On le connaît pour son franc-parler. Et Ouza Diallo n’a raté aucune occasion pour dire ses vérités. Rencontré, hier, à la sortie d’une audience avec le ministre Mbagnick Ndiaye, il déplore que le chef de l’Etat «ne croit pas à la culture».
«Même chanson d’Orphée …»
«Je suis venu voir pour échanger avec le ministre Mbagnick Ndiaye et partager un peu mon expérience et mon expertise. Je ne lui jette pas des fleurs, ce n’est pas dans mes habitudes. Mais il a été très simple. Depuis l’avènement de Macky Sall, c’est le ministre humble, simple et ouvert que j’ai rencontré. Je suis là pour l’écouter». «La musique sénégalaise n’est pas du tout mal, mais il faut qu’on diversifie. Comme l’a si bien dit M. Le ministre. Je lui ai dit ça, lors de l’inauguration du pôle de la Francophonie. J’étais sidéré, franchement. J’ai vu qu’on refait la même chanson. On réécoute la même chanson d’Orphée, depuis 60 ans. D’où il faut diversifier avec d’autres ethnies, les Bassaris, les Mankagnes, etc.
Bref, on est en phase avec le nouveau ministre. C’est pourquoi, quand je suis venu je lui ai exprimé ma sympathie. C’est comme ça que je vois les choses. Parce que moi, je n’ai rien encore à attendre de cette musique. J’ai tout donné (il se répète). Ce qui me reste, c’est de donner des conseils à ce genre de ministre, qui sont tellement humbles et bien ouverts.
Mbagnick, un «roots»
«Je suis là pour apporter une touche sur le plan culturel. Mais concernant la gestion de la culture, je l’ai dit devant tout le monde, à l’avis de beaucoup de musiciens, Macky Sall ne croit pas à la culture. Je demande au ministre de faire tout son possible pour que Macky Sall revienne sur le plateau pour respecter un tout petit peu la culture. Parce que tout le monde parle de ça. J’en fais partie et je l’ai dit devant le ministre».
«Mbagnick a de très bonnes idées. Je sais que c’est un ‘roots’. C’est très important un ministre ‘roots’. Je ne lui jette pas de fleurs, je n’ai pas l’habitude. Je ne suis pas venu chercher ici quoi que ce soit. C’est parce que je sais qu’il peut nous apporter quelque chose, il est simple et ouvert. Et c’est un ‘roots’ qui croit à la culture africaine. Je ne parle pas de culture sénégalaise».
«Donc c’est possible de discuter avec lui et d’amener notre expertise. Je profite de l’occasion pour demander au Président de tous les Sénégalais de nous laisser, encore une fois, ce ministre- là continuer et terminer ses idées. Ce n’est pas parce qu’il est parent à moi que je le dis. Mais moi j’aime les gens simple».
«Yahya Jammeh m’écoute»
«Depuis Coura Ba Thiam et l’ancien feu Alioune Sène, je n’ai pas vu un ministre pareil dans le département de la Culture. Voilà un ministre avec qui on peut faire beaucoup de choses au niveau de la culture sénégalaise. Il écoute les musiciens et il est ouvert. Ce qui me fait dire qu’il peut apporter à la culture sénégalaise».
«Il faut vraiment qu’on l’aide, qu’on l’appuie et qu’on demande au Président Macky Sall de nous le laisser encore. Qu’on essaie d’ici deux ans encore et qu’il ne faut tout changer, à chaque fois». «En tant que doyen de la musique, ce qui m’intéresse chez Mbagnick, c’est son sens de l’écoute. Je suis en phase avec lui et je l’encourage. Si on dit qu’Ouza est un ami de Yahya Jammeh, c’est parce qu’il m’écoute. Il écoute ce que je dis. Ma vie, c’est comme ça. J’aime les gens ouverts et qui écoutent. Mbagnick est simple et ne se considère même comme un ministre, quand vous êtes ensemble (…)»
Le problème du «mbalax»
«Le ‘mbalax’ n’est pas tellement connu sur le plan international (….) Il n’a pas de rythme international. Peut-être avec les grands qui sont là, avec le temps et l’appui du ministre de la Culture, on va trouver une alternative en ce qui concerne le ‘mbalax’. Il n’y a que les Sénégalais et les Sénégambiens qui apprécient le ‘mbalax’. C’est pourquoi, il faut appuyer les autres ethnies. Parce qu’elles ont un rythme universel arrivent à s’épanouir sur le plan international ».
Différend You-Thione
«Je n’ai pas aimé. Ce se sont des grands de la musique sénégalaise. Il faut rester sur l’arbre à palabre et discuter. Quand je suis revenu du Burkina et que j’ai entendu cet imbroglio, je n’ai pas aimé. J’ai même dit que je vais appeler Thione pour qu’il mette de l’eau dans son thé et voir Youssou. Ce sont de grands griots modernes. Il faut une réconciliation. Il faut qu’on se calme. En tant que vieux, on n’a pas ce droit. Ce sont des vétérans, des doyens de la musique».
Nourrir des rêves, épouser les lignes qui dessinent votre vie et pouvoir accomplir votre destin est souvent affaire de subtiles et délicates alchimies. Rose Faye, jeune et fringante sénégalaise, a posé ses envies de bonheurs et ses goûts d’amour, au cœur de ce que le Monde nomme, avec juste raison, le "Triangle d’Or du luxe et de la mode", à Paris. Dans ce lieu dédié au rêve, au luxe, à l’élégance, à la Culture et au patrimoine, elle y impose une ode à l’Amour, celle qui nourrit sa trajectoire. Elle a décidé depuis Yenguélé son village, que de son patronyme elle tirerait renommée et pouvoir faire...
Personne n’est établi dans ce "Carré Magique" par hasard
De la Porte Maillot au Rond-Point des Champs-Élysées, en passant par les avenues George-V et Montaigne, Paris offre ce que l’on fait de mieux en matière de haute couture, de prêt-à-porter et de luxe. On y retrouve des enseignes prestigieuses : Louis Vuitton, Dior, Chanel, Kenzo, Ralph Lauren, Saint-Laurent, Hugo Boss, Céline, Gucci, Nina Ricci...
Dans ces lieux se concentrent des talents, des hommes de finances aiguisés, des compétences, des histoires bâties sur des valeurs et une certaine idée universaliste de la culture. S’y sont glissés aussi, c’est sûr, quelques affairistes, et de féroces capitalistes, qui demeurent cependant marqués du sceau de l’exceptionnel. Ils sont porteurs, ces hommes et ces femmes à la trajectoire singulière, de cette alchimie qui construit des destins, les vrais destins, ceux nés d’un rêve et non d’un concours de circonstances. Tout part d’un village : Yenguélé. Et le lutin est niché dans un sac...
Petite, elle sait qu’elle vendra son nom...
Dans son village de Yenguélé, Rose a alors 7 ans, mais sait déjà poser les questions subsidiaires, armée à la malice et la perspicacité, par une éducation faite au gré des déplacements de son papa enseignant, agrémentée de ce qui se transmet le mieux chez les gens humbles, à savoir l’amour de soi et du prochain.
Un oncle de Rose rentre des Amériques, un sac à la main, sur lequel est griffé le nom de Pierre Cardin. Elle s’étonne que son Tonton, appelons le... Aimé, pour demeurer congruent, ait changé de nom pour se nommer Pierre Cardin. Cette absurdité lui servira de leitmotiv. Plus tard, elle aussi, vendra son nom. Foi de Faye... et ce sera Fayerose.
