rivalités exacerbées pour contrôler l’audience. ‘’Il va falloir dans cette optique arriver à fédérer la nécessité de promouvoir une production régionale et locale, s’appuyant sur nos cultures et nos traditions’’, a recommandé Mahammed Dionne.
A cet égard, a-t-il indiqué, les pouvoirs publics apporteront, comme d’habitude, tout le concours nécessaire à la presse, en veillant toutefois à garantir son indépendance et sa liberté.
Il ne fait aucun doute que les journalistes feront preuve d’une plus grande responsabilité, en inscrivant davantage leurs actions, dans le cadre des règles déontologiques qui régissent la profession. ‘’Cela permettra d’éviter les dérives préjudiciables aux citoyens’’, selon M. Dionne.
A l’ère des médias numériques, a-t-il poursuivi, le plus rapide peut réveiller la tentation d’une publication sans recoupement. ‘’Ces risques rendent pertinent, l’impératif de former les acteurs de la presse’’, a indiqué le Premier ministre.
Il a ensuite recommandé de prendre en compte, pendant les travaux, des points comme la pérennité et l’équilibre économique des structures de presse face aux défis du numérique.
‘’Le gouvernement du Sénégal attend avec intérêt les propositions et suggestions qui sortiront des débats, conformément aux lois en vigueur, de contribuer de manière significative, au développement de la presse francophone, ce vecteur essentiel de notre communauté linguistique’’, a-t-il conclu.
"L’ENCRE DES SAVANTS"
PRÉCIS DE LA PHILOSOPHIE AFRICAINE DE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Dans son entreprise de réflexion sur des territoires qui, jusque-là, étaient en marge, le « point zéro » de l’histoire de la philosophie (l’Afrique ou le monde islamique), Souleymane Bachir Diagne vient de publier un précis de la philosophie africaine, « L’encre des savants » chez Présence africaine et Codesria. Une contribution importante dans un champ largement à écrire.
« L’encre des savants : Réflexion sur la philosophie en Afrique » (Présence africaine-Codesria, 2013). Tel est le titre du dernier livre publié par le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Daigne. Dans cet ouvrage qui se veut comme un « mémento » ou un « précis » de l’activité philosophique en Afrique, l’auteur y poursuit une réflexion déjà entamée dans ses précédentes publications : la philosophie en terre d’Islam ou en Afrique.
Une entreprise difficile si l’on sait que pendant longtemps, l’Afrique – tout comme la femme – a été le « point zéro » de l’histoire de la philosophie.
Ainsi, au moment où un enseignement de philosophie africaine ou africana existe dans bon nombre d’universités (notamment américaines), Souleymane Bachir Diagne a le mérite, dans cet ouvrage court mais dense, de présenter cette philosophie en quatre grandes questions : celle d’une philosophie de la force de vivre et du discours esthétique ; celle du temps et de la prospective avec les langues africaines ; celle de l’oralité et de l’écriture en relation avec la pensée philosophique ; et celle de la pensée politique, en particulier la manière dont les socialismes africains sont présentés comme des doctrines à la fois ancrées dans une certaine philosophie africaine de la communauté et porteuses d’une modernité dans laquelle le continent devrait trouver les voies de son développement.
« La philosophie bantoue » (1949) du révérend père Placide Tempels aura marqué le commencement de la philosophie africaine comme une discipline académique désormais enseignée. Même si Césaire a pu la qualifiée d’œuvre « vaseuse et méphitique à souhait ».
Selon Souleymane Bachir Diagne, ce livre centré autour du concept de force vitale, clé de voute du monde bantou, évoque, au contraire de la volonté de puissance dont le nazisme avait représenté la diabolique célébration, cette plénitude de vivre et cette ferveur d’exister constitutives de l’être-au-monde africain.
Au fil de ses développements, S. B. Diagne montre que « la philosophie bantoue a fini par se libérer de son incarnation spécifique et exclusive dans la vision du monde des Bantous pour devenir une sorte de monadologie universelle où s’exprime une philosophie véritablement première, où l’être-force ne s’est pas encore figé en substance ».