Le port d’ancrage est choisi et sera Yenguélé. Les parents sont appelés à traverser le Sénégal du Sud au Nord où la jeune Rose exhibe ses pétales au Pulhar et à d’autres langues des terroirs habités. Elle aime les robes et les parfums doux, les fragrances qui flottent dans la nature qui l’entoure. Elle est avide de tous les scintillements qui illuminent le monde et sensible aux lourds nuages qui l’assombrissent.
Alors elle va dérouler le cursus d’une belle élève, dont le curriculum serait une litanie d’excellence, et qu’il est plus juste de voir comme la sculpture de l’écrin qui va abriter ses rêves. Du Lycée d’Excellence Mariama Bâ à Gorée jusqu’à l’école de Commerce de Nancy, elle sait que pour faire, il lui faudra pouvoir et s’arme, en polyglotte, du russe et de l’anglais.
Les yeux ronds ouverts sur le Monde, elle s’abreuve d’universalité, forge les outils qui vont dessiner son parcours, et capitalise ses émerveillements. Elle sait aussi que quand le Monde est méchant et qu’on veut le changer, il convient d’en faire une affaire personnelle. Elle s’en donne alors les moyens.
Ceux de sa générosité qui nourrissent son projet social, elle les éprouve déjà à l’internat de Gorée, quand espiègle écureuil, elle thésaurise l’argent de poche envoyé par ses parents, pour le rapporter à Yenguélé alléger les pénibilités des autres jeunes filles de son village.
Elle vouera son énergie créatrice à endurcir sa colonne vertébrale et à respecter son serment au bénéfice de Yenguélé, aux confins de Fatick, havre de paix pour 1300 habitants. "Le port de mes éternels retours" dit-elle, conciliant sans soucis les deux parties de sa vie, arguant que "l’avenue Montaigne où elle a ses bureaux est pareille que Yenguélé".
Les obstacles qu’elle rencontre sont autant de défis à relever et de source de dépassement. "Je suis une challenger née" affirme-t-elle.
Rose Faye décroche ses diplômes et se les fait d’ailleurs remettre avec ses congénères lors d’une cérémonie chez Maxim’s, propriété de... Pierre Cardin... Clin d’œil de l’Oncle...Aimé. Au Cœur du "Carré Magique", du "Triangle d’Or". "FayeRose est dans La Place !!!" aurait scandé I AM. "Le problème c’est pas trop d’avoir des bagages... C’est plutôt de savoir où les poser" ironisait Coluche. Pour Rose Faye, c’est clair : ce sera sur le même palier que Chanel son modèle au 42 Avenue Montaigne. Comme une évidence...
Le Diom des sérères en bandoulière...
Dans ses bagages, justement il y a le culot et l’aplomb qui sont au service d’une grande rigueur acquise entre diom sérère et âpreté des Vosges, qui se manifestent à Nancy, lorsqu‘elle intègre une société qui travaille pour de prestigieuses griffes de la parfumerie, Lorraine Cosmétiques à Lunéville.
Vient le moment de penser à SA marque. Un master en Business du Luxe et de la Mode en poche et parce que le Luxe c’est Paris, elle s’y installe, mais avec son filet de sécurité affectif toujours déployé entre Yenguélé et Nancy.
Elle a créé "Association Lorraine pour Yenguélé" en 2008, et lorsqu’elle décroche le prix LCL de la Femme de l’Année en Lorraine et la palme du Concours Entreprendre, en 2011. Rose Faye envoie les 10.000 Euros de sa prime au village pour y édifier un dispensaire et aider l’école.
"L’éducation et la culture, c’est le luxe suprême". Lors d’un Cocktail de charité pour son association, elle "lève" une valeur de 450.000 euros, en matériel médical, destiné aux structures sanitaires de son village.
Le Luxe, sa passion, le Social sa vie.
Sur son seul nom elle aimante les actes de générosité et fédère l’engagement de ses amis et de ses réseaux, lesquels à hauteur de 5 millions d’euros vont pouvoir équiper des structures sanitaires en matériels médicaux, dans de nombreuses contrées du nord du Sénégal. "C’est mon devoir de remboursement", souligne, apaisée celle qui est partie faire ses études supérieures avec une bourse de 297 euros.
Ses OMD 2015 pour le millénaire à elle, ressemblent à la mission qu’elle s‘est donnée de transformer le maximum d’individus en personnes libres, indépendantes et responsables, et c’est pour cela qu’elle soutient de nombreuses initiatives génératrices de revenus notamment pour les femmes, et pour donner le plus de chances à celles-ci, c’est dès le jeune âge que son association "L’école c’est aussi pour les filles" parraine des jeunes filles tout le long de leur cursus.
Union sacrée : Le Cœur pour Prestige.
La coutume chez nous indique que Dieu te rétribue ce que ton cœur a donné. Le 22 juin 2012, elle lance ses produits. FayeRose bénéficie du savoir-faire de ceux qui fabriquent les parfums Dior et Chanel et se positionne dans le Luxe. Union Sacrée est une ode à l’Amour, une Histoire d’attraction remplie de douceurs et de passions, mise en scène "dans un mariage réussi entre la virilité du parfum de l’homme et la sensualité des notes "florientales" du parfum de la femme".
Sa deuxième marque, RosaLuxe, est une gamme de cosmétiques dédiés aux peaux noires, métissées et asiatiques, et Rose Faye éclairée par cette peau d’ébène "garantie Grand Teint", se faufile hors des tranchées de la "Guerre des Peaux" entre Nuul Kuuk et Khess Petch, convoquant l’information et l’éducation du consommateur, pour déclarer à ce propos : "L’idéal serait de n’avoir que des produits naturels, non cancérigènes... Je suis pour la liberté de choix des femmes".
Entre le Blanc et le Noir, le Yin et le yang, le bien et le mal, l’homme et la femme, son succès est une formidable déclaration d’amour au Monde. Les bonnes fées peuvent continuer à se pencher au-dessus du berceau de ses produits nouveaux, et sont déjà en repérages du côté de Paris, Dakar, Tokyo.
Il doit flotter un doux parfum dans l’air de Yenguélé, composé de fragrances d’amour, de liberté, de générosité, de foi, de compassion et d’espoirs. Rose Faye affirme que "sa seule limite, c’est le Ciel"... Les plafonds ne sont plus de verre... c’est le destin d’un parfum... Ce destin a bon goût.
Une expo, c’est souvent la fin d’une longue période d’hibernation. Cachées, tenues secrètes jusque-là, toiles et tableaux se dévoilent enfin. Mais entre-temps, il se passe tellement de choses dans l’atelier de l’artiste et dans sa tête. Les choses sérieuses commencent vraiment lorsque le Commissaire à l’exposition choisit l’artiste qu’il «vendra».
Quand on pose le pied dans la galerie, on imagine difficilement combien de jours il a fallu pour que l’artiste y parvienne. Agnès Theureau s’est donné quelque chose comme trois ans : un mois par toile, et le temps que la peinture sèche. La première semaine, elle cherche, elle hésite et elle a «mauvais caractère». 15 jours plus tard, «elle rentre dans (son) sujet». L’artiste travaille à l’aide d’un châssis pour tendre la toile, de la peinture à l’huile, et ses doigts. Elle «n’utilise que très rarement le pinceau ».
Elle explique que pour parfaire sa technique, elle s’est beaucoup exercée à façonner des corps dessinés au crayon, ce qui lui a permis de pouvoir travailler sur une position ou sur une posture. La base de la peinture, comme elle dit, c’est le dessin, «parce qu’il ne suffit pas de jeter ses couleurs ou de se cacher derrière elles. Sinon, on est plus un bon coloriste ou un bon décorateur».
Avec ses œuvres, elle entretient une relation plutôt complexe. Elle qui n’a «pas de toile préférée, parce qu’elles sont toutes différentes», pense qu’un tableau quel qu’il soit, c’est une pulsion, une sensation. Lorsqu’elle peint, par souci d’intégrité, elle ne tient jamais compte de l’aspect commercial des choses.
C’est peut-être pour cela qu’elle évite de se recopier, même lorsqu’elle n’est pas très inspirée, ou de fabriquer des séries. Parce que, dit-elle, « nous ne sommes plus au 19e siècle où les artistes devaient travailler sur commande ». Mais s’appliquer à copier un grand maître de temps en temps est très formateur, même si tout cela ne suffit pas : l’artiste doit avoir sa propre personnalité. «Il travaille d’abord dans son atelier, dans son ombre, et ensuite il sort». Dehors, l’œuvre qui se montre est une œuvre qui s’assume, quelque chose que l’on signe, même s’il est toujours très difficile, comme dit Agnès Theureau, de mettre son nom au bas d’une toile : «de peur parfois de s’empêcher de rajouter quelque chose».
C’est là qu’intervient quelqu’un comme Idrissa Diallo, Commissaire à l’expo et responsable de la Galerie Senghor du Village des Arts. Au début, dès qu’il a les œuvres, il les met par terre, les visualise et se «laisse guider». Puis, il établit des liens, en fonction du format, et de façon à ce que le regard se pose juste «au milieu des tableaux», en fonction aussi de la dimension, des couleurs etc. Il lui arrive aussi de faire des choix, et de changer d’avis ensuite.
Quand il travaille avec un artiste, c’est lui qu’il «vend» plus que ses œuvres. Avec Agnès Theureau, ils ont tout de suite créé une certaine complicité. Le 8 mars dernier, elle faisait partie du groupe de femmes qui exposait au Village des Arts. Agnès y est encore jusqu’au 8 novembre.
Depuis le 23 octobre, l’artiste française Agnès Theureau expose à la Galerie Léopold Sédar Senghor du Village des Arts. Fruit de trois années de recherche, cette collection d’œuvres s’intitule Corps Accord. L’artiste, qui peint depuis plus de 30 ans, vit à Dakar depuis une dizaine d’années. Son pinceau, ce sont ses doigts, parce qu’elle aime toucher, sentir, surtout la peinture à l’huile. L’histoire de ses œuvres, elle, se superpose au fil de ses journées, entre Yarakh où elle s’est installée, les marchés qu’elle connaît, les femmes qu’elle y rencontre et le reflet de ses origines. L’expo se poursuit jusqu’au 8 novembre.
C’est en passant par Bamako où elle a vécu un peu plus de trois ans, que l’artiste-peintre française Agnès Theureau est arrivée à Dakar, au Sénégal, où elle vit depuis 13 ans maintenant. Mais ses débuts d’artiste, c’était il y a 35 ans. Son parcours artistique commence alors qu’elle est toute petite. Elle s’amuse à jouer avec la terre, elle façonne, elle touche… Il faut dire qu’on se touche tout autant sur ses toiles. On pourrait songer que c’est de là que vient l’intitulé de son expo, Corps Accord, mais pas vraiment, dit l’artiste. Elle explique qu’il y a le corps, dans sa nature formelle, matérielle ; il y a aussi le corps en ce qu’il est fond, harmonie…accord.
Son œuvre a naturellement quelque chose de charnel, et ses personnages ne sont jamais bien loin les uns des autres. Leurs mains se frôlent ou se touchent, tandis que leurs corps enlacés dansent parfois au rythme d’une salsa dont on imagine la mélodie, même sans la légende qui accompagne l’image. Dans le décor, quelques silhouettes anonymes se perdent ou se cachent.
Pour trouver l’inspiration, l’artiste n’a pas eu besoin d’aller bien loin. Son œuvre est une ballade, une sorte d’aventure du quotidien entre les ruelles de Dakar, et chacune de ses peintures ferait presque songer à une carte postale. On y retrouve par exemple la vie grouillante de Yoff, la routine des villages lébous comme celui de Yarakh où elle vit, et qu’elle ne se lasse pas de découvrir.
Son œuvre est peuplée de femmes, parce que, comme elle dit, elle en est «une tout simplement», même si elle se défend d’être féministe. Ce qui l’impressionne encore, c’est cette façon qu’elles ont parfois de s’accrocher à leur coquetterie, comme à un dernier rempart. A cette part d’elle-même, quand bien même elles seraient vendeuses de poisson : de la prestance et de la tenue, quoi qu’il en soit. Les bijoux clinquants qui pointent le bout du nez sur ses toiles ont peut-être quelque chose d’assez emprunté, de décalé, comme s’ils n’étaient pas vraiment à leur place, mais c’est sans doute là tout le charme de la scène.
Et quand on prend le temps de faire le tour de la galerie, on a comme l’impression qu’Agnès Theureau est née dans une bulle bleue, parce qu’il y a de l’eau presque partout : l’azur de l’océan, le rose d’un certain Lac qu’elle dit connaître sur le bout des doigts, ou alors quelques pirogues attendant sagement sur le rivage. Ces œuvres-là, lorsqu’elles prennent l’eau, expriment, comme elle dit, toute l’atmosphère que l’on ressent quand on est à Dakar, et qui joue forcément sur notre manière de vivre.
Si dans son village lébou de Yarakh, son regard croise souvent le grand bleu, la Française n’en a pas oublié pour autant ses origines flamandes de Bruges, en Belgique. Sur ses toiles, cela donne un ciel engourdi, encore assombri ou assoupi, comme les brumes du Nord qu’elle peignait lorsqu’elle était encore à Lille en France.
Lorsqu’elles ne prennent pas l’eau, ses peintures se jouent des clichés. Dans les rues de Dakar, les petits mendiants voient le monde d’en haut, un peu comme s’ils étaient les maîtres de l’univers. Curieux, sans doute, mais Agnès Theureau explique qu’elle «refuse de faire de la misère de tout.» Un jour, se dit-elle pourtant avec lucidité, ses petits personnages redescendront peut-être de leur piédestal, tendront encore la main, mais il ne faudrait pas que cette situation serve «à décrire le Sénégal». Dans ces histoires parfois un peu glauques, elle en a connu des happy ends à l’américaine.
Entre ses peintures, l’artiste a glissé quelques dessins au crayon, bruts et sans retouches sur les contours, des nus pour l’essentiel, faisant du spectateur l’intrus privilégié qui a eu la chance de se faufiler chez l’artiste et de s’être trouvé là, au premier «coup de pinceau».
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LE FILM MBEUBEUSS DÉCROCHE SA PREMIÈRE DISTINCTION INTERNATIONALE
Le Festival International CINE'ECO s'est déroulé du 11 au 14 août 2014. Mbeubeuss de Nicola S. Cissé a été sélectionné dans la compétition internationale des longs métrages. Le film Mbeubeuss a reçu sa première reconnaissance au niveau mondial en remportant ainsi deux prix. C’est un communiqué de la Direction de la Cinématographie qui annonce la nouvelle.