Abordant la question des langues, il note que les philosophes africains, dans leur majorité, estiment que le moment est venu de philosopher dans les langues africaines. Mais selon lui, cela doit se faire par le biais de la traduction et le croisement des perspectives.
Et, l’esthétique africaine serait l’expression vivante de cet objet philosophique défini en sept thèses dans lequel le père Tempels voyait la philosophie bantoue.
« Que les arts d’Afrique soient le langage, et pour ainsi dire, l’écriture de la philosophie des forces est précisément aussi la thèse que soutient Léopold Sédar Senghor depuis ses tout premiers écrits philosophiques », ajoute Souleymane Bachir Diagne.
Ultimement, l’art africain serait simplement une expression d’une philosophie de la force de vie. Ce qui ne signifie pas qu’elle prouve l’existence d’une philosophie « ethnique » qui serait une vision du monde portée et partagée par tout le groupe, mais comme un langage de formes.
Le temps dont on a besoin
Dans la deuxième partie, l’auteur analyse la question du temps, précisément la conception africaine de celui-ci. Et ceci pour réfuter, après les avoir exposées, les thèses du philosophe kényan John Mbiti selon qui le futur n’existe pas dans la conception africaine du temps et, par conséquent, les peuples africains « ne croient nullement au progrès ».
Abordant la question de l’oralité, il relève qu’il y a d’abord l’idée que l’oralité est une caractéristique fondamentale des cultures africaines et en constitue l’esprit ; qu’il y a ensuite l’idée que l’oralité, c’est toujours la pensée en relation à la question de la transmission ; et qu’il y a enfin le sentiment d’une urgence, aujourd’hui, liée précisément à cette question de la transmission, celui que l’oralité est fragile comme la mémoire des anciens et qu’elle est menacée dans sa passation.
Sur cette question, il conclut en disant : « L’encre du scribe qui sèche n’est pas l’épuisement de la force vitale dont il n’y aurait plus désormais que la trace à jamais figée ».
Contre les critiques de l’ethnophilosophie, comme le Béninois Paulin Hountondji, Souleymane Bachir Diagne soutient que c’est ce qu’il est convenu d’appeler la « tradition » qui répond « oui » à la question de savoir s’il est possible de penser philosophiquement, c'est-à-dire de manière critique, distanciée, dans l’élément de l’oralité.
Au passage, il réfute le « regard extérieur confinant l’Afrique à sa tradition orale » en rappelant l’intense activité intellectuelle écrite – dont sont témoin les fameux manuscrits – à Tombouctou au 14ème siècle.
Sans oublier que l’expansion de l’Islam en Afrique a aussi signifié le développement sur le continent de disciplines islamiques proches de la philosophie.
Dans la dernière partie, l’auteur expose et livre sa propre réflexion sur les socialismes africains à travers la pensée de trois grandes figures des indépendances que sont Julius Nyerere, Kwame Nkrumah et Léopold Sédar Senghor.
Et ceci pour dire que si le socialisme de Nkrumah se veut matérialiste, celui de Nyerere et de Senghor est spiritualiste.
Une première pour le Sénégal, une femme est lauréate du Prix Rfi Découvertes. En effet, la chanteuse Maréma a été sacrée, hier, à ce prestigieux concours de musique.
La jeune chanteuse sénégalaise Maréma Fall - qui a à son actif un single intitulé: «Femme d’affaires», un opus qui cartonne sur les ondes et sur la toile - a remporté, hier, haut la main le «Prix Rfi Découvertes », édition 2014. Elle est la première Sénégalaise à être lauréate de cet prix et le troisième Sénégalais sacré à ce concours, après Didier Awady et Naby.
En marge de la conférence de presse des organisateurs du Salon international de la musique africaine (Sima), au Just 4U, elle a reçu une slave d’applaudissements et des félicitations des artistes présents à cette rencontre. Et c’est avec modestie et fierté qu’elle a accueilli cette distinction. «Je suis vraiment émue d'avoir remporté cette distinction et je la partage avec tous les Sénégalais. Plus que jamais, je me sens la reine du jour au Sénégal», a-t-elle lâché, avec une large sourire qui cache mal son émotion.