M Nicolas Cissé a réussi son pari car il a décroché deux prix pour sa première grande sortie sur la scène internationale. Il s'agit du prix de la jeunesse de la ville de Seia et du prix long métrage pour l'environnement.
"Mbeubeuss" a été le seul film honoré deux fois. Il était le seul représentant africain parmi 13 pays des 5 continents dont les Etats-Unis, le Japon, la France, l'Allemagne, le Brésil, l’Israël, l'Italie, L'Espagne, la Norvège, l'Angleterre etc.
Nicolas Sawalo Cissé, est Sénégalo-libanais. Né en 1959, architecte et urbaniste, diplômé de l’École d’architecture de Dakar en 1979, il ouvre un an plus tard son premier cabinet d’architecture, à l’enseigne d’Urvéco.
Très actif sur la scène artistique sénégalaise et internationale puisqu’il est membre de l’association des designers africains et a participé à de nombreuses expositions et rédigé des articles dans des revues. En 2010, il crée Niciss Productions, sa société de production cinématographique.
"Blissi Ndiaye ou la visite de la dame", sa première œuvre cinématographique, est un court-métrage réalisé en 2010, sélectionné en compétition au Fespaco en 2011 et au festival d’Angers 2011. Avec ce second film, il compte se lancer à la conquête des grandes estrades du monde du cinéma.
LA CASE DE L’HOMME PERD DE SA VIGUEUR
RITUEL DU « NDUT » EN PAYS SÉRÈRE
Diégane Sarr et Maguette Ndao |
Publication 26/10/2014
«Ndut », cette métaphore du nid qui désigne l’initiation masculine chez les Sérères, était jadis un passage obligé pour devenir un Homme. Ainsi, après un à deux mois de formation tous azimuts faite de toutes sortes de corvées, en pleine brousse, loin du regard des femmes, l’initié retournait chez lui. Il devenait maintenant un Homme à même d’assumer ses responsabilités et à faire face à toutes les épreuves de la vie. Aujourd’hui, en milieu sérère, la case des hommes est en voie de disparition. La modernité et l’école des Blancs assimilées aux contraintes de temps qu’elles induisent en seraient les causes.
Le « ndut », connu comme étant cette fameuse case des hommes chez les Sérères, se meurt. Parmi la jeune génération, rares sont ceux qui ont fait « cette école de la vie », qui était pourtant un passage obligé pour toute personne aspirant à devenir un jour un Homme, un vrai!«Le vrai «ndut» dont je me rappelle remonte à plus de 30 ans ! Les rares séances d’initiation qu’on voit aujourd’hui ne le sont plus que de nom », explique, avec regrets, Hamady Ndong, du village de Niakhar.
Il assimile la disparition progressive de ce rituel à une grande erreur, soutenant que c’est une perte incommensurable pour le patrimoine culturel sérère. « Si aujourd’hui les valeurs morales et éthiques ont disparu de notre société, c’est parce que les gens ne passent plus par la case des hommes, comme ce fut le cas auparavant.
On sortait du « ndut » armé de courage, d’endurance, de respect, d’honnêteté, de dignité, de loyauté, de discrétion..., de toutes les vertus », déplore le quinquagénaire.
Abdoulaye Ngom, la cinquantaine comme lui, abonde dans le même sens. « Le « ndut » était une école de formation pour être un homme. Il forgeait l’individu et lui inculquait toutes sortes de vertus.
A la sortie, l’initié était aguerri, prêt à faire face à toute épreuve, mais aussi respectueux envers tout le monde. L’homme qui subissait l’initiation savait reconnaître et respecter ses ainés et ceux qui avaient le même âge que son père et sa maman», renchérit-il.
La modernité et l’école au banc des accusés
Selon le vieux Diégane Ndong du même village, c’est sans doute à cause de la modernité, avec son corollaire l’individualisme, et l’école occidentale que la case des hommes n’existe plus.
« Autrefois, les gens se concertaient. Et ensemble, ils fixaient une date pour la circoncision de tous les jeunes du village en âge d’être initiés. C’était vraiment l’affaire de tous. Aujourd’hui, c’est l’individualisme total. Les parents font circoncire leurs enfants dès le bas âge, voire au berceau, et n’ont plus besoin d’en discuter préalablement avec les voisins.
Le résultat est qu’il n’y a plus de « ndut ». Ce qui est dommage, dans la mesure où l’initiation est importante pour le devenir de tout homme », regrette-t-il.
Il reconnaît néanmoins qu’avec l’avènement de l’école des Blancs, les contraintes de temps occasionnées par cette dernière font qu’il n’est plus possible d’organiser des « ndut » dignes de ce nom.
« Jadis, l’entrée dans la case des hommes pouvait durer un à deux mois. Mais aujourd’hui, avec les études et les contraintes de temps qu’elles induisent, cela n’est plus faisable. On ne peut plus se permettre d’organiser un évènement d’une telle durée et le « ndut » en pâtit beaucoup », poursuit le septuagénaire.
A en croire le vieux Diégane, le futur initié devait, avant la redoutable épreuve de la circoncision, sacrifier au rituel du « wong », cette danse bien connue des non-circoncis qui aspirent à l’initiation.
Le « wong », la danse du « haat » Selon lui, le « haat » (Ndlr : candidat à la circoncision) devait, la veille de la circoncision, faire étalage de tous ses talents de grand danseur devant tout le village. « Le candidat à la circoncision mettait également à profit le « wong » pour démontrer qu’il était enfin devenu un homme, qu’il n’avait plus peur de rien.
C’est ainsi qu’outre le rituel de la danse, il devait montrer au public qu’il résistait désormais à l’arme blanche. Cela, en se poignardant sans cesse. Certains de ses proches l’imitaient, en reprenant le même geste. Quant aux autres spectateurs qui n’étaient pas sûrs d’eux, ils n’osaient pas s’approcher de lui », révèle, nostalgique, Diégane Ndong.
Passé ce rituel, le « haat » devait, le lendemain, s’atteler aux choses sérieuses : l’épreuve fatidique de la circoncision. « Tout le monde venait assister à la circoncision. Les parents du candidat à l’initiation étaient naturellement présents, certains munis de bâtons, de gourdins et de couteaux, prêts à s’en prendre à leur protégé au cas où celui-ci serait tenté de fuir », se rappelle Hamady Ndong.
Du coup, souligne-t-il, tous les regards étaient braqués sur le futur circoncis qui, seul au milieu du cercle et face au praticien, devait démontrer, une fois de plus, qu’il était un homme. « Il lui était interdit de montrer un quelconque signe de douleur, ni de crier, encore moins de fuir », fait-il remarquer.
Epreuve d’endurance
A l’image de l’épreuve du « kotéba » dans les Nouveaux contes d’Amadou Coumba, la circoncision en pays sérère était une « épreuve d'endurance, d'insensibilité à la douleur ». « L'enfant qui pleure en se faisant mal n'est qu'un enfant, l'enfant qui pleure quand on lui fait mal ne fera pas un homme ».
Ces propos extraits de cette œuvre de Birago Diop résumaient parfaitement la conception que les Sérères avaient de la circoncision. Le circoncis n’avait pas à se tordre de douleur ou à pleurer pour ne pas dés- honorer et jeter en pâture toute une famille.
Au contraire, il devait être exempt de tout reproche et faire preuve d’une témérité sans commune mesure tout au long de l’épreuve de la circoncision.
Hamady Ndong fait savoir que tout au long de la cérémonie, le futur initié devait également prouver, comme le voulait la tradition, qu’il détenait de solides connaissances mystiques. Car chez les Sérères, « ndut » et mysticisme sont intimement liés. Ainsi, cette pratique s’accompagne de tout un ensemble de rituels, avant, pendant et après.
« Le jour de ma circoncision, trois « ngaamaan » (Ndlr : praticiens de la circoncision) ont fui devant mes démonstrations mystiques. Seul le quatrième m’a tenu tête et a réussi à me circoncire », se vante-t-il encore.
D’après le vieux Diégane Ndong, c’est à l’âge adulte que les personnes se faisaient circoncire. « Le candidat à la circoncision devait avoir 20 ans ou plus, être en âge de se marier, et être capable de labourer, à lui seul, les champs de la famille », martèle-t-il.
Circoncis à 21 ans !
Abondant dans le même sens, Hamady Ndong affirme être circoncis à l’âge de 21 ans. Il était déjà un solide gaillard à même de prendre correcte- ment en charge une famille.
Jadis, c’était loin du village et « du regard inquisiteur des femmes », en pleine brousse, qu’on installait la case des hommes. « Le nombre des circoncis pouvait atteindre la quarantaine, voire la cinquantaine.
Pendant un, parfois deux mois, les initiés se soumettaient, avec obéissance, aux rigueurs du « ndut ». Derrière les « selbés » qui veillaient sur eux et leur chef suprême, le koumakh, ils étaient formés, à travers des devinettes, des chants, à mieux faire face aux épreuves de la vie, à être endurants, respectueux, honnêtes, etc. », rappelle-t-il.
Comme toute formation, il y avait un prix à payer. « Les circoncis étaient sou- mis à toutes sortes de corvées et d’humiliations ; l’objectif étant de forger leur caractère et de les préparer à mieux affronter les aléas de la vie », explique-t-il en fin connaisseur. Bref, le « ndut », c’était comme la case
des hommes telle que décrite dans les Nouveaux contes d’Amadou Coumba, à savoir ce lieu « où l'on trempait le corps, l'esprit et le caractère, où les passines, devinettes à double sens, s'apprenaient à coups de bâton sur le dos courbé et sur les doigts tendus, etc. ».
C’était encore le lieu où « ‘‘les kassaks’’, les chants exerce- mémoire dont les mots et les paroles... entraient dans les têtes des circoncis avec la chaleur des braises qui brûlaient les paumes de la main ».
Une organisation hiérarchisée
Comme toute organisation formelle, le « ndut » était bien hiérarchisé. A sa tête, il y avait le « koumakh dali » qui veillait sur tout le monde et indiquait les directives à suivre. « Il n’était pas n’importe qui. Il était choisi selon ses qualités de chef et ses pouvoirs mystiques avérés. Le « koumakh » se transmettait aussi de père en fils », dixit Diégane Ndong.
Après le « koumakh », il y avait les « selbés », qui étaient chargés de veiller sur les circoncis durant toute la durée de l’initiation. Ils étaient les aînés des « ndioulis » (circoncis) pour les avoir devancés dans la case des hommes. Enfin, au bas de l’échelle, venaient les nouveaux initiés dont chacun portait un surnom. « Ces surnoms étaient des noms d’animaux.
Il y avait, par exemple, « gnigue », l’éléphant, « ndud », le vautour...; et chacun avait son rôle à jouer pour la bonne marche du « mbar » (case des hommes) », précise Abdoulaye Ngom. Il ajoute que tout au long de l’initiation, les initiés, avec leurs « selbés », sillonnaient les villages en quête de pitance. « Avant toute tournée, les circoncis prédisaient ce qu’ils allaient rapporter comme butin », explique-t-il.
Et gare à eux si leurs prédictions ne se réalisaient pas ! Ils devaient, dit-il, en payer le prix en se soumettant à un « mbérelé », une rude correction que leur faisaient subir les « selbés ».
Au terme de la formation, le « koumakh », chef suprême du « ndut », remettait chacun à sa famille. Un moment d’émotion et de retrouvailles après une longue période d’absence. Certains parents organisaient une fête pour célébrer, en grande pompe, le retour de leur héro au bercail !
Existe-t-il une seule danse moderne tirée de la tradition au Sénégal et qui garde toute sa beauté chorégraphique sans puiser dans l’obscénité ? Apparemment non ! Presque toutes les danses de ces dernières années versent dans l’indécence. Ce qui fait que nos boîtes de nuit affichent toujours plein.
De nos télés locales, Me Wade pensait qu’elles servaient trop de danses à la limite de l’obscénité avec en toile de fond, notre savoureux "Taatu Lawbé" qu’il a dû apprécier dans sa jeunesse et qui a bien résisté au coup de boutoir de la modernité.
Car, on a beau changer la mentalité des jeunes avec l’Internet et les autres technologies de l’information, il n’y a apparemment aucun adolescent qui puisse résister à ce fameux "Taatu Lawbé" qui semblait courroucer l’ancien chef de l’Etat qui n’en était pas à sa première saillie. A en croire l’ancien Président, à force de ne montrer dans nos télévisions que la danse, les bailleurs de fonds tendent à croire que tout roule dans ce beau pays, alors que c’est tout le contraire.
Cependant, il n y a apparemment un peuple si festif et si jouissif que le nôtre. Un peuple qui passe toute une semaine à festoyer dans les différentes boîtes de nuit de la capitale et des autres régions sans compter nos mariages, baptêmes, "Sabars" et autres "tours" où bien sûr, on y danse ce fameux "Taatu Lawbé". Attention, ce n’est pas Macky Sall qui tenait ces propos, mais Wade quelques mois avant qu’il ne soit déboulonné par celui qui nous trouve aujourd’hui si épicuriens.
Du fameux Taatu lawbé, ce n’est pas bien sûr l e même que nos mammys servaient lors de leurs "sabars" des années soixante –dix. Les jeunes l’ont modernisé avec à chaque époque, quelques ingrédients des plus sensuels.
Parmi ces belles trouvailles chorégraphiques, on peut noter cette fameuse danse du "Xacc bi" qu’un de nos "Saï Saï" de la maison avait immortalisé et qui avait fait la "Une" de votre alors hebdo préféré, lequel s’était vendu comme de petits pains.
Il y eurent d’autres : "Siss Bi", (la chaise), "Ventilateur" "Dialgati", "Moulay Thiéguine", "Mayonnaise", "Tiaptiapale", "Oupoukay", "Djafandou", "Raw tathie", "Wahidehi" , "Goana", "Mima", "Takhassi rip" et "Yu Za" qui a fait fureur partout dans le pays. Une danse si canaille et pour laquelle chaque jour un énergumène revendiquait la paternité.
Ce qui fait de notre pays un laboratoire de créations chorégraphiques. Et si on n’a pas encore, jusqu’ici, trouvé une solution pour avoir de l’électricité en continu, on ne s’ennuie pas quand on parvient à en avoir et que sur le petit écran un de nos "Mbalaxeurs" s’y invite.
C’est également la même ambiance dans les différentes boîtes de nuit où les filles du genre de la bande à Ndèye Guèye de la fameuse "Guddi Town" qui avait mis toute la République sous les nerfs y officient en mettant de pauvres mâles en chaleur. Ca, aussi, c’est le Sénégal des épicuriens.