«C’est Bea, depuis la France, qui m’a annoncé la nouvelle, j’étais en train de manger, mais j'ai crié, tout émue», expliquet- elle, avant de dédier ce prix à «l’ensemble des Sénégalais, à (ses) fans et à la presse mais aussi à la structure avec qui je bosse, notamment Mao Otayeck, mais surtout à ma mère qui me soutient beaucoup».
Ainsi, l’auteur de «Bayo Bayo» souligne que cette distinction qui récompense un travail, n’est pas une fin en soi. Car c’est maintenant que le plus dur commence. «J’ai eu a écouté certaines des productions, mais le fait de faire partie des 10 finalistes, c'est quelque chose. Maintenant, en plus de remporter ce prix, je ne peux être qu'heureuse», souligne l’artiste de 28 ans de mère sénégalaise et de père mauritanien.
Maréma a été désignée lauréate par un jury présidé par le Congolais Fally Ipupa. Dix candidats avaient été sélectionnés sur plus de 900 postulants. Le vote des internautes s'est porté sur le Burundais Bobona.
La Galerie Le Manège de l’Institut français de Dakar accueille, jusqu’au 17 janvier 2015, une expo consacrée à la représentation des « tirailleurs sénégalais » dans la bande dessinée. Des hommes dont ce n’était pas la guerre et qui ont dû subir la morsure du froid, la mort anonyme ou encore l’oubli. Partis, nombre d’entre eux ne reviendront pas…Et pour certains, le retour sera synonyme de traumatisme.
«La République, dans son immense générosité, était fière de leur offrir l’insigne honneur de pouvoir mourir pour la Patrie.» Sur un ton entre le cynisme et l’humour noir, voilà ce que dit Jacques Tardi, à propos de ceux que l’on appellera les « Tirailleurs sénégalais », même s’ils ne viennent pas tous du Sénégal. Dans C’était la guerre des tranchées, bande dessinée dont Tardi lui-même précise que ce n’est pas un travail d’historien, l’une des planches montre des « tirailleurs » impersonnels, anonymes sous leurs uniformes et pâles, mais debout et armés.
D’abord, raconte le dessin de Mr Fab (voir encadré), ils sont quelque peu fascinés par cette neige qu’ils voient pour la toute première fois. Et qui a en plus la décence de cacher les corps de leurs camarades fauchés au combat. Puis vient le printemps, et la boue à la place de la neige, tandis que plusieurs corps en putréfaction « remontent à la surface ».
Sous le crayon de Mr Fab toujours, certains « tirailleurs » s’en vont, et ne reviennent jamais. Pas même une dépouille… Ainsi, près de 30.000 tirailleurs ne reverront jamais l’Afrique. D’eux, il ne reste plus parfois qu’une lettre posthume qui arrive toujours trop tard, forcément…et qui dit combien la France, qu’ils ont servie au péril de leur vie, promet de les honorer pour leur courage. On apprend aussi qu’en 1916, le 43e bataillon de « tirailleurs » participera à la Bataille de Douaumont, «l’une des plus terribles de la Grande Guerre». Ou encore que les « Poilus » avaient une peur bleue des rats.
Dans la bande dessinée du Français Serge Huo-Chao-Si, certains tirailleurs, lorsqu’ils rentrent enfin chez eux, finissent par ne plus être que l’ombre d’eux-mêmes, vieux héros défraîchis qui vivent à une autre époque, dans le souvenir éternel d’une gloire passée. Et qui s’enorgueillissent encore de pouvoir crier à qui veut l’entendre qu’ils sont des héros, eux !
Le « tirailleur » apparaît aussi sous les traits d’un homme providentiel, capable à lui seul de libérer tout un peuple du joug de l’ennemi. Il lui arrive encore de parler « petit nègre », le français de « tirailleur » comme on dit. « Mademiselle » pour « Mademoiselle » par exemple. Jacques Tardi, lui, lorsqu’il parle de la Guerre, ne parle que d’une «lamentable aventure collective».
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"JE SAVAIS..."
MAREMA FALL, LAURÉATE DU ''PRIX DÉCOUVERTES RFI 2014"
Avec son tube Femme d’affaires, l’artiste Marema est consacrée depuis hier Prix Découvertes Rfi 2014. Joint par téléphone, elle a dit toute sa fierté et sa joie avant d’annoncer la sortie de son nouveau single, My friend.
L’artiste sénégalaise, Marema, a été désignée hier lauréate du Prix Découvertes Rfi 2014. Le jury, présidé par l’artiste congolais, Fally Ipupa, l’a choisie parmi les 10 finalistes, précisant que le vote des internautes comptant pour une voix s’est porté sur le Burundais Bobona et qu’il aura fallu deux tours pour départager les candidats.
Interpellée au téléphone hier soir, l’auteur de Femme d’affaires n’a pas caché son immense joie. «Je suis très émue. Je suis très contente. C’est une nouvelle qui a embelli ma journée», a-t-elle réagi avant de préciser qu’elle avait tout de même bon espoir.
D’autant que, explique-t-elle, «je crois en moi, je crois en ma musique, je crois en ce que je fais».
L’artiste explique surtout que cette confiance qu’elle avait en elle-même, n’est nullement liée à un sentiment de supériorité par rapport aux autres candidats au Prix Découvertes Rfi.
«Tous les autres artistes concurrents étaient bons. Ils étaient tous bons et n’ont pas démérité», a-t- elle confié avant de souligner qu’avec cette distinction qui lance sa jeune carrière, «le travail ne fait que commencer».
«Ce prix me redonne de la force. Je serai plus visible et ma musique sera plus connue à travers le monde», s’est encore réjouie Marema, qui estime par ailleurs que son tube Femme d’affaires est comme un titre porte chance.
«En réalisant ce produit, je savais que quelque chose allait se produire dans ma vie. Je l’ai senti et aujourd’hui j’en ai eu la preuve. J’en suis heureuse», a-t-elle dit.
My friend, le nouveau bébé
Apres cette distinction, Prix Découvertes Rfi, Marema annonce la sortie dans trois jours de son second single baptisé My friend. «C’est une chanson qui chante l’amitié. Je parle plutôt des gens qui se disent votre ami mais qui en réalité ne vous portent pas dans le cœur», explique Marema, qui indique que ce nouveau tube est déjà disponible à Saint-Louis et que les Dakarois pourront en disposer dans quelques jours.
En attendant, la nouvelle fierté de la musique sénégalaise voire africaine, annonce qu’elle le présentera au public lors de ses prochaines sorties, notamment durant les concerts du Xve sommet de la Francophonie et pendant le Salon International de la Musique Africaine prévu à Dakar.
Pour avoir été choisie Prix Découvertes Rfi, Marema fera dans les prochains mois, des concerts dans tous les Instituts culturels en Afrique, mais aussi des tournées notamment en France.
«C’est sûr que cela m’ouvrira beaucoup de portes», a-t-elle expliqué. La jeune artiste précise que cette distinction ne changera rien dans sa façon de faire ou de voir les choses.
«Rien ne changera. Je resterai avec mon manager et mon équipe pour relever d’autres défis.» Parmi ces défis, Marema compte bien remporter l’Afrima, une compétition qui réunira prochainement au Nigeria, de nombreux artistes et à laquelle elle a été sélectionnée.
«L’Afrima a été reportée. Mais je ne désespère pas. Je garde espoir. Je reste optimiste...» En attendant, confie-t-elle, «je remercie tous mes fans, tous les Sénégalais et je leur dis que ce prix est leur prix. Je les remercie d’avoir voté, de m’avoir soutenue par leurs prières...»
De père mauritanien et de mère sénégalaise, Marema compose, écrit et chante son propre répertoire avec une musique ouverte sur différentes tendances urbaines que l’on retrouve sur son premier album, notamment dans le titre Femme d’affaires.
Elle fut bercée par la musique acoustique de Tracy Chapman dont sa mère est fan. Marema a aussi été influencée par des artistes de la scène folk sénégalaise.
L’artiste a fait ses classes à l’école de musique de la Maison de la Culture Douta Seck avant de débuter comme choriste auprès d’artistes tels que Awadi, Yoro Ndiaye, Takeifa, Idrissa Diop, entre autres.
Marema a ensuite été remarquée par le chef d’orchestre et musicien Mao Otayeck, qui l’encourage et lui propose de l’accompagner pour la réalisation de son premier album solo.