Tels que nous sommes
Dans la ferveur des retrouvailles avec ses alliés, le Président Macky Sall s’est offusqué de notre statut de fêtards. Dénonçant le fait que tout est prétexte à mener la bamboula au Sénégal. Avant lui, son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, avait aussi eu un accès de colère face à l’omniprésence de la danse dans nos télévisions locales avec en toile de fond notre savoureux "Taatu Lawbé".
A l’époque, on n’avait entendu aucune voix pour apporter la contradiction à Me Wade dans son désir d’interdire notre fameux "Taatu Lawbé" sur la lucarne magique.
Nous écrivions alors que nous priver ainsi de ces ingrédients qui font le charme de notre quotidien déjà si morose avec les coupures d’électricité, la vie si chère et l’absence de loisirs pour une jeunesse qui s’encanaille dans les boîtes de nuit et autres lieux de plaisir au lieu de fréquenter des bibliothèques qui font défaut dans ce pays où l’on parle un français si châtié.
Face à tout cela donc, interdire le "Taatu Lawbé", serait à notre sens, comme si on voulait nous priver de notre "Cebbu Jeen national". On pourrait servir les mêmes arguments à Macky Sall qui vient de découvrir que nous sommes un peuple d’épicuriens. Lui au moins, il a reçu des réponses à la mesure de l’affront fait à nous autres pauvres sénégalais qui noyions notre pauvreté à travers quelques réjouissances païennes.
Mais quand Wade émettait ses critiques sur notre savoureux "Taatu Lawbé" il ne s’était trouvé aucune voix pour "recadrer" notre cher et vieux Président d’alors, qui voulait rendre notre vie si morose comme si on était dans une République islamique. C’était à croire que ce charmant pays ne comptait que des barbus et que ses citoyens étaient devenus si sages. C’était le silence radio des organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile et de nos hâbleurs de la politique.
Aucune voix, pas même celle de la belle et charmante Penda Mbow qui courait, dans sa prime jeunesse, les "Sabar" dans son quartier de la Médina pour se délecter des prouesses des expertes de cette belle chorégraphie, n’avait élevé le ton. Pas non plus nos valeureuses "Katiapans" qui vivent de ce métier.
Le "Taatu Lawbé" qui semblait indisposer Me Wade a eu ses lettres de noblesse sous Senghor. Certes, c’était à titre privé dans les "Sabar" et autres cérémonies familiales. Avec Diouf, il prend possession de nos boites de nuit, où l’on dansait au son de la musique, pour y implanter des "Sabar" avec ces "Guddi ajuma" (nuit du vendredi) dont votre canard vous contait tous les mardis par le menu détail.
Avec le libéral Me Wade, il y a eu une libéralisation de la télévision. Et puisqu’il fallait faire exploser l’audimat, y’avait rien de mieux que ces danses canailles qui ont fait de belles "katiapans" de richissimes demoiselles qui gagnent leur vie, mieux qu’un diplômé de l’enseignement supérieur avec un Bac+5. Bien sûr, de tout cela, y en a des ces messieurs et dames, comme peut –être Gorgui, qui semblaient s’en scandaliser tout en visionnant en privé ces danses sataniques.
Nous priver de ces contorsions rythmiques et de nos fêtes aussi, ferait de notre peuple des citoyens amorphes ! Alors que l’on doit travailler, toujours travailler et encore travailler. Et pour ça, il n’y a rien de tel qu’un savoureux "Leumbeul". Rideau !
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LA DANSE, ART RESPECTABLE OU PORTE OUVERTE VERS LA PERVERSION
Le moins que l’on puisse dire est que la danse est devenue un vrai raccourci qui mène vers la célébrité et une certaine reconnaissance sociale. Hommes et femmes se bousculent au portillon pour s’adonner à cet art.
Jadis considérée comme une simple distraction, elle est aujourd’hui devenue une vraie profession. A l’origine, la danse occupait une place de choix au sein de toutes les sociétés africaines. Il était d’ailleurs bien convenu que la diversité des danses en Afrique répondait à la multiplicité des ethnies, des croyances et des cultures.
Chaque danse s'appuie sur une gestuelle, une rythmique différente, pour exprimer des choses aussi essentielles que le sens de la vie, l’évolution humaine ou encore le cycle des saisons. Elles sont indissociables de la vie quotidienne et occupent une place majeure dans la vie sociale des collectivités. La danse est un art qui consiste à mouvoir le corps humain selon une certaine harmonie entre le temps et l’espace et le tout soutenue par une belle concordance rythmique.
Il existe des danses originales pour tous les événements. Elles sont utilisées pour raconter, communiquer, fêter… pour vivre, tout simplement ! On peut alors différencier les aspects sacrés et profanes de la danse. Les danses sacrées, qui prennent souvent la forme de transes, suivent des rituels précis et ne sont accessibles qu’aux initiés. Elles se déroulent lors de cérémonies plus ou moins initiatiques et sont fixées par le calendrier. Les danses populaires sont accessibles à tous.
Elles développent la créativité des danseurs et, grâce à l’improvisation, leur offrent une grande liberté d’expression. Pour les besoins de ce dossier, on s’est plutôt intéressé à cette nouvelle forme de danse populaire et omniprésente sur nos écrans de télévision. Pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes, cette forme d’expression artistique est souvent l’objet de critiques et de remarques acerbes qui fustigent son coté pervers pour ne pas dire obscène.
Une entrée fulgurante dans nos mœurs
Au Sénégal, la danse a toujours occupé une place de choix et toutes les occasions étaient bonnes pour se trémousser au son du rythme. Force est de constater que cette pratique festive, ludique ou posée, a connu ses heures de gloire. C’est sûrement la raison principale qui a poussé le président poète Léopold Sédar Senghor à exprimer toute l’importance de la danse:
"En Afrique, c'est la danse qui est au commencement de toutes choses. Si le verbe l'a suivie, ce n'est pas le verbe "parler", mais le verbe "chanter", rythmer. Danser, chanter, porter des masques constituent l'art total, un rituel pour entrer en relation avec l'indicible et créer le visible".
Pourtant depuis au moins deux décennies, avec l’avènement des groupes musicaux modernes, la danse a connu une seconde jeunesse et une nouvelle orientation. Des jeunes garçons et filles à la fleur de l’âge en ont librement fait un métier.
Les têtes d’affiche de la musique sénégalaise rivalisaient d’ardeur en essayant de trouver de nouvelles danses à chaque sortie de produits musicaux sur le marché. Il est loin le temps ou Saloum Dieng faisait hurler les puritains avec la danse du "Ndaga" qui parait bien terne au vu de ce qui se fait actuellement. Pourtant il a bien fallu un élément déclencheur.
A ce jeu, Youssou Ndour a vite fait de ravaler Coura Thiaw, Diéynaba Niang, Amy Tocksell, Oumy Séne et Ndéye Khady Niang aux rangs d’articles de musée. Son fameux titre "Marième Dieng Salla", plus connu sous le nom de "Ventilateur", a inauguré cette ère propice à la prolifération de nouvelles danses au Sénégal.
Quelques années plus tard, sans doute conscient des ravages de sa trouvaille géniale, il a dû mettre de l’eau dans son vin en commettant le titre "Wendélou" dans lequel il dénonce carrément les nouvelles formes de strip-tease collées à la danse moderne. Il faut convenir qu’il avait toutes les raisons du monde de s’ériger en censeur car cette débauche inquiétante qui était souvent collée à son nom, lui qui était considéré comme le Roi du Mbalakh.
Avec l’avènement du "Marimbalakh", ce rythme endiablé créé par la défunte formation du Lemzo Diamono, les choses vont connaitre une nouvelle tournure autrement plus inquiétante. De jeunes chanteurs occupent le devant de la scène. Plus mobiles et plus enclins à danser sur leurs propres créations, ils n’hésitent pas à reproduire à chaque sortie de titres de nouvelles danses.
A ce jeu, Fallou Dieng, Salam Diallo et Alioune Mbaye se font les chantres d’un nouveau jeu. Des danses comme "Reug Reug" "Waniarou" et autres "Xaaj Bi" sont mises au devant de la scène. Même à son départ du Lemzo Diamono, Fallou Dieng continue d’aligner des tubes et de nouvelles "contorsions" très prisées par le public qui finit de le consacrer "Chef d’état Major des ambianceurs"".
Créatif et prolifique à sa manière, il enchaine les nouvelles créations comme "Thionthie" et récemment, "Gora Compas" qui accompagne la promotion de son dernier album.
Une nouvelle profession
Pourtant malgré les récriminations et les condamnations d’une certaine frange de la société qui ne supporte pas cette nouvelle forme de perversion, la danse continue de connaître un réel succès au Sénégal. Avec l’avènement "d’Oscar des Vacances" à l’entame des années 90, le phénomène prend une nouvelle tournure.
Des groupes de jeunes sont invités à se mesurer chaque semaine, et de véritables vedettes sont sorties de ce moule expérimental. Nombre de vedettes actuelles de la chanson et de la danse ont éclot véritablement grâce à cette émission populaire. Il convient de citer des sommités présentes comme Oumou Sow, Wa Pirates de Dieuppeul, Amy Mbengue ou autres Carlou D et Pape Ndiaye Daly, parmi les anciens participants à cette manifestation ludique.
Chose rare et inexplicable à ce jour, les hommes, confinés alors à jouer les seconds rôles, se retrouvent subitement au devant de la scène et arrivent même à damer le pion aux femmes. Des groupes de danses voient le jour et les musiciens professionnels se bousculent au portillon pour faire appel à ces nouvelles vedettes.
Des formations comme les "Pirates de Dieuppeul", devenu plus tard Wa Pirates, sont sollicitées par toutes les stars de la scène musicale nationale. D’autres acteurs vont aussi s’engouffrer dans la brèche, installant même une certaine concurrence entre les différents acteurs comme : Pape Ndiaye, Djilly, le groupe Thiou, Pape Moussa etc.
A l’instar des garçons, les filles aussi ne sont pas en reste. Des groupes pullulent comme des champignons. Oumou Sow devient la première fille à diriger un groupe de danse essentiellement composé de filles. Elle choisit le nom chargé des "Amazones" pour montrer toute sa détermination à réussir dans sa nouvelle profession.
Des dissensions internes permirent la création d’autres groupes comme les Amazones avec Ndéye Guéye ou encore "les Signares". Le corps de la femme est désacralisé et réduit à un vulgaire objet. Les positions lascives et les gestes suggestifs finissent par indigner les pudiques et une bonne partie du public.
Malgré les scandales et les polémiques sur cette forme de danse rejetée par les puristes et vouée aux gémonies par les décideurs, elle continue d’occuper une place considérable dans notre société. Si on ajoute à cela l’irruption en masse sur la scène musicale des "Tassukat" et anciens batteurs de tam-tam, devenus de véritables stars, le tableau en devient plus complet.
La danse une rampe de lancement vers le "Tassou"
Il y a aussi un autre phénomène qui a attiré l’attention du grand public. La danse est rapidement devenue le passage obligé de certains vers la chanson. Aussi bien chez les garçons que chez les filles, après s’être fait connaitre dans le monde de la chorégraphie, on se dirige inéluctablement vers la chanson ou plutôt le "Tassou".
Certains percussionnistes et danseurs aussi ne se font pas prier pour suivre la mouvance. Des artistes comme Pape Ndiaye Thiopét, Salam Diallo, Dame Séne, Mbaye Diéye Faye, Pape Ndiaye Thiou, Ameth Thiou, Pape Ndiaye Guewel, Ameury Badiane ont tous transité par la danse et les percussions avant de s’essayer au Tassou.
Mais force est de constater que le cas le plus fulgurant et le plus inexplicable reste celui du jeune Ouzin Keita. Ce garçon qui était pensionnaire de la troupe de danse de Ndéye Guéye a subitement senti le besoin de sortir un single. Titré "beureung Barigo", cet opus d’une simplicité rythmique évidente a vite fait de trôner en tête des hits parades.
Ce qui a valu au garçon une rapide célébrité que ni son talent ni sa maestria ne peuvent valablement expliquer. Il a encore récidivé ces derniers temps en sortant un autre single du même acabit titré "Ramass". Ce sont des exemples de ce genre qui poussent à réfléchir sur le sérieux de certains de nos acteurs mais aussi sur l’indulgence du public qui est prêt à tout consommer.
Ce garçon qui a du mal à bien articuler est devenu très rapidement la coqueluche du public sénégalais. Piètre danseur et chanteur sans éclat, il a réussi à bousculer tout sur son passage grâce à l’appui d’un public qui a vite fait de le hisser au rang de star. Ce qui l’a vraiment galvanisé au point de lui fournir des ambitions démesurées.
Sans se démonter, il a promis de jouer au … Grand Théâtre après la sortie d’un single. Waly Seck en a fait son invité d’honneur au Zénith au mois de mai dernier. Tout cela prouve si besoin en est que la danse doit être assaini et ne plus servir de refuge aux artistes dénués de talent qui ne font qu’ajouter un peu plus de bruit à cette nouvelle forme de musique sénégalaise...
Les troupes traditionnelles laissées en rade
Cette explosion de la danse populaire n’a pas fait que des heureux. Les autres acteurs qui ont choisi un autre créneau avec les ballets et la danse contemporaine ont du mal à émerger devant cette véritable furie dévastatrice. Le Centre Culturel Blaise Senghor, qui accueille de nombreux ballets, ne désemplit pourtant pas mais les danseurs de ces entités trouvent difficilement des cadres d’expression au niveau national.
Ils sont obligés de s’exiler ou de se cantonner à des rôles de figurants taillables et corvéables à merci, à l’occasion de visites de chefs d’Etat étrangers. Ce spleen est pourtant perceptible même au niveau des véritables professionnels de la danse. Cependant, ces derniers refusent de se laisser enterrer par des rivaux qu’ils considèrent comme des profanes.
Ils se battent courageusement à l’image de Gacirah Diagne du Festival Kaay Fecc ou encore Germaine Acogny avec l’Ecole des Sables. Le constat est le même au niveau de ces différentes chapelles qui constatent toutes que la danse contemporaine a perdu de son charme et de sa vitalité depuis la fermeture de Mudra Afrique.
Cependant ces acteurs refusent de baisser les bras et continuent de lutter pour préserver cet héritage sensiblement écorné par cette nouvelle vague.La danse du hip hop ou street danse tente de se frayer timidement un chemin dans cette véritable jungle ou règne sans partage les adeptes du "Tatou Laobé" "Raaw Tacc," "Leumbeul" et autres "Bombass" et "Yeungeul Down".
LE POINT DE VUE DES ACTEURS
Oumou Sow des Amazones : "La danse est un métier noble"
"Je suis un peu gênée d’entendre à chaque fois les sénégalais tirer sur les danseuses. Si on ne nous qualifie pas de filles de mœurs légères, on nous taxe de voleuses de mari ou de dévergondées. Ce qui est archi faux. A mon avis, cela me désole au plus haut point. Je vais encore me répéter, la danse est un métier noble comme tous les autres. En ce qui me concerne, je ne fais rien de mal. Je fais mon boulot le plus naturellement du monde et avec le plus grand professionnalisme. Cela m’a valu des lauriers au plan international. Depuis plus d’une décennie, je ne vis que de la danse qui me permet de satisfaire tous mes besoins et j’en remercie profondément le Bon Dieu. Je gère actuellement une véritable école et des parents n’ont pas hésité à me confier leurs enfants. Rien ne m’a été offert sur un plateau. Je me suis battue et actuellement, je me livre à d’autres activités mais tout cela c’est grâce à la danse. Ce qui prouve à mon niveau que les choses ne sont pas aussi noires qu’on semble les décrire. Malheureusement, au Sénégal, les gens aiment parler de choses sans pour autant les maîtriser et c’est dommage."
Ndèye Guèye des Gazelles : "J’ai la conscience tranquille et je poursuis mon chemin car je n’ai pas l’impression de faire du mal"
"Je ne prête pas beaucoup attention à certaines rumeurs. Je reconnais que j’ai commis certaines erreurs mais cela ne veut pas dire que nous nous complaisons dans la débauche. Nous sommes jeunes et nous devons nous adapter aux exigences de notre époque. Nous avons librement choisi de faire de la danse notre métier et nous assumons ce choix. C’est cette danse qui me permet de venir en aide à mes parents, et rien que pour cela, je ne me laisserais pas divertir. Il est vrai qu’il y a beaucoup de chose à dire mais c’est valable pour tous les secteurs de la vie. Il ne faut pas se voiler la face, il y a bien pire que cela au Sénégal. Je suis consciente qu’il ne me reste plus beaucoup de temps dans ce milieu car j’envisage de raccrocher et de faire autre chose. Si les gens parlent de moi, c’est parce que Dieu en a décidé ainsi et je fais tout pour éviter de tomber dans certains travers l.
Médoune des Pirates : "Il y a des choses à revoir dans ce milieu"
Il faut bien convenir qu’il y a des choses à revoir dans ce milieu. Il faut dépasser ce stade pour arriver à professionnaliser la danse. Il y a forcément à dire. Nous avons décidé de choisir la voie du professionnalisme. Et même si les gens n’en parlent pas, nous faisons de la danse contemporaine et cela nous a valu des lauriers hors du Sénégal. C’est donc une raison supplémentaire pour nous de continuer sur cette voie. Si vous regardez bien, vous verrez que nous avons délibérément choisi de diversifier nos activités et en plus de la danse, nous faisons de la musique et du stylisme. Il faut arriver à faire admettre aux sénégalais que la danse est un métier noble qui peut nourrir son homme sans aucun problème.
Germaine Acogny de l’Ecole des Sables : "L’Etat doit soutenir la création artistique"
Je ne peux pas me permettre de juger les autres. Je ne pourrais parler que de mon vécu. La danse a connu de profonds bouleversements au Sénégal et il faut avoir le courage de le dire. Ce que je vois à la télé n’honore pas notre pays et cela ne fait pas partie de nos valeurs. Il faut bien se résoudre à revoir certaines choses. L’Etat doit jouer pleinement son rôle en soutenant ce secteur qui connaît certaines difficultés. Je continue mon combat tout en invitant les uns et les autres à se ressaisir et revoir les copies.
Aida Dada des Lionnesm : "C’est un métier très difficile"
La danse est un métier très difficile. C’est aussi un milieu ou l’hypocrisie et la méchanceté règnent. Mais c’est à nous de montrer une autre image. Il est vrai que nous ne sommes pas irréprochables et nous prêtons souvent le flanc. Il ne faut pas dévaloriser notre métier. Il faut aussi dire que certains hommes ont contribué à polluer l’atmosphère. A vrai dire les hommes n’ont pas leur place dans ce milieu. A l’exception de Pape Moussa et Pape Ndiaye qui ont un style d’homme, les autres ne font rien pour faire progresser le métier.
Soda Mama Fall chanteuse et ancienne danseuse : "Les images que je vois à la télévision sont à ranger dans la catégorie de l’obscénité"
J’ai été une très grande danseuse avant de venir dans la chanson. Mais je dois dire que nous étions beaucoup plus prudes que les filles d’aujourd’hui. Sur un autre point, je suis vraiment écœurée par les images que je vois à la télévision. Les filles d’aujourd’hui sont pratiquement nues sur les plateaux ou scènes de tournage. Les chanteurs, les réalisateurs de clips et les danseuses doivent faire attention car ces images peuvent les desservir un jour. Elles sont archivées et elles doivent penser au jour ou elles seront adultes et surtout à leurs enfants qui peuvent être pénalisés ultérieurement par ce genre de comportements qui n’a rien de sénégalais. Les femmes doivent avoir une posture irréprochable. Ces images sont indignes du Sénégal et il faut rectifier le tir pendant qu’il est temps. Nous n’avons pas de richesses mais notre culture est notre diamant. Il faut tout faire pour la préserver.
Décidément nos danseuses sont très souvent habituées des esclandres et autres scandales. Il y a eu cette sordide histoire de tournage de film pour adulte par certaines danseuses.
Même si cela a été vivement démenti, il ya eu de dangereux précédents. Nos danseuses sont beaucoup plus citées dans les rubriques de faits divers des journaux que pour leurs exploits scéniques.
Toujours dans ce registre, l’on se rappelle la vive altercation qui avait opposé Mbathio Ndiaye (encore elle) à Gagnesiry et Thiate. Une danseuse qui était membre de la troupe d’Aida Dada avait été récemment citée dans une affaire de consommation de chanvre indien.
Il serait fastidieux de citer les innombrables scandales qui les mettent en scène. On se rappelle encore la fameuse histoire de "Goudi Town" qui avait éclaboussé un moment la patronne des Gazelles Ndéye Guéye.
Katy, l’ex danseuse de Viviane, avait été mêlée à une histoire de trafic et de consommation de chanvre indien. Il y a eu ensuite une histoire de vol de téléphone qui a opposé Ndéye Guéye à Mbathio. … Par la suite, toutes les deux ont été prises en photo en train d’exhiber leurs parties intimes au cours d’une soirée de gala.
Passons encore sur le crêpage de chignon entre Ndiollé et Ngoné Ndiaye et beaucoup d’autres histoires sordides qui mettent en cause nos danseuses à la réputation sulfureuse. Déjà qu’elles sont toutes conscientes qu’elles ne jouissent pas d’une bonne réputation.
En effet, elles ne ratent jamais une occasion pour se justifier et affirmer avec force qu’elles ne font que trimer durement pour assurer le bien-être à leurs familles. Mais au vu des récurrents scandales qu’elles nous servent, il serait difficile de les défendre à moins que l’on sente le besoin de se muer en avocat du diable.
Ce Satan qui semble les pousser à toujours se mettre en évidence dans le mauvais sens. C’est pour cette raison que nous nous posons sérieusement la question de l’utilité et de l’opportunité de l’existence de cette corporation. Elles ne nous apportent pas grand-chose sur le plan strictement artistique comme le souligne souvent Germaine Acogny.
Au contraire, adeptes de comportements sataniques, dans un milieu satanique et avec des pratiques sataniques, elles sont plus proches de Satan qui prend un malin plaisir à les inspirer … Alors faut il toutes les brûler en enfer en compagnie de …Satan ?